Durée : 2 h. – Longueur : 2,1 km
Le fond de plan date des années 1930.
Des textes de Marie-Christine Rouxel, Michel Boyé et Alain Charriaut nous ont permis de documenter cette visite.
Sommaire
Départ de l’esplanade donnant sur le Petit Port
Deuxième port de pêche français avant la Grande Guerre.
Criée municipale ouverte en 1950.
Port de pêche actuel inauguré en 1958.
La pêche, l’ostréiculture et l’industrie nautique rythment la vie du port. Avec ses 350 mètres de quais, ses équipements ultramodernes, le port de pêche
réceptionne le débarquement de 2 000 tonnes de poisson par an. Par son volume, il est classé 14ème port de pêche français mais 2ème par la valeur de sa pêche.
La halle de mareyage date de 1962
Port de plaisance inauguré en 1968
Il est classé :
-2ème port de plaisance de la façade atlantique avec une superficie de 21 hectares, 2 600 anneaux et plus de 750 corps morts,
-le 1er port en eau profonde du Bassin et
-le 1er port européen à avoir obtenu la certification Q.S.E. (Qualité-Sécurité-Environnement).
Monument des Péris en Mer de Claude Bouscau inauguré aussi en 1968.
Halle métallique (réparation des filets, fêtes…) date de 2004.
Villa Isly, 56 boulevard de la Plage
C’est certainement la plus vieille villa de la ville.
« Le 27 juillet 1844, le négociant testerin Jean-Baptiste Dejean acquiert de Jean Pontac une vaste parcelle sur la bordure sud du chemin (bientôt chaussée d’Eyrac) qui, à cet endroit-là, longe le bassin d’Arcachon. Dans les mois qui suivent (1845 ? 1846 ?, en tout état de cause avant 1849), il y fait édifier, deux villas : Isly et, à l’arrière, Isly-Dune.
Exception faite du père et du fils Dejean, la chronique locale n’a guère retenu les noms des propriétaires successifs d’Isly. En mai 1893, Alfred Dejean décède ; lui survivent sa veuve – Marguerite Laluque – et leurs deux filles – Charlotte et Marguerite. Le partage des biens entre les deux héritières a lieu par tirage au sort le 5 juillet 1896 : « la propriété dite d’Isly » est ainsi attribuée à Charlotte Marguerite Rose, épouse du négociant Jean dit Albert Thoumazeau. La presse arcachonnaise permet toutefois de découvrir qu’à cette époque Isly, en front de mer, est devenue une villa de location, accueillant tour à tour des rentières de Toulouse, un propriétaire de Nérac, etc., tandis qu’Isly-Dune (propriété de Marguerite, épouse Dejames ?) héberge des familles modestes du quartier – elle est le théâtre d’un drame le 7 janvier 1934 puisque toute une famille – les parents et deux enfants y sont découverts morts au petit matin.
Ne subsiste aujourd’hui, réhabilitée en 2009 par les soins de l’architecte Philippe Cordier, que la villa Isly, entrée dans le patrimoine de sa famille le 11 juillet 1910, lorsque Charlotte Thoumazeau vend « la maison appelée Isly » et ses dépendances (cuisines, chambre de domestique, chais, écurie et remise) à Jacques Amédée Vignau, représentant de commerce bordelais.
Inspirée du style colonial caractéristique des Antilles ou de la Louisiane, la villa comporte une partie centrale, doublée en façade par une galerie entièrement ouverte. Le corps médian est flanqué de deux pavillons de forme octogonale, aux larges baies vitrées donnant sur le jardin et, par-delà le boulevard, sur la petite rade d’Eyrac.
À l’origine, Isly n’était composée que d’un rez-de-chaussée. Lors de la réhabilitation, la partie centrale a fait l’objet d’une surélévation du toit. » (Dans les années 1970-1980)
(M. Boyé et M.C. Rouxel : Villas d’Arcachon Un siècle d’histoire, Geste-Editions, 2014).
Descendre sur le quai
Hôtel d’Eyrac, 96 et 98 boulevard de la Plage (n° 180 almanach 1866), disparu
L’hôtelier Gailhard aîné fit édifier près de son hôtel le Casino d’Eyrac qui ouvrit le 20 juillet 1850. Son succès fut éphémère ; il fut transformé et devint les Bains d’Eyrac que vante Oscar Dejean en 1858 et qui fermèrent à la fin de 1902. « L’hôtel et le café d’Eyrac » prirent la suite, L’emplacement devint 1917 le siège de la SMICA, une société de charbonnages qui s’appellera Société Maritime, industrielle et commerciale d’Arcachon. Charbonnages d’Arcachon, 101 boulevard de la Plage. » Les lieux furent détruits en 1924.
La porte monumentale des Bains d’Eyrac a été détruite lors de la construction de la Résidence du Port (Se souvenir d’Arcachon).
On trouve du charbon sur la plage,souvenir de la SMICA.
Prendre le chemin de planches
Hôtel Gailhard ou hôtel d’Eyrac, 178 boulevard de la Plage
En 1836 le peintre Noël-Rose Tindel ouvre les Nouveaux Bains d’Arcachon qu’il cède l’année suivante aux frères Gailhard qui les rebaptisent Hôtel Gailhard, hôtel en bord de mer à l’entrée monumentale. Il se situe entre Saint-Ferdinand et la jetée d’Eyrac.
En 1839, Ferdinand, duc d’Orléans, fils du roi Louis-Philippe, y vient avec son épouse Victoire de Saxe-Cobourg-Gotha, duchesse de Nemours.
