Visite de Vieux-Pilat

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1 Fort Cantin

2 Le Gartieu

3 Phénomène d’érosion durant la première moitié du XIXe siècle

4 Fermeture du Bassin d’Arcachon

5 Lotissement Daussy et les « Trois sœurs »

6 Les « Trois sœurs »

7 Enclave Daney

8 Premières villas

9 Robinson

10 Camille Becker

11 Albert Marquet

12 Maxololu, 7 impasse Robinson

13 Les Brisants

14 Jean-Armand Daney

15 Mas du Vent

16 Lotissement Minvielle, 11 et 13 avenue des Merles

17 Allée Robinson

18 Pamaco, 1 allée Robinson

19 Robinson

20 Les Brisants / L’hôtel « Les Brisants »

21 Le Parc des Brisants

22 Chinoiserie

23 Le Manoir Tourangeau

24 236 boulevard de l’Océan

25 Restaurant « Les Goélands », 242 boulevard de l’Océan

26 L’épicerie de la Baronne, 244 boulevard de l’Océan

27 Ené Loria, 253 ex 191 boulevard de l’Océan

28 Etche Ona, 255 boulevard de l’Océan

29 La Suite, 257 boulevard de l’Océan

30 1 allée de la Chapelle

31 Cabane forestière, 3 allée de la Chapelle

32 5 avenue de la Chapelle-Forestière

33 Voie Debray

34 Marylka & Pierrot-Ginette, 9 allée Debray

35 Villa Thésy, 11, allée Debray

36 Espérance, 5 allée Debray

37 Une chapelle de fortune

38 Chapelle Saint-Esprit

39 La Saou-Bade & Tustatechaou

40 Félicia, 7 allée Debray

41 Montcalm, 2 allée du Vieux-Pilat

42 Les Genêts, 7 avenue du Vieux-Pilat

43 Villa Recuerdo, travailleurs espagnols

44 Seguin

45 École Jacques Gaume, 4 allée de la Chapelle

46 La Bécassière / Foujita

47 Rayon Vert, 11 av des Fauvettes

48 Aramitz, 12 avenue des Goélands


La visite débute devant le 13 avenue des Merles, se dirige vers la Chapelle Saint-Esprit et le quartier du Vieux-Pilat puis entre dans le lotissement de la Chapelle forestière afin de bénéficier du point de vue du square Hector Berlioz.

Fort Cantin

Ce fort est construit en 1754, pendant les prémices de la guerre de Sept ans 1756-1763 (escarmouches avec l’Angleterre), à plus de 100 toises[1] du rivage, sur une butte de sable dans laquelle on fixe des pièces de bois, et où on établit des retranchements.

Quelques détachements de garde-côtes y sont envoyés en 1767.

Le 15 décembre 1778, une ordonnance royale y installe cent cinquante canonniers garde-côtes, après que des corsaires anglais eurent coulé vingt-trois bateaux boïens. 

Les tempêtes, la mer et les sables ont raison des constructions ; s’inspirant des mésaventures des trois petits cochons, les constructions en bois sont refaites en maçonnerie et en briques en 1779.

En 1781, ce fort est commandé par le sieur Pierre Taffard de la Ruade qui a eu l’honneur de servir sous sa Majesté Louis Seise d’honnorable mémoire en qualité de lieutenant de canonniers, de commandant de la Batterie du Fort Cantin (et ensuite de la Roquette)[2].

En 1783, des ordres sont donnés pour le désarmement de cette batterie[3], remplacée par le fort de la Roquette (à hauteur du Petit-Nice)

En 1806, le fort est absolument enseveli sous les eaux[4].

Le Gartieu

Entre 1782 et 1787, François Amanieu de Ruat aidé de Jean-Baptiste Peyjehan sème 13 hectares sur sa parcelle du Gartey[5] à l’endroit de la côte où, déjà, l’attaque des sables est la plus intense ; le chemin du Braouet – notre chemin rural n° 14 – permet d’y accéder.

Brémontier prend exemple sur ces semis pour choisir le Pilat comme terrain d’expérimentation lorsqu’il est missionné pour fixer les dunes du littoral en vue d’implanter un canal de navigation entre Bordeaux et Bayonne.

En 1809, lors de l’élaboration du premier cadastre, le lieu-dit “Gartieu” est représenté par un polygone planté de pins, entouré des semis qui constituent la forêt domaniale ; le Gartieu est alors à plus de 500 mètres du rivage. Le Gartieu est à moitié disparu sous les eaux sur la carte cadastrale de 1857.

Cette enclave est devenue par la suite la propriété de M. Daussy puis Daney, de Gujan-Mestras.

Phénomène d’érosion durant la première moitié du XIXe siècle

Entre les années 1813 à 1826, la presqu’île du Ferret s’avance de près de 3 kilomètres, en vaste crochet allant d’ouest-sud-sud jusqu’à 900 mètres environ du Pilat, à portée de la voix, disent les traditions.

Fermeture du Bassin d’Arcachon

L’ouvrage « Des travaux à faire pour l’assainissement et la culture des landes de Gascogne et des canaux de jonction de l’Adour à la Garonne » (1832) de Claude Deschamps présente une fermeture complète du Bassin et l’aménagement d’un canal de sortie au niveau du phare du Cap-Ferret.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9689761c/f57.item.r=arcachon

En 1855, Jules Marie Pairier, ingénieur des Ponts et Chaussées, propose, de fixer la position de la passe au moyen : 1er –  D’une jetée placée au sud, se prolongeant du côté du large, dans la direction de l’est à l’ouest jusqu’à l’alignement de la côte et rattachée par une courbe à la rive sud, défendue elle-même sur toute la longueur soumise aux érosions, soit sur 5 300 mètres ; 2e – D’une autre jetée partant de l’extrémité du cap Ferret, établie sur le banc du Toulinguet, longue de 2 000 mètres et dirigée vers l’extrémité de la jetée sud, de manière à éviter la déviation de la passe vers le nord, tout en restant en deçà de l’alignement de la côte. La largeur laissée libre entre les jetées est de 2 000 mètres[6].

Lotissement Daussy et les « Trois sœurs »

Au début des années 1850, M. Daussy acquiert le « Gartey » en vue de le lotir.

Les « Trois sœurs »

L’arrêté préfectoral du 13 décembre 1853 autorise M. Duhaa[7] à édifier plusieurs constructions sur la propriété qu’il possède au lieu-dit le Pilat en bordure du Bassin d’Arcachon[8].

En 1858, Arcachon et ses environs, d’Oscar Dejean, indique l’hôtel des “Trois-Sœurs”, tenu par M. Duhaa, et une maison forestière – celle du Pilat -, bâtie à peu de distance de la plage. L.-C. de Fouet, dans son Guide de l’étranger à Arcachon paru en 1866 (repris dans le Guide illustré du littoral 1872-1873, du pharmacien H. Massicault, qui habite 220 boulevard de la Plage à Arcachon), note que le Pilat est un site charmant où se trouve la Maison forestière, que l’on doit visiter. Déjeuner à l’hôtel des Trois-Sœurs, d’où les vues sont pleines de beaux aspects

Nous sommes en 1879. A. L. de Kergoet se promenant avec un ami arcachonnais depuis quinze ans, celui-ci lui dit : C’est ici le Pilat.

Autrefois la dune s’avançait jusqu’au point où nous sommes, et un hôtel modeste, l’Hôtel des Trois-Sœurs, la dominait. Un hiver, la mer en furie a tout emporté ! J’ai passé là, continua-t-il, il y a quinze ans, toute une semaine dans une heureuse solitude. L’Hôtel était, en effet, tenu par trois sœurs, honnêtes jeunes filles qui venaient de perdre leur mère, et dont le père, brave forestier de La Teste, était appelé au dehors une grande partie de la journée[9].

Enclave Daney

En enclave dans la forêt de l’État, le lotissement Daussy est lié au morcellement de cette forêt ; l’échec des adjudications impériales le prive des issues sans lesquelles il n’a pas de raison d’être et M. Daussy abandonne son projet dès 1863. Les acquéreurs des parcelles ne prirent même pas possession de leur bien.

Le 20 juin 1896, M. Plot porte à la connaissance du Conseil municipal de La Teste, la liste des propriétaires de l’enclave qui se trouve dans les terrains appartenant à l’État : MM. Daney, Villeneuve, Vve Eyquem, Tégon et Casou, Daney, Dussac[10], Degraaf[11], Davy, J.J. Lesca, Mme Dubos, Dignan.

Premières villas

M. Angla s’installe au Pilat en 1898 dans le chalet « Les Flots » ; l’année suivante voici le chalet « Thalassa » construit par Labassa[12], de La Teste ; la petite villa Maxololuà M. Marcel Ormières[13] ; Robinson[14], à M. Angla[15], protégé par une petite chartreuse, destinée à être un hôtel-bijou que tiendrait, dit-on, M. Manville ; cette villa Robinson, merveilleusement aménagée, est embellie par un petit parc en étages, donnant vue sur la mer, dans une situation d’un pittoresque féerique, un « voir Naples et mourir[16] ».  « Les Brisants[17] », etc.

Quand la mer est haute, et que la voiture ne peut se rendre à ces habitations en suivant la plage, on y accède par un chemin paillé, long de trois kilomètres, à partir de Moulleau

Nous nous attardâmes quelque peu à visiter les belles propriétés de M. et Mme Angla, situées sur un boulevard dont l’amorce promet un chemin ravissant qui, longeant la mer, pourra joindre plus tard le Figuier au Pilat[18].

On nous permettra de décrire sommairement la propriété de M. et Mme Angla, attendu que toutes les villas et chalets de cette petite côte se ressemblent étonnamment, et que le même sentiment d’admiration est inspiré par eux tous, à savoir le parti surprenant qu’on a su tirer de ce littoral sableux et par conséquent aride, ainsi que les résultats prestigieux qu’on y a obtenus.

La villa “Les Flots[19]” bâtie avec son jardin sur un escarpement sablonneux, est protégée par des perrés d’aloès et de genêts. En haut de l’escalier, une haie de pourpier de mer d’un vert gris-cendré, et de cyprès Lambert en charmille, disposés avec d’élégants buen-retiros[20].

Cette villa, comme “Robinson” sa voisine, possède jardin de fleurs, au nord, et potager au midi. Comme arbres, nous remarquons des saules-pleureurs, mimosas, figuiers, jasmins, glycines, lilas, balisiers, pêchers, poiriers de St-Jean et poiriers d’hiver, rosiers bouquets de mariée, groseilliers, framboisiers, cassis, vignes chasselas, lauriers du Maroc ; comme fleurs : chèvrefeuilles, hortensias, dahlias, tulipes, chrysanthèmes ; comme légumes : pommes de terre, oignons, salades, oseille, fraises, ails, persil.

Au levant, les deux villas sont bordées par une jolie allée de platanes[21]. Les jardins sont desservis par un château d’eau.

“Les Flots” comportent trois chambres, salon, galerie vitrée, cuisine et cave[22].

Selon Guy de Pierrefeux, en 1910 les domestiques se plaignent. Ils doivent faire cinq kilomètres dans le sable pour trouver un épicier ou un boulanger[23].

Robinson

Si nous entrons dans “Robinson”, nous comptons six chambres, salle à manger, cuisine, billard, chambre de bonne, cave ; et tout près, le second corps de bâtiment attenant à la villa aurait servi d’écuries – rendez-vous de chasse – puis plus récemment (années 1940-50) de remise : hangar à bateaux, canoës, tentes. Il a été aménagé depuis.

Camille Becker

La villa Robinson, selon les propriétaires actuels, appartenait, avant la seconde guerre mondiale, à Camille Becker, frère du cinéaste Jacques Becker (1906/1960), qui la vendit aux actuels propriétaires en 1974.

