Jean de Foix Candale[1], captal français et les droits d’usage dans le Captalat
Grièvement blessé à la bataille de Castillon en 1453, Jean de Foix Grailly reste prisonnier du roi de France pendant sept ans au château de Taillebourg, jusqu’à ce que sa rançon eût été payée. En 1460, Jean de Foix Grailly s’exile en Angleterre, au moment même où Louis XI monte sur le trône. Son mariage avec Marguerite de Suffolk, comtesse de Kendal et qui descend du roi Edouard III, ne l’enrichit pas car sa femme, de son côté, perdit ses biens dans les révolutions ; Jean de Foix doit se faire marchand de laine pour pouvoir vivre.
Le nouveau monarque de France est passionnément attaché à l’unité du royaume. Il comprend très vite que, pour redonner sa prospérité perdue à l’Aquitaine, il faut lui rendre les privilèges accordés jadis par les rois Plantagenet, et la liberté du commerce des vins avec l’Angleterre ; il cherche à rétablir les anciens seigneurs du pays dans leurs droits, afin qu’ils puissent rentrer d’exil et faciliter l’assimilation de leurs vassaux à la France.
En 1462, Louis XI séjourne plus d’un mois à Bordeaux, à l’occasion du mariage de sa sœur Madeleine de France avec le fils aîné du comte de Foix (mariage célébré le 7 mars 1461 à Saint-Macaire ; Gaston de Foix meurt dans une joute équestre disputée le 23 novembre 1470 à Libourne). À cette occasion, Louis XI pardonne aux Foix Grailly leur fidélité au roi d’Angleterre, et rend, en 1462, « à son très cher et aimé cousin Jean de Foix, comte de Candale » tous les biens qu’avait confisqués son père Charles VII après la bataille de Castillon (1453) en raison de leur attachement à la couronne d’Angleterre, et parmi eux le captalat de Buch, le comté de Benauges (parfois orthographié Benauge), la vicomté de Castillon, Castelnau-de-Médoc, Lamarque, Puy-Paulin, Langon, Podensac, Gensac et autres lieux…
Sous le régime féodal, lorsqu’un seigneur succède à un autre, le nouveau « remet en sa main » ce que ses prédécesseurs ont concédé. Après une absence de dix ans, pour réaffirmer ses droits, le captal restauré fait interdiction aux habitants des trois paroisses du captalat d’entrer dans sa « Montagne », d’y faire « hobre de gemma et de rousina » et de prendre « fusta[2] » ; il s’en suit des pourparlers, car, comme dirait Martinez, il y a du grain à moudre, que les distances et les difficultés de communications rendirent longs, le captal ne résidant pas à La Teste ; ils aboutissent le 10 octobre 1468, Jean de Foix étant venu faire un séjour dans sa forteresse de La Teste où il reçoit les représentants de Gujan (Guilhem de Castanlh dit de Notes, Meujon de Forthon dit de Ferron, Pey-Richard Gaillot, Dubernet, Helies de Maynon, Lombart de Mesple) avec ceux de La Teste qui lui disent :
– qu’il ne peut y avoir de personnes plus pauvres et plus maigres qu’eux ;
– qu’ils ne peuvent trouver vie et aliments ;
– qu’ils sont lourdement grevés de charges envers lui ;
– que si l’usage de la « Montagne », d’où ils tirent la plus grande partie de leurs ressources et qui assure leur existence leur est retiré, ils n’ont plus qu’à quitter le captalat pour aller vivre ailleurs.
Ils lui disent, en outre, que les captaux, ses prédécesseurs, leur ont toujours accordé liberté et franchise dans la « Montagne », qu’en particulier Monseigneur son père, dernièrement allé de vie à trépas, leur a donné le droit de faire gemme et résine, de prendre le bois mort et le bois à équarrir, moyennant une redevance de vingt ardits par kas de gemme et résine, et qu’ils ont toujours cette charte. Ils montrent alors leur parchemin au seigneur, en l’assurant qu’ils sont toujours ses hommes et sujets (des lèche-bottes), prêts à tous ses commandements et mandements. Jean de Foix trouve la requête « juste et pleine de raison » et leur donne satisfaction. La rente de vingt ardits, fixée sous son père, ne subit pas l’inflation, mais Jean de Foix tient à préciser qu’il n’agit pas sous la pression de ses sujets, mais que c’est de sa part acte de « bona, pura, agradath et délibéra voluntat ». Cette « baillette », enregistrée le jour même devant témoins par Raymond Ayquard, clerc du diocèse de Bordeaux, est le document de base qui établit les droits des habitants des communes de Gujan-Mestras et La Teste-de-Buch sur la forêt usagère.
