Départements sous la IIIe République (septembre 1870 à juillet 1940)

1871 – Hallucination topographique sur la carte de France, Belloguet

Hallucination topographique sur la carte de France, composition et exécution de A. Belloguet. Paris, impr. de Fraillery, 1871.

Les départements sont figurés par des visages grotesques surmontés de coiffures régionales et remarquablement coloriés mais les départements d’Alsace- Lorraine sont en grisé.

« Près d’un an plus tard, Belloguet fait paraître une « Hallucination topographique », reprenant le titre d’une de ses précédentes productions. Elle est encore conçue sur le principe des départements traités en visages aux expressions et aux accessoires symboliques. Mais autour du territoire national se dessinent au trait des personnages évanescents aux contours incertains. Renonçant à la précision topographique, Belloguet figure ici des éléments du commentaire sur l’actualité après la défaite, le siège de Paris, la Commune et sa répression suivie de l’instauration d’un régime conservateur.

Au nord paraît un chevalier en armure accompagné des devises de la noblesse militaire. Celles-ci contrastent avec celle attribuée à Bismarck : « la force prime le droit ». L’Empereur Guillaume Ier est représenté en majesté sur un char orné d’une forêt de canons, tiré par Napoléon III décapité et réduit à l’état de volatile. Krupp le fabricant d’armes, ouvre la voie à ce ridicule cortège.

Dans le golfe de Gascogne apparaît la Marianne républicaine, en équilibre précaire, observée par des hybrides de chapeaux et d’insectes qui représentent ses ennemis politiques guettant sa chute. « Alea jacta est » proclame l’incertitude de son destin.

Le texte qui court en bandeau est on ne peut plus grinçant et ironique. Forgé à base de calembours, comme griffonné à la hâte d’une écriture incertaine, il est pour le moins l’expression du désarroi : « La France actuelle fut Gaule… ! et comme telle : la verdeur, la souplesse et la force formèrent son écorce sauvage. France sucrée des crevés [un homme maigre et épuisé en argot], tu devrais te souvenir que la Gaule fut amère… ! » (Un atlas imaginaire, Cartes allégoriques et satiriques, Laurent Baridon).

André Belloguet (actif entre 1853 et 1873) est un dessinateur humoristique et un affichiste. Il collabore en 1868-1869 au Journal amusant, à L’Éclipse ou encore à la Chronique illustrée. Après la Commune, en 1870, il se réfugie en Belgique où il continue à dessiner.

Laurent Baridon, Un atlas imaginaire, Cartes allégoriques et satiriques (Citadelles & Mazenod)

 

https://francearchives.fr/fr/facomponent/61bf681bd862bceeb336b281ba995ab7a8729a2b

 

Voir aussi sa Carte de France instructive et amusante divisée en Quatre-vingt-six Départements, 1856

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b84949605.r=Belloguet?rk=64378;0 Imprimer cet article Imprimer cet article

1871 – France parlementaire

 

La France parlementaire. Assemblée nationale de 1871-72-73, Imprimerie B. Sirven (Toulouse)

 

Assemblée nationale (1871-1876)

Amédée-Eugène-Louis de Lur-Saluces

Nathaniel Johnston

Adrien Léon

Jean-Paul-Auguste Journu démissionne en 1872, remplacé par Bernard Dupouy

Joseph de Carayon-Latour

Charles Martin des Pallières

Amédée Larrieu, mort en 1874, remplacé par Bernard Roudier

Adrien Bonnet

Émile Fourcand

Louis Decazes

Claude Richier, mort en 1872, remplacé par Armand Caduc

Alexandre-Étienne Simiot

Pierre Sansas

Charles Princeteau, mort en 1875

 

Nathaniel Johnston, né le 29 mai 1836 à Bordeaux, fils de Nathaniel Johnston III (1804-1870), négociant, administrateur de chemins de fer, propriétaire de haras, et de Charlotte Sophie Scott (1813-1873)

Nathaniel grandit à Bordeaux avant de venir à Paris pour entrer à l’École polytechnique en 1855 puis à l’École des mines dont il est diplômé, comme élève libre, en tant qu’ingénieur civil en 1860.

Nathaniel retourne ensuite à Bordeaux où il devient un important négociant en vins (propriétaire notamment du château Ducru-Beaucaillou (Saint-Julien) et Dauzac-Labarde, Margaux. C’est à Dauzac qu’est mis au point le principe de la bouillie bordelaise et il est le premier propriétaire à l’avoir utilisée.

En 1865, il épouse en premières noces Lucie Dassier (1841-1876) avec qui il aura cinq enfants. Alors qu’il a 40 ans, son épouse Lucie décède en 1876.

Deux ans après, en 1878, il épouse en secondes noces la princesse Marie Caradja (1854-1910) avec qui il aura encore deux enfants. Cette seconde épouse décède quatre ans avant lui en 1910.

Il commence sa carrière politique comme conseiller général de Saint-Laurent-Médoc en 1866 avant d’être élu député de la première circonscription de la Gironde le 24 mai 1869 au Corps législatif durant le Second Empire sur les listes du centre-droit. Partisan du libre-échange, il siége au centre.

Après la bataille de Sedan, il tente de prévenir la chute de l’Empire lors de la Révolution du 4 septembre 1870 en réunissant chez lui à l’hôtel de Wagram, avenue George-V, des députés opposés à la déchéance de Napoléon III.

Nathaniel Johnston est réélu le 8 février 1871 à l’Assemblée nationale à la fondation de la Troisième République, défend au cours de son mandat des idées bonapartistes, et devient secrétaire de l’Assemblée. Durant trois ans il est secrétaire de l’Assemblée. Il s’intéresse surtout aux questions financières et commerciales, vote pour la paix, pour l’abrogation des lois d’exil, pour le ministère de Broglie, contre l’amendement Wallon.

Il perd son siège aux élections de 1876 et quitte la scène politique nationale.

Nathaniel Johnston décède le 10 septembre 1914 au Havre.

Raoul, fils de Nathaniel, devient Ingénieur civil des mines. D’autres enfants de Nathaniel sont bien connus : Harry Scott, fondateur des pêcheries d’Arcachon ; Marguerite Jacqueline (1872-1909) qui épouse en 1895 Oscar Cambefort (1866-1951, associé à la banque Galline-Cambefort à Lyon) ; Valentine Johnston qui épouse en 1890 Edmond Raoul-Duval (1862-1932), important négociant au Havre).

 

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b53083020j.r=parlement?rk=751076;4

https://fr.wikipedia.org/wiki/Nathaniel_Johnston

http://www.annales.org/archives/x/johnston3.html

1876 – France électorale, Yves et Barret

Le Temps. Supplément au numéro du 25 août 1877. Carte de la France électorale, Yves et Barret

Députés de la Gironde sous la Ire législature (1876-1877)

Robert Mitchell

Pierre Sansas, mort en 1877, remplacé par Louis Mie

Ernest Dréolle

Jean-Baptiste Lalanne

Bernard Dupouy

Jérôme David

Bernard Roudier

Pierre Clauzet

Henri de Lur-Saluces

Alexandre-Étienne Simiot

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b53121223c.r=%C3%A9lectorale?rk=300430;4

1876 – France politique, élections législatives, Glücq

La France politique en 1876, élections législatives des 20 février et 5 mars 1876, Glücq (Paris).

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8445353w.r=%22Cartes%20%C3%A9lectorales%22?rk=150215;2

 

Voir “Les Municipalités d’Arcachon de 1857 à 1880 Les conseillers généraux des communes riveraines du Bassin d’Arcachon sous le roi, l’empereur et la république”.

Bulletin SHA n°27 1981

https://htba.fr/file/SHAA_027_opt.pdf

1877 – Elections législatives des 14 et 28 octobre

La crise du 16 mai 1877 et la République des républicains

Mac-Mahon se trouve en face d’une Chambre à majorité républicaine et d’un Sénat où les conservateurs l’emportent de peu. Le suffrage universel continue à renforcer la gauche. Les conservateurs tentent un coup d’arrêt avant d’être débordés : le 16 mai 1877, Mac-Mahon renvoie le président du Conseil, Jules Simon, républicain modéré et le remplace par Albert de Broglie qui est mis en minorité par 363 voix républicaines ; Mac-Mahon répond au Manifeste des 363 par la dissolution de l’Assemblée.

Une campagne électorale agitée s’ensuit ; Mac-Mahon prend parti, lançant dans la bataille les fonctionnaires et le clergé, alors que les républicains font bloc autour de Gambetta. Ces derniers l’emportent de peu lors des élections des 14 et 28 octobre 1877.

L’histoire de la République comptera deux autres dissolutions « ratées » : celles de 1956 et de 1997.

 

Cette législature marque l’avènement de la « République opportuniste », où triomphe la tendance républicaine modérée et libérale dont les principales figures sont Jules Grévy et Jules Ferry, et qui forme le groupe de la « Gauche républicaine », ancêtre de la droite républicaine actuelle.

Elle est alors flanquée sur sa droite par l’opposition monarchiste et bonapartiste, et sur sa gauche par le groupe des républicains radicaux animés par Léon Gambetta, avec qui elle compose l’« Union républicaine ».

 

 

Le Sénat refusant une seconde dissolution, Broglie se retire et Mac-Mahon s’incline, puis finit par démissionner en 1879. La République ne serait pas présidentielle. Les Chambres donneront pour successeur au maréchal, non pas Gambetta, incarnation de la République, mais Jules Grévy, vieux républicain dont la modération rassure. Les républicains désormais gouvernent la République. Grévy renonçant à la dissolution, les députés renversent souvent les ministères qui se reconstituent avec les mêmes personnalités, comme Charles de Freycinet ou le Vosgien Jules Ferry.

Dès 1879, le Parlement rentre à Paris. En 1880, après l’amnistie accordée aux condamnés de la Commune, le premier 14 juillet est célébré dans l’allégresse aux accents de La Marseillaise, consacrée hymne national. Grévy ne veut pas que la République fasse peur et poursuit le ralliement des intérêts et surtout des ruraux, tenant à distance les radicaux et éloignant Gambetta du pouvoir. Ce dernier ne dirige le ministère que de novembre 1881 à janvier 1882 sans pouvoir réaliser son rêve de gouvernement personnel et autoritaire. Sa disparition subite, le 31 décembre 1882, laisse un vide dans la nation. Les modérés donnent une vigoureuse impulsion aux travaux publics, malgré le début d’une grave crise économique (1882). Ils poursuivent l’œuvre de rénovation de l’armée. Jules Ferry installe le protectorat en Tunisie (1881) et entreprend la conquête du Tonkin (1882). En même temps, une épuration met en place un personnel dévoué au régime. La légalité républicaine se définit avec les lois sur la liberté de presse et de réunion. En 1882, chaque conseil municipal peut élire le maire et ses adjoints, Paris demeurant sans mairie. Quant au droit d’association, il n’est toujours pas instauré, le régime se méfiant des clubs et des congrégations. Toutefois, une loi de 1884 permet aux syndicats d’exister légalement, car les gouvernants désirent se concilier cette force nouvelle.

Députés de la Gironde sous la IIe législature (1877-1881)

Henri de Lur-Saluces élu sénateur en 1879, remplacé par Ludovic Trarieux

Bernard Dupouy élu sénateur en 1879, remplacé par David Raynal

Robert Mitchell

Louis Mie, mort en 1877, remplacé par Armand Caduc

Ernest Dréolle

Jean-Baptiste Lalanne

Jérôme David

Bernard Roudier

Louis Grossin de Bouville

Alexandre-Étienne Simiot, mort en 1879, remplacé par Auguste Blanqui invalidé en 1879, remplacé par Antoine Achard

 

David Raynal

David Raynal est un armateur et un homme politique français né le 26 juillet 1840 à Paris et mort le 28 janvier 1903 à Paris.

Fils des bordelais Isaac Napoléon Raynal et Esther-Sophie Rodrigues-Henriques, David Raynal s’occupe activement de commerce et d’industrie, est attaché au service du chemin de fer du Midi, et fonde en 1862 à Bordeaux la maison d’armateur Astruc et Raynal.

Capitaine d’état-major pendant la guerre de 1870, conseiller général du 2e canton de Bordeaux de 1874 à 1880, il est élu député par la 1re circonscription de Bordeaux. Il prend place dans les rangs de la majorité opportuniste et s’inscrit au groupe de la gauche républicaine. Raynal vote contre l’amnistie plénière, contre la séparation de l’Église et de l’État et pour l’invalidation de l’élection de Blanqui.

Il entre comme sous-secrétaire d’État au ministère des Travaux publics, dans le premier cabinet Jules Ferry le 28 septembre 1880, s’associe à tous les actes politiques de son chef, et est réélu député en 1881. Lors de la formation du ministère Gambetta le 14 novembre 1881, Raynal, ami personnel du nouveau président du conseil, prend le portefeuille des Travaux publics ; il le garde jusqu’au 26 janvier 1882, tombe avec ses collègues sur la question de la révision, et est rappelé au gouvernement, toujours comme ministre des Travaux publics, le 21 février 1883, dans le second cabinet Jules Ferry.

Il attache surtout son nom, comme ministre, aux conventions conclues en 1883 avec les Compagnies de chemins de fer, conventions que la presse opposante attaque très vivement et que l’extrême gauche de la Chambre traite à la tribune de « conventions scélérates ». Raynal tombe avec le ministère le 31 mars 1885.

Inscrit, le 4 octobre 1885, sur la liste républicaine modérée de la Gironde, il est réélu député du département. Il prend place au groupe de l’Union des gauches qu’il préside en 1887 ; à ce propos, il prononce un discours d’installation où il combat l’attitude les radicaux, préconise une politique d’affaires, et se déclare partisan des réformes « acceptées par la majorité du pays ». Il est également membre de la commission du budget.

Après la chute du cabinet Goblet, Raynal reçoit de Jules Grévy l’offre de prendre la direction des affaires, mais il conseille au président de la République d’appeler de préférence le président de la commission du budget, Maurice Rouvier.

David Raynal est réélu député en 1889 (4circonscription), puis en 1893.

Il est nommé ministre de l’Intérieur du gouvernement Jean Casimir-Perier le 3 décembre 1893 et est élu sénateur de la Gironde en 1897. Il y préside la commission de la marine marchande.

Raynal est propriétaire de la villa Siebel à Arcachon, et de la forêt du Sabloney à Pilat ; on retrouve son nom attaché à la vente de la vallée de Pissens.

Jérôme David,

Jérôme Frédéric Paul, baron David, né à Rome le 30 juin 1823 et mort à Langon le 27 janvier 1882, est un officier, journaliste et homme politique français.

Petit-fils du peintre Jacques-Louis David, il a pour parrain le roi Jérôme Bonaparte, qui est en fait son père biologique. Il épouse en janvier 1853 Jeanne Cécile Elisa Merle (dite Larissa), fille d’un gros propriétaire et maire de Langon, dont il aura deux enfants, Jérôme (1854-1874, mort en duel) et Marie-Thérèse (1856-1872), décédés avant lui sans postérité.

Jérôme David entame une carrière militaire et intègre Saint-Cyr en 1842 (promotion 1842-1844, dite « du Tremblement »). Il démissionne de l’armée en 1857 pour entrer ensuite en politique : il est élu député de La Réole le ler mai 1859 après avoir échoué dans la troisième circonscription de la Gironde, en 1857.

Le 10 octobre 1859, lors de la visite de Napoléon III à Arcachon, trois députés de la Gironde sont présents : le baron Jérôme David, Lucien Arman et le baron Victor Travot – un habitué d’Arcachon.

Jérôme David s’attache d’abord aux questions économiques et prononce un discours sur le libre-échange qui a beaucoup de retentissement et une certaine influence sur la conclusion des fameux traités de 1860. Réélu par La Réole le 1er juin 1863, il est secrétaire et vice-président du Corps législatif, se déclare en faveur des Polonais (1864) et, lors de la loi sur la réorganisation de l’armée, fait un discours dont Napoléon III ordonne l’impression à cent mille exemplaires (1867).

Réélu de nouveau par la Gironde le 24 mai 1869, il combat avec acharnement la politique et le cabinet d’Émile Ollivier et est un des partisans les plus exaltés de la guerre contre la Prusse. Le 9 août 1870, il reçoit le portefeuille des travaux publics dans le cabinet Palikao et le conserve jusqu’au 4 septembre. Le 2 juillet 1871, il pose, sans succès, sa candidature à l’Assemblée nationale, mais la Gironde le renomme député le 5 mars 1876. Partisan du gouvernement du 16 mai, il est réélu le 18 octobre 1877 ; cette élection est invalidée par la Chambre, mais, le 7 juillet 1878, ses électeurs lui donnent une très grosse majorité.

Le baron Jérôme David ne se présente pas aux élections de 1881.

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/J%C3%A9r%C3%B4me_David

https://www.cosmovisions.com/JeromeFredericDavid.htm

https://fr.wikipedia.org/wiki/David_Raynal

 

Carte 1877 imprimerie Marotte et Malfeÿt Fayard

https://www.parismuseescollections.paris.fr/fr/musee-carnavalet/oeuvres/elections-legislatives-du-14-octobre-1877#infos-secondaires-detail

https://www.universalis.fr/encyclopedie/troisieme-republique/2-la-crise-du-16-mai-1877-et-la-republique-des-republicains/

Voir autres cartes

https://www.google.com/imgres?imgurl=https%3A%2F%2Fwww.parismuseescollections.paris.fr%2Fsites%2Fdefault%2Ffiles%2Fstyles%2Fpm_notice%2Fpublic%2Fatoms%2Fimages%2FCAR%2Faze_carg051928_001.jpg%3Fitok%3DNYHc56cO&imgrefurl=https%3A%2F%2Fwww.parismuseescollections.paris.fr%2Ffr%2Fmusee-carnavalet%2Foeuvres%2Felections-legislatives-du-14-octobre-1877&tbnid=APReyNo-fDj5OM&vet=12ahUKEwinrefu-_v0AhUP5hoKHeHnAPoQMygFegQIARBA..i&docid=xkF2M-PuX40NEM&w=500&h=361&itg=1&q=%22%C3%89lections%20l%C3%A9gislatives%22%201842&ved=2ahUKEwinrefu-_v0AhUP5hoKHeHnAPoQMygFegQIARBA

 

Frédéric Salmon, Atlas électoral de la France : 1848-2001, Seuil, 2001 (ISBN 2-02-025568-5 et 978-2-02-025568-4, OCLC 421996249, lire en ligne)

https://www.wikiwand.com/fr/%C3%89lections_l%C3%A9gislatives_fran%C3%A7aises_de_1877

1881 – Elections législatives

Passées les municipales et les sénatoriales de 1879, la France se découvre massivement républicaine. C’est l’époque des Jules, qui se succèdent au pouvoir d’abord venant du centre gauche (Simon, Dufaure) et maintenant, avec Jules Grévy à l’Élysée et Jules Ferry comme président du Conseil, venant du principal courant républicain, dont la concrétisation parlementaire est la Gauche républicaine. Mais un débat a lieu entre ceux des radicaux qui, derrière Clemenceau, refusent la pause demandée par le gouvernement dans les réformes, et ceux qui, derrière Gambetta, acceptent cette pause. Tous les républicains de gouvernement, de Gambetta au centre gauche, sont déjà dits de façon vengeresse « opportunistes » par l’extrême gauche, du nom que prend le groupe des radicaux intransigeants à la Chambre.

Elections des 20 août et 4 septembre 1881, scrutin majoritaire uninominal à deux tours dans le cadre de l’arrondissement (ou de la circonscription lorsque l’arrondissement dépasse 100 000 habitants) – loi du 30 novembre 1875 ; la loi du 28 juillet 1881, s’applique à cette élection, portant le nombre de sièges à 557.

Députés de la Gironde sous la IIIe législature (1881-1885)

Bordeaux

1ère circonscription –  Antoine Achard

2e – Jean-Urbain Fourcand-Léon : Né à Saint-Affrique, à la tête d’une maison de commerce d’indigo, installé à Bordeaux depuis 1824, il y est conseiller municipal de 1870 à 1884, conseiller d’arrondissement de 1874 à 1884. Il est député de la Gironde de 1881 à 1885, siégeant avec la majorité opportuniste.

3e – Jules Steeg

4e – David Raynal

5e (nouvelle circonscription à laquelle est rattaché le canton de La Teste-de-Buch) – Octave Cazauvieilh

 

Libourne

1ère circonscription –  Bernard Roudier

2e – Jean-Baptiste Lalanne, mort en 1884, remplacé par Louis Obissier Saint-Martin

Bazas Alfred Laroze

Lesparre François Lalande (homme politique)

La Réole Armand Caduc

Blaye Ernest Dréolle 1829-1887

Octave Cazauvieilh

Octave Cazauvieilh est né le 4 mai 1834 à La Brède (Gironde) et décédé le 14 août 1892 à Salles (Gironde).

