Durée : 2 heures. Longueur : 1,9 km.
Merci à Marie-Christine Rouxel et à Michel Boyé pour les textes provenant de leurs travaux et de leurs publications.
Sommaire
Allée du Docteur-Alfred-Festal
Cette place, inaugurée le 8 mai 1980, rappelle une date essentielle de la Seconde Guerre mondiale, la capitulation de l’Allemagne nazie, à Berlin, ce qui mit fin aux opérations en Europe ; la capitulation japonaise n’intervint que le 2 septembre 1945, après les bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki.
Claude Bouscau, sculpteur (1909-1985)
Claude Bouscau est né à Arcachon le 15 mai 1909. Nous avons fêté en 2009, le centième anniversaire de sa naissance.
Issu d’une famille de marins, ce n’est pas vers la mer elle-même qu’il tourne d’abord son esprit, mais vers le sable qui est son premier matériau. Il le modèle comme beaucoup d’enfants, remporte les concours de châteaux de sable chaque été et se fait remarquer par un architecte parisien en villégiature, qui s’intéresse à lui et oriente sa vocation en le faisant travailler.
C’est en plusieurs étapes qu’il apprend son métier de sculpteur : Ecoles des Beaux-Arts de BORDEAUX (1923-1928), puis des Arts Décoratifs de PARIS (1928-1929). Après y avoir obtenu le grand prix de sculpture à l’âge de 20 ans, il entre en 1930 à l’Ecole des Beaux-Arts de PARIS dans l’atelier BOUCHARD, et obtient en 1935, dès sa première tentative, le Premier Grand Prix de Rome.
Il séjourne alors à la Villa Médicis où il commence à travailler ce beau matériau qu’est le marbre de Carrare. Il réalise également à Rome de nombreux bronzes largement inspirés de l’antique. Des voyages en Grèce, en Turquie et en Tunisie enrichissent son inspiration néo-classique. Il doit quitter la Ville Éternelle en 1939 pour rejoindre le front.
De retour à Paris, il réalise de nombreuses commandes, tant pour l’État que pour des particuliers. Arcachon en est une des plus belles illustrations et permet au visiteur d’apprécier l’évolution stylistique de l’artiste à travers l’Art Moderne, et la diversité des thèmes qu’il aborde, que ce soit sous la forme de reliefs ou de rondes-bosses, d’œuvres monumentales ou de petits sujets, ainsi que de médailles frappées par la Monnaie de Paris. Il exerce aussi l’art du dessin et de la peinture.
Dans la carrière de cet artiste complet qui fut un grand humaniste, il faut également mettre l’accent sur son rôle d’enseignant, aimé et apprécié de ses nombreux élèves, rôle qu’il exerce pendant un quart de siècle comme professeur de la Ville de Paris. Enfin, il dirige jusqu’à sa mort l’Académie des Beaux-Arts de Chaville.
Il est décédé le 5 avril 1985 à Paris.
Femme jouant avec un dauphin
1952 – Pierre ; hauteur : 1,30 m.
Ronde-bosse, motif décoratif d’une fontaine, commande de la municipalité de 1951.
Initialement, la commande précisait le thème « dauphin et sirène » pour le motif décoratif. C’est d’ailleurs un thème que Claude Bouscau a traité à plusieurs reprises. Mais ici, la femme n’est pas une sirène, et l’unique queue que l’on aperçoit est celle du poisson. Il est vrai que le mouvement de torsion si bien rendu par le sculpteur entremêle étroitement les deux sujets représentés.
Claude Bouscau retrouve donc sa prédilection pour le nu féminin, notamment la baigneuse, mais de façon non statique, et il donne libre cours à la grâce du naturel et de la sensualité insouciante, en mettant l’accent sur la chevelure épousant le geste du poisson. C’est une œuvre qui doit d’ailleurs s’admirer à 360° pour en goûter toutes les facettes.
Faune poursuivant deux nymphes
Vers 1950 (vraisemblablement 1952)
Bas-relief en céramique
Commande du Conseil municipal d’Arcachon en 1950 pour orner le fronton de l’entrée de l’ascenseur du Parc Mauresque.
Initialement, ce motif était prévu en terre cuite, mais Claude Bouscau fit valoir qu’il gagnerait beaucoup en effet artistique s’il était réalisé en céramique. Pour notre grand plaisir, il a d’ailleurs retrouvé ses couleurs primitives grâce à une restauration effectuée en 2005.
Le thème antique du faune et des nymphes est très à la mode à l’époque « Art déco », y compris dans les arts musical et chorégraphique, et Claude Bouscau le traite ici avec truculence et un grand sens du mouvement. On peut noter qu’il l’adapte aussi à la couleur locale, puisque les arbres représentés font référence aux pins et palmiers arcachonnais.
D’ailleurs, la commande de la municipalité précisait : « nous avons demandé à Monsieur Claude Bouscau d’étudier un motif répondant au site où l’ascenseur donne accès ». Le parc Mauresque était alors perçu comme un lieu très festif.
Paul Régnauld
Neveu d’Émile Pereire, il naît à Paris le 16 novembre 1827. D’abord élève de l’École polytechnique, puis de l’École des Ponts & Chaussées, il est en poste en Bourgogne, puis dans le Calvados.
Puis il se fait mettre en congé de 1852 à 1869, pour passer à la Compagnie des chemins de fer du Midi de ses oncles, les frères Pereire. Il dirige, en tant qu’ingénieur en chef, la construction du tunnel de La Réole et de la ligne Agen à Perpignan de 1855 à 1857. Il est ensuite chargé de la construction du pont de chemin de fer de Bordeaux (1858-1860) (dite passerelle Eiffel), des gares de Bordeaux-Saint-Jean et de Bordeaux-Brienne.
Dans ce même temps, il dresse les plans de la Ville d’hiver d’Arcachon, du Casino Mauresque, de la gare d’Arcachon, du Buffet Chinois de cette gare, du Grand Hôtel d’Arcachon et d’une trentaine de villas dans Arcachon.
De 1864 à 1868, il dirigea la construction de la ligne d’Agen à Tarbes et l’édification du pont à Saint-Pierre-de-Gaubert sur la Garonne à Boé.
Il réintégra finalement le corps des Ponts & Chaussées, le 1er janvier 1869. Il travailla alors à la construction du Bassin à flots n°1 de Bordeaux-Bacalan jusqu’en 1874, année où la maladie qui devait l’emporter, le contraignit à se faire mettre en congé.
Il avait été membre du Conseil général de la Corrèze de 1864 à 1870.
Buste du Docteur Armaingaud,
Passionné par Montaigne, en 1934 il fait sculpter le buste de celui-ci par Paul Landowski, l’auteur du Christ Rédempteur de Rio de Janeiro. Il offre cette œuvre à la ville de Paris que l’on peut voir square Paul-Painlevé, en face de la Sorbonne. Initialement en pierre, la statue a été remplacée par une autre, identique, mais en bronze afin de la préserver des dégradations des étudiants. Sur le socle on peut lire le texte de Montaigne :
Paris a mon cœur dès mon enfance. Je ne suis français que par cette grande cité. Grande surtout et incomparable en variété. La gloire de la France est l’un des plus beaux ornements du monde.
Le docteur Armaingaud est mort le 7 mars 1935 à Paris et il a été inhumé au cimetière d’Arcachon. Un buste en pierre, également l’œuvre de Paul Landowski, qui a fait l’objet d’une souscription, est inauguré à Arcachon, en 1935 en présence de Mme Armaingaud.
Maria ou La Baigneuse
1956 ; d’après une sculpture de taille plus réduite exécutée à Rome avant la 2ème Guerre mondiale.
Pierre ; hauteur : 2 m.
Réplique exécutée à la demande la ville d’Arcachon, installée tout d’abord place Roosevelt.
Actuellement au parc Mauresque, au milieu d’une pièce d’eau, ce qui convient bien au thème représenté
Maria est le prénom d’une jeune Romaine qui était un des modèles préférés du sculpteur. Claude BOUSCAU s’est beaucoup intéressé au thème classique du nu féminin, que ce soit Ève ou Vénus sortant de l’eau, comme ici. Il est vrai que la baigneuse peut aussi plus prosaïquement symboliser une Arcachonnaise ou une touriste en villégiature se livrant à son activité favorite.
Par ses rondeurs, cette statue peut faire songer à Maillol, mais l’extrême jeunesse de la jeune fille suggère plus une innocente impudeur qu’une véritable sensualité.
Héraclès
1936-1939 ; envoi de Rome.
Marbre de Carrare ; hauteur 3,10 m
Acquis par la Ville pour en faire le Monument à la Résistance érigé le 22 août 1949.
Initialement, il avait été prévu un monument spécifique pour cette finalité : une vasque avec du feu et deux hauts-reliefs représentant la Victoire et la Résistance. Ce projet étant trop coûteux, Claude Bouscau propose alors à la municipalité une œuvre déjà réalisée en Italie, où le héros triomphant du lion de Némée peut fort bien symboliser la victoire de la Résistance sur l’occupant nazi.
La puissance et la monumentalité qui émanent de cette statue illustrent bien la première période de l’œuvre du sculpteur. Cet Hercule inspiré de la mythologie antique et émergeant de son bloc de marbre peut même évoquer la manière de Michel-Ange.
Doit son appellation à une villa toute proche construite par Paul Régnauld pour la Compagnie du Midi (18621863), dont le nom ne visait surtout pas à contribuer à promouvoir un célèbre établissement parisien ! En effet, le bal cher à Toulouse-Lautrec et où se produisirent Valentin le Désossé, La Goulue, Yvette Guilbert et le fameux pétomane, n’a été construit sur la place Blanche qu’en 1889.
La villa arcachonnaise et, partant, l’allée feraient peut-être référence à un roman (E. Keller). Elle appartenait en 1891 aux héritiers Brandam.
Villa Buffon, 2 allée Velpeau,
Bâtie en 1864 pour la Compagnie du Midi sous le nom de Marinette, elle devient Buffon en 1865. Rachetée par la Société Immobilière, elle accueille en novembre 1872 le Cercle des Etrangers. Le dr Chartres y donne ses consultations en 1879. Elle est revendue à M. Stoffel en 1889. (En 1882 elle est gérée par Mme Charrié).
En 1888 séjournait à Jasmin Elie Bouny, notaire à Ste-Foy-la-Grande, avec sa femme et sa fille. Le 6 avril 1888 la jeune Marie Louise Bouny, âgée de sept ans décède. Madame Bouny est la sœur d’Elisée Reclus. Avec son mari elle a acheté le terrain pour faire construire Les Sablines. Elie Bouny « est autorisé à faire inhumer dans le terrain lui appartenant sur le territoire de la commune d’Arcachon les restes mortels de sa fille ».
En 1893, les religieuses du Tondu (ou Religieuses de la Charité), rattachées aux clarisses de Bordeaux, logeant villa Sablines, s’installent villa Buffon qu’elles appellent Notre-Dame-de-Bonne-Espérance pour tenir une pension que fréquenteront les ecclésiastiques, les dames seules et les enfants, « au centre de la Ville d’Hiver, à l’abri du vent et du froid, en plein soleil. On y reçoit dames, jeunes filles et enfants. Chambres très confortables, salon, piano, jardin. »
La villa appartient à M. Hennon en 1898 puis à M. Caillard (acquisition signalée par AA du 12.06.1898).
Elle prend aussi le nom de Jasmin.
En 1930, elle reprend son nom de Buffon.
Elle est ornée de nombreuses mosaïques aux motifs animaliers et fleuris.
Villa Simonne-Juliette, 2 allée d’Espagne
Immense bâtisse construite en 1873 sous le nom de Léonie. En 1878 elle appartient à la Société Immobilière mais en 1889 elle est la propriété de M. Guay et a déjà changé de nom.
L’AA du 11 juin 1893 indique que Simonne-Juliette sont deux noms de jeunes filles dont la grand-mère, Mme Gallait a fait construire la villa.
Le 1er novembre 1926 ouverture d’un pensionnat de jeunes filles par les dominicaines enseignantes sécularisées avec pour directrice Melle Dulin. C’est une école élémentaire de filles. (AA 3-10-1926), annexe de l’Institut Saint-Dominique.