Le 12 juin 1841 « Don François de Paule, infant d’Espagne, son épouse, la princesse Carlotta, fille de François Ier, roi de Naples et de Sicile, sœur de la reine Christine d’Espagne et de la duchesse de Berry, quittent Bordeaux pour les bains de mer de La Teste (établissement Gailhard) (Jacques Ragot : Au temps des étrangers de distinction). Ils y font un séjour de trois mois. L’un de leurs fils, Henri, duc de Séville, demeura aussi à Arcachon.
8 août 1845, le duc de Nemours et sa femme arrivent en calèche à l’hôtel Gailhard où ils ont commandé un repas de 35 couverts. (J. Ragot : Au temps des étrangers de distinction)
18 juillet 1847 : Fêtes de l’établissement Gailhard : courses d’échassiers, de chevaux, de bateaux. « M. Gailhard avait obtenu que le vapeur de l’Etat, Le Voyageur, détaché à Eyrac comme bateau de sauvetage, soit mis à sa disposition pour promener sur le bassin les personnes venues à la fête. Hélas, le bateau de sauvetage eut des ennuis de machine et ne put dépasser l’allée de la chapelle. » Le feu d’artifice eut beaucoup de succès, les gens accourant des landes à cheval ou sur leurs échasses. « M. Gailhard avait fait allumer des feux sur des bateaux ancrés au large de son établissement : ‘La réverbération de ces feux s’étendait au loin sur l’eau… Rembrandt lui-même eut été jaloux de la puissance et de la brutale énergie de ces tons’ raconte Just Albert dans le Mémorial Bordelais du 25 juillet 1847 ». (Ragot, Arc au temps des étrangers de distinction). Le bal qui suivit dura toute la nuit.
24 juin 1849 : réjouissances nautiques et autres organisées par l’hôtelier. Le programme fut à peu près le même mais le soir il inaugura une distraction inconnue jusqu’ici dans ces lieux, une promenade vénitienne : « douze yoles illuminées à giorno et remorquant chacune un brulot enflammé dont elles devaient se séparer avant de rentrer au rivage, les abandonnant à la merci des flots », raconte le journaliste qui conclue : « on se ferait difficilement une idée de la fantasmagorie d’un pareil spectacle ».
On note encore dans la liste des personnalités venues de Paris à Arcachon et logeant à l’hôtel Gailhard : la duchesse de Chevreuse, le général marquis de Montesquiou, le comte de Tournon, le duc de Luynes (le savant archéologue), la marquise de Mallet, la comtesse de la Rochefoucauld (duchesse d’Estissac, épouse du pair de France) avec son fils et sa fille (André Rebsomen : Notre-Dame d’Arcachon)
20 juillet 1850, ouverture du casino d’Eyrac par Gailhard aîné qui fait faillite 14 mois plus tard.
Il est vendu aux enchères le 7 octobre 1851 après la faillite de son propriétaire.
En 1853, l’hôtel Gailhard est démoli et reconstruit de l’autre côté du boulevard de la Plage sous le nom d’Hôtel des Empereurs avant de devenir, au tournant des années 1870, la « Grande villa » pour l’hébergement d’étrangers de distinction.
Villa Sangadia, 111 boulevard de la Plage, détruite
Elle est encore la propriété de M. et Mme Sazias en 1911. Figure sur le plan général d’Arcachon de l’Agence Ducos de 1906. Propriété des Cameleyre avant la guerre. Du temps du père Cameleyre le terrain était beaucoup plus grand et un immeuble a été construit bd de la plage. Avant 1930 elle perd son épi de faîtage Maison immense. Les Guillot de Suduiraut y habitent comme locataires de 1995 à 2003. Cette superbe villa, au superbe épi de faîtage central avait un accès direct à la plage et était située 111 boulevard de la Plage vers la Clinique d’Arcachon. Elle a été remplacée aujourd’hui par la « Résidence Sangadia » composée de 5 appartements de très haut standing.
Rue Hovy, ancien chemin de Pontac.
Qui est ainsi honoré ? Henry-Nicolas Hovy, négociant bordelais des Chartrons, membre de la Compagnie du Chemin de fer Bordeaux-La Teste ? Ou son fils Nicolas-Louis Hovy, lui aussi négociant bordelais et actionnaire de la compagnie ferroviaire, consul de Suède et acquéreur le 26 juin 1844 de “ la majeure partie de la pièce d’Eyrac ” appartenant aux Pontac ?
Il s’agit en réalité de ce dernier qui contribua par ailleurs, avec Henry Hernozant et Nathaniel Johnston, à l’acquisition de la Chapelle Sainte-Cécile, transformée en Temple protestant et ouvert au culte en juillet 1858. Le rapport de 1883 stipule en effet que la rue Hovy va “ du boulevard de la Plage au Bassin, entre la Grande Villa et les anciennes maisons Hovy ”.
Hôtel Les Ormes, 1 rue Hovy et 75 boulevard de la Plage
2 étoiles, restaurant tout confort. Annuaire 1970.
Villa Bosquet Fleuri, 87 boulevard de la Plage
Une des plus vieilles villas du Bassin puisque bâtie en 1847. Elle appartient depuis 1935 à la famille Moureau. Son premier nom fut Charlotte.
Ex n° 113]Villa du lotissement Hovy (4e en partant de l’est)
Le 27 mai 1863, Hovy vend terrains et divers bâtiments et constructions à J.J.Moyrand, négociant et J. Lacou, libraire.
19 mars 1864 : achat du terrain actuel (1450 m2) par Mme Lague et son frère J. Gourmain, à savoir 2 chalets, l’un sur le boulevard, l’autre sur la plage
28 juillet 1872 : vente à Etiennette Picard, de Bordeaux.