Opposant à l’Empire, il est maire de Salles en 1870 et conseiller général du Canton de Belin-Béliet en 1871. Il est député de la Gironde de 1881 à 1892, inscrit au groupe de l’Union républicaine.

Avec le décès d’Octave, la branche masculine des Cazauvieilh de Salles disparaît

Lui succède Jacques Duvigneau dit Chéri (1833-1902), député de la Gironde (mandat du 23/10/1892 au 31/05/1898), conseiller général du canton d’Audenge (1871-1892), puis président du Conseil général de la Gironde (mandat : août 1893-juillet 1901).

https://fr.wikipedia.org/wiki/Octave_Cazauvieilh

Alfred Laroze

Jean-Baptiste Louis Alfred Laroze, naît le 5 avril 1834 dans un des plus anciens lignages du Bordelais, lui-même très lié par plusieurs mariages aux Castéra-Larrière, gros propriétaires fonciers du canton d’Auros.

Alfred est le second enfant d’une famille de juristes qui se transmet la charge de greffier du tribunal de commerce depuis les années 1770 (y compris pendant tout le XXe siècle). Son père Alfred (1806-1880), licencié en droit, débute au greffe du Tribunal de Commerce comme son propre père, avant de devenir juge de paix du troisième canton de Bordeaux en 1871 et maire de Floirac. Sa mère, Mathilde Castéra-Larrière, appartient à une famille catholique, de tradition janséniste, vivant de ses rentes foncières (métairies d’Aillas, Lanière et Jean-de-Lès), possédant le titre de bourgeois depuis le XVIIe siècle et liée à la maison des Fabas.

Alfred suit la voie familiale des études de droit mais s’oriente ensuite vers le barreau : après avoir obtenu sa licence à la Faculté de Paris, il se fixe à Bordeaux comme avocat en 1857.

Maurice Auschitzky naît le 9 août 1865, 22 cours du Chapeau Rouge à Bordeaux, au domicile de ses parents. Parmi les témoins, nous relevons Louis Alfred Laroze, âgé de 31 ans, avocat, rue de la Devise.

Mobilisé en 1870 avec le grade de sous-lieutenant, il n’a pas le temps de prendre part au combat. Mais le changement de régime lui ouvre des perspectives nouvelles.

Il se lance en politique et devient conseiller municipal de Bordeaux en 1874. Bâtonnier de l’Ordre des avocats en 1877, il devient Président de la Société Philomathique en 1878 et 1879. Ayant hérité de ses parents les propriétés d’Aillas, de Pihon et la moitié indivise de la maison de Larrière, il rachète l’autre moitié de la maison et la propriété de Jean-de-Lès pour 20 000 francs en 1886.

C’est à Bazas aux sources terriennes de la renommée familiale, qu’il présente sa candidature aux élections législatives de 1881. Il l’emporte au second tour contre le Marquis Amédée de Lur-Saluces, l’un des chefs Légitimistes du Parti royaliste avec 53 % des voix. À la Chambre, il s’inscrit dans le groupe de l’Union Républicaine, appuie les gouvernements Gambetta et Ferry, et se voit appelé à la fonction de Sous-secrétaire d’État à l’Intérieur et aux Cultes, du 17 mai 1884 au 5 avril 1885, auprès de Waldeck-Rousseau dans le deuxième Gouvernement Jules Ferry. Réélu député en 1885 sur la liste d’union républicaine dans le département de la Gironde, il appartient à l’Union des Gauches et soutient la politique des opportunistes. Le 16 octobre 1888, il rapporte le projet de Loi sur la réforme de la législation des faillites. Cependant confronté localement à la vague boulangiste qui donne une force nouvelle à son vieil adversaire, s’en tenant à un programme fort vague, sur les aspects sociaux et économiques, handicapé par les divisions des Républicains, il est vaincu par Amédée de Lur-Saluces, de justesse au second tour. Il abandonne alors la politique.

Membre du Conseil Supérieur du Commerce et de l’Industrie, il entre dans la magistrature et connait une belle ascension : il devient Conseiller de la Chambre à la Cour d’appel de Paris en 1894 puis Président de Chambre en 1900.

Décoré de la Légion d’honneur, le 29 juillet 1901, par Décret du Ministère de la Justice et par le Sénateur de la Gironde Ernest Monis, il se voit conférer l’honorariat en 1904.

Alfred Laroze est membre de l’Association Française pour l’avancement des sciences, créée à Paris le 9 mai 1876 et fusionnée plus tard avec l’Association scientifique de France.

En septembre 1906 et août 1907, L’Avenir d’Arcachon se fait écho des brillants résultats obtenus par Alfred Laroze au Tir aux pigeons des Abatilles

Il décède à Bordeaux le 20 mai 1913, d’une congestion pulmonaire, célibataire et sans postérité.

http://geoelections.free.fr/France/histoire/1881L_elus.htm

https://www.parismuseescollections.paris.fr/fr/musee-carnavalet/oeuvres/elections-legislatives-de-1881-ce-qu-a-fait-la-republique#infos-principales

https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred_Laroze

https://books.google.fr/books?id=AYTAbg-XBhAC&pg=PA283&lpg=PA283&dq=%22Alfred+Laroze%22&source=bl&ots=PXQ9tEKVsl&sig=ACfU3U0LtwaHY0T6B0ry8jvw_7HOyHIl2g&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjl1vn4z5f1AhWRxoUKHTIICJYQ6AF6BAguEAM#v=onepage&q=%22Alfred%20Laroze%22&f=false

http://docplayer.fr/24669892-Maurice-auschitzky-un-prince.html

L’Avenir d’Arcachon du 23 septembre 1906, 11 août 1907

1885 – Elections législatives 1885, Glücq

   

Le verdict de la France. Elections législatives des 4 et 18 octobre 1885 au scrutin de liste, Glücq (Paris).

Tout le monde sent instinctivement que le premier scrutin du 4 octobre est un véritable Plébiscite appelant le pays à se prononcer, oui ou non, sur la continuation du Régime Républicain en France. Le vote de la nation, en s’éparpillant ce jour-là sur un nombre considérable de candidats de toutes nuances, exprime par là-même sa couleur politique avec une sincérité et une authenticité incontestables.

Le premier scrutin du 4 octobre présente donc aux yeux de l’observateur un témoignage de véracité que ne présente plus le deuxième scrutin de ballottage, lequel a, pour objet de tasser brutalement, de condenser quand même tous les votes épars, sur un nombre restreint et officiel de candidats sans compter les alliances équivoques et les curieux accouplements de partis ennemis se coalisant souvent pour ou contre une élection et qui en faussent ainsi la valeur.

Le premier scrutin du 4 octobre est donc le seul qui exprime réellement l’opinion exacte des Électeurs français :

le Tableau Graphique en présente le résultat fidèle et de la façon la plus saisissante. Sans tenir compte de leurs nombreuses nuances respectives, ce graphique met carrément en présence les deux adversaires, le parti Républicain qui dit oui, et le parti Monarchique qui dit non. Il désigne clairement et d’un seul coup-d’oeil la quantité exacte des votes émis par chacun des deux adversaires, dans chaque département, par cent électeurs votants.

On a laissé naturellement de côté, sans s’en occuper, le chiffre minime des voix perdues. Toute la partie teintée en rouge représente la proportion % des votes Républicains de toutes nuances dans chaque département, lequel se trouve désigné par la ligne verticale au bas de laquelle se trouve son nom. Les lignes horizontales, comptées de cinq en cinq, expriment le chiffre du pourcentage. C’est ainsi qu’on voit, à l’aide de ce graphique, que le premier département à gauche, le Gers (n° 1), est celui qui a donné le moins de votes Républicains par cent votants, soit 36 % seulement, tandis que, par exemple, l’Isère (n° 77) en a donné une proportion de 70 %.

La courbe bleue indique, de son côté, la proportion exacte des votes Monarchiques de toutes nuances, également par chaque département et par cent électeurs votants : 62 % dans le Gers (n° 1) et 29 % dans l’Isère (n° 77).

Enfin, à droite en terminant, une large case spéciale représente le très-intéressant résultat de l’Élection générale de la France tout entière. On peut voir que, à cette demande : République ou Monarchie, la France a répondu par 59 % de votes Républicains (colonne rouge) contre 41 % de votes Monarchistes (colonne bleue). Cette réponse est un véritable verdict politique ! Quelles en seront la valeur et la durée ? L’avenir nous l’apprendra…

Avant 2010, la plus vaste circonscription de France, qui s’étend du bassin d’Arcachon à Bazas en longeant le département des Landes, est délimitée par le découpage électoral de la loi n°86-1197 du 24 novembre 1986 ; elle regroupe les divisions administratives suivantes : cantons d’Arcachon, Audenge, Bazas, Belin-Béliet, Captieux, Grignols, Saint-Symphorien, La Teste-de-Buch, Villandraut.

 

 

 

Députés de la Gironde, IVe législature (1885-1889)

1 – Octave Cazauvieilh O

2 – Léon Laroze R

3 – Fernand Fauré R

4 – Louis Obissier Saint-Martin O

5 – Alfred Laroze R circonscription de Bazas à laquelle est rattachée La Teste

6 – André Pierre Armand Gilbert R

7 – Jules Steeg O

8 – Ernest Monis R

9 – François Lalande (homme politique) R

10 – Daniel Mérillon R

11 – David Raynal O

Ernest Monis

Ernest Monis naît le 23 mai 1846 à Châteauneuf-sur-Charente dans la rue qui porte maintenant son nom. Il est le fils d’un huissier et petit-fils d’un ouvrier agricole espagnol, du nom de Manuel Moniz, émigré en France à la fin du XVIIIe siècle.

Ernest Monis est avocat à Cognac à 22 ans, et devient conseiller municipal de Cognac. Ayant épousé, le 20 juillet 1881, une jeune fille de Bordeaux, Marie-Louise, Valentine Malineau, orpheline de 17 ans, il se fixe dans cette ville et s’y fait inscrire au barreau. Républicain radical, il sera successivement :

Député de la Gironde de 1885 à 1889, élu dans le groupe des Républicains libéraux, ses qualités l’amènent vite à devenir rapporteur des budgets de la Justice et des Affaires Étrangères.

Aux élections législatives de 1889, il est battu par Albert Chiché.

Sénateur de la Gironde de 1891 à 1920

Président du Conseil général de la Gironde de 1907 à 1919

Ministre de la Justice du 22 juin 1899 au 7 juin 1902 dans le gouvernement Pierre Waldeck-Rousseau (rencontré à Poitiers lors de ses études de droit) ; il présente la loi sur les associations du 1er juillet 1901 (la célèbre loi de 1901). C’est aussi à lui que l’on doit l’ouverture du métier d’avocat aux femmes.

Président du Conseil des ministres du 2 mars 1911 au 23 juin 1911, il forme le gouvernement Ernest Monis. Il est gravement blessé le 21 mai 1911 (il a une jambe cassée et de fortes contusions, il perd connaissance mais il survit) lors du départ de la course d’aviation Paris-Madrid dans l’accident qui coûte la vie à Maurice Berteaux, le ministre de la Guerre, sur le terrain d’aviation d’Issy-les-Moulineaux, alors que l’aviateur Louis Émile Train, sur un monoplan de sa conception, tente un atterrissage d’urgence qui finit catastrophiquement sur le groupe des personnalités qui a envahi la piste.

Ministre de la Marine du 9 décembre 1913 au 20 mars 1914 dans le gouvernement Gaston Doumergue.

Il est franc-maçon et possède la villa Li-Tsin, en ville d’Hiver, à Arcachon.

Décède le 25 mai 1929 dans sa propriété de Mondouzil, à Châteauneuf.

Quelques papiers du secrétariat d’Ernest Monis sont conservés aux Archives nationales, sur le site de Pierrefitte-sur-Seine, sous la cote 55AP : Inventaire du fonds 55AP.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b53023115w.r=Gl%C3%BCcq?rk=21459;2

https://fr.wikipedia.org/wiki/Ernest_Monis

https://chateauneuf.org/chateauneuf/ville/monis.html

https://fr.wikipedia.org/wiki/Huiti%C3%A8me_circonscription_de_la_Gironde

 

1885 – France électorale, Martin

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Carte de la France électorale (scrutin de liste) Loi du 16 juin 1885,  Imp. A. Martin (Paris)

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b550111390.r=%C3%A9lectorale?rk=128756;0

 

1885 – France électorale, Heymann

 

La France électorale. Elections législatives 1885

Lire A. Laroze

Éditeur : S. Heymann (Paris)

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b530229305.r=%C3%A9lectorale?rk=85837;2

1889 – France électorale, Chevalier

 

France électorale. Elections législatives des 22 septembre et 6 octobre 1889,  Imp. de Chevalier

 

Députés de la Gironde sous la Ve législature (1889-1893)

Albert Chiché

Antoine Jourde (socialiste) (Bordeaux-3)

Abel Surchamp

Henri Aimelafille

Henri du Périer de Larsan (Lesparre)

David Raynal

Amédée-Eugène-Louis de Lur-Saluces à Bazas

Robert Mitchell

Octave Cazauvieilh, mort en 1892, remplacé par Jacques Duvigneau 5e circonscription de Bordeaux à laquelle est rattachée La Teste

Louis Obissier Saint-Martin

Alcée Froin

Amédée-Eugène-Louis de Lur-Saluces

Eugène de Lur-Saluces (5 juillet 1839, château de Commarin Côte d’Or – 2 octobre 1894, Château Filhot, Sauternes) est issu d’une famille d’ancienne noblesse qui possède depuis le XVe siècle le domaine du château de Fargues[1] en Gironde et le domaine d’Uza dans les Landes, comprenant les forges, le château d’Uza et l’église Saint-Louis d’Uza, richement décorée.

En 1785, Françoise- Joséphine de Sauvage d’Yquem ajoute le domaine d’Yquem au patrimoine familial en épousant Louis Amédée de Lur Saluces. Elle devient comtesse de Lur Saluces et apporte en dot le Château d’Yquem. En 1826, elle fait construire un chai à Yquem, une véritable innovation pour l’époque. Avec l’aide de son intendant Jean-Léonard-Gualbert Garros[2] – le père de l’architecte Louis Garros -, elle parvient à agrandir son patrimoine, à imposer les vendanges tardives et surtout à limiter la production. Dans ses lettres, Garros se dit préoccupé par la pluie, le gel, la sécheresse… Le 28 septembre 1835 il écrit à la dame d’Yquem : « J’irai dans très peu de jours faire une traversée à Barsac et Sauternes et vais écrire à Bastorve de laisser bien pourrir avant de recommencer à moins qu’il ne pleuve car si la pluie lave le raisin pourri, elle emporte tout le sucre ». Il fallait donc vendanger le plus tard possible, en évitant les pluies trop abondantes de l’automne et les premières gelées annonçant l’hiver. Choisir le bon moment est plus l’affaire d’instinct que de rigueur scientifique, d’autant plus que le temps est parfois à l’origine d’une production très irrégulière.

Eugène est le petit-fils de César Laurent de Chastellux et le frère d’Amédée-Eugène-Louis de Lur-Saluces.

Il entre à l’école de Saint-Cyr en 1868 ; en 1870, Lur-Saluces sort de l’École militaire pour faire la campagne de 1870 aux côtés de ses trois frères aînés : Amédée, Charles et Alexandre. Durant la guerre franco-prussienne, il prend part, le 9 novembre, à la bataille de Coulmiers.

Il sert dans la cavalerie – sous-lieutenant au 7e lanciers  – puis devient sous-écuyer à Saumur avant d’entrer chez les chasseurs.

En juillet 1894, il est chef d’escadrons au 2e cuirassiers lorsqu’il reçoit la Légion d’honneur.

En 1914, il veut reprendre du service mais jugé trop âgé, il est affecté à la formation d’une compagnie de nouveaux mobilisés.

Parallèlement à sa carrière militaire, il joue un rôle actif dans la naissance du Syndicat viticole de la région de Sauternes et Barsac en 1908. Il en est le premier président avant de laisser la place, à la fin de la Première Guerre mondiale, à son fils aîné, Bertrand de Lur-Saluces.

Il se marie, le 28 avril 1870 en la chapelle Sainte-Clotilde à Paris, avec Mélanie de Clermont-Tonnerre 1847-1926, petite-fille d’Aimé Marie Gaspard de Clermont-Tonnerre, héritière de la famille de Mac Mahon ; ils n’auront pas d’enfants.

Conseiller général de la Gironde pour le canton de Langon en 1870, il est nommé commandant du 3e bataillon des mobilisés de Bazas.

D’opinions légitimistes, il est élu, le 8 février 1871, représentant de la Gironde à l’Assemblée nationale et prend place à droite. Après la mort de Joseph de Carayon-Latour, il est appelé à la direction du parti royaliste dans la Gironde. Il est réélu le 22 septembre 1889, comme candidat conservateur.

En 1899, il est accusé d’avoir participé — aux côtés du royaliste André Buffet — au coup d’État manqué organisé par Paul Déroulède et plusieurs autres agitateurs antidreyfusards. Il est condamné à cinq ans de bannissement par la Haute Cour sous le chef de complot contre l’État en 1900.

Comme son confrère Buffet, Lur-Saluces est contraint de s’exiler à Bruxelles. Pendant ce temps, il collabore aux activités du bureau politique du duc d’Orléans. Toujours en 1900, Lur-Saluces se fait connaître des milieux monarchistes grâce à l’Enquête sur la monarchie (Gazette de France, 1900, puis édité en volume) de Charles Maurras. Ce dernier l’avait rencontré en Belgique et avait reproduit des extraits de ses entretiens dans le premier livre de son enquête. Lur-Saluces s’y montre en faveur de la restauration d’une monarchie traditionnelle, héréditaire, antiparlementaire et décentralisée. Ses idées, tout comme celles de Buffet, seront reprises par Maurras pour la rédaction de son programme monarchiste Dictateur et Roi. Par l’intermédiaire de Maurras, Lur-Saluces est élevé au rang des royalistes intègres et intransigeants de l’époque. Sa contribution à l’enquête fait de lui un maître à penser de l’Action française et du royalisme en général. Il est d’ailleurs le président du comité royaliste français du Sud-Ouest.

Proche de Georges Valois, d’Henri Vaugeois et des Camelots du roi, Lur-Saluces contribue à la diffusion des idées monarchistes de l’Action française pendant vingt-cinq ans. Il est membre du conseil d’administration de La Nouvelle Librairie nationale, maison d’édition principale du mouvement.

Le comte poursuit son activité journalistique sans renoncer à ses convictions royalistes et contre-révolutionnaires jusqu’à sa mort le 2 février 1922

 

2011 – Château d’Yquem : disparition d’Eugène de Lur Saluces

Le marquis Eugène de Lur Saluces décède à Paris le 30 novembre 2011, à l’âge de 89 ans. De nature discrète, son nom est associé au château d’Yquem, dont il est un des actionnaires et dont il est un des protagonistes de la prise en main, dans les années 1990, par le groupe LVMH (Louis Vuitton-Moët-Hennessy).

Aujourd’hui, l’offensive du groupe LVMH sur la maison Hermès alimente régulièrement les chroniques de l’actualité économique du luxe.

En 1996, c’est le fameux (dans tous les sens du terme) château d’Yquem que vise Bernard Arnault, en s’appuyant sur les divisions entre les héritiers de Bertrand de Lur Saluces. Ce dernier est décédé en 1968, sans descendance directe. Son héritage a été réparti entre ses neveux.

D’une manière collective, l’ensemble des cousins possède 38 % des parts. En les rachetant, Bernard Arnault fait son entrée au capital du château d’Yquem. Pour devenir majoritaire, il acquiert, pour 170 millions de francs, 17 % des 47 % que possède alors Eugène de Lur Saluces, l’aîné des héritiers de l’oncle Bertrand.

Ces 47 % nourrissent un véritable feuilleton judiciaire entre 1996 et 1999. Frère d’Eugène, le comte Alexandre de Lur Saluces, qui a dirigé le château de 1968 à 2004, a toujours affirmé que ces 47 % font l’objet d’une indivision. C’est ce que la justice reconnait en 2005, sans toutefois remettre en cause la cession à LVMH. En 1999, un accord est trouvé entre Alexandre de Lur Saluces et Bernard Arnault, le comte cédant les 10 % de parts qu’il possède personnellement tout en gardant la direction du château jusqu’à son départ en retraite.

Avant ce feuilleton ayant pour enjeu le plus grand nom mondial du vin liquoreux, le grand public n’a jamais entendu parler d’Eugène de Lur Saluces. Depuis, le marquis continue de vivre éloigné de la propriété de Sauternes, poursuivant sa vie en homme solitaire, dans un appartement parisien. Il n’a pas de descendance directe. Sans communiquer de chiffre, la direction du château d’Yquem précise « qu’il est le plus important des actionnaires minoritaires ».

