Ville d’Hiver Arcachon – n° 3 – Cap à l’est

Imprimer cet article Imprimer cet article

Le circuit est représenté sur un fond de plan qui date des années 1930

Avec des textes de Marie-Christine Rouvel et Michel Boyé pour enrichir cette promenade.

Départ de la place Turenne.

 

Sommaire

Place Turenne

Allée Rebsomen

Avenue Victor-Hugo (1)

Avenue Gambetta

Synagogue

Avenue Victor-Hugo (2)

Avenue José-Maria-de-Heredia

Allée Sémiramis

Allée Corrigan

Avenue Victor-Hugo (3)

Allée Turenne

 

Allée Turenne

Cette allée doit son nom à une villa construite en 1864 et ainsi baptisée pour rendre hommage à un glorieux maréchal de France.

Henri de La Tour d’Auvergne, vicomte de Turenne (Sedan, 1611-Sasbach, 1675) entra au service de la France et s’illustra pendant la Guerre de Trente ans en Flandre, sur le Rhin et en Italie et permit par ses victoires la conclusion des traités de Westphalie (1648). Un temps aux côtés des Frondeurs, il rallia la cause royale et ses succès contre les Espagnols (Arras, 1654 et les Dunes, 1685) aboutirent au traité des Pyrénées (1659) et lui valurent d’être nommé maréchal général en 1660. Il prépara les plans de la guerre de Dévolution et enleva la Flandre à l’Espagne (1667) ; son rôle dans la guerre de Hollande fut déterminant, notamment par sa conquête de l’Alsace en plein hiver (1675).

 

Villa Francillon, 5 place Turenne

Bâtie en 1889 par Jean Arnaudin pour l’ingénieur Félix Defruides qui décède en 1892. C’est un exemple type de l’architecture classique du 17e siècle.

La villa évoque la comédie en trois actes d’Alexandre Dumas fils, créée en 1877 ou le nom d’une des dernières comédies d’Augier qui eut un grand succès au Théâtre français (AA 3-06-1893.

Transformée en maison de familles en 1899 (AA du 29.01.1899)

Figure sur le plan A.J. Ducos de 1889.

 

Villa Castellamare, 4 place Turenne

Villa bâtie peu avant 1930 dans le style classique. Elle porte le nom de son propriétaire.

D’octobre 1930 à avril 1931 le peintre Bonnard la loue et s’y installe avec Marthe Boursin, sa muse compagne de toujours, et y peint une de ses œuvres majeures : « La salle à manger sur le jardin », appelée aussi la « Salle du petit déjeuner » (Voir Le Bassin d’Arcachon de F. & F. Cottin p.197.) Bonnard y montre dans toute sa luxuriance un jardin de la Ville d’Hiver. Ce tableau est conservé au Museum of Modern Art de New York. Une autre vue du jardin depuis la fenêtre de la villa Castellamare se trouve au Musée national de Bucarest. Il peint aussi pendant ce séjour “La Marine au bateau noir“, une vue plongeante depuis la dune du Pilat.

 

Allée André Rebsomen

Né à Blois le 30 janvier 1870, André Rebsomen, licencié en droit, fut lauréat de l’Académie de Bordeaux en 1913 pour son livre La Garonne et ses affluents de la rive gauche de La Réole à Bordeaux, préfacé par Camille Jullian* ; historien local, vice-président honoraire de la Société scientifique d’Arcachon, il s’est spécialisé dans l’histoire d’Arcachon et du Pays de Buch. Ses articles, ouvrages, cartes et plans, tout comme ses communications dans les Congrès annuels des Sociétés savantes, constituent une bibliographie des plus importantes d’où se détachent Arcachon et ses environs pendant la Guerre, Notre-Dame d’Arcachon et La vieille marine du Bassin d’Arcachon (1725-1815). Chevalier de l’Ordre pontifical de St-Grégoire-le-Grand (1895).

Cet historien local, érudit et passionné, fit don à la Bibliothèque Municipale d’Arcachon de 24 volumes de notes manuscrites et de livres sur Arcachon qui furent remis, après sa mort survenue en novembre 1963, par sa fille Mme Garros.

 

Villa Teresa  (ou Theresa) 4 allée Rebsomen

Construite vers 1882 sur un terrain de 8 000 m2, elle appartient en 1889 à M. Lewis. Elle est de style dit hispano-mauresque. Elle est en pierre de terre cuite alternée avec de la pierre calcaire. À l’intérieur, magnifique cage d’escalier, céramiques décoratives avec scènes aquatiques, plafonds d’escalier peints et fresques dans le salon.

La villa porte le nom d’une chanteuse également célèbre dans le genre comique et sentimental (AA 11-06-1893).

En 1887 Léopold Escarraguel habite la villa Sémiramis. Il est conseiller municipal dans la municipalité Méran 1886-1888 et lorsque celui-ci démissionne car il est nommé à Paris, il ne fait plus partie de la municipalité Ormières.

En août 1889 le romancier Juan Sky y séjourne (Je vous écris du Bassin d’Arcachon par Jean-Claude Garnung).

Elle figure sur le plan A.J. Ducos de 1889.

Puis elle est acquise en 1892 par l’entrepreneur Blavy (190 000 F), elle lui servit de vitrine à la présentation des capacités architecturales des constructeurs locaux. « M. et Mme Blavy recevaient beaucoup. Un soir de réception, à la fin du repas les convives quittèrent la table et se dirigèrent vers le salon. C’est à ce moment-là que la foudre pénétra dans la salle à manger par la cheminée pour faire le tour de la table cerclée de métal et repartir par là où elle était entrée ! » (Mémoire de Sandra Massonnat)

En 1907 le peintre anversois Jean Georges, réalise “Une Flore aux roses”, ” L’Aurore répandant des fleurs, “La musique et la Poésie offrant à l’inspiration une couronne de lauriers” et “L’Extase intellectuelle sous le charme de la musique et de la  poésie”.

Pierre Blavy y est domicilié lorsqu’il fait immatriculer une Mors S le 8 mai 1914.

5 décembre 1914 : “Sa Majesté Abd-El-Aziz reçoit dans les somptueux salons de la villa Teresa, mis à sa disposition par M. Blavy. L’ancien empereur du Maroc, noblement drapé dans son burnous neigeux, ayant à ses côtés M. Rais, consul général de France et l’explorateur Etienne Richet, accueille avec un affable sourire les nombreux invités qui viennent lui offrir leurs respecteux hommages”…

À l’automne 1915, le peintre Paul Leroy installé à la villa Joséphine peint le Portrait de Madame Blavy.

Moulay Youssouf y prit une collation en 1926. Son fils Mohammed Ibn Youssef devint sultan du Maroc en 1928.

En octobre 1928, Pierre Blavy décède sans héritier ; la villa est-elle louée, vendue ? On ne sait.

Mise en vente en 1939 (adjudication le 17 juillet) [Phare du 23.06.1939)  “belle maison d’habitation meublée, vastes dépendances, entourée d’un grand parc”.

L’arrêté de réquisition du 9 mars 1943 nous apprend que Térésa, inoccupée, est alors la propriété des sœurs de Saint-Vincent de Paul qui, installées au préventorium et à l’orphelinat du cours Tartas, se contentent d’amener les enfants jouer dans le parc de la villa. Occupée par les Allemands jusqu’à leur départ d’Arcachon, Térésa est ensuite vendue par les sœurs qui, pour avoir permis la construction de l’hôpital d’Arcachon (1950-1951), déménagent au Moulleau. Un lotissement en 9 lots est approuvé par la Préfecture de la Gironde le 31 mars 1950. Les lots 5 et 9 qui comportent la villa sont acquis par la Sarl Thérésa le 23 mai 1951.

En 1975, la Sarl Thérésa cède Térésa à la Société civile immobilière « Les Résidences du Parc » bien décidée à la démolir pour réaliser la construction de deux bâtiments collectifs ; la population du quartier se mobilise pour sa préservation, le comité de Défense de la Ville d’Hiver est créé. Bien qu’elle ait été squattée, livrée au vandalisme et aux intempéries –  certains ont brûlé ses boiseries, d’autres ont pillé ses cheminées et ses céramiques polychromes, Térésa est rachetée par des particuliers. Ses nouveaux propriétaires – M. et Mme Baurès – la rénovent à l’identique ; elle devient l’Hôtel Sémiramis en 1982. Elle est inscrite le 17 avril 1980 à l’Inventaire supplémentaire des monuments historiques.

La population motivée par cette réussite a continué son combat et a réussi par arrêté du 18 septembre 1985 à faire inscrire sur la même liste la totalité de la Ville d’Hiver avec 400 villas.

L’annexe date de cette période.

