Arcachon – Ville d’Hiver partie sud, n° 5

Plan vers 1930

Points forts : Villas 1880, Marcel Ormières, architecte, Pierre Blavy, entrepreneur creusois, forêt, Britanniques, piste de ski, villa Cyrnos, lycée Grand-Air, hôtels, Temple protestant, place des Palmiers, etc.

Départ du Temple

Plusieurs textes sont d’Éliane Keller (+), Marie-Christine Rouxel, Michel Boyé et Bertrand Charneaud

Place du Professeur-Alexander-Fleming (place des Palmiers)

Promenade des Anglais

Allée Jean-Hameau

Allée du Docteur-Fernand-Lalesque

Allée Lakmé

Allée Sarraméa

Allée José-Maria-de-Heredia

Avenue Pierre Frondaie

Allée des Sablines

Allée des Dunes

 

Place du Professeur-Alexander-Fleming (place des Palmier)

Dès l’automne 1884, la ville d’Arcachon envisage d’aménager un square “ sur le jardin potager” appartenant à la Société Immobilière. Des restrictions budgétaires retardent le projet qui est remis sur les rails, après une nouvelle proposition de la Société Immobilière en date du 21 janvier 1888, au cours de l’année 1890. La place dénommée Oasis des Palmiers – est créée en 1891-1892, non sans soulever des protestations du corps médical arcachonnais, soucieux du bien-être de leurs malades et effrayé de la voir “ exposée au moindre vent et peu visitée par le soleil d’hiver ” !

En novembre 1893, les élus se préoccupent d’implanter un kiosque à musique sur la place ; en février 1894, c’est la construction de l’escalier central qui est à l’ordre du jour tandis que les travaux d’aménagement occupent les conseils municipaux jusqu’en 1899. La place enfin est transformée en square en 1900. “On y donnait des concerts, tradition reprise par l’Harmonie municipale et, jusqu’à la deuxième guerre mondiale, ce fut un lieu de promenade dominicale. Les cavaliers s’y donnaient également rendez-vous pour suivre les chasses traditionnelles ou les “ rallye-paper ” lancés par le pasteur Radcliff ”

Alexander Fleming est un médecin, biologiste et pharmacologue britannique né le 6 août 1881 à Darvel, Ayrshire en Écosse et mort le 11 mars 1955 à Londres. Il a publié de nombreux articles concernant la bactériologie, l’immunologie et la chimiothérapie. Ses découvertes les plus connues sont celle de l’enzyme lysozyme en 1922 et celle d’une substance antibiotique appelée pénicilline qu’il a isolée à partir du champignon Penicillium notatum en 1928, découverte pour laquelle il a partagé le prix Nobel de physiologie ou médecine avec Howard Walter Florey et Ernst Boris Chain.

Il ne pouvait être mieux honoré qu’au regard d’une pharmacie et dans le secteur anglophile de la Ville d’Hiver ! Qui plus est, il avait honoré Arcachon d’une visite à l’automne 1954.

À l’initiative du Comité de quartier de la Ville d’Hiver et malgré la nouvelle dénomination de la place, le centenaire de la Place des Palmiers a été fêté, en juillet 1991, par la plantation d’un palmier ! Cet arbre rejoignait ainsi le tilleul, symbole de la Révolution française, planté pour le Bicentenaire en 1989.

 

Temple protestant, ex-Église anglicane

 

Les Britanniques ont toujours été des « globe trotters ». Le Dr Corrigan ayant chaudement recommandé Arcachon à ses compatriotes, dans un discours prononcé à Dublin en 1863, une « colonie » anglaise séjournait à Arcachon lorsqu’en 1866 le révérend Radcliff y fut envoyé par son médecin. Il souffrait d’une sévère pneumonie et son médecin lui avait prédit une mort prochaine s’il ne s’exilait pas à Arcachon. Ayant obéi à cette injonction, il vit sa santé considérablement améliorée et, apprenant que les Britanniques d’Arcachon souhaitaient la présence à demeure d’un chapelain, il s’y installa avec sa mère, sa femme et sa fille. La station climatique était alors très rustique. La principale distraction consistait à ramasser des pommes de pin pour le feu, il n’y avait qu’une calèche couverte qu’il fallait commander la veille, bref il fallait avoir envie d’y guérir pour y séjourner.

Mais le révérend Radcliff était jeune (28 ans) et très actif. Il allait devenir une personnalité majeure d’Arcachon.

À cette date il existait un temple que le pasteur de l’Église Réformée voulut bien « partager » avec le révérend Radcliff pour qu’il pût y célébrer le culte anglican.

C’est ainsi que dans la presse de l’époque sont annoncés les offices de l’un et de l’autre à la même adresse : Le Temple, boulevard de la Plage.