En 1931, elle est rachetée et tenue par les religieuses de l’Assomption. La supérieure, Mère Marie-Lucienne deviendra ensuite supérieure de la maison de Bordeaux. Les religieuses n’ont pas le même habit qu’à Bordeaux : ici elles ne portent rien sur la tête et sont vêtues d’une longue robe noire. Les élèves ont une jupe bleu marine et en haut une marinière bleu marine garnie d’un col marin avec un nœud devant. Sur la tête un béret bleu marine.
En 1942, Mme de Puybaudet en est la directrice (elle habite en face villa Germaine).
Après la guerre, et jusqu’en 1950 elle est tenue par les religieuses de l’Assomption.
Cette villa est ensuite l’école des enfants des colons d’Outre-Mer dans les années 50-60 (la FOM).
Elle est devenue le siège de la COBAS.
Villa L’Ensoleillée, 9 allée du Moulin-Rouge
Construite en 1877 sous le nom de Sevilla pour M. Léopold Noël. Charles Ferry y séjourne en mai 1888. Fynje-van-Salverda (décédé en septembre 1900 – AA du 16.09)
Elle est en 1903 à un autre Fynje-Van-Salverda. Ce fut une pension de famille, c’est maintenant une copropriété.
Villa Toledo, 7 allée du Moulin-Rouge
Le gymnase-manège Bertini (villa Bertini) est bâti en 1863 sur les plans de Gustave Alaux et par l’entrepreneur testerin Jean Monpermey pour la Compagnie du Midi, à côté du bureau de renseignement, la villa Antonina, et du Bazar Universel, l’actuelle villa Monge. Chalet avec des murs à colombage, une structure en rondins et un toit de chaume à l’origine.
Il abrita dans un premier temps un gymnase dirigé par Louis Bertini, « écuyer consommé et gymnasiarque hardi », expert en callisthénie ». Cette villa est nommée Toledo sur le plan de 1865.
En 1872 Bertini a cessé son activité et l’édifice appartient peut-être alors à l’architecte Gustave Alaux qui le transforme : un Café des Dunes est installé au rez-de-chaussée et lorsque le café ferme en 1879 il le rebaptise Roméo.
En 1889, elle reprend son patronyme de Toledo après avoir été acquise en 1882 (AA 7-05-1882) par M. Noël (Gaston Noël est nommé en 1907 vice-consul d’Espagne à Arcachon en remplacement de M. Escarraguel) qui la fait transformer par Jules de Miramont. Cet architecte remplace la structure décorative en rondins et réalise un « chef d’œuvre de bois découpé ». Cela donne une villa d’un style un peu mauresque en raison de ses bois travaillés. Les sculptures, disent certains, étaient effectuées par des marins en attente d’embarquement. L’escalier est en trompe-l’œil ce qui est très difficile à réaliser techniquement. Une grande véranda au rez-de-chaussée a été rajoutée plus tard.
Gaston Noël loue sa villa, notamment de décembre 1894 à mars 1895 au comte de Boubon-Lignières ( et en il s’agit vraisemblablement de Henri (1826-1902) représentant dans le Cher du comte de Chambord) ; en janvier 1899 le sénateur de la Dordogne Jean Roger (1831-1907) ; en août et septembre 1911 Auguez de Montalant ; en aôut 1913 « M. Rozanès, fondateur de ‘Pro Vita’, œuvre parisienne de la Régénération de l’Enfance » ; et au printemps 1916 André Mouézy-Eon (1880-1967), auteur, acteur, scénariste et dialoguiste, auquel on doit Arcachon revue… et corrigée, qu’il écrivit vraisemblablement après son séjour en décembre 1915, villa Conchita, pour achever la convalescence d’une fièvre typhoïde contractée sur le front. (Voir Michel Boyé et M.C. Rouxel : Villas d’Arcachon Un siècle d’Histoires, Geste-Editions, 2015).
En 1929, la villa Toledo – pension de famille – est acquise par Trojani (Phare du 3/03/1929). Elle devient une maternité en 1937 et appartient maintenant à une famille arcachonnaise.
(Voir Le Festin HS 2012).
Villa Monge, 5 allée du Moulin-Rouge
Construite en 1865 par la Compagnie du Midi, ici se tenait le Bazar Universel qui clôturera son activité en 1879. Elle appartenait à Richard en 1882.
En décembre 1895 58 officiers et soldats malades ou blessés au cours de l’expédition de Madagascar furent rapatriés sur Arcachon pour être hospitalisés villa Monge et au sanatorium Armaingaud. (AA 1-12-1895 Arcachon de A à Z de Michel Boyé)
Sur le plan de la Ville d’Hiver de 1889 il y a une publicité pour l’Agence Dupuy, Location de villas, spécialité pour la forêt. Location de Linge et Argenterie. Epicerie supérieure.
La villa porte le nom du mathématicien né à Beaune (Côte d’Or), en 1746, un des fondateurs de l’École Polytechnique, mort en 1818.
Villa Antonina, 3 allée du Moulin-Rouge.
Elle est construite en 1865 par la Compagnie du Midi sur les plans de Paul Régnauld et appartient à Émile Pereire. En 1866 elle appartient à Mme veuve Olinde Rodrigues de Paris, belle-sœur d’Emile Pereire. Elle fait office pendant plusieurs années de Bureau de Renseignement, le gérant du Domaine étant alors François Gaussens. Elle abrite la pharmacie de Ernest Sudre qui part ensuite villa Malvirade. En 1889 elle est au docteur Gélie. Le peintre Pierre Bonnard y réside en 1920. Il a pris goût à Arcachon en venant y voir son beau-frère Claude Terrasse.
Il reste dans la villa le pied de son belvédère.
Villa Moulin Rouge, 1 passage de l’Observatoire
Premier chalet de la ville d’Hiver construit par la Compagnie du Midi. Villa bâtie en 1864 par l’entrepreneur testerin Jean Monpermey sur les plans de Régnauld. Elle comprend six chambres de maîtres, deux de domestiques, une salle à manger, un salon, une cuisine. Le 30 juin 1862, dans « La Guienne » M. Jampy informe sa nombreuse clientèle qu’il a joint à son nouvel établissement « une salle de restaurant avec tout le confort désirable, charcuterie, comestibles, comme par le passé ». Il a en outre six maisons garnies à louer.
En 1878 elle appartient à M.Brandam. Elle prendra un temps le nom de Clair Logis.
La villa se trouvait au sommet de la « falaise » dominant la ville basse et la mer. Aujourd’hui, la villa à cet emplacement, nommée Clair Logis, n’a plus aucun point commun avec l’original. Le corps central a été surélevé. Le nom, contrairement à ce qu’on lit quelquefois, n’a aucun rapport avec le peintre Toulouse-Lautrec, qui fréquenta la station.
Doit son nom à la villa Faust toute proche, construite sur les plans de Gustave Alaux (chalet type H) pour le compte de la Compagnie du Midi. Elle appartenait en 1890-1891 à M. Bourgès, qui y invita Jules Massenet en avril 1887
Villa Faust, 1 allée Faust
Le chalet Faust est construit en 1862-1863 pour la Compagnie des Chemins de fer du Midi, sur des plans dressés par l’architecte Gustave Alaux le 1er juin 1862. Le devis de l’entrepreneur Jean Monnpermey est accepté par Paul Régnauld le 9 avril 1864.
Portant le nom du personnage éponyme d’un opéra récemment créé avec succès au Théâtre Lyrique, il entend ainsi rendre hommage, tout comme la villa Marguerite voisine, au compositeur Charles Gounod qui fréquente Arcachon depuis 1859. Gounod n’y a jamais habité. Il vint pour la première fois à Arcachon en septembre 1859 (l’opéra Faust a été créé en mars 1859) puis il multiplia ses séjours jusqu’en 1893, tint les orgues de Notre-Dame à plusieurs reprises, composa un cantique à Saint-Dominique pour le collège Saint-Elme et un cantique à 4 voix à Notre-Dame de la Mer pour l’Orphéon d’Arcachon et il accepta la présidence d’honneur d’un concours musical organisé par l’harmonie locale et la municipalité. Il séjourna chez Mme Charles Rhôné-Péreire, et dans les villas Trianon, Sylvabelle et Thiers.
Chalet locatif, dit de type H, la villa Faust est bâtie en moellons et se caractérise alors par une tourelle à toit hexagonal où est logé un escalier qui permet l’accès au premier étage occupé par une entrée, un salon, un cabinet de toilette et deux chambres, dont « une chambre de malade », et aux combles.
Pendant plus d’une décennie, le chalet Faust est ainsi proposé à la location d’abord par la Compagnie du Midi, puis par sa filiale la Société Immobilière d’Arcachon, créée le 7 mai 1866. Au début de la Troisième République, la publicité le présente composé d’un salon, d’une salle à manger, d’une cuisine, d’une cave, de trois chambres de maîtres, de deux chambres de domestiques et d’un office.
En 1876, Faust, qui a été acquis le 1er août 1873 par Frédéric Capdeville, est transformé « en château gothique et renaissance » par l’architecte bordelais Alphonse Blaquière (1829-1899). La presse locale se fait l’écho de cette métamorphose. « Si nous parcourons la ville d’hiver, nous observons depuis l’an dernier quinze nouveaux chalets, mais dont la construction la plus remarquable est assurément celle de Faust ; cette villa, qui appartenait autrefois à la Société Immobilière s’est surélevée d’environ deux fois sa hauteur première et elle présente actuellement un mélange de styles qui rappellent les castelets du Moyen-âge » (L’Avenir d’Arcachon du 8 juillet 1877). « Un bijou architectural », écrit-on en 1919 ; il est vrai qu’avec son donjon, son masque de Méphisto, sa gargouille inquiétante, Faust ne manque pas d’allure.
Au printemps 1887, apparaît un personnage qui a marqué l’histoire de la villa Faust : le négociant bordelais Arthur Bourgès (1845-1910) qui y fait de longs et nombreux séjours, quand il ne la loue pas.
Jules Massenet vient y séjourner le 17 avril 1887 chez son ami Arthur Bourgès. Il avait déjà donné Manon mais pas encore écrit le célèbre « Clair de Lune » de Werther. Il y avait le télégraphe à Arcachon. C’était nécessaire pour Massenet qui se faisait communiquer le montant des recettes obtenues pour les représentations de ses œuvres, pour savoir si elles plaisaient.
Viennent en villégiature « chalet Faust » : en septembre 1890, Calixte Accarias (1831-1903), professeur à la faculté de Droit de Paris, inspecteur général honoraire des facultés de Droit ; en janvier 1899, le comte de Ranchicourt ; en janvier-février 1900, M. O’Campo qui offre dans la villa une réception à laquelle assistent « M. Veyrier-Montagnères et les principaux membres du Lawn Tennis Club ; en juillet 1902, l’ancien ministre des finances espagnol don Joaquin Lopez Ruycerver ; en décembre 1905, le comte de La Braudière…
Peut-être aussi des membres de la famille Eiffel car, en octobre 1897 à Carignan, Arthur Bourgès a marié sa fille Marie-Louise à Edouard Eiffel (1866-1933), fils de Gustave.
La villa Faust est vendue en novembre 1909 à Mlle Fynje van Salverda qui y emménage tout aussitôt. Un an plus tard, celle-ci partage le chalet avec Mlle Romswinckel. En décembre 1914, cette dernière est désignée représentante en France du « Bureau international féministe de renseignements en faveur des victimes de guerre » par la fondatrice, Antonie Girardet-Vielle (1866- 1944) ; la villa Faust devient ainsi, pour la durée de la Grande Guerre le siège d’une association internationale.
Faust devient la propriété du négociant bordelais Henri Léon Laflaquière et de son épouse née Irène Marie Hélène Grenoilleau, qui revendent la villa, à l’industriel angoumoisin Jean René Pérot le 10 novembre 1933.
Entretemps la villa est louée à l’école Pasteur qui avait été créée au tout début des années 1930 et s’était installée initialement villa Phoebus ; elle est transférée villa Faust en 1932.
Avant la guerre c’était une petite école chic aux méthodes anglaises dont les élèves filles portaient un uniforme bleu clair et bleu marine. Les élèves, souvent étrangères et qui étaient sans doute là pour raisons de santé, travaillaient dehors lorsque le temps le permettait.