Par de précieux avantages, rendus officiels et garantis dans cet acte solennel, il s’agit de repeupler le Captalat de Buch, en y attirant de nouveaux habitants. Ces droits, qui existent toujours quoique de plus en plus difficiles à satisfaire et ne cessant de donner lieu à des interprétations diverses, constituent une dérogation caractérisée au droit commun : tout captalien, qui n’en possède aucune, peut jouir de la forêt presque comme si elle était sienne. Il lui est loisible de s’y faire délivrer le bois nécessaire à son chauffage ainsi qu’à ses constructions, et il lui appartient également le ramassage du bois mort, incendié ou sinistré, devenu incapable de donner résine, tout cela, sans préjudice de ses droits de glandage, d’herbage et de pacage.
La « Forêt Usagère » s’étend sur les massifs baptisés « La Grande Montagne de La Teste », « La Montagnette » et « La Petite Montagne d’Arcachon ». Des syndics élus veillent à la bonne exécution de ces mesures.
On conçoit qu’assez facilement réalisables quand La Teste ne comprend au XVe siècle que « quarante oustaous tant bonnes que mauvoises », les baillettes menacèrent bien « la forêt d’un rapide déboisement lorsque se présentèrent une quantité d’artisans et de particuliers venus pour jouir de ces avantages ». Il fallut prescrire qu’ils ne pourraient en profiter qu’après un « habitanat » de trois ans. Malgré cela, l’exercice de ces droits, et les nombreux abus auxquels ils donnèrent lieu, obligèrent à décider qu’ils ne seraient acquis qu’aux personnes ayant leur domicile dans le captalat depuis cinq ans. En dépit de cette prolongation de l’habitanat le maintien de ce statut d’un autre âge continue à susciter de gros embarras, à provoquer de nombreuses discussions… Au XIXe siècle, il a causé, outre les procès qui continuent à en résulter, de véritables émeutes de la part des usagers s’acharnant à se considérer, par une avantageuse interprétation de la baillette de 1468 et de celles qui suivirent, comme propriétaires de la forêt. Les baillettes sont des concessions unilatérales émanant de la toute-puissance du seigneur à une époque encore assez rapprochée du Moyen-âge pour que la volonté populaire ne comptât pas. Bientôt elles vont être remplacées par des contrats synallagmatiques (pour ceux qui ne comprendraient pas, c’est pourtant simple puisque découle du grec ancien συνάλλαγμα) par lesquels ces seigneurs traitent d’égal à égal avec leurs sujets. La première transaction de ce genre fut passée entre eux et l’un des plus notoires de nos captaux, le duc d’Epernon, époux de Marguerite de Foix-Candale. Les droits respectifs des parties furent, dès lors, âprement discutés, voire disputés, pas toujours à l’avantage du seigneur. Nous avons vu là une preuve que cette espèce de servage appelé questalité qui sévissait en Guyenne et notamment dans les autres seigneuries de Foix-Candale, qui étaient nombreuses, n’existait pas ou plus dans le Captalat de Buch au XVe siècle (c’est depuis, qu’on ne trouve plus de serfs dans nos forêts !)
Le 17 juillet 1855, a lieu le cantonnement des droits d’usage sur le périmètre de la Petite Montagne d’Arcachon dans laquelle 311 bâtiments ont déjà été construits et des voies tracées au mépris des textes. Ce projet, provoqué par le développement de la future commune, est initié par le maire de Gujan, pourtant représentant des usagers…, et soutenu par la plupart des élus testerins (14 présents, 1 contre, 3 abstentions) et gujanais (3 contre).
Les arcachonnais propriétaires des parcelles cadastrales concernées doivent racheter les droits (300 francs par hectare) et perdent, s’ils veulent l’utiliser sur les parcelles rachetées, le droit au bois vif ne conservant que le droit au « bois sec, mort, abattu ou à abattre » pour leur chauffage.
