Plans d’Arcachon

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1809 – Cadastre napoléonien La Teste-de-Buch

Section Arcachon

 

https://archives.gironde.fr/ark:/25651/vtafc946d1508557759/daoloc/0/layout:table/idsearch:RECH_6b26395893f55307c08a04733178ccee#id:752646657?gallery=true&brightness=100.00&contrast=100.00&center=2568.000,-4013.000&zoom=3&rotation=0.000

 

1857 – Cadastre napoléonien LTDB Section Arcachon

https://archives.gironde.fr/archives/archives/resultats/transversale/tableau2/n:203/page:9/pagination:20?RECH_libre=cadastre+1849&type=transversale

Petite Forêt (usagère) d’Arcachon

Parcelles non usagères

1 Moulleau

6 La bat de Ninot

2 La Bette

3 Abatilles

4 Hourn Somart Daisson

5 Hourn Somart Peyjehan

7 Binette

8 Bernet

 

Parcelles usagères

7 Le Moing

9 Bos

10 Machens et peymaou (ou M. et Chassaing)

11 Les places

12 Les Places Eyrac

13 Eyrac

14 Subiette

15 Dubroc

16 Bruxelles

18 Eymeric

19 Bègue blanque

 

Lieux-dits

20 Aiguillon

21 Hourn Somart semis et dune de Peymaou

22 Abatilles semis

Truc de peymaou

+ Chapelle d’Arcachon

a : dune Pontac

b : « de la règue blanque »

 

http://naissancedarcachon.free.fr/avant%20la%20ville,%20la%20foret%20usagere.htm

1860 – Plan Arcachon

Source : bibliotheque municipale de Bordeaux.

Le relief d’Arcachon

Le relief de la Petite Montagne d’Arcachon est plus simple que celui de la Grande Montagne.

Bien que l’actuelle ville d’été, la ville basse, ait été moins tourmentée que la ville haute, les dunes y sont assez nombreuses ; certaines existent encore.

 

Ainsi, la dune Pontac est gravie par la rue du même nom,

tandis que le massif de la Règue Blanque (une dune en gascon se nomme roque ou règue ; blanche car elle  était peu boisée, déjà en partie recouverte par les sables blancs poussés par le vents) est traversé par la voie ferrée : 300 000 m3 de sable enlevés pour ouvrir la tranchée ! Il y a aussi la dune côtière qui domine la rue Jéhenne.

Derrière le temple, située en face de l’hôtel de France, s’élève la dune Mauvezin sur laquelle est posé le chalet Richon[1] avec son belvédère ; haute de 15 mètres, cette dune, dans la parcelle d’Eyrac, est éventrée lors du percement des allées de Tourny (actuelle avenue Lamartine), puis totalement arasée (60 000 m3) lors des travaux entrepris par Deganne pour remblayer le terrain avoisinant lors de la construction du quartier situé entre la gare et le Casino de la plage (on peut en voir l’amorce dans les pentes des rues – dont la rue Mauvezin – qui joignent le boulevard de la Plage à l’avenue Lamartine) ; en 1853, l’actuelle avenue Lamartine est ouverte à travers la dune Richon et l’avenue Gambetta remplace les anciens chemin Richon [partie] et rue Euphrosine.

Un document d’époque montre la dune Richon en arrière de l’église Sainte-Cécile, futur temple protestant, dont la place fut « remblayée ».

La ville haute est aussi remaniée : on supprime la « dune des musiciens », entre l’avenue Victor Hugo, l’allée Stora et l’avenue Gambetta : en 1863, il y a deux chalets construits par la Compagnie des Chemins de Fer du Midi, pour loger les musiciens du Casino Mauresque. Son sable sert à combler en partie la cuvette en forme de marmite, la « Caoudeyre » (aussi appelée chaudière, chaudron, dépression circulaire formée par le vent au sommet des dunes), profonde de 30 mètres, délimitée, en Ville d’Hiver, par les allées Pasteur, Peymaou et Charles-Rhoné.

En 1885, la Société immobilière, dans l’espace de quelques mois, a transporté 42 000 m3 de sable, de la dune des Musiciens, dans un trou énorme à combler. De cette masse sablonneuse, 10 000 m3 sont transportés à 500 mètres, et le reste, soit 30 000 m3 en chiffres ronds, parcourt un trajet de 1500 mètres pour arriver à destination. M. Ardouin surveille journellement ces travaux de terrassements et n’a jamais vu un cas de fièvre ou de maladie quelconque se produire sur aucun des ouvriers qui ont concouru à ces mouvements de sables ; à propos de la démolition de la dune des Musiciens, le directeur de la Société immobilière, M. Saby, est aussi affirmatif.

De même, dans le quartier du Moueng, (l’Aiguillon), des « dunes ont disparu »[2].

 

Robert Aufan http://naissancedarcachon.free.fr/

https://bassindarcachon.com/histoire_locale.aspx?id=119

Arcachon, ville d’été, ville d’hiver : topographie et climatologie médicales, Dr Fernand Lalesque (1853-1937), 1886

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k947443g/f57.image.r=%22dune%20des%20musiciens%22?rk=21459;2

[1] – Ce chalet est cité dans « Voyage au Bassin d’Arcachon en 1854 » de J.-B. Couve. Cet opuscule comprend trois parties : La Route, Le séjour, La Côte. Il est présenté sous forme de couplets qui se chantent, en général des chansons de Désaugiers

En 1854, J.-B. Couve construit à Arcachon un des premiers chalets, édifiés sur cette plage ravissante, mais alors presque inconnue. https://www.shaapb.fr/voyage-au-bassin-darcachon-en-1854-j-b-couve

[2]L’Avenir d’Arcachon, 24 octobre 1880.

1864 – Ville d’Hiver, Régnauld

Ville d’Hiver d’Arcachon – Plan général d’Arcachon au 1/2000e, copie du plan du 9 mars 1864 dressé par Paul Régnauld (fonds IFA).

Paul Régnauld (1827-1879), neveu d’Émile Pereire, est polytechnicien : homme aux talents multiples, il est tout aussi capable de construire les villas, le casino ou l’observatoire de la Ville d’Hiver, d’en dessiner les routes, de concevoir l’urbanisme de la Ville Nouvelle que de dresser une carte du bassin d’Arcachon.

Paul Régnauld naît à Paris le 16 novembre 1827, il est le fils de Romain Régnauld (1796-1859) et d’Anaïs Rodrigues-Henriques (1801-1882).

D’abord élève de l’École polytechnique, puis de l’École nationale des ponts et chaussées, il est en poste en Bourgogne, puis dans le Calvados.

Puis il se fait mettre en congé de 1852 à 1869, pour passer à la Compagnie des chemins de fer du Midi de son oncle Émile Pereire (marié à Olinde Rodrigues).

En tant qu’ingénieur en chef, Paul Régnauld dirige la construction du tunnel de La Réole et de la ligne Agen à Perpignan de 1855 à 1857. Il est ensuite chargé de la construction du pont de chemin de fer de Bordeaux (dite passerelle Eiffel) (1858-1860) des gares de Bordeaux-Saint-Jean et de Bordeaux-Brienne.

Dans ce même temps, il dresse les plans de la Ville d’Hiver d’Arcachon, du casino Mauresque, de la gare d’Arcachon, du Buffet Chinois de cette gare, du Grand Hôtel d’Arcachon et d’une trentaine de villas dans Arcachon.

Il réalise le plan de la Ville d’Hiver sur le modèle des jardins anglais afin de la protéger des vents.

Construit en 1863 par Régnauld, maître de Gustave Eiffel, il réalise l’Observatoire Sainte-Cécile, haut de 25 m ; on accède à la plateforme par un escalier en colimaçon suspendu par des câbles… ça bouge, mais c’est du solide !

Les frères Pereire avaient l’idée de créer un parc d’attraction avant l’heure pour occuper les personnes qui faisaient une cure en ville d’hiver : casino mauresque, charrettes tirées par des chèvres, etc… ceci au XIXe siècle !

De 1864 à 1868, Régnauld dirige la construction de la ligne d’Agen à Tarbes et l’édification du pont à Saint-Pierre-de-Gaubert sur la Garonne à Boé.

