Noms de lieux – A à J

Belin-Béliet

Toponymie – Nous ne trouvons pas moins de 90 noms de lieux en France avec Belin : 01 (2), 03 (2), 05, 07 (5), 08, 19, 21 (7), 23, 25 (8), 30, 31, 32 (6), 33 (le nôtre), 35, 38 (3), 39 (3), 40 (2 à Pouillon), 41 (2), 42 (2), 44, 45, 50, 51, 52 (3), 53, 57, 58, 59, 60, 64, 70 (8), 71 (3), 72 (6 dont cinq chefs-lieux de communes avec ‘en-Belin’), 73 (2), 74, 77, 79 (2), 85, 89 (2). Ces toponymes sont utilisés un peu partout en France.

Le Belin est un « pays » du département de la Sarthe.

Également 75 toponymes avec ‘Blin’, 8 toponymes avec ‘Bellin’ et 29 toponymes avec ‘Berlin’ dont trois en Gironde (Aillas, Mios) et trois dans les Landes (Arengosse, Pouillon, Mées).

À l’étranger – ‘Belín’ (en hongrois : Bellény) est une commune du district de Rimavská Sobota, dans la région de Banská Bystrica, en Slovaquie. Belin est un village polonais de la gmina de Nowe Miasto dans la powiat de Płońsk de la voïvodie de Mazovie dans le centre-est de la Pologne. Belin est une commune roumaine du județ de Covasna, dans le Pays sicule en Transylvanie.

Pour ‘Béliet’ nous ne trouvons que le nôtre.

On trouve aussi 35 toponymes avec ‘Bélier’ dont  deux ‘Le Bélier’ en Gironde (Bommes et Vérac).

Anthroponymie – 8 502 naissances BELIN en France en 100 ans, essentiellement à Paris et sur l’axe Dijon-Nîmes : Côte-d’Or, Allier, Ardèche, Gard, Saône-et-Loire, Haute-Loire, Nièvre…

407 180 résultats pour le nom BELIN sur le site Geneanet, Dont 2 881 pour les Landes et 809 pour la Gironde.

Pour les Landes la souche semble être à Orthevieille avec 371 résultats pour la commune et 2 875 dans un rayon de 30 km.

On y voit que Belin et ses dérivés étaient aussi autrefois des noms de baptême : 3 412 résultats pour le prénom Belin, 1 450 pour le prénom Blin, 588 pour le prénom Bellin, 4 454 pour le prénom Berlin.

Et aussi

BLIN : 15 835 naissances en 100 ans (72, 75, 35…) et 490 682 résultats dans Geneanet

BELLIN : 1433 naissances en 100 ans (38, 86, 50…) et 67 913 résultats dans Geneanet

BERLIN : 676 naissances en 100 ans (89, 75…) et 112 457 résultats dans Geneanet

Le nom BÉLIET n’est pas porté.

Origine – La paroisse Sainte-Quitterie et la paroisse-mère de Saint-Pierre-de-Mons faisaient partie du diocèse de Bazas (archiprêtré de Bernos) puis du diocèse de Bordeaux (Archiprêtré de Cernès), elle devint la commune de Belin à la Révolution avec ses 1 280 habitants.

Saint-Exupère faisait partie du diocèse de bordeaux (archiprêtré de Buch et de Born), devient la commune de Béliet à la Révolution avec ses 893 habitants. La paroisse fut ensuite placée sous le vocable de Saint-Maurice.

Les deux communes sont rattachées depuis 1974.

Béliet semble être un diminutif de Belin.

Comme personne ne prononce « Béliet » et que tout le monde prononce « Beliet », je pense que cet accent aigu est une erreur.

Selon les recherches de Bénédicte Boyrie-Fénié, les graphies anciennes de Belin sont Belinum, Berlynum, Bilini, Belino,

Le Dictionnaire d’ancien français de Godefroy fait apparaître que belin ou bellin ou berlin désignait autrefois un petit bélier, un mouton. On note aussi que Belin est la personnification du mouton dans le Roman de Renart (XIIe siècle et plus). Sachant que l’élevage de moutons est une activité ancestrale du lieu, je suis assez favorable à cette hypothèse.

Bénédicte Boyrie-Fénié, qui suit A. Dauzat, pense qu’il s’agit du domaine d’un homme gaulois appelé Belinius.

Wikipedia évoque le dieu gaulois Belenos, ainsi que le nom romain Belendi, tribu citée par Pline l’Ancien.

Un célèbre porteur du nom : Édouard Belin, né en 1876 à Vesoul (Haute-Saône) et mort en 1963 à Territet (Canton de Vaud, Suisse), est un ingénieur français, inventeur du bélinographe, système de transmission à distance des photographies en usage dans la presse des années 1930 à son remplacement par la transmission de fichiers numériques cinquante ans plus tard. La société Édouard Belin, installée à Rueil-Malmaison, a produit des appareillages techniques et de laboratoire.


Bélisaire

Penchons-nous avec sérieux sur ce toponyme

Anthroponymie – l’INSEE dénombre 159 naissances BÉLISAIRE en France en 100 ans : Martinique, Alpes-de-Haute-Provence, Guyane, Guadeloupe, Landes …

Sur Geneanet, 613 résultats en effectuant une recherche avec le nom BÉLISAIRE, avec des concentrations à Demandois (04), La Désirade (Guadeloupe), Fréjus (83), Saint-Rambert-en-Bugey (01), Praslin (Seychelles), Tartas (40).

Toujours sur Geneanet, 7 524 résultats en effectuant une recherche sur le prénom Bélisaire et 4 293 résultats avec le prénom italien et espagnol Belisario.

Toponymie – Un seul nom de lieu ‘Bélisaire’ en France, il est au Cap Ferret.

