Une cabane tchanquée à 1,2 million d’€uros

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Une cabane tchanquée à 1,2 million d’€uros.

Ce matin le journal Sud Ouest propose un article intitulé

La cabane tchanquée n° 3 : un chantier pas comme les autres sur le bassin d’Arcachon.

Un chantier pas comme les autres, une fois n’est pas coutume, nous sommes tout à fait de l’avis de ce journal.

Et une cabane tchanquée cela s’inscrit à la fois dans notre patrimoine et dans nos traditions si bien qu’HTBA ne peut pas rester sans en parler.

Et nous allons donc en parler.

Pourquoi serait-ce un chantier pas comme les autres ?

Parce que la construction de cette cabane va nous être facturée 1,2 million d’€uros !

Et que tout le monde trouve ça normal.

Vous en connaissez beaucoup, vous, des cabanes à 1 million 2 ?

On ne nous a pas pris pour des Boïens mais pour des Américains !

Pensez-vous que parmi nos anciens il s’en est trouvé qui par le passé aient fait construire des cabanes tchanquées qui leur auraient coûté 1,2 million ?

Même seulement 1,2 million de francs ?

On croit rêver.

Qu’est-ce que c’est que cette embrouille ?

Pensez-vous que si nous nous étions adressés à Eugène Viollet-le-Duc soi-même pour restaurer cette cabane, cela nous aurait coûté aussi cher ?

Imaginez une seconde que l’on ait confié, fermez les yeux parce que vous risquez d’être pris de vertige, la reconstruction de la cathédrale de Paris à nos édiles locaux et essayez d’évaluer le montant exorbitant de la facture qui s’en suivrait.

Un million deux pour cette cabane, c’est quand même une somme et en plus je me suis laissé dire qu’elle n’aurait même pas la clim. Alors que l’on nous promet que dans les années qui viennent le dérèglement climatique va nous obliger à affronter des températures équatoriales, cette cabane si chère ne serait pas équipée d’une climatisation ?

Mais il n’y a pas que ça.

Après qu’il ait été longuement hésité entre un ascenseur ou un escalator pour atteindre sans difficulté la terrasse de cette cabane, c’est l’escalator qui avait été retenu.

Las, son installation aurait nécessité de porter le devis de 1,2 million à 1,5 million d’€uros.

Mais une cabane à 1,5 million, personne n’a jamais vu ça, il ne faut quand même pas exagérer.

Alors on a fait l’impasse.

Si bien que cette cabane ne sera jamais accessible au public, elle ne répond pas aux normes handicapées.

Elle a donc été construite, juste pour être regardée.

Exactement comme un décor de cinéma.

Il existe pourtant des entreprises spécialisées dans l’édification de décors de cinéma.

Je peux vous assurer que si l’on s’était adressé à l’une d’entre elles, on aurait obtenu le même résultat pour un prix sans commune mesure.

Mais il n’y a pas que le prix qui fait que ce chantier n’est pas comme les autres.

Il consiste à construire quelque chose dont on ne sait pas ce que l’on pourrait bien en faire.

On avait déjà eu plein de projets pour utiliser la cabane tchanquée que l’on avait fait reconstruire précédemment.

Aucun n’a jamais débouché.

Cela a dû servir de leçon et cette fois on reconstruit une cabane tchanquée sans avoir la moindre idée de ce que l’on pourra en faire.

Ce n’est quand même pas quelque chose de courant.

Eh bien nous, chez HTBA, on pourrait peut-être proposer une idée.

Accorder, par exemple, à un hôtel de luxe sis sur le Bassin une concession triennale renouvelable par tacite reconduction pour que celui-ci puisse en faire deux chambres originales à défaut d’être luxueuses.

À charge pour lui de s’occuper de tous les problèmes annexes à cette exploitation comme le transport à l’aller comme au retour de ses clients.

En échange de quoi, il serait redevable d’un loyer à l’égard de la ville de La Teste-de-Buch.

Maintenant il ne nous reste plus qu’à attendre que cette ville de La Teste-de-Buch publie les devis et la facture de cette cabane tchanquée.

Cela nous fera au moins rire, et il est vrai qu’à la Teste on ne rit pas tous les jours…

Jean-Pierre ARDOIN SAINT AMAND