Plaisir qu’on éprouve à consommer une huître et à prendre son pied

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Petite causerie vespérale à connotation aussi huîtrière que sexuelle, ou du plaisir qu’on éprouve à consommer une huître et à prendre son pied.
On le sait, l’huître est un coquillage nomade sans tête ni jambe mais muni d’un pied — ces bivalves parcourent désormais des milliers de kilomètres, pas à pied mais en camion. Ce qu’on appelle communément leur pied est en réalité le muscle adducteur qui maintient fermé le coquillage.
Qu’on les ouvre par le cul, tel qu’il faut le faire (c’est plus propre par le cul), ou par le côté, comme les gougnafiers le font, le but reste le même : sectionner ce pied afin d’ôter la partie supérieure de l’exosquelette du mollusque pour qu’on puisse croquer ce dernier (car il faut le mâcher). À cette occasion, le préposé à l’ouverture des huîtres ne manquera pas de racler la partie du pied adhérant encore à la coquille, avec le tranchant de la lame de sa lancette, afin de la manger. C’est son privilège. Il peut ainsi se régaler tout en s’humectant de temps en temps le gosier d’une lichette d’Entre-deux-Mers — voilà pourquoi il est impératif d’ouvrir la bouteille de blanc avant de débuter l’ouverture de nos japonaises locales.
C’est ainsi que l’écailler occasionnel prend son pied (à l’huître). À ce propos, cette dernière est une coquine, ou un coquinou, voire un petit canaillou. Car l’huître est un animal hermaphrodite successif, c’est-à-dire qu’elle est tour à tour mâle et femelle au fur et à mesure de sa croissance. Une huître peut ainsi changer plusieurs fois de sexe au cours d’un même été — ah les amour de vacances !
L’huître est conséquemment un coquillage aussi non genré que définitivement adepte du wokisme. La chose est véritablement éplapourdissante et cette vérité va certainement en épastrouiller plus d’un.
Thierry PERREAUD

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