1848 – Élections législatives
1848, un laboratoire pour la République future…
La Seconde République (1848-1851) pose les bases du régime républicain qui perdure jusqu’à nos jours
Entre la monarchie finissante – celle de Louis-Philippe – et le rétablissement de l’Empire, entre révolution de février 1848 et coup d’État du 2 décembre 1851, la Seconde République est une parenthèse dans l’histoire de France. Mais en dépit de sa brièveté, causée par son instabilité, elle est un carrefour décisif d’où sortira, un quart de siècle après, une République consolidée. Mais lorsqu’éclate la révolution de 1848, le jeu est ouvert. Rejeté car il ne s’est pas coulé comme en Angleterre dans le moule constitutionnel, le royalisme n’est pourtant pas mort, tandis que les idées socialistes émergent sur fond de crise paysanne et de misère ouvrière.
Entre les deux, le républicanisme modéré rallie une bourgeoisie qui veut sa place au soleil.
Dans un récit clair et bien charpenté où l’on croise de grandes figures (Hugo, Tocqueville, Lamartine, Sand, Flaubert), l’historienne Marie-Hélène Baylac donne les clés pour comprendre comment le socialisme « utopique » de 1848 se fracasse sur la révolution conservatrice – républicaine puis impériale – inquiète face aux nouvelles classes laborieuses et dangereuses
Christophe Lucet
« La Peur du peuple » Marie-Hélène Baylac
Éd. Perrin 420 p. 24 €
Des élections législatives ont lieu les 23 et 24 avril 1848.
À la suite des journées de février 1848, le gouvernement provisoire fixe au 9 avril l’élection de l’Assemblée nationale constituante chargée de rédiger la nouvelle Constitution. Les éléments les plus radicaux craignent que la Révolution soit confisquée par une majorité rurale guidée par les notables et souhaitent retarder les élections. Auguste Blanqui profite de la manifestation de masse du 17 mars et obtient du gouvernement un report au 23 avril.
Ce sont les premières élections depuis 1792 à se dérouler au suffrage universel masculin. Instauré par le gouvernement républicain en mars 1848, il est utilisé pour la première fois dès avril lors des élections législatives. Restreint ensuite par la majorité conservatrice issue des élections de 1849, il est rétabli durablement après le coup d’État du 2 décembre 1851. S’il est strictement encadré et n’offre pas toutes les garanties de libre expression, il permet néanmoins aux Français d’apprendre les pratiques électorales.
Par rapport au système censitaire, le nombre d’électeurs est multiplié par 40. Aucune profession de foi n’appelle à réinstaurer le suffrage censitaire.
Elles ont lieu au scrutin majoritaire plurinominal dans le cadre du département. Le vote a lieu au chef-lieu de canton.
Les résultats sont difficiles à interpréter car il n’y a pas de véritable organisation en partis. Plusieurs décomptes ont été établis : environ 500 républicains modérés, 250 réactionnaires ou conservateurs, et 150 républicains avancés selon Maurice Agulhon ; 280 républicains modérés, 250 orléanistes, 60 légitimistes, 80 républicains « démocrates et socialisants » et 200 élus sans passé politique connu selon Raymond Huard ; 450 républicains modérés, 200 orléanistes, 50 légitimistes et 200 républicains avancés selon Sylvie Aprile.
Les membres du gouvernement provisoire sont tous élus dans le département de la Seine, Lamartine recueillant le plus de suffrage. La majorité est composée de républicains modérés dans la ligne du journal Le National.
L’Assemblée se réunit le 4 mai 1848 et installe une Commission exécutive de cinq membres.
Du fait de la possibilité de candidatures multiples (Lamartine est élu dans 17 départements), des élections partielles ont lieu le 4 juin. À cette occasion sont élus Adolphe Thiers, Victor Hugo, mais surtout Louis-Napoléon Bonaparte (élu dans quatre départements), dont la qualité de prétendant divise l’Assemblée chargée de valider elle-même les élections. Ce dernier prend l’initiative de démissionner le 16 juin, ce qui le met hors-jeu dans la répression des journées de juin. Il se représente aux élections partielles des 17 et 18 septembre et il est de nouveau réélu dans cinq départements. Son élection est cette fois validée à l’unanimité.