Dans un article paru le 18 janvier 1978 (Sud-Ouest ou Courrier Français ?) il est écrit :
Les cours privés firent leur apparition, le plus important, celui qui acquit une grande notoriété fut sans aucun doute l’école Pasteur. Installée dans l’ancienne villa Faust, tenue par les Demoiselles Boursin, cet établissement dispensait un enseignement d’une grande qualité avec des principes moraux indispensables.
Jeannette Boursin dirigeait l’école primaire, Suzanne Boursin le secondaire qui allait jusqu’au bac. C’était une enseignante de très grande qualité, d’une culture extraordinaire, ses cours de philosophie étaient remarquables.
Jean René Pérot et son épouse, née Marie Marguerite Riffaud, cèdent l’immeuble le 31 décembre 1954 aux demoiselles Boursin ; c’est ainsi que, jusqu’à la fin de l’année scolaire 1963-1964, la villa Faust accueille « l’école Pasteur ». Mais la fermeture de l’école laisse Faust à l’abandon. Les nouveaux propriétaires vont redonner à la villa son lustre d’antan.
(M. Boyé et M.C. Rouxel : Villas d’Arcachon Un siècle d’histoire, Geste-Editions, 2014).
Allée Marie-Christine
Cette voie devait et doit son nom à Marie-Christine de Habsbourg dont les fiançailles avec Alphonse XII s’étaient déroulées à Arcachon fin août 1879. “ Cet événement historique a été pour Arcachon un événement heureux… ”.
Villa Athéna, 2 allée Marie-Christine
Construite en 1877, elle appartient au docteur Gelie en 1878.
C’est là, dans cette villa nommée Bellegarde, que s’est installée avec sa mère l’archiduchesse Marie-Christine de Habsbourg-Lorraine (d’Autriche). Alphonse XII, futur roi d’Espagne lui est présenté le 22 août 1879, caché sous le nom de marquis de Covadonga, alors qu’il réside à la villa Monaco. Jeune veuf depuis à peine un an, la cour d’Espagne est toujours en deuil. Mais la presse a vite éventé le secret et les fiançailles devront être bientôt annoncées. Ils sont les hôtes de la famille Pereire au chalet Pereire. Ils se marièrent quelques mois plus tard à Madrid dans la basilique d’Atocha. L’année suivante, la reine-mère Isabelle vint visiter les lieux où s’était rencontré le couple royal.
Alphonse XII meurt six ans plus tard laissant deux filles, Maria Mercedes (1880-1904) et Maria Teresa (1882-1912) et un fils posthume. Alphonse XIII viendra trois fois en visite à Arcachon pour découvrir le lieu des amours naissantes de ses parents. Son petit-fils, comte de Barcelone, fera à son tour le pèlerinage des villas Bellegarde et Monaco.
Bellegarde appartient à M. Roques, ancien député, en 1895 (AA 10-2-1895).
Le nom d’Athéna date d’environ 1910 pour les uns, de 1925 pour d’autres et elle figure sous ce nom sur le plan de 1932.
La villa a une cheminée très vaste comme dans la plupart des autres villas.
Elle s’appelait Bellegarde lorsqu’elle a appartenu à la comtesse de Montignac qui y donnait de nombreuses fêtes. A ces occasions, son perron principal était éclairé par des lampions colorés.
En 1923, la famille Vincent en est propriétaire (Voir Institut d’Architecture p. 109).
« Son style est très proche des premiers chalets de « type ferroviaire » et elle a subi peu de modifications extérieures. Son plan rectangulaire simple et ses trois niveaux en font un exemple très représentatif de ce type. On trouve au rez-de-chaussée un premier niveau en moellons irréguliers, le premier et le second étage sont en briques avec chaînage en pierres à l’angle des murs et à l’entourage des fenêtres. De grands balcons longent les façades donnant accès aux portes-fenêtres. (Le Festin HS 2012)
La villa est transformée en appartements.
Villa Fragonard, 1 allée Marie-Christine
Un des premiers chalets locatifs sous le nom de Berquin (écrivain pour enfants). Construit en 1864 par la Compagnie du Midi (chalet n° 5), il possède quatre chambres de maîtres, une de domestiques, un salon, une salle à manger, une cuisine. En 1903, la villa est répertoriée sous le nom de Fragonard. En 1911, 1922, 1928 (AC) il est à la famille Vallet.
Villa Siebel, 5 allée Faust
En 1889, elle était la propriété de M. Corberand. Sa veuve la revend en 1908 (en vente en 1906).
Mme de Aldecoa y habite en 1895 pendant qu’elle fait construire la villa Lona.
Mai 1908 : Mme Vve Corberand vient de la vendre.
Pierre Frondaie la loue le 17 avril 1914.
En 1924, c’est une pension de famille. L’AA du 3 août 1924 l’annonce rajoutant « Cuisine bien soignée. On parle anglais et allemand. Salle de bains. Douches. La maison ne prend pas de malades ».
Batifouillé l’achète en 1939 et y tient une pension de famille.
C’est le Dr Véchambre vers 1951-1952 qui supprime sa toiture pour avoir une terrasse et ses balcons et lui fait perdre ainsi tout son cachet. Elle a 3 000 m2 de terrain.
Villa Coulaine, allée Faust
Auguste (ou Augustin) Henri Edme Quirit baron de Coulaine, ingénieur des Ponts et Chaussées, époux de Almérine Marie Tririat de Saint-Agnan, acquiert des terrains pour faire construire sa villa.
– Les 22 et 27 janvier 1868, devant Me Dumora, notaire à La Teste, il achète à la Société Immobilière d’Arcachon et à la Compagnie des Chemins de Fer du Midi et du Canal Latéral à la Garonne un terrain divisé en deux parties, l’un touchant la villa Berquin de 941 m2 où il va faire bâtir la villa Coulaine, l’autre du côté opposé en forme de triangle d’une contenance de 231 m2. Le tout pour un prix total de 9 531,12 F.
– Par un deuxième contrat signé devant Me Dumora le 2 octobre 1872, il achète à Ernest de Cabannes, architecte à Arcachon, 1 197 m2 au même lieu pour 7 265 F.
– Sa troisième acquisition chez Me Dumora le 31 août 1873 à Marie Moreau épouse de Silvère Paul Amédée Bonhomme Soulie, négociant à Bordeaux, et à d’autres membres de la famille Moreau, concerne un triangle de 137,83 m2 pour 2 000 F.
– Par un quatrième contrat chez Me Dumora le 11 mars 1878, le baron de Coulaine échange avec Françoise Emilie Mounier, épouse de François Charles de Mouchy, avocat honoraire à Bordeaux, une parcelle de 56,91 m2 + une autre de 9 m2 contiguës à la villa Coulaine contre une autre parcelle de 11,20 m2 plus une somme de 437,48 F.
Nous ne savons pas en quelle année fut bâtie cette villa de deux étages, ni qui est son architecte. Mais la tour belvédère rappellerait celle de son château familial de Beaumont-en-Véron (37). Sur l’allée Marie-Christine un bâtiment sert de remise et d’écurie.
Le baron et la baronne de Coulaine furent très généreux pour la paroisse Notre-Dame. Ils offrirent notamment lors de l’agrandissement de l’église en 1883-1884 la rosace du transept ouest. « Dans le rond central de la rosace sont placés deux écus surmontés d’une couronne de comte. L’écu de gauche porte d’argent au cygne nageant sur des ondes de même. L’écu de droite porte d’azur à la balance d’argent (meuble rare en armoiries), surmontés d’un arc d’argent, couché, chargé de trois flèches, une en pal, deux en sautoir. Au-dessous se déploie la devise : ‘Va ferme à l’assaut, qui rit de la prise’. Dans la bande du vitrail placée juste au-dessous de ce rond central, on déchiffrera ces mots : ‘Don du Baron et de la Baronne de Coulaine' ». (André Rebsomen : Notre-Dame d’Arcachon Editions Delmas 1937, p. 155.)
Joseph de Lamothe, petit-fils du baron et de la baronne de Coulaine achète à ses grands-parents la remise et l’écurie le 26 août 1886 chez Me Bedouret à Bordeaux.
Le baron de Coulaine meurt dans sa villa le 16 avril 1888 (L’Avenir d’Arcachon du 22 avril 1888 l’annonce) et son épouse décède le 5 mai 1888 dans la villa Coulaine également.
Ils ont pour héritiers quatre petits-enfants. Pour régler la succession la villa est vendue aux enchères le 27 novembre 1888. Joseph de Lamothe, déjà propriétaire du bâtiment des écuries, est l’adjudicataire pour 45 000 F. Il fait des améliorations et des augmentations importantes. La villa a maintenant trois étages (AA du 07-10-1894).
Les 22 et 26 octobre 1897 François Victor Marie Joseph, baron de Lamothe, propriétaire domicilié au château de Camiran, commune de Camiran (Gironde), et son épouse Louise Marie Jeanne Lemoyne vendent la villa Coulaine à Mme Laporterie née Louise Berthe Bourdin, qui l’achète pour 58 000 F avec ses meubles en communauté avec son mari à titre de remploi de ses biens propres (AA du 24.10.1897). Le contrat est signé chez Me Rosset à Bordeaux.
Louise Berthe Bourdin, veuve de Léonard Casimir Armand Laporterie, habitant à Bordeaux 2 cours de Tournon, a été tutrice de l’un de ses enfants Antoine Marie Joseph Tony Laporterie, et elle a rendu ses comptes de tutelle à sa majorité le 6 octobre 1906. Elle peut donc disposer de ses biens propres. Le 22 avril 1918, elle vend la villa Coulaine à M. et à Mme Coudert née Valentine Seguy pour 38 000 F.
M et Mme Coudert la donnent dans son contrat de mariage à leur fille Jeanne qui épouse Jean Louis Raymond Clavaud Ribourgeon, surnuméraire de l’Enregistrement. L’acte est passé chez Me Duchasteau notaire à Bessines-sur-Gartempe (Haute-Vienne). Mais ils gardent une partie du terrain.
En mai 1925 Jeanne Clavaud Ribourgeon vend la villa à Eugène Martin demeurant à Arcachon 209 boulevard de la Plage. L’acte est passé chez Me Léon François Dentraygues, notaire à Gujan-Mestras (Gironde), Octavie Jeanne Coudert étant alors mineure, son père Jean-Baptiste Coudert et son mari se portent solidaires pour elle et sont représentés par M. Rouffignac entrepreneur de transports, 3 rue Courbin à Bordeaux.
La villa est ainsi décrite :
« un grand chalet à trois étages, bâti en pierre de taille et briques avec une tour quadrangulaire au milieu surmontée d’une flèche, avec belvédère, jardin d’agrément s’étendant jusqu’à l’allée Marie-Christine sur laquelle il y a une façade, le tout occupant une superficie de 2 047,79 m2 confrontant du nord à l’allée Faust, du levant aux villa Fragonard et Képhissia, du midi à l’allée Marie-Christine et du couchant pour partie à M. Coudert, partie à la villa Marie et partie à la villa Graigcrostan. Elle est vendue meublée pour un montant de 110 000 F, soit 86 000 F pour l’immeuble de 24 000 F pour le mobilier. Elle est louée à Melle Saule qui doit partir dans les trois mois par les soins de M. Rouffignac.
Nous apprenons par le Phare d’Arcachon du 15 décembre 1929 que la villa Coulaine est une pension de famille.
M et Mme Martin décèdent tous les deux en 1941 à la villa Alegrete, madame le 14 janvier et monsieur le 10 septembre.
L’unique héritière et légataire universelle est leur fille Suzanne Marie Céline Martin, née à Arcachon le 22 mai 1892, épouse de Célestin Alet, ingénieur à Montevideo (Uruguay) où ils habitent 779 Cassilia de Correo. Me Dentraygues est chargé de la succession et Robert Couach, industriel 171 boulevard de la Plage, est l’exécuteur testamentaire. Le 23 janvier 1942, Mme Alet est reconnue propriétaire de la villa Coulaine avec 2 047,m2 de terrain pour une valeur de 313 450 F.