En 1535, Gaston III De Foix confirme la baillette de 1468 : suivant la coutume féodale, les sujets du seigneur doivent assurer la garde du château seigneurial. Pour ne pas perdre leur temps à monter la garde et pour se libérer de cette prestation, ceux-ci paient un droit, dit de guet, avec l’argent duquel le seigneur fait assurer la garde par des hommes d’armes à sa solde. Suite à une augmentation du droit, les habitants manifestent leur mauvaise humeur et Gaston III dit Le Boiteux réplique en leur interdisant l’entrée de la « Montagne ». Le 3 novembre 1535, Gaston III se trouvant en son château de La Teste, les représentants des paroisses de Gujan et de La Teste, « se retirent devant le dit seigneur et lui remontrent leur pauvreté » disant que « sans l’entrée de la dite montagne ils ne peuvent vivre ». Puis ils lui remettent une supplique en sept points. Après l’avoir « vue et fait voir à son conseil », considérant la pauvreté de ses sujets, Gaston III se déclare d’accord et appose sa signature au bas de la supplique et déclare qu’il serait fait « instrument » aussitôt que son contenu aura été approuvé par les habitants de chaque paroisse réunis en assemblée capitulaire ; les deux assemblées capitulaires ont lieu le même jour (3 novembre) à Gujan et à La Teste, devant le même notaire qui consigne sur l’acte les noms de tous les présents et les fait suivre presque tous du « chaffre » ou sobriquet des porteurs. Ces sobriquets, gascons pour la plupart, nous montrent que dans ces deux petites paroisses du Captalat, si l’on est pauvre, on n’en est pas pour autant dépourvu d’esprit. Les Gujanais, moins nombreux que les Testerins, leurs « chaffres » n’en sont pas moins aussi pittoresques :
– Pey Deycard, dit « dou clerc » : fils du clerc, clerc de notaire, espérons-le, et non d’église.
– Guilhem de Castaing, dit « pochot » : la petite poche (?).
– Jean de Mesple, dit « fou faus » : le faux, le traître.
– Amanieu Deycard, dit « du pénin » : du « petit bout ».
– Ricard des Camps, dit « caydot » : « cayedo », ouverture d’un fenil par où l’on fait tomber le foin. Ricard des Camps doit avoir une grande bouche toujours prête à engloutir…
– Ricard de Bernet, dit « pite » : « la pointe », en général pointe de clocher. Ricard ne doit pas être petit.
– Ricard Deycard, dit « memè » : grand’maman.
– Maria Deycard, dite « baguette » (ou « baquête ») : petite bague ou petite vache.
– Raymond Deycard, dit « Moussuran » : qui fait le monsieur.
– Raymond, dit « fifliou » : le filleul.
– Guillaume Mesteyreau, dit « de mersadé » : du dépensier.
– Ricard Dubernet, dit « pilou » (ou « filou ») : si c’est « pilou », le pilon en français, ceci ne veut pas dire grand-chose ; si c’est « filou », rusé, c’est une autre affaire !
– Bertrand de Ricard, dit « canelhous » : celui dont le nez coule comme une chandelle.
– Ménicou de Mesteyreau, dit « couquet » : le petit coquin.
– Amanieu Deycard, dit de « piret » : atteint d’une forme de priapisme, et, malgré la largeur de son pantalon, cela n’échappait à personne !
– Jean de Mesteyreau, dit « culot » : le petit cul.
D’autres Gujanais qui sont là, tel Jean de Caunac, « tant en son nom que pour ou au nom de Jeannette de Castaing, sa nourrice », jurent sur les Saints Evangiles, « avoir pour agréable ferme et stable, tout ce que par les dits syndics serait fait, convenu, contracté, passé, pacifié, transigé, appointé, accordé quant aux choses susdites ».
L’acte notarié est dressé à Castelnau en Médoc, au château du captal, le 2 décembre 1535. Cette nouvelle baillette, en ce qui concerne la forêt usagère, confirme la baillette de 1468. Quant au droit de guet, payable par chaque habitant tenant feu vif, il est diminué de moitié : 7 sols 6 deniers (au lieu de 15 sols) payables à la Saint Michel.