8 novembre 1880 : vente à Mme Caroline Picard, épouse Nicolet du n° 113 (2 chalets) ; 2 autres seront construits.
15 juillet 1898 : vente au tribunal du terrain et de 4 chalets : villa Louise Amélie, sur boulevard, chalet Jean-Louis sur boulevard, Chalet Elisabeth, au milieu du jardin et Villa Charlotte sur la plage. Acquisition par les frères Duffour en faveur duquel les Nicolet avaient hypothéqué.
8 septembre 1919 : vente par L.H. et L.M.G. Duffour à Marie Jeanne Bertin.
7 janvier 1937 : vente au tribunal, saisie contre Mme Bertin du 87 bd Plage Bosquet fleuri. Acquisition par M. Moureau (nota. Il n’y a que 2 villas : Bosquet fleuri et Charlotte et Olga ex Louise Amélie). Figure sur le plan général d’Arcachon de l’Agence Ducos de 1906. Plan Ducos-Sabardan (circa 1925).
Villa Atlantis, 125 (107) boulevard de la Plage
1904 Hubert Dessans – Gaétan Picon (1910)
Le préfet Jules Antoine Duréault y séjourna en septembre 1910. Plan Ducos-Sabardan (circa1925). Résidence du dr Beaure d’Angers qui s’y installe comme médecin-consultant.
Bizet, 133 boulevard de la Plage, détruite.
En 1864, le 131 à 137 booulevard de la Plage appartient à M. Cousillan, 9 rue Répond à Bordeaux.
Edmond Jean Rendeuil est propriétaire de la villa Nemosa, 133 boulevard de la Plage lorsque Louis Blasini la lui rachète et la nomme Bizet. Celui-ci entreprend de grands travaux d’agrandissement en 1993 et place de beaux pilastres à son portail.
Louis Blasini est le créateur du premier Vélodrome d’Arcachon et il est musicien.
À sa mort le 3 septembre 1913 Marie-Thérèse Dubroca, épouse d’Émile Dombret (directeur de Motobloc) en hérite et la villa reste au nom de Dombret jusqu’à sa démolition après la guerre 1939-1945.
Elle sera rasée pour permettre la construction de la Résidence Côte d’Argent.
(Voir Marie-Christine Rouxel : Motobloc à Arcachon. Où est la villa Motobloc (BSHAA n° 173).
Bains de Mer Legallais, 172 boulevard de la Plage, détruits
François Legallais épouse en 1811 Marie-Angélique Dehilotte-Philis qui lui apporte en dot 11 hectares à Eyrac. Il fait construire un hôtel, la villa Bel Air, le premier établissement de bains de mer ouvert le 15 août 1823 à Eyrac et lance le style des maisons à véranda. C’était en 1823, dit Oscar Dejean « un pavillon à étage bordé, à l’est, d’une rangée de chambres abritées des deux côtés par des galeries imitées des vérandas de l’Inde ». Agrandi dès 1827 et à plusieurs reprises. Legallais fait faillite en 1843. En août 1850, Jean Legallais, fils aîné de François, relance l’établissement avec succès. Philadelphe Martineau dans Le Mémorial Bordelais du 3 septembre 1855 nous raconte : « On se plaint, et avec raison, qu’il manque à Eyrac un point central de réunion pour la société… M. Legallais a eu l’heureuse idée de combler cette lacune. Dans son vaste salon il a placé le meuble sonore, familier aujourd’hui à toutes les classes aisées, dont la pratique est le complément obligé de l’éducation des femmes : un piano. Là, chaque soir, et tour à tour, un artiste distingué charme l’oreille des hôtes nombreux de la maison… un casino devra donc s’établir prochainement à Eyrac ». (J. Ragot : Arcachon au temps des étrangers de distinction).
Il agrandit encore et le guide Joanne dit qu’en 1858 il possède 97 chambres pour une clientèle haut de gamme. Lorsqu’il meurt en 1871 sa femme et ses deux fils en héritent mais ne s’entendent pas. L’hôtel Legallais est vendu aux enchères le 12 mai 1877 et racheté par la femme de Jean Legallais qui doit emprunter. Ne pouvant rembourser, l’établissement est vendu en 1886, racheté par les époux Rochefort qui l’exploitent jusqu’en 1900. Les locaux sont repris par la Société Nouvelle des Pêcheries à vapeur qui y installe ses bureaux et ses magasins. En 1975 cette société vend et sur l’emplacement de l’ancien hôtel s’élève la résidence Les Pêcheries.
Rue de la Gâtinerie – Ancien chemin ou rue de Bel Air, devenue temporairement rue d’Audenge (1864-1867), mais aussi rue d’Eyrac (1883-1886).
Villa Odessa, 129 boulevard de la Plage
Propriétaire M. W. Exshaw (AC 1911, 1922, 1928). Détruite.
Boyé : Ville russe de la mer Noire, qui fut bombardée par la flotte franco-anglaise en 1854.
A sa place se trouve la résidence Héliotrope.
Villa Salesse, 131 boulevard de la Plage
Bâtie en 1854 à côté de l’hôtel Legallais pour le négociant Jean Eugène Salesse et son épouse Etiennette née Tulèvre. A leur décès c’est leur fille Geneviève née en 1846 qui en hérite. Elle épouse à Bordeaux le 18 octobre 1871 Victor Georges Calvé. C’est ainsi que Salesse appartient encore de nos jours à la famille Calvé. Elle est la seule survivante des villas de cette époque. Son architecture évoque les îles des Antilles, elle est pourvue d’une galerie qui en fait le tour.