Dans une de ses rares interviews accordées à la presse, Eugène de Lur Saluces déclare, en 1997, à « Sud Ouest » : « Yquem ne va pas rester définitivement familial. Une affaire de famille ne peut pas durer toujours […]. Ce qui compte, c’est l’avenir d’Yquem, et pas les histoires entre les frères de Lur Saluces. »

Les obsèques du marquis ont lieu dans l’intimité familiale, à Paris, de même que son inhumation au caveau familial, à Sauternes.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8440138z.r=%C3%A9lectorale?rk=42918;4

https://fr.wikipedia.org/wiki/Eug%C3%A8ne_de_Lur-Saluces

https://fr.wikipedia.org/wiki/Am%C3%A9d%C3%A9e-Eug%C3%A8ne-Louis_de_Lur-Saluces

https://www.chateaudefargues.com/lur-saluces/

« Château d’Yquem : disparition d’Eugène de Lur Saluces », Olivier Escots, Sud Ouest du 7 décembre 2011

https://www.sudouest.fr/2011/12/07/chateau-d-yquem-disparition-d-eugene-de-lur-saluces-573843-3187.php?nic

1889 – France électorale, Pariset

La France électorale en 1889

Auteur & Éditeur: Imp. de Pariset (Paris).

Élections législatives du 22 Septembre 1889 :

Dans Arcachon :

Cazauvieilh, rép            704 voix

Carayon-Latour, réac.   328 voix

Pasquet, socialiste                  21 voix

Dans le Canton :

Cazauvieilh, rép.           2100 voix

Carayon-Latour, réac.   1192 voix

Pasquet, socialiste                  40 voix

Dans la Circonscription :

Cazauvieilh, rép.           11569 voix

Carayon-Latour, réac.   7860 voix

Pasquet, socialiste                  66 voix

Les réactionnaires se sont aperçus de 1’inanité de leurs efforts. C’est un fait acquis, que le drapeau blanc a servi de linceul au dernier représentant de la monarchie ; les abeilles de l’empire ont cessé de bourdonner, les fleurs de lys royales ont cessé d’éclore. La France de 1889 a repris à cent ans de date, la devise de Lafayette : « Le drapeau tricolore fera le tour du monde. »

Sujet : Cartes électorales

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b53025134z.r=%22Cartes%20%C3%A9lectorales%22?rk=42918;4

 

Réédition de 1943 d’une affiche antisémite concernant les élections législatives du 22 septembre 1889

https://www.parismuseescollections.paris.fr/en/node/200517#infos-principales

[1] – Le Château de Fargues, construit en 1306, entre dans la famille par le mariage d’Isabeau de Montferrand avec Pierre de Lur en 1472.

[2] – Fils de Jean Garros, lui-même intendant d’Yquem ; décédé en 1809, lui succède en 1817 son fils Jean-Léonard (décédé en 1865), créateur en 1839 d’une maison de négoce en vins à Bordeaux (avec, en 1848, succursale à Paris dirigée par son fils Michel, qui lui succède ensuite) ; les Garros se perpétuent dans cette fonction dirigeante pendant cinq générations jusqu’en 1924. « Marguerite Figeac-Monthus, Les Lur-Saluces d’Yquem de la fin du XVIIIe siècle au milieu du XIXe siècle » – Fédération historique du Sud-Ouest, 2000 ; Serge Chassagne dans Revue d’histoire moderne & contemporaine 2005/2 (no52-2) https://www.cairn.info/revue-d-histoire-moderne-et-contemporaine-2005-2-page-222.htm

1893 – France électorale, Giffault

France électorale. Elections législatives des 20 août et 3 septembre 1893. Émile Giffault, Delt. En vente chez  Ch. Zachmeyer (18..-19..?). 17 rue du Croissant Paris ; Imp. Erhard Frères, 35 bis rue Denfert-Rochereau Paris

Députés de la Gironde sous la VIe législature (1893-1898)

Émile Constant

Pierre Laroze

Louis Obissier Saint-Martin élu sénateur en 1897, remplacé par Guillaume Chastenet de Castaing

Théophile Labat, mort en 1895, remplacé par Auguste Ferret, mort en 1896, remplacé par Albert Chiché

Antoine Jourde (socialiste) (Bordeaux-3)

Abel Surchamp

Charles Gruet

Henri du Périer de Larsan (Lesparre)

David Raynal élu sénateur en 1897, remplacé par Albert Decrais

Théophile Goujon

Élections législatives du 20 août 1893 :

Dans Arcachon :

Duvigneau, répub.                  556 voix

Cailleteau, socialiste      265 voix

Dans le Canton :

Duvigneau, répub.                  1475 voix

Cailleteau, socialiste      1185 voix

Dans la Circonscription :

Duvigneau, répub.                  9387 voix

Cailleteau, socialiste      4196 voix

Martin, socialiste                    1100 voix

La République fait donc justice du candidat socialiste, tout aussi bien qu’elle avait terrassé le parti réactionnaire.

Jacques Duvigneau[1]

Jacques Duvigneau

Le surnom de la famille Duvigneau a pour origine un nom de lieu bien connu à Bordeaux : aAu début du XIXe siècle, Caudéran provient du mot coy, en gascon, qui signifie « chauve » ; ce dernier est le surnom de Jean Duvigneau et de la famille. Les Duvigneau sont Coy, donc connu pour être chauves et devient le surnom héréditaire d’une branche de la famille Duvigneau du domaine de Certes dont la descendance compte députés, conseillers généraux et maires d’Audenge et de Gujan (XVIIIe-XIXe siècles).

La famille Duvigneau est une vieille famille paysanne (XVIe siècle) du « domaine de Certes » : sur l’un des premiers actes de la paroisse de Lanton / Audenge (Gironde) datant de 1694, l’on peut retrouver un Jean Duvign(e)au (paysan, dit Bicon, vacher du troupeau des vaches de l’église de Lanton) en tant que parrain de Jean Dejans devant témoin d’un certain Mathieu Lauric (archives départementales de la Gironde).

Jacques Duvigneau dit « Chéri », né et décédé à Audenge les 21 août 1833 et 14 mars 1902, est éleveur de sangsues, inscrit au groupe de l’Union républicaine ; Maire d’Audenge (1871-1885), conseiller général du canton d’Audenge (1871-1892), puis président du conseil général de la Gironde (mandat : août 1893-juillet 1901), et enfin député de la Gironde (mandat du 23 octobre 1892 au 31 mai 1898).

Les activités publiques sont dans la tradition de la famille Duvigneau : son grand-père Jean Duvigneau, dit « Caudéran », Pierre aîné son fils, Jean Frix Numa Bezian (1800-1879), cousin germain par alliance de Pierre, Jean-Certain Mesple, gendre de Pierre, et enfin Armand Duvigneau (1885-1922) frère de Jacques dit « Chéri », furent tous maires d’Audenge. La famille possède une grande affectivité, la sœur de Jacques se prénomme Jeanne-Aimée.

Jacques dit « Chéri » et son frère Armand, appelés « les frères Duvigneau », entreprennent notamment successivement à partir de 1870 et jusqu’en 1922, l’aménagement d’Audenge. Ils urbanisent le centre, créant les voies bordées de platanes. Ils font construire la mairie, les écoles, l’église, le port, la gare et le jardin public qui sera plus tard baptisé de leur patronyme.

Propriétaire dans ce même canton (fortune estimée à son décès : 168 000 francs or), Jacques Chéri est le fils d’un débitant de tabac à Audenge. Opposant au Second Empire, il est partisan de la réforme administrative (impôt), de la décentralisation et des « solutions progressistes » liées aux questions à la fois politiques et économiques de la condition ouvrière.

Opposé à l’Empire, il se heurte, sur le plan local, à Gaston Douillar, dit de Mahaudière, propriétaire du grand domaine de Graveyron et maire d’Audenge.

En 1892, les républicains le désignent pour remplacer Octave Cazauvieilh comme député de la cinquième circonscription.

Jacques « Chéri » Duvigneau est membre de nombreuses sociétés de secours mutuel et de la société historique et archéologique de Bordeaux. Il est l’ami d’Ernest Valeton de Boissière, grand propriétaire philanthrope qui professe des idées socialistes d’inspiration fouriériste. Ce dernier a sur lui une grande influence dans tous les domaines.

Le ruisseau « de Vigneau », qui traverse les communes d’Audenge et Biganos pourrait être à l’origine du nom Duvigneau, « Les Duvigneau étant les paysans vivant près du (de) Vigneau. »

Entre les mandats de députés d’Octave et de son gendre André René Cazauvieilh, se situe le mandat de Jacques Chéri Duvigneau ; or, ces trois députés sont des descendants de Jean Guittard, modeste pêcheur de Certes, décédé en 1719, nommé. C’est ainsi que trois petits-fils de ce pauvre Guittard sont pendant 40 ans et sans arrêt députés de la Gironde.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Duvigneau

https://htba.fr/file/SHAA_041_opt.pdf

 

Émile Magloire Giffault

Émile Magloire Giffault né le 9 février 1850 à Paris, mort le 12 décembre 1906 ; dessinateur-géographe ; sous-chef du bureau des Archives à la préfecture de Police durant la Commune, déporté en Nouvelle-Calédonie.

Émile Giffault est élève et collaborateur d’Élisée Reclus, il révise notamment l’index de sa Nouvelle géographie universelle (La Justice, 28 décembre 1885).

Militant blanquiste au cours des dernières années de l’Empire, il est proche des principaux dirigeants du mouvement. Participant assidu aux réunions publiques, membre semble-t-il des groupes de combat, il est condamné à 10 jours de prison à Paris le 6 mai 1870 pour port d’armes prohibées.

Le 8 février 1870, il est arrêté rue d’Aboukir, rue des locaux du journal La Marseillaise, avec 16 personnes armées de revolvers dont Raoul Rigault et Albert Grandier. Garde national, pendant le Siège, au 193e bataillon, 1re compagnie de marche, il est à Buzenval ; blanquiste, il prend part au soulèvement d’octobre 1870. Il se fait exempter de service le 1er mars 1871 mais ne retrouve pas d’emploi.

Le 18 mars 1871, il est à Montmartre et en descend vers la préfecture de Police ; compagnon de Rigault, il examine les rares dossiers laissés par la police impériale et participe à des arrestations : celles de Largillière, de Ruault ; il aurait, avec Da Costa, interrogé l’abbé Deguerry, curé de la Madeleine.

En mai, il se réfugie chez son père. Il est arrêté le 5 juin ; il dit avoir accepté le poste de commissaire spécial aux Archives pour éviter le service aux avant-postes ; les témoins à charge sont peu catégoriques, mais on l’accuse d’avoir contribué à l’incendie de la préfecture de police et en particulier d’avoir réquisitionné pour cela esprit de vin, essence et pétrole. Il nie.

Le 8e conseil le condamne, le 3 février 1872, aux travaux forcés à perpétuité ; il est embarqué le 19 juin 1872, du bagne de Toulon, à bord de la Virginie qui arrive à Nouméa le 24 octobre. Sa peine est commuée en vingt ans de travaux forcés (1878) puis en dix ans de bannissement (1879) et remise l’année suivante ; il rentre par la Creuse.

Il est dessinateur-cartographe et employé du bureau de cartographie des éditions Hachette (Journal officiel de la république française, 25 août 1891).

Il collabore à l’Intransigeant de Rochefort et est membre de l’Association des journalistes parisiens et républicains.

Le 9 février 1888, il s’était marié avec Augustine Joséphine Célina Schieltz.

Émile Constant, député de la circonscription de Bazas

Émile Constant est né le 20 juillet 1861 à Bordeaux et décédé le 4 décembre 1950 à Paris. Il fait ses études juridiques à Bordeaux avant de se faire recevoir avocat à Bazas ; il devient ensuite bâtonnier de l’ordre des avocats en 1892. Il signe en outre des articles dans certains journaux locaux.

Il débute en politique en se faisant élire conseiller municipal de Bazas en 1888 et un peu plus tard conseiller général de la Gironde.

Député de la Gironde de 1893 à 1919, circonscription de Bazas, il est élu aux élections générales législatives du 20 août 1893 au premier tour de scrutin par 7 648 voix contre 5 919 à M. Amédée de Lur-Saluces, sur 13.963 votants.

Lorsqu’un changement de titulaire se produit, il fait l’effet d’un tremblement de terre. Mauriac évoque parfois ce souvenir de 1893 où le député de Bazas, le marquis Amédée de Lur-Saluces, est battu par Émile Constant, un « petit avocat » de la sous-préfecture qui d’ailleurs va conserver le siège jusqu’à la guerre. La stabilité qui joue à la Chambre et au Sénat en faveur de la famille de Lur-Saluces apporte ses bienfaits à la carrière de Constant.

Émile Constant s’inscrit au Groupe républicain et appartient à diverses commissions spéciales. Pour l’exercice 1897 du budget il est chargé de rapporter le budget des cultes de cet exercice et le soutient à la tribune.

Élu de nouveau aux élections générales des 8 et 22 mai 1898, au deuxième tour de scrutin, par 7.174 voix contre 7.079 à M. Darquey, sur 14.364 votants, il s’inscrit au Groupe républicain et siège dans diverses commissions dont celle de l’impôt sur le revenu, et celle des économies administratives. Il participe à la discussion de la loi de finances de l’exercice 1900 pour parler des canaux du Midi, et de l’interpellation sur les fraudes commises dans la section des vins de l’Exposition universelle de 1900.

Élu aux élections générales du 27 avril 1902 au premier tour de scrutin face à M. Papon ; inscrit au Groupe de l’union démocratique, il entre à la Commission des assurances et rentes viagères, à celle de la réforme judiciaire et à celle des affaires extérieures, des protectorats et des colonies. Il intervient à propos de la discussion du budget du Ministère des finances de l’exercice 1904 pour demander la création d’un magasin de tabac à La Réole en 1903, ainsi que du budget des travaux publics de l’exercice 1905 pour critiquer le service vicinal de la Gironde.

De même, il est élu au premier tour de scrutin des élections générales du 6 mai 1906 contre M. Brune et M. Sage. Il s’inscrit au Groupe de la gauche démocratique qu’il quittera plus et siège à la Commission de la réforme judiciaire, à celle des affaires extérieures, des protectorats et des colonies et à celle du budget pour l’exercice 1909. Il intervient plusieurs fois à propos des questions du Maroc.

Réélu aux élections générales du 24 avril 1910, au premier tour de scrutin contre M. Giraut, il siège comme membre de la Commission des programmes électoraux, de celle de l’enseignement et des beaux-arts et de celle des postes et télégraphes. Il intervient lors de la discussion du projet de loi ayant pour objet de garantir l’origine des vins de Champagne à la suite de la révolte des vignerons de la Champagne en 1911. Il entre le 2 mars au gouvernement Ernest Monis comme Sous-secrétaire d’État à l’Intérieur du 2 mars au 27 juin 1911.

Il retrouve son siège avec la formation du Gouvernement Joseph Caillaux.

Les élections générales des 26 avril et 10 mai 1914 lui assurent encore un siège au deuxième tour de scrutin par 7 634 voix contre 2 892 à M. Courrèges, sur 11 718 votants. Toujours membre de la Commission de l’enseignement et des beaux-arts.

Se présentant aux élections générales du 16 novembre 1919, qui se déroulent au scrutin de liste, il a l’étiquette de candidat anti-clémenciste, au troisième rang de la liste républicaine, qui n’a aucun élu. Il ne recueille personnellement que 31 336 voix sur 159 336 votants.

Il est été battu aux élections cantonales du 14 mai 1922.

Il tente d’entrer au Sénat au renouvellement du 6 janvier 1924, mais n’obtient, au troisième tour de scrutin, que 478 voix sur 1 294 votants.

Il subit encore un échec à l’élection sénatoriale partielle du 2 février 1930, qui a lieu pour pourvoir au remplacement de M. Fernand Faure, décédé le 6 novembre 1929. Il ne fait pas le poids, n’emportant que 9 voix au deuxième tour de scrutin, sur 1 325 votants.

 

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8440640r.r=%22Cartes%20%C3%A9lectorales%22?rk=85837;2

https://maitron.fr/spip.php?article60330

https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89mile_Constant

L’Aquitaine au temps de François Mauriac (1885-1970), Gérard Fayolle, 2004

https://books.google.fr/books?id=4snvAQAAQBAJ&pg=PT50&lpg=PT50&dq=%22Elections+l%C3%A9gislatives%22+1885+bazas&source=bl&ots=NjZc9DL2Bp&sig=ACfU3U1ruY8GqAWZCutBoB79gFjYkY4Epg&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwi73dici5r1AhVRJBoKHVo3DuoQ6AF6BAgjEAM#v=onepage&q=%22Elections%20l%C3%A9gislatives%22%201885%20bazas&f=false

[1]L’Avenir d’Arcachon du 25 avril 1897 dit : « Nous recevons de notre honorable et sympathique député Duvigneau…

1893 – Franc-Maçonnerie, Rigaud – La Teste de Buch

En 1893, Rigaud dresse la carte de la Franc-Maçonnerie française. Suprême Conseil pour la France et ses possessions coloniales : Ateliers des départements actuellement en activité sous l’obédience du Grand Orient de France.

Cette carte de la Franc-Maçonnerie française est dressée sous les auspices de la Loge « Les Vrais Frères de Bergerac » par Rigaud.

 

La loge Les vrais frères de Bergerac est allumée en 1850, sous l’inspiration des Amis persévérants de Périgueux. C’est Albert de Calvimont, alors qu’il est sous-préfet de Bergerac, qui est à l’origine de la loge, lorsqu’elle s’installe rue Merline en 1850.

Cette loge, après les décès parmi les siens de M. de Trémisot et Auguste Dupont reçoit un coup qui ne lui permet guère de rayonner. Pourtant sur les bords de la Dordogne, le nombre des frères progresse : 26 en 1851, 31 en 1852, 36 en 1858.

 

mars 1904 : Nous recevons l’article nécrologique suivant sur M. Isaac Rigaud, dont nous avons récemment annoncé la mort et les obsèques à Bergerac : Lundi soir ont eu lieu à Bergerac les obsèques de M. Isaac Rigaud, cartographe de valeur, dont le souvenir mérite d’être rappelé.

  1. Rigaud a fait un grand nombre de belles cartes géographiques et historiques : Cartes des monuments historiques de la France et de l’Algérie, Cartes vinicoles et de l’instruction publique de la Dordogne, Cartes des campagnes de Jeanne d’Arc, Cartes pour le Bulletin de la Société de géographie de Bordeaux.
  2. Rigaud a pris une part très active à l’organisation de la Société de géographie de Bergerac, que MM. Foncin et Labroue ont fondée dans cette ville ; il en fut longtemps le secrétaire dévoué. Il fit une carte d’ensemble des conférences géographiques données par cette Société sur une foule de contrées du globe. Cette carte, très grande, reproduite par la photographie, restera comme un sérieux témoignage des travaux de cette Société, de 1878 à 1888.
  3. Rigaud a fait aussi une série de belles cartes chromolithographiques sur le cours de la Dordogne, pour le volume de M. Émile Labroue, intitulé : La Vallée de la Dordogne, de Libourne au Buisson.

Malgré son âge avancé, M. Rigaud continuait toujours ses travaux cartographiques. L’an dernier, il a prêté sa précieuse collaboration au livre de M. Béret, « Bergerac et ses vins ».

 

https://1886.u-bordeaux-montaigne.fr/s/1886/item/245654#?c=&m=&s=&cv=&xywh=-1919%2C0%2C10005%2C7911

La vie en Périgord sous Louis Napoléon III : du coup d’État à Sedan, Jacques Lagrange, 1990

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k33333552/f17.item.texteImage

L’Avenir illustré : supplément hebdomadaire de L’Avenir de la Dordogne du 10 mars 1904

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k950202d/f7.image.r=%22isaac%20rigaud%22?rk=21459;2

1898 – France électorale, Émile Giffault

France électorale. Elections législatives des 8 et 22 mai 1898 dressée par Émile Giffault (1850-1906).

Éditeur : C. Zachmeyer (Paris)

 

 

Voir https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5432992r/f1.image.r=duvigneau?rk=300430;4

Élections Législatives du 8 mai 1898

Bordeaux 5e circonscription Cantons de La Teste, Belin, Créon, Podensac, Cadillac, La Brède

Voici les résultats totaux : Inscrits, 27,598 ; Votants, 15,600 ; Suffrages exprimés, 14,801 ; Cazauvieilh, républicain, 11,582 voix, élu ; Dufourg, socialiste, 2,136.

Le succès de M. René Cazauvieilh est dû, a-t-on dit, à son mérite personnel, au nom qu’il porte, à la faiblesse d’argumentations de son adversaire. Cela est la vérité, et cependant ce n’est pas toute la vérité.