Au début de l’année 1639, des émeutes ont eu lieu à La Teste, à la suite desquelles de la troupe fut envoyée pour maintenir l’ordre. L’entretien de cette garnison, sur ordre du Marquis de Sourdis et d’Alluye, Lieutenant général pour le roi en Guyenne, en date du 23 avril 1639, est mis à la charge des habitants de la Juridiction du captalat. Or Gujan, qui n’a pas participé aux émeutes, fait partie de la Juridiction. Il est vraisemblable que si les Gujanais s’étaient trouvés dans des circonstances semblables, ils eussent agi comme les Testerins, mais puisque, par chance, cela n’a pas été, malgré la solidarité entre Bougés, ils vont chercher à se faire exempter des frais. En leur nom, Castaing, suppliant, et X., suppliant, écrivent à Mgr le Prince Henri de Bourbon, gouverneur de Guyenne : « Monseigneur, Les habitants de la paroisse de Gujan en Buch vous démontrent très humblement que les habitants de La Teste se sont viollantement opposés dans cette ville au commissaire des Fermes du roi. Des gens de guerre ont dû être envoyés pour tenir la main à l’exécution des vollontés de Sa Majesté. Or les gens de Gujan sont obligés d’entretenir au même titre que ceux de La Teste les cent hommes logés au château de La Teste, bien que entièrement innocens de la désobéissance et n’ayant en rien contribué aux viollances, estons éloignés de plus d’une grande lieue, sous prétexte qu’ils sont de la même Juridiction. Ils sont tellement vexés et travaillés des dits gens de guerre qu’ils seront impossibles de se remettre d’un siècle. Ils demandent à être déchargés de l’entretien de ces gens de guerre. » Sur le document (A.D. H. Jésuites Collège 120), il est annoté en marge : « Soit pourveu à cecy favorablement par M. de Machaut, à son arrivée, au contentement des suppliants. Fait à Bordeaux, le 6 may 1639, Henry de Bourbon. »
Toponymes de la Forêt usagère
Repère (n° pour la Grande Montagne) / Lieu-dit / Signification / Propriétaire en 1863
Petite Montagne Aiguillon
143 Angélicots (Les) Plante? Lesca Nouaux
142 Angéliques (Les) Fleur Bestaven & autres
130 Arnaouchots Diminutif d’Arnaud Lestout Daisson
3 Arnaud (La grande cabane d’) et Braous Prénom Daussy
6 Arnaud (La petite cabane d’) patronyme Lestout et autres
166 Arraoucs (Les) Roseaux Jean-Pierre Duphil Bisserié Pelise
Arrouet (1863) Daussy
12 Avocats (Les) Métier
18 Baillon patronyme; Jean Baleste dit Baillon; du gascon balhe-on = petite cuve
165 Baillons (Les) Patronyme/Petite cuve Lestout & autres (V Mourreau)
134 Baquemorte-Daisson (Baquemorte-Deysson 1863) Vache morte. Daisson = Patronyme Bestaven & Cie
129 Baquemorte-Dumur-Duvigneau (Baquemorte Dunan 1863) Dumur et Duvigneau = Patronyme Daney Dubranle
139 Baquemorte-Eymericq vache-morte Lalesque & autres
175 Baqueyras Mauvais vacher (suffixe “as” péjoratif)
32 Baren de Goulugne Baren = Sol d’un marais asséché
145 Baron-Capet Bestaven
173 Barons De l’armure d’un chevalier retrouvée à l’endroit d’un cimetière du XIII° s.
122 Basmounéous Bas = Sud; Mounéous = Mont Haut Bestaven & autres
78 Bat Coude Bat = Vallée Dehillote
127 Bat de Sahuc Sahuc = sureau Marichon
19 Bat du Porge (La) Porge = cimetière
123 Bat-Bedouch Bedouch = Serpe à long manche pour couper les fougères Marichon Dagenes
13 Batbéou Béou = Boeuf F. & C. Daisson Ve Daney
35 Batlongue Longue vallée Lalusquespères
55 Batsegrète vallée secrète Daney frères
138 Bequet-Daney Bequet = Petit bec Lalesque
137 Bequet-Gontard du petit bec Gontard
Petite Montagne Bernet Bern berd bert bret par métathèse); du celtique verno vient l’occitan vèrn ou vernhe, “aulne”
52 Betouret de Bas Betouret = Jeunes bouleaux Daney frères & autres
53 Betouret de Haut jeunes bouleaux; aussi patronyme Daney frères & autres
71 Bidarts Patronyme (Vidarts) Caupos
54 Bigneys (Lous) Vignerons
Petite Montagne Binette (ou Bette)
Petite Montagne Bos bœuf en latin; toponyme de la Petite montagne d’Arcachon
Petite Montagne Bos Matchin et Peymaou Bos = bois, de bosc
88 Bougès (Lou Grand) Bougès: Habitants de La Teste. Boïen-Boïates: branche détachée du peuple celtique. Sachant exploiter les salins du bassin, les Boïens dominèrent pendant longtemps le marché du sel dans la région. Plusieurs longues épées hallstattiennes et quelques-uns de ces fameux poignards à antennes, caractéristiques de cette civilisation, furent retrouvés non loin de là, dans les sépultures des landes et du Bazadais. Le nom de la Bohême serait tiré de Boïen (Boïohaenum), nom d’un peuple celte qui a habité la région vers le Ve siècle av. J.-C. Les Boïens sont refoulés par la tribu germaine des Marcomans (Suèves) vers le Ier siècle av. J.-C. Marichon
94 Bougès (Lou) Fossecave & Lafon
93 Bougès(Lou/de Haut) Pontac
22 Bourassouze (Bouratzouse 1863) Habillé de vêtements grossiers; Bourras: grossière toile de bure; drap grossier pour le transport du foin Méran