Après la cessation d’activité de l’hôtel, la villa a été vendue en  2002 et réaménagée en appartements et a repris le nom de Teresa.

Elle sert de cadre au roman de Dominique Bona : La Ville d’Hiver.

(M. Boyé et M.C. Rouxel : Villas d’Arcachon Un siècle d’histoires, Geste-Editions, 2015).

 

Avenue Victor-Hugo

Ancienne avenue Humbold (ex rue de l’Empereur), devenue avenue de la Forêt en 1883.

Si Victor Hugo a traversé les landes de Gascogne, de Bordeaux à Bayonne à la fin juillet 1843, il n’est jamais venu en pays de Buch – qu’il mentionne pourtant dans Choses vues (à la date du 23 juillet) – et donc à Arcachon. C’est son fils Charles qui est venu à Arcachon le 12 mars 1871, la veille de sa mort : “ … M. Porte m’a dit que Charles, ayant pris un fiacre pour venir chez Lanta [le restaurant où dînait Victor Hugo], avait donné ordre au cocher d’aller d’abord au café de Bordeaux. Arrivé au café de Bordeaux, le cocher en ouvrant la portière avait trouvé Charles mort. Charles avait été frappé d’apoplexie foudroyante… ”.

Une lettre inédite de Victor Hugo, adressée au poète Ernest Hamel, auteur d’une Histoire de Robespierre, a été publiée dans L’Avenir d’Arcachon du 12 mai 1878.

 

Villa Marie-Adèle, 46 avenue Victor-Hugo et allée Sarraméa

Construite en 1882 par Marcel Ormières pour M. Ducot. – Le Pin (1894)

C’est vers 1879 que Ferdinand Ducot, joaillier à Bordeaux, fit construire une villa dans la ville d’Hiver, avec l’espoir de guérir son épouse Marie-Adèle Pichard, atteint de la « maladie de poitrine ». Hélas, cette dernière décéda avant la fin des travaux et la villa fut dénommée Marie-Adèle en son souvenir ; sa fille Marguerite, née en 1875, fut l’épouse d’André Rebsomen qui habita jusqu’à sa mort villa Marie-Adèle.

Figure sur le plan A.J. Ducos de 1889.

 

Villa Stora, 44 avenue Victor-Hugo

Bâtie en 1870 par Marcel Ormières. Figure sur le plan A.J. Ducos de 1889.

Superficie de 2 061 m2. Le terrain de cette villa donne sur trois rues. Le portail principal est à l’angle de l’avenue Victor Hugo et de l’allée Sarraméa. Le parc est orné d’arbres tropicaux.

Maison en pierre blanche où la pierre et la brique scandent les angles et les encadrements. Il s’en dégage un grand équilibre dû à un volume cubique accentué par des combles brisés percés de mansardes. Un escalier central donne accès au perron couvert par un balcon accompagné de deux balconnets. Le bélvédère donne sur une terrasse entourée d’un grillage d’où la vue sur le bassin est magnifique.

En 1882 Stora appartient à Mme Noirzy (AA 7-05-1882), en 1895 à Mendès-France (?) qui vend à Eugène Benda et à son épouse Pauline, femme de lettres plus connue sous le nom de Madame Simone (1877-1985).

La vicomtesse Gaston de Montrichard y séjourne en janvier 1895 (AA 13-1-1895).

 Elle est revendue (AA du 26.12.1897) à Alfred Gros-Vignaud qui y mourut ( ?) en mars 1910 ?

Puis s’y tient un cabinet de radiologie de MM. Messmer et Pierre Tourrier et enfin M. et Mme André Robert dont les héritiers vendent à Jean-François Etcheverry.

Villa appelée Stora à l’origine. C’est le nom d’une station balnéaire réputée d’Algérie près de Constantine. Elle est renommée par Gros-Vignaud en 1899 (AA du 01.10.1899) Mimosa. En 1930 elle retrouve son nom de Stora.

21 mars 1883 : début du séjour de Jules Ferry (1832-1893), alors Président du Conseil et ministre de l’Instruction et des Beaux-Arts, chez son beau-frère. L’Harmonie municipale vient jouer « La Marseillaise » dans le jardin.

Le 15 novembre 1894 arrive M. Lhéritier (AA 28-10-1894).

En 1895 Katia Dolgoroukova, princesse Yourievskaïa (1847-1922), née Galitzine (BSHAA n° 146 p. 35) maîtresse puis épouse morganatique du Tsar Alexandre II qui lui donna quatre enfants, y fit un séjour. Elle fut exilée par le Tsar Alexandre III et elle choisit Nice pour y finir ses jours, survivant ainsi à la révolution russe. Cette liaison fut portée à l’écran sous le titre « Katia », interprétée par Danielle Darrieux, puis par Romy Schneider et Curd Jürgens.

En 1903 Mimosa est louée par le prince Auguste de Broglie avant qu’il achète Saint-Yves.

Jean-François Etcheverry vient de la rénover complètement et lui a rendu un belvédère lanterneau que l’on pouvait voir sur les premières cartes postales.

(Voir Michel Boyé et Marie-Christine Rouxel : Villas d’Arcachon Un siècle d’histoires Geste-Editions 2015).

 

Villa Sigurd, 23 avenue Victor-Hugo

Bâtie en 1864 par les entrepreneurs Lagarde et Bouvet sur les plans de Paul Régnauld pour la Compagnie du Midi sous le nom de Nadine. En 1865 elle est nommée Shakespeare

Dans son panthéon des hommes célèbres, la Compagnie du Midi, soucieuse d’attirer une clientèle anglaise, ne pouvait ignorer le plus grand poète dramatique de l’Angleterre, William Shakespeare (1564-1616). 

Figure sur le « Plan général d’Arcachon » de 1866 et sur le plan A.J. Ducos de 1889.

Elle est achetée en 1878 par M. de Geneste. En 1882 le rentier espagnol Léopold de Selva  l’acquiert et la rebaptise Vélasquez en l’honneur de son homonyme le peintre espagnol du XVIIe siècle qui s’appelait en réalité Diego Rodriguez de Selva y Velasquez (1599-1660).

L’entrepreneur Blavy en devient propriétaire en 1889 et la fait « reconstruire » en 1892 sur les plans de Marcel Ormières. Il y fait de grosses transformations lui donnant une tour avec belvédère d’où la vue sur le Bassin est merveilleuse, des constructions complémentaires en saillie ou dans les angles entre deux corps de bâtiment, agrémentées de balustrades et balcons. En éléments décoratifs : écussons, frises, mosaïques colorées.

Un oculus surmonté d’une pomme de pin placée dans une coquille ouvre sur l’escalier du belvédère dont la cage est remarquable.

La grille de la porte d’entrée vient de la fonderie d’Osne le Val (52) qui a réalisé les bouches de métro de Paris. Dans le jardin de la villa, le cèdre date de 1910.

Elle devient Sigurd (héros scandinave de la légende de l’Edda) en 1892. Référence était faite à l’opéra (1885) d’Ernest Rey, dit Reyer (paroles de Camille du Locle et Alfred Blau), ainsi que le précise l’Avenir d’Arcachon du 13.10.1895.

Si Vélasquez a hébergé en 1890 le vicomte de Menou, Sigurd, a  accueilli en 1896 Gaston Eugène Noël Roques (1862-1938), ancien député, maire de Pradinas (Aveyron) et conseiller général, et son épouse Elisabeth Jeanne, née Laroche-Joubert et, en 1906, le baron de Bouvier de Cachard.

En mars 1920, l’Agence immobilière vend la villa à François Hippolyte Astier (1855-1934), ancien député, syndicaliste agricole et propriétaire-viticulteur, présentement maire de Bonnetan (Gironde).

Après la Seconde guerre mondiale, Sigurd est la propriété du lieutenant-colonel Emmanuel Lesur et c’est sa veuve qui, en 1954, transforme la villa en copropriété.

(Voir Michel Boyé et Marie-Christine Rouxel : Les villas d’Arcachon un siècle d’histoires Geste-Editions 2015).

Vers 2000, l’archiduchesse Mano de Habsbourg vient passer la nuit à Sigurd pour la signature d’un livre paru sur elle.

 

Villa Humboldt, 19 avenue Victor-Hugo

Bâtie en 1864 par les entrepreneurs Lagarde et Bouvet sur les plans de Paul Régnauld pour le compte de la Compagnie du Midi sous le nom de Humboldt en référence au voyageur et naturaliste allemand Alexandre de Humboldt. Elle est rachetée par la Société Immobilière puis en 1889 par l’ingénieur des Ponts et Chaussées Jean-Joseph dit Léon Saby. Elle change de nom après 1930 et devient Les Farfadets avant de retrouver son nom d’origine..