Viographie – Jetée Bélisaire et allée Bélisaire à Lège-Cap-Ferret (33), Rue Bélisaire-Ledain à Parthenay et à Bressuire (79). Chemin de Bélisaire à Blagnac (31). Rue Bélisaire à Carthage (Tunisie)

Histoire – Bélisaire (en grec : Belisários ; en latin : Flavius Belisarius), né vers l’an 500 en Macédoine, aux confins de l’Illyrie et de la Thrace, et mort en 565 à Constantinople, était un général romain d’Orient.

https://fr.wikipedia.org/wiki/B%C3%A9lisaire

Bélisaire Ledain (1832, Parthenay 79 – 1897, idem.) Avocat à Poitiers, il est aussi archéologue et grand collectionneur d’archives, d’imprimés, d’estampes, de monnaies, de bronzes, de poteries, de médailles et d’objets antiques. Il écrit des ouvrages sur l’histoire du Poitou, de Poitiers, de Parthenay et de la Gâtine. Il mène des fouilles archéologiques.

Étymologie – Du grec Βελισάριος (lance de Mars).

Et alors ???

Pour le Cap Ferret, bien évidemment on sait que l’origine du nom est Barthélemy dit Bélisaire DANEY, né le 12 janvier 1836 à Gujan-Mestras, décédé le 1er août 1913 Lège-Cap-Ferret. Fils de Marie DANEY (22 ans), marié à Marie ROUX 1838-1886, le 2 janvier 1860 Gujan-Mestras. Enfants : Antoine Albert DANEY né 10/11/1860 et décédé 06/06/1944, François Armand DANEY né 10/04/1863 et décédé 18/03/1942

Avec la rubrique du regretté ami Xavier Hessel qui nous documente largement https://www.bassindarcachon.com/histoire_locale.aspx?id=86


Bétey, toponyme d’Andernos-les-Bains, sans doute le plus ancien lieu habité du Bassin.

Toponymie – Outre le ruisseau et le port du Bétey sis à Andernos-les Bains nous avons deux autres ‘Bétey’ en France, à Ajac dans l’Aude et à Virieu-le-Grand dans l’Ain. Ce sont deux lieux non habités. Ontrouve aussi un ‘Béteil’ à Allanches dans le Cantal (habité), douze ‘Béteille’ (11, 12, 15, 46, 47, 64, 81 et 33 à Bommes, tous habités), deux ‘Béteilles’ (64, 81), un ‘Béteilhe’ (47).

Anthroponymie – le nom BÉTEY a disparu mais on obtient néanmoins 206 résultats sur Geneanet.

Le nom BÉTEIL a disparu mais on obtient 86 résultats sur Geneanet

On compte 953 naissances BÉTEILLE en France en 100 ans (12, 11, 81, 31, 47, 33…) et on obtient 19 028 résultats sur Geneanet dont 106 en Gironde, dont trois à La Teste-de-Buch.

Origine – Il est certain que plusieurs auteurs sont d’accord entre eux, je choisis de citer le Dictionnaire du patois de La Teste par Pierre Moureau (1868) : « Bétey – Filet et emplacement pour chasser la bécasse ». Dans le même ouvrage, on lit que la bécasse se dit bécade. Pourquoi ne pas avoir employé le mot de bécadey ?

Certes, les rives du ruisseau du Bétey étaient sans doute un bon terrain de chasse à la bécasse. « On va au Bétey ! » devaient dire les chasseurs à leurs femmes, en désignant l’emplacement de l’activité et sans doute le filet qu’ils allaient y mettre en place.

Mais mon sentiment est que ce nom de lieu doit être plus ancien, très ancien même, n’oublions pas que ce site était déjà habité au Paléolithique moyen.

Je pense qu’il s’agit d’un toponyme désignant un lieu où pousse le bouleau. Du latin « betulla », emprunté au gaulois betulla / betua, apparenté à bezv en breton, bedw en gallois, beith en irlandais.

Quelques autres noms de lieux en rapport avec le bouleau : Betoulle, Betoule, Betou, Betoul, Betoulaud, Betoulières, Betouret, Bethou, Bethoul, Bethoule, Bethoulières, Betouille, Bellay, Bellayer, Bellaie, Belley, Bédouret, Bedouret, Bedoura, Bedoure, Bedourède, Bedout, Besse, Besseau, Bessaud, Bessault…

Il faudrait envoyer sur zone un botaniste réputé (Jean-Paul Deyres ?) pour voir s’il existe encore des bouleaux sur les berges du ruisseau du Bétey. Il me semble en reconnaître sur cette carte postale semi-moderne du lieu.


Branne

Cette île que l’on voit sur  la carte de Masse de 1707 est maintenant devenue une presqu’île.

Toponymie – En France, on trouve

– la commune de Branne dans le Doubs.

– En Gironde, les communes de Branne et de Saint-Aubin-de-Branne et, en plus de notre île,  les lieux-dits suivants : ‘Le Port de Branne’ à Saint-Sulpice-de-Faleyrens, ‘La Branne’ à Bégadan, ‘Branne’ à Saint-Louis-de-Montferrand, ‘Branne’ à Montagne, ‘La Branne’ à Gizeux.

– Dans les Landes, ‘La Branne’ à Cagnotte, et ‘La Branne’ à Marcellus.

On trouve 10 toponymes avec ‘Brane’ (06, 31, 32, 64), la commune de Brannens en Gironde, cinq toponymes avec ‘Branens’ (40, 47).

On trouve six toponymes avec ‘Braneyre’ dans en Gironde (Audenge, Mios, Louchats, Canéjan) et dans les Landes (Escource, Sore), ‘Braneyres’ en Trensacq (40).

Et de tes nombreux toponymes avec Brana dont neuf en Gironde (La Teste-de-Buch, Lugos, Coimères, Génissac, Vensac, Pessac, La Brède, Landiras). On trouve également 35 noms de lieux avec ‘Bran’ dont ‘Le Bran’ à Lugos avec son étang et sa piste.

Anthroponymie – Naissances relevées sur 100 ans en France : 15 BRANNE (33…), 31 BRANE (64…), 63 BRANENS (32, 40…), 50 BRANNENS (32, 33…), 185 BRANEYRE (33, 40…), 567 BRANA (64, 40, 33…) …

Origine – En occitan en général et en gascon en particulier brana c’est la bruyère. L’explication est sans doute ici : un lieu ou pousse la bruyère.

Il faut néanmoins signaler les notices établies par Bénédicte Boiyrie-Fénié pour les communes de Branne (formes anciennes Brana, Brania, Branna) et de Brannens dans son Dictionnaire toponymique de la Gironde. Elle y emboîte le pas de Nègre et de Dauzat. Les trois envisagent des noms de domaines de possibles hommes anciens.