31 Bourdons (Truc des) Mâle de l’abeille
48 Boy Forêt Propriétaire Jean-François Deutch Daney frères &autres
26 Brana (Lou) Bruyère à balai ou brande (Nom donné à la bruyère à balais (Erica scoparia)) Lefranc
178 Branquecouraou Branche dure à coeur (Chêne de la fontaine Saint-Jean?)
124 Braou de l’Escurade Braou = Brau = endroit marécageux (celte braccu= bourbier)
179 Braoüet Petit marais, intérieur à une dune parabolique
90 Braouet (Le Grand) celte braccu, bourbier, d’où brau dérivé en bran; petit marais Castera & autres
89 Braouet (Le Petit) celte braccu, bourbier, d’où brau dérivé en bran; petit marais V. Dejean & autres
148 Brilleys (Lous) Brillant Lalesque & autres
83 Brioule
96 Broustics-Delis Broustic = Couvert de broussailles Delis & autres
95 Broustics-Hameau gascon brosta = pousse, branche; lieu couvert de broussailles (diminutif de brouste); patronyme Hameau
98 Broustics-Lafon-Fourtic gascon brosta = pousse, branche Fossecave & Lafon
97 Broustics-Lestout gascon brosta = pousse, branche Bestaven & autres
Petite Montagne Bruxelles Chaffre de Jean Baleste-Marichon
73 Bulle (La) Lieu comportant des traces d’incendie (en 1716, 2700 ha de la Montagne sont détruits) Caupos
99 Cabeils (Lous) Cime d’un arbre A. Dejean
116 Cabeils (Lous) cabelh = cime d’un arbre
156 Cabo Ruche Delis
170 Cabo
Cap du Moun de Bas 1863 Daney frères & autres+
40 Cap du Moun de Haut Cap = Entrée de la vieille forêt Marichon
39 Capéran (Truc du) Chapelain
92 Carbouneyre Charbonnier Lesca Nouaux ?
135 Casino (Le)
56 Chay de Hourmen Hourmen = Froment
64 Chemin de fer (Le) Rails qui servaient au débardage du bois
50 Courdeys de Bas Courdeys = Cordier; appartient à M.Raba Videau
51 Courdeys de Haut patronyme? = cordiers Lefranc
91 Courneau (Le) Hameau ; carrefour : au carrefour du Courneau, un camp de 400 barraquements et un hôpital prévu pour 20000 soldats furent construits en 1916. Il fut occupé par des africains, surtout Sénégalais, puis par des Russes et des Américains. Un petit cimetière au milieu des pins et un mémorial édifié en 1967 rappellent le souvenir de ces hommes morts pour la France. Propriétaire Mathieu Couach BJ Daisson
2 Courpeyres (Les) (et Brahous) Croupe Marichon
140 Cout de Pinon (Coup de Vinon 1865) Cout = Etui de pierre à aiguiser Lesca Nouaux
147 Crabeyron-Gontard Crabeyron = Chevrier Propriétaire Jean-Pierre Sevilla Gontard
141 Crabeyron-Maris chevrier / patronyme Legalais
34 Craste de Nezer ou de la Montagne Craste = Fossé de drainage prolongeant vers l’amont les petites rivières. L’arrêté préfectoral du 12 juin 1866, relatif aux fossés d’assainissement des landes de la Gironde, reprend les dispositions de l’arrêté du 23 janvier 1811, oblige les riverains à leur entretien annuel. Jules Chambrelent, le premier, réalisa cet assainissement dans son domaine de Saint-Alban, à Pierroton, commune de Cestas. Une statue à sa mémoire réside à proximité de la route départementale./ Nezer = banquier suisse
82 Curepipe Curepipe : Située sur une dune qui domine le gurc de Maubruc (paysage spectaculaire) la cabane de Curepipe se trouve à l’extérieur de la forêt usagère. Elle doit son nom à l’un de ses propriétaires, originaire de l’Ile Maurice, où se trouve la ville de Curepipe.