Régnauld réintègre le corps des Ponts & Chaussées, le 1er janvier 1869. Il travaille alors à la construction du bassin à flot n°1 de Bordeaux-Bacalan jusqu’en 1874, année où la maladie qui devait l’emporter le contraint à se faire mettre en congé.

Il avait été membre du Conseil général de la Corrèze de 1864 à 1870.

Il meurt à Bordeaux le 24 août 1879.

http://dossiers-inventaire.aquitaine.fr/dossier/ville-d-hiver-d-arcachon/86566356-f148-4ec9-80fe-56b423275859/illustration/1

https://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_R%C3%A9gnauld

1865 – Ville d’Hiver, Régnauld

Ville d’Hiver d’Arcachon – Plan général du lotissement opéré sur les propriétés appartenant à la Compagnie des Chemins de Fer du Midi et à E. Pereire, situées à Arcachon. Dressé sous la direction de Paul Régnauld ingénieur en chef. Bordeaux le 15 avril 1865 (fonds IFA).

En 1861, Paul Régnauld, ingénieur de la Compagnie du Midi, et Lamothe fils, géomètre à Bordeaux, dressent les plans d’une « Ville d’hiver », en taillant dans la forêt deux cent cinquante lots, au sud, pour le compte de la Compagnie, et cent quarante-deux lots, pour les intérêts particuliers de M. Pereire, à l’ouest.

Les méandres de ce parc urbain que devient ainsi la Ville d’hiver  répondent à  des exigences sanitaires mais aussi à la volonté de créer l’illusion : on offre une station de montagne, suisse de préférence, pour la pureté de l’air mais si proche de la mer qu’un plan commercial n’hésite pas à placer les flots bleus au sud du lotissement, en plein soleil.

Cette urbanisation en circonvolutions, très à la mode, on la retrouve dans l’organisation du parc Monceau à Paris, également œuvre des Pereire et dans le décor du parc des Buttes Chaumont. Bernard Marrey alors peut justement parler de « convergences historiques ».

Les plans achevés, dès le printemps 1862, on  compte  bientôt 1500 ouvriers à l’ouvrage, sous la direction du Bordelais, Jules Salesse.  Ils tracent des avenues, dont deux  d’entre elles montent en biais les vingt-cinq mètres de haut de la dune, se croisent en palier pour grimper vers le casino dont les  maçons attaquent la construction. On inaugure le bâtiment le 12 juillet 1863. Son ossature très simple repose sur un rez-de-chaussée carré, bordé d’identiques escaliers monumentaux sur chaque face et surmonté de quatre murs, dont deux en ogives. Tout le reste est un décor qui fournit, lit-on dans la Presse, « Un mélange de l’Alhambra de Grenade et de la mosquée de Cordoue ». Il est vrai que le décorateur, Salesse fils, peintre au Grand théâtre de Bordeaux, a parachevé  l’illusion en multipliant des couleurs et des arabesques sur deux vastes coupoles en fer d’où de longues et multiples stalactites de bois dégringolent en cascades multicolores et d’où dégoulinent de lourdes draperies. Elles ornent principalement la salle centrale, dite « mauresque », au premier étage, dotée d’une scène et  bordée, à l’est, par le salon de musique puis, à l’ouest, par le salon de lecture. En même temps, on arase la dune alentour, on y apporte de la terre arable par wagons entiers, on y plante des arbres déjà hauts, on étale du gazon, on creuse des grottes et des bassins, on lâche des cascades et, dans le soir rosé, on allume une myriade de becs de gaz et même électriques, dans un vaste parc parcouru d’allées romantiques, mais à l’entrée payante.

Les enfants se promènent dans des charrettes tirées par deux grosses chèvres puis se distraient au théâtre San Carlino tandis que leurs parents écoutent des concerts, au pavillon Mozart. Car il s’agit de vendre du bonheur, du rêve, de l’illusion, de poser sur les bords du Bassin des mirages andalous ou orientaux que l’on s’offre avec un billet aller-retour vers Bordeaux.

Le casino mauresque n’est que le haut lieu d’un ensemble qui permet au visiteur de faire le tour du monde en quelques promenades. Dès qu’il débarque de la nouvelle gare inaugurée en 1864, à l’ouest, il découvre, étonné et ravi, l’énorme buffet chinois. Quarante mètres de long, vingt de large : c’est une énorme pagode à cinq niveaux, conçue par Paul Régnauld. Si le soubassement est le même que celui du casino mauresque, les superstructures, aux toits relevés dans chaque angle, sont carrément asiatiques. À l’intérieur, des salons, des buvettes, de grandes cuisines sont illuminés par trois cent soixante-quinze becs de gaz dissimulés sous des globes de verre. Et Henri Massicault écrit que « Selon les navigateurs qui ont visité la Chine, l’architecture de cet édifice se rapporte au style chinois le plus pur ». L’aventure et le dépaysement sont donc exactement au bout du chemin de fer !

      Et l’exploration continue. C’est ainsi que, plus à l’ouest du casino, on dresse, à vingt-cinq mètres de hauteur, l’observatoire Sainte Cécile. C’est une très légère construction qui bouge lorsqu’on y grimpe, à cause d’un escalier cylindrique soutenu par de minces filins d’acier suspendus à la plate-forme d’observation supérieure. Un hommage à l’architecture navale mais élevé grâce à de prosaïques rails de chemins de fer ! On  parvient à ses pieds par la passerelle Saint-Paul, longue de trente-deux mètres. Elle franchit un impressionnant ravin de quinze mètres de creux, ce qui donne le vertige aux dames. La construction s’appuie sur un enrochement de pierres venues de diverses régions du sud-ouest dont la variété instruit les familles. Tout autour, dans une vision fabuleuse et presque irréelle, s’élèvent des châteaux gothiques ou  des chalets suisses, directement importés de Bordeaux, décorés dans un déluge de lambrequins, de colonnettes vrillées, de dentelles de bois aux atours immatériels, de tourelles shakespeariennes, d’arcades biseautées, de rampes d’escaliers enchevêtrées et de légères vérandas qui semblent  à peine suspendues à des façades colorées.

 

http://dossiers-inventaire.aquitaine.fr/dossier/ville-d-hiver-d-arcachon/86566356-f148-4ec9-80fe-56b423275859/illustration/0

1865 – Ville d’Hiver, Régnauld

Ville d’Hiver d’Arcachon – Plan général du lotissement opéré sur les propriétés appartenant à la Compagnie des Chemins de Fer du Midi et à E. Pereire, situées à Arcachon. Dressé sous la direction de Paul Régnauld ingénieur en chef. Bordeaux le 15 avril 1865. Détail. (fonds IFA)

http://dossiers-inventaire.aquitaine.fr/dossier/ville-d-hiver-d-arcachon/86566356-f148-4ec9-80fe-56b423275859/illustration/2

http://leonc.free.fr/histoire/guideetranger/guide.htm

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9770794x.texteImage

 

voir https://shaapb.fr/wp-content/uploads/files/SHAA_100.pdf

1865 – Arcachon, Héteau

Plan général d’Arcachon dressé par Léopold Héteau, géomètre niveleur, (en contribution avec Paul Régnauld)

Archives Bordeaux Métropole

http://dossiers-inventaire.aquitaine.fr/dossier/ville-d-hiver-d-arcachon/86566356-f148-4ec9-80fe-56b423275859/illustration/3

Où habitait le premier Maire d’Arcachon ?

La plaque commémorative sise sur le bâtiment de l’ancien studio Léo Neveu, à l’angle de la rue du même nom et du boulevard de la Plage, est pour le moins sujette à caution.

Lorsque le 22 septembre 1935, M. de Ricaudy, président de la Société Historique et Archéologique d’Arcachon, inaugure cette plaque, il affirme, à tort, que la première villa de Lamarque est construite sur l’emplacement de l’actuelle villa Saint-Waast, 350 boulevard de la Plage. N’ayant de disponible que le mur du studio Léoed (Leo Neveu), il installe à cet endroit sa plaque induisant en erreur les nombreux lecteurs de ce texte. À sa décharge, le plan Soureau Valette, repris de celui dressé en 1865 par le géomètre Héteau sous les ordres de l’ingénieur en chef Régnauld, indique nettement, en cet endroit, sous le n° 233 la maison de Lamarque, et sous le n°232, en bordure de mer, celle de M. Courcy.