Cette cohabitation dura douze ans. Puis le révérend Radcliff prit l’initiative de récolter des fonds pour la construction d’une église au service de la communauté anglicane. Si bien qu’en 1877 était effectuée la première démarche permettant l’édification de cette église, en Ville d’Hiver, un quartier qui, à l’époque, était celui fréquenté par « les malades de la poitrine. »

Nous ne connaissons pas les noms des donateurs qui lui permirent de mener à bien cette  construction. Ce qui est certain c’est qu’en octobre 1878, l’évêque de Londres en personne vint inaugurer l’église anglicane d’Arcachon sous le vocable de Saint Thomas. Elle ne comportait qu’une nef, ainsi qu’en atteste les plus anciennes photos. Cependant elle fut ultérieurement qualifiée de « la plus jolie église anglicane de France » par un auteur britannique, sans doute parce qu’elle était entourée d’un jardin verdoyant, et que sa voûte en briques roses proclamait avec allégresse la gloire du Seigneur (Glory to God in the Highness). La santé du révérend Radcliff était désormais excellente, si l’on en juge par ses activités pastorales.

Tous les dimanches prière du matin et litanies, suivies de la Communion et d’un sermon, à 11 h. Prière du soir et Sermon à 3 h 30 l’hiver et 4 h.30 l’été. Tous les autres jours prière du matin à 10 h.

Tout en se consacrant à sa paroisse, le révérend Radcliff, bon cavalier et marcheur infatigable, golfeur émérite, entraînait les cavaliers et cavalières dans des rallye papers très suivis, à travers la forêt et les dunes environnantes. Il était aussi présent lors des fêtes organisées par la ville.

Et il trouva le temps d’écrire un guide à l’usage de ses compatriotes, où il préconise d’embaucher des domestiques locaux, seuls capables de tenir tête aux marchandes du marché. La maladie toutefois n’épargnait pas ses fidèles. Lui-même perdit son petit garçon âgé de deux ans. Alors, derrière l’église, des tombes s’alignèrent dont les inscriptions rappellent le fléau qu’était la tuberculose à cette époque. Parmi les dalles funéraires retrouvées, on peut lire, par exemple, celle de Nelly Fock, « Amsterdam 12 May 1881, Arcachon 18 June 1902 » et à l’état civil de la mairie d’Arcachon l’acte de décès de Carrie Bard, âgée de vingt-quatre ans, venue du lointain Etat de New-York qui attestent ce qu’était la réputation d’Arcachon comme ville de santé.

Les vitraux, les plaques commémoratives évoquent ces destinées. Nous en donnerons le détail dans un prochain bulletin.

Jusqu’en 1913 se poursuit l’apostolat du révérend Radcliff, que Gissing, entre autres, cite dans les lettres qu’il adressait d’Arcachon à sa famille. Samuel Radcliff meurt le 3 mars de cette année. Sa fille lui survit et continue à figurer dans la chronique locale.

Chacun sait que les quatre années de guerre ont considérablement modifié la société européenne. Cependant il y a encore des Britanniques à Arcachon et l’on célèbre baptêmes, mariages et enterrements dans l’église de la place des Palmiers (devenue Place Fleming actuellement).

C’est la Seconde Guerre Mondiale et l’Occupation qui semblent lui être fatales. Faute de réparations en temps utile les voûtes étaient tombées laissant à nu les poutres du toit où manquaient beaucoup de tuiles, le jardin était envahi d’herbes folles, les bancs étaient délabrés et sans couleur.

Deux dames cependant, Mmes Mezger et Cuénot, pleines d’énergie, n’avaient jamais renoncé à tenir le bâtiment aussi propre que possible, mais il semble qu’en haut lieu l’information n’était pas remontée.

Au cours d’une Conférence du Clergé, l’évêque de Londres dit pendant une conversation à propos des églises du Continent : « mais l’église d’Arcachon n’existe plus ». Le Révérend Walter Barnes, chapelain anglican pour le Sud-Ouest de la France put répondre qu’il y avait environ une trentaine de personnes le dimanche et que pendant les mois de juillet et août des centaines de jeunes gens venaient de Bristol, jumelée à Arcachon, ainsi que leurs parents. Des chapelains itinérants apportaient leur aide à cette occasion.

Au printemps 1962 le Révérend Normann Dunning, ainsi que le consul britannique M. David Mitchell, officier de l’Empire Britannique, vinrent voir ce qu’il y avait lieu de faire pour cette église.

Jean Daniel, architecte, prépara un plan estimatif, et le travail put commencer. C’est ainsi que l’église primitive fut agrandie par un chœur, ornée de nouveaux vitraux, que la garniture de la Sainte Table fut offerte par la Congrégation de La Hague, que tout fut nettoyé et repeint. La petite église pouvait redevenir un centre spirituel pour les visiteurs des vacances.