Petite Montagne Dabroc broc = aubépine Lalesque & autres
Petite Montagne Dalis (Les Abatilles) patronyme
Petite Montagne Deganne (La Chapelle ) patronyme
133 Déserts (Les Grands) Sable blanc ; patronyme Lestout Daisson
87 Déserts (Lous) Dune blanche / patronyme Lalesque
112 Desgons (Les) Desgons = Patronyme Marichon & autres
118 Dubrocs broc = aubépine / patronyme
161 Dulet (Dulet et Cabo 1863) Dulet = Patronyme Propriétaire Christine Daney Daussy
158 Dulet (Petit) patronyme Marichon
Petite Montagne Duprat (La Chapelle ) patronyme
58 Esparbeys (Lous) Eperviers Castéra Blanc
16 Estageots-Daney (Lous) Estageots = Propriété, demeure. / Daney = Patronyme Daussy
14 Estageots-Lanusse (Lous) Estatge = propriété, demeure / Lanusse, de lana=lande, la terminaison usse donne un sens péjoratif/ patronyme Lanusse
Petite Montagne Eymeric
Petite Montagne Eyrac Deganne
Petite Montagne Eyrac Legallais
Petite Montagne Eyrac Pontac
49 Gaillardons (Les) (Gaillardins 1863) Galh: plein de sève; Galhoun: germes, nouvelles pousses P. Dehilotte Marichon
Gaillouneous orthographié Maillouneous 1863 Dagences
61 Gaillouneys Gailloneaux:pièce comportant de nombreux fours à goudron Marichon
60 Gaillouneys-Bernardbeigt Galhoun = germe, nouvelle pousse; Gailloneaux désigne une pièce où il y a de nombreux fours à goudron
59 Gaillouneys-Durand
17 Gangaillots (Lous) Gangalhe: sarment; Gargailles (XV°s.) résidu ligneux emporté par la craste
15 Gangails (Lous) gangalhe = fagot de sarments de vigne/ cette parcelle est aussi dénommée, en 1849, gargails: résidu ligneux emporté par une craste, un ruisseau R. Mourreau
21 Gartiou de Mouneys Gartiou = Endroit où se réunit le troupeau (gart) de vaches
Gemayre (Geneyre 1863) Gemayre n’est plus en FU mais dans la partie communale, expropriée lors de l’aménagement des bords du lac. Lalesque frères
180 Ginestras Genêt à balai ginestre
29 Goulugne de Bas Goule= gourcq: trou d’eau sans fond vaseux; trou creusé par le courant. Gouladin = petit déversoir Castéra Dignac
28 Goulugne de Haut (Goulugne de Bas 1863 probablement par erreur) Près de là, se trouvent les ruines de Notre Dame de Haut, chalet et oratoire construit par le chanoine Pleneau, entre les deux guerres, qui venait en vacances à Cazaux; ils furent détruits par l’incendie de 1944. Héritiers Taffard
86 Gramuges Semées entre 1825 et 1838. J. Ragot, qui écrit “granuges” fait référence au verbe “granueja” coasser pensant qu’il pouvait y avoir des trous d’eau entre les dunes et donc des grenouilles.
167 Grave (La) Présence de gravier dans le sous-sol proche ou du latin grava: bois Bissérié Pelise
74 Guirautes du prénom germanique Géraud ou Giraud (gari=lance; hard=dur)
76 Guirautes (Les petits) Désert des
Gurc de Maubruc Gurc de Maubruc : anse de Maubruc. Cette petite baie marécageuse, au bord du lac de Cazaux, est située à l’emplacement de l’ancien déversoir du lac vers l’Océan. La parcelle de Maubruc marque la limite sud de la forêt usagère.
44 Hemnes-Lestout (Les) (Les Hennes 1863) Hemnes = Femmes Lestout & autres
43 Hemnes-Mouliets (Les) (Les Hennes 1863) Hemnes = les femmes; parcelle possédée par les veuves Havet et Marichon en 1822 Marichon Dagene
120 Hourn Laurès (Hourn Laurès pateyn 1863) Hourn = Fours recouverts de gazon ou Four de brique vouté/ Laurès = Laurier* Dalis Mouliet
121 Hourn Laurès Marichon Hourn = four/ Laurier/ patronyme Marichon
114 Hourn Laurès-Dumur-Duvigneau (Hourn Laures Copos 1863) Hourn = four/ Laurier/ patronyme Daney Dubranle
Petite Montagne Hourn Soumart Méran Hourn = four/ soumat = cime, sommet / patronyme
Petite Montagne Hourn Soumart Roumegoux Hourn = four/ soumat = cime, sommet / patronyme
162 Hournpeyran Peyran: pierre Propriétaire : Thierry Daney Daussy
47 Hourns (Les Deux) Hourn = four Propriétaire: Catherine Duperier D. dejean
171 Jaougut Jauga=ajoncs
150 Jeannoutets-Daney Patronymes
Petite Montagne Labat de Ninot La vallée de “patronyme”
Labat de Porge Bz Daisson
Petite Montagne Lalongue (La Chapelle ) patronyme
5 Lanaudy (Truc de) L’Arnaudy: diminutif d’Arnaud
163 Lartigon Artigue: terre défrichée Meran
11 Lauga ou Laouga (“Laouga” est bien la prononciation authentique de “Lauga”) Augar: terrain marécageux. Ce nom de lieu et de famille est “L’augar”. Un “augar” (ne pas prononcer le “r” final, comme pour “pinhadar”, “branar”, etc.) est un lieu humide où pousse une herbe, l’aougue ou aouguitche, nommée en français “molinie bleue” (appelée localement auguicha. (Tederic) Daney frères