Le 1er octobre 1952, Mme Alet, qui habite maintenant 1436 avenue Agradiaca à Montevideo, venue pour un séjour à Arcachon villa Alegrete, vend chez Me Dentraygues la villa Coulaine pour 2 millions de Francs à Pierre Chaigne, restaurateur demeurant à New York, 662 avenue Madison, temporairement au Japon, célibataire, représenté par Estelle Faucher épouse de Joseph Rascalou avec lequel elle demeure villa Coulaine et à qui il a donné tous pouvoirs. Ce sont eux qui tiennent la pension de famille.
Mme Alet morcelle le terrain avec l’accord du Préfet et vend l’habitation et un terrain de 1 550 m2 à Pierre Chaigne, et le terrain restant, allée Marie-Christine, pour une nouvelle construction qui devra être conforme au projet d’aménagement d’urbanisme en cours d’établissement.
Villa Marguerite, 7 allée Faust
C’est en 1864 un des chalets locatifs de la Compagnie du Midi construit sur les plans de type E de Gustave Alaux et l’entrepreneur testerin Jean Monpermey en assura la construction assez modeste à l’origine. En 1876 elle appartient au bordelais Herman Gaden qui surélève d’un étage. Ses éléments en bois découpés (balcons, escalier, loggia, pignon) sont rajoutés en 1876 par Gaden ainsi qu’un escalier extérieur à double volée. Il fait ajouter des « pièces humides » en encorbellement sur les côtés. « Il réaménage l’intérieur avec notamment une salle à manger recouvertes de boiseries de chêne massif, agrémentées d’une frise de carreaux de faïence de chez Vieillard et un magnifique escalier en pin rouge » (Le Festin HS 2012).
« Elle possède de remarquables boiseries intérieures et des vitraux extérieurs et intérieurs, de très beaux plafonds avec des reliefs en bois. Elle a un jardin très extraordinaire dû au fait de la très grande superficie du terrain et du fort dénivelé entre la villa et le jardin. Ce jardin comprend de multiples chemins dans une végétation luxuriante et des terrasses situées sur différents niveaux » (Mémoire de Sandra Massonnat). Un escalier constitué d’énormes galets de l’Ariège permet de gravir plus facilement la dune.
Le 27 uin 1880 L’Avenir d’Arcachon annonce la venue de M. le sénateur Hérold, préfet de la Seine, dans la villa Marguerite qui appartient à M. Gaden.
En août 1880 Nadejda Florovski, riche veuve du baron Karl von Meck, protectrice de Tchaïkovski, s’y installe avec les sept plus jeunes de ses onze enfants. Ses précepteurs et ses domestiques sont si nombreux qu’il faut une autre villa pour les loger. S’y rajoute un trio de musiciens, un violoncelliste et un violoniste russe qui, avec le jeune Claude Debussy, forment le trio Von Meck qui se produit dans les soirées de la Ville d’Hiver. (Voir le Bassin d’Arcachon des Cottin p. 201 et PG p.48). (BSHAA n° 146 p. 34 et 39)
Elle possédait 6 chambres de maître, 3 cabinets de toilette, 3 chambres de domestiques, une salle à manger, un salon et une cuisine.
La villa accueille aussi en 1889 le baron Frédéric de Reinach, secrétaire d’ambassade et en 1890 le comte Jules Paul de Canclaux, ministre plénipotentiaire.
Dans l’AA du 27-03-1892 nous apprenons : « Vendredi est descendu à la villa Marguerite le célèbre professeur Grancher de la faculté de médecine de Paris, l’alter ego de M. Pasteur et dont la très haute autorité s’est attachée à la consécration des travaux de l’illustre savant ».
En 1906 les Gaden cessent de mettre en location la villa et le chef de famille Herman y réside jusqu’à son décès le 6 mars 1911.
Claude Debussy revient y habiter pour soigner ses bronches en 1916 et 1917 et y termine sa sonate pour violon et piano.
En 1951, Marguerite est acquise par M. Marius Clemenceau, négociant en vins retraité ; une part du montant est en rente viagère au profit de Mme veuve Despax : cette rente va durer 30 ans ! En 1984, au décès de Marius Clemenceau, son fils unique Jean hérite de la villa.
En 2003, Marguerite devient la propriété de Dominique et Annick Chevallier qui s’attachent dès lors à sa rénovation.
(M. Boyé et M.C. Rouxel : Villas d’Arcachon Un siècle d’histoires, Geste-Editions, 2014).
Né au Tronquay (Eure) le 30 juillet 1738, Nicolas Brémontier, entré à l’Ecole des Ponts et Chaussées en 1759, débuta comme professeur de dessin à l’Ecole de l’Artillerie de Marine à Toulon. Après avoir réintégré les Ponts et Chaussées, il fut nommé sous-ingénieur à Bordeaux, puis ingénieur (1784) et s’installa à Cambes. Il s’occupa alors des voies de communication terrestres et fluviales, de l’assèchement des marais, des dunes littorales.
C’est ainsi qu’il entreprit dès 1787 l’ensemencement de dunes au Pilat et au Moulleau, avec la collaboration du Testerin Jean-Baptiste Peyjehan. Après son Mémoire sur les Dunes (Thermidor an V), Brémontier obtint l’intervention décisive des pouvoirs publics pour réaliser la fixation des dunes littorales. Les travaux reprirent en effet après la création de la Commission des Dunes (1801) et devaient se poursuivre jusqu’en 1865.
Membre du Musée, chevalier de la Légion d’Honneur, inspecteur général du corps impérial des Ponts et Chaussées, Brémontier mourut à Paris le 16 août 1809.
Villa Brémontier, 1 allée Brémontier
Cette villa, une des premières de la Compagnie du Midi, construite en 1863 d’après les plans de Paul Régnauld. C’est le plus prestigieux des chalets de location. Elle est bâtie en moellons aux joints apparents de couleur rouge. La tourelle a un toit hexagonal. Dès 1866 elle est agrandie et modifiée par les entrepreneurs Salesse et Le Thieur. C’est un chalet locatif, dit de type suisse, très recherché car il a une salle de billard. Il possède 9 chambres de maîtres, une de domestiques, un salon une salle à manger, une cuisine. C’est également le seul à avoir une écurie.
Cette villa a appartenu en 1878 à l’avocat Augustin Volcy de Mignot, adjoint de Deganne dans la commission municipale du 30 novembre 1870, qui la loue.
AA du 28 octobre 1879 : « Une fête charmante a été donnée au chalet Brémontier par Mme de Meck, à l’occasion de l’anniversaire de la naissance de sa fille, Melle Julie de Meck. Selon certaine coutume en usage dans l’aristocratie russe, les balcons, le vestibule aboutissant à l’appartement de la jeune personne que l’on fêtait, avaient été pendant la nuit garnis et décorés avec un goût parfait. De tous les côtés, les fleurs les plus belles avaient été répandues avec profusion et répandaient les plus agréables parfums.
Les montagnards Ocariens (…) ont donné pour la circonstance, dans le magnifique parc de la villa Brémontier deux concerts qui ont été vivement applaudis.
Le soir, à six heures, les jardins resplendissaient de mille feux aux couleurs variées qui, du Casino, présentaient un aspect féérique. Plusieurs pièces d’artifice tirées au milieu de feux de Bengale ont brillamment terminé cette fête de famille ».
La villa est ensuite à M. Lozes en 1889. Elle accueillit l’ingénieur parisien Francis Pothier (1879), Laid Mac-Gregor (1880, le consul du Paraguay Maximilien Winsweiler qui décède à Brémontier le 28 juin 1890, le futur académicien français, le comte Albert Vandal (octobre 1890 et août 1891, l’ancien lieutenant de hussards Harold Swinthinbank devenu éleveur de bovins à Denham Court (1893) et le maréchal Alexis de Rimsky-Korsakoff maréchal de noblesse à Saint-Pétersbourg (septembre 1894). Elle fut habitée par Charles Gounod.
En 1898, Gustave Alaux l’équipe d’une salle de bain et de six cabinets de toilette où est logé l’escalier d’accès aux pièces d’habitation. On l’identifie facilement grâce à sa tourelle.
Elle a appartenu à Mme Fock en 1903 puis à Herman Cruse (AC 1911). La loue-t-il ou la vend-il en janvier 1918 au capitaine Edmond Frédéric Cournet qui est devenu Arcachonnais après son mariage le 1er mars 111 avec la nièce du colonel Bujac ? Cournet meurt à Brémontier le 17 février 1924. Y habitent en 1929 Mme Cournet, présidente de la Mutualité maternelle, et le colonel Bujac président de la Société de secours mutuels de Sainte-Anne.
La villa est réquisitionnée par la ville le 19 septembre 1939. En octobre1942, lorsqu’affluent les réfugiés à Arcachon, la villa devient, comme Navarra, une annexe du lycée de Graigcrostan.
C’est devenu une copropriété.
Le Festin HS 2012 p. 52. et M. Boyé et M.C. Rouxel : Villas d’Arcachon Un siècle d’histoire, Geste-Editions, 2014.
Villa Graigcrostan, 2 allée Brémontier ou 6 allée Faust
En 1880, William Laird Mac Gregor achète la villa Hermosa à M. de Mouchy, la villa Eugénie et la dune voisine de sa maison pour faire construire l’année suivante une villa par un architecte de son pays. Il acquiert aussi le Mont des Rossignols derrière la villa Brémontier. (BSHAA n° 143)
De style néo-palladien, juxtaposition de deux bâtiments décalés l’un par rapport à l’autre d’une surface de 700 m2 habitables, elle est très mal conçue, n’a que des petites pièces dont aucune n’est rectangulaire. Il fait peindre la villa de couleurs orange et pistache à l’extérieur, et intérieurement de rose vif et bleu turquoise associés avec des toiles peintes. Il y habite alors en 1882 avec sa femme et ses quatre enfants.
Le décor intérieur typiquement anglais est en partie conservé. La cheminée figure les douze mois de l’année, les lambris et vitraux sont colorés aux armes des Mac Gregor. Personnage excentrique, il fait quotidiennement une promenade en voiture à cheval. Couvert de plusieurs plaids au départ, il les retire l’un après l’autre en des lieux précis où l’attend un valet chargé de ramener la couverture à la villa.
Après sa mort en 1891 la villa est gardée par ses descendants jusqu’en 1908. Mme Marie-Blanche Paillard-Ducléré qui en fait l’acquisition entreprend d’importantes réparations et augmentations. D’après les derniers travaux faits dans la villa, la plupart des balcons et colonnades ont été rajoutés en 1902 par les enfants de Laird Mac Gregor. Des modifications ont été faites par Mme Paillard-Ducléré, propriétaire en 1908. En novembre 1908 elle est la propriété de M. et Mme Gragnon qui résidaient à Saint-Christau.
En 1923 elle passe dans les mains de Mme Lucie Delchambre qui la revend en 1930 à Henry de la Moynerie. L’année suivante un projet de clinique chirurgicale d’Arcachon n’aboutit pas. (Phare d’Arcachon du 14 novembre 1931).
La villa inoccupée est réquisitionnée le 14 octobre 1939 au bénéfice du Lycée Michel Montaigne de Bordeaux pour y créer un « Lycée de Guerre ». Lors de l’afflux des réfugiés en 1940, Navarra et Brémontier deviennent des annexes.
Elle est acquise en 1943 par Mme Marie Peleu. Après la fin de la guerre la réquisition est maintenue jusqu’au 23 juin 1952 en attendant l’édification du futur Lycée Climatique de Grand Air. La villa souffre beaucoup pendant cette période et manque de travaux d’entretien.
En 1952 la villa est acquise par la SCI Dania-Graicrostan afin d’élargir les possibilités d’accueil de la villa Dania, allée Emile Pereire. Graigcrostan devient alors un établissement de soins accueillant des enfants malades nécessitant des réaménagements importants. La SCI Dania-Graicrostan construit une grande terrasse pour l’aération des enfants. Nouvelles modifications lorsque la villa devient en 1976 une copropriété (une conciergerie rajoutée). Elle a aujourd’hui 14 copropriétaires.
‘Graigcrostan’ est le lieu-dit d’une tenure Mac Gregor située sur la rive orientale du Loch Lomond et qui appartenait notamment à Rob Roy Mac Gregor, arrière-grand-père de la mère du constructeur.