Or il ne s’agit que de sa seconde maison.

L’erreur vient du fait qu’avant les premiers plans dressés en 1864-65, il n’y a rien puisqu’alors, Arcachon ne possède pas de cadastre. Cette erreur s’explique aussi par le fait que les témoins encore vivants n’ont rencontré le premier Maire d’Arcachon, Alphonse Lamarque de Plaisance, que dans l’actuelle villa Saint-Waast, puisque, quand il habitait la première, il n’était qu’un « estivant » avant de devenir en 1852, Maire de La Teste.

Comme tous les Bordelais aisés, Lamarque fréquente Arcachon et, le 12 décembre 1841, il y achète, en bordure du bassin, «16 ares de pins et pelouse ». Il est ainsi, l’année suivante, le premier « étranger » à faire construire une villa située à gauche du passage qui relie l’actuelle rue Léo Neveu à la mer.

Lamarque n’a de cesse, comme beaucoup de ses voisins, d’augmenter la superficie de sa propriété. En 1849, il achète une parcelle construite de 2 ares 21 centiares située au sud-ouest de la sienne. Cette parcelle achetée par M. Béduchaud en 1844 puis revendue la même année à un poitevin, M. Robert, est cédée à Lamarque par la veuve Robert.

Enfin, le 28 mai 1849, il acquiert, par échange, les terrains qui lui manquent pour atteindre ce qui deviendra le boulevard de la Plage.

Le  28 septembre 1850, il achète à Louis Alexandre Jéhenne, au prix de 23 francs 91 l’are, un terrain de 13 ares 32 situé dans la parcelle des Places, dont il échange le jour même 10 ares 80 avec celui que détient le charpentier Duleau à l’angle de l’actuel boulevard et de la rue Léo Neveu. 

Lamarque  rejoint ensuite la future rue François de Sourdis en deux achats successifs : le 25 juillet 1852 à Duprat pour 19 ares 80 supplémentaires qu’il paie 50 francs l’are et le 7 mars 1853 encore au même 16 ares 24 au prix de 100 francs l’are. Enfin, en novembre 1854, il complète sa propriété par un échange avec son voisin Bestaven.

Il est donc désormais propriétaire d’un terrain qui s’étend de la mer à l’actuelle rue François de Sourdis et qui est bordé à l’est par l’actuelle rue Léo Neveu.

Sur la partie Nord, entre la mer et le boulevard, il y a 4 maisons : sa villa, construite en 1842 et agrandie en 1856 et 1859, un petit édifice le long du passage menant à la mer, un autre sur la partie sud reconstruit en 1856, enfin celui de la parcelle Béduchaud-Robert reconstruit en 1855. Cette propriété est revendue le 17 mai 1862 à Jean Mauriac, propriétaire, sans profession, pour 85 000 francs dont 15 000 comptant et le solde, portant intérêt à 5%, dans les quatre ans. Jean Mauriac sera maire d’Arcachon ; à la fin du siècle, il exerce la profession de banquier. Le descriptif est ainsi rédigée :  » un enclos, au bord du bassin composé de 4 maisons distinctes et séparées dont une en forme de chalet, écurie, chai, jardin et emplacements ».  Il est bordé à l’est par un passage de 3 mètres dans lequel Lamarque se réserve le terrain nécessaire à une cabane de bains (2,20 m. sur 1,30).

D’après les matrices cadastrales, l’ensemble est revendu par Mauriac en 1865 à Mme de La Tour Maubourg de Fay, épouse du sieur Roussel de Courcy, et lorsqu’en 1875 tout est revendu, il ne s’agit que d’un lot nu, les maisons ont été démolies.

Il ne reste donc de la première villa de Lamarque que des gravures celle de Léo Drouyn parue en 1851, et celle de Jean Lacou parue en 1856.

 D’après les matrices, un immeuble est achevé sur la parcelle au sud du boulevard en 1856, soit six ans après l’achat du terrain et un an avant la naissance de la nouvelle commune et un second en 1861, soit un an avant l’abandon de sa villa de bord de mer. Le premier est imposé en 1859 sur la base d’un revenu de 35 francs, le second en 1864 sur celle d’un revenu de 50 francs. Les deux figurent sur le plan de Régnauld.

Nous n’avons pas, pour le moment, d’autres renseignements concernant la période où Lamarque vécut dans cet immeuble sauf les souvenirs, rapportés par Ricaudy, de M. Montigaud qui se rappelle être venu là faire signer des papiers municipaux en 1875, donc durant son second mandat (1874-1876). Ce dont nous sommes certains, c’est qu’il y est décédé le 17 décembre 1880 à 17 heures.

Après sa disparition, la propriété passe à sa veuve Marie Ravard, légataire universelle, suite à un testament olographe du 2 avril 1880. Celle-ci disparaît le 19 juin 1883 alors qu’elle se trouve à Tarbes et c’est alors leur neveu Adolphe, Sylvestre, Garofalo Lamarque de Plaisance et son épouse Marie Louise Laffont, domiciliés à Tarbes, domaine de Bergeret, qui en héritent, en vertu du testament olographe de sa tante en date du 20 janvier 1880 (ouvert le 16 juillet 1883) qui le fait légataire universel.

Le beau-frère par alliance d’Alphonse Lamarque, époux en 1883 de sa belle-sœur Rosalie Ravard, s’appelle Alex Garofalo et vit à Enghien. Adolphe Sylvestre qui doit être son fils, se fait appeler dans l’acte notarié, Garofolo Lamarque de Plaisance mais pour l’Enregistrement il n’est que Garofolo dit Lamarque de Plaisance.

Ce prénom de Garofalo est d’origine italienne : ce fut le surnom du peintre italien Benvenuto Tisi (1481-1559) qui travaille pour le duc de Ferrare et signe ses œuvres religieuses ou mythologiques d’un garofalo, un œillet, qui est aussi le nom de son village natal ; ce fut aussi le nom d’un poète italien (1677-1762).

Il s’est marié, le 14 janvier 1880, à Escoussan en Haute-Garonne. Âgé de 28 ans, il est, dans l’acte de notoriété du 25 janvier 1881, désigné comme ostréiculteur. En effet, en  1860, Lamarque a obtenu une concession ostréicole sur la partie ouest du  » Trencat de Tès « .

 Le 23 janvier 1884, ces neveu et nièce revendent l’immeuble à Mme Ursule Marguile, veuve Jean Rapin, domiciliée 91 Cours Sainte-Anne (cours Lamarque actuel) dont le mari boulanger à Bordeaux est décédé le 5 février 1877. La vente est consentie au prix de 70 000 francs dont 20 000 comptant et le reste en trois échéances payables les 1° janvier 1885 (10 000), 1887 (10 000) et 1894 (30 000) avec un intérêt de 5%. C’est vraisemblablement pour faire cet achat qu’elle fait enregistrer le 19 décembre 1883 par le tribunal de Grande Instance de Bordeaux, un accord avec sa fille et son fils mineur afin de contracter un emprunt au Crédit Foncier ; il est gagé sur une partie de ses autres biens immobiliers : deux maisons à Bordeaux et la villa Les Orangers à Arcachon. C’est peut-être aussi pour cela qu’une partie de ses biens passent en 1906 au Crédit Foncier de France avant d’échoir à Yves Conseil.

La propriété achetée à Garofalo-Lamarque est ainsi décrite :  » Un vaste immeuble situé à Arcachon, boulevard de la Plage où il est marqué du numéro 350, rue Marpon et rue François de Sourdis d’une superficie totale d’environ deux mille huit cent mètres carrés (…) consistant en une maison principale portant sur le dit boulevard le N° 350 avec bâtiment composé de cuisine et de sous-sol relié par une galerie au corps principal. Une petite construction en bois ayant façade sur la rue François de Sourdis, un terrain en nature de jardin ou d’emplacement situé autour des constructions représentant la totalité d’un enclos d’une contenance d’environ trois mille mètres carrés à l’exception seulement d’une parcelle d’environ deux cents mètres carrés, à l’angle de la rue Marpon, sur 10 mètres et de la rue François de Sourdis, sur 15 mètres, vendue le même jour à Mme Veuve Laporte, sont comprises dans cette vente deux cabines de bains « .