L’Assemblée se sépare début mai 1849, après avoir voté la Constitution et cède la place à la nouvelle Assemblée législative.
Résultats
Électeurs Nombre
9 395 035 Inscrits 100,00 %
1 559 708 Abstentions 16,60 %
7 835 327 Votants 83,40 %
Républicains modérés 5 328 022 voix 68.00% 600 sièges
Parti de l’Ordre 1 802 125 23.00% 200
Montagne 705 180 9.00% 80
Sont élus pour le département de la Gironde : Jules-Auguste Hovyn de Tranchère ; Jean-François Denjoy ; Louis Henri Hubert Delisle ; Jacques Léon Clément-Thomas ; Amédée Larrieu ; Alexandre-Étienne Simiot ; Claude Richier ; Marie-Augustin Lubbert ; Théodore Ducos ; Aurélien de Sèze ; Jean Servière ; André Feuilhade-Chauvin ; Barthélémy Lagarde ; Jean-Baptiste Basile Billaudel.
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lections_l%C3%A9gislatives_fran%C3%A7aises_de_1848
1849 – France législative, Janson
France législative avec les nuances politiques & le nom de ses représentants / imp. lith. de V. Janson
Éditeur : S. Teubet & Burty (Paris)
Conformément aux articles 20 à 31 de la Constitution du 4 novembre 1848 et à la loi électorale du 15 mars 1849, sont électeurs les Français de plus de 21 ans habitant dans leur commune depuis au moins six mois, et sont éligibles les citoyens âgés d’au moins 25 ans, sans condition de domicile.
Le mode de scrutin utilisé est un scrutin majoritaire plurinominal de liste à deux tours, exercé dans le cadre départemental.
Peuvent être élus au premier tour les candidats ayant obtenu le plus de voix, à condition d’en avoir recueilli un nombre égal au huitième des électeurs inscrits. Un second tour est organisé le deuxième dimanche suivant le premier vote, dans le cas où le nombre des candidats élus est inférieur au nombre de représentants attribués à la circonscription.
Le 29 janvier 1849, l’Assemblée nationale cède à la pression du gouvernement d’Odilon Barrot, appuyé par la garnison de Paris sous les ordres du général légitimiste Changarnier ; en adoptant la proposition Rateau, elle vote sa disparition rapide : les élections pour une nouvelle assemblée législative ont lieu le 19 mars (la date est reportée au 13 et 14 mai).
La campagne électorale se déroule dans une atmosphère tendue. La France est encore en état de siège et les clubs politiques sont interdits par l’Assemblée le 24 mars 1849 (ce qui permet une prolifération des sociétés secrètes républicaines).
Le 2 avril, devant la Haute Cour de Bourges le procès des chefs républicains, compromis dans la manifestation du 15 mai 1848, est clos. Le verdict est lourd : si le général de Courtais est acquitté, Armand Barbès, l’ouvrier Albert sont condamnés à la déportation, Auguste Blanqui doot faire 10 ans de prison, Joseph Sobrier 7 ans et Raspail 6 ans. Le gouvernement procède également à des changements de préfets pour remplacer par des amis du parti de l’Ordre les préfets mis en place par le précédent gouvernement républicain du général Cavaignac.
La préparation des élections est perturbée par le déclenchement de l’expédition militaire à Rome que le gouvernement a engagée pour venir en aide au pape Pie IX, chassé de la ville par les républicains romains. Le corps expéditionnaire français, débarqué le 24 avril à Civitavecchia, fait face à la résistance des troupes républicaines sous le commandement de Giuseppe Garibaldi. Aussi, il doit s’immobiliser en attendant le résultat des élections françaises. Les républicains français réussissent à faire voter un blâme au gouvernement le 7 mai (328 contre 241 voix), estimant que le gouvernement trompe l’Assemblée sur les buts de l’intervention. Le 11 mai, le chef républicain Ledru-Rollin demande vainement la mise en accusation du gouvernement.