Mais les Britanniques n’affluaient plus à Arcachon comme au siècle précédent. D’autres régions plus proches de l’Angleterre, ou moins chères que la côte Atlantique allaient à leur tour recevoir les Anglais retraités ou en quête d’une vie calme, au milieu de la verdure (ce qu’était Arcachon à ses débuts).

Et, surtout, la tuberculose était combattue par d’autres moyens que le « changement d’air ».

Par lettre du 4 janvier 1973, le Révérend Père Clark informait la mairie d’Arcachon de son intention de vendre l’église Anglicane, pour la somme de 150 000 F. La municipalité de son côté souhaitait ouvrir une place à l’emplacement où se trouvait le Temple (l’actuelle Place Bouscau). Le Pasteur Ribagnac et le Conseil Presbytéral ne firent aucune objection à ce projet, la vente du Temple se faisant au prix de 200.000 Francs.

Les deux opérations (achat des deux édifices religieux par la mairie et revente immédiate de l’église anglicane à l’Église Réformée) se firent simultanément.

C’est ainsi que l’église anglicane allait connaître une nouvelle vie spirituelle et, devenue le Temple de l’Église Réformée de France, recevoir des fidèles venus non seulement du voisinage, mais de tout le Bassin d’Arcachon et du Nord des Landes.

 

Visite du Temple – La communauté anglicane et l’Eglise Réformée de France ont une histoire si étroitement mêlée que la visite de l’édifice actuel fait apparaître des éléments qui appartenaient  à la « colonie anglaise », et d’autres provenant de l’ancien temple détruit en 1977.

En entrant dans le jardin qui entoure le temple sur trois côtés, on trouve, à droite, un campanile. Celui-ci surmontait le temple du boulevard de la Plage. La cloche porte la date de 1898 et provient de la fonderie Vauthier de Saint Emilion, la seule de France pendant longtemps, qui exporta ses cloches dans le monde entier.

En entrant dans le temple on remarque la voûte, dont nous avons déjà parlé, avec son message à la gloire de Dieu. Les bancs de bois bien cirés sont ceux  du bâtiment d’origine.

À droite, les vitraux de style préraphaélite ont été offerts par des familles, à la mémoire de leurs disparus.

D’abord, une série de trois vitraux : de gauche à droite, un ange portant une couronne, puis le  Christ et, à droite, un ange portant des lys. On peut lire : « Je suis la Résurrection et la Vie. »

(Jn,11,25)

Ces vitraux sont à la mémoire  du Lieutenant Général Broad-ley Harrisson, mort à Londres le 30 juin 1890 et de sa femme Julia Henrietta morte à Arcachon le 20 février 1894. Ce sont leurs enfants qui les ont offerts.

En revenant vers le choeur, un vitrail représente une vierge portant une lampe « A la mémoire chérie de Carie Bard de Annandale, Etat de New-York, morte à Arcachon le 17 novembre 1879. »

Et cette citation de l’Apocalypse 19,9 : « Bienheureux ceux qui sont appelés au repas de mariage de l’Agneau. » Allusion à Mt 25, 4-10 lorsque les cinq vierges sages préparent leurs lampes pour participer à un repas du soir de mariage, alors que la porte se fermera  pour les vierges folles qui n’ont pas préparé leurs lampes.

Les Bard, c’est une famille de médecins et d’enseignants durement éprouvée. Les parents de Carie, John et Margaret quittèrent les Etats-Unis après la mort prématurée de leur fils. La famille se rendit à Rome où, à son tour, mourut Margaret. Enfin Carie, âgée de 24 ans, mourut à Arcachon (villa Sylvabelle) alors que son père avait regagné Annandale où il avait fait construire une école, une église et un établissement  préparant à une carrière ecclésiastique, lequel porte son nom. Cet établissement est devenu une université, Bard College.

Au-delà de la porte ouvrant sur le jardin, un vitrail représente le Christ tenant un calice, avec la légende « Faites ceci en mémoire de moi » (Lc 22,19).

Il a été offert à la mémoire de deux frères : John Stewart décédé à Arcachon le 13 avril 1880, à 31 ans et William Fossett Steward mort en mer le 7 mai 1878, âgé de 24 ans. Ils étaient nés aux Antilles. Le plus jeune n’a pas atteint nos rivages. Le corps de l’aîné, mort au cours d’un  séjour à Arcachon, a été  inhumé à Glasgow.

Cependant, leur famille a voulu que leur souvenir demeure  dans cette église ; « Bienheureux ceux qui ont le cœur pur » est une citation de Mt 5,8.

 Une belle chaise à dossier plein date de la période anglaise, près d’un harmonium récemment installé.