Le succès, on pourrait dire le triomphe de M. Cazauvieilh est dû surtout, à l’inébranlable attachement de la cinquième circonscription au gouvernement. Depuis vingt-huit ans que nous avons conquis la République troisième et définitive ; de quelque côté que vinssent les dangers ou les erreurs, c’est-à-dire au début les efforts de la réaction ; un peu plus tard l’aventure boulangiste, qui trompa d’excellents républicains eux-mêmes ; actuellement les utopies socialistes qui égarent ceux qui confondent progrès avec précipitation, et prennent pour des réformes réalisables les trompeuses promesses des rêveurs ou des ambitieux ; de tout temps, les six cantons de notre circonscription, sont restés inébranlablement groupés  autour du drapeau. Voilà toute la vérité sur le scrutin de dimanche dernier.

À ce propos, il n’est pas sans intérêt de jeter un coup d’œil rétrospectif sur les élections législatives précédentes. C’est ainsi qu’en 1889 nous voyons le candidat républicain, encore aux prises avec le parti réactionnaire ;  le socialisme ne figurant alors que comme une quantité absolument négligeable. Cependant que les réactionnaires s’abstiennent et boudent nos institutions, certains énergumènes de la pensée tâchent de ressusciter les théories de Proudhon et des Phalanstériens ; le socialisme se fait jour, et en 1893, de ces étonnants et déraisonnables sophismes est répercuté l’écho, jusque dans notre circonscription :

Entre la législature de 1893 et celle de 1898, les idées avancées poussent à l’extrême. Un parti qui rappelle les Montagnards, les Septembriseurs et les plus mauvais jours de la Révolution, s’efforce d’arborer en France le drapeau rouge. Il s’intitule anarchiste. Sadi Carnot meurt comme Henri IV sous le couteau d’un assassin.

« Mais le drapeau rouge, comme disait Lamartine en 1848, n’a fait que le tour du Champ-de-Mars, et traîné dans le sang du peuple. »

On endigue l’anarchie.

La réaction déclare alors se rallier, mais elle lutte toujours ; elle dit se rallier à la République, et en réalité elle s’allie au socialisme contre le gouvernement républicain. Le socialisme de son côté prend une part active à la politique, et son action est dissolvante. Également impuissants à gouverner, ces deux partis ont résolu de marcher d’accord à l’asservissement de nos institutions. C’est le pacte de Bordeaux…. et d’ailleurs aussi, on s’en souvient.

On assiste alors à ce ridicule et pénible spectacle de réactionnaires dépourvus de chefs à eux, et qui par haine de la République votant pour le pire ennemi de leurs intérêts, pour le candidat socialiste, qu’ils ne parviennent même pas à faire arriver.

C’est l’histoire de l’élection de 1898 :

Députés de la Gironde sous la VIIe législature (1898-1902) ; Élections législatives du 8 mai 1898

Émile Constant

Pierre Laroze

René Cazauvieilh

Guillaume Chastenet de Castaing

Charles Bernard (homme politique)

Albert Chiché (Bordeaux-1)

Antoine Jourde (socialiste) (Bordeaux-3)

Abel Surchamp

Henri du Périer de Larsan (Lesparre)

Albert Decrais

Théophile Goujon

 

Dans les Communes :

Arcachon

Cazauvieilh 676 voix

Dufourg …. 340 voix

La Teste

Cazauvieilh 591 voix

Dufourg …. 272 voix

Gujan-Mestras

Cazauvieilh 350 voix

Dufourg …. 188 voix

Le Teich

Cazauvieilh 275 voix

Dufourg …. 27 voix

Dans le Canton

Cazauvieilh rép.   1892 voix

Dufourg, socialiste        827 voix

Dans la Circonscription

Cazauvieilh rép.            11582 voix.

Dufourg, socialiste        2136 voix

En résumé, la cinquième circonscription a résisté à ces assauts impuissants. Arcachon a continué ses traditions anciennes et sages ; il a donné au candidat républicain une imposante majorité, montrant ainsi qu’il reste dévoué aux idées saines et gouvernementales.

Il est certain que dans les élections de cette année, comme dans l’appréciation qu’il sera appelé à porter sur les hommes qui administreront nos affaires locales, Arcachon s’inspirera toujours de ces mêmes principes.

G.

 

Réunion Publique du samedi 7 avril 1898 qui s’est tenue dans la salle de l’Athénée.

M. Cazauvieilh candidat du Congrès est accompagné de M. Léon Lesca conseiller général, et de MM. Bourdier, Sémiac, Bernardbeigt, membres du Comité républicain. M. Dufourg, candidat, se joint à eux et monte sur l’estrade. M. Bourdier demande qui présidera la séance. On propose M. Lesca qui déclare ne pas accepter. On propose M. Roumégous, mais il est fait observer par M. de Gabory, que si l’assemblée veut bien se souvenir que le comité républicain est issu de réunions publiques et qu’il a organisé celle de ce soir, c’est à M. Bourdier, président de ce comité, qu’il revient de diriger les débats, et que MM. Sémiac et Bernardbeigt, membres du comité, sont tout indiqués comme assesseurs. L’assemblée consultée par épreuve et contre-épreuve, nomme ce bureau.

M. Bourdier, président, donne la parole à M. Cazauvieilh qui, dans un langage très précis et même élégant, développe longuement les diverses parties de son programme, qui est républicain gouvernemental. La parole est à M. Dufourg, qui expose quelques théories socialistes, notamment la suppression de tout impôt, pour quiconque n’aurait pas 2 500 fr de revenu : à partir de ce chiffre l’impôt serait progressif. Il regrette que le Sénat soit élu à deux degrés, oubliant que les maires et adjoints sont aussi élus à deux degrés, et le chef de l’Etat à trois degrés.

Après les deux candidats entendus, M. Auschitzky pose à M. Cazauvieilh deux questions relatives au Boulangisme et à l’affaire Dreyfus.

M. Prieur pose une question relativement au service militaire réduit à deux ans.

M. J. Devigne pose à M. Dufourg une question relativement à une insertion de ce dernier, qui aurait paru dans le Nouvelliste.

M. Boisserie déclare qu’il est hostile aux deux candidats ; il parle de MM. Méline, Doumer, Cavaignac, Bourgeois, Poincarré ; il demande la révision de la Constitution. M. Bernardbeigt fait observer à l’orateur, qu’il n’y a lieu que de poser des questions aux candidats et non de faire de la politique générale.

M. de Gabory dit qu’il veut répondre aux théories de l’honorable M. Dufourg ; mais M. Bourdier lui objecte qu’il ne faut pas faire un long discours et se substituer aux candidats.

Personne ne demandant plus la parole, M. Cazauvieilh répond très catégoriquement aux diverses questions qui lui ont été posées. M. Dufourg répond aussi.

M. Bourdier à onze heures environ lève la séance, au cri de : Vive la République !

L’Avenir d’Arcachon du 15 mai 1898

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5432999n/f1.image.r=duvigneau?rk=343349;2#

Ces incoyables !

La Épublique Nouvelle. Le 5 brumaire an IV (27 octobre 1795), fonctionna en France un gouvernement nommé le Directoire, avec l’aide de deux Chambres, le Conseil des Anciens et le Conseil des Cinq-Cents. Les jeunes aristocrates de l’époque, mettaient une affectation dans leur habillement (des culottes courtes par opposition aux sans-culottes, ainsi nommés, parce qu’ils portaient des pantalons) ; leurs manières et leur langage : ils affectaient de ne pouvoir prononcer les r, parce que cette lettre commence le mot République.

Et cette jeunesse s’appelait les Incroyables : leur costume même, (tout ce qui reste d’eux), était assez joli, et fait, pour les femmes de bals masqués, un travesti fort élégant.

À popos de tavesti-incoyable, nous lisons dans la épublique Nouvelle du teize avil couant, elativemeut au compte endu de la éunion publique tenue pa Monsieu de Lu-Saluces : M. de Gabory, correspondant de la “Petite Gironde”, prend ensuite la parole et recueille l’approbation d’un petit nombre de ministériels disseminés dans la salle.

Excellente journée, nous sommes presque certain du succès de M. de Lur-Saluces.

C’est tout-a-fait igollo celle manièe véidique de aconté l’histoie.

On econnait bien là les espéances de la Épublique Nouvelle. Elle coit eveni au temps des Incoyables qui s’appellent aujoud’hui les nactionnaies. Le Diectoie qui fut envesé pa le géuéal Bonapate le 18 bmnaie an Vl!I (vingt-cinq octobe mil sept cent quate-vingt teize»), ne se enouvellea plus.

Les Épublicains sont ésolus à voté pou M. Cazauvieilh ; et M. de Lu-Saluces est sû d’été aliboisé !

Dans la pesse êgionale la Petite Gionde, La Fance, ne soutiennent pas M. de Lu-Saluces.

Dans la pesse locale : les tois jounaux l’Avcni d’Acachon, Acachon-Jounal et la Vigie Épublicaine elle-même, soutiennent M. Cazauvieilh. Et c’est justice ; celui-là seul tient le milieu des nationalistes et des socialistes.

Les socialistes, au lieu de faie le jeu des éactionnaies en pedant leu voix dans des candidatues inutiles, feaient bien mieux de s’execé à combatte le cléicalisme.

Ouviés du P.O.F. vous feiez mieux de vous habitué à deveni à vote tou, des consevateus de la R. F., tandis que vous penez l’opposition systématique au Gouvenement, pou de l’indépendance.

C’était bon sous l’Empie de faie de l’opposition au Gouvenement de Napoléon Tois ; aujoud’hui les épublicains devaient et doivent été les vais consevateus.

Si les nationalistes nous font ie, ca ils sont des cléicaux ; les socialistes nous font peine, ca ils sont des épublicains égaés.

Les nationalistes, les alliés, les éactionnaies sont les étenels politiciens d’hié ; les socialistes seont étenellement les inutiles épublicains de demain.

Et die qu’à la Épublique Nouvelle ils sont pesque cétain du succès de M. de Lu-Saluces.

Or les républicains d’aujourd’hui, et M. de Gabory est de ceux-là, ne comprennent pas la Épublique Nouvelle ; ils ne connaissent que la République ancienne, celle de 1780, de 1848 et de 1870 ; ils ne veulent qu’un député républicain, c’est-à-dire M. Cazauvieilh.

 M. Cazauvieilh

Nous ne pouvons mieux faire que de reproduire ici, textuellement, l’article signé de notre rédacteur dans le numéro de l’Avenir d’Arcachon du 8 mai 1898 :

« M. René Cazauvieilh, conseiller général, est candidat aux élections législatives du 8 mai dans la cinquième circonscription de Bordeaux soit pour les cantons de La Teste, Belin, (Créon), Podensac, (Cadillac) et La Brède.

Né à Belin le 26 juillet 1859, il est âgé de 38 ans. Propriétaire dans cette dernière ville, il y exerce la profession de docteur en médecine depuis 1884.

Il a été nommé membre du Conseil d’arrondissement au mois de juillet 1892, et en septembre de la même année, membre du Conseil général, en remplacement de M. Octave Cazauvieilh.

Son père, M. Eugène Cazauvieilh, également docteur en médecine, avait été pendant de longues années le chef du parti républicain à Belin, il était président du Conseil d’arrondissement de Bordeaux.

Son cousin, et en même temps son beau-père, M. Octave Cazauvieilh a été député de la cinquième circonscription de 1881 à 1892, année de sa mort.

On se souvient des services multiples rendus pas M. Octave Cazauvieilh tant à la circonscription qu’à un très grand nombre de ses électeurs, pendant les dix aimées qu’a duré sou mandat, et il était naturel que la sympathie qu’il s’était légitimement acquise se reportât tôt ou tard sur M. René Cazauvieilh, qui appartenait déjà à la vie publique, et attendait son heure pour aborder utilement la carrière politique, en respectant la tradition et la discipline républicaines.

La cinquième circonscription de Bordeaux a toujours préféré d’ailleurs les questions d’affaires à la politique pure. Elle a toujours demandé à ses représentants, M. O. Cazauvieilh et plus tard M. Jacques Duvigneau, d’être des hommes utilitaires et pratiques. Par exemple certaines divergences d’opinions entre lui et ses électeurs, ont pu engager M. Duvigneau à se retirer d’une lutte dont il s’est désintéressé avec une absolue correction ; mais on lui doit cette justice qu’il avait comme M. O. Cazauvieilh, fait toujours preuve d’une réelle sollicitude et d’un dévouement infatigable à l’égard de tous ses mandats.M. René Cazauvieilh suivra, sous ce rapport, nous en sommes certain, les errements de ses deux prédécesseurs.

Il a fait partie de la Commission départementale pendant ces dernières années, 1896-1897 ; et ce passé est un garant de l’expérience qu’il a acquise dans l’examen et la triture des questions d’intérêt local.

D’une intelligence droite, d’un esprit éclairé, d’un caractère loyal, bon et affable, M. René Cazauvieilh qui est un républicain de gouvernement, saura se tenir constamment à l’écart des sollicitations réactionnaires, comme des théories socialistes ; en un mot, des partis extrêmes, également dangereux pour la stabilité de nos institutions.

Issu du choix du Congrès, il n’a qu’à se féliciter de la noble attitude de ses compétiteurs d’hier, MM. Barrère et Cazeaux-Cazalet, qui ont été les premiers à donner l’exemple de la discipline et du bon ordre qui règnent dans nos rangs, en engageant leurs partisans eux-mêmes à rallier le drapeau autour de celui qu’avaient choisi les délégués de toutes les communes de la circonscription.

Quant à son adversaire de demain, le candidat socialiste, il se fait l’apôtre d’utopies, accueillies jadis dans certains centres comme des nouveautés, mais qui ont tellement pâli depuis quelque temps, qu’elles disparaissent, ainsi qu’ont dû le lui dire et que lui prouveront les électeurs qu’il a entendus dans les réunions publiques de la circonscription.

Le succès de M. René Cazauvieilh est donc assuré. Si quelques esprits bruyants regrettent le manque de compétiteurs, et par la même de polémiques et de discussions, les sages, qui sont la majorité, se félicitent au contraire, de voir le fonctionnement de nos institutions se faire d’une façon paisible et régulière ; et comme ils sont absolument fixés sur l’intégrité des convictions, le dévouement, les aptitudes et le mérite personnel de M. René Cazauvieilh, ils voteront pour lui dimanche, avec la certitude de servir les idées de progrès, les avantages de la conscription, les intérêts majeurs de la République. »

 

« Les Cazauvieilh », article de P. Labat, Voir bulletin SHA n° 41, 1984

https://htba.fr/file/SHAA_041_opt.pdf

 

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b84418200.r=%22Cartes%20%C3%A9lectorales%22?rk=107296;4

L’Avenir d’Arcachon du 20 avril 1902

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54312409/f2.item.r=%22octave%20cazauvieilh%22.zoom

 

Lire Les députes de la IIIe république : une élite politique aux caractères nationaux homogènes ? L’exemple comparatif des départements de Gironde et d’Eure-et-Loir 1876-1898, Joël Dubos, 1995

https://books.openedition.org/msha/19486

1898 – France parlementaire, Hallez d’Arros

 

 

Carte électorale de la France parlementaire, Charles Hallez d’Arros (18..-….) fecit. Éditeur : imp. de P. Dupont (Paris) Sujet : Cartes électorales

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b53029466m.r=%22Cartes%20%C3%A9lectorales%22?rk=21459;2

1902 – Elections législatives

Musee de Bretagne, Collection Arts graphiques

Si vous êtes un vrai Français, Image populaire

Glücq (Editeur) ; 1902 ; Paris.

Imprimerie Pellerin et Cie (Imprimeur) ; 1902 ; Épinal.

Image populaire créée pour les élections législatives de 1902. Elle est composée de quatre rangées de deux vignettes, illustrant les candidats “panamistes”, “dreyfusards”, “juifs”… contre lesquels il ne faut voter “à aucun prix”.

http://www.collections.musee-bretagne.fr/ark:/83011/FLMjo134619

 

Voici quelques extraits de ce que nous pouvons lire dans L’Avenir d’Arcachon du 4 mai 1902 (entre deux tours de scrutin) :

Dimanche dernier vous avez remporté une première victoire. Vous la consacrerez d’une façon définitive le 11 mai prochain par une manifestation éclatante en faveur du Docteur René Cazauvieilh.

Derrière son concurrent, vous venez de voir à l’œuvre le parti réactionnaire et clérical. Sous le masque républicain dont il se couvre, vous avez vite reconnu la coalition des ennemis acharnés de la République, de ceux que la lumière aveugle, que la marche en avant exaspère.

Il faut en finir. Aux urnes… […]

Ni le Cléricalisme du Comte de Lur-Saluces ; ni la Sociale du Camarade Jouhet.

Vive la République du Citoyen Cazauvieilh.

 

M. de Lur-Saluces est recommandé par tous les ennemis de la République.

M. Jouhet est recommandé par quelques électeurs de Preignac.

M. Cazauvieilh est recommandé par toutes les Municipalités de la Circonscription.

[…]

À Arcachon, les réactionnaires ont donné trop de voix à M. de Lur-Saluces ; à La Teste les socialistes ont donné trop de voix à M. Jouhet ; il est à espérer que les républicains vont se ressaisir et faire bloc au deuxième tour de scrutin sur le nom du député.

[…]

Arcachon n’a pas intérêt à être réactionnaire en République. Prenons pour exemple Biarritz, une ville d’eau similaire ; sa municipalité républicaine soutenait un député radical contre un député sortant républicain, sans compter un troisième candidat socialiste. Voilà donc une Ville, politiquement plus avancée que nous. Est-ce à dire qu’au point de vue clientèle étrangère elle nous soit inférieure ! Elle comptait, cet hiver, dans ses murs deux rois (Suède et Norwège, puis Belgique), une reine (Serbie), plusieurs grands ducs de Russie, des lords anglais, des grands d’Espagne ; le trop plein des hôtels de Biarritz met au comble ceux de St-Jean-de-Luz.

Vichy a un député radical socialiste, et cela n’entrave pas sa saison. Ceci soit dit uniquement pour rassurer les esprits timorés, qui ne comprendraient pas ici, que l’intérêt majeur d’Arcachon est d’être républicain en République ; non pas seulement de bouche et entre les législatures ; mais de fait et de vote, quand il s’agit de soutenir ouvertement le député républicain.

La Teste n’a pas intérêt à être socialiste. Et cependant cette ville a donné jadis 800 voix au socialiste Cailletaux, contre M. Duvigneau un républicain de 1848 qui avait sacrifié une partie de sa fortune pour la cause de la liberté et était radicalement républicain. Elle donnait dimanche beaucoup trop de voix au candidat socialiste ; ce qui est encore un danger au point de vue de l’ordre et de la stabilité gouvernementale. Si les usagers s’imaginent que leur cause se confond avec le socialisme, ils commettent une grave erreur car ces us et coutumes se fondent sur des transactions authentiques d’origine féodale, que le Code civil de 1803 a respectées mais que les lois postérieures à 1902 pourraient modifier, si ces us et coutumes s’appuyaient sur des théories politiques antigouvernementales.

Ces socialistes comprendront donc que l’intérêt majeur de La Teste, est de marcher d’accord avec les républicains, qui mieux que tous les autres partis extrêmes, sauvegarderont leur indépendance ; en retour de leur intégrité à observer la discipline républicaine, dont le représentant autorisé est seul M. René Cazauvieilh

En résumé, nous voudrions voir notre canton qui est républicain, puisqu’il a donné 400 voix de majorité à M. Cazauvieilh, se prononcer avec plus de netteté, plus d’ensemble pour le représentant légitime du Gouvernement établi. Si nous lui donnons 400 voix, nos voisins de la circonscription lui en ont donné 600. Tout cela est faible ; car au bout de 30 ans de République, nous n’aurions pas dû infliger à notre représentant, nous infliger à nous-même, un ballottage. Et sans regarder ailleurs que dans notre canton, les voix réactionnaires d’Arcachon et de Mestras sont aussi inexcusables que les voix collectivistes de La Teste.

Quelle que soit l’attitude de M. Jouhet qui doit, s’il est républicain, se désister en faveur du candidat qui a réuni le plus de suffrages ; il y va de l’honneur des électeurs de La Teste, comme de ceux qui à Arcachon ou Mestras, se disent républicains toute l’année et se sont laissés égarer sur le nom de M. de Lur-Saluces ; il y va, disons-nous, de l’intérêt bien compris du canton tout entier, de donner, à lui tout seul, ces 1 000 voix de majorité, qu’a déjà réalisées M. Cazauvieilh.

Constatons que Belin, La Brède et Podensac, ont bien voté pour M. Cazauvieilh ; mais par un suprême et victorieux effort, serrons nos rangs, mettons nous en première ligne, et assurons définitivement le succès des idées qui au fond nous sont les plus chères, le triomphe de M. Cazauvieilh et de la République. E. G.