À cause des « Journées de Juin » (révolte d’ouvriers parisiens du 22 au 26 juin 1848 pour protester contre la fermeture des ateliers nationaux), à cause aussi du changement d’attitude du gouvernement français qui, passé l’élection de L.-N. Bonaparte en décembre, semble tourner contre Rome républicaine l’expédition destinée initialement à éviter une restauration papale, cette campagne électorale tend à la bipolarisation. Aux nouvelles de Rome, une gauche allant de simples démocrates aux démocrates-socialistes les plus accentués se retrouve unie dans sa dénonciation de la « réaction » et arrive à se rassembler quelquefois en une liste départementale unique, tandis que le parti de l’Ordre défend l’ordre contre la « démagogie », sans arriver toutefois à l’unité de liste. Seules échappent à cette bipolarisation de très rares listes républicaines modérées, handicapées par l’impôt dit des « 45 centimes[1] » et par Juin, plus quelques listes bonapartistes chimiquement pures. Enfin, comme l’ont décidé les hommes de Février et comme le valident les Constituants, le scrutin est de liste dans le cadre départemental, avec liberté de panachage. Quant au lieu de vote, les commissaires de la république reconduisent leur découpage des cantons pratiqué pour décembre, c’est-à-dire en un maximum de quatre groupes de communes, au chef-lieu desquels se rendront, depuis leurs communes respectives et en groupe, les électeurs.
Le vaste parti de l’Ordre est uni dans son désir de défendre l’ordre contre la « démagogie », contre les « socialistes », les « rouges », dans son désir scandé dans la presse de « fermer l’ère des révolutions », mais est divisé par ses listes parce qu’aux origines multiples : légitimistes de diverses tendances, orléanistes réactionnaires ou libéraux, bonapartistes plus ou moins conservateurs, auxquels on pourrait ajouter les républicains adeptes de la république américaine. Son programme est dans son slogan : « Ordre, Propriété, Religion ». Thiers a réussi à monter l’omnipotent Comité de la Rue de Poitiers, le plus puissant organe du parti de l’ordre, regroupant dans une « union libérale » les légitimistes et les orléanistes, tandis que les bonapartistes, forts de leur énorme succès de décembre 1848, se lancent pour leur propre compte dans la bataille dans la plupart des départements, souvent en portant sur leurs listes des grands noms du parti de l’Ordre d’origine libérale, souvent aussi avec uniquement des noms bonapartistes voire napoléoniens, en général avec une seule liste, mais dans les départements jugés les plus favorables sur plusieurs listes fabriquées par autant de comités de soutien plus ou moins proches de la personne du président élu Louis-Napoléon Bonaparte.
La gauche (à ne pas confondre avec les « républicains ») assume l’héritage, encore dans toutes les mémoires des plus âgés, de la Révolution, celle de 1789, à travers par exemple le groupe parlementaire de la Montagne. En réalité, elle n’y songe plus vraiment, excepté les éternels conspirateurs socialistes ; elle préfère désormais les réformes sociales. Pour tous ces républicains de la veille, le pouvoir exécutif doit être subordonné au pouvoir législatif. La campagne est très courte. Aussi les candidats ont à peine le temps d’avancer quelques propositions. Pour gagner l’électorat rural, ils suggèrent la réforme du service militaire (à l’époque, ce sont surtout les ruraux qui sont soldats), promettent la fin de l’impôt des 45 centimes, le crédit à 3 %. Ces réformateurs s’intitulent volontiers « démocrates ». D’autres, socialistes à l’ancienne, s’intitulent « démocrates-socialistes » (que l’histoire abrège en « démocs-socs ») ; pour satisfaire le monde ouvrier, ils demandent la nationalisation des mines, des chemins de fer, des canaux et des assurances. Tous militent pour l’abolition de la peine de mort et le développement de l’enseignement, mais pas encore contre l’Église catholique (ce n’est qu’après le soutien de l’Église au coup d’État de 1851 que celle-ci sera vue comme l’ennemie implacable de la République). Toutes les listes de gauche d’un même département se chevauchent par plusieurs noms ; il y a quelques cas de listes franchement modérées voisinant avec des listes franchement démocrates-socialistes, comme des listes d’union dosées équitablement.
