L’Escalumade, aussi festive que météorologique

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Petite causerie vespérale à caractère aussi festive que météorologique.
 
En décembre le bassineyre se couvre de lainages, se régale de saucisses et d’huîtres — sauf cette année : elles sont hélas affectées du doucin et sont insipides —, récolte les derniers cèpes, pléthore de chanterelles, en ramassant en même temps les pignes pour allumer les feux de cheminée de l’an prochain, se promène lorsque le temps le permet et admire, si ses pas le conduisent au fond du Bassin, le bac à voile L’Escalumade qui, comme chaque année, illumine fort joliment la courbe de Claouey. Résumons-nous, l’homme du Bassin emmitouflé (la femme aussi) se déplace alors dans un environnement fuligineux… et même « escalumadé ».
Une occasion, pour le lecteur numérique HTBoïate qui l’ignorerait, de découvrir la signification d’un vocable local.
L’escalumade est un brouillard typique du Bassin qui se forme au dessus de l’océan lorsqu’existe un contraste thermique important entre celui-ci (frais) et les terres (chaudes) et pour peu que l’air chaud y soit poussé par un vent orienté est-ouest (généralement le matin). Lorsque la brise marine s’installe (d’ouest en est), elle repousse à l’intérieur du Bassin ce brouillard qu’on appelle escalumado en Gascon.
Il est conséquemment paradoxal que le bac à voile baptisé ainsi soit autant visible de jour, et surtout de nuit, alors qu’il devrait disparaitre dans le brouillard. Et on comprend d’autant moins que le restaurant de fruits de mer bien connu du port de Larros ait adopté un nom qui laisserait présager une carte aussi nébuleuse que son addition, bref toutes choses plongeant potentiellement le client dans la purée de pois la plus complète ; il faut croire que les voies du marketing sont définitivement impénétrables.
Il faut le dire, le pays de Buch présente des particularités météorologiques remarquables, dont fait partie cette escalumade, mais qui incluent également la redoutable galerne, la féérique vision des Pyrénées depuis la dune du Pilat et surtout le mystérieux « spectre de Brocken ».
Thierry PERREAUD

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Aimé

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