L’immeuble est en partie occupé par la tante de Garofolo, Antoinette Ravard, veuve Ségalas, sœur de Marie Ravard, veuve Lamarque, qui obtient la jouissance, jusqu’au 30 juin 1885, « de deux pièces situées au midi du petit bâtiment dont il est parlé dans la désignation qui précède et placé sous la cuisine de l’appartement faisant l’objet d’un bail ».

Depuis le 17 mai 1881, ce bail concerne le docteur Lalesque qui loue en meublé une partie de la maison.  D’après cet acte et l’état des lieux actuels, l’aile occupée en partie par « l’immeuble Léo Neveu » comporte donc, au rez-de jardin, un logement de deux pièces et au dessus, au rez-de-chaussée surélevé, la cuisine des Lamarque puis du docteur Lalesque reliée au corps principal par une galerie.

D’après ce document, le docteur n’occupe qu’une partie de la maison et Mme Rapin s’engage à le garder comme locataire, les meubles revenant aux Lamarque à la fin du bail.

L’examen des guides d’Arcachon concernant cette fin de siècle montre qu’il y est encore domicilié en 1888 alors qu’en 1895 il est situé villa Claude Bernard construite sur un terrain mitoyen qui, du temps de Lamarque, appartient à Mme veuve Bestaven.

Un guide de 1902/1903 y domicilie un M. Brannens, vraisemblablement Jean, époux de Marie Rapin et donc le gendre de Mme veuve Rapin, la villa portant alors le nom de Cyrano.

Les guides de 1926 à 1933 mentionnent au n°350 un certain Colomet-Daâge, villa Saint-Waast, puis de 1935 à 1937, M. Fouques Duparc et ensuite le docteur Alquier (1942).

En 1938, la villa s’appelle toujours Saint-Waast du nom du prêtre de Toul désigné par son évêque pour instruire Clovis dans la foi catholique ; il est ensuite évêque d’Arras et de Cambrai et meurt en l’an 500.

 

Saint-Waast porte le N° 348, mais une partie en a été distraite et vendue, sous le nom de villa Rosen, au photographe Léo Neveu. Ceci explique pourquoi sur le plan de 1932, utilisé par M. Longau, directeur des Travaux d’Arcachon, pour fond de carte à de futurs travaux publics, les villas Saint-Waast et Rosen sont nettement séparées ce qui n’est pas la réalité.

Si la façade sur le boulevard n’a guère connu de modifications, celle qui donne sur le jardin a été beaucoup plus remaniée. La galerie, typique des vieilles maisons arcachonnaises, a été fermée tant au rez-de-chaussée qu’au rez-de jardin et, a été amputée par la construction de l’immeuble Neveu ; quant au bâtiment principal, une porte de garage a remplacé les deux fenêtres jumelles qui ouvraient sur le jardin.

À l’intérieur, le plus intéressant est le rez-de-chaussée surélevé : une fois gravi le perron et franchi la porte d’entrée, on accède à un couloir terminé par un escalier en bois à rampe en fer forgé. Sur la droite, se trouve une grande double pièce traversante. Cette double pièce qui occupe la totalité du corps principal de la maison, est composée, au nord, d’un séjour et, au sud, d’une salle de billard. Le plafond de celle-ci dessine, en stuc, des formes géométriques avec aux quatre angles des motifs en céramique.

Les deux pièces sont ornées chacune d’une cheminée monumentale. Celle de la salle de billard a des jambages recouverts par des chambranles qui représentent des bustes de satyres et une traverse horizontale ornée d’une frise de motifs végétaux avec, au centre, une composition représentant des naïades au torse dénudé. La hotte est recouverte d’une composition en céramique très colorée dont le sujet est  l’Enlèvement de Perséphone ou Coré, fille de Zeus et de Déméter, qui fut enlevée par Hadès, dieu des enfers. Les Romains lui donnaient le nom de Proserpine.

Pendant des années, cette composition est recouverte d’un badigeon dont les éclats donnent l’idée aux derniers occupants de voir ce qu’il y a dessous. Malheureusement cette composition est striée de lignes de plâtre, comme si elle avait été découpée, puis recollée, ce qui explique la peinture dont elle était recouverte jusqu’à maintenant.

Au-dessus enfin, deux amours encadrent un médaillon central non décoré.

Celle du séjour est très différente : en stuc, elle aussi, mais teinté de telle sorte qu’on dirait du bois, elle est surmontée d’une grande glace encadrée par deux grands panneaux constitués de carreaux de faïence dessinant des motifs végétaux.

Il est très vraisemblable, étant donnés les thèmes mythologiques représentés, que la décoration de ces deux pièces date du milieu du XIXe siècle donc de la construction. Malheureusement c’est tout ce qui reste de l’époque.

À gauche de l’entrée, il y a, au nord, une grande pièce, et, au sud, des cuisines. C’est la partie qui relie à l’origine le bâtiment central à la rue Marpon (Léo Neveu) mais amputée, on l’a vu, par la construction voisine ; c’est pourquoi, hors de la grande pièce au nord, l’ordonnancement du reste est assez confus et il en est de même au rez-de-jardin, ce qui ne permet pas de retrouver l’organisation de cette maison qui, en 1884, abrite pourtant deux locataires, le médecin et la propriétaire.

C’est donc une maison chargée d’Histoire, celle où, pendant une vingtaine d’années, entrecoupées de deux mandats municipaux, vécut et mourut le fondateur de la commune d’Arcachon.

    

La naissance d’Arcachon, Robert Aufan

http://naissancedarcachon.free.fr/Ou%20habitait%20le%20premier%20Maire%20d%27Arcachon.htm

1866 – Guide de l’étranger à Arcachon, carte de Régnauld

Guide de l’étranger à Arcachon par L.-C. de Fouet ; ouvrage illustré de gravures sur bois et de la carte générale d’Arcachon et de ses environs

Éditeur : Dans les gares de chemins de fer et chez les principaux libraires

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9770794x/f116.item.r=carte

Remarque : la carte a disparu de l’exemplaire détenu par la bnf.

L’imprimerie générale d’Émile Grugy, 16 rue et hôtel Saint-Simon à Bordeaux publie le « Guide de l’étranger » dont la particularité la plus remarquable est de comporter une carte du bassin dessinée par Paul Régnauld.

Le guide se veut une réponse « aux étrangers qui viennent à Arcachon pour une saison d’été ou d’hiver [et qui] réclamaient depuis longtemps une carte qui pût les guider dans les nombreuses excursions que l’on peut faire dans ce pays exceptionnel ». Le guide est en fait essentiellement l’habillage de la superbe carte de Paul Régnauld. Il sera réédité à de multiples reprises et présente dans sa 12ème édition des publicités savoureuses… voir http://leonc.free.fr/histoire/guideetranger/guide.htm

L’éditeur bordelais est « Mme B Souraud-Valette 11, rue Porte-Dijeaux à Bordeaux. En face de la Grande Poste ». Appréciez la précision de l’adresse : on n’est pas seulement dans une rue, on est aussi près de quelque chose de remarquable et que tout le monde connaît, ici… la Poste.

Indicateur des excursions à Arcachon, ce fascicule est destiné à guider les étrangers dans les nombreuses excursions que l’on peut faire dans le pays, que ce soit en bateau, à pied, à cheval, en voiture, ou en chemin de fer….

Avec une simple boussole, et la carte sur laquelle les sentiers sont indiqués, il est possible d’entreprendre toutes les excursions que l’on veut ; Régnauld donne l’itinéraire détaillé des treize principales :

1) Arcachon – La plage et la Ville d’été

2) Arcachon – La forêt et la Ville d’Hiver

3) Arcachon – le Moulleau – N-D des Passes

4) Arcachon – Le Phare – Le Cap Ferret

5) Arcachon – L’Aquarium et le Musée de pêche

6) Le Bassin d’Arcachon et les Parcs aux huîtres.

7) Excursion à Cazeau- Promenade au lac en bateau à vapeur.