Les Républicains modérés, ne forment plus le vaste marais de l’après Février ; ils sont sur la défensive et en plus sont écartelés entre l’alliance à gauche, faire bande à part, voire, dans quelques départements, partager ses noms les plus connus avec les listes du parti de l’Ordre. Dans les trois cas, ils ont du mal à se faire entendre, partout accusés par l’extrême gauche pour leur politique anti-sociale menée par les différents gouvernements qu’ils dirigeaient et l’Assemblée sortante au moins jusqu’à l’élection de Louis-Napoléon Bonaparte en décembre 1848. Leur Association démocratique des amis de la Constitution a un programme réduit, peu susceptible de mobiliser un large électorat : défendre la constitution républicaine qu’ils ont élaborée et votée.
Résultats des élections législatives du 13 mai 1849.
Avec 68 % de votants, la participation électorale baisse très sensiblement par rapport aux élections précédentes (en avril 1848, il y a 81 % pour l’élection de l’Assemblée nationale constituante et, en décembre 1848, il y a 75 % pour l’élection présidentielle). L’enthousiasme des premiers mois de la nouvelle République est émoussé, et le suffrage universel conquis en février 1848 fait moins recette.
Avec 59 % des voix exprimées, le Parti de l’Ordre recueille la majorité absolue. Il est impossible de mesurer exactement chaque mouvance, les noms étant trop entremêlés sur les diverses listes conservatrices, mais l’union sur l’essentiel efface avantageusement l’impossibilité de se compter. La gauche obtient 41 % des voix, dont 79 % (soit 32 % du total des exprimés) pour les listes d’union ou démocrates-socialistes homogènes. Les Républicains modérés ressortent laminés, et de surcroît inquantifiables parce que répartis entre listes de gauche et de rares listes isolées.
Il y a 750 sièges à pourvoir, mais, du fait des candidatures multiples, seuls 713 ont un titulaire. Le Parti de l’Ordre dispose de 64 % des sièges (il n’en avait que 34 % dans l’assemblée précédente élue en avril). Par contre les Démocrates-socialistes ont 25 % des sièges (soit entre 200 et 210) contre 11 % dans l’assemblée précédente. Avec 11 % des sièges (contre 55 % dans l’assemblée précédente) et seulement une centaine de députés, les républicains modérés connaissent un écroulement, d’autant qu’une grande partie des personnalités de cette tendance sont battues (en particulier Lamartine).
Électeurs 9 936 000 Inscrits
Abstentions 3 171 000 31.91 %
Votants 6 765 000 68.09 %
Blancs et invalidés 171 000 2.53 %
Exprimés 6 564 000 97.03 %
Parti Votes % Sièges
Parti de l’Ordre 3 310 000 voix 50.20% 450 sièges
Montagne 1 955 000 29.65% 180
Républicains modérés 834 000 12.65% 75
Indépendants 495 000 7.50% 0
Après quelques mois de régime républicain, il y a donc un reclassement politique important et une bipolarisation se fait jour. Cette élection donne surtout une image politique de la France, image qui va se maintenir pendant près d’un siècle. Image que l’illusion lyrique des élections du printemps 1848 et la forte personnalisation autour de Louis-Napoléon Bonaparte de l’élection présidentielle de décembre 1848 avaient estompée.
Grand vainqueur, le parti de l’Ordre domine dans le Nord, la Normandie (de tendance orléaniste), dans l’Ouest catholique et légitimiste, en Aquitaine, dans le Comtat, le Languedoc, la Champagne et le sud du Bassin parisien. Mais le maréchal Bugeaud est battu dans son fief de Dordogne, alors qu’Adolphe Thiers et Molé, deux de ses chefs ne parviennent pas à s’imposer à Paris.