Elle sert de résidence à la famille ou elle est louée. Parmi les locataires en vue : le marquis de Montholon en 1901, le comte de Moussac 1901-1902, Mme de Castelbajac en 1920.
En 1939 elle appartient à Emile Calvet, elle est composée de trois pavillons (SHAA n° 148 article Clemens p.5).
En 1939 elle accueillit des réfugiés illustres : Salvador Dali et Gala, qui y séjournèrent neuf mois, du 2septembre 1939 au 21 juin 1940, date à laquelle le consul du Portugal à Bordeaux Aristides de Sousa Mendes, leur délivre des visas qui leur permettent de quitter le territoire français. (Voir Voir Michel Boyé et Marie-Christine Rouxel : Les villas d’Arcachon Geste-Editions 2015).
Ils y reçurent Coco Chanel et Marcel Duchamp en février 1940. Cathy Bouchard-Camedescasse écrit dans Il était une fois Arcachon la nostalgie… « Dali, fin gourmet, et malgré des problèmes de mâchoires, se retrouve quotidiennement avec un groupe de réfugiés comme Marcel Duchamp et Coco Chanel (sa presque voisine) dans des restaurants réputés. A cette époque il boit considérablement, vin de Bordeaux, cognac, whisky et champagne. Cela ne l’empêche pas de peindre. Au contraire il avoue à son ami et mécène James : ‘je suis habité par une férocité implacable et florissante. En quatre mois, j’ai travaillé plus qu’en quatre ans…’. Gala s’occupe du placement et de la vente de ses œuvres sur Paris… Dali passe le reste de l’année à Arcachon et, paranoïa oblige… il construit un abri anti-aérien dans le jardin et pense acheter une armure pour se protéger de l’invasion allemande… Ils partiront l’été suivant aux Etats-Unis loin de l’enfer de la guerre ».
« On retrouve le site du bassin dans l’une des célèbres toiles du peintre : Shirley Temple ou la Shinge de Barcelone, puis sur une autre toile peinte à Arcachon : Deux morceaux de pain exprimant le sentiment de l’amour, où la dune surplombe le village de son enfance : Casaques ». Dali raconte ses souvenirs du bassin dans La vie secrète de Dali. (Je vous écris du Bassin d’Arcachon de Jean-Claude Garnung).
Figure sur le plan général d’Arcachon du 20 juillet 1882 (erreur d’orthographe = Salette !).
Villa Beau Rivage
Durant l’année 1855 vont être érigées sur cette portion de la plage d’Eyrac les quatre premières villas et donc plus anciennes, par bonheur conservées jusqu’à nous :
– la villa Salesse que vous venez de voir.
– La villa Beau Rivage, devant vous.
– La villa France, très fortement remaniée à droite.
– Le chalet Garric, immédiatement après France.
Beau Rivage et France sont bâties pour le même propriétaire, Henri Louis Gustave HERNOZANT, négociant à Bordeaux (ne pas le confondre avec le médecin Xavier ARNOZAN).
Comme beaucoup d’investisseurs et spéculateurs, il avait acheté de grands terrains à Le Gallais qui avait en permanence des besoins financiers et qui lui vendit en 1844 deux hectares de terrain plantés de pins pour 8.000 francs de l’époque.
Sur les deux terrains Hernozant bâtit (en 1855 donc), sur le petit cordon dunaire en bordure de plage, deux chalets appelés alors le chalet Hernozant (aujourd’hui France) et le chalet Margot (aujourd’hui Beau Rivage).
À l’époque le niveau de la plage est bien plus élevé que de nos jours ; les pérés sont contruits vers 1900 et pour vous faire une idée de l’érosion qui avait sévi, notez que le péré descend en oblique, puis verticalement jusqu’au ras de la piste cyclable. Dans les années 1970 on pouvait accoster en pinasse à la pleine mer.
- Hernozant reste propriétaire des deux villas jusqu’en 1874, mais de nouveau de 1880 à 1884 elles seront réunies par un même propriétaire, Mr Lafitte.
À l’origine Beau-Rivage présente beaucoup de ressemblance avec la villa Salesse car c’est un bâtiment rectangulaire, sans étage mais avec une hauteur de plafond importante, entouré sur tous les côtés par une varangue (galerie couverte).
Des augmentations de surface sont réalisées ensuite par l’adjonction de pièces sur le côté ouest.
En 1905, pour suivre la mode architecturale, sont rajoutées deux vérandas, coté plage et côté jardin.
La véranda est d’origine mis à part les deux fenêtres à guillotine des années 1950 et la plupart des vitres (vous pouvez les compter !) qui furent presque toutes brisées en 1944 lorsque les troupes allemandes, quittant Arcachon, firent sauter la jetée Thiers.
Comme toutes les villas de cette partie de plage, Beau-Rivage était réquisitionnée et servait de résidence à des officiers qui la laissèrent dans un très bon état.
Elle est depuis cette époque propriété de la même famille qui l’entretient en essayant de lui conserver son cachet « vieil Arcachon ».
Villa Saint-Georges, 135 bis boulevard de la Plage (Grand Saint-Georges et Petit Saint-Georges)
Elle appartient en 1878 à M. Olivier (aîné).
C’est là que vécut Adalbert-Alexandre Deganne qui fit construire le château Deganne.
L’AA du 27-12-1903 annonce que M. Pernety-Haussmann vient de vendre cette villa ainsi que la villa Bijou à M. Le baron de Saint-Pern.