Burgat (le)

Lieu-dit du Teich

Toponymie – On relève six autres toponymes en France : ‘Bergeries Burgat’ à Maisons (11), ‘Le Burgat’ à Saubens (31), ‘Mas d’En Burgat’ à Millas (66), ‘Canals del Burgat’ à Nahuja (66), ‘Plana d’En Burgat’ à Corneilla-la-Rivière (66), ‘Puig Burgat’ à Tautavel (66).

On repère aussi quatre noms de lieux avec ‘Burga’ (18, 47, 54), 19 avec ‘Burgas’ (12, 30, 34, 47, 81) et de très nombreux autres noms de lieux commençant par ‘Burga-’.

Anthroponymie – On relève en France en 100 ans 584 naissances BURGAT : départements 11, 69, 66, 01, 73…

Geneanet renvoie 35 807 résultats pour le nom BURGAT dont seulement onze pour la Gironde (Blanquefort, Eysines, Bordeaux, Gradignan, Le Taillan-Médoc)

Origine – Nous avons affaire à un nom de lieu qui est aussi un nom de famille. En règle générale c’est le nom de lieu, plus ancien, qui a entraîné le nom de famille.

L’origine est peut-être burgus (bourg, lieu fortifié) d’origine germanique.

Burg, en ancien français, c’est le mur qui entoure une fontaine, un puits.

Burgasso désigne la bruyère dans l’Aveyron.

Burgolièro est une terre en friche en Auvergne

Burguet est une cabane portative des bergers dans les Pyrénées

Burguèr, en gascon, c’est la meule.

Mais ce nom de lieu n’apparaît que récemment.

Il faudrait donc nous orienter vers une personne qui aurait donné son nom au lieu. Ce  pourrait être son nom de famille (très peu porté en Gironde) ou plus certainement son chaffre.

J’ai contacté l’ami Raymond Lafargue qui connaît à peu près tout sur l’histoire du Teich. Comme nous, il cherche et n’a pas de piste sérieuse à se mettre sous la dent.


Cap-Ferret

J’ai souvent lu que l’origine du nom était dû à des affleurement d’alios qui donnaient un aspect rouilleux au banc de sable.

J’en étais resté là jusqu’au jour où j’ai entendu, au cours d’une intéressante conférence organisée par Arc en Ciel, l’explication donnée par Bénédicte Boyrie-Fénié.

C’est dans son Dictionnaire toponymique des communes de Gironde qu’elle détaille son analyse.

En voici des extraits.

Elle commence par lister quelques graphies relevées sur les cartes anciennes

Curianum (?) – Ptolémée; cité par Baurein, p. 411)

Punta mala (?) – (1436, Portulan de Bianco

Cap de Horret – (1630, Carte de Gudocus)

Cap de Haret – (1645, Carte de Boisseau)

Cap Brunet – (1733, Carte du Gouvernement général)

Cap du Feret – (XVIIIe s, Carte de Cassini)

 

Puis elle ouvre la discussion :

 

« Une explication satisfaisante de l’origine du Cap Ferret n’a pas encore été donnée. Il convient donc d’avancer ici avec prudence, en considérant tout d’abord la forme régulière gasconne, en éliminant ensuite les hypothèses incompatibles avec la phonétique historique, en proposant enfin un sens en adéquation avec la topographie et le contexte général qui a présidé à la dénomination des embouchures et pertuis sur la côte gasconne.

Partant de ce postulat, c’est le sens du mot horet [hu’rret] qu’il faut déterminer et non celui d’une forme altérée herret, qui désigne effectivement un « fer à cheval» (Dictionnaire Palay, p. 1030) dans le lexique courant, ce qui a sans doute facilité le transfert de cette forme non étymologique dans l’usage.

De ce fait, seul un étymon présentant un 0 ou un u bref initial peut convenir sur le plan phonétique; sur le plan lexical, seul un terme désignant le « passage» de l’Eyre vers l’Océan a pu engendrer un toponyme inspiré vraisemblablement d’une simple indication pratique, à l’instar des bocau (< latin bucca(m) + suffixe -ale), uishet ( < latin exitus, « sortie»), pas, passa, passatge (< latin passus), pertuis (<latin pertusu(m), « creusé») et Anchise (< latin incisa(m), « entaillée ») du littoral.

Un continuateur roman du latin classique foris, « porte », associé au suffixe diminutif issu du latin populaire ittus, conviendrait alors : * forittu(m) > *horet(o) > horet, altéré en herret par attraction paronymymique. Si l’on admet cette hypothèse, conjecturale mais logique, Lo « Horet » signalerait tout simplement la « porte » de sortie vers la mer, l’« exutoire » du fleuve à travers les bancs de sable fluctuants, le Matòc notamment, qui se trouvait à l’entrée du havre» ou « bassin» d’Arcachon aux XVIIe-XVIIIe siècles.

Dans ce cas, l’ethnique très local et très confidentiel Ferret-Capien doit évoluer en Horet-Capien, tout aussi extravagant mais plus conforme à l’Histoire et au contexte linguistique …

Un étymon * orittu(m), forme diminutive du latin classique os / oris, « entrée, ouverture d’un port », « embouchure », serait aussi satisfaisant sur le plan sémantique mais il ne justifierait pas le h- initial bien « ancré» dans la tradition écrite et orale. »


Castor, lieu-dit du Barp

Toponymie – On trouve 11 noms de lieux en France avec ‘Castor’, départements 04, 12, 13, 30, 33, 36, 45, 77, 84.

Parmi eux deux ‘Saint-Castor’ attirent notre  attention, à Sabran dans le Gard et à Saint-Martin-de-Castillon dans le Vaucluse.

Anthroponymie – De 1891 à 1990, on a recensé 901 naissances CASTOR en France : Guyane, Vaucluse, Gard, La Réunion, Alpes-de-Haute-Provence, Martinique…

Sur Geneanet on obtient 39 907 résultats en effectuant une recherche dans la base avec le nom CASTOR dont 7 200 pour les Alpes-de-Haute-Provence, 5 358 pour le Vaucluse, 1934 pour le Gard.

