Aussi irrémissiblement hellénique que définitivement boïate

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Petite causerie vespérale à caractère aussi irrémissiblement hellénique que définitivement boïate.
On le sait, la mythologie grecque s’est invitée depuis bien longtemps en Pays de Buch. On songera à cette occasion à ces mythiques compatriotes d’Ulysse venus putativement fonder la cité d’Andernos, en lui donnant un nom de confiture, ou celle d’Arès, du nom du dieu de la guerre de l’Iliade— ils sont pourtant bien paisible, les Arésiens. On pensera également à la célèbre villa Téthys de La Teste-de-Buch, du nom de la Néréide (nymphe marine), fille des dieux Nérée et Doris — ce dernier nom est également celui des embarcations qu’on chargeait en les “emboitant” sur les grandes pinasses afin de pêcher les sardines devant Arcachon. On se demandera pourquoi une statue d’Héraclès, fils de Zeus et d’Alcmène, raccourcie de son zizi, se trouve au parc Mauresque d’Arcachon. On constatera même que le nom d’Arcachon (Promontorium Arcassoniun), signifiant abri ou refuge, est indubitablement d’origine grecque.
Enfin, on se rappellera que même l’alios contenu dans le sol de Buch trouve un écho dans l’alios gerôn, « le Vieux de la mer » ainsi qu’était dénommée la divinité grecque Néreus (le papa de Thétis) dans la légende d’Héraclès (celui qui sous sa forme d’eunuque décore actuellement le parc Mauresque.
Résumons-nous : le Pays de Buch est furieusement et mythologiquement grec.
Comment s’étonner alors que les paniers de ce territoire débordent de pommes de discorde ? Le banc d’Arguin et son partage entre ostréiculteurs, plaisanciers et défenseurs de l’environnement ; le wharf de la Salie et le traitement des eaux usées bassineyres déclenchant dernièrement l’ire des ostréiculteurs ; le SCoT et les PLU ; tout dernièrement le projet de péage entre Bordeaux et Arcachon ; sans oublier les abattages de pins au Pyla — c’est là le problème le plus important car la résine des arbres tombe sur les bagnoles et parfois les pommes de pin sur les enfants ; tel l’épée de Damoclès, on craint de voir chuter dangereusement les pins un jour de tempête ; mais il y a pire : ils déposent leurs aiguilles tous les jours dans la piscine. Horreur, malheur !
Il faut le dire, la pomme de discorde fut jetée par la déesse grecque Eris. Furieuse de ne pas avoir été invitée aux noces de Téthys et Pélée (le père d’Achille, parfait chevalier homérique), elle jeta sur la table du banquet une pomme d’or portant l’inscription « Pour la plus belle ». Cette « pomme de discorde » se révéla fatale, puisque c’est elle qui provoqua la guerre de Troie après le Jugement de Pâris qui dut choisir entre Héra, Athéna et Aphrodite, les trois déesses revendiquant le fruit.
Faut-il également accuser la déesse Eris de la discorde nous opposant à nos cousins germains et anglo-saxons dans le cadre de l’élaboration du foie gras de canard ou d’oie ? On peut toujours. En tout cas les lecteurs aussi numériques qu’HTBoïates n’ignoreront plus rien de l’origine de la pomme de discorde.
Thierry PERREAUD

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