Il est vraisemblable que le chalet visible sur la carte postale de 1900/1905 fut remanié ; il est plausible que la pièce principale, constituée par un séjour véranda dominant le Bassin, date des années 30/40.

Albert Marquet

Il fait beau et frais sur le bassin d’Arcachon. Si tu viens y faire un tour, tu me trouveras Villa Robinson à Pyla-sur-Mer[24]

…Quelques mois de Paris l’ayant remis en place, il partit vers le pays de son enfance. Il avait passé les vacances chaque année chez sa grand-mère, au Teich, où sa mère était née, et ce fut au Pyla, à quelques kilomètres de là, qu’il peignit sur nature son premier paysage, probablement à dix-huit ou dix-neuf ans.

Nous louâmes une maison dans les pins, qu’un petit escalier de bois reliait à la plage. Des bateaux à voile circulaient là du matin au soir sur une eau le plus souvent calme. À marée basse, une plus grande étendue de sable blond nous en séparait, mais si lumineux qu’il semblait fait pour mettre en valeur les jeux auxquels, pour notre enchantement, elle s’abandonnait.

Des baigneurs, souvent des enfants servent sans s’en douter de modèle à Marquet ; aussi des pêcheurs. À cette époque, en 1935, Le Pyla peut lui accorder la tranquillité qu’il recherche. Nous le quittâmes au moment où la lumière de l’été commença de fléchir[25].

Le “Jardin sur le bassin d’Arcachon”, exécuté en 1935, présente cette vision miraculeuse de l’eau vue à travers les pins. Si le petit escalier de bois n’apparaît pas, on devine son existence de par la différence de niveau entre la barrière et la mer. Marquet peint deux voiliers et deux barques qui évitent à l’étale de pleine mer. La mer et le ciel se distinguent par une différence infime de tonalités.

L’artiste n’est retourné que très rarement dans sa province natale : il est à Bordeaux et dans le bassin d’Arcachon en 1921[26], de nouveau à Bordeaux en 1924 ; en 1935, il emmène sa femme au pays de son enfance pour lui faire connaître le Pyla.

Ainsi est-il possible de lever un peu le voile sur le séjour d’Albert Marquet et de son épouse Marcelle, accompagnés de leurs neveu et nièce, au Pyla, d’où de nombreuses toiles, huiles et aquarelles, verront le jour de fin juillet à mi-septembre 1935.

Pierre, Léopold, Albert Marquet naquît, le 26 mars 1875, au 114 de la rue Pelleport à Bordeaux, mais cette naissance est déclarée en mairie, avec retard, le 30 mars[27] par son père Joseph Marquet, employé aux chemins de fer, ce dernier ayant laissé filer le délai légal de déclaration de naissance à l’état civil.

La mère d’Albert Marquet, Marguerite Deyres[28], alors âgée de 26 ans, ménagère, est originaire du Teich, où elle passera les étés avec son fils.

Albert Marquet se marie à Alger, le 10 février 1923, avec Marcelle, Francine Martinet 1892-1984, dite Marcelle Marty, née à Boufarik (Blida), algéroise,» intellectuelle, écrivaine et poétesse.

Ils n’eurent pas d’enfants.

Albert Marquet, alors âgé de 71 ans, affaibli, fut opéré de la vésicule biliaire le 14 janvier 1947. Il décèdera des suites de complications, le 14 juin 1947 à Paris, à l’âge de 72 ans.

Son épouse lui survivra près de quarante années, œuvrant à la mémoire de son mari, aidée en cela par son neveu et sa nièce, et restant active sur le plan intellectuel, publiant encore ses œuvres[29].

Le monde d’Albert Marquet, est celui de l’eau. L’artiste, natif de Bordeaux, n’aura de cesse de voyager à la recherche de ses subtilités, de ses nuances, de ses reflets.

Ses premiers tableaux sont peints au Teich (1895-1897). Dès 1898, Marquet, devenu parisien et inscrit dans l’atelier du peintre Gustave Moreau à l’École des Beaux-arts, côtoie Matisse, Manguin, Puy et Camoin, et fait ses croquis des bords de Seine. Très vite, il habite sur les quais et commence à peindre le fleuve : il réalise “L’Abside de Notre Dame de Paris” en 1901. Ce tableau de jeunesse témoigne de son goût pour la représentation de l’eau, toujours peinte avec recul et hauteur avec quelque verdure au premier plan pour donner un appui à la contemplation et à l’illusion de profondeur.

La peinture était sa raison d’être, son refuge, son langage écrira son épouse.

Albert Marquet peindra, sa vie durant, des villes maritimes, des ports et des bords de mer[30], toujours de cette manière. Ses nombreux voyages vers les ports européens et méditerranéens l’amèneront à Hambourg, Naples, Rotterdam, Alger, Bougie, Venise, Constantinople … sans oublier ceux de France, Rouen, Marseille, Bordeaux… Marquet peint l’eau dans tous ses états : eaux jaunâtres des fleuves après la pluie ou transparentes sous la lumière, eaux lourdes des ports dans la grisaille, sous le soleil ou sous la neige, sous les pluies chaudes du Midi ou glacées de Hambourg. Il ne représente presque jamais la mer en mouvement. Ce sont les eaux calmes du port qui le captivent surtout, ou le lent cheminement des fleuves.

Maxololu, 7 impasse Robinson

En 1899, l’architecte Marcel Ormières, qui habite 1 rue Lamartine à Arcachon, fait construire la villa « Maxololu[31] » ; la villa donne directement sur la plage, et possède une immense véranda incurvée en son milieu.

En 1949, c’est la propriété de Jacqueline Roche[32].

Le 16 décembre 1958, vers 15h00, une tornade s’abat sur la côte atlantique. Les vents soufflent à 150 km/h avec des rafales de 180 km/h.

et laisse la villa Maxololu à l’état de ruine!

Abandonnée, la villa  s’écroule dans les flots au début des années 1960.

Le propriétaire[33] ne voulant pas participer aux frais d’entretien des perrés, le terrain est mis aux enchères en 1965 ; acheté par la famille Gaume, il constitue aujourd’hui les n° 7 (« Uhaïna ») et n° 9 (« Diva ») de l’allée Robinson.

Les Brisants

En 1901, Jean’Armand Daney fait bâtir, par l’entrepreneur Cazobon[34], l’important chalet de 15 mètres sur 20 qu’il nomme “Les Brisants[35]“.

Jean-Armand Daney

En 1871, Jean-Baptiste Meyney (1827-1898), natif de Libourne, est nommé curé de Gujan. Il compte et apprécie ses ouailles à qui il ne donne pas le bon Dieu sans confession. Un peu avant de quitter sa paroisse, ayant des nièces à marier, il jette son dévolu sur un homme de biens, Jean-Armand Daney, né le 1er juin 1860 à Gujan. Son père, Pierre-Stanislas Daney[36], marchand, est lui-même issu d’une vieille famille gujanaise ; sa mère, Marie-Sophie Dubos, est testerine. Que du beau monde !

Jean-Armand Daney est maire de Gujan-Mestras[37] en 1904.

En 1907, lors de la campagne électorale pour la réélection du maire, Jules Fillou, qui se dit républicain indépendant, écrit d’une plume acerbe que les paisibles habitants de la bonne commune de Gujan-Mestras, savent que leur Maire est absent et savoure au Pilat, sur la côte d’argent, les délicieuses émanations de le brise marine. On pourrait supposer que notre héros vit dans un “doux farniente” ; erreur, il prépare loin des yeux indiscrets, sa réélection.

C’est l’époque de la pêche aux royans, et chacun sait que selon l’heure des marées, les sardiniers sont obligés d’attendre près des passes, le moment favorable de la sortie en mer. Frappé de cette particularité, il a voulu la mettre à profit et vous verrez de quelle façon il cherche à organiser sa propagande pour capter des voix ; voici le truc : il a embrigadé à cet effet, sous la conduite du gros Amiral Pierre, trois ou quatre énergumènes chargés d’attirer, sur la plage du Pilat, le plus de sardiniers possible et, lorsque la concentration est faite, un compère se détache discrètement et revient un instant après, avec, vous ne devineriez jamais : une cantine de vin.

Disons bien vite que la ration est calculée et qu’elle ne dépasse pas un demi-litre par marin, ce n’est pas grand-chose, avouerez-vous, mais que voulez-vous, on n’est pas large dans la famille…

Puis, peu à peu, la conversation arrive sur les élections prochaines et l’on boit aux futurs succès du généreux maire…

Cet homme, que le seul souvenir du procès des “Jeannoutets” devrait faire terrer et disparaître, nourrit encore l’espoir de capter, par des menées clandestines et par une générosité de parade, la confiance du suffrage universel[38].

L’Avenir d’Arcachon, dans son numéro du 19 mai 1907, rappelle à notre bon souvenir, le procès des « Jeannoutets[39] » déjà vieux de quatre ans. Les Daney père et fils, défendeurs, arguent que leur vendeur leur aurait affirmé l’inexistence des droits d’usage. Le tribunal décide que les consorts Daney ont eu tort de couper, dans ladite parcelle, des pins vifs pour en faire commerce ; le tribunal leur fait défense de récidiver et ordonne qu’ils remettront les bois dont s’agit aux syndics des propriétaires, chargés de la délivrance aux usagers ; les condamne en 500 francs de dommages et intérêts et aux dépens, ce, solidairement, à cause de leur fait commun ; leur interdit de faire, des arbres restés sur pied, mais taillés à mort, une nouvelle exploitation résineuse, pendant dix ans[40].

C’est Aurélien Daisson qui va occuper le poste de premier magistrat, en 1908. Ce dernier sera battu aux élections de 1912, Jean-Armand Daney remportant 12 sièges, contre 11 à l’opposition.

L’histoire ne dit pas si Armand a versé une double ration de picrate aux pauvres pêcheurs…

Jean-Armand Daney décède, à Gujan-Mestras, le 10 avril 1914.

En 1909, sur la côte s’égrènent déjà neuf villas, en bordure de la mer : “La Russie” à Mme Labassa, “Maxololu” et “Privat” à M. Ormières, “Robinson” et “Les Flots” à M. Angla, “Mon Rêve” à M. Roudey, un petit restaurant à M. Seguin, “Les Brisants” à M. Daney[41].

Entre 1908 et 1913, six ventes sont réalisées, desservies par des allées de servitude pour rejoindre le chemin charretier.

Au moment de la création du lotissement de Pyla-sur-Mer, il reste encore 7 hectares au lotisseur sur les 9 qu’il possédait. La Société de Pyla-sur-Mer ne se préoccupe que de son propre lotissement, ignorant la propriété Daney. D’où une suite d’acquisitions, d’échanges, ou d’accords dans le but soit d’obtenir de nouveaux accès, soit de supprimer d’anciennes servitudes devenues inutiles ou gênantes.

Le Conseil municipal du 13 août 1909 décide d’installer une boîte aux lettres au village du Pilat. Le Conseil municipal du 24 septembre 1929 enregistre la demande de Mme Bouchez qui souhaite le rétablissement de la boîte aux lettres à l’intersection de l’avenue Centrale et de l’un des chemins conduisant à l’hôtel Seguin.