57 Lays (Bat dous) Vallée des 2 amis
Petite Montagne Le Mouing
84 Lettas (Grand) de Lette? Vallée, du latin Lata = large;passage entre 2 hauteurs
85 Lettas (Petit) Lette ou Lède Dépression allongée entre deux dunes
146 Lette de Sécary Lette = Dépression allongée et humide, entre deux dunes Propriétaire Jany Mora
65 Lettot des deux Hourns Lettot = Petite vallée; C’est là que démarre l’incendie de 1716 qui détruit 2/3 de la Grande Forêt”
70 Liborns-Gontard Liborns = de Libourne Gontard
69 Liborns-Mercier originaire de Libourne
159 Liettes-Daisson Lette? Bestaven & autres
160 Liettes-Daussy Lette ou Lède Dépression allongée entre deux dunes Lalesque & autres
77 Loup (La) Bat du Pey
Lous Melious 1863 H Delilhiotte
155 Marchands (Plumious 1863) Surnom Lalesque
103 Massoutan de Bas (Massoutan Miquelon 1863) Daussy & autres
104 Massoutan de Haut Pontac & autres
1 Maubruc Mauvaise bruyère Délis
106 Menespley (Bat de) Néflier
164 Menoy surnom de quelqu’un de menu Delis
132 Menoy Surnom: menu
181 Méran
46 Miquelons Mique = Boule de pâte de sarrasin, de millet ou de maïs que l’on échaudait en y ajoutant de la farine de la grosseur d’une orange / Miquelon = de Miquel R. Delilhiotte
Montagnette ancienne Mount = forêt ; d’où la Grande Montagne de la Teste & la Petite Montagne d’Arcachon pour les parcelles de 4000 ha (entre Dune du Pilat et étang de Cazaux) et 300 ha (jouxtant Arcachon, en arrière de la dune de Pissens) de la forêt usagère / Montagne = Hauteur Peyichan
8 Montauzeys-Daney (Les) Tauzey: chêne tauzin / Daney = Patronyme Daney
4 Montauzeys-Marichon (Les) Tauzey: chêne tauzin / Marichon = Patronyme Marichon
66 Montscitrans (Monsitran 1863) Lestout Daisson
110 Moras patronyme
115 Mougniques Mounille: nombril Bestaven & autres
41 Moun ou Mesteyrau (Cap du ) cap = entrée; moun = forêt ou montagne (mount)
20 Mounneys (Mouneys 1863) Moune : grimace Daisson
111 Moureous (Lous) (Natus et Houres 1863) patronyme; quelqu’un qui a la peau brunie comme un maure ?
108 Natus de Bas de Donatus: donner Propriétaire Anne-Lise Nadeau Marichon Dagene
109 Natus de Haut du latin dono = donner; donatus Lestous & autres
36 Nègues (Les) Surnom: Noirs Propriétaire François-Xavier Bodin
67 Nottes (Nautes 1863) en Médoc Note = Noix Propriétaire Didier Dupin Lesca Nouaux
79 Oumes (Lous) Ormeaux
30 Pain de Sucre
10 Partilles Partage
9 Partillotes de partage
105 Pasteys Pontac
119 Patagn patronyme Hameau
149 Pausaduy (oursandiune 1863) Lieu de passage Hameau
37 Pechious (Lous) Embarras; encombrement Lestout Daisson
75 Pedouillous des Nottes Pouilleux
68 Peilles de Lin Peilles = Vêtement Pontac & autres
125 Pelous (Lou) (Truc de la Truque) Pelous. Ce nom évoque une pelouse, une étendue d’herbe autour de la cabane (La Teste-de-Buch racontée par ses rues et lieux-dits par Robert Aufan – Société Historique et Archéologique d’Arcachon et du Pays de Buch) Propriétaire Denys Foucaud Meran
80 Pennaou
107 Pessote de Moras Petite pièce de terre
113 Pessote du Natus de Haut (Bignou et Baleste 1863) du gascon péça= pièce de terre; pessote = petite pièce Lestout & autres
128 Pessotte de Baquemorte (Baquemorte 1863) du gascon péça= pièce de terre; pessote = petite pièce Lestout & autres
131 Pessotte de Cabeils (Dubroc 1863) du gascon péça= pièce de terre; pessote = petite pièce A. Dejean
151 Pessotte-Daussy (Sessote 1863) du gascon péça= pièce de terre; pessote = petite pièce Lalesque frères
24 Peychounins (Lous) Pey = éminence Lalesque frères
23 Peyrioue et Pennaou (La) (Peyrou & Penau 1863) peyràou = grosse pierre Propriétaire : Jacques Bessou Hameau
81 Peyroutas Peyran: pierre
25 Peytoulets (Lous) Pontac & autres
157 Pierrillots ou Couloys Gouloy = oiseau aux plumes hérissées Dubos
62 Pinchourly
169 Pissens
33 Placeot (Lou) diminutif de place (airial landais): où se réunissent les vaches; airial landais
Petite Montagne Places (Les ) aire où se réunissent les vaches
117 Plume (Truc de la) plume
172 Plumious Plume Daney Dubranle
154 Plumious-Delis (Plumious dejean 1863) plume + patronyme Lalesque & autres
153 Plumious-Delis (Plumious-Pontac 1863) plume + patronyme Delis
152 Plumious-Dumur-Duvigneau plume + patronyme Daney Dubranle
176 Prade (La) Prat = Pré
42 Quité (La Bat de) (Labat de Guilet 1863) Quité + Même Marichon
Petite Montagne Règue Blanque Dune élevée; sillon. Blanche quand de sable, verte quand boisée.