 

Villa Stella, 17 avenue Victor-Hugo, 61 avenue Gambetta et allée Stella 

En 1895, L’Avenir d’Arcachon entend délecter ses lecteurs d’une « bonne histoire » : « M. de L., propriétaire de la villa Stella avait pris une cuisinière de Bordeaux, laquelle possédait une cassette contenant 300 francs. Samedi dernier [19 octobre], M. de L. se sépara de sa cuisinière qui s’en retourna à Bordeaux. Dimanche matin, arrivée dans cette ville, elle regarda sa cassette. Les 300 F. n’y étaient plus. Elle alla en pleurant faire sa déclaration à M. le commissaire central […] qui lui indiqua qu’elle avait également sa déclaration à faire à Arcachon. Cette femme revient à Arcachon, parle à son ancien maître et lui raconte son malheur. Elle va enfin trouver le commissaire de police. Le commissaire lui dit de montrer sa cassette. Après l’avoir minutieusement examinée, le commissaire lève un double fond dont était pourvue la boîte et  découvre les 300 F. On juge la stupéfaction et la joie de la bonne femme ».

À l’évidence, la cuisinière était née sous une bonne étoile… bona stella !

La villa Stella est construite d’après les plans dressés par Paul Régnauld le 20 novembre 1864, en 1864-1865, sur des terrains vendus par la Compagnie du Midi à des investisseurs privés, des banquiers charentais du nom de Boyer-Laplace ; elle figure à ce titre sur le plan Régnauld de 1865 et sur le Plan général d’Arcachon de 1866.

Dans la décennie 1880, elle est la propriété de M. Maubourguet (AA 7-5-1882). Un avis paru dans la  chronique locale en 1890 confirme ensuite un nouveau changement de propriétaire. « Avis. Le vendredi 19 septembre [1890], un chien lévrier turc, d’une valeur de 600 francs, a disparu de la villa Stella à Arcachon. Ce lévrier répond au signalement suivant : robe noire avec taches blanches au poitrail et aux pattes, queue en fouet, répondant au nom de Rob. Ce chien était porteur d’un collier sur lequel est gravé : A. de Lanefranque, rue Permentade 23 et 25 Bordeaux ».

Elle est alors restructurée par Jules de Miramont, pour son nouveau propriétaire M. Adolphe de Lanefranque, « directeur de la grande imprimerie de la rue Permentade à Bordeaux », qui décèdera subitement à Bordeaux le 27 décembre 1896.

Les héritiers Lanefranque vendent-ils Stella ? La mettent-ils en location ? Les locataires se succèdent. Citons : Honoré de Gilhemanson, décédé villa Stella  en juin 1901, M. de Castellane (1906-1908),  la générale Hermès et Mlle Nicole Thomas, dont la photographie villa Stella vaut à Léo Neveu d’être remarqué par les revues parisiennes Fémina et Je sais tout (1910-1911), le vicomte de Buisseret « remplacé » en février par le vicomte de Rivaud (1912), etc.

En février 1919, la presse locale signale la vente de la villa, sans préciser le nom de l’acquéreur. Est-ce M. Dubreuil ? Peut-être. Ce sont les héritiers Dubreuil qui vendent en effet Stella en 1997 à Jean-Michel Darréguet ; celui-ci restaure entièrement Stella en 2000.

Villa balnéaire de style hispano-mauresque, Stella se compose de quatre niveaux, soit d’environ 500 m2. Elle comporte à l’origine huit chambres, aujourd’hui cinq. Elle est bâtie en pierre de taille de Charente avec des briquettes de parement.

À l’arrière de l’édifice, côté avenue Gambetta, une tour belvédère ouvre sur un balcon en bois découpé soutenu par de larges consoles ; comme Stella est située au sommet d’une dune, dès le jardin, le regard domine la ville et se pose sur la mer ; des balcons et surtout de la terrasse du second étage, on a une vue exceptionnelle à 180° jusqu’à l’océan.

 

Villa Morand, 40 avenue Victor-Hugo

Construite en 1899 par Jules Cornoède de Miramont pour son beau-frère M. Morand (d’où son nom). Sa construction est annoncée par l’Avenir d’Arcachon du 01.10.1899.

Le soubassement en pierre supporte un édifice de trois niveaux essentiellement en briques où la pierre n’est utilisée qu’en décoration. Un escalier de pierre ouvre sur un perron abrité par un auvent qui donne sur une tour octogonale. Un pignon en encorbellement abrite un petit balcon qui surmonte un bow-window. Le bâtiment de gauche est plus tardif. Boiseries et bow-window sont de couleur bleue-verte assez foncée.

Elle devient la résidence de Jules de Miramont dans l’entre-deux-guerres. On sait qu’il y vit en 1929. Sa fille Marguerite, professeur à St-Elme, y habite encore en 1990. La villa passe ensuite aux mains de M. Nello.

 

Villa Béatrix, 38 avenue Victor-Hugo

Construite en 1897 par l’architecte Jules de Miramont pour sa femme la Baronne Anne Marie Françoise Béatrice baronne de Koeckler de Weldegg Münchenstein (leur mariage a été célébré à Arcachon le 18 mai 1896). Ce fut sa plus belle réalisation. L’architecte emménagea en juillet 1897 (AA du 11.07.1897).

Elle appartient vers 1922 (AC 1922) à M. et Mme J. Cornède de Miramont.

Elle fut un temps une pension de famille.

Style mauresque, véranda, belvédère.

 

Avenue Gambetta

Anciennes rue Euphrosine et ancien chemin Richon [partie].

Léon Gambetta, né à Cahors en 1838, décédé à Ville d’Avray en 1882, devint célèbre en 1863 par un réquisitoire contre le Second Empire qu’il prononça à l’occasion d’un procès. Chef de l’opposition républicaine au régime, élu député en 1869, il siégea au Corps Législatif et prit position contre la guerre de 1870. Le 4 septembre, avec les Jules – Favre et Ferry -, il proclama la République. Membre du gouvernement de la Défense nationale, il réussit à quitter en ballon Paris, assiégé par les Prussiens, et organisa la résistance à l’ennemi d’abord à Tours, puis à Bordeaux. Il démissionna après la capitulation de Paris et l’armistice qui s’ensuivit. Réélu en juillet 1871, il se fit “ le commis voyageur ” de la République. Président de la Chambre des Députés en 1879, il forma un grand ministère d’Union républicaine en novembre 1881, bientôt renversé. Après sa mort des suites d’une blessure accidentelle, il eut des funérailles nationales.

Avenue Gambetta, figurent plusieurs édifices remarquables de l’histoire arcachonnaise : la villa Stella, propriété d’Emile Pereire* en 1865, la villa Sorrento construite en 1885-1886 par l’architecte Marcel Ormières, la Synagogue* que fit construire en 1877 Daniel Iffla-Osiris.

 

Villa Napoléon, 55 avenue Gambetta (en face de la Synagogue) et 92 cours Desbiey

Cette villa locative figurait sur le plan du 9 mars 1864 sous le nom provisoire de Palmer, qui désignait Emile Péreire. Elle faisait partie des cinq « maisons de famille » ouvertes avant la saison d’été 1864. Sur le plan de 1865, elle porte le nom de Napoléon.  C’était « une délicieuse copie italienne, au pied d’un bosquet » et elle bénéficiait « d ‘un aménagement somptueux ». Elle possédait six chambres de maîtres, deux de domestiques, un salon, une salle à manger, une cuisine. Elle s’appela Hérold et devient propriété de M. Fages en 1889 (et l’est encore en 1924) . (AA05.05.1901) Vers 1910, elle est devenue Hérold et Zampa et s’est dotée d’une aile à droite. Le toit a été modifié dans un style plus arcachonnais que celui d’origine. C’est alors une pension de famille, qui possédait un grand parc ombragé. Puis c’est sous le nom Normandie après 1930 qu’elle est identifiée.

Hérold Figure sur le plan A. J. Ducos de 1889. Emile Pereire mit ainsi à l’honneur le compositeur Louis-Joseph-Ferdinand Hérold (1791-1833).

La villa Palmer évoqua pendant quelques mois le château viticole qu’Emile Pereire possédait dans le Médoc et qui lui valait, en famille, le surnom « d’oncle Palmer ».