On obtient 15 886 résultats en effectuant une recherche dans la base avec le prénom Castor

Castor est effectivement un nom de personne latin d’origine grecque ; on connaît trois saints Castor, un qui fut évêque d’Apt et serait mort en 419, un qui fut martyr en Turquie et un qui fut patron de la ville rhénane de Coblence (IVe siècle).

Dans la mythologie grecque, Castor et Pollux sont les fils jumeaux de Léda, épouse de Tyndare, roi de Sparte. Séduite par Zeus métamorphosé en cygne, Léda pondit deux œufs. Castor et Clytemnestre, tous deux mortels, naquirent de l’œuf fécondé par Tyndare, Pollux et Hélène, enfants divins, de celui fécondé par Zeus.

Origine – Depuis que je passe dans la rue de Castor, ayant éliminé d’emblée une référence à l’animal éponyme, je pensais, comme l’ami Jean-Jacques Cluzeau, que ce mot avait comme origine l’occitan castèl (château) qui a donné de nombreux noms de lieux et de familles.

Et puis j’ai découvert sur Geneanet, Pierre DUBERNET dit Castor, né vers 1695, mort à Lavignolle le 26 novembre 1779, marié à Marie NOUAUX à Salles le 28 avril 1722, puis à Jeanne CAMELEYRE à Salles le 20 février 1730. Nous avons donc certainement affaire au chaffre de ce Pierre qui a été donné au lieu où il habitait.

Bien malin celui que pourra dire d’où provient de chaffre qui était peut-être déjà porté sur plusieurs générations, le nom de baptême de l’ancêtre ou bien une origine toute autre.

Il faut noter qu’on a, en France, 27 noms de lieux avec ‘Castors’. Ce nom au pluriel désigne généralement à des quartiers dont les propriétaires ont construit eux-mêmes leur maison.


Cazaux

Toponymie – Quatre graphies principales :

-85 lieux-dits en France avec ‘Cazaux’ dont 11 en Gironde (La Teste-de-Buch, Cestas, Saumos, Belin-Béliet, Léognan) ;

-12 lieux-dits avec ‘Cazeaux’ en France dont deux en Gironde (Vertheuil, Le Porge) ;

-13 lieux-dits avec ‘Cazeau’ dont trois en Gironde (Parempuyre, Bayon-sur-Gironde, Gornac) ;

-21 lieux-dits avec ‘Cazau’ dont 10 en Gironde (Saint-Magne-de-Casillon, Saint-Paul, Lamarque, Saumos, Podensac, Budos, Saint-Germain-du-Puch, Vayres) ;

– 5 lieux-dits avec ‘casau’ dont un en Gironde (Montussan) ;

– 12 lieux-dits avec ‘Casaux’ ;

– 2 lieux-dits avec ‘Caseau’ dont un en Gironde (Guillac)…

Avec de nombreux autres lieux dont le nom contient ‘caza’, ‘cazau’, ‘cazeau’, ‘cazo’, ‘casau’, etc.

Rien qu’en Gironde, nous avons les communes de Cazalis, Cazats, Cazaugitat.

Anthroponymie – Statistiques INSEE des naissances sur un siècle

CAZAUX : 4912 naissances en France dont 481 en Gironde

CAZEAUX : 2064 naissances en France dont 566 en Gironde.

CAZAU : 210 naissances en France dont 16 en Gironde.

CAZEAU : 530 naissances en France dont  132 en Gironde.

Origine – Vialard Raphaël, l’a déjà évoqué, Jacques Ragot, historien local qui a publié des ouvrages sur le Pays de Buch, et notamment une brochure remarquable sur « Cazaux avant les bangs », tente de définir l’origine du mot CAZAUX. Voici, ce qu’il nous dit :
« Casau » est en gascon l’équivalent de « Cazal », terme de l’ancien langage français, du latin « Casa » : chaumière, cabane. Toutefois, « Casau », à l’origine désignait plus particulièrement une chaumière entourée d’un jardin clos. Il finit par ne plus désigner que le jardin lui-même.
Le pluriel de « Casau » (prononcer Casaou) est régulièrement en gascon, « Casaus » (prononcer « Casaous ».
L’orthographe du nom du lieu resta longtemps flottante, hésitant entre le singulier et le pluriel. Au hasard des textes, on lit : Casau, Caseau, puis Cazau, Cazeau, les scribes ayant cru bien faire en remplaçant la lettre « s » adoucie de l’alphabet gascon par la lettre « z », utilisée en gascon à peu près uniquement dans les mots d’origine étrangère. Au pluriel, on trouve : Cazeaux, et enfin Cazaux, l’orthographe officielle actuelle, compromis bâtard entre le gascon et le français : nom gascon avec une terminaison plurielle française, la lettre « x » ne figurant pas à l’alphabet gascon.

Bénédicte Boyrie-Fénié l’a étudié dans son Dictionnaire toponymique des communes de Gironde.


Certes

Toponymie –  En France, autres toponymes commençant par CERTE- : Certe (09, 16), Certé (44), Certeau (02, 38, 77), Certeaux (02, 14, 86), Certeguillon (10), Certel (27), Certelle (61), Certelles (01), Certellerie (28), Certémery (39), Certemont (80), Certenaille (52), Certenais (56), Certenue (71), Certépine (71), Cestescans (09).

Toponymes commençants pas SERTE- : Serte (79, 80), Serteaux (71), Sertelle (55), Sertelles (62), Sertelot (21), Sertembois (54), Serteneret (73), Serterie (72), Sertes (57), Sertet (38).

Signalons un toponyme Saint-Sertel à Mouzay (55) mais je n’ai pas trouvé de saint de ce nom dans la documentation.

Anthroponymie – 171 CERTES (48, 19…), 12 CERTE (19…), 15 CERTEAU (17…), 146 CERTEAUX (51, 75…), 247 CERTENAIS (35, 53…), 63 SERTEL (57, 67…)…

Origine – Jean Coste dans son Dictionnaire des noms propres nous laisse penser que le nom vient à la même origine que le mot « essart » et que les mots disparus essard, essert,sart, sars, sert.  Du latin exaratus, participe de exaro (enlever, déterrer en labourant), du bas latin exartum ou sartum, participes passés des verbes exsarire ou sarire, le dernier signifiant au départ « sarcler ».

