Arcachon – 11 septembre 1911 – Gabriele D’Annunzio
Gabriele D’Annunzio, homme de lettres italien, né à Pescara en 1863, séjourne à Arcachon, plus précisément au Moulleau de 1910 à 1915. Fuyant ses créanciers et sa maîtresse en titre, Nathalie de Gouloubeff, il s’installa le 6 juillet 1910 à la villa Saint-Dominique, en front de mer, louée pour deux mois par Romaine Brooks, héritière Waterman, une autre de ses maîtresses.
Il séjourne ensuite villa Caritas, avenue de Montaut, avant de revenir à la villa Saint-Dominique le 11 septembre 1911 pour laquelle il signe un bail de six années avec son propriétaire, Adolphe Bermond dont il accompagne amicalement la fin de vie en rédigeant La Contemplation de la Mort.
Il décore l’intérieur de la villa à sa façon, installe une pinasse devant ses fenêtres pour y méditert, élève de magnifiques lévriers.
Nathalie de Gouloubeff à l’exubérance pathogène s’est également installée au Moulleau à la villa Alba puis à la villa Blanche ce qui entraine quelques scènes de ménage dont profitent parfois les voisins. Ce qui n’empêche pas notre homme de lettres d’entamer de nombreuses liaisons amoureuses pendant ses séjours à Paris et à Arcachon où Marie de Régnier, alias Gérard d’Houville, l’une des filles de José Maria de Heredia tombe sous son charme.
Pendant son séjour au Moulleau, D’Annunzio écrit aussi La Léda sans cygne, Le Chèvrefeuille, Le Martyre de Saint-Sébastien ainsi que Quatre sonnets d’amour pour la France.
Il quitte définitivement Arcachon le 29 avril 1915 en laissant quelques ardoises chez ses fournisseurs
Il rentre en Italie pour prononcer à Gênes, le 5 mai, le discours du Quarto, écrit à Arcachon, où il appelle les Italiens à se ranger aux côtés de la France contre l’Allemagne.
Le soldat poète, qui s’était rapproché de Mussolini et avait conduit l’expédition de Fiume, s’éteint le 1er mars 1938 à Gardone Riviera.