 

Cours Desbieys

Fut un temps la plus longue des voies arcachonnaises. Cette voie rend hommage à deux frères, originaires de Saint-Julienen-Born (Landes) : Guillaume (1725-1785) et Louis-Mathieu (1734-1817), authentiques précurseurs de Brémontier puisqu’ils avaient fixé vers 1750 une dune mobile à Broque, finage de Saint-Julien-en-Born. L’aîné, receveur des fermes et entreposeur du tabac à La Teste (1771-1785) est l’auteur du Mémoire sur la meilleure manière de tirer parti des landes de Bordeaux,

quant à la culture et à la population, couronné par l’Académie de Bordeaux en 1776 ; quant au benjamin, l’abbé Desbiey, inspecteur de la librairie, membre “ associé ” et bibliothécaire de l’Académie royale des Sciences Belles-Lettres et Arts de Bordeaux, chanoine prébendé à la cathédrale Saint-André, ce fut un important propriétaire foncier landais mais aussi testerin, auteur en 1774 d’un Mémoire sur l’origine des sables de nos côtes, sur leurs funestes incursions vers l’intérieur des terres, et sur les moyens de les fixer ou du moins d’en retarder les progrès.

Pour en savoir plus : Guillaume Desbiey – Trois mémoires d’un précurseur landais méconnu (ouvrage collectif) et E. Moura, L’abbé Desbiey, curé landais sous la Révolution dans Revue de Borda n° 290.

 

Synagogue

 

Lire les articles du Professeur Dominique Jarassé publiés dans les Bulletins n° 115 et 116 de la Société historique et archéologique d’Arcachon et du Pays de Buch.

La synagogue d’Arcachon et son mécène Osiris

 

Rue du Lycée

Ancien chemin de La Teste.

 

Hôtel Ville d’Hiver, 20 avenue Victor-Hugo

Avenue Victor-Hugo, fut construite en 1882-1883 l’usine élévatrice de la Compagnie générale des eaux. Mis en service en 1884, désaffecté à la fin des années 1950, l’immeuble passa dans le patrimoine communal en septembre 1998 ; en mars 2003, le conseil municipal décida de le vendre à une société associant notaires, commissaires-priseurs et expert-comptable, si bien qu’en juin 2009 les Arcachonnais eurent l’heureuse surprise de constater que l’usine s’était muée en hôtel de charme.

 

Allée José-Maria-de-Heredia

Ancienne allée des Réservoirs.

Poète parnassien, auteur des célèbres Trophées, membre de l’Académie Française, José-Maria de Heredia (Santiago de Cuba, 1842 – Condé-sur-Vesgre, 1905), s’il séjourna peu à Arcachon, donna le jour à trois filles qui, avec ou sans leurs maris, multiplièrent les vacances en Ville d’Hiver, villa Velleda ou villa Bellevue – devenue Sympathie et acquise en 1927 par Louise de Heredia et son second époux Auguste Gilbert de Voisins.

 

Villa Maïtea, 4 allée J.M.-de-Heredia

Construite en 1910 par Gabriel Fargeaudoux pour le docteur Marie de Paris qui fait aussi construire 36 avenue Victor Hugo la villa Les Pensées la même année, et une troisième, Marcelle-Marie en face de la première. Elle présente des décors de style arabo-andalou.

La villa Franche-Comté, 91 boulevard de l’Océan, est à l’image de Maïtéa.

Louise de Heredia loue cette villa début 1914 et sa sœur Marie de Régnier vient l’y retrouver du 11 mars au 4 avril 1914 puis en juin. Lors de l’arrivée des Allemands en France toute la famille de Heredia se replie sur Arcachon et avec également des amis envahissent la villa. Marie de Régnier repart à Paris en décembre 1914 en compagnie de son fils, de sa belle-mère et de sa belle-sœur mais revient à Arcachon du 7 mars au 15 avril 1915.

Le 19 juin 1915, M. Veyrier-Montagnères, Maire d’Arcachon unit par procuration le Comte Auguste Gilbert des Voisins aux armées et Madame Louise de Heredia, la loi autorisant les mariages par procuration ayant été votée le 4 avril 1915. Voisins est blessé en décembre et rendu à la vie civile. Le ménage vit alors à Arcachon. Marie de Régnier et son fils Pierre dénommé Tigre, âgé de 19 ans, passent l’hiver 1917 à Arcachon et reviennent en 1918 soigner la grippe espagnole de ce dernier. (SHAA n° 119 p. 32)

  1. Capdepuy, architecte paysagiste y habite en 1927.

 

Villa La Roche aux Mouettes, 7 allée J.M.-de-Heredia

Bâtie par l’architecte Pujibet en 1888, elle appartient en 1889 à M. Mougenot, puis en 1896 au docteur Lécaille (AA du 05.04.1896). Famille Lécaille encore en 1912.

Nom d’un roman de Jules Sandeau paru en 1872.

Figure sur le plan A.J. Ducos de 1889.

 

Allée Sémiramis

Doit son nom à une villa toute proche ; elle évoque une reine légendaire d’Assyrie qui aurait fait édifier, selon la tradition, les célèbres jardins suspendus de Babylone.

 

Villa Poupée, 5 allée Sémiramis

Petite arcachonnaise construite vers 1910 par Duvaché, entrepreneur, pour M. Bonnet.

 

Villa Burgundia, 6 allée Sarraméa

Construite en 1903 par Marcel Ormières et l’entrepreneur Désir Cazaubon pour le vicomte Bizouard-Grobois. (AA du 31 janvier 1904). Il pend la crémaillère en mars 1904. Elle fait référence au pays des Burgondes – peuple de l’ancienne Germanie qui s’installa en Gaule en 406 et donnèrent naissance à la Bourgogne, région d’origine de Bizouard-Grosbois. Le personnel était logé dans une autre maison de l’allée Sarraméa, celle touchant Le Plessis. Avant Burgundia, il avait fait construire Mitidja (AA du 31.01.1904) et sa voisine Camille-Marcel.

Il décède dans sa villa le 15 septembre 1917 à l’âge de 81 ans.

Dans la fin des années 1920, Yvette Zoé Levy y  habite. Elle fut la maîtresse du maire de Pessac et celle du maire du Teich et sculpteur Marcel Legrand qu’elle entraîna à la consommation de cocaïne (voir SHAA n° 123).

Au tout début du mois de janvier 1929 “dans les environs de la villa Burgundia, on raconte beaucoup de choses scandaleuses”. Yvette Zoé Lévy, dite “Cherki, dite Skali, dite Cohen, dite Viviane de Bralyse, née le 24 avril 1896 à Tlemcen (Algérie)” y habite. A la suite du décès dans d’étranges circonstances de son amant le maire de Pessac, Jean Cordier au château Fanning Lafontaine, elle est bientôt compromise dans une  grave affaire de cocaïne et internée au Fort du Hâ à Bordeaux. Libérée quelques mois plus tard, elle est rattrapée en février 1930 par la police à Paris. On lui reproche alors le bris des scellés que ses créanciers ont fait poser à Burgundia et le déménagement clandestin des meubles ! (AA 2-2-1930)

A partir de 1937, Burgundia est une maison de famille.

La maison est réquisitionnée pendant la guerre puis devient à la Libération un foyer de jeunes garçons.

Elle est achetée en 1948 par la Société de secours mutuels du Contrôle Economique pour en faire une maison de repos. (Chronologie arcachonnaise) ou Société Mutualiste d’Entraide Administrative.

1957 : M. et Mme Beltramelli née Gérard l’achètent. Lorsqu’ils divorcent, en 1969, Mme Gérard en devient la propriétaire

En 1990 Mme d’Angelo l’achète. Elle est infirmière et y crée une maison de retraite.

2005 M. Henri devient le propriétaire des murs et la maison de retraite dépend alors de La Savane de Gujan-Mestras.

  1. et Mme Melle l’achètent en 2007 et font des travaux très importants pour lui redonner son état d’origine.

Maison où la pierre domine. Un escalier mène à un perron couvert en galerie à l’italienne. Le tour des portes et des fenêtres est en briquettes. Certains balcons sont en bois, d’autres en pierre  à balustres (tout a été refait comme à l’origine). Villa très lumineuse.

(M. Boyé et M.C. Rouxel : Villas d’Arcachon Un siècle d’histoire, Geste-Editions, 2014).

 

Villa Le Plessis, 14 allée Sémiramis

S’appelait encore Francine en 1930.

C’est dans le jardin de cette villa qu’un petit garçon de trois ans vît la Sainte Vierge pour la première fois le 30 septembre 1947.

http://philippe.harambat.pagesperso-orange.fr/amespriv/gilles/gilles.htm

http://trinite.1.free.fr/enseignements/petitgilles.htm

 

Villa Chrysanthème, 22 allée Sémiramis

Date de 1892. Une tourelle hexagonale en brique est flanquée de deux bâtiments. Au sous-sol la pierre domine puis elle alterne aux encadrements et aux angles. Balcons en bois refaits sur modèle d’époque, vitraux.

AA du 05.07.1896 : Mme André Chalès est dans sa villa Chrysanthème.

