Andernos-les-Bains, une démographie galopante

Une démographie galopante : de 503 habitants en 1851 (année de la séparation avec Arès) à presque 12 600 aujourd’hui, soit une multiplication par 25 en 170 ans.
 
L’analyse de l’évolution de la population andernosienne au cours des ans nous montre plusieurs choses intéressantes.
En premier lieu et contrairement à ce qu’on pourrait penser, la métamorphose d’un modeste village de pêcheurs en prospère station balnéaire, qui fut le grand œuvre de Louis Théodore David — Conseiller municipal d’Andernos en 1896, il en est le maire de 1905 à 1929 —, ne s’est pas alors accompagnée d’une augmentation significative de la population andernosienne. Ainsi son mandat ne fut l’occasion que d’un solde positif d’environ 400 habitants en 25 ans, soit 32% d’accroissement qui correspondent à la même croissance que dans le quart de siècle précédent.
La (relativement) faible évolution démographique sur cette période parait paradoxale, alors que les « améliorations » avaient été considérables : transformation du port en esplanade-promenade, édification de la plus grande jetée du Bassin, création de lieux de plaisirs (même si la construction en 1932 du « Casino » Miami fut légèrement postérieure à l’ère David). En réalité, il faut comprendre qu’Andernos (les-Bains depuis 1897) était devenue à cette époque un site de villégiature, prisé essentiellement par la petite bourgeoisie, mais pas un lieu de résidence particulièrement recherché. Le virage touristique avait été pris, mais tout en conservant les activités traditionnelles.
Il faut néanmoins se souvenir que la démographie française ne montra aucune évolution notable de sa population du début du XXe siècle jusqu’au sortir de la Seconde Guerre mondiale. Ce n’est évidemment pas le cas du territoire andernosien qui vit dans la même période, le nombre de ses habitants multiplié par 2,2. Ce nombre démontre le fort développement de la commune même en ces temps de croissance démographique nationale plate.
On change d’époque avec les années soixante qui marquent l’apparition d’une croissance démographique aussi considérable qu’ininterrompue depuis. C’est ainsi que la population andernosienne fut multipliée par 3,6 en 61 ans, soit un doublement tous les 34 ans ou encore un accroissement moyen de 150 habitants par an. Ces chiffres sont fort importants, mais néanmoins modestes si on les compare à une autre commune de la même zone géographique, Audenge, qui y détient peut-être la palme de la croissance démographique pour ces vingt dernières années, avec un gain moyen d’environ 250 habitants chaque année.

la croissance de la population andernosienne se poursuit donc ses dernières années selon le même rythme inauguré 60 ans auparavant, contrairement à bien d’autres communes « bassineyres » — où l’on observe une accélération certaine de la démographie — et sans que les vicissitudes de la vie publique semble avoir un quelconque effet. Ainsi couleur politique de la municipalité, loi « littoral » ou encore prévention des risques de submersion marine ne changent rien à l’affaire ou si peu (la courbe de progression de la population semble légèrement s’infléchir depuis quelques années, sans que l’urbanisation ne ralentisse cependant).

La raison de cette croissance constante mais relativement « modérée » d’Andernos (tout de même la troisième ville du Bassin en terme de population, derrière La Teste-de-Buch et Gujan-Mestras) est due au fait que la superficie de la commune est faible — c’est la plus petite de la zone géographique, Arcachon exceptée puisque cette dernière est 3 fois moins étendue —, que ses sols sont déjà fortement artificialisés (environ pour 50%) et que désormais beaucoup de logements sont réservés à la location type Airbnb. Hors remise en question d’espaces protégés (les tentatives ne doivent qu’à la vigilance et à l’action de citoyens motivés d’avorter), les seules possibilités d’augmentation du nombre de logements, et donc de celui des habitants, passent conséquemment par la verticalisation de l’habitat et par la division de terrains déjà construits. Il faut remarquer qu’avec 612 habitants par km2, Andernos est de loin la commune du Pays de Buch la plus densément peuplée (là encore à l’exception d’Arcachon qui l’est 2,5 fois plus) ; en comparaison une ville comme Audenge est six fois moins dense.

Thierry PERREAUD

Images liées:

Aimé

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *