Chronique n° 046 – La Teste saisit sa chance

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C’est un véritable bouleversement qu’apporte l’arrivée du chemin de fer à La Teste en 1841. Dès le 9 juillet, lors des mouvements des trains, la place de la gare se trouve embouteillée par les voitures des cochers Cazobon, Lestout, Seguin et Borie, ainsi que par celles des hôtels qui conduisent les voyageurs vers Arcachon. On doit même hisser les clients sur des impériales fixées sur le toit de façon à emporter seize voyageurs qui partent une demi-heure après l’arrivée des trains. C’est la pagaille, jusqu’à ce que le maire organise la circulation et il le faut bien devant l’affluence des baigneurs, d’autant plus importante que les horaires des trains sont calculés de façon à permettre de partir de Bordeaux et d’y revenir dans la journée.

Avec des prix spéciaux pour le dimanche, les billets coûtent six francs aller-retour en 1ère et moitié moins en 3ème. Dans cette catégorie de places, les voitures n’ont pas de vitres, ni de coussins moelleux. Mais un toit les protège, ce qui évite aux voyageurs de se voir recouverts d’escarbilles et d’étincelles. A l’arrivée, chacun fait assaut d’initiatives pour attirer les faveurs des baigneurs ou des visiteurs, de plus en plus nombreux. Des voituriers bordelais essaient même de concurrencer le train en 1851, avec des diligences rapides qui font la route en 3 heures 30. Chacun exploite le pactole à sa façon et il faudra qu’en 1850 un arrêté municipal protège les voyageurs contre les offres intempestives des voituriers, des restaurateurs, des marins et autres marinières.

Si bien aussi que la municipalité de La Teste s’intéresse davantage à son quartier d’Eyrac où le projet de grand port rester toujours vif. Le 9 février 1843, le conseil municipal étudie le projet de construction d’un débarcadère à Eyrac et d’une route y conduisant depuis La Teste. La jetée est inaugurée en 1845. Quant à la route, elle ouvre, d’abord, la polémique avant de s’ouvrir, elle aussi au trafic, en 1845. La municipalité veut une ligne droite allant de La Teste à l’Aiguillon. Les Ponts et Chaussées exigent une route qui ne coupe pas les prés salés ouest. Ils l’emportent et l’on peut donc aujourd’hui encore suivre la courbe qui respecte toujours une zone très utile pour éponger l’écoulement des eaux apportées par la Craste Douce.

En 1845 toujours, les élus testerins demandent le prolongement de la route d’Eyrac jusqu’à Notre Dame, « parce qu’on bâtit beaucoup sur ce rivage », ajoutent-ils. Ce sera fait en août 1849, avec l’aide de l’État. Depuis 1846, le conseil municipal testerin classe des voies arcachonnaises en chemins vicinaux. On aurait tort, donc, de croire que les notables testerins ne voient pas tout l’intérêt qu’ils peuvent tirer du développement d’Arcachon. En attendant, ils passent dans un autre monde. Par exemple, ils découvrent, horrifiés, l’indécence des baigneurs dans les environs du chemin de fer. Le maire sévit contre ce dévoiement avec un arrêté du 8 août 1841. Il n’a pas encore tout vu, le maire, avec le développement d’Arcachon qui va s’accélérant. C’est une autre histoire.

À suivre…

Jean Dubroca

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Aimé

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