Un espace menacé : le parc ostréicole arcachonnais

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Petite causerie vespérale relative à un espace menacé : le parc ostréicole arcachonnais
Il y a quelques jours je proposais au lecteur aussi numérique qu’HTBoïate une causerie consacrée à une espèce menacée, l’ostréiculteur arcachonnais ; il parait logique d’évoquer maintenant le « jardin » de celui-ci : le parc ostréicole — bien que l’un puisse désormais aller sans l’autre si l’on en juge par les camions approvisionnant de Marennes, de Bretagne, de Normandie, d’Espagne, du Portugal ou d’Irlande quelques « ostréiculteurs » locaux.
Lorsque j’étais enfant et que, profitant du flot, le Corsaire paternel amenait toute la famille en ballade depuis la plage d’Andernos, le capitaine — naviguant depuis son plus jeune âge sur les eaux de la Petite mer de Buch —ne s’encombrait pas d’une carte marine, ignorait superbement les chenaux et prenait des raccourcis au travers des parcs à huîtres. Ceux-ci étant alors nombreux à l’Est du Bassin et proches de cette côte, ce fut bien souvent que l’étrave du bateau familial écarta les pignots andernosiens pour tracer sa route. Ces derniers ont disparu depuis longtemps.
Un peu plus tard, alors que j’étais devenu le chef de bord d’un autre bateau familial (un Flirt de chez Jeanneau, puis un Edel IV), il nous arrivait souvent de passer quelques jours dans la conche du banc d’Arguin (ne pas la chercher, elle n’existe plus) à côté du parc ostréicole « expérimental » de cette « réserve » naturelle. Oui, il n’y avait alors qu’un seul parc en ce lieu au début des années 80.
La carte que reproduit Robert Latéoule, dans la Revue géographique des Pyrénées et du Sud-Ouest, en 1969, nous montre l’empreinte de l’ostréiculture à cette époque : un peu plus de 1600 hectares, soit 10 % de la superficie totale du bassin d’Arcachon (environ 15 500 ha). Aujourd’hui, si l’on en croit les chiffres officiels, il resterait 780 hectares de parc ostréicole, c’est-à-dire moins de la moitié de la superficie de 1969.
Dans le même temps, les anciens ostréiculteurs abandonnèrent à peu près 1 000 hectares de ce qu’on appelle désormais des friches ostréicoles, choses que la puissance et les finances publique se doivent désormais d’éliminer — ce qui n’est pas très joli-joli.
Bref, « le poids des mots, le choc des photos », slogan célèbre de Paris Match, permettra en comparant avec la seconde image, montrant les zones ostréicoles arcachonnaises actuelles, de considérer le rapetissement drastique de celles-ci. La profession a limité les dégâts, il y a quelques années, en créant (dans des conditions discutables) de nouveaux parcs ostréicoles océaniques à Arguin. Hélas, ces parcs étant promis à disparaitre en même temps que le banc bien avant le mitan de ce siècle, que deviendra alors la production d’huîtres arcachonnaises ?
Thierry PERREAUD

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Aimé

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