La République Nouvelle n’est pas encore revenue de la formidable volée de Bois-Vert que le suffrage universel vient d’administrer à tous ses candidats en général, et plus particulièrement à ceux qu’elle soutenait dans le département de la Gironde. La superbe manifestation républicaine qui s’est produite sur le nom du sympathique Docteur Cazauvieilh jette, hors de ses gonds, l’organe de toutes les réactions.

Ce ne sont plus les articles bénins, onctueux et mielleux, de rédacteurs patelins essayant de moduler de timides airs républicains sur la flûte de Guillot. C’est sous la plume de l’un des bouillants avocats de M. le Comte, le dragon nationaliste vomissant des flammes par les yeux, les narines et la bouche.

Dans leur rage, les Barnums de M. de Lur-Saluces s’en prennent à tout et à tous. Maires, rédacteurs des journaux locaux, tambours de Ville, personne ne trouve grâce devant eux ; pas même les Affiches de M. le Dr Cazauvieilh ; et pourtant, combien elles furent timides et rares ces pauvres petites affiches du candidat républicain, perdues, égarées et noyées dans les flots des affiches multicolores de M. le Comte de Lur-Saluces ; car nous en avons eu à profusion, de toutes les couleurs et de tous les goûts : rouges lie de vin (couleur Millerand) pour les radicaux et les socialistes, signées Pierre (tout court) ; de jaunes pour les électeurs modérés, signées de Lur-Saluces ; et de vertes pour les conservateurs et bien-pensants, signées M. le Comte.

N’est-ce pas là, la caractéristique de la candidature ondoyante de M. de Lur-Saluces, pâle candidat flottant mollement entre le nationalisme et la République ; clérical avec les conservateurs, radical avec les électeurs radicaux, et aujourd’hui socialiste et presque collectiviste, puisque nous voyons la République Nouvelle demander timidement les voix obtenues par le candidat Jouhet.

Mais où l’inconscience et le toupet dépassent les bornes, c’est lorsque les organes de M. le Comte crient à la corruption électorale. Mais, d’où viennent donc l’argent et tous ces ignobles pamphlets répandus à profusion contre le candidat républicain ? N’avons-nous pas vu, sur nos portes, sur nos places publiques, jetés à tous les vents, les appels de toutes les Ligues, les gravures enluminées des Dames de France, et comme au temps du Boulangisme et de l’Empire, les portraits de l’Ange-Sauveur royalement distribués. N’avons-nous pas vu plus particulièrement, dans notre canton, cette fameuse procession de la Ligue : état-major réactionnaire et clérical, moines et prêtres, etc., menant tous leurs hommes au scrutin ? N’avons-nous pas vu aux portes mêmes de la Mairie d’Arcachon, des gens de sacristie arracher aux mains d’un vieillard un bulletin de Cazauvieilh pour le remplacer par celui de Lur-Saluces ?

Où sont donc la pression et la corruption électorales ?

La levée des vieux boucliers et des épées rouillées du cléricalisme a donné, le 27 avril, l’éveil à tous les républicains.

L’heure est grave pour la République. Comme au scrutin de Ballottage de 1885, le parti républicain s’unira ; aujourd’hui comme alors, la discipline républicaine s’impose. Il n’y a plus ni radicaux, ni socialistes, ni opportunistes, il n’y a que des Républicains luttant contre l’ennemi commun : la Réaction, massée derrière M. de Lur-Saluces. Que M. le Docteur Cazauvieilh soit modéré ou radical, pour nous Républicains, peu nous importe : Il s’appelle la République ! Voilà pourquoi nous l’acclamerons tous le 11 mai.

 

Qu’est-ce que le Nationalisme ?

Ce sont les bonapartistes, violateurs des lois, dilapidateurs des finances, deux fois néfastes à la patrie française. Avec une inconscience qui confond l’imagination, ils sont toujours en quête d’un malfaiteur capable de renouveler l’aventure criminelle des coups d’État.

Ce sont les orléanistes, toujours prêts à se signaler par leur platitude, par la peur de la démocratie, par la haine de tout progrès social. Leur chef légitime est ce prétendant de mince envergure, sans talent et sans tenue, qui ne s’est distingué que par des frasques de sous-off en bordée.

Avec eux, nous trouvons le résidu de la cohue boulangiste, politiciens affamés que le coup de pistolet d’Ixelles a laissés sans emploi. Ces honnêtes gens n’ont pas renoncé à nous imposer un gouvernement de rôdeurs de barrière.

Ne parlons que pour mémoire de la congrégation de l’armée papiste, des apôtres du Syllabus, qui ont pris en main la cause de la liberté et de l’honneur du pays.

Ce syndicat a pour organes des feuilles royalistes et bonapartistes, poissardières et cléricales, qui avec le Pèlerin, journal de Saint-Antoine, avec les Croix, feuilles des rats de sacristie, ont fait descendre une partie de la presse française au-dessous même du degré d’infamie où l’avait amenée L’Intransigeant en 1889 !

À celle armée, il convient de joindre quelques membres de l’Académie, où ils représentent aussi peu que possible les éléments constitutifs de l’âme française. Quel serait l’étonnement de Victor-Hugo, de Littré, de Renan, de tous les maîtres de la pensée moderne, si leurs ombres revenaient dans cette assemblée où l’honneur de l’esprit national n’est défendu que par une glorieuse minorité ?

N’oublions pas ces femmes qui, elles aussi, ont la prétention de représenter la portion féminine du génie français dans un groupement où le cabotinage littéraire le dispute à l’insolence féodale et à l’asservissement ecclésiastique ! Les mères de ces femmes patriotes se sont déjà distinguées à Verdun, en 1792, quand elles couraient au devant des Prussiens pour leur offrir des fleurs et des bonbons. En 1814, à Toulouse, du haut du clocher de Saint-Sernin, elles suivaient avec angoisse les péripéties de la bataille soutenue par la petite armée du maréchal Soult contre les masses de Wellington. Mais leur intérêt allait aux étrangers dont elles acclamaient la victoire. À Paris, en 1815, elles accueillaient gracieusement les soldats de Blücher et montaient en croupe derrière eux. Tel est le patriotisme de ces amazones dont le drapeau est taillé dans une souquenille d’assomptionniste ; tels sont les nobles contingents de l’armée contre laquelle nous défendons la République.

Nos pères de 1848 ont vu à l’œuvre le Club des Culottes-de-Peau et le Club des Cotillons. Nous sommes témoins de ce spectacle renouvelé. Ces Français, ces Françaises de race inférieure, dont l’idéal tient dans l’antichambre, dans l’alcôve d’un prince et dans un confessionnal, nourrissent encore l’insolente prétention d’imposer leur pauvreté intellectuelle au pays de Voltaire et de la Révolution.

Il s’agit de savoir si les Républicains, c’est-à-dire les bons Français de France, vont se laisser museler par les agents de la Congrégation bisexuée.

Leurs procédés ?… Ce sont toujours les mêmes.

« Résolus à s’adresser au suffrage universel, dit le Spuller de l’esprit ancien, les hommes des vieux partis monarchiques ne pouvaient songer à le corrompre ; ils s’arrêtèrent à l’idée perverse de l’effrayer et de le démoraliser par la peur. Sous prétexte de combattre au nom de l’ordre des doctrines insensées qu’ils prêtaient gratuitement à leurs adversaires, ils résolurent d’inonder la France de petits livres et de publications à bon marché, libelles, pamphlets, placards, où les plus odieuses calomnies étaient proférées contre les Républicains. En une seule séance, cinquante mille francs furent versés à la caisse de cette propagande perfide… Si depuis, nous avons vu notre pays, livré à la peur, se courber sous le joug de la dictature, on peut dire que cet abaissement de la conscience et de la dignité nationale remonte au jour où le parti de l’ordre a cherché, par des pratiques déloyales, à troubler la conscience populaire pour la mieux dominer. » Les réactionnaires osent affirmer que les républicains conduisent la patrie à la ruine et à la banqueroute, alors que, sous aucun régime, nous n’avions joui d’une pareille prospérité. Pour s’en convaincre, il suffit de voir le chiffre toujours croissant de notre commerce global. De 14 milliards 229 millions en 1809, il monte à 16 milliards 72 millions en 1885, et à 20 milliards 51 millions en 1899, exportations et importations comprises.

II n’y a pas de pays au monde qui inspire plus de confiance aux capitalistes, à ceux-là mêmes qui poussent des cris d’alarme, aux principaux détenteurs de la rente française qui valait 70 francs en 1876 et qui en vaut plus de 100 aujourd’hui. Les opérations de la Banque de France étaient de 7 milliards 250 millions en 1869 ; elles ont atteint 17 milliards 833 millions en 1899. Les dépôts à la Caisse d’épargne, cette banque du peuple, se sont élevés de 1 milliard 16 millions en 1878, à 3 milliards 427 millions en 1900.

Par un effet nécessaire de nos institutions démocratiques, l’esprit de solidarité a pris, dans notre pays, un admirable développement dont les heureux résultats, déjà constatés, sont pour l’avenir un gage de légitime espérance. On agite comme un épouvantail la diminution de recettes dans le budget de 1901. Les causes anormales et passagères en sont bien connues et n’ont rien d’inquiétant : il suffit de constater que, en 1883, sous la présidence de M. Ribot, les dépenses ont atteint le chiffre de 3 milliards 817 millions. Elles sont inférieures aujourd’hui de 200 millions, malgré les charges croissantes des ministères de la guerre et de la marine, malgré l’augmentation de la garantie d’intérêt payée aux chemins de fer à la suite de la dépression commerciale subie par l’Europe entière, malgré l’augmentation du chiffre des retraites qui, par l’effet rationnel des lois votées et du développement normal des services publics, postes, armée, chemins de fer et instruction publique, n’atteindra son maximum que dans une quinzaine d’années.

Faisons une hypothèse hardie. Supposons que la politique de ces « patriotes » et de ces « républicains » triomphe avec MM. Lemaître, Coppée, de Marcère, Cavaignac, Piou, de Mun, avec le général Mensonge et son camarade la Déroute, avec l’amiral des flottes de Lourdes, les dames de la Congrégation et les chevaux légers du groupe progressiste.

En fait de bonnes finances, nous aurions tout d’abord un budget des cultes augmenté au profit des pauvres gens de l’Église romaine.

En fait de liberté, nous verrions les capucins, les assomptionnistes et les jésuites rentrer triomphalement en France pour achever leur œuvre de destruction, de ruine intellectuelle et morale, comme en Espagne.

Pour tout citoyen jaloux de sa liberté et de son honneur, il n’y a plus qu’un Devoir : c’est de marcher à la défense du drapeau de la Révolution el de la Civilisation.

Toutes les rivalités, toutes les jalousies personnelles doivent s’effacer devant cette obligation.

Toutes les virilités doivent agir d’un effort commun, pour défendre les libertés acquises, pour maintenir la porte ouverte au Progrès indéfini, pour assurer la permanence de l’action laïque contre le cléricalisme, de l’action civile contre le césarisme, de l’action sociale vers la justice, de l’action vraiment française vers la Lumière.

Delpech, Sénateur de l’Ariège.

 

Aux Socialistes

Dans la Petite République, M. Gérault-Richard recommande aux socialistes de se rallier au gros de l’armée : « Nos candidats ne sont plus seulement les socialistes, ce sont tous les républicains désignés par le suffrage universel pour achever la déroute de la sainte alliance. Une minute d’hésitation dans l’accomplissement de ce devoir jetterait l’incertitude dans nos rangs, alors qu’il faut répondre par une vigueur et un ensemble déconcertants aux clameurs effrontées de nos ennemis. »

Rappelons à ce propos qu’en 1885, dans des élections au scrutin de liste, et après le premier tour de scrutin, les républicains, dits modérés, de l’époque, se trouvèrent contrebalancés dans notre département par les réactionnaires, qui arrivèrent à 2 ou 3 000 voix près.

Les radicaux qui avaient également une liste qui obtint 12 000 voix, se rallièrent pour le second tour aux modérés, et en leur apportant leur contingent, constituèrent une majorité républicaine de 14 000 voix.

Voilà un bel exemple à  suivre et que nous recommandons à nos comités républicains.

[…]

Députés de la Gironde lors de la VIIIe législature (1902-1906)

Pierre Dupuy (homme politique)

Charles Chaumet (Bordeaux-1)

Albert Dormoy

Émile Constant

Georges Cazeaux-Cazalet

Gabriel Chaigne

Docteur René Cazauvieilh

Guillaume Chastenet de Castaing

André Ballande

Joseph Brisson

Albert Decrais élu sénateur en 1903, remplacé par Romain Videau

Henri du Périer de Larsan (Lesparre)

 

L’Avenir d’Arcachon du 4 mai 1902

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6158037b/f1.image.r=duvigneau?rk=1587990;4

1904 – Le Tour de France, Arcachon ?

 

 

Le Tour de France. Jeu instructif et amusant Modèle déposé 905, Éditeur : [SFJ] (Paris). Plateau de jeu pliable. Quatre panneaux de carton, reliés par de la toile. Extérieur papier rouge. Dimensions déplié: 580 x 743.

Avec Le Tour de France jeu cartographique et pédagogique « instructif et amusant », la jeunesse de 1904 peut de manière ludique s’exercer à l’apprentissage administratif, géographique et culturel du territoire français.

Ce jeu des départements français est fondé sur le principe du jeu de l’oie. Au centre du plateau, dans un médaillon quadrilobé, une carte de France avec les départements numérotés de 1 à 87. Les numéros ne correspondent pas à ceux de la liste alphabétique des départements, mais partent des Vosges (n°1) jusqu’à la Seine (n°87).

L’Alsace et la Lorraine sont figurées en grisé : les éditeurs, français, ne sont pas résolus à les intégrer pleinement à l’Empire allemand. Ces jeux illustrent l’état d’esprit d’une partie de la population française, attachée à l’espoir de voir revenir ces départements dans le giron national.

Aux quatre coins, des illustrations : “Entrée de Jeanne d’Arc à Orléans” ; “Réception d’une dépêche par pigeon voyageur à l’Etat-Major” ; “La récolte des pommes en Normandie” ; “Bataille de Wagram”.

À gauche : “Le Tour de France. Jeu instructif et amusant. Modèle déposé 905” et une estampille de marque de fabrique.

À droite, dans un cartouche, la règle du jeu.

Chaque département et chaque pays limitrophe est défini par un distique ou un quatrain imprimé en cursive.

Pour la Gironde :

Les vins de bordeaux, en Gironde,

Sont recherchés dans tout le monde :

Château-Yquem et Saint-Julien

Quand on les boit, ils font du bien.

Mais où est donc passé le Bassin d’Arcachon ?

 

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b532293086/f1.item

https://www.reseau-canope.fr/musee/collections/en/museum/mne/le-tour-de-france-jeu-instructif-et-amusant/bb1ab043-a139-4d6d-8f6d-724ac2a754c6

https://www.musee-lorrain.nancy.fr/fr/nouvelles-acquisitions—jeux-de-societe/

1906 – Elections législatives

Dates : 6 et 20 mai 1906 ; mode de scrutin : majoritaire uninominal à deux tours dans le cadre de l’arrondissement (ou de la circonscription lorsque l’arrondissement dépasse 100 000 habitants) – lois du 13 février 1889 et du 17 juillet 1889

Ces élections sont un nouveau succès pour la majorité sortante de gauche qui gagne plus de 40 sièges. Cette progression est le fait des radicaux-socialistes comme des républicains de gauche. À l’inverse, les radicaux indépendants perdent quelques sièges. Ces changements font des radicaux-socialistes la première force de l’Assemblée, devant les radicaux indépendants. De la même manière, les socialistes progressent, et notamment la SFIO qui obtient 78 sièges un an seulement après sa fondation (1905). Enfin, ces élections sont une défaite pour la droite conservatrice qui recule fortement, et ce malgré les bons résultats des Libéraux.

Députés de la Gironde, IXe législature (1906-1910)

Pierre Dupuy (homme politique)

Henri du Périer de Larsan (Lesparre), mort en 1908, remplacé par Arnaud d’Elissagaray de Jaurgain

Charles Chaumet (Bordeaux-1)

Gabriel Combrouze

Louis Charles Marie de La Trémoille (Bordeaux-4)

Émile Constant

Georges Cazeaux-Cazalet

Gabriel Chaigne

René Cazauvieilh

Guillaume Chastenet de Castaing

André Ballande

Antoine Jourde (socialiste-indépendant) (Bordeaux)

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lections_l%C3%A9gislatives_fran%C3%A7aises_de_1906

1910 – France, Guibal

Carte de France publiée par le Petit Journal d’après les documents les plus récents, indiquant la division par départements, avec les chemins de fer, les cours d’eau, les routes, les canaux, les uniformes de l’Armée française, les pavillons des différentes nations, les décorations françaises, les monnaies, etc., dressée et dessinée… par A. Guibal (18..-19.. ; dessinateur).

 

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b531213174.r=canaux?rk=600861;2

1910 – Elections législatives

 

Élections législatives de 1910, Éditeur : A. Lévy (Paris)

Elections Législatives du 24 Avril

Arcachon : Electeurs inscrits 2 481 / Votants 1 597 / Suffrages exprimés …. 1 480

Ont obtenu :

M. Cazauvieilh 1 216 voix.

M. Bonnard 264 voix

Dans la 5e circonscription : Inscrits 18 929 / Votants 13 350 / Suffrage» exprimés 11 647

Ont obtenu : M. Cazauvieilh (élu)… 10.097 voix. M. Bonnard 1.550 voix

6 mai 1906, Arcachon : Electeurs inscrits 2 216 / Votants 1 706 / Suffrages exprimés1 681

Ont obtenu :

M. Cazauvieilh 1 215 voix

M. Chabrely 384 voix

M. Jouhet 82 voix

Il résulte des chiffres ci-dessus, que M. Cazauvieilh a conservé les positions acquises. Mais, de la comparaison des résultats des élections en 1906 et en 1910, se dégagent certaines différences dont il est opportun de rechercher les causes.

En 1906, il y avait environ 30 socialistes et 300 réactionnaires.

En 1910, le candidat socialiste obtient environ 300 voix. Il n’est cependant pas probable que le nombre des socialistes, depuis la dernière législature, ait augmenté ici dans cette proportion. A en croire la presse, le socialisme en France ne s’est pas si généralement accru. Quel peut donc être le motif des 260 voix imparties à un candidat socialiste, sans candidat conservateur opposant ?

Parmi les réactionnaires militants et convaincus, un certain nombre a déposé le bulletin blanc, mais le chiffre de ces bulletins blancs est relativement minime. L’écart entre les 80 voix socialistes originaires et les 200 voix socialistes actuelles doit s’expliquer par un fait malheureusement bien connu : la déplorable innovation du parti réactionnaire vaincu et sans candidat, à reporter ses voix sur le candidat socialiste, comme cela s’est produit, nous dit-on, dimanche à Podensac, fief de M. le comte P. de Lur-Saluces, candidat malheureux er 1902 ; c’est ce qu’on appelle « la politique du pire. »

Au lieu de consentir sagement et patriotiquement à se contenter du candidat qui représente le mieux les idées d’ordre et de stabilité gouvernementale, de nombreux réactionnaires, moins sincères et surtout moins soucieux de leur dignité que ceux qui votent blanc, poussent l’inconscience politique jusqu’à faire foin de leur conviction conservatrice et grossir le nombre des socialistes dans l’espérance folle de faire, par dépit et par rage, échec à la République qui n’est pas le gouvernement de leur choix. Il suffit de dénoncer un tel procédé pour en faire justice.

Une pareille façon d’agir est peu estimable pour ceux qui l’emploient ; elle deviendrait même dangereuse pour eux si dans son application elle venait triompher généralement.

Si de ces votes, soi-disant réactionnaires, sortait en France comme forme de gouvernement un socialisme triomphant, les réactionnaires, les conservateurs de cette espèce ne conserveraient plus rien que leurs yeux pour pleurer et seraient mal venus à se plaindre d’une révolution qu’aurait amené leur haïssable politique du pire.

Il y aurait bien aussi quelque chose à dire des abstentions.

Sans aucune flagornerie, mais par une longue et profonde connaissance des idées de la 5ème circonscription, nous sommes assurés que les partisans de M. Cazauvieilh pourraient légitimement compter sur 200 ou 300 voix de plus.

Or nous sommes fondés à croire que les abstentions qui se sont produites en 1906 et 1910 sont uniquement imputables aux complaisances de notre député pour le Maire d’Arcachon. On peut donc avancer sans crainte d’erreur que la faute en revient à M. Veyrier-Montagnères qui ne jouit pas de toutes les sympathies locales, tant s’en faut.