Les Démocrates-socialistes dominent dans le Massif Central, le Midi toulousain, la Provence, le Dauphiné, l’Alsace. Ils ont la majorité absolue dans 16 départements (sur 83) et obtiennent la totalité des sièges dans 14 départements. Ils semblent avoir touché un électorat rural, des petits paysans endettés, des journaliers agricoles qui sont étranglés par la crise économique persistante et qui sont menacés par la disparition des pratiques communautaires (vaine pâture, utilisation des communaux…) ; le monde des travailleurs forestiers mécontents des lois protégeant les forêts lui apporte aussi ses suffrages. La petite bourgeoisie urbaine, celle des professions libérales et des fonctionnaires que la monarchie censitaire a écartée des responsabilités, vote aussi démocrate-socialiste, ainsi que les artisans et le monde ouvrier, très peu nombreux, des grandes manufactures (dans l’Est et le Nord).
Les républicains modérés semblent payer leur politique à l’Assemblée nationale, en particulier la répression des journées de Juin 1848 et l’indigence de leur programme, qui se résume à la défense de la constitution dont ils sont les artisans, perspective peu mobilisatrice pour l’électeur de l’époque.
L’Assemblée nationale législative, élue les 13 et 14 mai 1849, entre en fonction le 28 mai. Elle est rapidement en conflit avec le président de la République Louis-Napoléon Bonaparte, et sera dissoute lors du coup d’État du 2 décembre 1851.
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b53087916m.r=legislative?rk=85837;2
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lections_l%C3%A9gislatives_fran%C3%A7aises_de_1849
1849 – France législative, Burty
France législative (Assemblée législative 1849-1851) avec les nuances politiques et le nom de ses représentants (2me édition revue, corrigée et augmentée), par Burty (18..?-…. ; graveur). Cartographe ; sous la direction de M. Theubet (18..?-…. ; éditeur) ; lith[ograph]ie de V. Janson
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b53136070c.r=legislative?rk=21459;2
[1] – L’impôt des 45 centimes est créé, le 16 mars 1848, par le Gouvernement provisoire après la Révolution de 1848 dans le but de faire face aux difficultés de trésorerie rencontrées par ce gouvernement. En effet, le droit au travail, revendication centrale de la Révolution de 1848, demande l’instauration par le gouvernement provisoire d’Ateliers nationaux et d’Ateliers sociaux mis en place par la commission du Luxembourg, sous la direction de Louis Blanc. L’échec du général Louis Eugène Cavaignac à l’élection présidentielle de 1848 est en partie dû au fait que le gouvernement républicain, qu’il préside entre juin et décembre 1848, n’abolit pas cet impôt et en exige fermement la perception, avec l’aide de l’armée (système des soldats garnissaires).
Cet impôt représente une augmentation de l’imposition de 45 % sur les quatre contributions directes (foncière, mobilière, portes et fenêtres, patente). Pour un impôt de 1 franc versé en 1847, l’on doit cette fois verser 1,45 franc.
L’impôt des 45 centimes, fortement impopulaire, détache une bonne partie des paysans de la République naissante au moment des élections à l’Assemblée nationale. Le gouvernement doit consentir des dégrèvements pour les petits imposables et se garde d’en exiger la perception jusqu’aux élections. Ce n’est qu’après les élections du 23 avril que la résistance s’amplifie.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Imp%C3%B4t_des_45_centimes
1850 – France législative (1849-1851), Burty
France législative avec les nuances politiques et le nom de ses représentants : élection du 10 mars [1850] (3me édition revue, corrigée et augmentée) par Burty (18..?-…. ; graveur). Cartographe; sous la direction de M. S. Theubet (18..?-…. ; éditeur). Éditeur scientifique
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b53136395k.r=legislative?rk=42918;4
1851 – France nuances politiques, Lemaître
Carte de France avec le nom de ses représentants et ses nuances politiques, lith. E. Lemaître (18..-18.. ; lithographe)
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b53136197q.r=legislative?rk=64378;0
1852 – Nouvelle division des circonscriptions
La Constitution du 14 janvier 1852, ayant rejeté le scrutin de liste, établit de fait le scrutin uninominal pour les élections législatives ; les départements sont divisés en circonscriptions pour la troisième fois depuis 1820.