(Voir M. Boyé et M.C. Rouxel : Villas d’Arcachon Un siècle d’histoire, Geste-Editions, 2014).
Villa Hygie, 3 allée Brémontier
Villa bâtie après 1930. Hygie est la déesse grecque de la santé.
Villa Glenstraë 4 allée Brémontier
Cette villa du type chalet C des plans de Gustave Alaux est construite en 1865 par l’entrepreneur Sarraute pour la Compagnie du Midi sous le nom de Eugénie. Elle appartient ensuite à la Société Immobilière. Elle possède 6 chambre de maîtres, deux de domestiques, un salon ; une salle à manger, une cuisine.
William Laird Mac Gregor, aristocrate écossais et vice-roi des Indes, achète la villa Eugénie en 1882 et la rebaptise Glenstraë. Il acquiert également la villa Hermosa.
Quand il habitera dans la nouvelle maison qu’il fait construire, il logera là son cocher.
Plus tard, c’est de là que partent les calèches dans lesquelles les femmes se changent pour aller à la plage. Dans les villas il n’y a pas d’écuries de prévues et les gens se déplacent donc en calèches de location.
La famille du général Hugues est ensuite propriétaire (AC 1911, 1922).
AA du 7 décembre 1924 : « Lundi vers trois heures, une détonation se faisait entendre dans la Ville d’Hiver. On avait crû à une explosion de gaz. Il n’en était rien. Le nouveau propriétaire de la villa Glenstraë, longtemps habitée par le général Hugues et ses fils, tous de vaillants officiers, avait trouvé dans une cheminée un engin qui lui paraissait douteux. La police prévenue fit appel au concours des aviateurs de Cazaux qui firent éclater cet obus très dangereux dans la forêt près du cimetière. On pense que le général ou un de ses fils avait rapporté ce souvenir du front mais ils auraient bien dû s’en débarrasser le jour de l’inventaire de la vente ».
Allée Velpeau
Chirurgien français né à Brèches (Indre-et-Loire, 1795) et décédé à Paris (1867), Alfred Velpeau enseigna l’anatomie, la pathologie et la clinique chirurgicales. Il fut élu à l’Académie des Sciences en 1843. Il ne vint vraisemblablement jamais à Arcachon.
Ce fut un de ses élèves, le professeur Moussous qui baptisa sa villa Velpeau pour rappeler les mérites de cet éminent praticien, alors que la description officielle de 1883 ne mentionne, en bordure de l’allée, que [les villas] Buffon, Léonie, Jasmin, Richelieu, Grétry, Glenstrae et Peyronnet ”.
Villa Sillery, allée Brémontier et 10 allée Velpeau
Villa construite en 1864 pour le compte de la Compagnie du Midi (chalet n° 6) par l’entreprise Thèze. Elle possède 4 chambres de maîtres, une de domestique, un salon, une salle à manger, une cuisine. Elle est en 1878 la propriété de M. Webber. Le chalet s’appelle encore Peyronnet lorsque le docteur Charles Sillery-Vale s’y installe en 1896 (AA du 04.10.1896) ; il l’agrandit ; il y décède à l’âge de 75 ans en mai 1939 (Phare du 12.05.1939)
Pierre-Henri-Albert de Laufs y meurt âgé de 20 ans (AA 28-01-1883).
Un bal y est donné pour la colonie anglaise de la ville d’Hiver en 1886 avec la Estudiantina Espagnole comme orchestre. On y danse des polkas, des mazurkas et des danses nationales anglaises. Selon l’usage anglais, à trois heures trente les festivités s’arrêtent. Le 28 janvier 1888, la villa Peyronnet passe du statut de maison de famille à celui d’hôtel (AA du 28.01.1888).
En mars1889, la fille de la Reine Victoria, la princesse Louise d’Angleterre, marquise de Lorne, y séjourne avec son époux et une suite de quelques personnes. Pour son anniversaire, l’Harmonie Arcachonnaise joue sous son balcon puis c’est le tour de l’Union Orphéonique. (BSHAA n° 71)
Peyronnet est un homme d’état né à Bordeaux en 1779, ministre de Charles X, signataire des Ordonnances qui causèrent la révolution de 1830, condamné à la détention perpétuelle, gracié en 1836, mort en 1854.
Nommée Royal Hôtel en 1896, elle a le statut de pension de famille.
Villa Franca, 7 allée Brémontier
Construite en 1864 par l’entrepreneur Thèze sur le plan de Paul Régnauld pour la Compagnie du Midi sous le nom de Franca,(chalet n° 4),elle s’appelle maintenant La Berrichonne. Elle possède quatre chambres de maîtres, une de domestique, un salon, une salle à manger, une cuisine.
En janvier 1877 Brolly Rochechouart y réside, note l’Avenir d’Arcachon du 28-01-1877. Elle fut à partir de 1878 la propriété d’Antoine Engrémy qui mourut le 12 janvier 1880, après avoir légué à la ville d’Arcachon 100 000 F « pour la construction d’un hospice ou de tout autre œuvre de bienfaisance ». En 1882 (AA 7-05-1882) elle appartient à M. Loze qui la restaure.
Sa première appellation évoque, par un jeu de mots, Villafranca di Verona, où eut lieu en 1859 l’entrevue de Napoléon III avec l’empereur d’Autriche et où furent signés les préliminaires qui mettaient fin à la guerre d’Italie.
Villa Yvonne, 2 allée du Bocage
En 1889 elle appartient à Albert Expert. Elle prend le nom de Souvenance après 1930.
Le docteur Léon Burger, un résistant, habite à Souvenance.
Villa Sylvabelle, 9 allée Brémontier
Pour l’Institut d’Architecture elle aurait été construite dans les années 1865-1870 et elle figure sur le plan Régnauld de 1886.
Pour d’autres elle aurait été construite en 1877 par Jules de Miramont et appartiendrait en 1877 à M. de Garagnon. (Et encore en 1882 AA 7-05-1882)
D’après les archives notariales elle date de 1872 et elle est citée en 1877.
Sont construites à l’identique : Monaco 4 rue du Dr Festal et Menton 5 place Brémontier. Elle est restaurée en 1993 par l’architecte Philippe Ducos.
Du 22 au 24 octobre 1882, Charles Gounod y séjourne avec sa femme Anna Zimmerman.
L’Avenir d’Arcachon du 3 février 1895 nous informe : « dimanche dernier, à la villa Sylvabelle, chez M. et Mme Canut, charmante après-midi tout intime où un acte de Verconsin, Après le bal, a été détaillé avec infiniment d’esprit, par Mademoiselle Canut et Mademoiselle Alavoine. Autre régal littéraire : des vers qui rappellent le purisme très classique de Heredia, ont été dits par leur auteur qui n’était autre que le maître de maison ».
Parmi les invités : MM. Comte de Lary-Latour, Revenaz, Ollié, Duprada, etc.
En 1923, la villa appartient à M. Chanteloup.
Villa remarquable par son balcon ajouré et son pignon à encorbellement.
Allée du Bocage
Faut-il y voir une allusion champêtre propre à ce secteur de la Ville d’Hiver dans les années 1860 avec ses laiteries, ses serres et son “ jardin potager ” ? Il semble plus précisément que le nom de l’allée est issu de la laiterie Le Bocage qui se trouve à son débouché sur l’allée des Dunes.
Villa Cécilia, 4 allée du Bocage
Construite en 1863 par la Compagnie du Midi d’après les plans du type chalet D de Gustave Alaux (entrepreneur Sarraute), sous le nom de Coecilia, en l’honneur de la fille d’Émile Pereire, épouse de l’ingénieur civil Charles Rhôné, élu conseiller général du canton de La Teste le 18 avril 1864 et conseiller municipal d’Arcachon (1865-1870). Elle possède 7 chambres de maîtres, une de domestique, un salon, une salle à manger, une cuisine.
Hôte en 1871 : Audiffred François Joseph
Il ne reste plus grand chose de sa forme d’origine.
C’était une villa « hygiéniste » destinée à la location avec un rez-de-chaussée donnant sur une galerie. Le « solarium » est construit sur un sous-sol surélevé afin de se dégager de l’humidité du sol. Le toit est large et à faible pente comme les maisons landaises. Cécile Rhôné offrit en 1860 à la paroisse Notre-Dame un tableau attribué à Murillo représentant les saintes Juste et Cécile.
Allée du Docteur-Alfred-Festal
Ancien interne des hôpitaux de Paris, médecin de la Place, le docteur Festal, né à Sainte-Foy-la-Grande le 6 mai 1858, se dépensa sans compter pendant la Grande Guerre : tout en exerçant dans les hôpitaux complémentaires n° 28 (Collège Saint-Elme) et 29 (Asile Hospitalier), il dirigeait le dépôt de soldats convalescents installé boulevard de l’Océan dans la villa Hyowawa (propriété de la Comtesse de Saint-Aldegonde) avec l’aide d’un interne d’origine polonaise M. Paradiestal ; ce qui ne l’empêcha pas, en avril 1917, de présenter au Théâtre Municipal deux conférences scientifiques sur l’alcoolisme.
Porté à la présidence de la société de gymnastique Tout pour la Patrie en février 1894, président fondateur le 9 janvier mars 1896 de l’Aviron Arcachonnais avec M. Alexandre Garcias, le docteur Festal fut un éphémère « membre de la municipalité arcachonnaise » (1900-1902).
« Praticien bienfaiteur de la station en raison de son activité scientifique dans le domaine du climatisme », le docteur Alfred-Louis Festal est décédé à Arcachon le 10 avril 1936.
Villa Trocadéro, 6 allée du Docteur-Alfred-Festal
Construite en 1864 par l’entrepreneur Thèze sur les plans de Paul Régnauld, sous le nom de Graciosa (île des Açores ou des Canaries ?), c’est un des premiers chalets locatifs de la Compagnie du Midi, de style chalet suisse avec un escalier en bois. Elle possède quatre chambres de maîtres, deux de domestiques, un salon, une salle à manger, une cuisine. Elle est photographiée par Terpereau.
En 1878 elle appartient à la Société Immobilière. Lorsque Alphonse XII est venu à Arcachon dans la villa Monaco faire la connaissance de Marie-Christine d’Autriche, sa suite habitait en partie à la villa voisine Trocadéro.
La villa appartient en 1889 à M. Marxen.
L’acquéreur, à la fin du 19e siècle (avant 1890) venant de Louisiane, lui donne le style de ce pays. La villa est agrandie par un bow-window rajouté en façade. La toiture en ardoises est devenue en tuiles. Un escalier en pierre remplace l’escalier de bois. Les balcons sont transformés, arrondis sur les côtés et les motifs de sculpture changent. La pointe de la toiture est en bois sculpté d’un travail particulièrement soigné. Les toitures qui ravancent protégeant les balcons donnent un équilibre à la maison. Le balcon presque circulaire s’arrête à la limite de l’agrandissement de la villa sur l’arrière de la maison. Par contre, à l’intérieur, la villa garde les plans de Régnauld et ce serait la seule.
La villa conserve un boulet de canon rapporté de la bataille espagnole de Trocadéro en 1823 où les troupes françaises du duc d’Angoulême, chargées de délivrer Ferdinand VII de l’insurrection libérale du général Diego l’aident par leur victoire à rétablir l’ordre. Ce boulet aurait pu être rapporté d’Espagne par un propriétaire espagnol qui aurait en même temps donné le nom de Trocadéro à la villa ? Un journaliste local conteste cette hypothèse et prétend que le nom Trocédéro fait référence au palais du Trocadéro édifié à Paris pour l’Exposition universelle de 1878.
Figure sur le « Plan général d’Arcachon » de 1866 sous le nom de Graciosa.
En 1893, alors que la maison est habitée par M. Petit-Laroche un incendie s’y déclare, heureusement sans conséquences graves.