Ce serait donc une terre qu’on a déboisée pour la défricher.


Claouey

Toponymie – Un seul, lieu-dit ‘Claouey’ en France, le nôtre.

‘Moulin de Saint-Claoué’ (29), ‘Ruisseau de Claoué’ (31), Claouère’ (31), quatre ‘Claoué’ (32), ‘Claouette’ (32), ‘La Claouère’ et ‘Ruisseau de la Claouère’ (32), deux ‘Le Claoué (32), ‘Claouat’ (32), Claoueys (40), deux Claoué (47).

40 toponymes avec ‘Claou’ (06, 09, 13, 15, 30, 31, 33 – Grayan-et-l’Hôpital, 40, 46, 47, 48, 56, 65, 82, 83, 84).

En Gironde, on trouve aussi ‘Les Claoures’ (Saint-Léger-de-Balson), ‘Claous’ (Saint-Pierre-de-Mons), ‘Claoux’ (Castets-en-Dorthe), ‘Passe des Claourets’ (Mios), ‘Les Claoux’ (Plassac), ‘Les Claous’ (Saint-Michel-de-Castenau).

Anthroponymie – 42 naissances CLAOUE sur 100 ans en France. On obtient 817 résultats en effectuant une recherche sur Geneanet avec un noyau dur vers Fleurance (32).

Origine – Sur le cadastre de 1826, on trouve la dune de ‘Clahouay’. Ce qui est étonnant c’est que l’on prononce actuellement  « claoué » pour ‘Claouey’ et « Piqueil » pour ‘Piquey’. Le toponyme semble récent. Il a pu prendre le nom (ou le chaffre) de la personne qui s’y était établie ou bien qui y chassait.
Le toponyme ‘Moulin de Saint-Claoué’ à Plabennec près de Brest (29) nous apprend qu’il existait un saint et que vraisemblablement celui-ci avait entraîné un nom de baptême. Ce saint est inconnu au catalogue et le nom de baptême est oublié. Était-ce une variante de Clair, dont le saint du même nom est bien connu chez nous, avec son autel et sa statue à la Chapelle des Marins d’Arcachon et sa source guérisseuse à Mons de Belin-Béliet ? Cela ne m’étonnerait pas. Geneanet nous rend 162 092 résultats pour le prénom Clair.

À noter que Claoué pourrait aussi être une variante de Claude, de Cloud… ou bien d’un autre prénom.

Le clau en gascon désigne le clou. La clau désigne la clé. Dans le Dictionnaire du patois de La Teste, claou masculin c’est le clou, claou féminin c’est la clé, claouetéy désigne le cloutier, claoua c’est clouer ou fermer à clé.

Ceux qui s’intéressent à l’histoire de cette zone disent que c’était  un cloutier (fabricant de clous) qui s’était établi là. Je suis sceptique.


Eyrac

C’est un toponyme (nom de lieu) de la Petite Montagne d’Arcachon, qui devint le nom d’une parcelle forestière morcelée au cours des siècles puis celui d’un quartier à cheval sur la Ville d’Été et la Ville d’Automne.

Avant 1860, aux abords de la jetée, se tenait un marché. Plus tard, les marchands d’huîtres s’y installèrent.

Le plan de Durègne nous situe les parcelles concernées et le cadastre de 1849 valide le nom du quartier et de la nouvelle jetée de 1845.

Origine du nom Eyrac – Si l’on s’en tient à la théorie générale le suffixe d’appartenance –ac, abréviation de –acum fait référence au domaine d’un homme ancien qui reste à déterminer, disons Arius, donc Eyrac serait le domaine d’Arius.

Cette théorie est infléchie pour certains toponymes, comme par exemple pour Cabanac qui signifierait « l’endroit où il y a des cabanes ».

J’ai envie de l’appliquer à Eyrac qui signifierait alors « l’endroit où il y a une eyre »

On rencontre 8 toponymes avec ‘Eyre’, tous en Gironde, 6 toponymes avec ‘Eyres’ (33, 40 et 43), 18 avec ‘Ayre’ (07, 11, 30, 32, 34, 43 et surtout 65), et 55 avec ‘Ayres’ (03, 07, 12, 15, 19, 30, 31, 32, 33, 46, 48, 62, 82 et 87).

Pour les noms gascons, les références sont le dictionnaire de Michel Grosclaude et l’excellent site tenu par l’ami Tederic Merger www.gasconha.com que je vous invite à visiter. On y lit :
« Le nom viendrait de « èira », qui viendrait du latin « area » (surface).
Désigne dans les Landes la surface défrichée où sont bâties la maison et ses dépendances.
Mais originellement, peut désigner toute surface défrichée (Èira et Airau (Eyre et Airial) auraient donc la même étymologie selon Grosclaude.
Par extension, les rivières qui « courent » sur ces terrains auraient pris le nom du lieu : la Lèire, l’Eyre) » (tiré de M. Grosclaude) »

Jetée d’Eyrac -Pierre Lataillade

La première jetée – ou débarcadère d’Eyrac – a été construite en 1845 par l’ingénieur des Ponts et Chaussées Jean-Charles-Adolphe Alphand, né à Grenoble le 26 octobre 1817, en poste à Bordeaux depuis 1839 où il était chargé des ports, des chemins de fer et des landes, à l’aube d’une brillante carrière puisqu’en 1854 il fut appelé à Paris comme ingénieur en chef des promenades et plantations de la capitale.

Mais, le 28 octobre 1882, un raz-de-marée submerge le Bassin d’Arcachon. Cet après-midi-là le débarcadère d’Eyrac s’effondre dans les flots.