Sur les 261 circonscriptions, on en compte 34 dans l’espace correspondant à l’actuelle Nouvelle-Aquitaine : cinq en Gironde, quatre en Dordogne et en Charente-inférieure, trois en Charente, Basses-Pyrénées et Lot-et-Garonne, deux dans les Landes, Corrèze, Creuse, Haute-Vienne, Deux-Sèvres et Vienne.
La Constitution donne, au gouvernement, le pouvoir de découper par décret les circonscriptions avec possibilité de les réformer tous les cinq ans.
Le découpage initial est l’œuvre de deux ministres de l’Intérieur successifs, le duc de Morny et Persigny. Le découpage suivant aura lieu en 1857 et, pendant le Second Empire, seules 95 circonscriptions restent intactes. En Nouvelle-Aquitaine, c’est le cas de celles des départements de la Charente-inférieure, de la Charente, de la Creuse, des Landes et des Basses-Pyrénées (14 circonscriptions).
La cellule de base du découpage est le canton et non l’arrondissement administratif et c’est d’ailleurs sous le Second Empire que le nombre de circonscription coïncidant avec l’arrondissement est le plus faible, l’objectif étant de désorienter les électeurs et, en particulier, de couper les notables de leur base territoriale habituelle.
Même si la Constitution prévoit que l’élection du Corps législatif a pour base la population, le gouvernement choisit le nombre d’électeurs, ce qui lui permet d’influer sur le nombre d’électeurs et donc le nombre de circonscriptions.
La taille moyenne des circonscriptions est fixée à 35 000 électeurs ; elle s’élève en moyenne en Nouvelle-Aquitaine à 38 681 inscrits, avec des écarts considérables, le minimum étant 29 556 inscrits dans la 2e circonscription de Charente-inférieure et le maximum 55 086 dans la 1e circonscription des Deux-Sèvres.
Le gouvernement pratique la candidature officielle, l’administration préfectorale indiquant aux électeurs quel est le candidat qui bénéficie de la bienveillance du gouvernement. De ce fait, l’abstention est particulièrement forte au niveau national en 1852 avec 36,7 % mais elle est encore plus importante en Nouvelle-Aquitaine où elle s’établit à 38,6 %. Du fait de la candidature officielle, la majorité des députés élus en 1852 l’est avec plus de 90 % des voix (99,1 % pour Planté dans les Basses-Pyrénées) mais il y eut quelques résultats plus serrés puisque, dans le département de la Creuse, Édouard François Désiré Delamarre n’obtient dans la 1e circonscription que 50,3 % des voix face à l’ancien député, André Leyraud.
Liste des députés élus en Gironde pour la Ire législature (1852-1857) :
1e : Michel Montané (1799-1875), élu avec 79,4 % des voix en 1852, député de 1852 à 1857.
2e : Victor Travot (1810-1882), élu avec 96,1 % des voix en 1852, député de 1852 à 1869.
3e : Anne Constantin Théodore Thiéron (1783-1872), élu avec 97,9 % des voix en 1852, député de 1852 à 1863.
4e : Jean Henri Schyler (1805-1878), élu avec 95,4 % des voix en 1852, député de 1852 à 1857.
5e : Jean David (1778-1859), député de 1852 à 1857, élu avec 91,1 % des voix en 1852.
Bibliographie : Atlas historique des circonscriptions électorales françaises, Bernard Gaudillère, Droz, 1995.
Dictionnaire des parlementaires français depuis le 1er mai 1789 jusqu’au 1er mai 1889, Adolphe Robert et Gaston Cougny, Paris, Bourloton, 1889-1891
https://cemmc.hypotheses.org/politique
1853 – Carte maçonnique de la France, Perrot
Carte maçonnique de la France indiquant l’emplacement et le nombre des L∴ Chap∴ Trib∴ et Cons∴ / dédiée au Grand Orient de France, Aristide-Michel Perrot, (1793-1879). Cartographe. Auteur : Grand Orient de France. Dédicataire. Éditeur : Lemercier (Paris).