Félix Breton en est propriétaire (AA du 23.08.1896) puis en 1903 c’est M. Podachevsky. C’était alors le lieu de rencontre de la Colonie russe d’Arcachon où des fêtes somptueuses avaient lieu régulièrement. La presse rapporte cette réception du lundi 12 janvier 1903 : C’est Noël russe à Arcachon avec la « brillante réception chez M. et Mme Podachewsky, villa Trocadéro, à l’occasion d’uon arbre de Noël somptueusement garni et brillamment illuminé par les soins de Melle Olga Zélénetsky, nièce du maître de la maison. Le petit Paul, en costume blanc de moujik, faisait les honneurs de l’arbre, à la grande joie de ses jeunes invités. Parmi les assistants… les personnalités marquantes de la colonie russe : M. et Mme de Zimmer, Mme la comtesse Zotof, Melle Sergougnina, Mme et Melle de Ripa de Rovoredo… » Dans les locataires citons M. de Saint-Clair (peut-être auteur du premier projet de jetée-promenade ?), les docteurs Azevedo et Bavay, le comte de La Taille des Essarts, le baron de La Bouillerie. (Voir Michel Boyé et M.C. Rouxel : Villas d’Arcachon Un siècle d’Histoires, Geste-Editions, 2015).
Pendant la guerre 1939-1945 elle est occupée par des officiers et par des soldats qui couchent dans le garage. Il n’y a pas eu de dégâts.
Lettre de G.A. Jory à la SHAA en août 2013 : « Marie Thérèse Claire Laetitia Moullé est morte de tuberculose le 19 janvier 1919 à la villa Trocadéro, quatre jours seulement avant son vingt-et-unième anniversaire.
Son décès fut déclaré à la Mairie d’Arcachon par son père, Ernest Moullé et sa tante Henriette Lemoine, domiciliés tous deux à ce moment-là à Arcachon, donc sûrement à la Villa Trocadéro. La mère de Marie-Thérèse et sa fille survivante âgée de 17 ans se trouvaient également sans doute à la villa Trocadéro : il est inconcevable qu’elles n’aient pas voulu accompagner Marie-Thérèse dans ses derniers moments.
Ernest Moullé avait été Préfet de la Somme de 1912 à 1918 lorsqu’il fut sévèrement blessé à son poste lors d’un bombardement allemand. Il réintégra ensuite la Cour des Comptes et en devint le Président de la Première Chambre.
Averti et prudent, il a sans doute demandé au Préfet de Bordeaux de l’époque s’il pouvait lui recommander une maison où serait bien soignée sa fille, d’où probablement le choix de la villa Trocadéro. Il avait déjà perdu une fille âgée de 15 ans.
Marie-Thérèse avait contracté la tuberculose en travaillant dans un hôpital militaire à Amiens pendant la guerre de 1914-1918.
Place Brémontier
Buste de Nicolas Brémontier, oeuvre du sculpteur Alexandre Léon.
Villa Monaco, 4 allée du Docteur-Alfred-Festal ou allée Necker
Bâtie par Jules de Miramont, en 1878 cette villa appartenait à M. Ducasse. Lors de sa construction elle est identique à Sylvabelle, 9 allée Brémontier et à Menton, 5 place Brémontier construites également par Jules de Miramont.
C’est là que réside Alphonse XII venu rencontrer l’archiduchesse d’Autriche, Marie-Christine de Hasbourg-Lorraine qui s’est installée près de là avec sa mère dans la villa Athéna.
Il est là sous le faux nom de marquis de Covadonga pour éloigner la presse. Il a 22 ans, il est veuf et la Cour porte encore le deuil de sa première femme, sa cousine Maria de Las Mercedes, fille du duc de Montpensier, décédée après six mois de mariage.
La première entrevue a lieu le 13 août 1879. L’événement attire un grand nombre de journalistes français et étrangers si bien que les fiançailles doivent être annoncées plus tôt que prévu.
Alphonse XII va voir sa fiancée à pied. Pour aller à la villa Bellegarde il passe par la place où se trouve le buste de Brémontier et lui trouve une ressemblance avec Louis XVI.
Il va à deux reprises passer l’après-midi avec sa fiancée et sa mère à la villa Péreire où il est reçu par Cécile Pereire, épouse de Charles Rhôné. (BSHAA n° 99 p. 76). L’année suivante, la reine-mère Isabelle II vint visiter les lieux où s’était rencontré le couple royal, et donc la villa « Monaco ».
Ils se marient et, six ans plus tard, Alphonse XII meurt laissant sa femme enceinte d’Alphonse XIII. Ce dernier reviendra à Arcachon en 1910 et en 1927 en pèlerinage sur les lieux où se sont connus ses parents.
La date de construction est inconnue mais on sait que la villa existe en 1878 grâce à la presse qui donne le nom de locataires comme Mme Brisson et M. Magon de la Giclaise. Au printemps 1880 la villa est habitée par Mme veuve Florian Ducasse, rentière née Cayrou. En 1882 le propriétaire désigné est Maurice Cayrou.
Entre 1882 et 1905 se succèdent à Monaco : Boulen, la baronne de Verthamon, la princesse Czartoryska, Séguinaud, le vicomte de Vibraye, Lepage, Féjeard, Audinet, Duprada, de Brawura, de Maupas, Calvin, Martelli, Hénon, Varella, M. de Sillac, secrétaire de la Légation de France à La Haye, Promis, Ameuilt, Mme Ricard, Mme Batardy, Gay Faure.
Cayrou cède la villa à M. Cambon, conseiller du Lot-et-Garonne qui la vend en 1905 au Cte ministre plénipotentiaire de Montevideo Jean Marie Guy Georges du Chaylard et à la Ctesse du Chaylard née Marie Christine Elia Limourniac de Sens. Le comte du Chaylard décède à « Monaco » en 1922, sa femme près de Tunis en 1923.
Leur fils Marie Félix Elie Guy du Chaylard, consul de France, officier de la Légion d’Honneur époux de Marie Antoinette Victorine Berthe Richert en hérite. Il y décède en 1955. Sa veuve épouse en secondes noces le marquis de Beaupoil de Saint Aulaire. Ils vivent ensemble dans la villa et elle y décède en 1967. N’ayant pas d’enfant, l’immeuble passe à des héritiers du Chaylard, Messieurs du Puy de Goyne et Mme de Becon de Larouzière de Montlosier. Mais son mari en garde l’usufruit et meurt dans la villa en 1974.
(M. Boyé et M.C. Rouxel : Villas d’Arcachon Un siècle d’histoires, Geste-Editions, 2014).
Villa Noémi, 2 allée du Docteur-Alfred-Festal
Construite en 1865 pour la Compagnie du Midi, elle est en 1878 propriété de la Société Immobilière. Assez modeste, quatre chambres de maîtres, deux de domestiques, un salon, une salle à manger, une cuisine. Appareil de briques, balcon fermé.
La comtesse Zotoff, qui y réside en 1904, (AA 6-3-1904) collecte des dons pour les blessés russes de la guerre contre les Japonais. (BSHAA n° 146 p. 35)
Noémi est un personnage biblique, belle-mère de Ruth qui épousa Booz.
Allée Émile Pereire
Jacob Emile Pereire, né à Bordeaux le 3 décembre 1800, s’installa à Paris dès ses études terminées en 1822. Proche des milieux saint-simoniens, oeuvrant dans le secteur bancaire, cet homme d’affaires avisé se consacra d’abord, avec l’aide des Rothschild, à la construction des premières lignes de chemin de fer (Paris-Saint-Germain en Laye, lignes de Lyon, du Nord, du Midi), avant de créer avec son frère Isaac une banque d’affaires, le Crédit mobilier (1852), ce qui le brouilla avec les Rothschild. Le nom d’Emile Pereire est associé à la transformation de Paris, à la spéculation qui agite le Second Empire, au contrôle de grandes entreprises françaises (par exemple, la Compagnie générale transatlantique) et étrangères. Soutenu par Napoléon III, député de la Gironde au Corps Législatif (1863-1869), il se retira de la vie politique après la liquidation du Crédit Mobilier (1867).
C’est Émile Pereire qui fut à l’origine de la création de la Ville d’Hiver ; il mourut à Paris le 6 janvier 1875.
Villa Meyerbeer, 30 allée Emile Pereire
Villa à colombages construite en 1864 pour le compte d’Emile Pereire. Elle s’appellera Guillara en 1864 et Meyerbeer en 1865. Elle possède huit chambres de maîtres, quatre de domestiques, un salon, une salle à manger, une cuisine, une salle de bain.
Hôte en 1871 : Jean Baptiste Guyot de Villeneuve Alex, directeur-fondateur du journal L’Europe monarchiste.
Lors d’un bal donné dans l’hôtel Continental en Forêt, on peut lire dans L’Avenir d’Arcachon du 5 février 1893 :
« Citons : Mme Fould en velours gros-vert et fourures, Comtesse de Gunbsbourg, toilette de velours noir avec col à la française amaranthe, Mme Thurneyssen, en velours noir, au corsage papillon de saphirs, rubis, opales, Mme la Baronne de Portal en point d’Alençon, bouquet de diamants et grosses perles, Mme Vignial en velours noir avec broche de roses-diamants (…). Du côté des habits noirs : MM . Baron de Portal, Vignial, Thurneyssen, Escarraguel, de Vergniol… ». Et le journal continue à propos de la même soirée : Au bal M. et Mme Vignial avaient invité une vingtaine de personnes à un souper assis qui a été donné à la villa Meyerbeer et servi avec le dernier luxe. Est-ce les grands crus de champagne, les truffes et les écrevisses qui donnèrent une recrudescence d’entrain ? Toujours est-il que la fête reprit de plus belle à Meyerbeer. La toute gracieuse Mme Vignial ainsi que MM. Ravenaz et Raphaël Excarraguel jouèrent des instantanés-charades ».
(Mémoire Sandra Massonnat)
Mise en vente début 1894 (AA du 04.03.1894) : « Villa Meyerbeer à vendre non meublée avec parc de 18.675 mètres carés, tout planté de pins, en bloc ou en détail ».
Juin 1895 : M. et Mme Paauvert annoncent la naissance de leur fille Adrienne dans cette villa.
1898 : Vte et Vtesse Stanislas Vignial (A du 15.05.1898) (AC 1911, 1922, 1928 et annuaire Arc 1929 et 1952) avec le nom de Meyerbeer. Hôte :William Chabanneau ? (AA du 17.02.1901)
Décembre 1901 : M. Vignial vient de faire bâtir dans les vastes terrains qui l’avoisinent une petite villa Verdurette.
Et L’AA du 11 août 1907 rapporte : « M. et Mme William Chabanneau attendus ces jours-ci à la villa Meyerbeer, viennent d’effectuer un beau et long voyage en automobile. Partis de Paris ils sont allés à Vienne en Autriche, passés en Suisse, rentrés en France par le Jura et Clermont-Ferrand ».
Autres hôtes: Marcotte de Quivière, la marquise de Montholon, le comte de La Taille, le comte de Rhortays (peut-être l’ancien préfet du Morbihan et de la Vendée, le vicomte Decazez, le comte de Ferré de Péroux (1910) et M.G. Chapon, directeur des imprimeries de La Petite Gironde, qui a placé son fils à l’école Saint-Elme.
Dans les années 1950 ils vendent à Jeanne Prou, gérante d’immeuble à Paris.
En 1969 elle cède Meyerbeer en rente viagère à la SCI La Lavandière et meurt en 1986.
Une pension de famille est connue sous le nom de La Lavandière. En 1970 annonce dans Le Journal d’Arcachon pour la location de chambres meublées avec possibilité de faire ses repas.
En 1991 la SCI La Lavandière partage la propriété en deux immeubles, l’un 1 rue du Dr Festal, l’autre 30 allée Emile Pereire.
1991 : Peter Mattey, marchand de biens anglais, achète le 30 allée Emile Pereire. En 1995, lui et sa femme créent la SCI Meyerbeer.
2009 : M. et Mme Jean-Pierre Papin (le footballeur international) deviennent propriétaires.
La maison qui était en pierre décorées de briquettes vient d’être rénovée par M. Champagnat. Elle a maintenant sa pierre, qui est très belle, mise à nu. Des colombages peints en blanc la décorent. Elle a retrouvé son perron en bois sculpté.
Le bâtiment de droite, avec une véranda au rez-de-chaussée, s’élève sur un étage supplémentaire à celui de gauche. Sur celui de gauche donne le perron d’entrée. Sur l’extrême gauche, une autre véranda prolonge le rez-de-chaussée.