Elle fut reconstruite :

– une première fois en 1903 – “ le projet dressé par le Service maritime, en vue de [cette] reconstruction ” avait été approuvé en mars 1898 par le ministre des Travaux publics ;

– une deuxième fois en 1912, alors que l’avant-projet de réfection avait été approuvé le 7 décembre1907 (elle avait été mise en pièces par la tempête du 19 novembre 1905). Il fallut en effet attendre qu’une enquête commodo et incommodo fût autorisée (21 décembre 1908), que le conseil municipal délibérât (10 janvier 1909), qu’une enquête d’utilité publique fût lancée (17 février 1909). Les travaux furent déclarés d’utilité publique par décret du président de la République en février 1911, ce qui allait permettre à la ville de récupérer sa contribution financière “ au moyen d’une taxe sur les passagers des bateaux à vapeur ”, tandis que les travaux étaient adjugés le 30 août 1912. Quant à l’adjudication des travaux de la cale inclinée de son extrémité sud, elle fut décidée le 26 mars 1914 ;

– une troisième fois en 1960.

(extrait de publications diverses de Michel Boyé)


Four (Le)

En 1826, le cadastre indique la dune du « Four ». Depuis, c’est un quartier de Lège puis de Lège-Cap-Ferret, en sortant de Claouey vers les Jacquets.

Le français a été employé pour désigner cette dune alors qu’en gascon four se dit horn, hourn. Du latin fŭrnus.

D’où peut venir ce toponyme ?

  • Un four à pain. Peu probable, étant donné le peu d’habitants de ce lieu à cette époque.
  • Un four à goudron (ou à poix). Il y en avait de nombreux dans les endroits boisés pour distiller le bois afin de récupérer le goudron nécessaire notamment pour calfater les bateaux. Nos amis ‘Les Gascons de Biscarrosse’ nous ont fait une démonstration l’année dernière. Le problème : sans doute peu de bois sur ces dunes à cette époque.
  • Un four à brique, à tuile ? Les gisements d’argile qui sont de l’autre côté du Bassin me semblent trop loin pour justifier une fabrication en cet endroit.
  • Un four à chaux. On n’utilisait pas encore les tuiles chaulées pour capter le naissain. La chaux était utilisée dans la construction des maisons depuis des temps immémoriaux. Ici, pas de pierre calcaire à calciner pour la fabriquer mais nous avons des coquilles d’huîtres, très riches en calcaire, en grosse quantité. Mais il faut du bois pour chauffer le four…
  • Un cul de sac, un endroit sombre entre deux dunes.

Toponymie – Nous avons en France énormément de toponymes avec ‘Four’. En Gironde, nous avons un autre lieu-dit ‘Le Four’ à Landiras, trois ‘Le Four à Chaux’ à Cissac-Médoc, Plassac et Sainte-Eulalie, deux ‘Bois du Four’ à Reignac et Les Eglisottes-et-Chalaure.

Nous avons aussi la commune de Fours

Anthroponymie – DUFOUR est au 59e rang des noms portés en France. C’est un patronyme rare dans le coin mais Geneanet nous apprend qu’un Jean DUFOUR né à Saint-Aubin-de-Médoc, fils de Giron DUFOUR et Peyronne TALLET décède à Lège le 7 septembre 1704 à l’âge de 29 ans.

On a des FOUR et des LEFOUR en Gironde mais pas en Pays de Buch.

Un chaffre, un surnom, un sobriquet ? Pourquoi pas.

Origine – Je serais assez favorable à l’hypothèse de l’endroit sombre entre deux dunes. Et vous ?


Gourgue

La Gourgue, bien connue des Sanguinetois fut un fleuve qui se jetait dans l’Océan, ce n’est plus qu’une rivièrequi se jette dans le Lac.

Toponymie – En France, on trouve, tous dans la zone occitane

– 66 noms de lieux avec ‘Gourgue’ : 09, 11, 12, 24, 31, 32, 33 (Saint-Christophe-de-Double, Petit-Palais-et-Cornemps, Gours, Balizac, Saint-Germain-du Puch, Saint-Caprais-de-Bordeaux), 34, 40 (‘La Gourgue’ et ‘Chemin vert de la Gourgue’ à Sanguinet, ‘Gourgue’ à Monségur, ‘Jean de Gourgue’ à Vert), 46, 47, 48, 64, 65, 81, 82, 83

– 59 noms de lieux avec ‘Gourgues’ : 09, 11, 24, 30, 31, 32, 33 (Grézillac), 34, 40 (‘La Gourgues’ à Saint-Perdon, ‘Gourgues’ à Lesgor, Carcen-Ponson, Caupenne, Vert, Lencouacq, Luglon, Gaillères, Saint-Justin, Saint-Julien-d’Armagnac, Créon-d’Armagnac, Saint-Cricq-Villeneuve et Maurrin, ‘Grand Gourgues’ à Vert, ‘Les Gourgues’ à Labatut), 48, 64, 65, 66, 81, 83, 84.

De plus, pour les Landes, on peut rajouter ‘Gourgeyre de Calède’ à Trensacq, ‘Gourgoussa’ à Lauret et ‘Le Gourgot’ à Yagos-Saint-Saturnin.

Anthroponymie – L’INSEE recense en 100 ans en France, les naissances de

– 97 GOURGUE (33, 9C, 64…)

– 2 445 GOURGUES (40, 33, 47, 32, 82, 64…)

Sur Geneanet, résultats des requêtes :

– 5 196 pour GOURGUE dont 527 en Gironde, 154 dans les Landes. Zone HTBA : Gujan-Mestras, Arcachon, La Teste-de-Buch, Lanton, Salles, Belin-Béliet, Le Barp.

Principales concentrations : Paris 75, Aucun 65, Bordeaux 33…

– 29 923 pour GOURGUES dont 10 689 dans les Landes, 7 254 en Gironde. Zone HTBA : Gujan-Mestras, Belin-Béliet, Salles, Arcachon, Biscarrosse, Mios, La Teste-de-Buch, Sanguinet, Lanton, Le Teich, Lacanau, Le Barp.

Principales concentrations : Captieux 33, Saint-Cricq-Villeneuve 40, Hontanx 40, Bazas 33, Roquefort 40, Luxey 40…

Noms de même origine : LAGOURGUE, LESGOURGUES, LESCOURGUES, GOURGUET…

Origine – Du latin gurges (gouffre) et de l’occitan gorg, gorga, nom de lieu désignant un gouffre, un creux profond dans une rivière, un passage étroit entre deux élévations.