1853 – France en 86 départements, Barbié Du Bocage – Bassin d’Arcachon, Teste de Buch, Chem. de fer
France divisée en 86 départements avec sièges archiépiscopaux et épiscopaux
dressée et dessinée sous la direction de Mr. Jean-Guillaume Barbié Du Bocage, (1795-1848). Cartographe ; Ch. Smith, (17..-18..) Graveur, George illustrav.t et direx.t ; Paniconographie de Gillot
Éditeur : Maison Basset (Paris)
Bassin d’Arcachon, Teste de Buch, Chem. de fer
1854 – France nouvelle en 86 départements, Charle – Bassin d’Arcachon, la Tête de Buch, Cazau, Mestras, Mies, Lugos, Belin, Beliet, le Barp, la Mothe, Marcheprime, Audenge, Liège, le Porge, (Ricarosse !)
France nouvelle en 86 départements à l’usage des jeunes élèves : petit atlas indiquant les chemins de fer
Exécutés avec leurs stations, ceux en construction ou concédés, Les Chefs-lieux de Préfectures, de Divisions Militaires et de Cantons, les Sièges d’Archevêchés ou d’Evêchés, Villes, Bourgs, Villages, Ports Maritimes. Lieu où s’est donné une bataille remarquable, Relais et Bureaux de Poste, Routes Impériales et Départementales, Montagnes, Rivières, Canaux, Bois, Sables et Landes. Dressée par Hérisson. Revue et corrigée par Charle, Géographe du Dépôt impérial de la Guerre.
Feuille représentant le Gard, Gers, Haute Garonne, Gironde :
Gard, Gers, Gironde et Haute-Garonne
Bassin d’Arcachon, la Tête de Buch, Cazau, Mestras, Mies, Lugos, Belin, Beliet, le Barp, la Mothe, Marcheprime, Audenge, Liège, le Porge, (Ricarosse !)
Publié en 1854, par A. Bés et F. Dubreuil, Imprimeurs-Éditeurs, rueGit-le-Cœur, 11.
1862 – 1867 – Gironde, découpage des circonscriptions
Montre le découpage des circonscriptions et cantons de la Gironde et le nombre d’électeurs pour chaque unité, en 1862 et 1867
https://1886.u-bordeaux-montaigne.fr/items/show/71816
1868 – Gironde – Nouvelles circonscriptions électorales, Robinson
Carte des nouvelles circonscriptions électorales, Pierre Robinson, Lithographe 1822-…
https://1886.u-bordeaux-montaigne.fr/files/original/a512d7e6a9345748cf6b2dc3a10fd3b00a8830db.jpg
1869 – Parlement français – Nuances politiques, Rigaud
Le Parlement français et le scrutin des 23 et 24 mai 1869. Tableau dressé… Rigaud, Imp. de Jannin (Paris). Éditeur ; Sujet : Cartes électorales
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b53060366c.r=parlement?rk=128756;0
1858 & 1875 – Monuments historiques de la France
En 1858 (y figurent La Teste de Buch, Leyre R.), puis 1875(y figurent La Teste de Buch & Arcachon, Leyre R.), Isaac Rigaud, géographe dresse la carte des monuments historiques de la France… d’après la liste établie par la commission des monuments historiques.
A voir en suivant le lien
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b53223739b.r=%22I.%20Rigaud%22?rk=42918;4
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b530847858
1876 – France électorale, Yves et Barret
Le Temps. Supplément au numéro du 25 août 1877. Carte de la France électorale, Yves et Barret
Députés de la Gironde sous la Ire législature (1876-1877)
Robert Mitchell
Pierre Sansas, mort en 1877, remplacé par Louis Mie
Ernest Dréolle
Jean-Baptiste Lalanne
Bernard Dupouy
Jérôme David
Bernard Roudier
Pierre Clauzet
Henri de Lur-Saluces
Alexandre-Étienne Simiot
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b53121223c.r=%C3%A9lectorale?rk=300430;4