En 1953, les différents lots du lotissement Daussy-Daney, qui se répartissent sur 43 760 m², sont 640 m² à Betourné, 123 rue Saint-Genès à Bordeaux ; 2 040 m² à Decazes, Le Moul-leau ; 6 000 m² à Dentraygues, notaire à Arcachon ; 2 250 m² à Fermé[42], 192 avenue Victor-Hugo à Paris 16e ; 640 m² à Fayard, 6 boulevard du Petit-Champ à Périgueux ; 6 700 m² à Maysonnave, lingerie, cours de l’Intendance à Bordeaux ; 200 m² à Martin, entrepreneur, rue Lamartine à Arcachon ; 720 m² au docteur Morin, 63 chemin de Tauzia à Bordeaux ; 20 000 m² à Mme Kohn, Les Brisants à Pyla-sur-Mer ; 1 350 m² à Navarre, 16 cours des Carmes à Langon ; 720 m² à Paulouch, 38 rue du Tondu à Bordeaux ; et 2 500 m² à Roche, 58 avenue Gallieni à Libourne.

Le plan du lotissement fait clairement apparaître la frontière qui explique le coude de l’avenue des Goélands : le report de l’« enclave Daney » sur le cadastre est parlant !

Mas du Vent

Le « Mas du Vent », 11 et 13 avenue des Merles, est la propriété de Maître Dentraygues en 1935. Léon Dentraygues a été nommé notaire à Gujan par décret du 11 janvier 1913, en remplacement de Me Dupin ; Me Dentraygues exercera – avant 1918 – au 241 boulevard de la Plage à Arcachon

Mme Gracieux, sa petite-fille, hérite de la partie sud-ouest de la parcelle (4 allée Jean-Armand-Daney) à laquelle elle accède par une servitude de passage, parcelle qu’elle cèdera à Pierre de M’H., né en 1949, et Stéphanie P., née en 1956 [43].

Quand à la villa proprement dite, « Mas du Vent », on y trouve, avant 1987, Me Rosny M. de G. de L., avocat à la Cour de Paris, et son épouse Marie-France H. de la J. ; ils habitent avenue Joséphine à Rueil-Malmaison.

Rosny M. appartient à une famille de la bourgeoisie bordelaise de l’Ancien régime, dont plusieurs membres étaient connus en tant qu’architectes ou juristes au XVIIIe siècle. Rosny est né le 3 décembre 1932 à Bordeaux. Son père était avocat à la Cour d’appel de cette ville. Rosny M. est professeur à la Faculté de droit de Bordeaux, jusqu’en 1980, année où il intègre l’Université Paris VIII.

Rosny M. est investi par le Centre démocrate de Jean Lecanuet, aux élections législatives de mars 1967 ; il préconise alors la sécurité de l’emploi pour les hommes[44].

Lotissement Minvielle, 11 et 13 avenue des Merles

Le 31 janvier 1987, sous réserve de l’obtention du permis de construire un lotissement sans recours, Émile Kah, né en 1923, agissant au nom de la SEP[45], 25 cours de Verdun à Bordeaux, se propose de lotir les parcelles 11 et 13 avenue des Merles (lots 6, 7 & 8 du plan). Monsieur Kah effectue sa demande de permis de construire le 13 février 1987 qui prévoit la construction d’un groupe d’immeubles comportant 23 logements selon les plans dressés par les architectes bordelais Régis Daurel et Hugues Legrix de la Salle. Cette demande est acceptée et fait l’objet de l’arrêté du 13 avril 1987 accordant le permis de construire. Le projet envisage la démolition de la villa existante.

L’ADPPM et plusieurs voisins demandent de surseoir à exécution[46] ; la décision municipale étant entachée d’un excès de pouvoir pour illégalités externes et internes. La villa « Mas du Vent » est préservée.

Après plusieurs transactions, en 1994, Jacques (né le 22 février 1926 ;  dirige la société familiale « Les Six »,) et Christiane Doumenge, achètent la parcelle correspondant au 13 avenue des Merles. La villa en maçonnerie, due aux architectes Bernard Champagnat et Pascal Rigaud, est construite en 1995.

La villa est achetée en 2016 par Renaud C.-L. (crée « Intégral » en 2004 : le groupe bordelais, le plus important groupe spécialisé dans le transport sanitaire de France, devenu Keolis santé), et son épouse Patricia M. ; ils résident rue Massena à Mérignac. En 2018, la villa est transformée (architecture néo-basque).

Dans le domaine de la voile Renaud C.-L. n’est pas un inconnu puisque on le trouve souvent sur le podium ; déjà, durant la saison 2003-2004 du Cercle de la Voile d’Arcachon, Spin-Out s’imposait sur la Gascogne-Asturias.

Allée Robinson

Ce quartier est le plus ancien du Pilat ;

Pamaco, 1 allée Robinson

La villa actuelle remplace la villa « Les Flots » construite en 1898 par Henri Angla.

Qui est ce M. Angla qui fera aussi construire « Robinson » ?

On sait que la villa « Les Flots » est réquisitionnée du 10 avril 1941 au 31 octobre 1941 et que la veuve d’Emmanuel Angla, née Marie Aline Hazotte, protestera contre la dégradation de deux grands tableaux de famille du grand peintre Papasigna ; elle indique que la villa a été construite par son beau-père.

Marie Aline Angla, qui habite 141 cours Desbiey à Arcachon & 4 rue Henrion-Bertier à Neuilly-sur-Seine, vend la villa le 10 avril 1941 à Élie Durand de Bessirard (il était locataire depuis 12 à 15 ans) qui habite 46 rue Pergolèse à Paris 16e.

Le père d’Emmanuel, François Henri Angla, né le 20 février 1849 à Bordeaux, était entrepreneur de travaux, et son grand-père Raymond Angla était terrassier, entrepreneur TP, employé des chemins de Fer de Bordeaux – La Teste ; plusieurs de ses enfants sont nés à La Teste entre 1843 et 1857.

En 1959, propriété de Robert Navarre qui habite 14 cours des Carmes à Langon (Fonderies de Langon) celui-ci commande une nouvelle villa dont André Conte est l’architecte.

Aujourd’hui, on trouve Jacques S., né le 8 juillet 1962 à Kenitra au Maroc ; il habite 69 rue Pauline-Borghèse à Neuilly-sur-Seine.

Robinson

Au n° 3 de l’impasse Robinson se trouvait la villa « Robinson »

Les Brisants / L’hôtel « Les Brisants » 

Frappés par la crise de 1929, les héritiers Daney vendent en 1932 l’enclos de 20 000 m² situé 248 boulevard de sur lequel se trouve leur chalet « Les Brisants » ; Jean Oscar Delor, négociant en vins à Bordeaux, se porte acquéreur.

En 1932, Abel, Oscar et René Delor, domiciliés 21 rue Macau, créent la Société monégasque Apérital conjointement avec Alberto Marone. Cette société a pour objet l’exploitation en gros et demi-gros de boissons dites d’apéritif, boissons alcooliques ou non et de tous produits de Messieurs Delor, de Bordeaux[47].

Mlle Christine Delor, fille de M. Oscar Delor et de madame, née Laborde-Boy, se marie en 1938 avec M. Guillaume Buhan, ingénieur des Arts et Manufactures, fils de M. Albert Buhan et de madame, née Meller. Cette madame Buhan, née Meller, prénommée Marguerite (1886-1969), est la nièce de Daniel Meller.

En 1933, M. Roger Kohn et son épouse Marcelle Lévy, une petite cousine bordelaise, achètent[48] « Les Brisants », en demandant un certificat attestant que la villa ne fait pas partie du lotissement Daussy-Daney. En 1934, ils désirent édifier une nouvelle villa à usage de location ; il demande qu’elle aussi ne soit pas considérée comme lotissement.

Roger Kohn décède en 1939. Marcelle Kohn, après le conflit 1939-1945, monte un hôtel de standing. L’ancien chalet devient l’hôtel des Brisants[49]. Six bungalows sont construits sur la propriété: ils sont retenus un an à l’avance et identifiés en rose dans le Michelin comme endroits de charme !

En 1970, Kohn est répertorié comme hôtelier-restaurateur…

Le Parc des Brisants

Le 17 août 1979, par arrêté préfectoral, la SAI de Pilat-Plage (Gaume) se substitue à Mme Roger Kohn pour la réalisation des lots 6 à 13 du lotissement « Le Parc des Brisants » sur 19 650 m².

Ce lotissement est frappé de la servitude de passage des piétons sur les propriétés riveraines du domaine public maritime[50].

Chinoiserie

En 1925, Jean Daney lest à la tête de la « Rhumerie des Antilles[51] »[52]. La crise de 1929 provoque l’effondrement des cours des alcools, déprécie les stocks et ouvre une disparité inquiétante avec les crédits qu’il gage : les banques demandent leur remboursement. L’ensemble du monde du rhum est ébranlé, car les sociétés ne peuvent faire face à ces échéances, d’autant plus que les gages se sont dévalorisés.

C’est la faillite d’une dizaine de maisons bordelaises[53] ; la famille Daney serre les coudes et vient au secours de l’aîné pour que la « Rhumerie des Antilles » honore ses dettes avant de fermer[54]. Elle vend « Les Brisants » et la remplace par « Chinoiserie ».

En 1940, Paul Daney raconte comment son bataillon a fait du tourisme forcé depuis la Marne, la Seine, la Loire, le Cher, La Rochelle pour arriver à la Gavotte (Bouches-du-Rhône) d’où il écrit à son ami Jacques Vialard : il couche sur la paille, alors qu’au Pilat, chez lui, un allemand couche dans son lit.

En 2018, « Chinoiserie » est la propriété des B., neveux de Paul Daney ; quand au reste de la famille Daney, elle a « colonisé » le quartier, principalement avec le « lotissement Maysonnave ».

Le Manoir Tourangeau, 234 boulevard de l’Océan

Le « Manoir Tourangeau », dessiné par l’architecte bordelais Henri Bessagnet, est construit en 1939 par M. Billon, né le 31 mai 1885 à Cinq-Mars-la-Pile en Touraine ; M. Billon œuvre dans les manutentions maritimes au 107 avenue Émile-Counord à Bordeaux.

En 1942, M. Billon réside 21 rue Buffon au Bouscat : sa villa est réquisitionnée du 1er juillet 1940 au 10 avril 1945 ; elle est en zone minée par les Allemands comme nous l’apprend la lettre du 22 août 1943 adressée à « Vve Billon » ; lettre à laquelle est apportée la réponse : La villa Manoir Tourangeau m’appartient et Madame Veuve Billon n’existe pas encore puisque je suis bien vivant. Signé V. Billon. Dans un courrier du 2 mai 1945, Madame Billon, dit que son mari déporté politique en Allemagne peut arriver d’un moment à l’autre. Victor Billon, président de l’Union mutualiste de la Gironde qui, a été arrêté en juillet 1944, par la Gestapo pour « délit politique » et « résistance anti-allemande », a été déporté au camp annexe de Mauthausen à Melk (Basse-Autriche) ; il y est décédé le 29 novembre 1944.

La ville du Bouscat nommera une rue à son nom, à deux voies parallèles de la rue Buffon où il habitait.

En 1953, l’œnologue bordelais Pierre-François C., (1922-2005) achète le « Manoir Tourangeau » ; par sa fille, Agnès, cette famille est alliée, quelques temps, à la famille Decazes (Daney), et par une autre fille, Christine, à la famille Buhan, apparentée aux Meller ; le beau-père de Christine n’est autre que le bordelais Jehan Buhan (1912-1999), champion du monde au fleuret et à l’épée, champion olympique au fleuret à Londres en 1948, et à Helsinki en 1952.

236 boulevard de l’Océan

Le terrain issu du partage de la propriété des Brisants, appartient à Marie, dite Ninou, Daney (1891-1982), fille aînée de Jean-Armand. Daney, et à son époux, le docteur ORL Henri Doche-Laquintane (1885-1982)[55].

En 2010, Agnès C.[56], fait construire une résidence principale d’une superficie habitable de 143 m², avec une implantation au sol de 258 m2 (incluant circulation extérieure et terrasse). Elle prévoit deux places de stationnement sur le terrain, dont une aux normes handicapées. La construction est de plain-pied, et respecte les normes handicapées, pour faciliter les circulations de son fils qui a une mobilité réduite.