8) Visite au Cippe Brémontier

9) Course à Arès

10) Excursion au Truc de la Truque

11) Une journée de chasse à l’île aux Oiseaux

12) Excursion à la Pointe du Sud ; course en bateau, à cheval et en voiture

13) Excursion à la Maison Algérienne en bateau à vapeur

Une carte du Bassin, sur laquelle tous les itinéraires sont reportés en rouge, est présentée comme « l’indispensable plan-guide des excursions sur terre et sur mer ».

Itinéraire à suivre pour chacune de ces excursions :

I – Arcachon. – La Plage et la Ville d’été.

Suivre la Plage depuis la pointe de l’Aiguillon jusqu’à la villa Pereire.

Visiter en passant la chapelle Saint-Ferdinand, qui renferme un fort beau tableau; l’hôtel Legallais, fondé il y a plus de cinquante ans, alors que la plage d’Arcachon ne possédait pas plus de cinq ou six habitations : le château Deganne, dont la silhouette fait très bonne figure sur le fond du Bassin ; le Grand-Hôtel et son établissement hydrothérapique ; et enfin, la villa Pereire.

Revenir par l’avenue Brémontier, l’avenue Sainte-Marie, visiter l’église Notre-Dame d’Arcachon, sanctuaire vénéré des marins, et la statue miraculeuse couronnée en juillet 1873 par les soins de S. E. le cardinal Donnet, assisté de sept autres archevêques ou évêques ; redescendre par le boulevard de l’Océan, que l’on suivra jusqu’à proximité de son domicile.

II – Arcachon. – La Forêt et la Ville d’Hiver.

Prendre l’avenue Euphrosyne jusqu’aux Musiciens, entrer au Grand-Hôtel de la forêt, d’où on découvre un océan de verdure, puis voir le Casino, visiter le jardin et l’établissement, la grande salle de bals et de théâtre, qu’il faut surtout considérer lorsqu’elle est illuminée, la nouvelle salle et le kiosque d’Euterpe ; sortir à la villa du Moulin-Rouge, franchir la passerelle Saint-Paul, monter à l’Observatoire, voir son panorama splendide, redescendre à la buvette de Pin, prendre l’avenue de la villa Bacon, se diriger vers la villa Montesquieu, puis, à l’entrée du parc Pereire, revenir vers la villa Beethoven; à la promenade de Pey-Maou (mont des Rossignols), la villa Brémontier, la villa Berquin et les sentiers du Casino.

À pied, cette promenade exige deux ou trois heures. On peut la faire en voiture en une heure ; les cochers sont habitués à conduire les étrangers. – Les routes sont partout macadamisées et éclairées au gaz.

III    – Arcachon. – Le Moulleau. – Notre-Dame des Passes.

Se diriger d’abord vers la grille du parc Pereire, soit par la Chapelle, soit par tout autre chemin ; contourner le parc en suivant la route jusqu’au carrefour du Pavillon Impérial ; puis, en suivant tout droit, on arrive au Moulleau.

Il y a un service régulier d’omnibus qui conduit de la gare au Moulleau pendant l’été.

La station du Moulleau, de création toute récente, est déjà très florissante.

Les Dominicains y ont fait construire, dans une magnifique situation, une charmante chapelle à laquelle ils ont donné le vocable de Notre-Dame-des-Passes.

On revient par la forêt des Abatilles en changeant de chemin au carrefour de la Maison Rouge, ancien Pavillon-Impérial.

IV – Arcachon. – Le Phare. – Le Cap Ferret.

On trouve sur la plage des marins qui s’offrent à chaque instant pour vous faire faire cette course.

C’est une très agréable promenade en bateau, que tout le monde peut faire avec la plus grande sécurité.

Le Phare d’Arcachon, construit en 1839, ne présente rien de remarquable par lui-même. Sa situation au milieu d’une belle forêt de pins lui donne un aspect pittoresque. Sa hauteur est de 51 mètres ; en montant sur la terrasse de la lanterne, on jouit d’un coup d’œil splendide. Il faut franchir les 800 mètres qui séparent le Phare du large pour voir l’Océan dans toute sa grandeur, avec les brisants qui, par leur fracas, produisent un effet saisissant. Cette course se fait en tramways.

La course au Phare, aller et retour, coûte en tillole : De un à quatre voyageurs…….. Fr. 5

Chaque voyageur en sus ………….. 1

Le gardien du Phare tient un petit restaurant.

En bateau à vapeur, par voyageur…Fr. 2 25

V – Arcachon. – L’Aquarium et le Musée de pêche

Le Musée-Aquarium, situé à l’ancien débarcadère, près le château Deganne, est un des plus intéressants établissements de ce genre.

Il a été fondé par l’Association scientifique d’Arcachon sous la direction de MM. Lamarque de Plaisance et Hameau ; il possède un laboratoire très curieux à visiter, dans lequel plusieurs savants français et étrangers sont venus faire des études importantes de pisciculture et d’ostréiculture. On peut, dans cet établissement, examiner dans les plus grands détails et suivre, pour ainsi dire, jour par jour, l’industrie des parcs à huîtres qui a pris une si grande importance à Arcachon, et qui est devenu l’une des sources principales de la prodigieuse prospérité de cette localité.

Le Musée de pêche renferme deux grandes salles remplies de tous les objets employés dans cette industrie par les différents peuples du monde.

Enfin, l’Aquarium, le plus grand et le mieux aménagé de ceux qui existent sur les côtes de France, est une des récréations les plus instructives que l’on puisse offrir aux jeunes gens. Par sa situation, par ses nombreuses relations, la Société scientifique d’Arcachon est parvenue, avec des ressources forcément limitées, à créer une œuvre que beaucoup de villes importantes lui envient.

Rien, du reste, n’est plus intéressant que d’assister tout à son aise aux différentes scènes de la vie de ces animaux, dont on ignorait auparavant les mœurs et les coutumes.

L’Aquarium est ouvert tous les jours de midi à six heures.

Le prix d’entrée est de 0 fr 50 c.

VI    – Le Bassin d’Arcachon et les Parcs aux huîtres.

Les promenades sur le Bassin se font habituellement en tilloles montées par un ou deux hommes ou femmes, ou en bateau à vapeur pendant la saison d’été. Le départ a lieu à l’embarcadère d’Eyrac.

L’heure, pour 1 à 4 voyageurs, se paie F. 2

Chaque voyageur en sus 0,25

La première heure se paie entière ; les heures suivantes peuvent se fractionner par demi-heure seulement.

On y pèche à la seine (sic), à la courtine, et la nuit, aux flambeaux. Les poissons du Bassin sont très estimés, notamment la petite sole (vulgairement appelée langue d’avocat), le rouget, la loubine et le mule, etc.

On peut aller visiter les parcs aux huîtres et s’entendre avec les marins pour y déjeuner et y manger des huîtres fraîches. Les parcs à huîtres les plus intéressants sont : les parcs de l’État, puis après, ceux de MM. Dignac, Noël, Auschitzky et Grangeneuve.

VII  – Excursion à Cazeau. – Promenade au lac en Bateau à vapeur.

C’est une charmante excursion, qui peut se faire en voiture, à cheval ou en chemin de fer.

La promenade en voiture suit le canal des Landes pour une bonne route. Elle dure deux heures et demie jusqu’à Cazeau, où l’on trouve un très bon hôtel. (Poissons d’eau douce très estimés et renommée de gibier.). Visiter la modeste église de Cazeau.

La course à cheval est plus agréable. On va par la route agricole et on revient par la grande forêt de La Teste en passant par l’Église, le Brama, Seigle, la maison du Pilat, d’où la vue de l’Océan est très belle, le Moulleau et Arcachon.

La durée du trajet est de deux heures pour aller, et de trois heures pour le retour.

On devra prendre les chevaux à la journée, à prix débattus avec le loueur.

On peut aussi aller visiter le port de Maubruc et, de là, pousser jusqu’à la grande côte où l’on jouira du plus beau spectacle que puissent offrir les dunes boisées de l’Océan.