Cette forme féminine peut aussi avoir d’autres sens en rapport avec l’eau : mare, réservoir, fontaine, bourbier…


Gaillard

Toponymie – Nombreux lieux-dits en France avec ‘Gaillard’ dont 12 en Gironde : Beychac-et-Cailleau, Listrac-de-Durèze, Saint-Ciers-d’Abzac, Saint-Hyppolyte, Saint-Léon, Ruch, Saint-Brice, Saint-Pierre-d’Aurillac, Sainte-Hélène, Les Églisottes-et-Chalaures, Les Artigues-de-Lussac et Roaillan.

En outre on relève 59 noms de lieux avec ‘Gaillards’ dont un en Gironde, ‘Les Gaillards’ à Biganos, 74 noms avec ‘Gaillarde’ dont trois ‘La Gaillarde’ en Gironde à Teuillac, Cestas et Nérigean et dix lieux avec ‘Gaillardes’ dont aucun en Gironde.

Anthroponymie – 40 816 GAILLARD sont nés en France en un siècle, partout en France.

Le nom est au 68e rang des noms les plus portés dans l’Hexagone.

Statistiques – 1891 – 1915 : 7 878 ; 1916 – 1940 : 9 764 ; 1941 – 1965 : 12 346 ; 1966 – 1990 : 10 828

1 125 777 résultats sur Geneanet en effectuant une recherche avec le nom GAILLARD dont 8 808 en Gironde.

En Pays de Buch on en croise à Belin-Béliet (814), Lacanau (128), Mios (59), Arcachon (56), Audenge (47), Biganos (31), Saumos (22) et dans toutes les communes (entre parenthèses le nombre de résultats sur Geneanet).

26 494 résultats pour une recherche dans la base avec le prénom Gaillard, 31 234 avec Gaillarde.

Origine – Au moins deux hypothèses :

– le nom pouvait désigner une personne vigoureuse, vaillante, courageuse. Nom gallo-romain d’origine celtique galia (force, solidité). Le mot « gaillard » apparaît déjà avec ce sens dans la Chanson de Roland.

– il a aussi été largement utilisé comme nom de baptême, depuis la péninsule Ibérique jusqu’à l’Italie.

Je pense que la plupart des lieux-dits ‘Gaillard’ ont été nommés ainsi par rapport à la famille qui y habitait et dont le chef de famille se prénommait ou se nommait GAILLARD.

Quand ce lieu fait l’objet d’une fortification ou d’une défense particulière, c’est ce caractère qui a dû être à l’origine du nom. Exemples : Château-Gaillard (01) Boinville-le-Gaillard (78), Brive-la-Gaillarde (19), Saint-Germain-le-Gaillard (28 et 50), etc.

Viographie – Entre autres, une rue de l’Abbé-Gaillard à Belin-Béliet –  L’abbé Gaillard (1866-1919) a été curé de Béliet trois ans puis de Belin pendant treize ans. Originaire de Saugnac-et-Muret et ancien professeur, il s’est intéressé à l’histoire locale et a écrit plusieurs ouvrages.


Graoux (le)

Commune de Belin-Béliet. Présent sur la carte de Belleyme avec également ‘Le Moulin de Graoux’.

Toponymie – En plus de celui-ci, on trouve ‘Les Prés de Graoux’ ou ‘de Grau’ à Verdelais (33), ‘Graoux’ à Lagruère (47), ‘Les Graoux’ à Le Mas (06), ‘Les Graoux d’Endosse’ et ‘Les Graoux de Guent’ à Comps-sur-Artuby (83). De plus on dénombre 23 ‘Graou’ (dont deux dans les Landes, Lit-et-Mixe et Rivière-Saas-et-Gourby), neuf ‘Graous’ (dont deux dans les Landes, Magescq et Bourriot-Bergonce). Et puis en Gironde, on trouve ‘Graoua’, ‘Graouilère’, ‘Graouse’, ‘Graouères’, ‘Graouette’, avec ‘La Pointe des Graouères’ à Lège-Cap-Ferret. Dans les Landes, on trouve ‘Graouillé’, ‘Graoues’, ‘Graouillot’, ‘Graouillaire’, ‘Graoue’, ‘Graouot’. Tous ces derniers toponymes semblent avoir un air de famille…

Anthroponymie – On repère quelques naissances avec le nom GRAOU qui est en train de disparaître (32, 33, 34, 47…).

Origine – André Pégorier pense que le toponyme désigne, en Gascogne, un marais, un marécage.

L’origine serait-elle la même que pour graulha, nom gascon de la grenouille ?

Ne serait-ce pas une onomatopée du coassement de notre batracien qui affectionne les lieux humides ?

Dans cette vidéo il me semble bien entendre certaines grenouilles dire « Graoux ! Graoux ! »

https://www.youtube.com/watch?v=OvdDMNUzheQ


Haureuils

Quartier du Barp

Il s’agit de l’appellation d’une zone et pas d’un lieu-dit particulier.

Les géographes Cassini et Belleyme notent ‘Aureuil’

La carte d’état-major mentionne les lieux-dits de la zone mais ne mentionnent ni Aureuil ni Haureuil(s).

Le cadastre de 1842 note ‘Haureuils’

L’IGN balance entre ‘Haureuil’ et ‘Haureuils’.

Le site officiel de la commune utilise ‘Haureuils’

Toponymie – Pas d’autre toponyme ‘Haureuil’, ‘Haureuils’ ou ‘Aureuil’ en France.

38 toponymes commencent par ‘Aureill-‘ dont dans les Landes la commune et l’étang d’Aureilhan, ‘Aureilhan’ à Aurice et ‘L’Aureilhan’ à Garosse.

75 toponymes comencent par ‘Haure-’ dont en Gironde, ‘La Hauresse’ à Louchats, ‘Haurens’ à Préchac, ‘Haurets’ à Ladaux et ‘Hauret’ à Captieux, dans les Landes, ‘Hauré’ à Soustons, ‘Le Hauret’ à Parleboscq et ‘Hauret’ à Sainte-Colombe.

Anthroponymie – Pas de noms de familles avec ces graphies à l’exception de quelques porteurs anciens sur Geneanet des noms  DAUREUIL, d’AUREUIL, DOREUIL.