45 Relions patronyme
144 Républicains (Les) Partisans de la République Caupos
168 Sabloney (Le) Tas de sable; ancien nom de la dune du Pilat
27 Sahuc (La) Bat-de- (Labat de Sahuc &Mouneys 1863) Sureau Bissérié-Pelia
174 Saous Saule noir
Secary ou Lalette (Lède de) Hameau
102 Seigle Seigle Daney Dubranle
63 Sentious (Lous) (Santious 1863) Odeur ou Saints? Propriétaire Bernard Moureau H. Moureau
177 Séoügue Seuve=silva=forêt
101 Sibéou Davillac Dubourg
100 Soussines Saules trés petits de race Marichon
Petite Montagne Subiette
72 Tioules (Lous) Téoule: tuiles Lalande
38 Trafot Hameau (propriétaire : Pierre Artigues & Pascal Combecave)
7 Trucails (Lous) où il y a des trucs
136 Truque (La) Castera & autres
126 Truque (truc de la) Hauteur; Dune. Tuc ou Truc représente une “hauteur” en général. C’est un microtoponyme très répandu en Gascogne avec ses variantes diminutives Tucole, Tucon, Tucoo (graphie béarnaise ancienne), Tuquet. Dans la forêt usagère de La Teste (Gironde), une superbe tautologie est mentionnée sur les cartes : le Truc de la Truque. Sur le cadastre moderne de Pissos (Landes) figure une amusante déformation, Les Turcqs. En Haute-Lande également (Cazalis, Liposthey, Sore) on trouve des lieux-dits Douc, correspondant à des dunes continentales. A la racine de ce nom gascon se trouve évidemment le pré-latin kuk qu’on décèle dans Cumont (Tarn-et-Garonne), Cuq (Lot-et-Garonne) ou Suc-et-Sentenac (Ariège). Extrait de Toponymie gasconne par Bénédicte et jean-Jacques Fénié. Editions Sud-Ouest./ Un “tuquet” est aussi usité en patois limousin pour désigner une petite hauteur, sans parler du tuquet que certains ont sur la tête
- Pour l’Abat de Sahuc (Vallée du Sureau) il y en a deux, en Forêt usagère. L’une est proche Cazaux, au Sud de Batlongue, l’autre à l’Ouest de Pelous et du Truc de la Truque
- Dos Croc” (à prononcer probablement “dous Croc”) doit être la contraction de “de lous Croc”
“cròc” peut vouloir dire “corbeau” en gascon (Tederic) ; un pin cròqueilh est un pin isolé ou en partie dénudé, favorable comme poste d’observation pour les corbeaux. En 1672, au “nit de croc”(le nid du corbeau ?) on exploitait 4 fours à goudron, la pièce a été recouverte ensuite par la dune de Menoy. (Robert Aufan)
- Place des Crocs on appelait “place” des zones défrichées (Tederic)
https://www.addufu.org/Les%20baillettes/1468.pdf
https://shaapb.fr/wp-content/uploads/files/rhpbcap.pdf
https://www.shaapb.fr/wp-content/uploads/2014/10/droitsusage.pdf
[1] – Jean de Foix Candale 1425-1485 est enterré en l’église de Castelnau-de-Médoc ; son épouse l’y rejoindra.
[2] – Du latin fustis, « fût » ; en gascon « husta » (prononcer “huste”, ou “husto” sans accentuer le “o”). En occitan central, on aurait “fusta”… “husta” ou “fusta”, francisés en “fuste” ; désignent le bois d’œuvre en général, mais on appelle aussi “fustes” les maisons de rondins.