VIII – Visite au Cippe Brémontier

Partir de N.-D. d’Arcachon. Prendre le garde-feu n° 1, puis, arrivé au carrefour, en s’orientant avec le plan, on découvre facilement le massif d’arbousiers qui entoure le Cippe Brémontier. Simple et modeste pierre de marbre posée par la reconnaissance publique à la mémoire de l’illustre ingénieur Brémontier, à l’endroit où il sut, pour la première fois, arrêter la marche des sables, fixer les dunes au moyen de semis de pins et transformer en une source de fortune pour ces pays désolés, un fléau qui s’acharnait à les ensevelir.

On peut faire aussi cette excursion en passant par la Teste. On se rend en omnibus ou par le chemin de fer à la Teste, puis, avec la carte, on se dirige facilement vers le Cippe Brémontier ; la course à pied est d’un quart d’heure dans ces conditions.

Lorsqu’on y va à cheval, on part d’une manière et l’on revient de l’autre. La durée est de deux heures et demie aller et retour.

IX – Course à Arès (station balnéaire).

On peut y aller par eau et par terre.

La course en bateau se lit facilement par l’inspection de la carte. Elle dure deux heures.

On y trouve de très bons hôtels et une installation balnéaire appelée à un certain avenir.

Visiter l’église, le château de M. Javal et les nombreux réservoirs à poissons. Les amateurs de poissons trouvent à l’hôtel Lafond une cuisine excellente.

Pour faire cette promenade par terre, on prend le chemin de fer jusqu’à Facture, où l’on trouve un omnibus qui vous conduit à Arès.

X – Excursions au Truc de la Truque

Le Truc de la Truque est le point le plus élevé de la grande forêt de la Teste.

C’est un rendez-vous habituel aux promeneurs à cheval. – Du haut de cette dune, on voit la grande forêt, l’Océan, le Bassin d’Arcachon et lac de Cazeau.

Prendre le garde-feu n° 1, et revenir par la Teste, ou réciproquement.

Course : deux heures pour aller et revenir.

XI – Une journée de chasse à l’île des Oiseaux.

Prendre un bateau qui vous conduira à l’île en trois quarts d’heure.

Le prix de la course est, pour un à quatre voyageurs F 5 ; chaque voyageur en sus 0,50

Cette île est un rendez-vous de chasse renommé pour les lapins, le canard sauvage et le gibier de passage ; sa superficie est de 272 hectares.

XII – Excursion à la Pointe-du-Sud ; course en bateau, à cheval et en voiture.

Généralement cette promenade se fait en bateau à l’aller comme au retour, si la marée s’y prête ; et dans le cas contraire, partie en bateau et partie à cheval.

Depuis quelque temps même, un voiturier du pays a organisé un service qui y conduit à un prix très raisonnable.

Pour effectuer cette excursion sans fatigue et jouir en même temps d’un magnifique spectacle, il faut faire prix avec un loueur de chevaux, qui conduit les montures d’avance à la Pointe-du-Sud. On les rejoint à ce point en descendant en tillole ou en boat (trois quarts d’heure environ), puis on monte à cheval. En se dirigeant avec la carte on chemine jusqu’au Poste de Cazeau ou de la Salie (une heure environ), puis on revient par la grande forêt en passant soit par Cazeau, soit par le Brama.

Beaucoup de touristes vont déjeuner à Cazeau et rentrent dîner à Arcachon. Ainsi que nous l’avons dit plus haut, cette course doit être faite en sens contraire, si l’heure de la marée l’exige. Cette excursion est une des plus belles que l’on puisse faire. Nous la recommandons particulièrement à nos lecteurs; il est bon de se réunir une vingtaine de personnes.

XIII – Excursion à la Maison Algérienne en Bateau à vapeur.

La Maison Algérienne, d’aspect riant et de style Mauresque, a été construite par M. Léon Lesca avec autant de luxe que de bon goût. On y remarque un magnifique escalier en pierre et deux grands panneaux en faïence de Deck.

À quelque distance de la Maison se trouve un réservoir à poissons.

M. Lesca, qui s’occupe depuis quelques années d’acclimater la vigne en ces régions sablonneuses, a depuis 1875 quelques récoltes de vin qu’on dit être de bonne qualité.

http://leonc.free.fr/histoire/guideetranger/guide.htm

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9770794x.texteImage

 

voir https://shaapb.fr/wp-content/uploads/files/SHAA_100.pdf

1890 ca – Plan Arcachon,  Ducos

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Utiliser Google pour obtenir des plans avec les noms des villas

1900 ca – Plan général d’Arcachon, Juliot

Arcachon. – Plan général d’Arcachon, Éditeur : imp. de Juliot (Tours)

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b53029709m

1900 ca – Plan d’Arcachon, Milhet

Plan d’ensemble de la ville d’Arcachon, établi pour A. Milhet, directeur de la « Pêcherie française d’Arcachon ». Édité par J. Chazelle, imprimeur à Bordeaux.

La seule jetée représentée est celle d’Eyrac ; la Jetée Thiers n’est construite qu’en 1903.

http://www.arcachon-nostalgie.com/img/Biblio/PlanMilhet.htm

« Sous les pavés, la grève » … de 68

À Arcachon, en plus de la plage, on trouve une autre grève : dans l’après-midi de dimanche (30 septembre 1900), les chauffeurs, soutiers et marins inscrits, appartement aux vapeurs des quatre compagnies de pêche : Pêcheries de l’Océan, du Golfe de Gascogne, Normande, et Française, se mettent en grève et quittent leurs bords.

Ces diverses pêcheries comptent environ 23 vapeurs. Les grévistes sont au nombre de 175 (selon la police) à 200 (selon les syndicats).

Dès dimanche soir, une délégation se rend aux diverses pêcheries, pour exposer les revendications.

Il n’est formulé aucun reproche contre les Pêcheries de l’Océan, ni contre la Pêcherie Française, directeur M. A. Milhet. Les revendications visent principalement la Pêcherie Normande dont est directeur M. Soulé de Brugière, 91 boulevard de la Plage (en 1924 nous y trouvons les pêcheries de Numa Lurie).

Cette dernière pêcherie donne un salaire fixe sensiblement égal à celui des autres pêcheries, mais au lieu de desservir une part de pêche évaluée à 40 ou 50 francs par mois, comme dans les autres compagnies, elle réduit cette part dans des proportions telles qu’elle est devenue presque nulle. Telle est, disent les grévistes, l’origine et la cause majeure de leur mécontentement.

En conséquence, les grévistes demandent comme condition à la reprise du travail, à renoncer à l’avenir à leur part de pêche, mais à voir augmenter leur salaire fixe et mensuel, et cela dans les proportions auxquelles peut être estimée la dite part de pêche.

Le syndicat de revendication se compose de MM. Cazeaux, Caupos, Saboureau, Aussant, Labeyrie.

Le commissaire de police, M. Tricoche a une entrevue avec le président du bureau, exposant que les marins auraient dû donner quatre jours aux patrons avant de quitter leur bord, et qu’ils auraient pu, sans chômage, arriver à un meilleur résultat par délégations.

M. le Président du Bureau promet que l’attitude des grévistes serait des plus calmes et que l’ordre public ne serait en rien troublé.

[…]

Pour en revenir à notre affaire, le lundi 1er octobre au matin et dans l’après-midi deux réunions sont tenues par les grévistes. Dans la dernière, M. Veyrier-Montagnères, maire d’Arcachon, demande à être admis et entendu, ce qui, au vote, lui est accordé.

Le mardi 2 octobre à 10 heures du matin, M. Veyrier-Montagnères expose dans la réunion du syndicat des chauffeurs, soutiers et marins, qu’il s’est abouché avec les directeurs des diverses Pêcheries, qu’il a plaidé la cause des syndiqués, mais qu’il n’a pu rien obtenir.

En conséquence, il propose qu’il soit constitué une commission de 12 délégués, soit trois par Pêcherie, à savoir : 1 chauffeur et 2 matelots, laquelle commission se rendrait à la mairie, mardi à 4 heures ¼ pour s’entendre avec les représentants des diverses compagnies de pêche.

Cette réunion, consentie de part et d’autre, se tient à l’heure indiquée.

Notre rédacteur en chef ayant demandé à y assister, l’assemblée sur la proposition de M. le Maire, décide que la presse ne serait pas admise. Le même représentant de la presse ayant demandé qu’une note identique soit communiquée à tous les journaux de la région indistinctement, il est répondu par MM. Despujols et Avril, que la réunion apprécierait ultérieurement l’opportunité de cette communication.