L’architecture de cette maison cherche à répondre le plus justement possible aux objectifs fixés, une maison BBC (Bâtiment Basse Consommation : le label s’obtient une fois la construction achevée, après contrôle des performances) et handicapable. Le projet répond aussi aux principes bioclimatiques[57], ainsi qu’à de nombreuses cibles[58] du label HQE (Haute Qualité Environnementale).

La maison de plain-pied est construite en retrait (18 m, dont les 15 m réglementaire) par rapport au boulevard de l’Océan, au niveau le plus bas du terrain. Cette implantation permet de conserver en façade un ensemble arboré et de la rendre « invisible » depuis le boulevard. Les débords de terrasse permettent de se protéger des vues du voisinage, tout en conservant leurs vues grâce à la faible hauteur de la construction.

Les architectes sont Valentin Bernard et Chloé Decazes, la fille de la propriétaire.

Restaurant « Les Goélands », 242 boulevard de l’Océan

Au départ, c’est un simple bar tabac. Aux « Goélands », alias « Le Bal à Papa[59] », Sabrina Sutel, née en 1978, et Christophe Faucampre, né en 1956, animent les folles nuits du Pyla. « Tof », dit Papa, est un DJ à part qui peut balancer du Bécaud à une heure du matin avant de lancer « Alexandrie Alexandra » de Claude François et, bien entendu, « Les lacs du Connemara » de Michel Sardou ou le « Que je t’aime » de Johnny Hallyday.

« Bal à papa » a accueilli pas mal de monde. Notamment l’acteur Frédéric Diefenthal. Puis l’acteur Benoît Magimel. Olivier Marchal Fabien Ontoniente, le réalisateur des trois « Camping », s’est mis aux platines[60].  Côté pile, c’est une bourgeoise classique, à son aise dans le milieu feutré des tribunaux ou des cabinets, dit une amie de vingt ans. Côté face, une déjantée très rock’n’roll, qui peut chanter Dalida et Cloclo jusqu’au bout de la nuit au « Bal à Papa »[61]. Yannick Noah n’a pas hésité à faire un remake du fameux « saga Africa ».

L’épicerie de la Baronne, 244 boulevard de l’Océan 

En 1941, M. Raimondo Caletti, père de Carlo, tient l’épicerie après avoir été barman à Haïtza ; pendant trois mois, Mme Caletti doit faire la cuisine pour Joseph qui fournit les Allemands en diverses frippes ; de confession juive, il navigue entre deux eaux : Gestapo, résistance, la frontière est trouble et notre héros jouera dangereusement au funambule, en attendant que l’un écrase l’autre.

Joseph Joanovici (1905-1965), est un ferrailleur français d’origine juive russe (né à Chișinău en Bessarabie), fournisseur de métal pour les autorités allemandes pendant l’Occupation, mais aussi pourvoyeur de fonds pour la Résistance ; il peut même être agent du Komintern soviétique. Le com-merce avec l’Allemagne le rend milliardaire, mais, en 1949, il est condamné pour collaboration à 5 ans de prison. Libéré sous conditions, il fuit et tente de s’installer en Israël, qui l’expulse et le renvoie derrière les barreaux. En raison de son état de santé, il retrouve sa liberté en mai 1962 et meurt ruiné, à Clichy, le 7 février 1965.

En 1953, la veuve Caletti, femme de chambre puis manucure chez Marceau, donne son commerce en gérance à Marcel Laplagne[62] né le 12 novembre 1920 à Mainzac (Charente) et Catherine Andrée Lise Printemps Labeyrie, née le 21 mars 1923 à La Teste. En 1963 le couple Laplagne acquiert le fonds de commerce.

« Chez Thierry » a longtemps été réputé pour ses fameuses paellas. L’épicerie de Clarisse et Thierry Laplace n’a guère besoin de publicité. La jet-set en villégiature – Albert de Monaco et Cécilia Sarkozy en tête – affectionne tout particulièrement les légendaires tourtes salées et tartes sucrées de l’ancien cuisinier (15 euros, pour huit parts), et ses fameux poulets fermiers au citron jouent toujours à guichets fermés. Côté cave, une belle sélection de crus du Bordelais : l’épicier ne vend que les vins de ses clients[63] !

Aujourd’hui, on trouve l’Alimentation Générale du Pilat (Bar alimentation restaurant) et le Supermarché « GAM » respectivement au 242 et 244 boulevard de l’Océan. En 2008, Isabelle (née en 1956) et Christian de Gressot (né le 21 septembre 1952 ; a pour ancêtre le général François Joseph Fidèle de Gressot) entament leur troisième saison dans cette supérette – on dit « L’Épicerie de la baronne » – au rayon traiteur bien fourni. Les tartes maison salées ou sucrées sont plébiscitées par leur clientèle, de même que les plats cuisinés[64]. Des courses chics, mais pas snobs, simples, mais avec le raffinement qu’exigent les savoureux indigènes du Pyla-sur-Mer.

Ené Loria, 253 ex 191 boulevard de l’Océan

Le 14 mars 1939, M. Vallet, responsable de l’Agence de l’Océan se plaint de la concurrence  de trois autres agences, à proximité : « M. Gaume a pris ombrage des affaires qu’il a traitées ; il veut ruiner mon affaire, se plaint M. Vallet, et pour cela veut monter trois agences ; une d’un côté, à cent mètres de la sienne, l’autre à cinquante mètres de l’autre côté, enfin une troisième en face. Le cahier des charges interdisant tout commerce sauf sur les terrains vendus à cet effet, M. Vallet demande si M. Gaume peut en créer un sur le terrain de M. Meller, à lui revendu [65] ?

En 2018, c’est la propriété de Marie-France F.  ; on retiendra le portail caractéristique de cette villa.

Etche Ona, 255 boulevard de l’Océan

Les Bielsa, qui tiennent un restaurant dans leur villa « Félicia », 7 allée Debray, font une déclaration le 27 janvier 1930 et installent une alimentation générale au 193 boulevard de l’Océan (ancienne numérotation) ; le 15 avril 1931, Félicia renouvelle sa déclaration de vouloir ouvrir un débit de boissons à consommer sur place.

En 1941, Jean Bielsa dé­sire transférer son commerce sis quartier de la Chapelle au bou­levard de l’Océan ; l’autorisa­tion paraît au Journal Officiel du 27 janvier 1945.

En 1941, les Bielsa demandent à construire un hôtel et, faute de matériaux, seulement deux pièces sont construites. La construc­tion de l’hôtel est complétée en 1946.

En 1958, Félix Bielsa demande l’autorisation de vendre des crèmes glacées comme cela se pratique depuis 20 ans…

Comprenant 12 chambres en 1952, l’annuaire d’Arcachon de 1958 signale Etche-Ona, boulevard de l’Océan, 24 chambres ; le prix de la pension s’échelonne entre 1 800 francs et 2 300 francs.

En 1976, Marcel Félix Charlot, né le 4 octobre 1934, à Maligny (Côte d’Or), arrive en qualité de gérant, avec son épouse Bernadette Cécile Uccellini.

Le 12 mars 2016, c’est Laurent Lapierre qui est aux fourneaux d’Etche Ona. Posée au milieu des pins la grande maison a gardé son architecture néo-basque des années 30/40. Une table bien d’ici (des nourritures d’ici…) ; on prend ses repas dans la salle à manger, un verre ou un café au coin de la cheminée lorsque le temps se rafraîchit.

Dès les beaux jours, les tables sont dressées à l’ombre des pins sur la terrasse fleurie. Et « l’open bar » vous accueille pour un verre, ou une belle envie de pizza.

La Suite, 257 boulevard de l’Océan

Le Garage du Pyla (ex Pyla-Océan-Garage) existe dans les années 1930 ; c’est une station-service Azur puis Total.

Henri Subran, originaire de Saint-Genis-de-Saintonge, est mécanicien spécialiste pour tout ce qui concerne l’automobile et le moteur à essence ; il est agent agréé de Citroën, Michelin et Mobil-Oil, et recommandé par l’Automobile-Club de France. Henri Subran fait construire un garage en bordure de trottoir à la distance d’un mètre : cette distance maximum est nécessaire pour laisser une grande facilité d’accès au garage pour le gonflage et le ravitaillement rapide des voitures de passage. Afin de conserver au site son originalité, il souhaite placer le distributeur d’essence à l’intérieur du terrain et non sur le trottoir comme cela se fait habituellement, ce qui est franchement disgracieux. Le col de cygne du distributeur employé dans cette circonstance a un mètre de développement. Seuls les panonceaux de Citroën, Michelin et de l’Automobile-Club de France seront apposés à la façade du garage ; il estime qu’une multitude de ces panonceaux serait du plus mauvais effet.

En 1950, on procède au remplacement de la façade du garage, alors en éverite sur bardage fer, par de la maçonnerie en brique de 16.

En 1963, Mme Gabriel Anselm, avec l’autorisation de son mari, acquiert l’immeuble et le fonds de commerce connu sous le nom de « Garage du Pyla – L’Amirauté – Aux Arts Ménagers ». Le fonds de commerce consiste en de la réparation automobile, vente d’appareil à gaz, gaz combustible, restaurant.

Le 1er mai 1988, M. Raymond Giraud[66] prend le commerce à bail. M. Giraud transforme l’ancien garage en piano-bar, devenu entre-temps magasin de peinture, puis magasin de vente de fruits et légumes, rôtisserie ;  il demande un transfert de licence de débit de boissons[67]  qui lui est refusé car il se trouve, de porte à porte, à 97,31 m de l’école, et à 26,17 m des tennis privés : M. Giraud propose de déplacer son entrée pour la placer à plus des 100 mètres réglementaires de l’école ; ce qui ne change en rien, ou peu de chose, quant à la proximité des tennis de la copropriété des Brisants ! L’arrêté municipal du 2 juin 1995 porte interdiction d’ouverture de l’établissement ; le 12 juillet 1996, la préfecture l’autorise à ouvrir jusqu’à 5 heures du matin jusqu’au 15 septembre.

En mars 2013, Éric Bores, avec son associé François Laplaud, lance « La Suite 257 ». Pauses rafraichissantes après les bains de soleil, à deux pas de la mer et sous les pins, « La Suite 257 » prolongera à la perfection vos moments plages, point de départ des plus belles nuits du Pyla depuis 2006… Doudou connaît tous les standards qui donnent des fourmis dans les pieds ; son répertoire musical est immense. Avec lui, l’atmosphère festive est garantie !

1 allée de la Chapelle

Aucun débit de tabacs n’existant à Pyla-sur-Mer, le Conseil municipal du 29 février 1936 donne un avis favorable à la demande présentée par Mme Noisel pour la création d’un bureau à proximité de la place Debray. Mme Noisel est propriétaire des terrains situés à l’angle du boulevard de l’Océan et au nord de l’allée de la Chapelle.

Cabane forestière, 3 allée de la Chapelle

Le 1er juin 1945, Alphonse Laval, adjoint délégué, demande à M. le Maire d’autoriser M. Castaing, marin pêcheur demeurant à La Teste, ainsi qu’à son équipage, d’occuper la cabane en planche située quartier Seguin entre le garage appartenant à M. Subran et la Chapelle ; elle est inhabitée depuis un certain temps, puisqu’elle servait auparavant au poste de police.

La dernière cabane de résinier proche de la chapelle forestière qui était occupée entre 1950 et 1960 par Monsieur et Madame Gaultier. La cabane a été rasée lors de la construction du lotissement[68].