Propriétaires : Baron de Vandeul, baron de Saint-Pern (AC 1911), baronne de Saint-Pern (AC 1922, 1928). Un bow-window donne sur la plage.
Boyé : Deganne – 1898 Renouard-Haussmann – de Pernety-Haussmann (1901) – baron de Saint-Pern (AA du 27.12.1903)
Initialement Printemps.
C’est vraisemblablement Georges Renouard qui appela la villa Saint-Georges. Il n’était autre que le gendre du baron Georges Eugène Haussmann : en effet, Georges Renouard avait épousé Fanny Valentine Haussmann, née le 1er décembre 1843 à Bordeaux, fille de Georges Eugène Haussmann et d’Octavie de Laharpe. Notons aussi que veuve de Georges Renouard, Valentine Haussmann mourut villa Saint-Georges le 3 avril 1901 (AA la dit « propriétaire de plusieurs villas »).
« Samuel Beckett et son amie la pianiste Suzanne Deschevaux-Dumesnil louent la villa de juin à septembre 1940. Joueur d’échec, il retrouve à Arcachon Duchamp son partenaire habituel (Michel Boyé : Contes et légendes d’Arcachon Quand l’histoire est bafouée, 2016, p. 149)
Villa Constantine, 151 boulevard de la Plage
En 1888, le comte Charles Auguste Denys de Damrémont, président-fondateur du Yachting Club d’Arcachon et futur maire d’Arcachon (1892-1897), alors qu’il réside villa Cabrol puis villa Printemps, fait construire une villa par l’entrepreneur Anatole de Malartic et l’architecte Nadeaud de Nouher, qui la dota de souches de cheminées en forme de canons qui selon la tradition représentent six des canons des Invalides. Deux de ces fûts surmontent les deux pignons latéraux qui flanquent le pignon central orné d’un épi de faîtage. Les sous-toitures sont en liège ce qui est fréquent au Portugal mais rare en France. Les lignes architecturales sont soulignées par une décoration de garluche.
La maison est bénie le 26 novembre 1888 (Arcachon-Saison » du 26/11/1888). Le comte Damrémont donna le nom de Constantine en l’honneur de son grand-père (1783-1837) tué au siège de Constantine pendant la conquête de l’Algérie.
Au cours de l’été 1889, Toulouse-Lautrec est son hôte et il est alors vainqueur d’une régate à la barre du yacht Damrémont.
Le comte Denys de Damrémont meurt dans sa villa le 6 mai 1897.
Constantine est vendue aux enchères : elle est adjugée en février 1898 au bordelais Rapp pour la somme de 80.500 francs mais quelques semaines plus tard (10 avril 1898) la presse locale informe ses lecteurs qu’Henri Exshaw (1859-1917) a surenchéri ! (AA du 06.02.1898 et AA du 10.04.1898). Ce dernier s’y installe tout aussitôt et y réside. En mars 1913 (AA du 9 mars 1913) la villa est acquise par le Dr Ferdinand Petit qui la destine à la location : y séjournent la baronne de Fontanges (septembre 1913), la comtesse de Foucaut (premier semestre 1914.)
La villa est achetée en 1923 par M. Couvreux (AA 11-11-1923) qui va diriger pour la saison d’hiver 1926-1927 le théâtre de la Potinière à Paris.
Dans les années 1950, le propriétaire est M. Delmas.
(M. Boyé et M.C. Rouxel : Villas d’Arcachon Un siècle d’histoire, Geste-Editions, 2014).
Villa Saint-Christau, 155 (ou 157) boulevard de la plage, 2e villa après l’Aquarium)
Chalet bordé de vert construit en 1899. Il possède dans le jardin une gloriette en fer forgé.
Chalet bâti pour Quayrel (plans de Busquet) :
Villa dont la construction est signalée par l’Avenir d’Arcachon du 03.09.1899.
Rez-de chaussée : salon, salle à manger, un spacieux vestibule.
1er : une très belle chambre donnant sur la mer avec terrasse entre autres.
2e : chambres construites dans une tour carrée avec vue sur mer et forêt
Novembre 1908 : M. et Mme Gragnon ont quitté Saint-Christau pour occuper la villa Graicrostan, leur nouvelle propriété.
Jetée d’Eyrac
La première jetée – ou débarcadère d’Eyrac – a été construite en 1845 par l’ingénieur des Ponts et Chaussées Jean-Charles-Adolphe Alphand, né à Grenoble le 26 octobre 1817, en poste à Bordeaux depuis 1839 où il était chargé des ports, des chemins de fer et des landes, à l’aube d’une brillante carrière puisqu’en 1854 il fut appelé à Paris comme ingénieur en chef des promenades et plantations de la capitale.
Mais, le 28 octobre 1882, un raz-de-marée submerge le Bassin d’Arcachon. Cet après-midi-là le débarcadère d’Eyrac s’effondre dans les flots.
Elle fut reconstruite :
– une première fois en 1903 – “ le projet dressé par le Service maritime, en vue de [cette] reconstruction ” avait été approuvé en mars 1898 par le ministre des Travaux publics ;
– une deuxième fois en 1912, alors que l’avant-projet de réfection avait été approuvé le 7 décembre1907 (elle avait été mise en pièces par la tempête du 19 novembre 1905). Il fallut en effet attendre qu’une enquête commodo et incommodo fût autorisée (21 décembre 1908), que le conseil municipal délibérât (10 janvier 1909), qu’une enquête d’utilité publique fût lancée (17 février 1909). Les travaux furent déclarés d’utilité publique par décret du président de la République en février 1911, ce qui allait permettre à la ville de récupérer sa contribution financière “ au moyen d’une taxe sur les passagers des bateaux à vapeur ”, tandis que les travaux étaient adjugés le 30 août 1912. Quant à l’adjudication des travaux de la cale inclinée de son extrémité sud, elle fut décidée le 26 mars 1914 ;
– une troisième fois en 1960.
