Dans l’histoire de la cartographie britannique, le nom le plus connu est celui de John Speed ; c’est un peu une ironie quand on considère qu’il était, jusqu’au début de la cinquantaine, tailleur de profession.
John Speed naît dans le village de Farndon dans le Cheshire en 1552 et, dès sa jeunesse, il exerce la profession de tailleur, comme son père. Il déménage ensuite à Londres pour continuer ce commerce, bien que les vraies passions de Speed se trouvent ailleurs, notamment dans les domaines de l’antiquité et de la cartographie. Il rejoint la Society of Antiquaries où son enthousiasme attire rapidement l’attention de notables tels que William Camden et Sir Fulke Greville. En 1596, Greville accorde à Speed une allocation à plein temps pour écrire une histoire de la Grande-Bretagne auquel Speed décide d’ajouter un supplément cartographique et c’est de là que naît son célèbre atlas, Le Théâtre de l’Empire de Grande-Bretagne. Lorsqu’il le publie en 1611/12, son atlas a un succès immédiat, surpassant celui établi par Christopher Saxton en 1579. Il y a plusieurs raisons à cela : l’atlas de Speed montre chaque comté séparément avec ses centaines de boucliers héraldiques resplendissants mais surtout avec un ou deux plans de ville. Affichées à vol d’oiseau, la plupart des villes ont été arpentées par Speed lui-même en utilisant une échelle de pas distincte et sont les premiers plans connus de ces endroits. La beauté esthétique des cartes est également due au graveur hollandais Jodocus Hondius, dont la calligraphie fine et le liseré décoratif sont une des caractéristiques.
Deux ans avant sa mort, Speed est le premier Anglais à produire un atlas mondial intitulé « A Prospect of the Most Famous Parts of the World ». L’héritage de Speed doit cependant perdurer longtemps après son décès : alors que The Theatre… a commencé comme un simple atlas de comté, il est devenu un atlas mondial impressionnant avec l’inclusion du Prospect en 1627 ; les plaques de l’atlas sont passées en de nombreuses mains juqu’à ce que le livre atteigne son apothéose en 1676, quand il est publié par Thomas Bassett et Richard Chiswell, avec un certain nombre de cartes importantes ajoutées pour la première fois. Les cartes ensuite publiées au XVIIIe siècle par John & Henry Overton (avec des routes ajoutées) et enfin dans les années 1780 par Dicey & Co leur donnant une durée de vie de 170 ans.
Carte décorative de la France, publiée à Londres par John Speed (Johannes Spedus)
Arcachon, Belin, Lospital, Barp, Les Lanes
France revised and augmented the attires of the French and situations of their cheifest cityes observed by John Speede (1552-1629)…. ; Dirck Gryp sculp (16..-16..? ; graveur). George Humble (15..-1640 ; éditeur London).
Les panneaux latéraux représentent des personnages costumés, tandis qu’au-dessus sont 8 vignettes de lieux notables, notamment Orléans, Paris, Calais, Bordeaux et Poitiers. La carte a été gravée par Dirck Gryp en 1626, mais cet exemple ultérieur (1676) montre des preuves de retouches de la plaque.
Le texte au verso offre une vision anglo-centrique colorée de la vie en France au début du XVIIe siècle.
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b530613908/f1.item.r=John%20Speed
voir aussi la carte
https://www.tooleys.co.uk/france.html#
https://www.wellandantiquemaps.co.uk/catalog/john-speed-1552-1629