5 avenue de la Chapelle-Forestière

Lors de sa demande de permis de construire, en 1959, Mme Antoinette Cottin (née Bordes) fournit un plan sur lequel figure la cabane de résinier, à proximité du garde feu du Sémaphore, celui-ci constituant la limite ouest de sa propriété.

Monsieur Louis Lignon, adjoint au maire, n’a pas d’observation sur le projet présenté, toutefois, la parcelle n’étant pas dans un lotissement (ne possède pas de viabilité, pas d’eau, pas d’électricité), il ne compte pas créer un précédent : il demande que le terme « Villa » disparaisse du projet et soit remplacé par « Maison de résinier » : si ce n’est pas de la langue de bois, ça y ressemble[69]

Voie Debray

L’ancienne voie Debray évoquait, sans donner leurs prénoms, les anciens propriétaires des terrains qui furent lotis en 1930 et qui avaient fait don d’un terrain à la commune. Le 27 janvier 1993, le Conseil municipal, par ignorance, ajoute le prénom Henri. Elle honore donc désormais le chimiste français (1827-1886) collaborateur de Sainte-Claire Deville, inventeur d’un procédé de fabrication de l’aluminium[70], jetant aux oubliettes Georges et Albert Debray.

Marylka & Pierrot-Ginette, 9 allée Debray

Le 25 mai 1915, Marc Marcou, monteur de téléphone, demeurant à Agen, achète 375 francs, 2,5 ares aux époux Grassian, demeurant rue du Port à La Teste ; la famille Marcou fait construire « Pierrot-Ginette », puis, plus tard, « Marylka ».

Villa Thésy, 11, allée Debray

Camille et Marthe Darquié (née Gaussiran), qui habitent 27 avenue de Bordeaux à Agen, connaissent la famille Marcou qui lui vante le Pilat. Fin 1921, ils achètent le terrain mitoyen et font construire aussitôt une cabane forestière pour leur fille qui souffre d’une maladie pulmonaire ; ils lui donnent le nom de leur fille Thésy[71].

Le 22 juillet 1944, Thésy épouse René Daubas, père de la petite Nicole, issue d’un premier mariage. La famille étant appelée à s’agrandir, Camille et Marthe Darquié font construire la villa Jasmin, en 1945, celle-ci servant d’annexe pour la famille et les amis.

Espérance, 5 allée Debray

À La Teste-de-Buch, Jean-Guillaume Hostin (né à Buenos-Ayres et décédé à La Teste), est charron-forgeron au 36 de la nouvelle rue des Poilus.

Son gendre, Maurice Passicousset, est épicier en gros, rue des Poilus tandis que son épouse Jeanne Hostin s’occupe du commerce de détail (épicerie de quartier). Son autre gendre, Robert Broqua, avec son épouse Marie Hostin, tient les « Caves fromagères testerines », commerce de gros et détail, situé ce qui est actuellement la rue Victor-Hugo ; après la fermeture de l’épicerie de sa sœur Jeanne, et après le décès de son époux et la cessation du commerce de gros, Marie Broqua ouvre une petite épicerie de quartier. Au décès de Jean-Guillaume Hostin (1863-1924), Jeanne et Marie héritent de leur père. L’atelier de forge du n° 36 de la rue des Poilus est rasé et Robert Broqua y fait construire son garage pour entreposer sa camionnette et établir son local pour son commerce de gros de beurre et fromages.

Pour la santé de leurs enfants, les époux Jean-Guillaume et Mathilde Hostin, dont il vient d’être question, ont pour habitude de les emmener en vacances dans la forêt usagère, à Soussine ; en octobre 1920, pour profiter du changement d’air et des bienfaits cumulés de l’iode du Bassin et des senteurs balsamiques des pins, ils achètent aux époux Grassian, serrurier à La Teste demeurant rue du Port, une parcelle de terrain de 750 m² environ et font construire la villa « Espérance » comportant trois pièces plus un garage.

La maison est restée dans la famille, devenue la propriété de Rachel Passicousset jusqu’à son décès début février 2016 ; elle l’a lèguée à Christine C. née Pérez, petite-fille d’Élise Passicousset, sœur aînée de Rachel.

Une chapelle de fortune

Le clergé de La Teste est heureux d’informer la colonie estivale de Pyla que le service religieux commencera le 26 juillet 1931 ; une messe sera dite à 9 h 1/2 dans la chapelle provisoire, sise au Vieux-Pilat, dans la propriété de la Famille Hostin[72].

C’est ainsi que les premiers offices religieux sont célébrés dans le garage de la villa « Espérance ». Ce sont les deux gendres de Jean Guillaume Hostin, Maurice Passicousset et Robert Broqua qui se relaient pour aller chercher le prêtre, d’abord avec la mule puis, vers 1930, avec leur camionnette[73] de travail.

Pour venir au Pilat, il faut passer par Arcachon, une route plus directe n’existant pas[74]. Cette alternance durera jusqu’au décès de M. Passicousset, le 15 novembre 1938 ; M. Broqua continuera, seul, jusqu’à la suspension du service religieux par l’occupant allemand. De toute manière, M. Broqua décède le 5 janvier 1940.

Le transport du prêtre posant problème aux Testerins, les paroissiens demandent à l’Évêché d’être déchargés de cette fonction et un accord est trouvé avec Arcachon qui confie le service religieux au curé responsable de la paroisse du Moulleau.

Chapelle Saint-Esprit

Le 14 janvier 1933, les deux couples Debray-Louge font donation[75] à la commune d’un terrain d’environ 2 525,46 m², pour la création d’une place publique, dans lequel se trouve enclavée la parcelle de 1 157 m² (1140 m² au cadastre) offerte par les Debray à l’Association diocésaine de Bordeaux[76].

 En 1935, l’évêché de Bordeaux y fait élever une petite chapelle en bois. M. Gaume toujours généreux quand il s’agit de l’embellissement de Pyla, se charge de la construction de cette chapelle qui ne coûtera pas un denier au culte[77].

Un dimanche d’août 1973, Bernard Labbé avec l’accord du père Marcou, prend la parole aux messes successives, afin de recueillir la liste des premières souscriptions d’une nouvelle chapelle[78] ! Pour la construction de la nouvelle chapelle, un comité paroissial est constitué autour du père Marcou, de Bernard Labbé et Françoise Lafon. Xavier Huvelin en est l’architecte.

Le 5 février 1975, un gros Caterpillar démolit la vieille chapelle de bois, moment d’émotion s’il en fut ; le 13 juillet, dans le nouveau bâtiment, Monseigneur Maziers, archevêque de Bordeaux, célèbre la première messe en présence du maire de La Teste, Conseiller général, et de l’assemblée paroissiale si fière, à juste titre, de sa réalisation.

Certains prétendent – à tort, mais que faire quand c’est gravé dans le marbre ? – que le terrain[79], d’environ 3 200 m², proviendrait de la propriété de la famille Maysonnave (Daney) comme en témoigne la plaque, bénie lors de l’achèvement de la chapelle : le père Marcou, alors curé du Moulleau, n’était-il régulièrement l’hôte des Daney ! A-t-il voulu renvoyer l’ascenseur ?

La Saou-Bade & Tustatechaou

Au 3 allée Debray, Robert et Marie Broqua font construire « La Saou-Bade » (en patois doit vouloir dire la Sauvée) au milieu de leur propriété.

Leur fils Raymond Broqua hérite de « La Saou-Bade » avec sa sœur Marie-Thérèse ; le terrain est partagé en deux : le côté sud pour Raymond, et le côté nord pour Marie-Thérès :. la maison d’origine, qui était au milieu de la parcelle, est en partie détruite et reconstruite pour Raymond, et un petit pavillon « Tustatechaou[80] » est bâti pour Marie-Thérèse. Récemment, l’héritière de Raymond a fait construire une maison neuve à la place de « La Saou-Bade ».

Félicia, 7 allée Debray

Le 3 décembre 1928, Félicia Alonzo, née le 31 janvier 1908 à Nuez del Ebro (Aragon), épouse de Jean Bielsa, né le 14 mai 1898 à Eriste (Aragon), déclare vouloir ouvrir comme propriétaire un restaurant débit de boissons à consommer sur place ; c’est ainsi que naît l’Hôtel restaurant de la Forêt, 7 allée Debray

Montcalm, 2 allée du Vieux-Pilat

La villa « Montcalm » des demoiselles Dupuy, habitant Saint-Magne de Belin, est réquisitionnée du 1er mars 1943 au 31 juillet 1944.

Après guerre, elle abrite les enfants de Jacques Hélian. Parmi ces enfants pouvaient figurer Christiane et Michel Legrand, leur mère Marcelle étant la sœur de Jacques Hélian.

Les Genêts, 7 avenue du Vieux-Pilat

Villa de l’avocat bordelais Armand Calmel, sénateur de 1924 à 1940, né au Bouscat le 7 avril 1871.

Villa Recuerdo, travailleurs espagnols

La villa qui appartient au docteur A. Petges[81], qui habite 1 rue Vital-Carles à Bordeaux, est réquisitionnée à partir du 1er mars 1943. Le 5 novembre 1943, la villa « Recuerdo » qui fait partie des maisons occupées par la NSKK-Hauptkolonne[82] I, est le théâtre d’un incendie provoqué par une avarie de moteur ; il causa des dommages importants aux deux familles espagnoles Gibert et Navarro (Luis Navarro, mécanicien, Francisco Gibert, chauffeur, Raimunda Gibert, Encarnacion Pla, et Francisca Ferres, toutes trois cuisinières) travaillant pour l’Organisation TODT.

Le Befh.SW-Frkr accorde un secours de 3 000 francs à chacune des familles[83].

Seguin

Dans les lettes de la forêt est enfoui le petit hôtel des époux Seguin[84]. Aussi connu sous le nom d’Auberge de Pissens[85], signalée ainsi en 1893.

  L’auberge de la mère Seguin est réputée pour ses repas landais.

Il faut y demander le tourin traditionnel ou la soupe au poisson, qui ne le cèdent en rien pour le pittoresque à la soupe à la tortue des Frères Provençaux[86] ; car veuillez bien croire, que nos bisques aux crabes, valent bien les bisques d’écrevisses. Un petit Barsac arrose les pièces de résistance[87].

Alors que l’hôtel Seguin est tenu par Michel Chaussade[88], deux chambres, à deux lits, sont réquisitionnées du 1er au 31 mars 1943.

En 1952, Seguin a 8 chambres et 1 étoile.

Aujourd’hui, l’hôtel est devenu résidence secondaire. 

Lors du changement de propriétaire, en juillet 2021, nous avons eu l’occasion de photographier l’intérieur (photo Corinne Lacoste)

Sur la plage, il y a aussi une “paillote”, annexe de l’hôtel Seguin.

On peut la situer à proximité de la villa des Brisants. 

École Jacques Gaume, 4 allée de la Chapelle

Le Conseil municipal du 4 avril 1946 évoque les pourparlers avec M. Lignon pour la cession à titre onéreux d’un terrain contigu au bureau de poste, avenue du Sémaphore, afin d’édifier un nouveau bureau de poste et plus tard une école.

Le 22 décembre 1947, par acte passé devant Me Cottard, M. Gaume et Mme Giraud, seuls propriétaires de la totalité des parts de la Société du Bar et Hôtel de la Corniche (de Pilat-Plage), ont fait don[89] à la commune de 222,75 m² attenant du sud-ouest à l’acquisition faite des Debray le 26 janvier 1944. M. Gaume rappelle que le terrain est donné pour y construire une école et un bureau de poste.

Un avant-projet d’école est présenté en 1948.