 

Quoiqu’il en soit, nous sommes satisfait du résultat des élections qui se sont passées dans notre circonscription librement, sans manifestation ni tapage, en admettant la libre expression de toutes les opinions politiques et en faisant élire le député au premier tour, rareté à signaler à son honneur et au nôtre, parmi les autres élections du département de la Gironde.

E.G.

Députés de la Gironde, Xe législature (1910-1914)

Pierre Dupuy (homme politique)

Arnaud d’Elissagaray de Jaurgain (Lesparre)

Charles Chaumet (Bordeaux-1)

Gabriel Combrouze

Calixte Camelle (SFIO) (Bordeaux-3)

Louis Charles Marie de La Trémoille (Bordeaux-4)

Auguste Borderie

Émile Constant

René Cazauvieilh

Guillaume Chastenet de Castaing élu sénateur en 1912, remplacé par Édouard Eymond

André Ballande

André Cassadou

 

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8445398g.r=legislative?rk=171674;4

L’Avenir d’Arcachon du 1er mai 1910

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5431444n/f1.item.r=l%C3%A9gislatives

1914 – Législatives

Mesures limitant l’entrée des étrangères ?

M. l’Administrateur de l’Inscription maritime a invité le Syndicat des mareyeurs d’Arcachon à désigner des délégués qui, le 17 février, ont été entendus par le Comité consultatif des pêches maritimes sur la question de l’interdiction des portugaises dans le Bassin. Ces délégués étaient MM. Michelet, d’Arcachon ; Mozas, de la Teste ; Lagauzère, de Gujan-Mestras.

Les parqueurs ont été invités à répondre par référendum aux questions suivantes :

Êtes-vous partisan : 1° De continuer l’élevage des huîtres portugaises dans le Bassin ? 2° De défendre l’entrée dans le Bassin des huîtres portugaises d’origine étrangère ?

D’autre part, M. Cazauvieilh, député, indique que le décret ne vise que l’introduction des portugaises dans le Bassin ; qu’il respecte les droits acquis des ostréiculteurs ayant des parcs où ils élèvent des portugaises ; qu’enfin ceux-là pourront, comme par le passé, déposer sur leurs concessions les portugaises recueillies sur leurs collecteurs.

En effet, la dépêche ministérielle du 12 février autorise les ostréiculteurs à déposer sur leurs concessions les huîtres portugaises recueillies sur leurs collecteurs, en limitant cette autorisation à la prochaine récolte.

Ce sont les parcs du nord du Bassin, d’Arès à Andernos, qui cultivent, plus spécialement, la portugaise.

Cette portugaise filtre, comme la moule, beaucoup plus que l’huitre ordinaire, l’ostrea edulis. Il en résulte qu’elle enlève tout le plankton de l’eau, tout ce qui sert de nourriture à l’huitre.

Si la portugaise se généralisait outre mesure, étant de plus forte race, elle finirait par supplanter et détruire l’huitre ordinaire : c’est ce que sagement veut empêcher le ministère de la marine.

On voit que l’Administration supérieure y met des formes et prend toutes les précautions pour ne pas léser brutalement les intérêts en cours. Mais il importe, dans l’intérêt supérieur de l’ostréiculture, de ne pas risquer que le Bassin d’Arcachon, le premier centre de production française ostréicole, voie son régime entièrement modifié, et qu’une race d’huître, plus forte mais inférieure comme qualité, supplante l’ostrea edulis, la plus savoureuse, la plus chère el la plus lucrative.

Les mesures de tolérance transitoires dont parle la dépêche ministérielle deviendront donc, pour la portugaise, des mesures d’exclusion, ou, tout au moins, de restrictions définitives.

 

Nous apprenons que les diverses sections du parti socialiste unifié dans la 5e circonscription ont désigné comme candidat aux prochaines élections législatives le citoyen Gustave Massip, ouvrier forgeron syndiqué, qui doit commencer sous peu sa tournée de réunions publiques à travers les communes des cantons d’Arcachon, La Teste, Belin, Podensac et La Brède.

Souvenons-nous que Pierre (Pey) de Bordeaux, dit le Massip, Baron de Certes, fils de Pierre V, hérite de son oncle Pierre-Amanieu le captalat de Buch en 1300 et devient le plus puissant seigneur du pays de Buch. Comme son oncle, il meurt sans héritier. Tous les biens de la famille de Bordeaux reviendront à sa sœur : Assalhide de Bordeaux.

Députés de la Gironde sous la XIe législature (1914-1919)

Scrutin d’arrondissement

Georges Chaigne, mort en 1915

Henri Labroue

Pierre Dupuy (homme politique)

Félix Mesnard (Lesparre) mort en 1914, remplacé par ?

Charles Chaumet (Bordeaux-1)

Gabriel Combrouze

Calixte Camelle (SFIO) (Bordeaux-3)

Louis Charles Marie de La Trémoille (Bordeaux-4)

Émile Constant

René Cazauvieilh

Édouard Eymond

André Ballande

 

L’Avenir d’Arcachon des 22 février et 8 mars 1914

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k61477145/f2.item.r=d%C3%A9put%C3%A9

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6147718t/f2.item.r=l%C3%A9gislatives

Législatives 1919

Réunions Publiques

Au moment où j’écris ces lignes, les Arcachonnais ont assisté à trois réunions publiques ; d’autres peut-être suivront ; je le souhaite vivement car ces réunions sont un régal pour les amateurs d’éloquence électorale. Le public est digne des orateurs, public composé de bourgeois et d’ouvriers, attentif, impartial, spirituel et même gouailleur ; pas d’insultes, pas de violences ; tout se passe pour le mieux dans la plus aimable des petites villes.

Nous avons déjà rendu compte de la première de ces réunions, organisée par le parti socialiste, le 19 octobre. On y a beaucoup admiré les mains blanches et la désinvolture du citoyen Marquet qui a joué son rôle avec l’aisance d’un acteur arrivé à sa centième représentation. Notre pauvre ami Dignac n’était pas de force ; Marquet a joué avec lui comme le chat avec la souris.

La seconde réunion s’est déroulée vendredi soir devant une salle comble car les électeurs arcachonnais étaient avides d’entendre M. Georges Mandel, le terrible ennemi du terrible épicier Chaumet.

On nomme d’abord le bureau : M. Veyrier-Montagnères est élu président: « Festal et Eyssartier comme assesseurs ! » propose un malin. Ces deux noms sont approuvés, en sorte qu’on a l’amusant spectacle de voir le maire d’Arcachon crucifié entre ses deux adversaires politiques.

M. Dignac monte le premier à la tribune ; il cherche visiblement à amuser le tapis en attendant l’arrivée de M. Mandel en retard. Pour prendre haleine, il trempe plusieurs lois ses lèvres dans le verre d’eau sucrée préparé pour les orateurs. « Prends garde ! C’est de l’eau. » lui crie un Testerin. « N’aie pas peur, je ne t’en offre pas. » riposte Dignac.

M. Mandel n’arrivant pas, M. Pierre Dupuy prend la parole ; son langage net, précis, sans emphase est très apprécié des auditeurs.

Mais un remous agite la foule : M. Georges Mandel fait son entrée et monte aussitôt sur l’estrade. Son aspect produit un effet peu favorable ; long, maigre, les cheveux rejetés en arrière, la figure glabre, il a l’air d’un cabotin de café-concert. Son ton cassant et prétentieux déplait ; on s’attendait à mieux ; la désillusion est complète.

« Je m’appelle Rothschild, mais je ne suis pas né à Francfort,» déclare le candidat, allant ainsi au-devant du reproche de cacher un nom gênant sous un nom d’emprunt. Puis prenant à partie son adversaire Chaumet, il lui reproche son odieuse attitude vis-à-vis de Clemenceau et l’intimité de ses relations avec Bolo, Malvy et Caillaux. Chaumet bondit sous le coup de fouet : « Vous êtes un menteur, hurle-t-il ; vous avez déjeuné avec Bolo. » « En effet, riposte Mandel, mais c’était chez vous. »

Le président, aux applaudissements de la salle entière, invite les deux candidats à cesser cette sale lessive pour exposer leur programme.

M. Mandel, obéissant à cette injonction, développe alors son programme de haute politique. Il parle du traité de paix et des avantages qu’il nous accorde, des questions financières et sociales. Puis, dans un beau mouvement, il fait entrevoir à ses auditeurs la belle France de demain, la France immortelle et victorieuse où il y a place pour tous les citoyens de bonne volonté. Une ovation chaleureuse et prolongée accueille cette péroraison.

M. Chaumet cherche en vain à justifier son hostilité contre Clémenceau ; ses explications embarrassées sont froidement accueillies ; son air rageur ne lui concilie pas les sympathies de l’auditoire.

M. Mandel voudrait répliquer, mais il est une heure du matin ; les électeurs se retirent en commentant les incidents de cette mémorable réunion et les automobiles des candidats sillonnent les routes qu’elles éclairent de leurs phares fulgurants.

Le lendemain soir, à la même salle du Skating, avait lieu une réunion socialiste dont nous ne parlerons pas car il en est longuement question dans notre chronique électorale. Disons seulement que le citoyen Rebeyrol a obtenu un grand succès lorsqu’il a stigmatisé les nouveaux riches profiteurs de la guerre qui ont spéculé sur le sang des héros tombés pour la patrie.

Par contre, son camarade Saint-Germain fut pitoyable ; il parla de la vérité véritable, de Grévy, premier président de la République, et demanda la suppression de la présidence de la République, du Sénat, des capitalistes, des bourgeois et des curés.

Lorsqu’on aura supprimé tout ce qui déplait à cet ignorant, il ne restera plus que les socialistes qui se dévoreront entre eux. Ils ont déjà commencé. Nous leur souhaitons bon appétit pour continuer.

Albert Chiché

Ancien député de Bordeaux

 

Chronique Électorale

Monsieur le Directeur,

Samedi dernier, premier novembre dans une réunion publique organisée par le parti socialiste, le citoyen Rebeyrol, candidat à la députation dans le département de la Gironde, a obtenu les sympathies de tous, adversaires comme amis, par son éloquence persuasive, son très réel talent et son incontestable sincérité. Le nombreux public accouru pour l’entendre se trouva à ce point gagné par le charme personnel de l’orateur que lorsque ce dernier demanda à l’assistance s’il y avait des contradicteurs, il n’y eut personne pour élever la voix. Cependant, une fois la réunion finie, chacun se prit à réfléchir, et nombreux furent ceux qui trouvèrent matière à critique dans les théories sincères, mais un peu risquées, du citoyen Rebeyrol.

À ce candidat je ferai diverses observations ; et, si vous le permettez, Monsieur le Directeur, je me servirai des colonnes de votre journal afin de remplacer la tribune absente.

Monsieur Rebeyrol a voulu démontrer, notamment, l’inutilité complète, au point de vue des opérations militaires du mois d’août 1914, de la fameuse loi des trois ans qui fut votée, chacun le sait, l’année qui précéda la catastrophe. Se basant sur le fait incontestable que les réserves avaient donné durant la guerre des résultats inespérés, l’orateur développa la thèse qu’une armée de citoyen était seule nécessaire avant la guerre pour protéger nos frontières ; qu’il était inutile d’immobiliser pendant si longtemps dans nos casernes toute la studieuse et laborieuse jeunesse française ; et qu’il aurait suffi, en 1914, que la patrie fut déclarée en danger pour que, magnifiquement, des flancs du peuple sortit une magnifique armée.

Notre point de vue diffère.

Les socialistes nous accorderont que pour transformer un citoyen en soldat, il ne suffit pas de lui mettre une capote sur le dos et un képi sur la tête ? Reconnaitront-ils qu’une période minima de quatre ou cinq semaines est nécessaire pour « rééduquer » des hommes qui ont quitté la caserne depuis plusieurs années ? Et si oui, nous leur demanderons quelles sont d’après eux les forces que la France aurait opposé au flot allemand, en attendant que les réserves fussent prêtes à donner ; et nous sommes en droit de penser, nous autres anti-socialistes, que si les conceptions de nos adversaires avaient triomphé en 1913, ce n’est , pas à Esterney et à Vitry le François qu’aurait eu lieu la bataille décisive, mais bien plus loin vers le sud ; et qui oserait soutenir que cette bataille se fut livrée dans des conditions stratégiques aussi favorables que celles qui étaient à la disposition du général Joffre le 5 septembre 1914 ?

Autre question : Monsieur Rebeyrol a soutenu dès le début de sa conférence, que ce qui faisait la force du parti socialiste c’était son unité. Reconnait-il cependant que tout ne va pas précisément pour le mieux entre les citoyens Albert Thomas et Jean Longuet ? Nous dira-t-il quel est de ces deux champions du socialisme en France celui qui a ses préférences ? C’est là une explication épineuse, certes, mais qu’il nous doit à nous autres électeurs.

Monsieur Rebeyrol viendra-t-il en personne répondre à ces questions ? Nous faisons pour cela les vœux les plus ardents.

Recevez, Monsieur le Directeur, en même temps que mes remerciements anticipés, l’expression de ma parfaite considération. R. E.

* *

Nous avons le bonheur de posséder actuellement cinq listes :

La liste socialiste en tête de laquelle se trouve l’illustre Calixte Camelle ;

La liste républicaine clémenciste dont M. Georges Mandel est le plus bel ornement.

La liste Chaumet qui, entre autres personnalités éminentes, contient un commandeur du mérite agricole !

La liste panachée du journal La France qui groupe les noms suivants : Pierre Labroue ; Jean Odin ; Jean Dellac ; A. Cluzan ; Pierre Dupuy ; Gabriel Combrouze ; George Mandel ; René Cazauvieilh ; Émile Constant ; La Trèmoille ; Calixte Camelle ; Adrien Marquet.

Enfin la liste du journal Le Nouvelliste dont voici les sept candidats, car il n’y en a que sept : René Saint-Marc, industriel ; Auguste Journu, négociant ; Élie de Sèze, avocat ; Colonel Milleret, propriétaire ; Georges Bord, propriétaire ; Joseph Louit, négociant ; Lieutenant Paul Peyriga, propriétaire.

 

* *

 

M. Octave Manset, qui figure sur la liste républicaine, est propriétaire-agriculteur, réformé d’avant-guerre, engagé volontaire, Croix de guerre et gendre de M. Daniel Guestier. Outre les mérites personnels du candidat, il serait utile que notre département fût représenté à la Chambre par le gendre de l’éminent président de la chambre de commerce de Bordeaux.

 

* *

 

M. Veyrier-Montagnères a déclaré que les Arcachonnais avaient le devoir de voter pour M. Cazauvieilh en reconnaissance des nombreux services qu’il leur a rendus.

Nous sommes de cet avis et nous pensons qu’il vaut mieux voter pour un enfant du pays que pour un étranger.

* *

M. Capus, qui figure sur la liste Mandel, est le frère de l’auteur de La Veine, directeur du Figaro, membre de l’Académie française.

 

Nos Candidats

La lutte électorale étant terminée, le moment est venu de conclure. Pour qui voter ?

Les électeurs ayant à choisir entre cinq listes sont probablement très perplexes. Nous allons leur donner notre opinion, sans avoir le moins du monde l’intention de la leur imposer.

À notre avis, il y a une première liste qui doit être rejetée : la liste socialiste. Le socialisme est l’ennemi contre 1equel est aujourd’hui nécessaire l’union de tous les patriotes, de tous les citoyens qui ont un foyer, une famille, des intérêts quelconques à sauvegarder. Son triomphe amènerait la ruine de la société actuelle qui, étant loin d’être parfaite, a besoin d’être améliorée progressivement. Les bourgeois ambitieux qui poussent à sa destruction en seraient les premières victimes. Dans la ruine générale, les ouvriers, dont les salaires s’élèvent à vingt francs par jour, se trouveraient sans travail. Ce qui se passe actuellement en Russie est de nature à leur ouvrir les yeux : on y meurt de faim, tandis que les apôtres se gorgent de jouissances ; quiconque se permet de les critiquer est fusillé sans jugement ; les citoyens, transformés en soldats-esclaves, sont menés à coups de fouet ; les républicains qui ont renversé le tzarisme, traqués comme des bêtes fauves, regrettent sa disparition ; un régime de terrorisme et d’absolutisme opprime ce malheureux pays tombé au dernier degré de misère et d’anarchie. Les électeurs arcachonnais envieux d’un pareil sort voteront pour les socialistes.

Vient ensuite la liste des Royalistes ; ceux-ci ne sont pas dangereux, car il n’y a plus de péril à droite. Regrettant le passé, mécontents du présent, effrayés de l’avenir, ils rêvent de nous ramener en arrière ; nous ne les suivrons pas dans cette marche rétrograde, car nous voulons aller en avant, dans la voie du progrès. Cependant, puisqu’on a admis le principe de la représentation proportionnelle, nous voterons pour l’un d’eux, M. Élie de Sèze, avocat de talent, homme de cœur, Croix de guerre, blessé de guerre, un des héros du 90e régiment d’infanterie. Nous estimons que la Croix de guerre est le plus beau titre de noblesse et que ces vaillants soldats, ont mérité nos suffrages. Un homme comme de Sèze honorerait le Parlement et en relèverait le niveau.

La liste du journal La France ne contient que quatre candidats ; elle se complète par des noms empruntés aux autres listes. Il ne nous est pas possible de la prendre au sérieux.

Arrivant à la liste républicaine, nous affirmons tout d’abord que nous ne voterons pas pour M. Chaumet, dont la haineuse attitude vis-à-vis du grand citoyen, auquel nous devons la victoire, est impardonnable. Mais nous donnerons notre voix à M. Cazauvielh, toujours dévoué aux intérêts d’Arcachon ; à M. Chaigne, ancien combattant ; à M. Gourdon, Croix de guerre, mutilé de la guerre ; à M. Lamaignère, Croix de guerre, blessé de guerre ; à M. Manset qui, réformé d’avant-guerre, s’est engagé volontairement et a mérité la Croix de guerre ; à M. Tranchère, Croix de guerre, mutilé de guerre.

Nous répétons que la Croix de guerre est le plus beau titre à nos yeux. Ceux qui ont risqué leur vie pour défendre la patrie en danger sont dignes de la représenter à la Chambre.

Reste la listé de l’Union républicaine clémenciste. Nous approuvons entièrement son programme et l’esprit de large tolérance qui a inspiré sa formation. Mais nous avouons ne pas comprendre l’importance exagérée que M. Mandel, étranger à notre département, y a prise. Ayant entendu dire de lui beaucoup de bien et beaucoup de mal, nous ne le connaissons pas suffisamment pour le choisir comme mandataire. Par contre, nous n’hésiterons pas à voter pour M. Ballande, membre de la Chambre de commerce de Bordeaux, pour M. Dignac, Croix de guerre, pour M. Frouin, Croix de guerre, pour M. Glotin, ancien combattant et pour le colonel Picot, Croix de guerre, glorieux mutilé de la guerre.

En conséquence, nous composerons notre liste de la manière suivante, par ordre alphabétique : Ballande, député sortant ; Cazauvielh, député sortant ; Chaigne, ancien combattant ; Dignac, Croix de guerre ; Frouin, Croix de guerre ; Glotin, ancien combattant ; Gourdon, Croix de guerre ; Lamaignère, Croix de guerre ; Manset, Croix de guerre ; Colonel Picot, Croix de guerre ; de Sèze, Croix de guerre ; Tranchère, Croix de guerre.

Telle est la liste que nous déposerons dans l’urne le 16 novembre, en toute indépendance, sans qu’aucun, candidat ait cherché à nous influencer autrement que par ses déclarations, publiques. Chaque électeur exercera comme nous, consciencieusement, sa souveraineté éphémère. Faisons des vœux pour que, de cette importante élection sorte une Chambre capable de guérir les plaies de la guerre et de protéger la République, victorieuse de l’Allemagne, contre ses ennemis de l’intérieur, contre ceux qui, ne respectant ni la liberté de conscience, ni la liberté du travail, voudraient nous imposer par la force leur odieuse tyrannie.

Albert Chiché – Ancien député de Bordeaux

 

Élections

Citoyens. Ce n’est pas sans un légitime sentiment d’orgueil que je sollicite aujourd’hui vos suffrages éclairés, pour ma liste, car c’est à votre bourse que je parle dans un but économique.

Je sais que d’autres sauront vous faire de belles promesses et vous feront espérer la lune en échange de votre voix ; mais en est-il un seul qui soit capable de tenir de tels engagements ? Non ! Mais moi, au moins, ce que je promets, je le tiens, et j’en donne dès maintenant la preuve à tous les électeurs conscients de leurs véritables intérêts : Que les autres candidats osent donc vous soumettre une aussi bonne liste d’articles pour tous sports telle que « Sporting » vous l’offre pour : Golf, Tennis, Hocquey, Football, Bare-balt, Croquet, Boxe, Natation, Water-polo, Skating, Vêtements et m Chaussures de sports.