(M. Boyé et M.C. Rouxel : Villas d’Arcachon Un siècle d’histoire, Geste-Editions, 2014).
Fondateur de la stéréochimie et de la microbiologie, savant à la gloire universelle, Louis Pasteur est né à Dole le 27 décembre 1822. Rendu célèbre par un mémoire de cristallographie (1847), ayant mis au point la pasteurisation et préconisé la méthode de l’asepsie, il allait mériter le titre de bienfaiteur de l’humanité avec ses recherches sur les maladies contagieuses et la mise au point de vaccins préventifs, notamment celui contre la rage (1885). L’Institut Pasteur, inauguré en 1888, devait permettre à ses collaborateurs et à ses élèves de suivre ses traces et de multiplier les découvertes.
La France fit à Louis Pasteur, membre de l’Académie française depuis 1881, décédé le 28 septembre 1895 à Villeneuve-l’Etang, des funérailles nationales.
Trois ans avant sa mort, Louis Pasteur aurait séjourné à Arcachon pendant l’été 1892, villa l’Alma (Avenir d’Arcachon du 12 juin 1892)
Villa Montesquieu, 23 allée Pasteur et allée Émile-Pereire
Bâtie en brique et bois en 1864 pour la Compagnie du Midi par l’entrepreneur Thèze sur les plans de Paul Régnauld. Elle possède trois chambres de maîtres, deux de domestiques , un salon, une salle à manger, une cuisine. Fin 19e, déplacement de la façade.
Elle appartient en 1878 à Antoine Engremy, en 1911 à Mme Alcine Tournant (qui y décède en décembre 1911 puis à Mme Magniant (qui y décède en janvier 1913 âge de 94 ans) et au Docteur Henri Michel en 1954. Il y reçoit sa clientèle en 1927.
Avec cette villa la Compagnie du Midi mit ainsi à l’honneur l’auteur « De l’esprit des Lois », Charles de Secondat, baron de Labrède et de Montesquieu (1689-1755).
Villa Myriam, 21 allée Pasteur
Construite en 1888, elle appartient en 1889 à M. Demérens (ou Demérans) qui la revend en 1895 à un bordelais, et en 1912 à M. Reverdy.
C’est une villa mauresque qui a conservé ses fenêtres à arc outrepassé et où sont gravés le croissant et l’étoile, images de l’islam. On est à la période de conquête colonialiste.
Myriam, en arabe veut dire Marie.
Villa Condé, 24 allée Pasteur
Réalisée pour la Compagnie du Midi par l’entrepreneur Bris sur les plans de Régnauld en 1864 sous le nom de Columba, elle est rebaptisée Condé en 1865. En 1878 elle est la propriété de la Société Immobilière puis de Mme de Montour en 1889.
Le Docteur Lehman l’habite en 1927.
Elle a été transformée par l’adjonction d’un avant-corps avec escalier et balcon en ciment (façade sur l’allée Peyrera).
À l’évidence, la Compagnie du Midi a voulu rendre hommage au « grand » Condé : Louis II de Bourbon, prince de Condé (1621–1686 ), qui s’illustra par ses victoires de Rocroi, de Fribourg, de Nordlingen et de Lens, avant de prendre part aux troubles de la Fronde.
Villa Newton, 11 allée Pasteur.
Elle figure sur le plan de 1864 sous le nom provisoire de Laetitia et elle devient Newton sur le plan de 1865. Elle appartenait à la Compagnie du Midi et comprenait quatre chambres de maîtres, une de domestiques, un salon, une salle à manger, une cuisine. C’est là qu’habite Paul Béro un des premiers gestionnaires du Casino Mauresque. (Michel Boyé : Le Casino Mauresque, Casino Maudit 1863-1977).
Cette villa de location est acquise en 1878 par la Société Immobilière. En 1889 elle appartient à Mme Graffon. A Clion en 1933 (Phare du 29.09.1933). C’est aujourd’hui Montfleury et elle appartint à la famille Keller.
La Compagnie du Midi rendit ainsi hommage à l’illustre mathématicien, physicien, astronome et philosophe anglais Isaac Newton (1642-1727).
On peut penser que la villa met à l’honneur le comédien de l’Hôtel de Bourgogne Zacharie Jacob, dit Montfleury (1600-1667), qu’Edmond Rostand mit en scène dans son « Cyrano de Bergerac » (1897).
Les rapporteurs de 1883 livrent les raisons de leur choix : “ le mot Peymaou signifie le Pic majeur, pic culminant. Le Peymaou en effet (aujourd’hui Mont des Rossignols) est la dune la plus élevée de la forêt d’Arcachon. Elle abrite de sa large base une grande partie des villas de ce grand sanatorium que constitue notre station hivernale ”. Ce qui serait inexact !
Villa L’Aiglon, 5 allée Peymaou
Villa construite en 1901 pour Mme Colomès par l’architecte Gabriel Fargeaudoux et l’entrepreneur Blavy. Petite arcachonnaise.
Selon toute vraisemblance, cette villa fait référence au drame en vers d’Edmond Rostand, qui fut créé en 1900 et dont le héros est le duc de Reichstadt, le fils de Napoléon 1er.
Villa Sully, 5 allée Sully
Bâtie en 1865 pour le compte d’Emile Pereire, elle appartient en 1889 à M. Chartier puis à Colot (ou Collot) en 1893 (AA du 10.12.1893) et encore en 1924 (Annuaire Delmas)
Gilbert des Voisins et sa femme Louise de Heredia la louent pour les années 1924 et 1925. C’est une importante bâtisse avec ses balcons en bois ajourés et ses quatre loggias.
C’est lors de ses pérégrinations sur Arcachon, visitant sa mère qui avait en 1927 loué cette villa pour trois ans, que Roland Lécavelé dit Dorgelès rencontra Madeleine, en traitement sur le bassin, qu’il épousa au décès de sa compagne (Phare d’Arcachon du 29 mai 1927). Il avait fréquenté les Beaux-Arts et fait du journalisme avant de s’engager lors de la première guerre mondiale. Drapé dans une grande cape, il errait dans la forêt tranquille et silencieuse. A Arcachon, de son propre aveu, il rêva de livres à écrire et ne fit rien. L’avenue qui longe le lycée porte son nom. (Voir aussi BSHAA n) 149 p. 20)
En 1929 la maison est habitée par M. Hériard-Dubreuil.
À l’initiative d’Émile Pereire, la villa rend hommage au ministre Maximilien de Béthune, baron de Rosny, duc de Sully (1559-1641).
Villa Bacon, 3 allée Sully
Bâtie en 1864 sous le nom de Pâquerette pour le compte de la société immobilière d’Émile Péreire « Le Domaine d’Arcachon », c’est une des premières pensions de famille d’Arcachon (on disait aussi « Boarding-house » par anglomanie) qui prend dès 1865 le nom de Bacon. Elle appartient en 1889 à M. Duclou. Des agrandissements sont réalisés par Ormières en 1911 et 1914.
L’AA du 26-01-13 raconte : « Le 2 et 5 janvier charmantes réceptions musicales à la villa Bacon chez M. et Mme Houding, où l’on a apprécié les beaux talents de Mme Bouyer, Melle Alaux comme cantatrices, Miss Radcliff pianiste, M. Leyman violoniste ».
- Houlding y vit encore en 1929. Devenue copropriété, Maître Ribet en a été un copropriétaire dans les années 1970.
Bacon était chancelier d’Angleterre et célèbre philosophe. Il fut le créateur de la méthode expérimentale, adversaire de la scolastique dans son Novum Organum. Né en 1561, il meurt en 1626.
Elle eut pour hôte en 1871 Charton Edouard.
Doit son nom à la villa Alexandre-Dumas, dessinée par l’architecte Jules de Miramont pour le compte de Daniel Iffla-Osiris et construite, à partir de juillet 1895, par l’entrepreneur Pierre Blavy. Si l’on suit L’Avenir d’Arcachon du 27 septembre 1896, Osiris, qui résidait alors dans sa villa Léonie, entendait rendre hommage simultanément au père et au fils ; en effet, la façade de la toute nouvelle villa était décorée par les bustes des deux Dumas, dus au ciseau de Carpeaux et par une réplique de La Liberté éclairant le Monde de Bartholdi, trois éléments de décoration aujourd’hui disparus.
Alexandre Davy de la Pailleterie alias Alexandre Dumas père aurait pu être cependant honoré : il passa quelques heures à Arcachon en 1865, le temps pour lui de déjeuner, selon toute vraisemblance copieusement, au Buffet Chinois, “ une des curiosités architecturales du temps ”, si l’on en croit le journaliste F. Dubarreau : “ L’intérieur est d’une incomparable richesse. La table d’hôte étend sa ligne somptueuse de cristaux et de porcelaines sous des lambris cartouchés d’or et de peintures superbes…
Villa Palissy, 11 allée Alexandre-Dumas
Mentionnée pour la première fois en 1883, elle appartient à M. Lehman en 1889, à M. Boffinton (AC 1895), à Mme de Jeffrier (AC 1911). Elle a pris après 1930 le nom La Perrière.
Le docteur et Mme Jean Taisne y habitent dans les années 1950.
Hommage était ainsi rendu au potier émailleur, écrivain et savant Bernard Palissy (vers 1510-1589).
Villa Velleda, 9 allée Alexandre-Dumas
Construite en 1883, elle appartient en 1889 à M. Roche. L’Avenir d’Arcachon annonce début janvier 1907 que la baronne d’Oullembourg vient de l’acquérir.
Dans l’AC de 1911 et de 1922 elle est au nom de la baronne d’Oullembourg et c’est à elle que Pierre Louÿs la loue en août et septembre 1911 pour lui et sa femme Louise de Heredia qui est malade des poumons. Ils viennent de quitter l’hôtel Régina dont ils n’ont pas été contents. Pierre Louÿs décrit ainsi la villa à son frère :
« C’est une villa fraîche, et très bien, je vous assure. En plein Nord, avec une vue magnifique sur le Bassin… Petit parc en pente, très joli, très bien entretenu, avec tennis, kiosque, quatre ronds-points, bancs japonais rouges, etc.. Plusieurs galeries, terrasse, grande véranda-salon vitrée, grand salon, grande salle à manger, 6 chambres de maître, 6 cabinets de toilette, salle de bains. Sous-sol de cuisines, monte-plats, vaste antichambre, becs renversés partout, téléphone, etc.. je n’ajoute pas ; chauffage central… La villa est pleine de crucifix et de Vierges Marie… Quoi qu’il en soit, la villa est d’une propreté immaculée ; on y est très bien ; sa vue est splendide, Louise est ravie, moi aussi ; plus de crapaud chanteur, plus de moustiques. Nous ne pouvions rien désirer de mieux. »
Propriétaire en 1924 : Gallos.
La villa fait référence à la druidesse bructère dont Chateaubriand fit l’un des personnages de ses « Martyrs », sinon à l’œuvre lyrique du compositeur Charles Le Nepveu (1840-1910) .
Villa Mozart, 5 allée Alexandre-Dumas
Cette villa de 1864 figure sous le nom de Mirabelle sur le plan du 16 janvier 1865. Elle est nommée Mozart sur le plan du 15 avril 1865 et appartient à Émile Pereire. Située sur un promontoire à gauche de la Villa Montretout, son terrain descendait jusqu’au cours Desbiey.
« Un incendie s’étant déclaré à Arcachon dans la ville d’hiver, le 15 avril 1877, les élèves du navire-école « Saint-Elme » participèrent avec efficacité aux secours, en particulier pour protéger la villa Mozart et la forêt à proximité ». (Le premier navire-école Une Ecole centrale maritime commerciale – L’école Saint-Elme d’Arcachon (1872-1880) de Jacques Traizet en 1977).
C’était une des villas locatives d’Émile Pereire. En 1878 elle est acquise par M. Geneste et en 1889 par M. Durègne. Elle est différente du bâtiment d’origine, qui n’avait pas les bois découpés, rajoutés vers 1900. Cécile Durègne de Launaguet y naît le 5 août 1906, fille d’Émile baron Durègne de Lauraguet et de Hélène de Joinville.