Or, dans cette réunion, les sociétés de pêche ont fait les propositions suivantes :

Salaires – Seconds, 135 fr ; premiers chauffeurs, 135 fr ; chauffeurs, 120 fr ; matelots, 110 fr.

Part de pêche en plus, calculée d’après le tarif commun, accepté par toutes les Sociétés : 10 fr par 100 kg de soles, 5 fr par 100 merlus, 10 fr par 100 turbots et barbues, 2 fr par manne de rougets, 1 fr par manne de divers, 50 centimes par manne de chaudrée, 2 fr par 100 kg de raies.

Ces propositions sont faites sous la condition que les matelots et chauffeurs embarquent dès le lendemain mercredi.

En principe les dites propositions sont acceptées par les délégués des grévistes à deux ou trois voix près.

Relativement aux parts de pêche, il est entendu que le contrôle serait fait d’après le Système que les chauffeurs et matelots indiqueraient aux sociétés. Les patrons faisant un état à bord, les équipages doivent savoir exactement ce qui a été pêché, et d’après le tarif, le calcul de la pêche peut se faire sans conteste.

Mardi soir à 8 heures, le syndicat des grévistes se réuni au café du Port à St-Ferdinand.

M. le Président et tout le bureau du syndicat s’efforcent de faire accepter, par l’assemblée générale, les propositions qui faites par les Compagnies de pêche, et acceptées par les délégués des grévistes.

Malgré leurs efforts, sur 108 votants – à main levée – il y a 39 oui, 68 non et un bulletin nul.

Certainement les syndiqués écoutent les conseils de leur bureau et adhèrent aux propositions, mais il y a chez eux une certaine crainte, une méfiance que le contrôle et la vérification du produit des pêches ne soit pas fait en toute impartialité.

Dans une réunion tenue mercredi à 10 heures du matin, le bureau s’efforce de démontrer que la vérification peut être faite sous le contrôle le plus sérieux, aussitôt après la pêche et à bord, à l’aide d’un étiquetage indiquant sur chaque manne les poids et quantités.

Il estime d’autre part que les maisons de pêche sont au-dessus du soupçon de commettre quelque malversation ou fraude que ce soit. Et conclue en observant qu’au cas où dans l’avenir les présentes conventions ne seraient pas scrupuleusement respectées, les parties lésées resteraient toujours armées de leur droit de grève.

Mercredi, à la réunion de 10 heures du matin, M. Cazeaux, président, qui connait parfaitement l’affaire, croit le moment opportun de faire revenir les dissidents sur leur vote de la veille. Il engage donc les pêcheurs de chaque bord à afficher chaque jour sur l’avant de la cuisine du bateau, les résultats de la pêche quotidienne, et indique que ce moyen sera le meilleur des contrôles.

Il est procédé au vote par bulletin secret, sur les propositions formulées mardi tantôt par les Compagnies de pêche. Sur 152 votants, l’urne donne 111 oui, 32 non et 9 bulletins nuls.

À onze heures la réunion est close, la reprise du travail est consentie, et la grève cesse.

M. Cazeaux, président, autorise alors M. le Maire à entrer dans la salle des délibérations pour remercier les syndiqués de l’esprit de conciliation dont ils font preuve. Le Commissaire de police remercie également le bureau et les grévistes du calme qui n’a cessé de régner pendant toute la grève.

M. le Maire offre enfin un apéritif aux 150 syndiqués présents, façon à lui de soigner sa clientèle.

En terminant, nous félicitons notre honorable ami, M. Cazeaux, du rapide et excellent résultat qu’il a obtenu dans l’intérêt de tous, et que nul aussi bien que lui n’aurait fait. C’est ce que nous avions auguré de suite en voyant le bon sens des syndiqués qui l’avaient choisi pour le mettre à leur tête et les guider dans leurs revendications. Nos prévisions n’ont pas été trompées. 

L’Avenir d’Arcachon du 7 octobre 1900

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5433134v

Depuis quelques années la Ville d’Eté, qui reste quand même une plage balnéaire, et surtout une rade abritée pour la navigation de plaisance, yachting ou canotage automobile, a pris tous les caractères d’un port de pêche.

La Pêcherie Nouvelle, la Pêcherie de l’Océan, la Pêcherie du Golfe de Gascogne constituent une flottille de trente-six bateaux à vapeur.

Tous ces établissements ont, sur le bassin, des jetées pourvues de treuils et sillonnées par des wagonnets qui servent au chargement du charbon ou de la glace, et au déchargement du poisson.

Ces grandes maisons de pêche ont donné naissance à des industries adventices, telles la Pêcherie Française qui fait les expéditions de poisson, la Pêcherie de la Côte d’Argent sise à la pointe de l’Aiguillon qui fabrique les conserves de poisson, la Glacière Charron et Cie, les Fabriques de Caisses pour expédition de poisson, notamment des sardines, et aussi des mollusques, des huîtres.

Les canots et pinasses automobiles, pourvus de moteurs à pétrole, non seulement pour excursions ou promenades en mer, mais pour la pêche à la sardine, ont accru notablement le travail dans les ateliers de construction comme l’atelier Bert, l’atelier Bossuet, et aussi dans les ateliers de mécaniciens comme les maisons Couach, Castelnau, Lapeyre, Villenave.

Je poursuivais ces réflexions ces jours derniers en faisant, avec un ami, une promenade à la Pointe de l’Aiguillon, tout aussi intéressante dans son genre que celle de Moulleau.

Nous avons passé, dans St-Ferdinand, devant les trois grandes Pêcheries où une animation continue prouve la vie intensive d’un travail incessant.

On remarque, boulevard Chanzy, une construction toute récente, de dimensions considérables. La façade mesure 25 mètres environ, et les bâtiments s’étendent sur une profondeur de près de 70 mètres. C’est la « Compagnie des Docks frigorifiques, fabrique de glace, entrepôts frigorifiques ». Là encore une jetée pourvue de treuils voit courir des wagonnets porte-glace que l’on décharge dans un immense bac qui, actionné par un petit remorqueur, ira approvisionner les chalutiers à vapeur.

Nous constatons avec plaisir que la Pêcherie de Gascogne a réparé son incendie de cet hiver, en se faisant reconstruire très solidement tout en pierres. Après avoir doublé, la Pointe de l’Aiguillon, avec ses crassats, ses canaux d’arrivages creusés dans les lais et relais de la mer, nous fîmes une visite aux ateliers Bossuet.

C’est merveille de voir la quantité d’embarcations en construction sous ces vastes hangards.

À côté de yachts à vapeurs, comme celui de M. Calvé, remisés là pour leur hivernage, voici des tilloles de pêche pour 5 hommes, avec ou sans rames, avec ou sans dérive, pourvus d’un moteur avec hélice fixe, ou hélice à immersion variable.

Là, un canot de 4 mètres 50 à moteur et à rames, type de création nouvelle. Un autre petit canot à voile, à dérive et à moteur ; un sloop de plaisance sur un modèle de bac. Une pinasse de 11 mètres de long appartenant à M. Gauthier, de Tours, avec moteur Diétrich de 24 H.-P. Une tillole de 12 mètres avec moteur Pilter de 18 H.-P ., appartenant à M. Barbet, conducteur des Ponts et Chaussées à Arès. Toutes ces embarcations sont munies de capots en toile qui leur permettent non seulement de braver les embruns, mais de piquer dans la crête de la lame et de la traverser sans crainte d’emplir.

Toutes ces constructions navales, d’une pureté de lignes admirables, sont en chêne ou pin de choix, façonnées avec un art et une précision mathématique où la solidité se marie à l’élégance.

Ainsi se justifie de plus en plus l’appellation nouvelle, la caractéristique récente d’Arcachon, qui de jour en jour devient un port de pêche.

N’oublions pas toutefois qu’il doit rester une ville Climatique! E. G.