Je vous convie tous, citoyens, à venir visiter mes étalages ; vous, serez convaincus que mes articles sont de tout premier choix, des dernières formes et de prix raisonnables.

Citoyens ! pas d’abstentions ! En avant tous ! et visitez la maison : « Aux Chaussures Populaires et Sporting » 246 Bd de la Plage à Arcachon, la seule se tenant au courant de toutes les nouveautés concernant les sports. Ch. Marceron.

Maisons à Nice: 5, rue Garnier et 21, avenue de la Gare.

 

Députés de la Gironde sous la XIIe législature (1919-1924) ; Scrutin de liste majoritaire

Georges Mandel

Élysée Frouin

Pierre Dupuy (homme politique)

Pierre Dignac

Paul Glotin

Joseph Capus

Henri Lorin

Gabriel Combrouze

Yves Picot

Édouard Eymond

André Ballande

Georges Calmès

 

L’Avenir d’Arcachon des 9 & 16 novembre 1919

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5422615n/f1.item.r=cazauvieilh.zoom

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5868917f/f1.image.r=dignac?rk=171674;4

Élections Législatives de 1924

Jeudi soir (24 avril 1924) a eu lieu dans la salle du gymnase archicomble la réunion publique et contradictoire de la liste républicaine indépendante d’action économique et sociale, dont le député Lorin — débarqué maladroitement par celui qui préside à la confection de la liste de la Petite Gironde dont il fut le leader — est la tête pensante et agissante.

Le bureau est présidé par M. Astier qui oublie son rôle de président pour faire l’éloge des candidats de son choix, allant jusqu’à déclarer que bien que radical-socialiste il avait voté pour M. Ballande. Ses deux assesseurs sont MM. Carrère et Cameleyre.

Les candidats font la navette entre la réunion de la Teste — où n’a pas paru M. Dignac — et Arcachon, Pauvres candidats, ils sont enroués et comme le dira M. Lorin : « Il est dur que les candidats, qui ont besoin d’avoir beaucoup de voix pour être élus, n’en aient qu’une pour parler. »

C’est le candidat Yves Le Guénédal, avocat à la Cour d’appel, qui ouvre la séance. Puis l’industriel Boyer est vivement pris à partie par trois ouvriers de sa société de Motobloc qui tachent de faire dégénérer la discussion en querelles d’ateliers. M. Boyer a la mauvaise idée de parler d’un politicien Arcachonnais qui eût son heure de célébrité, mais dont le nom autrefois applaudi souleva des murmures qui n’avaient rien de sympathiques.

Puis le mutilé Jean Uturald après avoir rendu hommage au dévouement de M. Eyssartier pour les anciens combattants, cède la parole à M. Lorin qui arrive de La Teste à 11 heures.

C’est au milieu d’un silence impressionnant que le sympathique candidat a pu raconter tous les détails de la cuisine électorale de la Petite Gironde. Avec une émotion communicative, il a protesté contre les calomnies répandues sur son compte. Tour à tour, on a prétendu qu’il allait recevoir, en compensation du lâchage, une ambassade ou une chaire en Sorbonne. N’a-t-on pas été jusqu’à l’accuser d’avoir reçu des pots-de-vin ! « Toute ma vie de labeur et d’honnêteté, s’écria-t-il, proteste contre ces misérables calomnies, dont vous ferez justice le 11 mai. » Avec une clarté et une bonne foi qui a conquis l’auditoire, M. Lorin a développé son programme, et justifié ses votes.

En se retirant on n’entendait que ces paroles dans tous les groupes : « Comment la Petite Gironde a-t-elle pu se priver du concours d’un Lorin ? »

 

La lutte électorale étant terminée, le moment est venu de conclure et de voter. Pour qui ?

Si on regarde de haut la situation actuelle, on ne distingue que deux partis en présence : celui du désordre et celui de l’ordre.

Le parti du désordre, de la révolution sociale, du défaitisme en temps de paix comme en temps de guerre, groupe les éternels ennemis de la société, de la religion et de la patrie, communistes, socialistes et radicaux dont M. Caillaux est le chef déclaré ou occulte. Sa réhabilitation serait le premier acte d’une majorité d’extrême gauche ; après l’avoir hissé au pouvoir, on suivrait avec lui une politique de persécution à l’intérieur et de capitulation devant l’Allemagne ; celle-ci, délivrée de tout contrôle comme de toute contrainte, deviendrait de plus en plus arrogante et préparerait tranquillement sa revanche.

En face d’un tel péril, l’union de tous les bons Français est nécessaire. Malheureusement, dans notre département, ils se sont divisés en deux listes, pour ne parler que des deux principales : l’une, patronnée par la Petite Gironde, s’intitule Liste de Concentration républicaine, l’autre appuyée par la Liberté du Sud-Ouest, prend pour titre : Liste de concorde nationale et d’action républicaine Clèmenciste. Toutes deux représentent le parti de l’ordre dans une république respectueuse de toutes les opinions et de tous les droits.

Les candidats de la première approuvent sans restriction la politique intérieure et extérieure menée avec une autorité si clairvoyante par M. Raymond Poincaré, président du Conseil. Ceux de la seconde sonnent le ralliement autour du nom de M. Clemenceau dont le programme de 1919 est resté le leur.

Sommes-nous donc obligés de choisir entre Clemenceau et Poincaré ? Je m’y refuse. Tous deux me paraissent dignes d’une même reconnaissance et d’une égale admiration. Clemenceau, organisateur de la victoire, a sauvé la France. Puis, pied à pied, avec une merveilleuse ténacité, il a défendu, dans l’élaboration du traité de paix, les droits et les intérêts de notre patrie. Les gens de mauvaise foi, comme Chaumet, les ignorants qui n’ont pas lu La Paix, de Tardieu, peuvent seuls le nier. Le traité de Versailles est aussi avantageux pour nous, qu’il pouvait l’être en tenant compte des résistances, irréductibles sur certains points, de nos alliés.

Poincaré est le continuateur de Clemenceau ; il a fait et il fera tout le possible pour vaincre la mauvaise volonté de l’Allemagne. La postérité rendra pleine justice à ces deux grands citoyens ; elle leur dressera des statues ; le Panthéon attend leurs cendres ! Les unissant dans un même culte admiratif, je me suis trouvé fort embarrassé lorsque leurs partisans se sont divisés en formant deux listes adverses.

Aujourd’hui mes hésitations ont pris fin. Je ne voterai pas pour la liste de la Petite Gironde : 1° Parce que cette liste fut élaborée par M. Chaumet, vil insulteur de Clemenceau ; 2° Parce qu’elle renferme un radical qui, après avoir été l’intime ami de M. Caillaux, l’a abandonné| pour des motifs que l’on connaît. 3° Parce que tous les membres de cette liste se sont solidarisés avec M. Odin, dont il s’agit.

Je me trouve donc amené à déposer dans l’urne la liste de Concorde nationale et d’action républicaine Clémenciste dont le programme me donne entière satisfaction. C’est ce que je ferai, après mûre réflexion, pensant agir ainsi en républicain et en bon Français.

Si je vous donne mon opinion, chers lecteurs, loin de moi la prétention de vous l’imposer. Chacun de vous votera selon ses idées et sa conscience. L’essentiel, c’est que la prochaine Chambre contienne une majorité de députés honnêtes et sérieux, résolus à accomplir les réformes nécessaires et à soutenir un gouvernement dont la tâche, en présence des difficultés intérieures et surtout extérieures, apparait comme très lourde.

Albert Chiché, Ancien député de Bordeaux

 

Il faut voter

Devant la confusion d’un genre de scrutin hybride et non à la portée de toutes les intelligences, devant l’immoralité, la duplicité, la précarité des tractations qui ont fait une véritable macédoine de chaque liste, jamais l’électeur prudent et judicieux ne fut dans un tel embarras au sujet de son vote.

Comment avoir une opinion raisonnable sur des programmes rédigés visiblement ” à l’esbroufe “, où les grands mots remplacent les idées pratiques, où l’on trouve beaucoup de promesses et pas une solution, sur des programmes que l’on sait ne pas être sincères car aucun des candidats s’offrant à résoudre les très graves problèmes de l’heure n’ignore son impuissance à rétablir notre situation au cours d’une législature ?

Et puis, à la façon dont « s’habillent » mutuellement les adversaires dans leurs journaux, leurs affiches, leurs réunions, il semble que nous ayons à choisir nos élus au milieu d’une bande d’apaches, en plein carnaval. Partout des costumes bariolés, des masques sur la figure…

Nous sommes tirés à hue et à dia par Pierrot et Polichinelle. Des orchestres nous jouent chacun pour leur compte des morceaux qui se traduisent finalement par une atroce cacophonie…

Et nous éprouvons alors le supplice du doute.

Tel parti, s’il fallait en croire le parti adverse, travaillerait contre la France en faveur de l’Allemagne. Mais ce parti adverse est accusé par l’autre parti d’un mercantilisme abominable.

Bref, à force d’entendre échanger les épithètes de « traîtres », de « mercantis », etc., à force de recevoir les éclaboussures du discrédit dont les adversaires s’entachent mutuellement, nous aurions tendance à ne plus croire en personne.

Faut-il à cause de cela ne pas voter ? Non ! Entre deux inconvénients, on doit choisir le moindre.

L’abstention prolongerait la crise de la conscience universelle et profiterait aux extrémistes à l’affût de la lassitude et du découragement des citoyens modérés.

Donc, il faut voter. Il faut voter d’après les principes directeurs d’une politique non de parti mais de préservation et de garantie.

Partant de ce point de vue qu’il manque à la Chambre un souffle moralisateur et un contrôle rigoureux des individus au pouvoir, nous choisirons la Liste de concorde nationale et d’action républicaine Clémenciste parce que ses membres nous paraissent capables de propager ce souffle et d’assurer ce contrôle.

Leurs sentiments religieux nous font espérer, en effet, qu’ils s’efforceront de rendre moral un parlement qui ne l’est pas assez. Leur esprit de et leur courage oratoire nous promettent, s’ils sont élus, la surveillance la plus efficace des petits « dessous parlementaires ».

Albert de Ricaudy

 

Chronique électorale

Les électeurs ont été étonnés d’entendre, dans les réunions publiques certains candidats de la Petite Gironde, notamment MM. Lamaignère et Gourdon, critiquer des lois pour le vote desquelles M. Poincaré avait posé la question de confiance.

 

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Malgré des démarches pressantes, les candidats de la Petite Gironde n’ont pas pu trouver à Arcachon un comité d’élus pour recommander leur candidature.

 

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Dans le programme de la liste républicaine radicale de M. Labroue, on réclame l’a suppression des monopoles et l’industrialisation des exploitations d’État. Quelques lignes plus loin, les mêmes candidats promettent le maintien du monopole des tabacs, pour être agréables aux planteurs, très nombreux en Gironde. Mais les fumeurs, encore plus nombreux, n’aiment pas les fumistes et les passeront à tabac.

 

  • • •

 

Les candidats du Bloc des gauches promettent l’augmentation des pensions et des appointements des fonctionnaires en même temps que la suppression de plusieurs impôts. Alors, ou prendront-ils l’argent nécessaire ? Sans doute dans la poche de leur ami Caillaux.

 

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Dans la lutte violente au cours de laquelle journaux et candidats se sont réciproquement traînés dans la boue, L’Avenir d’Arcachon a donné un rare exemple de modération et de courtoisie.

 

  • • •

La Vigie est envoyée gratuitement à tous les électeurs des cantons limitrophes d’Arcachon. Les lecteurs des élections de 1919 qui auraient gardé le numéro où l’on faisait de Mandel un dieu, ont dû bien rire en lisant les injures que le journal de l’ancien maire lui prodigue aujourd’hui. O tempora ! o mores ! Nous ne pouvons pas résister au plaisir de reproduire ce que l’organe de la liste de concentration pense de deux colistiers de M. Mandel :

« Bon pour un Ballande qui représente depuis plus de 4 lustres la Gironde au Parlement, qui fait partie de l’élite commerciale non seulement de Bordeaux mais de la France entière, dont on ne peut pas partager les idées, mais qui n’en reste pas moins un homme particulièrement honorable duquel la vie, toute au grand jour, est de tous connue. »

« Bon pour un Abbé Bergey, qui jamais ne quitta le département où il est né, dont tous les catholiques de la Gironde ont entendu la parole ardente, qui a laissé chez tous les poilus de la Grande Guerre le souvenir d’un camarade a la foi profonde et au cœur ardent, de se parer de qualités variées et d’étiquettes pompeuses… »

 

Réunion électorale

Jamais on ne vit foule pareille à celle qui envahissait mercredi soir (7 mai 1924) la grande salle du Skating. Plus de deux mille électeurs étaient venus pour écouter le programme des candidats de la Liste de concentration républicaine. M. Dignac continue à être absent.

M. Eyssartier est nommé président de la réunion avec comme assesseurs MM. Dr Bourdier et Neveu.

Le Colonel Picot qui prend le premier la parole a peine à se faire entendre. Son discours est constamment coupé par des interruptions souvent déplacées.

Au moment où l’on va donner la parole à M. Odin une pluie de petits papiers tombe sur les têtes des électeurs, M. Odin niant ou travestissant son rôle dans l’affaire Caillaux y annonce qu’il traduit en police correctionnelle M. L.V. Meunier pour avoir publié une lettre qu’il avait écrite à M. Caillaux lui réclamant un service d’argent. Notre collaborateur et ami Daniel Auschitzky (Guy de Pierrefeux) demande à mettre au point l’incident Caillaux. La parole est alors donnée au candidat Odin pour développer son programme haché d’interruptions.

Dans la salle on crie : Auschitzky… Auschitzky. Celui-ci déclare qu’il ne parlera que lorsque M. Odin se sera expliqué sur la nature de ses relations Caillautistes.

On y arrive, M. Odin, visiblement gêné, donne des explications qui méritent une mise au point. Guy de Pierrefeux s’en charge aux applaudissements répétés de la salle, conquise par la netteté et la franchise de ses déclarations. Après avoir raconté comment en qualité d’écrivain il connut M. Caillaux dont il ne partage pas les opinions politiques, il offrit à M. Odin de le poursuivre devant toutes les juridictions de son choix, dans le cas où ce qu’il allait avancer était controuvé. « Je vous accuse, dit-il, après avoir écrit dans tous les journaux que vous n’aviez jamais été l’avocat de M. Caillaux, de lui avoir offert vos services pour le défendre à Toulouse quand il fut blessé par M. Ebelot. Si vous n’avez pas été son avocat, c’est parce qu’il n’a pas voulu de vous.

Vous avez été le voir à Mamers et souvent à Arcachon, une fois au moins avec Me Moro de Giaferri pour lui demander d’excommunier M. Labroue et de vous investir de l’estampille Caillautiste.

Vous lui avez demandé de l’argent, dans une circonstance pénible qui fait honneur à la délicatesse de votre cœur fraternel. Ce que je vous reproche, ce n’est pas votre demande d’argent, mais c’est d’avoir lâché M. Caillaux quand il vous a refusé de souscrire à votre demande.

Enfin, ici, dans cette salle, il y a trois ans, vous avez terminé votre discours, en criant : « Vive Caillaux ! » Et vous auriez continué à le pousser, si, pour employer les propres expressions de votre lettre, il avait été votre sauveur ».

Quand M. Odin veut répondre, la salle indignée refuse de l’entendre. Il a fallu pour amener le calme l’intervention de M. Daniel Auschitzky s’écriant : « Citoyens, vous seriez indignes du titre d’hommes libres, si après avoir applaudi le réquisitoire vous refusiez d’entendre la réponse. »

M. Odin peut alors rendre hommage à la courtoisie de son contradicteur qui n’a pas nié la beauté de son rôle dans son intervention fraternelle, il reconnaît la matérialité des faits en ce qui concerne sa demande de défendre M. Caillaux dans l’affaire Ebelot, ses visites à Arcachon et à Mamers chez le condamné de la Haute-Cour. Il se contente d’expliquer sa demande d’argent, en disant que s’il s’était adressé à M. Caillaux dans un moment pénible, c’était surtout pour avoir les conseils d’un financier remarquable.

« Nous sommes d’accord, répond M. D. Auschitzky, vous avez été un Caillautiste fervent jusqu’au jour où M. Caillaux n’a pas marché dans votre combinaison financière ». L’incident est clos.

Et la salle se vide, petit à petit, quand les candidats Chaigne et Joret prennent la parole.

Députés de la Gironde sous la XIIIe législature (1924-1928) – Scrutin de liste

Antoine Cayrel (SFIO)

Adrien Marquet (SFIO)

Charles Cante

Daniel Bergey (Bordeaux-4)

Jean Dellac

Pierre Dignac

Adolphe Cauderon

Adolphe-Henri Charoulet

Joseph Capus

Yves Picot

Antoine Teyssier

 

L’Avenir d’Arcachon des 27 avril & 11 mai 1924

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5421984m/f2.item.r=dignac

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5422002z/f1.image.r=dignac?rk=257512;0

Législatives 1928

En 1926, une foule anxieuse se rendait chaque jour avenue Gambetta, à la Banque maritime, où était affiché le cours des changes. La livre anglaise montait, montait toujours ; elle atteignait 240 francs alors que sa valeur en or est de 25 francs. Notre franc ne valait que dix centimes. Allait-il tomber à zéro comme jadis les assignats ? Dans ce cas, les billets de la Banque de France ne vaudraient plus rien ils ne pourraient plus servir à solder nos achats ou à tenir nos engagements ; ce serait une terrible perturbation sociale.

On s’en inquiétait à Paris : des manifestations violentes se produisaient devant le Palais-Bourbon ; les députés étaient hués, quelquefois malmenés.

Dans cette situation critique, les regards se tournèrent vers M. Poincaré ; lui seul parut capable d’inspirer confiance et d’éviter la catastrophe imminente.

L’ancien président de la République ne se déroba pas au devoir qui lui incombait. Il accepta courageusement, en cette heure difficile, les lourdes responsabilités du pouvoir ; il constitua un ministère d’union nationale, et, soutenu par une majorité fidèle, il releva progressivement l’état de nos finances ; la livre, dont les brusques oscillations entravaient les opérations commerciales, fut stabilisée à 124 francs.

Honneur à lui ; il a bien mérité de la Patrie ainsi que tous ceux qui lui ont donné leur concours ; ils nous ont sauvé comme nous le fûmes pendant la guerre par l’union sacrée réalisée en face de l’ennemi.

Mais l’œuvre de relèvement financier est loin d’être terminée ; pour la poursuivre et la mener à bonne fin, M. Poincaré a besoin de posséder, dans la prochaine Chambre, une majorité solide et confiante. Si les élections du 22 avril la lui donnent, il achèvera ce qu’il a si bien commencé ; dans le cas contraire, nous retomberons dans le gâchis comme roule à l’abîme le char abandonné à mi-côte.

Le devoir et l’intérêt de chacun de nous se trouve donc clairement indiqué ; il faut voter pour les candidats résolus à soutenir sans défaillance le grand homme d’État qui tient entre ses mains nos futures destinées.

Ce candidat, dans notre circonscription, est M. Pierre Dignac.

Si nous descendons des considérations politiques aux questions locales, là encore nous sommes amenés à désirer la réélection de notre député. Né dans le pays, y remplissant depuis de longues années des fonctions électives, il en connait mieux que tout autre les besoins. En toutes circonstances, il a donné aux résiniers, aux marins, aux ostréiculteurs des preuves de son dévouement.

Les Arcachonnais lui doivent la conservation de leur belle forêt car lorsque M. Thévenot en sollicita l’aliénation à son profit, il s’y opposa. II ne cessera pas de la défendre contre les convoitises des spéculateurs.

En conséquence je vous conseille, chers concitoyens et amis, de voter, quelles que soient vos opinions politiques, pour M. Dignac, c’est-à-dire pour le maintien du ministère Poincaré dont l’existence est nécessaire en présence des trois périls qui nous menacent : péril financier, péril extérieur, péril communiste. À défaut d’un pilote expérimenté, notre barque se briserait contre les ècueils. Gardons précieusement celui que nous avons le bonheur de posséder. Le chasser lorsque la tempête n’est pas encore apaisée serait une ingratitude et un aveuglement dont nous serions les premières victimes. Je fais des voeux très ardents pour que les électeurs le comprennent.

Albert Chiché. Ancien député de Bordeaux

 

Réunion publique

On est venu de toutes parts et dans toutes sortes de véhicules pour assister à la réunion publique organisée par M. Dignac le samedi 14 avril, salle Molière, à Arcachon.