Le 10 mai 1949, Henri Bérenger accepte de consentir pour une durée limitée à trois années au maximum la location des deux villas « Les Arbouses », 1 boulevard de l’Océan, pour abriter provisoirement une salle d’école municipale et l’institutrice y exerçant. Il précise que les deux cohéritières de sa regrettée femme sont ses deux filles nées d’un premier lit. La commune est prête à consentir un loyer annuel de 20 000 francs[90].

Il semble qu’il ne soit pas donné suite à cette proposition, probablement à cause de la trop grande proximité avec l’école du Moulleau.

En 1950, il est prévu d’établir l’école dans les locaux de l’hôtel de la Forêt, appartenant à Monsieur Bielsa ; elle accueillerait 18 élèves dont 7 filles (le local peut en recevoir 24) ; d’autres élèves – 11 filles et 10 garçons – suivraient leur scolarité au Moulleau pour une question de proximité.

Le 5 septembre 1950, Jean Bielsa, apprenant les récents évènements du Conseil municipal, a le regret d’indiquer qu’il ne lui est pas possible de maintenir sa proposition.

À compter du 15 octobre 1950, les élèves sont alors accueillis dans la salle de restaurant de l’hôtel Seguin : avec l’accord de Mme Gay, propriétaire de l’immeuble, Guy Alphonse, gérant de l’hôtel, sous-loue, 10 000 francs par mois (somme portée ensuite à 15 000 francs), la salle de restaurant pour servir de salle de classe, une deuxième salle à usage de réfectoire pour le fonctionnement éventuel d’une cantine, une pièce meublée dite chambre n° 7 équipée d’un lavabo (eau froide) devant servir au logement de l’institutrice, le terrain situé au nord de l’hôtel comme cour de récréation (limité sur trois côtés par des clôtures de Gironde dont une partie manque côté sud), les 2 WC situés à l’extérieur et l’usage des WC intérieurs à titre falcutatif, l’utilisation du chauffage central et des lavabos situés dans la salle de l’école. M. l’Inspecteur de l’enseignement primaire a oublié de signaler la nécessité réglementaire pour une école mixte de séparer la cour de récréation en deux moitiés, l’une pour les garçons, l’autre pour les filles ; il demande de prévoir cette séparation de telle manière que chaque moitié dispose de l’un des deux cabinets extérieurs ; il souhaite que dans cette partie proche des water-closets, la clôture de séparation entre garçons et filles soit complète sur une longueur de quelques mètres.

Mlle Mengelle est alors nommée institutrice au Pyla ; elle se plaindra du plafond de sa chambre qui n’est pas peint et demandera pointes et sciure pour isoler le ballon d’eau de l’école. L’école étant totalement dépourvue de matériel d’enseignement, elle quémande un compendium métrique, sachant que, par ailleurs, M. Poidras[91] a commandé une carte physique de la France et un planisphère (sachant qu’il en possède d’autres, elle demande s’il lui serait possible d’en avoir). Le 24 novembre 1950, elle demande sur quel crédit elle peut compter pour faire un arbre de Noël. Mme Alphonse est préposée au balayage, au chauffage et à la cantine[92] qui accueille alors dix enfants ; c’est Guy Alphonse qui prépare les plats. Le préfet demande s’il s’agit d’une cantine communale ou autonome : il se croit devoir préciser que la commune n’a pas à intervenir dans le paiement des frais de fonctionnement des cantines scolaires autonomes qui doivent être instituées sous le régime de la loi du 1er juillet 1901.

En 1951, 24 élèves (dont 5 enfants de moins de 5 ans) sont inscrits au Pyla, mais si le nombre venait à augmenter, l’école du Moulleau pourrait absorber l’excédent. Si bien qu’est alors envisagée une seule classe pouvant accueillir 35 enfants d’âge scolaire : une pièce de 9 m x 7 m avec cour de récréation, vestiaire, lavabos, cantine et un logement pour une institutrice.

En novembre 1952, de nombreux parents d’élèves se plaignent que le chauffage est nettement insuffisant ; le maire décide de supprimer le chauffage central et de le remplacer par un grand poêle. Ceci coûte fort cher à la commune tout en ne donnant pas entière satisfaction ; le contrat de location expire le 31 mars 1953. Le Maire de La Teste se préoccupe alors de rechercher un local répondant au mieux aux besoins de l’école et au confort des enfants : son choix se porte sur une villa assez vaste, bien située, appartenant à M. André Perrier ; M. l’Inspecteur de l’enseignement primaire visite le local et donne un avis très favorable à l’installation de l’école. Le Conseil municipal du 28 mai 1953 entérine ce choix.

En attente de sa construction, l’école est donc établie au 15 avenue Jean-Mermoz, dans la villa « Jenny-Baïta », louée à Monsieur Perrier[93]. La villa de M. Perrier comprend une grande pièce (5×5 m) pour servir de salle de classe et une pièce (2,8×1,5 m) pour les vestiaires, des WC, un terrain de récréation, une cuisine et deux chambres pour le logement de l’institutrice, et l’utilisation des appareils de chauffage et des lavabos. M. Perrier réserve la salle de bain et la plus grande chambre pour son usage personnel lors de son séjour dans la villa. La location est consentie au prix annuel de 200 000 francs. Les locaux sont exigus et incommodes pour faire la classe[94].

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Le 6 mars 1954, le Conseil municipal approuve à l’unanimité les travaux de construction d’une classe (plans et devis établis par M. Pfihl) avec vestiaire, préau et WC ; l’intégration dans la nouvelle école se fait à Pâques 1955[95].

La délibération du 27 mars 1996 statue sur le regroupement inter-pédagogique entre les écoles du Moulleau et du Pyla.

Le 9 mai 2006 la mairie accorde à la COBAS un permis de restructurer et d’étendre l’école Jacques Gaume ; la construction prévue dès août 2006 ressemble davantage à un entrepôt qu’à une école dont le style actuel est typiquement basco-landais. De plus l’aspect paysager de la cour de récréation disparaît[96] : le 18 octobre 2006, l’entreprise d’abattage est présente de bonne heure dans la cour de l’école ; les tronçonneuses entrent en action sous le regard d’un important déploiement d’un service d’ordre composé du commissaire accompagné de douze agents de la police nationale auxquels se sont joints trois policiers municipaux…[97] !

L’école du Moulleau a été édifiée dans les années 1930 grâce aux dons de Baptiste Gustave Lalande et Louis Gaume. Mais elle ne correspond plus désormais aux normes fixées par le ministère de l’éducation nationale, qui exigent plus de superficie pour un meilleur accueil et plus de sécurité pour les enfants et le personnel enseignant. Au mois d’avril 2017, les élèves vont à l’école Jacques Gaume du Pyla. Les travaux de reconstruction démarrent en septembre pour une livraison du nouveau bâtiment en août 2018 et donc une rentrée scolaire en septembre 2018[98]. L’école du Pyla est alors fermée.

La Bécassière / Foujita

Dès 1910, on cite M. Lumeau, propriétaire de la Bécassière[99].

Le 10 juin 1922, cette villa, avec vigne et jardin, contenance 1 536 mètres carrés environ, est mise à prix (meublée ; 15.505 fr 85), par adjudication, après surenchère, en l’étude de Me Émilien Martin, notaire, 213, boulevard de la Plage, à Arcachon[100]. En 1935, lors du relevé du nombre de personnes, propriétaires ou locataires habitant dans les terrains de la Société anonyme de Pyla-sur-Mer, M. Debray, loge 3 locataires et un domestique à la villa “Rustique” ; il possède aussi “La Bécassière”, quartier Seguin, alors inhabitée.

Puis vient Georges Grosjean[101] dont Léonard Tsuguharu Foujita (1886-1968) est ami intime : la vie du peintre est jalonnée de rencontres et rythmée par ses voyages : Japon, Amérique Latine, Maroc, Espagne, États-Unis et la France, enfin et toujours. Lorsque la deuxième guerre mondiale prend fin, Foujita traverse une période difficile car on lui reproche sa participation au militarisme japonais. C’est dans ce contexte douloureux qu’il rencontre pour la première fois le journaliste Georges Grosjean, venu interviewer le général Mac Arthur au Japon. L’homme devient son ami.

Maternité à la barque ou Bazoo , 1952

Georges Grosjean écrit alors au président Vincent Auriol pour plaider la cause de Foujita et lui permette d’obtenir son visa pour la France. Georges Grosjean l’accueille au Havre en 1950. Foujita se rend à « La Bécassière » ; cette maison est un refuge, il y trouve paix et repos et y vient autant qu’il le peut. Toujours espiègle et drôle, il partage avec Georges, sa femme et ses deux enfants, Annie et Tony, des moments joyeux et sereins et s’adonne à des plaisirs simples : il pêche, marche, bricole, raconte des histoires, confectionne un théâtre de marionnettes…

En mars 1950, Foujita est donc à la Bécassière lors d’un premier séjour, qui sera suivi de nombreux autres.  

La famille Grosjean y possède un caniche nommé Bazooka qui fut vite surnommé Bazoo ; ce surnom affectueux fut ensuite donné à l’annexe de leur bateau. « Bazoo, 1952 », une étonnante peinture[102] aquarellée et mine de plomb sur brique creuse enduite (estimée aujourd’hui 20 000 à 30 000 €), orne alors un des murs de « La Bécassière ».

Foujita a non seulement peint cette fresque mais de nombreuses autres tant dans les chambres à coucher qu’à l’extérieur. On lui doit diverses représentations de la maison.

Hélas, les multiples modifications de cette maison, qui était à l’origine un modeste relais de chasse, ont fait disparaître ces petits chefs d’œuvres privés.

Mail du 22-8-2022 : En réponse à vos questions concernant La Bécassière (16 avenue des Gemmeurs), nous avons effectivement acheté la maison, avec « BAZOO » sur un mur et sur le manteau de la cheminée, une autre fresque, représentant une ancre de marine entourée d’une couronne composée de poissons.

La maison était faite d’une succession de petites pièces dont il fallait abattre les murs… mais comment faire avec le Foujita ?

Nous avons finalement décidé d’appeler à Drouot, un commissaire-priseur que des amis nous conseillèrent, en lui exposant la situation.

Celui-ci, pensant que l’œuvre pouvait se vendre, m’adressa à une restauratrice de tableau spécialisée dans les fresques, ainsi qu’à une entreprise de transport habituée à travailler avec lui.

 Il ne me restait plus qu’à trouver celui qui serait capable de découper la briquette, et de rendre le mur transportable jusqu’à Drouot …et accessoirement les finances nécessaires …

Ce fut une très jolie aventure, pour nous tous, et « Bazoo » fut vendu à Drouot, à la troisième enchère,  sans beaucoup de succès donc, pour la même somme que celle nous avions engagée …

Nous n’avons aucune idée de l’identité de l’acheteur, le commissaire-priseur m’a seulement assurée que l’œuvre restait en France.

Nous n’avons malheureusement pas eu la même chance pour la cheminée : techniquement, c’était bien trop compliqué de la démonter. Elle fut cassée, proprement, de manière à ce que chacun puisse garder un souvenir de Foujita.

Les enfants de M. Grosjean, se souvenaient que Foujita avait peint sur tous les murs des chambres. La restauratrice n’a pas retrouvé trace de peintures, elle a pourtant beaucoup cherché.

Sous l’ancre de la cheminée datée de 1952, on pouvait  deviner une autre peinture, qui avait été recouverte. On peut imaginer que les différentes couches de peintures, entre environ 1950 et 2014 ont eu raison des œuvres de Foujita.

Voilà, en résumé, le récit de notre aventure avec Foujita, qui je l’espère répondra à vos questions.

Un de mes voisins m’avait, par ailleurs, montré les 4 tomes de votre ‘’ Pyla…” et je profite de l’occasion qui m’est offerte, pour savoir s’ils sont toujours disponibles et quel en est le prix ?