Le Temps du 3 octobre 1900

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k236530b/f3.item.r=%22P%C3%AAcherie%20fran%C3%A7aise%22Arcachon.zoom

L’Avenir d’Arcachon du 10 mai 1908

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6151473d/f2.image.r=%22P%C3%AAcherie%20fran%C3%A7aise%22Arcachon?rk=21459;2#

1908 – Plan général d’Arcachon, de Moulleau et de La Teste… et du Pilat, Pichou & Rebsomen – Promenade en forêt au départ de la laiterie du Bocage

Le 26 mai1912, voici le dernier tracé repéré en forêt par le Syndicat d’Initiative d’Arcachon : Laiterie du Bocage, sud de la cabane Dubourg, bas de Pissens, cabane de la Famille, cabane de Léon Lesca, l’Éden, cabane Repetto, Villetorte (dont le Conservatoire du littoral a fait disparaître toute trace en 2020), Méran, Pied de la Grave, traversée de la dune de Pissens, restaurant Seguin, route du Pilat à Moulleau, le Figuier, chemin du Sémaphore, cabane du Tchot ou des Acacias, sanatorium protestant et retour par la forêt au point de départ.

La laiterie du Bocage est en Ville d’Hiver, en lisière de forêt, non loin de la Grande Dune d’Arcachon (qu’il ne faut pas confondre avec la Dune du Pilat).

Dans les années 1900,  il y a  deux laiteries, les deux proches de la place des Palmiers, non loin des lieux de promenade très fréquentés que sont la  Grande et la Petite Dune, situées dans le prolongement de l’allée Corrigan et de l’allée Bouilleaud.

Plan-guide de la ville d’hiver, 1930 ca

Marcel Ormières (18..-19..). Éditeur : G. Pujibet (Arcachon)

Laiterie du Bocage

Il est  recommandé aux tuberculeux de boire beaucoup de lait, et, tant que leur état le leur permet, de se balader  souvent en forêt,  pour y respirer les célèbres odeurs balsamiques, dont les vertus thérapeutiques sont bien connues…

Les deux laiteries sont  aussi  des buvettes où les promeneurs s’arrêtent pour boire du « lait de vache vaccinée »,  avec la bénédiction de la Faculté. Ci jointe une carte postale  qui nous montre ces fameuses vaches vaccinées, à proximité de la Grande Dune.

Mme Camille Marguerite  Dubos, née Cazaubon (1875-1951) tient la Laiterie du Bocage. Elle livre en ville, avec sa carriole, du bon lait pour les enfants bien portants. Elle est ici prise en photo devant la villa Claire appartenant à la famille Pauilhac.

La Laiterie du Bocage produit le fromage « Gambade »

La Laiterie du Bocage est représentée sur le Plan-Guide de la Ville d’Hiver établi par l’architecte Marcel Ormières en 1889. Sur ce plan, la laiterie se présente comme un édifice de grande dimension.

Une carte postale du début du XXe siècle montre la laiterie-buvette alors en fonction. En ruine, elle existe encore au début des années 2000. Ce petit commerce servait à la vente de lait recommandé par les médecins pour les malades en cure à Arcachon.

Une carte postale ancienne montre au premier plan un édifice de petite dimension de plan polygonal en rez-de-chaussée, couvert par un toit polygonal (tuile mécanique).

En janvier 1899, Raymond Dubos, laiterie de la Gare, à Arcachon, et M. Pierre Dubos, laiterie du Bocage (Ville d’Hiver), préviennent le public qu’ils n’ont rien de commun avec M. Jean Dubos, laitier à La Teste, déclaré en faillite le 11 courant.

En 1925, M. Pierre Dubos, fils du propriétaire de la laiterie du Bocage, épouse Mlle Jeanne Condou, fille d’un propriétaire de Biscarrosse. Selon l’ancien usage du pays, les demoiselles et les garçons d’honneur portent, à minuit, un tourin aux jeunes époux.

http://dossiers-inventaire.aquitaine.fr/dossier/laiterie-du-bocage/9fcbefef-cf19-42a8-bd6f-a059db7fc3e7/illustration/0

http://www.leonc.fr/maj/maj2.php?subaction=showfull&id=1140369207&archive=&start_from=&ucat=1&

Arcachon-journal du 22 janvier 1899

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5430594k/f3.item.r=bocage%20dubos%20arcachon.zoom#

 L’Avenir d’Arcachon du 26 mai 1912

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5431679j/f2.item.r=bocage.zoom

 L’Avenir d’Arcachon du 25 juillet 1920

https://gallica.bnf.fr/services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&query=%28gallica%20all%20%22bocage%20dubos%20arcachon%22%29&lang=fr&suggest=0

1908 – Plan général d’Arcachon de Moulleau et de La Teste

Plan général d’Arcachon de Moulleau et de La Teste

par Alfred Pichou (18..-19..)

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b53062199w

Alfred Pichou est un ingénieur d’origine bordelaise (Talence), membre de la Société de sociologie de Paris créée en 1895 par René Worms.

Pichou, qui se présente comme inspiré par Clémence Royer (1830-1902), qu’il a rencontrée en 1873. Comme tous les eugénistes de son époque, Pichou est mû par le souci de rationaliser la procréation humaine, thème auquel il consacre plusieurs articles.

Ainsi, la Revue internationale de sociologie prête ses colonnes à un « obscur ingénieur » de Bordeaux, Alfred Pichou, lequel synthétisant les idées de Darwin, de C. Royer et d’A. Comte, propose de fonder une association eugénique dénommée « L’élite – Association philanthropique pour la conservation de la vie et l’amélioration de l’espèce humaine ». Son programme de transformation et d’amélioration de l’espèce humaine largement diffusé dans La Chronique médicale (1906) et dans la Revue internationale de sociologie (1907-1908) sollicite le concours de « Docteurs de l’élite » afin d’organiser par canton une caste des « élus » sélectionnée préalablement par une véritable procédure anthropotechnique. Sa politique eugéniste, darwinienne et positiviste s’articule autour des quatre thèmes « santé-famille-propriété et liberté » et n’est pas innocente d’intentions politiquement conservatrices :

« L’élite est une institution répondant absolument aux aspirations actuelles de la société ; elle s’appuie sur la famille en cherchant à améliorer les éléments ; sur la propriété individuelle qui est le corollaire immédiat de la famille ; sur le principe du rapprochement des classes, en perfectionnant les individus qui les composent et en les amenant à une égalité physique et morale, la seule qui soit véritable ; elle met enfin le culte de la vérité, de la beauté et de la bonté à la place des espérances chimériques de bonheur dans la vie future […]. Elle est le plus solide appui offert aux hommes d’ordre et de progrès. » (Pichou, 1906)

https://books.openedition.org/editionscnrs/1712?lang=fr

Voir https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5522349n/f21.item.r=%22la%20religion%20de%20l’%C3%A9lite%22

Ou

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3071329b/f125.item.r=%22alfred%20pichou%22

 

1926 – Plan général d’Arcachon, de Moulleau et de La Teste

Plan général d’Arcachon, de Moulleau et de La Teste

dressé en 1908 par Alfred Pichou (Deuxième édition, mise à jour et complétée par André Rebsomen)

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b530649019

1935 – Plan général d’Arcachon, de Moulleau et de La Teste

1935 – Plan général d’Arcachon, de Moulleau et de La Teste

dressé en 1908 par Alfred Pichou, (18..-19..) (3e édition mise à jour et complétée par André Rebsomen 1870-1963) /…

Éditeur : Féret et fils (Bordeaux)

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b53066821f.r=rebsomen?rk=21459;2

1934 – Pyla-sur-Mer, de Pilat-Plage, Rebsomen

Plan général de Pyla-sur-Mer, de Pilat-Plage et des forêts avoisinantes (semis et forêt usagère)

par André Bebsomen (Rebsomen), membre titulaire de la Société scientifique d’Arcachon… Éditeur : Girard et Barrère Arcachon, Libr. générale (Paris) & Fôret (Feret) et fils (Bordeaux)

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b53066776c.r=Girard%20et%20Barr%C3%A8re?rk=944210;4

2005 – Arcachon, plan de la ville

https://www.arcachon-guide.fr/pdf/plan_de_ville.pdf

2022 – Arcachon à pied, Mairie d’Arcachon

https://www.arcachon.com/app/uploads/arcachon/2021/04/plan-pieton.pdf

 

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Raphaël

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