Adolphe Chalès décède en 1902 L’Avenir d’Arcachon du 16 mars écrit dans sa nécrologie :

“Nous apprenons la mort de M. Adolphe Chalès, qui fut un des hommes les plus honorablement connus de la place de Bordeaux.

Armateur et négociant, il fut longtemps chef de l’importante maison Sensine et Chalès. Il avait auparavant été capitaine au long cours. Etabli à Bordeaux comme armateur en 1856, il fut membre du Tribunal de commerce de 1857 à 1861 ; membre de la Chambre de Commerce de 1861 à 1872. En 1873, il fut nommé par le gouvernement de l’Ordre moral membre de la commission de la marine marchande et les travaux qu’il fit à cette occasion lui valurent la croix de la Légion d’honneur.

Il fit partie de la commission municipale imposée par l’Ordre moral après la dissolution du Conseil républicain.

Aux élections de 1886 et de 1888 il se présenta comme monarchiste et fut battu.

Le défunt était né en 1823. Il était vice-président du Comité royaliste de la Gironde.

  1. Chalès était propriétaire à Arcachon de la villa Chrysanthème.”

Chrysanthème reste la propriété de la famille Chalès jusqu’aux environs de 1930. Elle est alors achetée par le comte et la comtesse Puslowski qui y restent jusqu’à la guerre. D’après la tradition ces juifs polonais auraient été déportés et ils ne reviennent pas. La maison reste vide des années.

Elle appartient ensuite en indivision à des polonais : Mme Marjam Zelkowics épouse de Mozek Sztarkamn, Mme Rofka Dévora Licht épousse de Ménachem Mendel Kopelman, Mme Towa Zelkowicz épouse de Zni Lis et de Mme Lily Berenfeld veuve de Robert Raymond Roubach.

(Dans l’Annuaire d’Arcachon de 1954 on trouve à cette adresse Melle Leygnac à Gardénia).

En 1984 elle est achetée à cette indivision par Arsène Icard qui la nomme Gardénia (ce serait inexact) et la lègue à sa fille Simone épouse de Jean-Claude Marescot. Lorsqu’elle est veuve, elle transforme la maison en appartements.

En 2008 achat par M. et Mme Frouin qui la rénovent magnifiquement de fond en comble et l’appellent Jade.

Le nom Chrysanthème était écrit sur une plaque de bronze sur la maison. Dans le cadre de l’effort de guerre, cette plaque sera fondue. Le nom n’apparaîtra plus jamais sur la maison jusqu’en 2008 où son nom de Jade sera gravé dans la grille d’entrée. Gardénia ne sera jamais indiqué sur la maison. (M. Boyé et M.C. Rouxel : Villas d’Arcachon Un siècle d’histoire, Geste-Editions, 2014).

 

Villa Sémiramis, 11 allée Sémiramis

En 1888 cette villa appartient à Léopold Escarraguel, ingénieur et conseiller municipal (au moins de 1886 à 1888 et toujours secrétaire des séances du conseil municipal).

Jeanne-Pouget-Vincent créa à la villa Sémiramis La Maison des Petits” et y reçut
des enfants délicats ou en situation difficile du début des années 1930 au début des années 1950 avec sa mère et ses deux enfants. Quelques chambres étaient réservées aux parents visitant leurs enfants. (BSHAA n° 143)

La villa évoque-t-elle la reine légendaire d’Assyrie à qui on attribue la fondation de Babylone, fait-elle référence à la tragédie de Voltaire ou à l’opéra de Rossini, livret de Rossi, qui fut créé en 1823 ?

Figure sur le plan A.J. Ducos de 1889.

 

Villa Valkyrie, 12 allée Corrigan

Construite en 1893 par Fernand Pujibet. Son propriétaire en 1901, M. Duprada, y meurt.

Boyé : La villa fait vraisemblablement référence au drame musical (1870) qui constitue la première partie de la tétralogie de l’Anneau de Nibelung de Richard Wagner (1813-1883).

 

Allée Corrigan

Ancien garde-feu du Centre.

Président du Collège des médecins d’Irlande, le docteur Corrigan, dont les articles furent repris dans le

Guide illustré d’Arcachon et du littoral avec notice anglaise de H. Massicault (1872) et qui séjourna à Arcachon en 1857, participa à la réputation grandissante de la Ville d’Hiver et, partant, d’Arcachon. Son discours d’ouverture à l’Université de Dublin sur le climat médical d’Arcachon fut “ »pour la station, jusqu’alors absolument inconnue, une véritable bonne fortune »

 

Villa Primevère, 10 allée Corrigan

À la place des villas Primevère et Walkyrie existait sur le plan de 1874 un énorme bâtiment qui faisait pendant à l’hôtel Régina dont le plan est en forme de croix. Le nom inscrit paraît être Charpentiers, certains en parlent comme de Beauséjour. (Voir BSHAA n° 100 p. 44)

Primevère s’appelait La Tauride.

Elle est bâtie au début de la décennie 1880 et en 1882 elle est louée à Mme Gaubert. Son premier propriétaire est Nicolas Alexandrovitch baron de Gersdorff. Il y décède le 23 avril 1887 et son héritier Nicolas Niclaïevitch conserve la villa jusqu’à la fin de l’année 1892.

–- Deville (AA du 24.12.1893) – Cte de Lary-Latour (AA du 17.02.1895). ).(Réception dans AA 3-03-1895)

25 avril 1894 : ” A cinq heures du soir, cinq vaches sans gardien broutaient les arbustes des villas Sémiramis et Primevère. Ces bêtes mises en fourrière par le garde-champêtre Favry, les unes chez la veuve Villetorte, les autres chez le cocher Charles Pamousse, ont été réclamées par le sieur Guillaume Lesca, demeurant boulevard Chanzy, et contre lequel a été dressé procès-verbal”.

En 1893 la villa est dénommée Primevère et c’est la propriété de Schutewoth (AA du 06.02.1898). ” Comme tous les ans, Madame Schuttlewoth a donné ces jours-ci une fête enfantine de bienfaisance”.

Au cours de l’été 1911, Primevère est acquise par la baronne de Pernety-Haussmann, veuve du baron Charles Pernety-Haussmann. La villa est vendue aux enchères publiques le 16 mars 1929 (mise à prix 124.000 francs avec meubles et objets la garnissant.

1957 Henri Renaud, commerçant et Mme née Marinaud.

et Mme Deroudilhe-Tarton.

Mme Vve Deroudilhe et sa belle-sœur Mme Bordeaux-Deroudilhe.

Bernard et Marie-Rose Valentin et Odile (sœur de Bernard Valentin) et Jacques Elluin achètent ensemble en 1965 et la maison est restée dans la famille depuis.

(Voir Michel Boyé et M.C. Rouxel : Villas d’Arcachon Un siècle d’Histoires, Geste-Editions, 2014).

Un édifice sobre et équilibré où la brique est utilisée aux angles; aux ouvertures et en parement de façade. La pierre équipe les soubassements et, complétée par des cabochons, court en frise sur la façade. Les portes-fenêtres ouvrent sur des balcons en bois. De larges avant-toits et des volets en bois ajourés de fleurs de lys clôturent l’ensemble.

Souvenirs racontés par Olivier Mercier, gendre de Bernard Valentin :

En 1965 ma femme avait 14 ans : elle se souvient bien des tas de charbon stockés dans le rez-de-jardin, reliquat d’un système de chauffage à air chaud qui passait d’étage en étage et de pièces en pièces par des conduits et des grilles. Ce rez-de-jardin abritait autrefois la cuisine jusqu’à ce qu’un appendice de 20 m2 soit construit fin XIXe à l’est de la villa pour abriter la nouvelle cuisine. La villa a donc été achetée en 1965 en copropriété avec le frère et la sœur ; l’un avait quatre enfants, l’autre six (puis plus tard un septième). C’est dire que les cousins vivaient une vie insouciante pendant tout le mois d’août. Les régates et le tournoi de tennis étaient les points forts avec, au sommet de l’été, le 15 août que l’on appelait encore l’Assomption et pas encore les Fêtes de la mer. Actuellement nos six petits enfants sont heureux de se retrouver entre eux aux diverses vacances et avec parfois les enfants des cousins Elluin.

Figure sur le plan A.J. Ducos de 1889.

 

Villa Régina, 11 allée Corrigan.

En mai 1881 s’ouvre provisoirement le modeste Hôtel de la Forêt sur un terrain appartenant à Amédée Graner. C’est le premier hôtel de la ville d’Hiver. Il est inauguré par M. Méran, le maire d’Arcachon. La clientèle est bourgeoise, ingénieurs, médecins ou religieux relève-t-on en septembre 1881. L’ouverture définitive date d’avril 1882. Son propriétaire serait G Benjamin Godard aîné (?) mais l’hôtel est dirigé par Amédée Graner, l’ex-directeur de la pension Montretout.