Place du docteur Peyneau
Délibération du conseil municipal du 4 août 1952. Ancienne “ nouvelle place d’Eyrac ”. Inauguration de la place le 11 août 1955.
Bertrand Peyneau, né à Mios en 1855, s’établit comme médecin dans sa commune natale en 1875 et en fut maire de 1881 à 1919. Se référant à l’Itinéraire d’Antonin, “c’est à Lamothe […] que le Dr Peyneau entreprit de 1915 à 1920 une exploration qui lui permit de retrouver les fondations d’habitations antiques, d’une église et de nombreux objets, poteries, monnaies, qui ne laissent aucun doute sur l’importance de (la) station à l’époque romaine” (Durègne de Launaguet) ; il fit don fait de ces pièces à la ville d’Arcachon en 1928 (collection inaugurée le 8 juin 1930). Le docteur Bertrand Peyneau mourut à Mios le 18 juin 1934.
La collection Peyneau, présentée au Musée-Aquarium d’Arcachon, intéressant par trop l’occupant, elle fut déménagée et camouflée à Mios pendant la Seconde Guerre ; elle retrouva sa place en juillet 1947.
Prendre la rue du Professeur Jolyet
Musée Aquarium
Quelques dates.
11 mars 1863 – Création de la « Société des sciences naturelles et archéologiques d’Arcachon »
23 août 1863 – L’abbé Mouls est élu président de la Société Scientifique d’Arcachon nouvellement créée [22 fondateurs].
18 septembre 1864 – Gustave Hameau, président de la Société Scientifique d’Arcachon.
2 juillet 1866 – Inauguration de l’Exposition internationale de pêche et d’aquiculture, placée sous le patronage de S.M. l’Empereur.
21 octobre 1866 – Remise des récompenses et clôture de l’exposition internationale.
3 février 1867 – Le docteur Gustave Hameau propose à la Société Scientifique « la création d’un musée et d’un aquarium d’études avec son laboratoire ». Projet adopté.
14 juillet 1867 – Ouverture au public du musée-aquarium.
23 juillet 1867 – Inauguration des causeries de la Société scientifique avec la participation du physiologiste Paul Bert (1833-1886).
18 décembre 1881 – La Société scientifique devient une annexe de la Faculté de Médecine de Bordeaux.
1898 – Première des quatre conventions successives passées avec l’Université de Bordeaux
26 mai 1902 – Visite de S.A. le prince Albert 1er de Monaco (1848-1922) [au programme : Société scientifique et ateliers de construction des Pêcheries de l’Océan].
10 janvier 1924 – Reconnaissance d’utilité publique.
21 janvier 1927 – Le docteur et archéologue Bertrand Peyneau (1855-1934) informe Durègne de Launaguet de son intention de faire don de sa collection à la ville d’Arcachon et à la Société scientifique.
Mars 1928 – Réouverture du Musée-Aquarium réaménagé et rénové.
7 avril 1928 – Le conseil municipal est informé du don « des objets récoltés au cours des vingt années consacrées à la fouille du sol de notre région » par le docteur Peyneau, à la Société Scientifique et à la ville d’Arcachon « qui est devenue la véritable capitale du Pays de Buch », à charge pour la Société Scientifique d’en assurer la sauvegarde et l’entretien.
22 juillet 1928 – Les modalités du don à la ville d’Arcachon des pièces qu’il a découvertes au cours de ses recherches archéologiques sur le site de Boii sont réglées chez le docteur Bertrand Peyneau.
6 juin 1929 – Inauguration de la Collection Peyneau à la Société Scientifique, dans les locaux de la Société scientifique, grâce au mécénat de Gustave Loude, (1845–1930), entrepreneur et bienfaiteur testerin.
26 mai 1935 – Ouverture au public du nouvel aquarium (architecte Marcel Ormières).
Juillet 1947 – Déménagée pour cause de guerre, la collection Peyneau réintègre le Musée-Aquarium d’Arcachon.
1992 – Convention avec l’Université de Bordeaux (dernière en date).
Et depuis 18 ans divers projets empêchent la Société scientifique (Reconnue d’Utilité Publique) de moderniser le Musée-Aquarium
Rue du professeurJolyet
Décision du conseil municipal du 11 avril 1923. Ancienne rue du Débarcadère.
C’est “ en considération des services rendus à [la] ville ” que le nom du professeur Jolyet fut donné à la voie ; le soin de l’inaugurer, le 25 novembre 1923, fut confié au professeur Sigalas, doyen de la Faculté de Médecine de Bordeaux.
Jean-Baptiste, Henri, Félix Jolyet naquit à Saint-Pierre (Saône-et-Loire) le 4 janvier 1841. Elève de Claude Bernard, professeur à la Faculté de médecine de Bordeaux (1878-1911), Félix Jolyet fut nommé directeur de la Station biologique d’Arcachon en 1894. Chevalier de la Légion d’Honneur (1898), le professeur Jolyet mourut à Arcachon le 4 novembre 1922 où il fut inhumé.
Son Traité de physiologie humaine fut plusieurs fois réédité.
Prendre le boulevard de la Plage
Nous ne vous raconterons pas tout son historique en détail mais nous pouvons quand même vous dire que cette villa avait été construite par Madame veuve Lallier du Coudray, sur deux terrains contigus qu’elle avait acquis en 1871 de Marie, Anne, Robert, épouse d’Adalbert, Alexandre Deganne.