Plus d’une heure avant l’ouverture de la séance, tous les bancs sont garnis de spectateurs. Quand sonne huit heures et demie, la rue est encombrée d’autos et d’autos-car ; à l’intérieur du skating, des assistants ont pris place en foule jusque sur la scène et les agrès de gymnastique y compris les grandes échelles prêtes à craquer sous le poids de grappes humaines ; on sent qu’on va assister à un véritable évent ; la fumée, déjà opaque, des cigarettes épaissit une atmosphère de bataille.

À huit heures trois quarts. M. Dignac monte sur la scène.

Il est plus jeune et plus en forme que jamais. Apparition miraculeuse pour ceux qui, comme nous, le trouvèrent il y a quelques années cloué dans son lit par un mal mystérieux et déclaré incurable ! À cette minute précise, la physionomie de la réunion se dessine telle qu’elle se maintiendra jusqu’au bout : les uns — l’immense majorité — applaudissent à tout rompre ; les autres — un petit groupe d’adversaires, toujours les mêmes, mobilisés par les fauteurs de désordre et rétribués sur on sait trop quels fonds, sifflent à perdre haleine.

Au milieu du bruit, malgré les quolibets et les contre-quolibets qui continueront d’un bout à l’autre avec de rares accalmies, on constitue ou plutôt l’on improvise un bureau ; M. Bon, maire d’Arcachon, président, MM. Vial et Fargeaudoux, assesseurs. M. Bon fait un pressant mais vain appel au silence et à la liberté de la parole ; puis il la donne, pour commencer, à M. Dignac.

Celui-ci débute en protestant contre les affiches dans lesquelles on lui refuse l’avantage d’avoir obtenu les pensions des inscrits maritimes. Le petit groupe moscovite tempête pour l’empêcher de se faire entendre quand il lit la lettre du président du Syndicat des pensionnés lui rendant pleine justice à cet égard. Même répétition quand il démontre par un document analogue avoir obtenu la diminution de la redevance des parqueurs et quand il explique le véritable rôle de chacun et de tous à la commission de la marine marchande dont il fait partie.

Ce préambule terminé, l’orateur aborde la question politique pure en montrant la gravité de l’heure : « Selon que l’on continuera, dit-il, la politique de M. Poincaré ou qu’on l’abandonnera, on pourra tout changer. »

Cette phrase est bien caractéristique. Elle montre que l’élection du 22 avril va se faire entièrement sur le nom et sur l’orientation financière du président uu Conseil. Et, en effet, M. Dignac consacre la suite de son discours à vanter cette orientation dont-il se réclame, tandis que son adversaire, M. Prieur, essayera dans un instant de la discréditer. En outre, lorsqu’un tiers orateur s’efforce dans l’intervalle d’amener sur le tapis la question des loyers, brûlante il y a peu de temps encore, on ne veut pas l’entendre.

M. Dignac prouve par des chiffres éloquents comme sa parole elle-même que M. Poincaré, grâce à la confiance qu’il est seul capable d’inspirer, a rétabli par une sorte de miracle comparable à celui de la bataille de la Marne, une situation financière rendue angoissante par les cartellistes impuissants à pallier les effets de la carence de l’Allemagne.

Le président du conseil est l’homme le plus qualifié pour continuer cette œuvre.

« Alors, si M. Poincaré meurt, crie un socialiste, la France est perdue ! »

« Non, riposte, M. Dignac, sa politique continuerait tout de même et non pas la vôtre ! »

L’orateur, qui ne cesse d’opposer des répliques cinglantes aux interruptions de ses adversaires, qui les a même à de nombreuses reprises stigmatisés avec véhémence, conclut en ces termes :

« Vous avez à choisir entre deux partis : l’un représente ceux qui veulent le bouleversement général, l’autre ceux qui demandent la paix et la tranquillité. Dimanche, votre bulletin de vote en main, vous vous direz que du choix de votre élu dépendent la prospérité et la liberté publiques. »

Cette péroraison est accueillie par quelques sifflets que couvrent des applaudissements frénétiques.

On entend, ensuite — ou mieux on ne veut pas écouter — le président de la Fédération des locataires du Sud-Ouest, puis un marin, M. Barés, un cheminot, M. Amaroux, et enfin M. Prieur qui, malgré sa voix aigüe et perçante ne réussit guère à se faire comprendre. On lui crie « Capitaliste !… Franc-maçon !… Va chercher Marquet !.. À Moscou !.. Depuis quand es-tu socialiste ?… etc. »

Le malheureux avocat cherche à prouver au milieu des vociférations que le Cartel a bien mérité de la Patrie et que les chiffres cités par M. Dignac à l’honneur de M. Poincaré sont faux. M. Dignac lui réplique vertement et sort victorieux d’un combat qui cesse faute de combattants

Albert de Ricaudy

Députés de la Gironde sous la XIVe législature (1928-1932) – Scrutin d’arrondissement

Jean Odin

Gabriel Lafaye (SFIO) (Bazas)

Louis Faget, mort en 1931, remplacé par Anatole Cluzan

Émile Gellie

Georges Mandel (Lesparre)

Adrien Marquet (SFIO) (Bordeaux-3)

Daniel Bergey (Bordeaux-4)

Henri Labroue

Pierre Dignac

Gabriel Léglise

Henri Lorin

Yves Picot

Édouard Eymond

 

M. Pierre Dignac est élu au premier tour de scrutin député de la sixième circonscription de Bordeaux par une majorité de 2 200 voix contre ses quatre adversaires réunis. C’est un brillant succès, aussi flatteur pour l’élu dont la loyauté, l’énergie, le dévouement ont reçu leur récompense, qu’honorable pour les électeurs qui ne se sont laissés tromper ni par 1es calomnies, ni par les mensonges, ni par les programmes fallacieux. Le candidat socialiste a été vaincu ; les trois autres candidats n’ont obtenu qu’un chiffre ridicule de suffrages, juste châtiment de leur entreprise téméraire.

 

L’Avenir d’Arcachon du 22 & 29 avril 1928

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5421894n/f1.item.r=dignac

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54219109/f1.image.r=dignac?rk=64378;0#

Législatives 1932

Députés de la Gironde sous la XVe législature (1932-1936)

Philippe Henriot (Bordeaux-4)

Gabriel Lafaye (SFIO ; néo-socialiste en 1933) (Bazas)

Anatole Cluzan

Jean-Emmanuel Roy

Henri Cazalet (SFIO ; néo-socialiste en 1933) (Bordeaux-5)

Émile Gellie

Georges Mandel

Antoine Cayrel (SFIO ; néo-socialiste en 1933) (Bordeaux-1)

Adrien Marquet (SFIO ; néo-socialiste en 1933) (Bordeaux-3)

Gaston Cabannes (SFIO) (Bordeaux-7)

Justin Luquot (SFIO ; néo-socialiste en 1933) (Libourne-2)

Georges Lasserre (SFIO ; néo-socialiste en 1933) (Bordeaux-2)

Pierre Dignac

 

Politique d’abord ! dit-on couramment. Politique partout ! pourrait-on dire. Depuis une quinzaine, elle coule à pleins bords, la politique, comme jadis, au bon vieux temps de Royer-Collard, la démocratie.

Et c’est vraiment la démocratie qui souffle dans nos voiles sur notre paisible Bassin.

Vainement le vent d’Allemagne, l’outre marxiste en se dégonflant a tenté d’y déchaîner une fois de plus la tempête.

Une fois de plus — et ce n’est pas la dernière — son you-you a fait naufrage tandis qu’abordait au port allègrement la robuste pinasse de Noste Pierre.

Tandis que Robert Prieur, son adversaire, avait fait à Arcachon maintes réunions, deux mois durant, amenant à la rescousse son grand chef, le député-maire de Bordeaux, Noste Pierre certain de notre fidélité et trop connu de nous pour avoir à se faire reconnaître, ne nous a réunis qu’une seule fois le 29 avril, au Skating. Plus de deux mille électeurs sont accourus devant le bureau présidé par M. Fargeaudoux, premier adjoint, assisté de M. le Dr Bourdier, conseiller d’arrondissement, et Me Laborderie, conseiller municipal, délégué au contentieux.

Le sérieux de la réunion se tempère d’un intermède amusant quand un contradicteur extrémiste se voit investi — à défaut de la confiance des électeurs qu’il recherche — d’un tapis rouge symbolique, qu’il ne recherche pas.

Et dimanche, le scrutin se résout ainsi :

Le nombre des votants s’est accru en 1932 et aussi celui des suffrages obtenus par M. Dignac sur M. Prieur, tandis que ceux du communiste sont en baisse. L’avance du socialisme n’est qu’apparente puisque dans les 188 voix qui l’expriment se confondent les 55 et les 63 voix des deux opposants de 1928, MM. Dausse et Lagoanier.

La belle majorité de plus des deux tiers, 1654 contre 806, réunie par M. Dignac est la manifestation publique de l’estime et de la sympathie dont il jouit parmi nos concitoyens.

 

L’Avenir d’Arcachon du 8 mai 1932

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5421753c/f1.item.r=dignac.zoom

1936 – France électorale, Bobovnikoff

 

La France électorale. Elections législatives, 1936 / Inventé et dessiné par Léon Bobovnikoff

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b53121379h.r=%C3%A9lectorale?rk=214593;2

 

Pour qui Voter?

Malgré la multiplicité des candidatures, les électeurs n’éprouveront aucune hésitation ; ils voteront en grande majorité pour leur député sortant Pierre Dignac, à raison de sa personnalité et de la politique qu’il représente.

Pierre Dignac est hé dans notre région ; il y a passé toute son existence ; mieux que quiconque, il en connaît les besoins ; résiniers et ostréiculteurs ne peuvent avoir un défenseur plus éclairé, ni plus dévoué, ainsi qu’il en a donné des preuves en défendant énergiquement leurs intérêts dans toutes les occasions. Ils savent pouvoir compter sur lui.

Courageux en face de ses adversaires, opposant sa loyauté à leur mauvaise foi, son sourire à leurs injures, sa courtoisie à leur grossièreté, affable vis-à-vis de tous, serviable au plus haut degré, il n’a jamais refusé un service qu’il pouvait rendre. Ses collègues lui ont marqué leur estime en l’appelant à la présidence d’une grande commission dont il a rempli les fonctions délicates avec la plus irréprochable impartialité. L’expérience acquise pendant trois législatures offre plus de garantie que la vaniteuse outrecuidance de ses concurrents.

Au point de vue politique, deux partis se trouvent en présence : le front populaire et le front national, celui de l’ordre et celui du désordre, celui de la révolution sociale et celui des réformes, celui de la guerre et celui de la paix, celui du drapeau rouge et celui du drapeau tricolore. L’un nous mènerait aux pires complications intérieures et extérieures, l’autre au redressement politique et financier. Cinq candidats, unis comme les cinq doigts de la main moscovite, marchent en parfait accord à l’assaut de la société ; seul M. Pierre Dignac leur oppose sa volonté patriotique de sauvegarder nos biens et nos libertés menacés par une coalition dangereuse.

Républicain de gauche, homme de gouvernement, Pierre Dignac veut comme nous la prospérité de la patrie et la fin d’une crise qui ne peuvent être réalisées que par la stabilité ministérielle et des économies sur les dépenses du budget. Il est nécessaire pour cela que la nouvelle Chambre renferme une majorité de représentants faisant passer le salut du pays avant leurs appétits, leurs ambitions et leur désir de conquérir des portefeuilles. La situation actuelle est d’une gravité exceptionnelle ; l’Allemagne devient de plus en plus menaçante ; l’Italie, refroidie à notre égard par des sanctions stupides, ne semble pas disposée à venir à notre aide, l’Angleterre tergiverse, la Société des Nations montre son impuissance à assurer la sécurité collective.

La moindre faute peut provoquer une effroyable catastrophe dans laquelle périrait toute la civilisation européenne. Ce n’est pas le moment d’abandonner nos destinées aux mains des socialistes et des communistes qui, inspirés par la Russie soviétique, poursuivent par tous les moyens, même au prix de la guerre, le bouleversement mondial. L’anarchie régnant en Espagne depuis ses dernières élections nous fait prévoir le triste sort auquel nous exposerait le succès du front populaire.

En votant pour Pierre Dignac, nous nous préserverons, dans la mesure de nos possibilités, d’un tel péril.

Dans votre propre intérêt, au nom de la République et de la Patrie, je vous supplie, mes chers concitoyens, de renouveler votre confiance au député qui s’en est montré digne et qui continuera à dresser fièrement le drapeau tricolore en face des révolutionnaires cherchant aujourd’hui à vous tromper par une hypocrite modération.

Albert Chiché, Ancien Député de Bordeaux.

 

Electeur

L’heure est grave. Le destin du pays est dans tes mains.

Selon que tu voteras, tu orienteras la France vers l’ordre ou la révolution, vers la paix ou la guerre, vers la prospérité ou la ruine.

Sur toi pèsent de lourdes responsabilités. Avant de déposer ton bulletin dans l’urne, réfléchis !

Tu as reçu déjà des professions de foi diverses, des programmes contradictoires.

Le programme communiste, tu l’as jeté au panier sans le lire. Tu ne veux pas subir les horreurs de la malheureuse Russie, ni supporter la plus cruelle et la plus stupide des dictatures : celle de la racaille moscovite.

Tes yeux se sont arrêtés sur le programme du parti socialiste. S.F. I. O. Or si tu repousses, le communisme, pourquoi accepterais-tu le socialisme ? Communisme et socialisme ne diffèrent, Léon Blum l’a souvent écrit, que sur les moyens, mais leurs buts sont identiques.

Sais-tu à quoi aboutirait le triomphe du socialisme ? À l’inflation d’abord, c’est-à-dire à la chute du franc. Tes billets de banque si péniblement gagnés, ô ouvrier, si péniblement amassés, ô petit rentier, deviendraient du chiffon de papier qui n’aurait plus aucune valeur d’achat. Rappelle-toi l’expérience allemande qui a ruiné tout un grand peuple.

Le triomphe du socialisme aboutirait à la guerre. Guerre civile comme en Espagne, où vols, incendies, viols, meurtres, se multiplient chaque jour, sous les yeux terrifiés d’un gouvernement impuissant.

Guerre étrangère aussi. Car au pouvoir, Léon Blum entreprendrait, contre l’Italie et l’Allemagne, par haine du fascisme, la plus inégale et la plus folle des croisades. On sait que pour ce juif multimillionnaire, le sang français n’a pas beaucoup de prix.

Est-ce cela que tu veux, ô électeur ?

Non sans doute ! Alors passons au programme du néo-socialisme. Là, je comprends ton hésitation. Tu cherches à savoir ce qu’est exactement le néo-socialisme. Tu as vu en effet au skating le candidat Robert Duchez contredit sur tous les points par son propre chef, Adrien Marquet. Mais naïf électeur, pourquoi chercher une doctrine dans un parti qui n’en a pas ? Et que ferait d’une doctrine un parti qui ne connaît que l’opportunisme du portefeuille ministériel ?

Je te fais grâce du programme du socialiste indépendant. Tu trouverais plus facilement une perle au fond de la mer qu’une idée dans les fariboles du citoyen Digneaux.

Je t’ai réservé pour la fine bouche le programme du sieur Pecquery dit Labrède. En déchiffrant sa prose tu as ri de bon cœur, car tu n’as jamais rien lu de plus plat, de plus suffisant et de plus bête.

Ce grand garçon est tout gonflé de lui-même, mais il te suffira d’un coup d’épingle pour crever cette baudruche. Aussi laisse-le injurier, salir, calomnier. La sale besogne qu’il accomplit est de celles qui méritent encore plus le mépris que l’indignation.

Voilà ce que te proposent les candidats du front populaire. Tu n’es-pas satisfait, tu n’es pas convaincu.

Alors lis et relis le programme du député sortant. Que veut M. Pierre Dignac ? Une France forte pour résister au besoin, à une agression de l’Allemagne, mais une France pacifique aussi, une France que la haine du fascisme ne pousse pas à se jeter contre l’Italie.

Car sais-tu ce qui arriverait ? L’Italie et l’Allemagne s’allieraient aussitôt. L’Autriche, la Hongrie et sans doute la Pologne se joindraient à elles et constitueraient un bloc formidable sous lequel nous serions écrasés. Voilà ce que désire le front populaire, voilà ce dont tu ne veux pas.

Vote alors pour M. Pierre Dignac défenseur de l’amitié franco-italienne.

Vote pour lui si tu veux une France calme qui ne soit pas en butte aux querelles des factions.

Vote pour lui si tu veux une monnaie saine sans laquelle nulle reprise des affaires n’est possible.

Vote pour lui si tu veux que les grands intérêts de la nation soient bien défendus et si tu veux que tes intérêts particuliers, qu’ils soient ostréicoles, maritimes ou forestiers, trouvent au Parlement un avocat aussi ardent qu’influent.

Je ne t’ai parlé que des idées, je pourrais te parler aussi des hommes.

Qu’est-ce qu’un Boulineau ? Qu’est-ce qu’un Digneaux ? Le néant fait homme. Quant aux Duchez et aux Guillet, tu les renverras gentiment à leur école pour y apprendre quelques petites choses qui leur manque encore et en premier lieu l’expérience. Au Pecquery dit Labrède, tu lui feras passer le goût des injures et des besognes dégoûtantes.

Et tu trouveras devant toi qu’un homme digne de toi et de la circonscription du Bassin d’Arcachon : Pierre Dignac

Et c’est pour lui que tu voteras,

L’Avenir du Bassin d’Arcachon

Députés de la Gironde, XVIe législature (1936-1940)

André Naphle (SFIO) (Bordeaux-5)

René Thorp

Philippe Henriot (Bordeaux-4)

Gabriel Lafaye (néo-socialiste) (Bazas)

Jean-Emmanuel Roy

Jean-Fernand Audeguil (SFIO) (Bordeaux-2)

Émile Gellie

Georges Mandel

Antoine Cayrel (néo-socialiste) (Bordeaux-1)

Adrien Marquet (néo-socialiste) (Bordeaux-3)

Gaston Cabannes (SFIO) (Bordeaux-7)

Justin Luquot (SFIO) (Libourne-2)

Pierre Dignac

Henri Teitgen (MRP)

 

L’Avenir du Bassin d’Arcachon du 25 avril 1936

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5421614x/f1.image.r=%22pierre%20dignac%22?rk=85837;2

 

Lire Députés et Sénateurs de l’Aquitaine sous la IIIème République (1870-1940), Sylvie Guillaume, 1995

https://books.openedition.org/msha/19693

Les départements aujourd’hui

Depuis1790, les limites territoriales des départements métropolitains n’ont pas beaucoup été modifiées, hormis plusieurs divisions au fil des années :                   

Une carte des départements français d’aujourd’hui n’est guère différente de celle du 26 février 1790, date à laquelle les noms et limites des 83 départements français sont pour la première fois fixés. Ainsi :

– la Corse a été divisée en deux en 1793, refondue en 1811 puis redécoupée en 1973 -> + 1

– les villes de Montbéliard (alors au Wurtemberg) et Mulhouse ont été intégrées dans le Doubs et le Bas-Rhin -> +0

– le Vaucluse a remplacé le Comtat Venaissin et Avignon en 1793 -> +1

– les Alpes Maritimes n’ont été créés qu’avec le Comté de Nice et une partie du Var, en 1793 -> +1

– la Savoie (appelée d’abord “Mont Blanc”) et la Haute-Savoie (“le Léman”) ont été intégrées respectivement en 1793 et 1798 -> +2

(Ces départements ont disparu du territoire national en 1815 pour réapparaître en 1860 avec une renumérotation des départements).

– le Tarn-et-Garonne n’est créé qu’après1790, au nord de la Haute Garonne -> +1

– le Rhône et Loire ne faisait qu’un département en 1790 -> +1

– le Territoire de Belfort (intégré dans un premier temps dans le Haut-Rhin) n’est autonome qu’en 1871 ; après la première guerre mondiale, en 1922, n’est pas réintégrée dans son département d’origine et se voit attribuer le numéro 90 -> +1

– la Meurthe et Moselle a été créée, et la Meurthe a disparu suite à l’occupation par l’Allemagne de la Lorraine ->+0

– En 1968, les 7 départements de l’Ile de France ( Paris, les Yvelines, l’Essonne, les Hauts-de-Seine, la Seine-Saint-Denis, le Val-de-Marne et le Val-d’Oise) ont remplacé les 2 de la Seine-et-Oise et de la Seine -> +5

Ce sont donc aujourd’hui 96 départements métropolitains qui remplacent les 83 d’origine.

Quatre départements d’outre-mer ont été créés en 1946, Mayotte devient en 2011 le 5ème département d’outre mer.

La France compte donc aujourd’hui 101 départements.

http://plaque.free.fr/f_rec7.html

voir http://revolution.1789.free.fr/page-4.htm

En savoir plus:

http://www.cartesfrance.fr/histoire/seconde-troisieme-republique/departements-France-1843.html#ixzz6ymoskEHS

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Raphaël

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