Décembre 1882 ; arrivée à l’hôtel de la Forêt de la veuve de Clément Thomas (1809-1871), « général  victime de la Commune » pour passer l’hiver à Arcachon.

L’Avenir d’Arcachon du 7 mars 1886 – Etrangers de distinction arrivés au Grand Hôtel de la Forêt : MM Hamid Bey attaché à l’ambassade turque à Paris, M. Saint-Paul et sa famille, attaché au Conseil d’Etat, Cuvinot et sa famille, sénateur, M. de Lavalette, rentier, Gaillard, directeur de l’Opéra de Paris.

Sur le plan de la Ville d’Hiver de 1889, Graner est noté propriétaire.

François Coppée (1842-1908), académicien, y séjourne en mars1889, à cette époque son œuvre a un succès considérable. Il vient chercher à Arcachon « la chaleur, la lumière, le silence ». C’est là qu’il compose le poème qui commence ainsi : « L’hiver, au coin du feu, j’ai songé bien des fois… » ; il écrivit à sa sœur Annette des lettres racontant sa vie à Arcachon. Il voit à l’hôtel des « Anglaises aux dents de carnivore » et un jeune enfant, fragile petit garçon venu se soigner dans l’établissement, accompagné d’un précepteur ».

« Tout me convient ici pour travailler mais c’est une retraite assez austère… J’ai repris une assez longue nouvelle commencée il y a longtemps (et la magie d’Arcachon source d’inspiration aidant), la nouvelle se développe tout naturellement et devient une sorte de petit roman… Henriette (c’est le titre de mon roman) sera pour le Figaro ». Mais Coppée qui était venu en ville d’Hiver pour être seul, va payer le tribut de sa gloire et devoir se livrer à des activités plus mondaines : « Hier j’ai vu que ma solitude sera menacée d’être troublée, j’ai rencontré la générale Espinasse (…) Il a fallu aller déjeuner ce matin dans une fort belle terre qu’elle possède à une heure d’Arcachon ».

Le surlendemain, il n’y tient plus et informe sa bonne que « pour plusieurs raisons, il ne peut rester ici, tout le monde le pourchasse et l’invite : le cercle local, les Parisiens en villégiature, Maréchale de Saint-Arnaud,  comtesse Aymery de la Rochefoucauld, etc… » (Mémoire Sandra Massonnat).

Le 2 janvier arrive Jules Roche (1841-1903), futur ministre du Commerce dans le cabinet Freycinet (17 mars 1890) avant de s’installer villa Bayard.

En septembre 1890 arrivée au Grand Hôtel de la Forêt et d’Angleterre du compositeur et organiste Eugène Gigout.

En 1889 on adjoint une aile à l’hôtel en confiant les travaux à Jules de Miramont, mais il n’est achevé qu’en 1907 par la construction d’une deuxième aile. Il devient Grand Hôtel Régina sous la direction de G. Jardin en novembre 1904, puis Grand Hôtel Régina Forêt et d’Angleterre en 1906. Une marquise abrite désormais son entrée.

L’Avenir d’Arcachon du 25 août 1907 :

« …Il existe là, au milieu des pins un emplacement merveilleux qui ne mesure pas moins de  sept mille mètres carrés. C’est en 1881 que sur cette plate-forme fut élevé l’Hôtel de la Forêt et d’Angleterre, dont le bâtiment d’abord rectangulaire, s’agrandissait quelques années plus tard d’une aile bien exposée en plein midi. Le Grand-Hôtel Régina-Forêt et d’Angleterre, dont la clientèle hivernale qui fréquente Arcachon connaît depuis longtemps l’installation de premier ordre et le confort moderne, vient de s’agrandir d’une aile nouvelle, le pendant de celle qui existait et qui donne à l’ensemble architectural de l’édifice une harmonieuse et complète autonomie.

Dans cette aile ont été établies trente-six chambres, tant au rez-de-chaussée qu’au premier étage, toutes aérées par de vastes baies, pourvues pour la plupart de cabinets de toilette, parfois d’un petit salon, les unes avec balcon, toutes indépendantes et desservies par un vestibule dans toute la longueur ; celles du rez-de-chaussée, montées sur cave, ce qui donne, au point de vue de la salubrité, le bénéfice d’un premier.

En résumé, le Grand-Hôtel Régina disposera désormais de 80 chambres, 3 salons, 2 grandes salles à manger pouvant ensemble contenir 200 personnes.

Il sera desservi par un ascenseur en acajou et d’un modèle aussi confortable que coquet.

L’entrée de l’hôtel va elle-même être pourvue d’une riche et belle marquise vitrée surmontée de globes électriques, car la puissante machine du sous-sol éclaire à l’électricité tout l’établissement. L’électricité aurait-elle un caprice, que toutes les lampes sont pourvues des appareils à gaz.

L’automobile que nous avons vu devant l’entrée sous la marquise, fera le tour par le jardin, ira remiser à l’auto-garage assez spacieux pour contenir six voitures.

La salle à manger, disposée en fer à cheval offre cette particularité qu’au centre se trouve une pièce vitrée, hermétiquement close, pouvant servir de cabinet de correspondance, ou de fumoir pour prendre le café et le thé. De cette pièce aussi pratique qu’originale, on communique directement avec la salle de billard large, bien éclairée et donnant, comme le restaurant, la vue sur les jardins.

Est-il besoin d’ajouter que pour assurer l’irréprochabilité du  service d’hiver, la sparterie des salons et restaurants a été très soignée et consiste en tapis de cuir d’une résistance et d’un moelleux très confortables.

Dans ces grandes pièces, certaines fenêtres sont pourvues d’un système récent de plaques vitrées mobiles permettant une aération graduée.

D’ailleurs, pour la saison hivernale, tous les appartements sont pourvus de conduites d’eau chaudes qui semblent même rendre inutiles les cheminées existantes, si tant est qu’on veuille s’offrir la joie d’y voir pétiller la flamme d’un bois de pin odorant.

Ce n’est qu’au mois d’octobre prochain que ces nouveaux aménagements seront livrés. Le mobilier qui est tout prêt, n’attend plus que cette date pour faire son entrée dans l’installation qui vient d’être décrite… ».

Lors des prix disputés au tir aux pigeons du 1er au 8 août 1909, l’Hôtel offre le 2 août un prix de 500 F.

L’hôtel reçoit des Grands Ducs de Russie, des Radjahs des Indes, des célébrités politiques, artistiques et littéraires : Paul Valéry, Claude Monet, Paul Cézanne ou la Reine Nathalie de Serbie en sont aussi ses hôtes.

Un article de l’AA du 22-12-07 parle de la Reine Nathalie de Serbie au Régina.

La reine Nathalie, séparée de son mari Milan, roi de Serbie, voyageait accompagnée de son fils Alexandre et suivie de ses dames de compagnie. Elle passa à Arcachon une première fois. Au cours de ce périple une dame de compagnie séduisit son fils. Roi à son tour, il épousa Draga contre la volonté de sa mère. Nathalie quitta son pays et voyagea en plus petit équipage. Elle revint à Arcachon à l’hôtel Régina. Alexandre et Draga se rendirent si impopulaires qu’ils furent assassinés au « Vieux Palais » en 1903. Pierre Ier fut proclamé roi de Serbie. Nathalie, fidèle à Arcachon fit quelques autres séjours au Régina. (Elle assistait à la messe de 9 heures à Notre-Dame le 15 décembre 1907 étant arrivée la veille. Elle s’était inscrite à l’hôtel sous le nom de comtesse Roudnik) . Puis elle se retira dans un couvent parisien où elle mourut en 1941.

Pierre Louÿs et sa femme, Louise de Heredia s’installent à Arcachon à l’hôtel Régina pour soigner les poumons de Louise le 25 juillet 1911. L’hôtel est plein et ils sont mal installés, il fait très chaud et la cuisine est mauvaise trouvent-ils. Deux semaines plus tard, ils quittent l’hôtel pour la villa Velleda qui est luxueuse. Lorsqu’ils y reviendront trois jours en octobre, ils trouveront des chambres convenables car c’est la fin de la saison.

Lors de son prochain séjour deux ans plus tard Louise y passe du 10 au 15 février 1913, accompagnée de Elisabeth Charpentier, la marraine de son mari et de deux domestiques, en attendant de trouver à louer la villa Navarra.

Publicité pour l’Hôtel dans l’AA du 12-01-13.