D’abord villa Marie Louise elle était devenue la Maison Universelle dont un guide de 1892 disait que son stock permettait « de meubler un chalet, de quelque importance qu’il soit, dans les 24 heures ».
Dans un commerce un stock trop important est signe d’une mauvaise gestion laquelle avait assez rapidement conduit cette Maison Universelle à la déconfiture.
Si bien qu’à l’audience des criées du 4 mars 1897 du Tribunal Civil de Bordeaux, Paul Soulié-Cottineau se rendait adjudicataire de cette maison pour un prix de 35 000 francs.
Cinq ans plus tard, le 9 mars 1902, ce nouveau propriétaire la donnait à la ville d’Arcachon “sous les diverses charges et conditions suivantes, que M. Soulié-Cottineau impose à la ville donataire”.
Voici exactement ces conditions et charges :
« 1° – L’immeuble objet de la donation portera le nom de « Maison Paul Soulié-Cottineau ».
2° – Il sera affecté autant que possible à une oeuvre humanitaire, telle que hospitalisation de vieillards, sanatorium ou à défaut à un service public, dépendant soit de l’État, soit de l’administration municipale.
3° – Au cas où la ville recevrait une redevance quelconque pour loyers de l’administration tributaire, cette redevance serait versée au bureau de bienfaisance avec mention de la provenance du don “Soulié-Cottineau” ».
Le Conseil Municipal acceptait la donation et les affaires maritimes s’installaient dès 1905 dans la maison qu’elles louaient à la ville.
La Maison Universelle devenait l’Inscription Maritime.
Elle le restait jusqu’en 2007, soit durant plus d’un siècle.
À cette date, les Affaires Maritimes quittaient la maison on ne sait pas pour quelles raisons.
De leur plein gré où parce que la ville avait besoin d’argent et souhaitait la vendre ?
L’Inscription Maritime était vendue à Bouygues qui s’engageait dans la commercialisation d’un immeuble d’habitation en béton qu’il entendait construire en lieu et place de cette très belle maison.
Las, quelqu’un s’apercevait que compte tenu de la donation de 1902 cette vente n’était peut-être pas très régulière.
D’ailleurs elle était annulée et en compensation Bouygues était autorisé à aller bétonner du côté des rues François Dumora et François Legallais.
Ce qu’il s’empressait de faire.
« En 2010, la commune a sollicité l’accord des héritiers de Paul Soulié-Cottineau en vue de leur renonciation au bénéfice des charges et conditions stipulées, afin qu’il soit procédé à l’aliénation du bâtiment ».
La grande majorité de ces héritiers, ou peut-être même tous, ont refusé de donner cet accord.
Si bien que « par actes d’huissier datant du mois de novembre 2012, la commune d’Arcachon a fait assigner les dix-huit héritiers qui ont refusé de donner leur accord en vue d’obtenir la révision judiciaire des charges. »
« Par jugement du 5 mai 2015, le tribunal de grande instance de Bordeaux a :
– déclaré recevable la demande de révision des charges et d’autorisation d’aliéner,
– déclaré recevable la demande reconventionnelle en révocation,
– débouté la commune d’Arcachon de sa demande,
– prononcé la révocation de la donation,
– ordonné en conséquence le retour de l’immeuble dans les mains des héritiers de Paul Soulié-Cottineau,
– condamné la commune d’Arcachon à réparer le préjudice subi par les héritiers à raison du défaut d’entretien fautif et de la dégradation de l’immeuble objet de la donation. »
La commune a fait appel.
La Cour d’Appel de Bordeaux a rendu son arrêt le 28 mars 2017 dans lequel elle confirme le premier jugement en toutes ses dispositions…
Et condamne la commune d’Arcachon aux dépens de la procédure d’appel.
Non pas sans avoir fait remarquer au préalable « qu’en l’espèce, la commune admet ne jamais avoir exécuté la première et la troisième condition puisqu’elle estime constant et non contesté que l’immeuble n’a jamais porté le nom Paul Soulié-Cottineau et qu’il est constant et non contesté que la redevance qui a été versée par les Affaires Maritimes n’a pas davantage porté la mention de la provenance du don. »
Cette maison est remarquable par son architecture et à l’évidence elle appartient à part entière au patrimoine architectural de notre ville.
Curieusement, elle n’est pas classée ERB (Elément Remarquable du Bâti).
Villa Bijou, 135 boulevard de la Plage
Ici vécut de 1892 à 1896 le compositeur Claude Terrasse, professeur de musique à Saint-Elme de 1889 à 1896, concertiste, organiste. Il emménage dans cette villa juste après la naissance de son premier enfant. Le peintre Pierre Bonnard en séjour chez lui réalise de nombreuses aquarelles de son neveu dont il est fou.
Claude Terrasse quitte Arcachon pour continuer sa carrière à Paris.(Voir villa Bach et BSHAA n° 101).
L’AA du 27-12-03 annonce que M. Pernety-Haussmann vient de vendre cette villa ainsi que la villa Saint-Georges à M. Le baron de Saint-Pern. Elle lui appartient toujours lorsqu’il décède en 1927.
Avenue Victoria
En prenant le nom de la villa sise à l’angle du boulevard de la Plage et de l’avenue, est-ce la grand-mère de l’Europe (ses neuf enfants se marièrent à toutes les familles régnantes européennes), est-ce la reine de Grande-Bretagne et d’Irlande (1837), l’impératrice des Indes (1876) que les édiles arcachonnais ont entendu honorer ?
Née à Londres, au Kensington Palace en 1819, décédée dans l’île de Wight, à Osborne, en 1901, la reine Victoria a marqué son époque non seulement parce qu’elle sut restaurer le prestige de la couronne mais aussi parce que son règne, d’une longueur rare, a coïncidé avec l’apogée de la puissance britannique.
Avenue Victoria, se situait la villa Les Ruines, construite en 1899 au sommet de la dune, dans un jardin à l’anglaise, par l’entrepreneur Pauchot. Vers 1913, le pianiste espagnol Joaquin Nin vint y habiter pendant quelques mois, avec son épouse et sa fille Anaïs.
Résidences Les Pêcheries
Plaque en souvenir de François Legallais.
Né le 11 octobre 1785 à Granville, François Legallais, débarqué un jour de décembre 1809 du bâtiment La Joséphine, en provenance de l’Ile de France, s’installa à La Teste en épousant le 20 mars 1811 Marie-Angélique Dehillotte-Philis qui lui apporta en dot une pièce de pins à Eyrac. Il y fit construire en 1823 le premier établissement de bains – Bel-Air – avec chambres et restaurant. Cet hôtel Legallais allait lancer la mode des bains de mer sur le rivage d’Eyrac.
A la suite du Grand Malheur (28 mars 1836), marchant sur les traces du capitaine Allègre, François Legallais armait à son tour un bâtiment à vapeur pour la pêche, Le Testerin. Mais les résultats escomptés ne furent pas au rendez-vous. En 1843, Legallais faisait faillite et devait hypothéquer ses biens pour reprendre l’exploitation de son hôtel.
Ses efforts furent vains. En 1850, François Legallais partagea ses biens entre ses trois fils – Jean, l’aîné, relançant l’hôtel. Le 5 mars 1864, il s’éteignait à Arcachon et fut inhumé au cimetière de la ville.
Auberge-restaurant Normand, villa La Vivaraise, 158 boulevard de la Plage.
Après le décès de M. Cameleyre, directeur de pêcherie, qui y habite, La Vivaraise devient l’Auberge-restaurant Normand.
Passage Garderat
Aujourd’hui, ce passage ne relie plus que le boulevard de la Plage à la rue Lydia ; il ne se prolonge plus jusqu’à l’allée des Bécasses.
Le 25 septembre 1864, MM. Lacou et Moyrand proposent à la ville le “ chemin Gardrat ” que la mairie refuse.
Villa Alexiane, 111 (83) boulevard de la Plage
Figure sur le plan général d’Arcachon de l’Agence Ducos de 1906 [Alexis-Anne]
Plan Ducos-Sabardan (circa 1925).
Rue de la Dune-Pontac
Cette dune située au lieu-dit Eyrac fut baptisée du nom d’un propriétaire des parcelles de pins, en l’occurrence Jean Pontac, époux d’Anne Deligey.
À la fin du XVIIIe siècle, la parcelle Eyrac appartenait pour les trois-quarts au charpentier testerin Jean Deligey Pachou qui avait épousé en 1765 Marie-Agnès Baleste-Marichon (1724-1770), veuve du marchand drapier Jean Baleste-Jolicoeur et héritière de la pièce et de la cabane d’Eyrac. Remarié avec Marguerite Peytrau, à son décès (le 23 vendémiaire an VIII), Jean Deligey laissait Eyrac à sa veuve ; le 3 décembre 1807, leur fille Marie dite Anne épousait le maître de barque Jean Pontac jeune ; c’est lui qui donnera son nom à la dune et aux différentes voies après avoir acquis, le 10 mai 1819, de Pierre Edmond Dignac le quart restant de la pièce d’Eyrac.
Villa Massenet, 69 ou 105 boulevard de la Plage
Arcachonnaise construite par l’architecte Jean Arnaudin en 1904 pour le compte d’un mélomane qui en commande une autre qui portera le nom de Saint-Saëns. Le nom Massenet lui est donné en souvenir du passage de ce musicien à Arcachon en 1887 (voir villa Faust).
Figure sur le plan général d’Arcachon de l’Agence Ducos de 1906.
Plan Ducos-Sabardan (circa 1925).
Edmond Dujardin 63 boulevard de la Plage
Né vers 1905 et décédé à Arcachon le 24 octobre 1964
Sourd-muet de naissance. Apprend à parler (voix gutturale). Lit sur les lèvres et connaît le langage des signes.
Imprimeur à Lille. Travaille pour les auto-écoles : codes de la route, Tableau-code. Il écrira un livre sur les bonnes pratiques pour la conduite routière : « Accélérez ! Le nouvel art du volant ».
Vient s’installer à Arcachon vers 1947.
Travaille au sous-sol. Très bricoleur, il invente de nombreux gadgets.
Il présente le jeu L’autoroute au concours Lépine. Première édition : 1949.
Le Mille Bornes est inventé vers 1954 et sera commercialisé à partir de 1955. On dit que 550 000 exemplaires ont été vendus.
Un Américain de Dallas (Texas) est intéressé par le jeu. Parker Brothers commercialise le jeu aux USA.
Il est éditeur. Il n’imprime pas lui-même, sous-traite et n’effectue que le montage des jeux dans son atelier.
Il a alors 6 ou 7 salariés.
Il installe son atelier à l’angle de la rue Carmagnat et du boulevard de la Plage vers 1958 dans le local de l’ancienne conserverie Picamso. Il aura alors une quinzaine d’employés.
Autres jeux : Stock-Cars, Carrefours, La Grande Pagaille, Théâtre, des pièces passionnantes, Reportages, Mister Magie, L‘Autostop (1951), Auteuil (1963),