En bas de cette villa, la villa Boëly appartient aussi à M. Durègne.
Émile Pereire rendait ainsi hommage à l’illustre compositeur autrichien Wolfgang-Amadeus Mozart (1756-1791).
Villa Montretout, 3 allée Alexandre-Dumas
Le nom entend évoquer le souvenir d’une « propriété de Pereire en région parisienne et d’un fameux tunnel ferroviaire près de Versailles ».
Construite sur les plans de Paul Régnauld pour Émile Pereire, c’est une des premières pensions de famille qui possède une salle où on peut prendre des bains d’eau de mer. D’après le Guide pratique de l’Etranger à Arcachon, F. Dubarreau, Août 1864, elle possède 15 chambres de maîtres, une de domestiques, un salon, une salle à manger, une cuisine, une salle de bain. Paul Régnauld, neveu d’Emile Pereire y prend pension pendant ses chantiers puis l’acquiert.
Eugène Wintzweiller, jeune compositeur et premier Grand Prix de Rome en 1868 y meurt de la tuberculose le 7 novembre 1870.
Cette villa hébergea en 1871 l’avocat Anatole de Jouy. En 1879 le Dr Sproule y donne ses consultations.
Au début des années 1870 Montretout n’apparaît plus dans le Domaine d’Arcachon. Paul Régnauld, neveu d’Émile Pereire qui y prit pension pendant ses chantiers l’a-t-il déjà acquise ? A sa mort en 1879, sa veuve en devient propriétaire mais on ne sait jusqu’à quelle date la famille la garda.
En 1888 le Vte de Courcy (AA du 21.06.1896) y habite. Jacques Clemens dans Souvenirs de Forêt La Teste-Arcachon (p. 54) raconte que la chasse à courre au chevreuil traditionnelle en forêt de La Teste qui cessait faute de gibier a été transformée en chasse à courre au renard et au sanglier et vraiment organisée à partir de 1888 par le vicomte de Courcy qui habitait à la villa Montretout.
Montretout fait partie des pensions de famille fréquentées par une riche clientèle. Elle est fréquentée notamment par Adalbert de Talleyrant-Périgord (1837-1915), duc de Montmenrency, dont l’épouse née Carmen Ida Maria Aguado y meurt à l’âge de 33 ans een 1880. En mai 1892 séjour du duc et de la duchesse d’Harcourt ; pendant l’hiver 1894-1895 c’est Arthur Escarraguel vice-consul d’Espagne ; de mai à août 1895 Mme de Laroche Tolay, début 1896 le baron Pierre Séguier et son épouse née Isabelle de Kerrets ; l’été 1906 l’industriel bordelais Marc Blanchy ; en décembre 1906, le marquis de Nattes..
À la veille de la guerre de 1914 la villa appartient au vicomte et à la vicomtesse Paul de Curel, propriétaires également de la villa Saint-Louis. Pendant la guerre de 1914-1918 le vicomte de Curel (1860-1932) est administrateur de l’Ouvroir des sœurs de Saint-Vincent de Paul (hôpital auxiliaire n° 13 du 15 août 1914 au 31 décembre 1916), tandis que son épouse née Brigitte de Pechpeyrou-Comminges de Guitaut (1869-1944), et sa fille figurent au nombre des « dames infirmières ».
Lataste y habite en 1929.
Cette villa domine la ville et le Bassin à 28 mètres d’altitude. Elle est située sur un promontoire et son terrain s’étend jusqu’au Cours Desbiey. Les élégantes formes gothiques sont à remarquer. « L’avant-toit était imité du porche de Reims ». (Danielle Larcher TER pour la maîtrise d’histoire 1971)
Les Vivie de Régie y habitent les années avant la guerre de 1939. (M. Boyé et M.C. Rouxel : Villas d’Arcachon Un siècle d’histoires, Geste-Editions, 2014).
Villa La Vigie, 1 allée Alexandre-Dumas
Construite en 1883, elle appartient à M. Guillou, au comte de Canclaux en 1895 (AC).
Incendie en 1895 (AA 27-1-1895).
Elle s’appelle Daniel-Émile avant 1896.
Le marquis et la marquise de Fontenilles y séjournent en janvier 1907 nous dit l’AA.
Observatoire Sainte-Cécile
Villa Les Fougères, 5 allée Pasteur
Achetée le 9 septembre 1882 par monsieur Guilhou à La Société Pereire. Construite en 1883 elle est mise à la location. Le prince Serge Swiatopolk Czetwertinski y séjourne trois mois en 1886 (AA 7-02-1886) avant d’aller séjourner en face à La Vigie (alors appelée Daniel-Émile).
En 1894 elle est achetée par Philippe Lauzun, érudit et écrivain français né le 21 janvier 1847 à Agen (Lot-et-Garonne), mort le 21 avril 1920 à Valence-sur-Baïse (Gers). En 1903 il la vent à Monsieur Goetze.
En 1924 elle est vendue aux enchères lors d’une adjudication au Raincy (93) et de 1924 à 1945 elle appartient à Madame de Lage de Lombrière.
En 1945 la partie sud de la maison est surélevée pour créer des chambres supplémentaires et une fenêtre en trompe l’œil est créée sur la façade ouest au-dessus de la cheminée bordelaise (le volet se manœuvre avec une manivelle actionnant une vis sans fin).
Achetée en 1946 par Monsieur Lejeune (viticulteur à Cadillac) elle reste dans cette famille jusqu’en 2010.
Dans ce chalet élevé sur un terrain de1055 m2 les volets sont ornés d’une branche de pin ajourée, une des rares maisons à avoir gardé ses volets d’origine.
La maison a été rénovée en 2011 avec sur la façade sud l’adjonction d’une véranda s’intégrant parfaitement dans le style de l’époque. À l’intérieur elle garde les parquets d’origine en chêne (chevrons point de Hongrie de 20 cm), et les carreaux de ciment de l’entrée sont ceux que l’on retrouve à la villa Saint Victor et dans le chœur de l’église de Saint Ferdinand.
Villa Alexandre Dumas, 7 allée Pasteur
C’est une somptueuse résidence de style italianisant réalisée par Jules de Miramont et l’entrepreneur Blavy sur un terrain de 2 210 m2 acheté par Daniel Iffla Osiris à Emile Pereire fils, gérant de la Sociéré Pereire, la veille de Noël 1882. Il ne fera cependant construire la villa qu’en juillet 1895. (AA du 25.07.1895) (Voir SHAA n° 113).
Si elle porte bien dès le début le nom d’Alexandre Dumas, on est pour autant certain que celui-ci n’y a jamais habité. Il est venu seulement une fois à Arcachon en 1865 et a déjeuné au Buffet Chinois, alors que la maison n’existait pas encore. C’est par contre en l’honneur d’Alexandre Dumas fils, décédé en novembre 1895, qu’Osiris nomma cette villa qu’il venait de faire construire. Il voulut cependant aussi honorer le père puisque leurs deux bustes sculptés par Carpeaux la décoraient à l’origine.
Cette villa construite fin 19e siècle n’a plus du tout le style des « chalets » construits à l’origine d’Arcachon. Il s’agit plutôt d’une maison prévue pour recevoir et montrer des œuvres d’art. A l’étage les trois arcades, non occluses à l’époque, formaient une galerie où étaient exposées, entre autres sans doute, des sculptures. Le belvédère à l’italienne, non fermé à l’origine, permet d’avoir vue sur la mer.
Daniel Ifla-Osiris songe tout d’abord à faire de la villa une grande bibliothèque pour la ville d’Arcachon et dans ce but il fait faire un grand salon qui pourra ainsi éventuellement devenir la salle de lecture. Et il fait graver sur chaque pierre du porche le nom d’un écrivain, poète, ou musicien. Au-dessus du porche, à la place d’honneur dans un cartouche, le nom de Victor Hugo est encadré à gauche par celui d’Alphonse de Lamartine et à droite par celui d’Alfred de Musset. Les bustes d’Alexandre Dumas, père et fils, dus à Jean-Baptiste Carpeaux, occupaient les deux niches en façade Sud. Sur la rampe du balcon principal était placée une petite reproduction de la statue de Bartholdi « La liberté éclairant le monde ». Au premier étage devant la galerie siégeait la statue d’un petit pâtre assis et appuyé sur son bâton.
Le tympan au dessus de la porte d’entrée est orné, aujourd’hui encore, d’une copie de la tête de la « République entraînant les volontaires » ( Départ des Volontaires de 1792, le haut-relief de François Rude qui décore l’Arc de Triomphe de l’Etoile).
Plus tard, en 1896, Daniel Ifla-Osiris se propose de céder la villa à une fondation destinée à accueillir dix membres de l’Institut et pour cela envisage de rebaptiser sa villa Villa des Grands Hommes, nom qu’en fin de compte elle ne portera jamais. Puis il change encore d’avis et la lègue à l’Institut Pasteur. (Voir BSHAA n° 113,115 et 116).
En 1911, la villa Alexandre-Dumas accueillit Louise de Heredia, fille du poète José-Maria de Heredia.
En 1924, Alexandre Dumas est la propriété de M. Blanc, ancien préfet (AA 14-12-1924).
Après la Seconde Guerre mondiale, partiellement mise en location, elle appartient à Mme Marie Pinkham-Lagauzère, et est habitée par son père, négociant en matériaux de construction, M. Jean Georges Lagauzère (Gujan-Mestras 1893- ?), conseiller municipal d’Arcachon du 13 avril 1930 au 25 février 1938 et président-fondateur en 1953 d’Arcachon Littoral (rugby à 15).
(Voir Michel Boyé et M.C. Rouxel : Villas d’Arcachon Un siècle d’Histoires, Geste-Editions, 2015). Voir aussi Le Festin HS 2012.
Daniel Iffla Osiris (1825-1907), mécène bordelais, israélite ami des frères Pereire, fait sa fortune, qui semble énorme, dans la banque et la Bourse. Sa femme, catholique, meurt jeune ainsi que ses deux enfants. Il finance de nombreuses actions philanthropiques et notamment le bateau-soupe à Bordeaux.
À Arcachon, et en dehors des vues de la Mairie, il fait construire la synagogue Osiris, avenue Gambetta, et la villa Alexandre Dumas. Il possède six autres villas : Betsy Fergusson, Emma (du nom de sa nièce qui épousa en secondes noces Claude Debussy), Laure-Raoul, Nelly (du nom de son épouse), avenue Gambetta, et Désir et Urbino et Léonie Osiris, 197 et 199 boulevard de la Plage. ( Il a aussi donné le terrain pour construire l’école qui portera son nom, Cours Tartas).
Il déshéritera ses nièces en raison de leur conduite scandaleuse. Emma Moyses, épouse Bardac, quitte son mari pour vivre avec Debussy qu’elle épousera. L’autre, Charlotte Lysès, est la première femme de Sacha Guitry puis elle mène la vie d’une actrice légère.(Voir BSHAA n° 115 et 116) et AA du 20.02.1910 (villas d’Osiris).
Villa Lagarde, 12 allée Pasteur
Voir Le Festin HS 2012. Bâtie en 1952 par l’architecte bordelais Yves Salier (1918-2013) formé dans l’atelier de Claude Ferret, pour le Docteur Jean Lagarde sur un terrain en forte pente.
« Elle se compose de deux ailes bâties sur les flancs de la dune, selon un plan en L. Elles sont surélevées par endroit par des pilotis qui laissent ainsi filer le terrain sous les bâtiments. Une cage d’escalier sert d’élément d’articulation. Chaque bloc a sa fonction : l’aile est abrite les deux niveaux de chambres, l’aile nord accueille le séjour-salon prolongé par une terrasse qui, portée par de fins poteaux s’avance sur la pente du terrain, lui-même parcouru par les différents paliers d’un jardin pittoresque… La faible pente des toitures à un seul versant est une anticipation du toit-terrasse. »
« Les références à l’œuvre de Le Corbusier sont visibles : lignes pures, béton peint en blanc, percement des baies, pilotis, panneaux colorés aujourd’hui repeints ». (Bertrand Charneau)
Peinte en jaune et bleue à l’origine, elle était baptisée La Veyrolle et à été repeinte en blanc en1989.
Passerelle Saint-Paul.