Cordialement.

A.G.

Maternité à la barque ou Bazoo, 1952 Peinture aquarellée et mine de plomb sur briques creuses enduites, signée et datée en bas vers la gauche et titrée en bas au milieu. (Restaurations). 154,5 x 144,5 cm (fresque) 160,5 x 151 cm (avec le cadre) Poids: 200 kg environ Provenance : Georges Grosjean, La Bécassière, Le Pyla. – Collection particulière. Estimé 20 000 / 30 000 € ; vendu 19 000€. 10 juin 2015 https://drouot.com/hotel-drouot/actualite/11198-la-spiritualite-de-maurice-denis

Il a non seulement peint cette Vierge à l’Enfant (déposée par les actuels propriétaires) mais de nombreuses autres, tant dans les chambres à coucher qu’à l’extérieur. Hélas, les multiples modi­fications de cette maison, qui n’était à l’origine qu’un modeste relais de chasse, ont fait disparaître la plupart de ces petits chefs-d’œuvre privés

https://www.beaussantlefevre.com/lot/21823/5062620

Anne Toledano : « À titre personnel, je n’oublierai jamais l’inventaire que je faisais dans le cadre d’une succession au Pilat, dans une maison de vacances où j’ai découvert sur la cheminée et sur un mur deux fresques de Foujita datées de 1952. »

« Après trente ans, les Toledano tournent la page », Sud Ouest du 18/01/2023

Rayon Vert, 11 av des Fauvettes

Propriété de Jean-Armand Daney ; le 30 juillet 1924, Le Figaro annonce la présence de Mme Élisée Gheusi, née Marie Meyney, sœur de Madame Jean-Armand Daney ; elle y décède en juillet 1928.

Dès 1927, Nancy Vernes, fille de Philippe Vernes, et son mari Maurice de Barrau de Muratel[103], en ont assez du temps gris de Normandie où les parents Vernes passent habituellement leurs vacances : ils louent « Rayon Vert ». Nancy ne tarit pas de louanges sur le Bassin d’Arcachon, ce qui incite ses parents à louer la villa l’été suivant qui est suivie par l’achat de « Rayon vert » l’année même, et de la parcelle de terrain de l’autre côté de la rue.


« Rayon vert » ne comporte alors qu’un rez-de-chaussée ; ils construisent la maison du gardien, devenue « Etche Baro », sur la parcelle de terrain du 14 avenue des Vanneaux.

Les voitures, à l’époque, ne dépassent pas « Rothschild » et c’est en traîneau sur patins – une schlitte – que sont acheminés les bagages jusqu’à la villa.

« Rayon vert », agrandi (on reconnaît les baies d’origine), et « Etche Baro » sont encore aujourd’hui dans le patrimoine de la famille Vernes.

Aramitz, 12 avenue des Goélands

D’après une photo de l’époque, on remarquera l’évolution de la clôture

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[1] – Unité de mesure en vigueur avant l’adoption du système métrique, valant six pieds, soit un peu moins de deux mètres.

100 toises font environ 200 mètres.

[2] – Courrier adressé par Pierre Taffard de la Ruade à son Altesse Royale Monseigneur le duc d’Angoulême, à Bordeaux en 1814.

[3] – Histoire militaire du Pays de Buch, André Rebsomen, Actes du 80e Congrès des sociétés savantes, Lille, 1955.

[4] – Rapport sur les Mémoires de Brémontier, MM. Gillet-Laumond, Tessier et Chassiron, Société d’Agriculture de la Seine, 5 et 19 février 1806.

[5] – Le Gartieu ou “Les Jogues” (ajoncs ; du gaulois jouga) pour certains géographes est indiqué sur la feuille 1 “Les Sables” du cadastre de 1809. Le Gartey est un toponyme qui désigne soit le gardien du troupeau (gart + ey) soit le lieu (gartiou) où se réunissent les vaches à demi sauvages pour passer la nuit. Gartey, Gartieu, Garliou pourraient aussi être d’origine allemande : garten, jardin.

[6]Le Bassin d’Arcachon – Géographie rétrospective du Bassin …, Ch. Duffart, Comptes rendus du XXVIe Congrès national des Sociétés françaises de géographie, 1905.

[7] – Nous avons trouvé l’acte de naissance de Marguerite Duhaa, née le 31 mai 1848 à 8 heures du soir à La Teste, fille de Jean, charpentier de haute futaie (qui travaille le gros bois de charpente) âgé de 40 ans, et de Marie Cestac, âgée de 38 ans. Est-ce bien cette famille Duhaa ?

[8] – AM LTDB 2258.

[9]Lettres sur Arcachon, A. L. de Kergoet, L’Avenir d’Arcachon du 27 juillet 1879.

[10] – Émilien Dussac sera, au côté de Daniel Meller, un des fondateurs de la Société de Pyla-sur-Mer ; il réside alors 45 allées de Chartres à Bordeaux.

[11] – Probablement le droguiste Degraaf installé 12 à 16 rue Causserouge à Bordeaux.

[12] – En 1882, un M. Labassa est élu adjoint au maire de La-Teste. On trouve d’autres familles Labassa, commerçants à Arcachon. Gérard Labassa est nommé greffier pour le canton de La-Teste (L’Avenir d’Arcachon du 29 juin 1930). En 1939, le nom de Labassa apparaît au n° 3, avenue des Fauvettes, sur le plan du lotissement des Hirondelles.

[13] – L’architecte Marcel Ormières (1853-1941) a construit de nombreuses villas en Ville d’Hiver d’Arcachon.

[14] – En 1924, il existe un autre chalet Robinson qui est avenue Centrale (18 bd de l’Océan, en 1935), siège social du “Syndicat de défense des intérêts de Pyla-sur-Mer” (Journal Officiel du 10 février 1924).

[15] – Probablement au n° 3, allée Robinson. Un courrier du 13 août 1929 fait état de « Mme Daney qui a fermé, par une barrière, la route Angla allant à la mer, prolongeant l’avenue des Merles. Ce passage allant à la mer existe depuis plus de trente ans ».

[16]L’Avenir d’Arcachon du 22 octobre 1911.

[17] – Actuellement occupé par le lotissement « Le Parc des Brisants », allée Jean-Armand-Daney.

[18]L’Avenir d’Arcachon du 22 octobre 1911.

[19] – La villa se trouve actuellement 1 allée Robinson.

[20] – En quelque sorte, les lieux d’aisance sont au fond du jardin…

[21] – Ces platanes subsistent à l’heure actuelle et bordent l’allée Robinson qui en 1954 (AM LTDB 1T ; plan Kohler) s’appelait d’ailleurs allée des Platanes, et en 1911, allée de la Plage, “voie large de 8 à 10 mètres bordée de platanes, longue de 800 mètres, actuellement en construction avec un wagonnet Decauville”. L’Avenir d’Arcachon du 30 avril 1911.

[22]L’Avenir d’Arcachon du 25 avril 1909.

[23]Pyla-sur-Mer, Jacques Clémens, 2006.

[24] – Carte postale de Marquet à Matisse en date du 2 août 1935 dans Éloge de Bordeaux – Trésors d’une collection, L’Horizon Chimérique, décembre 2009.

[25]Voyages – Suisse 1968 – Lausanne, Marcelle Marquet.

[26] – En 1921, Marquet a réussi à passer son examen de chauffeur et obtenu le permis. Il s’est exercé à la conduite en faisant un voyage qui l’a mené de Paris à Bordeaux puis à Arcachon. « À partir de ce moment, écrit Marcelle Marquet, il fit en torpédo tous ses voyages à travers la France, l’Espagne, l’Afrique du Nord et l’Italie » Catalogue de l’exposition Marquet, Musée de Lodève, 27 juin — 1er novembre 1998.

[27] – Archives Bordeaux – cote 365 – du 30/03/1875.

[28] – Sa mère, Marguerite Deyres est née au Teich, le vendredi 8 juin 1849 à six heures du matin, fille du boulanger Paul Deyres – 37 ans – et de Marguerite Bozié – 24 ans – demeurant au Teich. Les témoins sont Jean Deyres, 62 ans, propriétaire, et Clément Bozié, 65 ans, propriétaire. Marguerite décède le dimanche 25 août 1907 au Teich, au domicile de sa sœur, l’acte de décès mentionne son ami instituteur, et le Maire du Teich, Martial Garnung.

Marguerite Deyres est une jolie femme aux beaux cheveux châtains, abondants et aux yeux bleus. Joseph Marquet est décédé en 1906. Les différentes sources bibliographiques et notamment les souvenirs de Marcelle Martinet-Marquet confirment le profond attachement de Marguerite Deyres pour son village natal du Teich, ainsi que celui de son fils Albert.

De même, nous savons que Marguerite et Albert Marquet, parfois accompagnés de Joseph Marquet viennent systématiquement passer leurs vacances d’été et de Noël en famille au Teich, arrivant en gare depuis la gare Saint-Jean où travaille le père, cheminot, proche de leur domicile de la rue Pelleport. Sans doute le petit Albert, confié à la garde de ses grands-parents et tante, a-t-il pu découvrir plus longuement avec émerveillement cette région si particulière avec son extraordinaire delta de l’Eyre, et de même a-t-il passé quelques séjours à Arès où le nom patronymique de Deyres subsiste encore.

[29]Un ambassadeur discret du Bassin d’Arcachon, Roderic Martin, 2014.

[30] – Artiste au style figuratif, paysagiste reconnu, il se voit décerner le titre de peintre honoraire du département de la Marine par le Ministre de la Marine au terme d’une carrière durant laquelle il célébra si souvent la mer par ses marines.

[31] – Marcel Ormières a trois enfants : Max, Charlotte dite Lolotte, et Lucienne.

En l’église de Notre-Dame, à Arcachon, a été béni, ces jours derniers, le double mariage de M. André Delacour, homme de lettres, et de M. Roger de Francmésnil, compositeur de musique, avec Mlles Lucienne et Charlotte Ormiéres, filles de M. Marcel Ormiéres. Le Figaro du 10 août 1909.

Eugène Ormières (1823-1900), ingénieur et architecte, ingénieur de la Compagnie du Midi, il participa à la construction d’Arcachon, et architecte de la Villa algérienne ; il fut maire d’Arcachon (1888-1890). Son fils Marcel (1853-1941) imagina le modèle de la villa de cure et établit le plan de la Ville d’Hiver. Le petit-fils Max assura de nombreux chantiers de reconstruction dans la Gironde après 1939-45.

[32] – Avis de décès de Mme Jacqueline Roche, de Lignan-de-Bordeaux, publié le 30 juillet 2012.

[33] – Nous ne savons dire qui est propriétaire en 1965.

[34] – D’après L’Avenir d’Arcachon du 23 juin 1901.

[35] – Actuellement occupé par le lotissement “Le Parc des Brisants”, allée Jean-Armand Daney.

[36] – La bible du vin, le “Ferret” de 1899, cite “Le Barrail”, à Gujan, appartenant à Stanislas Daney et produisant 10 tonneaux de vin.

[37] – L’arrière grand-père, Jean Daney ainé (1765-1816 / monarchiste constitutionnel) est maire de Gujan-Mestras en 1813.

[38]Arcachon-journal : Organe des intérêts balnéaires, maritimes et ostréicoles du littoral [“puis” Journal républicain indépendant…], du 1er septembre 1907. Directeur-gérant Jules Fillou.

[39] – La parcelle “Jeannoutets-Daney” (5 hectares, surface fixée avec précision dans l’acte de vente) est située au nord et en lisière de la forêt usagère ; elle a été vendue le 11 novembre 1881. Le procès a été jugé, le 29 juin 1903, par le Tribunal civil de Bordeaux.

[40] – D’après Louis Rachou, docteur en droit, avocat à la Cour d’Appel de Paris Revue municipale : recueil hebdomadaire d’études édilitaires pour la France et l’étranger, 1er octobre 1904…

Cette décision a été publiée dans la Gazette des Tribunaux, numéro 8 du 8 octobre 1903.

[41]L’Avenir d’Arcachon du 28 avril 1909.

En 1911, on note quelques différences :  du nord au sud, en bordure de la mer, “Prima” à M. Ormières, “Talassa”, “Maxololu”, “Robinson” et “Les Flots” à M. Angla, “Le Rêve” à M. Roudey, le “Restaurant d’été” à M. Seguin, “Les Brisants” à M. Daney – L’Avenir d’Arcachon du 30 avril 1911.

À ces constructions, s’ajouteront, en 1911, “Les Genêts”, à Mlle Parent ; “La Bécassière”, à M. Lumeau ; “Germaine”, à M. Lodes ; “Tomy”, à Mlle Maisonaube, les villas de M. Doucet, de M. Ballion, la laiterie de M. Bestaven, une villa en construction à M. Cazaubon – L’Avenir d’Arcachon du 22 octobre 1911.

[42] – S’agit-il de la famille de Gilberte Fermé dont Le Gaulois du 3 août 1927 annonce les fiançailles avec Jules Le Boucher dont le frère est collaborateur du journal L’Action française ?

Le Figaro du 2 avril 1933 note la présence de Gilberte Ferme à Vieux-Pilat.

[43] – Figurent dans la généalogie d’André Poniatowski (1864-1954) dans le quatrième tome.

[44]La Faculté de Droit de Bordeaux : (1870 – 1970), Marc Malherbe, 1996.

[45] – Société d’Entreprises et de Participations.

[46] – AM LTDB.

[47]Journal de Monaco du 28 janvier 1932.

[48] – 1er avril 1933 / Dentraygues notaire à Gujan & 11 avril 1935 / Cottard notaire à Arcachon.

[49] – Myriam Sanfuentes, petite-fille de Mme Kohn

[50] – Introduite dans le Code de l’urbanisme par la loi du 31 décembre 1976. Cette servitude ne s’applique pas aux terrains attenants à des maisons d’habitation clos de murs au 1er janvier 1976, ni aux terrains situés à moins de 15 mètres des bâtiments à usage d’habitation.

[51] – Rhum des plantations Matéliane, au pied de la Soufrière (Guadeloupe)

[52]La Gironde vinicole, juin 1925.

[53]Les élites provinciales entre position et déconfiture : la crise des grandes familles girondines dans les années 1930, Hubert Bonin, édité par Jean Mondot et Philippe Loupès, 2009.

[54] – À propos de la chute de la maison de rhum, il ne s’agit pas d’une faillite mais d’une liquidation, comme ce fut le cas aussi pour la banque Samazeuilh en 1913 : les familles respectives ont vendu des actifs pour combler les trous de leur mauvaise gestion. Elles ont évité le déshonneur, mais pas la déchéance économique et financière.

[55] – Voir la généalogie Meyney dans le troisième tome ; Ninou Daney (1891-1982) est la.

[56] – Agnès C. 1957 & 1979 Philippe Decazes 1956.

[57]  – Un des principes fondamentaux de l’architecture bioclimatique est l’utilisation du rayonnement solaire pour répondre au besoin de chauffage. La contrainte principale du site est qu’il n’offre pas de façade au sud, à cause du vis-à-vis et de l’ombre portée de la maison en limite sud.

[58] – Les acteurs de la construction doivent procéder à des choix réfléchis en se fondant sur la qualité environnementale des bâtiments déclinée en 14 cibles :

– Eco-Construction : 1. Relation des bâtiments avec l’environnement immédiat ; 2. Choix intégré des procédés et produits de construction ; 3. Chantier à faibles nuisances

– Eco-Gestion : 4. Gestion de l’énergie ; 5. Gestion de l’eau ; 6. Gestion des déchets d’activité ; 7. Gestion de l’entretien et de la maintenance

– Confort : 8. Confort hygrothermique ; 9. Confort acoustique ; 10. Confort visuel ; 11. Confort olfactif 

– Santé : 12. Qualité sanitaire des espaces ; 13. Qualité sanitaire de l’air ; 14. Qualité sanitaire de l’eau.

[59] – Appelé aussi « Chez Zézette ».

[60]Sud Ouest du 23 août 2016.

[61]Libération, 28 juin 2012.

[62] – Marcel Laplagne était gendarme à Arcachon. Source : Jean-Charles Gauffin.

[63] – « Les meilleurs commerçants du bassin d’Arcachon », L’Express du 11 juillet 2005.

[64] – « Les meilleures adresses », Frédéric Mallard, L’Express du 24 juillet 2008.

[65] – AM LTDB 1O35.

[66] – Raymond Giraud est né le 18 mai 1943 à Bordeaux de Lucien et Marcelle Tessier.

[67] – Licence de 4e catégorie appartenant à Mme Cambefort, veuve Rodière, 74 rue Paul-Bert à Talence.

[68] – Souvenirs de Jacques Passicousset.

[69] – AM LTDB 111W88.

[70] – La Teste de Buch racontée par ses rues et ses lieux-dits, Robert Aufan.

[71] – Marie-Thérèse, alors âgée de 2 ans, n’a jamais été appelée par son prénom.

[72]L’Avenir d’Arcachon du 26 juillet 1931.

[73] – M. Passicousset garait sa camionnette dans le bâtiment en bois du n° 28 rue des Poilus, à La Teste ; il y stockait aussi des marchandises. L’épicerie, tenue par son épouse Jeanne, était au n° 32.

[74] – Propos de Rachel Passicousset, née en 1914, et son neveu Jacques Passicousset.

[75] – Acte du 14 janvier 1933, par-devant Me Georges Pierre Cottard, notaire à La Teste.

L’immeuble donné est d’une valeur vénale de 30 000 francs.

[76] – Association diocésaine représentée par François Maurice Capgras, curé doyen de la ville de La Teste.

[77] – L’Avenir d’Arcachon l’avait prédit le 26 avril 1931.

[78] – Extrait de la Revue du Syndicat d’initiative du Pyla, 1985.

[79] – Deux piliers de la chapelle reposent sur le terrain communal !

[80] – D’après Tederic Merger, le gascon Tu, esta’te shau ! se traduit par Toi, tiens toi tranquille !

[81] – Probablement André Petges, gendre de Jean Gratiot médecin à La Ferté-sous-Jouarre (Seine-et-Marne), puis Bordeaux. Son père, Gabriel Petges (1872-1952), né à Hostens, a été professeur dermatologiste et apôtre de l’hygiène sociale.

[82] – NSKK = Nationalsozialistisches Kraftfahrkorps, en français : « Corps de transport nazi » est une organisation paramilitaire du parti nazi qui a existé entre 1931 et 1945 ; la Hauptkolonne équivaut à une Compagnie. Pendant la guerre, le NSKK accepte de recevoir des volontaires étrangers qui forment des unités nationales avec un encadrement d’officiers allemands.

[83] – Note signée « pour le Feldkommandant Hauptmann », Bordeaux le 6 décembre 1943, AM LTDB.

[84]L’Avenir d’Arcachon du 28 avril 1909. L’hôtel se situe 11 avenue du Vieux Pilat.

[85] – La carte postale est de Victor Faure qui exerce, au 10 rue du Casino à Arcachon, de 1893 à 1910 sous l’enseigne « Photographie du Casino ». Photographe remarquable et éditeur méticuleux il a produit quelque 200 cartes, en majorité dans la période avant 1904, c’est à dire qu’elles ont le dos non divisé.

[86] – Les Frères Provençaux remontaient à 1786. Trois jeunes gens nés en Provence, unis par une étroite amitié mais qui n’étaient pas frères, Barthélemy, Maurille et Simon, louèrent aux abords du Palais Royal une maison pour y donner à manger. Lorsque les galeries de pierre furent construites, ils ouvrirent dans ces galeries de vastes salons. Bonaparte et Barras, dit Véron dans ses Armoires, dînaient souvent aux Frères Provençaux. La grosse fortune de ce restaurant date de la première guerre d’Espagne (1808). On fit venir alors des troupes pour cette guerre, de tous les points d’Allemagne ces troupes traversaient Paris ; généraux et officiers choisirent les salons des Frères Provençaux pour y faire bombance. Vers 1836, ce restaurant fut acheté par les frères Bellenger qui le cédèrent au bout d’un an à M. Collot.

[87]L’Avenir d’Arcachon du 16 juillet 1899.

[88] – Michel Chausade est né le 28 mars 1880 à Vergt (Dordogne).

Le JO du 2 juin 1940 fait état de Marcellin Chaussade, demeurant à Pyla-sur-Mer, à propos d’un jugement en date du 21 février 1940 rendu par le tribunal de première Instance de Bordeaux suite à sa demande d’envoi en possession de la succession de Mme Catherine (en famille Amélie) Pourtau, en son vivant hôtelière, demeurant à Pyla-sur-Mer, son épouse, décédée à La Teste-de-Buch, le 30 novembre 1939.

[89] – Détaché de la propriété des Debray, et acquise par la Société Bar & Hôtel de la Corniche, le 30 août 1938.

[90] – AM LTDB.

[91] – Il s’agit probablement de l’Inspecteur de l’enseignement primaire.

[92] – Prix du repas 35 francs + 5 francs supplémentaires compte-tenu de l’éloignement du centre d’approvisionnement. Le bois de chauffage et linge (torchons de cuisine) est fourni par la commune.

[93] – M. Perrier réside alors 2 boulevard des Sablons à Neuilly-sur-Seine, tél Maillot 63-82.

[94] – AM LTDB NC1745&1747.

[95] – AM LTDB NC1745.

[96] – « L’École du Pyla en danger : les enfants prochainement privés de leur cadre naturel », La Gazette du Pyla, août 2006.

[97] – Stop urbanisation du 25 Octobre 2006.

[98] – « Arcachon, l’école du Moulleau va être reconstruite, détail du projet », Philippe Galland, TVBA du 13 mars 2017.

[99] – Se situe aux nos 16 & 18, avenue des Gemmeurs.

[100] – D’après L’Avenir d’Arcachon du 4 juin 1922.

[101] – Georges Grosjean (portrait par Foujita, en 1953, au Pilat) était grand reporter géopolitique pour le journal Sud Ouest.

Gaulliste, résistant, il a pris physiquement le contrôle de l’imprimerie du journal “La Petite Gironde” ; il sera neutralisé par Jacques Lemoine, qui crée “Sud Ouest” en 1944, suite à la dissolution de “La Petite Gironde” comme journal ayant continué à paraître pendant l’occupation. (AM Bordeaux).

[102] – 155 x 145 cm, elle est signée Tsuguharu Léonard Foujita et datée en bas vers la gauche et titrée au milieu en bas.

[103] – La famille de Barrau de Muratel est une famille de noblesse d’extraction. Bernard de Barrau, seigneur de Campoulies, coseigneur de Murrason, rendit hommage au roi le 7 juin 1539. Elle est donnée par différents auteurs comme originaire de la région de Brusque dans le Rouergue.

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Raphaël

Un commentaire

  1. J’aimerais faire un commentaire au sujet de la Villa “Les Brisants” qui a appartenu
    à ma Grand mère Mme.Marcelle Kohn et oú j’ai passé toutes mes vacances jusqu’à sa vente en 1979. La villa est progressivement devenue un hôtel mais n’a
    jamais été reconstruite. Cependant plusieurs bungalows ont été construits sur
    la propriété. Ils étaient retenus un an à l’avance et identifiés en rose dans le Michelin comme endroits de charme!

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