En janvier 1913, le musicien Lecocq (1832-1918) s’y installe. Il est alors octogénaire et cherche la tranquillité dans de grandes promenades dans les jardins du Casino et de la Ville d’Hiver. Une villa construite en 1883 porte le nom Giroflé pour l’une de ses œuvres, Giroflé-Girofla. Son domaine est celui de l’opérette dont La fille de Mme Angot  et Le Petit Duc.

Guide Diamant 1920 p. 6 : Régina-Forêt et d’Angleterre.

Le 26 février 1921, arrivée de Joseph Caillaux à l’Hôtel Régina-Palace Hôtel. Sa femme l’y rejoint peu après. Ce qui provoque une grande agitation dans l’hôtel qui abrite aussi le maître d’équipage d’Arcachon et sa jeune maîtresse qui se trouve être la cousine de Gaston Calmette tué par Mme Caillaux. Ils reviennent l’année suivante de février à mars. (Un drôle de pistolet à Arcachon : Henriette Caillaux par Jean-Pierre Ardoin Saint Amand p. 11).

Lors des essais des autochenilles Citroën dans les dunes d’Arcachon et sur la dune du Pilat, en septembre 1921 avant de partir pour diverses expéditions en Afrique couronnées par la Croisière Noire, les ingénieurs et les officiers les supervisant s’installent à l’hôtel. Adolphe Kégresse, inventeur du système fait monter et descendre les escaliers du perron à ses voitures à chenillettes sous l’œil ébahi et ravi des touristes présents.

Au sommet du modernisme avec son ascenseur hydraulique, l’hôtel bénéficiait d’un splendide jardin d’hiver.

AA 17-02-1924 : ” M. Falguières a vendu le fonds de commerce de l’hôtel Régina 650 000 F avec un loyer annuel de 30 000 F pendant trente ans. Il reste propriétaire de l’immeuble.

La Vigie d’Arcachon du 17 janvier 1926 (AD Gironde) annonce que 8 concerts seront donnés dans l’hiver, le dimanche après-midi, sauf deux qui auront lieu le soir. Les concerts du soir sont suivis d’un bal. De plus le directeur, M. Buisson, organise des thés dansants tous les vendredis après-midi.

Le peintre Pierre Bonnard y séjourne en 1926-1927.

Le guide Pierrefeux 1927 indique que le Grand Hôtel Régina et d’Angleterre a des appartements et W.C. privés, tout confort, ascenseur, garage auto aux trains.

Guide Diamant 1927 p. 5 : Climat délicieux, Dernier confort, Prix modérés, Nouveau Propriétaire.

Guide Rebsomen 1928 p. 40 : Publicité : Grand Hôtel Régina dans la Forêt. Premier ordre. Situation incomparable l’été comme l’hiver, ouvert toute l’année, garage fermé, téléphone 88.

Le Hot Club de Bordeaux donne un concert au Régina-Palace-Hôtel avec en vedettes Eddie Barclay et Pierre Cazenave le 18 octobre 1942.

L’hôtel Régina est réquisitionné par les Allemands pendant toute la durée de leur occupation à Arcachon. Le commandement composé surtout d’Autrichiens s’y installe. La bâtisse est gardée par des sentinelles dans des guérites peintes en rouge, blanc et noir. (SHAA n° 143)

Il sert ensuite de casernement pour 200 à 300 hommes pour la Brigade marine d’Extrême-Orient en formation à Arcachon en 1945. Un ancien raconte : « Les occupants avaient bien dégradé les chambres, je dois reconnaître qu’ils nous avaient laissé un salon agréable et une salle de musique avec un bon piano de marque ».  Cuisines et réfectoires sont vastes, mais la nourriture est « douteuse » selon certains souvenirs. Des salles de cours sont faciles à aménager. (BSHAA n° 88)

Le 15 février 1952, le violoncelliste Henri Barouk (1904-1962) y donne un concert. (Chronologie arcachonnaise). C’est alors un hôtel trois étoiles catégorie B.

On le transformera en résidence de luxe pour personnes âgées puis en établissement de thalassothérapie.

Dans les années 1980, un film y est tourné : « Les Prédateurs » de J. Labrune dans un décor digne d’Agatha Christie.

En 2001 la Villa Régina devient un élément de la chaîne « Vacances bleues Résidences ».

 

Villa Montaigne, 54 avenue Victor-Hugo

La première villa est construite par la Compagnie du Midi en 1863. Par sous-seing privé du 20 mars 1865, une promesse de cession de la villa est signée entre P. Regnauld et Hugues Julien Jouffre moyennant le prix de 40 000 F. 20 000 F sont à prendre sur le montant des travaux de M. Jouffre ébéniste (qui a fait le mobilier du Grand Hôtel et 20 000 F seront payés au moyen d’annuités sur 15 ans… Mais le contrat est revu le 20 juin 1865. M. Jouffre doit aussi fournir des meubles et des sièges pour neuf villas (le paiement des 20 000 F restant se fera ainsi.

Le 30 juin l’ameublement de 9 villas est terminé : Descartes, Papin, Shakespeare, Hembol, Turgot, Turenne, Buffon, Condé, Richelieu (horlogerie et lampisterie).

– Une commande de cristaux et de porcelaines est fait pour ces mêmes villas à M. Moreau le 10 août 1865 (CAHM Centre Historique du Mans (Cie du Midi) Boîte 2343).

Elle sera détruite et la villa actuelle portant le même nom a été bâtie après 1930.

En 1938 elle appartient au général Broussaud.

Montaigne : philosophe et moraliste, né en 1553 dans le Périgord, auteur des Essais, mort en 1592.

 

Villa Watteau, 56 avenue Victor Hugo

Cette villa est vraisemblablement construite en 1878, sur des plans de l’architecte Fernand Pujibet, pour le compte du docteur Jules Gavarret qui la destine à la location.

Elle met à l’honneur le peintre et graveur Jean-Antoine Watteau (1684-1721), dont la célébrité doit beaucoup à son Embarquement pour Cythère.

La pierre et la brique soulignent les encadrements. Le perron est fermé et vitré. Les façades ouvrent sur des balcons en panneaux de bois découpé. La brique est utilisée en parement sous les appuis des fenêtres. Un pignon en encorbellement et de larges avant-toits complètent l’ensemble.

Parmi les personnalités en vue qui apparaissent au nombre des locataires de Jules Gavarret, figurent : au premier semestre 1880 Antonin Charles Léon Daunassans (1826-1897), alors préfet de Tours, à l’automne et à l’hiver 1890-1891 le comte de Canclaux et à l’hiver 1892-1893 le comte de Bourbon-Lignières.

En octobre 1893, Watteau devient la propriété d’un autre grand nom de la médecine : le docteur André Moussous (1857-1926) (AA du 15.10.1893), bientôt professeur de pédiatrie à Bordeaux, qui continue à la destiner à la location.

En mars 1896, alors que le marquis de Chabrillan y termine un long séjour hivernal et printanier, le marquis de Fontenilles (AA du 27.02.1898) fait savoir qu’il loue Watteau pour trois ans ; la villa accueille ainsi en 1898 le gendre du marquis et de la marquise, le comte de Pélissier. Le bail est renouvelé à deux reprises mais en novembre 1904, désaffection ou problème d’argent, M. de Fontenilles annonce par voie de presse qu’il désire sous-louer Watteau : il suffit de lui écrire 44 rue du Bac à Paris !  Une personne semble avoir répondu à son attente : Mme Muller (1905-1906).

En décembre 1915, c’est le notaire de Bazas Jacques Marie Elie Paul Termes-Dubroca, propriétaire du Château Grand-Mayne à Saint-Emilion, qui en fait l’acquisition. Lorsqu’il décède dans sa propriété de Barsac en octobre 1926, sa veuve paraît s’être installée à Arcachon : elle décède le 19 mars 1949. 

En  juin 1931, un petit-fils de Paul Termes-Dubroca (Phare du 12.12.1931) s’y installe en tant que « nouvel agent » de la Compagnie d’assurances ‘’La Nationale’’ : il s’agit d’Alain Duplessis-Fourcaud, fils de René Duplessis-Fourcaud et de Jeanne Marie Catherine Madeleine Termes-Dubroca née en 1887. 

En 1964, Mme Coronat devient propriétaire de Watteau ; elle y réside toujours avec sa fille Marie-Christine, épouse Bradstreet.

Entre-temps, la villa a servi d’annexe à la maison de famille (puis pension de famille) Les Pins Tranquilles qui lui fait face avenue Victor-Hugo, aujourd’hui Le Pin.

(Michel Boyé et Marie-Christine Rouxel : Les villas d’Arcachon un siècle d’histoires Geste-Éditions 2015).

 

Villa Ducos, 58 avenue Victor-Hugo

Elle présente une façade crépie égayée par des chaînages dentelés en briques.