Origine –

1 – Si nous prenons en compte la graphie ancienne des cartes de Belleyme et de Cassini, nous pourrions avoir affaire à un nom de domaine appartenant à un homme ancien appelé Aurelius.

Comme la plupart sans doute des toponymes commençant par ‘Aureil-‘.

Cette hypothèse me plaît bien car ce toponyme s’applique à un quartier et pas à un lieu-dit précis.

2 – Si nous prenons en compte la graphie moderne, nous devrions avoir la présence d’une forge en ce lieu. Du latin fabrica, du gascon hauria (forge).

Comme les toponymes commençants par ‘Haure-‘.


Hume (La), commune de Gujan-Mestras

Toponymie – On trouve aussi ‘Lande de Hume’ à Cestas, ‘Le champ de l’Hume’ à Yzeure (03), ‘L’Hume’ à Centrès (rivière de 8,3 km, 12), ‘Hume-Grand’ et ‘Hume-Petit’ à La Courtine (23), ‘Bois sur l’Hume’ à Guillon-les-Bains (25), ‘Prés de l’Hume’ à Courchapon (25), ‘Hume’ à Saint-Gal-sur-Siole (63).

Commune d’Humes-Jorquenay (52), ‘Bois d’Humes’ à Beauchemin (52), ‘Ruisseau des Humes’ et ‘Etang des Humes’ à Rouy (rivière de 3 km, 58), ‘La Croix des Humes’ à Saint-Ouen-sur-Loire (58).

30 ‘Humeau’ dont ‘Les Grand Humeau’ à La Roquille (33), 11 ‘Humeaux’ dont ‘Les Humeaux’ à Riocaud (33).

Anthroponymie – HUME : 279 naissances en 100 ans (45, 80…), 155 153 résultats sur Geneanet (Royaume-Uni, USA, 45, 75, 80, 59…)

HUM : 135 naissances en 100 ans (64, 67…), 20 744 résultats sur Geneanet (USA, 68 ; 75, 67…)

HUMEZ : 1956 naissances en 100 ans (62, 59…), 40 580 résultats sur Geneanet (59, 62, 75…)

HUMEL 242 naissances en 100 ans (80…), 17 131 résultats sur Geneanet (Allemagne, 80, 62, 69…)

HUMEAU 3 363 naissances en 100 ans (49, 85…), 78 642 résultats sur Geneanet (49, 85, 77, 79…).

Origine – Du gascon hum (fumée) conforté par le Dictionnaire du patois de La Teste par Pierre Moureau (1868). Il s’agit sans doute de l’origine du nom de ‘La Hume’ à Gujan-Mestras. Les conditions atmosphériques font que parfois de la brume ressemblant à de la fumée stagne au-dessus de l’eau. C’est la même origine pour l’escalumade dont le nom a été donné à un de nos bacs à voiles du Bassin, basé à Grand Piquey.

Le nom de famille HUM, porté dans la zone d’Arette (64), correspond sans doute à un lieu d’où s’échappe de la fumée (charbonnière ?)

Hors de la Gascogne, je pense que la plupart des noms de lieux et de familles proviennent du latin ulmus (orme), avec la présence d’un ou de plusieurs ormes remarquables.


Jane de Boy

Sur l’assemblage du cadastre de 1826, on voit qu’une dune côtière est appelée ‘Jne de Boye’. Ce nom n’apparaissait pas sur les cartes de Masse, de Belleyme et de Cassini.

Toponymie – En France on trouve 64 noms de lieux avec ‘Boy’ : Aveyron (1), Eure (1), Haute-Garonne (3), Gers (10), Gironde (5 : Hostens, Roaillan, Ruch, Lège), Landes (12), Lot (2), Lot-et-Garonne (5), Lozère (2), Nord (1), Pyrénées-Atlantiques (16), Pyrénées-Orientales (1), Tarn-et-Garonne (2) et Vaucluse (3).

On trouve aussi 43 lieux avec ‘Boye’ dont trois en Gironde (Arbis, Monprimblanc, Donzac).

Anthroponymie – On dénombre 2 830 naissances BOY en France en un siècle (09, 46, 64, 63, 75, 33…). Sur Geneanet 1 409 résultats avec le nom BOY en Gironde avec un noyau dur à Avensan, 63 résultats avec une recherche sur le nom BOY à Lège et 262 dans un rayon de 30 km.

En 100 ans, 239 naissances DELBOY (09, 31, 33…), 238 résultats en Gironde avec une recherche sur le nom DELBOY (aucun à Lège) avec un noyau dur à Bordeaux.

En 100 ans, 87 naissances PEDEBOY (64, 65…), avec une variante PEDEUBOY (21 naissances). On peut les « traduire » par « Pierre de Boy ». Ce nom est construit avec la même forme que Jane de Boy.

Origine – Je crois que cela ne fait guère de doute, nous constatons qu’il existe une souche BOY en Gironde. C’était vraisemblablement un enfant d’un certain BOY qui avait des activités sur cette dune (cabane, chasse, troupeau…). Et tout naturellement, la dune a pris son nom (avant 1826).

Il faut  néanmoins se poser deux questions :

  • Quelle est l’origine étymologique du nom BOY ? Les onomasticiens semblent d’accord, il s’agit d’un nom de lieu qui a été attribué à la personne qui y vivait il y a un peu moins d’un millénaire. Le toponyme est en effet très courant dans le sud de la France. L’origine serait l’ancien français boey, du latin bŏvem, accusatif de bos (bœuf). Peut-être un pâturage, une étable pour des bovins.

On considère habituellement que les noms BOYÉ, BOYER, BOUYÉ, BOUYER sont issus de la profession de bouvier.

D’autres explications sont possibles, un bois ? Un gouffre boueux ? Et pourquoi pas un habitant du Pays de Buch ?

  • L’enfant de BOY était-il une fille ? Pas sûr. Jean en gascon, se prononce Yan et le cartographe qui a collecté le nom de façon orale auprès des gens du coin a peut-être mal transcrit.

Donc, des mystères subsistent et vont sans doute subsister longtemps.

Ce champ est nécessaire.

Aimé

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