Après l’abolition des privilèges en 1789, les maîtres de poste voient leur situation se dégrader brusquement. En effet, le pouvoir royal qui tient compte des avantages fiscaux que le maître de poste retire de leurs charges, réduit leur gage à un montant insignifiant. Le 25 avril 1790 pour redresser la situation, l’Assemblée Constituante vote à leur intention une gratification annuelle de trente livres par cheval entretenu pour le service de poste ; de plus, les bêtes fournies pour tirer les malles-poste sont taxées à raison de 15 sols la course. Cette proposition est fort mal accueillie par les maîtres de poste qui la trouvent insuffisante. Mais l’assemblée passe outre, et vote en mars 1791 des crédits pour régler ces indemnités. Cette mesure s’étend à 21 470 chevaux.
De manière générale, pendant la période qui suit, les maîtres de poste ont beaucoup de mal à maintenir leurs relais en activité. Ils doivent faire face aux manques de chevaux, de fourrage, dus aux péripéties politiques et guerrières. En 1797, s’opére une tentative pour redresser la Poste aux chevaux. Les maîtres de poste sont confirmés dans leur monopole de relayage et leurs gages augmentés. En dépit de ces mesures, la situation se dégrade encore sous le Consulat, car les temps ont changé : les riches voyageurs de l’Ancien Régime ont disparu et les compagnies de messageries – nos UPS (1) – utilisent des chevaux relais qu’elles entretiennent elles-mêmes, en toute illégalité. Face à ce problème, Napoléon décide de soutenir un service public menacé par un secteur privé en pleine expansion : le 6 mars 1805, il crée une taxe sur les véhicules de transport public payable principalement par les compagnies de messageries. Cette mesure, qui oblige tout particulier ou messagerie passant devant un relais sans utiliser les chevaux, à verser au maître de poste une indemnité de 25 centimes par poste et par cheval, se révèle salutaire. En 1850, à l’arrivée du chemin de fer, ce sont plus de 2 000 relais de poste qui s’alignent au long des routes françaises. Les tous derniers relais ferment en 1873.
1758 France, Robert (de Vaugondy)
Carte du Royaume de France. . . Les Routes des Postes. Robert de Vaugondy Paris, 1758. Ornée d’un cartouche de titre figuratif.
Par rapport à la liste de référence, nous notons les étapes Gradignan (Petit Bordeaux), l’Estaule (nouveau), Patz de la Gubatte (Le Puy de Langubat), Le Bars (Le Barp), L’Hospitalet (nouveau), Belin, Muret (Le Muret), l’Hispotey (Lipostey), La Bouhaire (La Bouhere), Belloc (Languillet), La Haire (Laharrye), L’Esperon (Lesperon), Castets (Castelz), Magese (Mayesc), Les Monts (Les Mons), StVincent, La Cabane (Les Vagues), Ondres, Bayonne, Bidars (Bidar), StJean de Luz, Orogne (nouveau).
(1) – United Parcel Service est une entreprise postale. Elle est surnommée la « Big Brown », par allusion à la couleur de l’uniforme des employés. Son siège est à Sandy Springs, dans la banlieue d’Atlanta.