En 1878 elle appartient à M. Ducos dont l’agence louait des villas en Ville d’Hiver. Ce nom est associé à celui de Sabardan, gendre et successeur.

Agence Ducos [Phare du 04.12.1933 décès de L.F. Sabardan]

Figure sur le plan A.J. Ducos de 1889.

 

Villa Le Pin, 31 avenue Victor-Hugo                                    

La villa Le Pin, du nom du propriétaire en 1882 est acquise en 1889 par la famille Michelet  qui reçoit en octobre 1890 Monseigneur Coeuret d’Agen.

Publicité guide Terre d’amour 1927 : Villa Pigola, anciennement Villa Le Pin, pension de famille de 1er ordre, tout le confort moderne : chauffage central, eau courante chaude et froide, salle de bains, grand jardin. Cuisine très soignée, déjeuners et dîners sur commande, prix modérés.

Ancienne pension de famille réputée qui prit le nom Les Pins tranquilles (Annuaire 1936 et 1952). Située à l’angle de l’Allée Corrigan, elle possédait un immense terrain qui donnait face au Parc Mauresque, allée Turenne où étaient localisées les écuries.  Elle possédait un beau jardin, une terrasse, un salon de thé et il était possible d’obtenir une collation à toute heure. Le propriétaire fut J. Bruyant vers 1928, puis H. Ardouin vers 1938.

En 1970 l’Association Cultuelle de l’Église Réformée d’Arcachon vend Marguerite et achète Les Pins Tranquilles pour les transformer en presbytère protestant et maison d’accueil pour les gens de passage.

Le 5 mai 2003 cette association vend à M. Joël Henry, commerçant, qui effectue quelques transformations pour en faire une copropriété.

Figure sur le plan A.J. Ducos de 1889.

Villa Descartes, 60 avenue Victor Hugo

Villa bâtie en 1865 sous le nom de Nina par Jean Vachon d’après les plans de Gustave Alaux (pour Duboscq d’après les plans de Paul Régnauld) pour la Compagnie du Midi. (Un des 40 premiers chalets de la Ville d’Hiver). Elle devient en 1878 propriété de la Société Immobilière.

Des fenêtres à meneaux surmontées au premier étage d’ornements d’avant-toit évoquant des lucarnes gothiques, lui donnent un aspect légèrement médiéval. Le toit “à la Mansart” et les raides souches de cheminées ramènent au néoclassicisme du Second empire. Par contre, le pignon en encorbellement fait partie du vocabulaire ornemental de Paul Régnauld et de la Cie du Midi. Duboscq : (Arcachon Parcours en Ville d’Hiver, Le Festin 2018)

Des bow-windows sont ajoutés en 1898.

Hôtes en 1871 : Berson Ernest – Boivin Edouard – Périac Henri

En baptisant ainsi un de ses premiers chalets locatifs, la Compagnie du Midi rendait hommage au philosophe et mathématicien René Descartes (1596-1650). Figure sur le « Plan général d’Arcachon » de 1866  et sur le plan A.J. Ducos de 1889.

En 1931 elle appartient au Dr Cadenaule et à son épouse née Violette Cazalet.

 

Villa Tibur, 62 avenue Victor-Hugo et allée Turenne

Le 24 février 1963, la Compagnie des Chemins de fer du Midi et du canal latéral à la Garonne achète à l’État, par adjudication, 20,85 ha pour le prix de 371 000 F. Elle en revend trois parcelles le 21 et 23 septembre 1867 à Jean Henri Vachon, conducteur de travaux publics, et à son épouse Jeanne Mothes, demeurant à Belloc, canton de Salis (Basses-Pyrénées). Ils doivent respecter le cahier des charges de la Ville d’Hiver.

Ils construisent deux villas sur ces parcelles : la villa Lafontaine et la villa Espérance.

Le Dr et Mme Gavarret renomment la villa Lafontaine, Tibur, et la villa Espérance, Colombine. Ils ajoutent un bâtiment de peu de valeur la villa Pierrot.

Le Dr Gavarret (1809-1890) et sa femme n’ont pas d’enfants. Mme Gavarret (1822-1890) décède le 25 mars 1890, et son mari devient le seul propriétaire. Il décède le 30 août 1890 au château de Valmont à Yvetot (Seine-Inférieure) après avoir fait son testament. Il est alors professeur honoraire de la faculté de médecine de Paris, inspecteur général honoraire de l’enseignement supérieur, membre du conseil supérieur de l’instruction publique et de l’académie de médecine, commandeur de la Légion d’honneur.

Charles Ferry, député des Vosges,  la loue pour quelques mois (AA 11-02-1883).

Le 30 janvier 1901, le Dr Dechamps signe un contrat avec Pierre Blavy pour qu’il exécute des travaux sur Tibur et qu’il construise la villa Villemin, 8 rue Lakmé, sur un terrain qui lui appartient. Le Dr Dechamps donne à Pierre Blavy les villas Colombine et Pierrot dont il pourra utiliser les matériaux,

En 1976, François Pierre Michel Barre et son épouse Jeanine Colette Yvonne Coulon, propriétaires du centre commercial Leclerc à Sainte-Eulalie, achètent Tibur à M. et Mme Macquart, la maison les dépendances et le terrain de 2 416 m².

Ils effectuent de gros travaux en 1983 : les rampes d’escalier sont changées, une terrasse est rajoutée sur le jardin, la cloison séparant les deux salons est supprimée pour donner une très grande pièce donnant sur cette nouvelle terrasse.

De nouveaux travaux modifient la villa  en 2016-2017 : le crépi est retiré et la pierre est remise à nu avec sa décoration de briques, un ascenseur est ajouté avec une colonne extérieure qui ne nuit pas à l’équilibre de la façade, les balcons qui à la construction étaient en bois et étaient devenus en béton, retrouvent leur aspect d’origine, la pierre est décorée de briques aux angles de la maison. Le nouveau bow-window en prolongement du salon, s’intègre parfaitement dans la partie droite de la façade. Dans les dépendances, un salon d’été est réalisé au bord de la piscine, située au fond du jardin auprès de la serre à géraniums, après une belle pelouse dont elle est séparée par une haie.

La villa évoque le site de l’ancienne Italie – aujourd’hui Tivoli – fréquenté par les riches Romains et chanté par Horace. Figure sur le plan A.J. Ducos de 1889.

 

Villa Turenne, 8 allée Turenne ou 33 allée Victor-Hugo

Construite par l’entrepreneur Noël sur les plans de Paul Régnauld dressés le 20 novembre 1864. Un des quarante premiers chalets de la Ville d’hiver bâti pour le compte de la Compagnie du Midi.

En 1878 elle fait partie de la Société Immobilière et en 1889 elle appartient à M. Le Pin.

Le 13 janvier 1912 c’est le domicile de Louis Joseph Henri Bonnotte qui fait immatriculer une Peugeot type 136 de 16 HP.

Le peintre Pierre Bonnard (1867-1947) la loue en 1922. Elle sera dotée d’une aile complémentaire sur l’arrière et deviendra sous le nom de “La Famille” un Home d’enfants sous la direction  de Mme Pasquier.

Guide 1927 : Pension de famille ouverte toute l’année. Cuisine de famille très soignée, chambres confortables, emplacements pour autos (On ne reçoit que les non-contagieux, qui doivent fournir un certificat signé par leur docteur). Tenue par Mme Escarraguel.

Boyé : La Compagnie du Midi rendit hommage au maréchal de France Henri de la Tour d’Auvergne, vicomte de Turenne (1611-1675).

Figure sur le « Plan général d’Arcachon » de 1866 et sur le plan A.J. Ducos de 1889.

 

Saf-Saf, 4 allée Turenne

L’ancienne écurie de la villa Le Pin a été transformée en villa après 1930 pour s’appeler Pascal.

 

Bayard, 2 allée Turenne

Construite en 1882 pour M. Demay.

Le 2 janvier arrive à Arcachon Jules Roche (1841-1903), futur ministre du Commerce dans le cabinet Freycinet (17 mars 1890) qui loge au Grand Hôtel de la Forêt et d’Angleterre avant de s’installer villa Bayard. (Chronologie arcachonnaise)

Elle est achetée en 2008 par le néerlandais Christian de la Bije qui la fait restaurer à peu près à l’identique. Jardin de 1 100 m2. (Voir Arcachon et son Bassin magazine 2011).

1882-1893 Demay – Ctesse de Maquillé (acquisition signalée par l’AA du 23.01.1898 qui dit aussi que Melle de Puyjalon y séjourne.)

Chevalier sans peur et sans reproche, Pierre du Terrail, seigneur de Bayard (1473-1524).

Figure sur le plan A.J. Ducos de 1889.

 

Revenir au début

Images liées:

Aimé

Un commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *