Bâtisseur de cabane

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Semaine des cabanes sur HTBA — Petite causerie vespérale où le lecteur aussi numérique qu’HTBoïate pourra trouver quelques informations que j’espère pertinentes.
Comme l’énoncent, à la façon d’un « running gag », les protagonistes du film Le bon, la brute et le truand, « le monde se divise en deux catégories »… En l’occurrence, ceux qui photographient les cabanes et ceux qui les construisent. Moi, je construis.
Ainsi, cette cabane (presque) ostréicole au (tout) petit port de Beychac-et-Caillau.
Les connaisseurs de l’histoire andernosienne s’apercevront que l’auto-constructeur de ladite cabane, sise donc en Entre-deux-Mers, s’est amusé à reproduire à l’échelle 1/3 (a bisto de nas) le plan de 1956 des cabanes qui devaient être édifiées sur le nouveau port ostréicole à la place des anciens réservoirs à poissons. Il ne manque que les vitrages comme le montrerait une vue générale de ces cabanes andernosiennes jamais construites, telle qu’elle figure dans le bouquin de mon paternel, Andernos-Les-Bains – Métarmophoses, — mais comme j’ai prêté mon exemplaire à je ne sais plus qui, je ne puis en faire profiter les lecteurs aussi numériques qu’HTBoïates.
La présence d’une paire de « Mastouns » accrochée à côté de la porte atteste du caractère indubitablement ostréicole de cette cabane (le jour où je les utiliserais, les taupes ne serons pas fières), tout comme la peinture bicolore, résultat de l’utilisation des fonds de pots de peinture ayant servi à repeindre la pinasse — pas de gaspillage et c’est là l’origine de ces ports ostréicoles arcachonnais bigarrés, car usuellement on changeait de couleur chaque année afin de mieux desceller les manques de peinture sur le bateau. Il faut cependant préciser que cette habitude est relativement récente (en relation avec le développement des peintures modernes), car jusqu’au mitan du XXème siècle toutes les cabanes étaient noires du coaltar qui recouvrait leurs planches (puis d’huile de vidange).
Pour la petite histoire, les travaux d’aménagement du nouveau port ostréicole d’Andernos ayant trainé en longueur — commencés en 1957, ils ne s’achevèrent qu’en 1962 alors qu’aucune cabane n’était encore bâtie —, il fut finalement construit des bâtiments « en dur » certes moins pittoresques mais répondant plus aux vœux de praticité des nombreux (à l’époque) ostréiculteurs andernosiens. Si je ne me trompe pas, Andernos-Les-Bains et Arès sont les seules communes du bassin à ne pas posséder un port ostréicole traditionnel dans son emplacement et dans son aménagement d’origine, mais leurs ports sont donc également les seuls de l’époque “moderne”. Quant à moi, je conserve intact, et dans mon jardin, le souvenir de ce port ostréicole andernosien tel qu’on ne le vit jamais que sur des plans.
Thierry PERREAUD

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Aimé

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