Dans une pièce qui devait être la sacristie se trouve le baptistère. Le socle porte la mention du décès du fils de Samuel Radcliff, le desservant de cette église :

« À la gloire de Dieu et à la mémoire chérie de Stephen Alexander Radcliff. Il s’est endormi le 22 juillet 1875. »

Dans le chœur, se trouve un orgue de salon, acheté par l’Eglise Réformée de France, qui accompagne les offices et permet d’organiser des concerts très appréciés. La table de communion est au centre. Le lectern (le lutrin) et la chaire sont ceux de l’église anglicane.

De droite à gauche dans le chœur sont les vitraux de Saint Thomas, du Christ et de Saint Pierre. Saint Thomas, patron des charpentiers, porte une équerre. Le Christ est représenté « en gloire », c’est-à-dire  rayonnant de lumière, Saint Pierre porte les clefs du Royaume.

L’inscription au-dessous du Christ se traduit par : « À la gloire de Dieu et à la mémoire du Révérend Samuel Radcliff  dont les efforts ont permis l’édification de la nef de cette église, pendant les 40 ans de son ministère. Né à Skryne, County Moath, le 16 octobre1838, mort à Arcachon, le 2 mars 1913. »

Ces vitraux, vraisemblablement placés en 1962, sont l’œuvre des Frères Mauméjean, verriers réputés dans le sud de la France et l’Espagne. 

En longeant le mur de gauche on pourrait imaginer que le culte anglican n’a pas cessé d’être célébré.

Voici le tableau des offices de l’église Saint Thomas, avec même un numéro de téléphone et la mention des autres églises anglicanes à Bordeaux, Pau, Biarritz et Saint Jean de Luz, un autre tableau précisant quelles fêtes sont  célébrées tout au long de l’année. Il s’y trouve la fête de l’Annonciation, le 25 mars.

Sur le tableau des hymns on peut inscrire le numéro des psaumes qui seront chantés au cours de l’office.

Il n’y a pas de vitraux de ce côté. Ceux que l’on peut voir sur d’anciens documents ont sans doute été brisés ou volés  pendant la période où il n’y avait plus d’offices célébrés.

Mais on continue à lire l’histoire de ceux et celles qui ont fréquenté Saint-Thomas.

Tout naturellement voici le buste de Samuel  Radcliff  et la pierre tombale de sa mère, Ann, retrouvée récemment. Elle était elle-même veuve d’un pasteur, recteur de Skryne dans le comté de Meath, en Irlande. Elle « s’est endormie, à l’âge de 82 ans » (la même formule que celle de son petit-fils). «  Ceux qui se sont endormis par Jésus, Dieu les amènera avec lui » ( I Thess 4,14).

Nelly Fock est née à Amsterdam, le 12 mai 1881, morte à Arcachon, le 18 juin 1902.

« …la fillette n’est pas morte, mais elle dort », référence au texte de Mt. 9,24 qui rapporte la résurrection d’une enfant par le Christ.

Une plaque commémorative  est « à la mémoire de James Johnston, D.L.J.P., mort le 27 janvier 1873 et Cécilia Edgeworth, décédée le 26 février 1891, originaires de Magheremena Castle, Comté de Fermanagh, » en Ecosse. C’est leur fille Marian Weber qui a offert cette plaque. Elle porte les initiales R.I.P. (requiescat in pace) et « Nunquam non paratu », qui pourrait signifier « toujours prêt ».

Irlandais, était le Major Norman Sisson Hurt Stiwell, de Dublin, (1876-1931) capitaine dans l’armée des Indes où il fut initié à la franc-maçonnerie. Il créa à Paris la première loge de recherche en France. Ses travaux ont en particulier porté sur l’Anglaise de Bordeaux. On peut penser que sa santé avait été affectée par son séjour en Inde. Ce qui l’aurait amené à Arcachon, où il décéda.

Hatton Hamer Stansfeld est né en 1793, à Leeds, dans le Yorkshire, une ville réputée pour ses textiles. Le texte précise qu’il est enterré dans le cimetière d’Arcachon. Pas de citation biblique sur cette plaque offerte par sa veuve Mary Jane et ses fils. L’un, Thomas, Général d’Infanterie a appartenu au corps expéditionnaire britannique en 1914-1918. Henry, quant à lui, servit au Népal où, à la tête de son régiment de gurkhas, d’escarmouches en mutineries, il fit son devoir.

Ces deux noms sur un mur nous plongent dans l’Histoire d’une nation qui, à cette époque, étendait son pouvoir sur le monde.

Le premier mariage célébré dans l’église Saint Thomas eut lieu en 1889. Celui de Catherine Black Brown, venue de South-Abington aux Etats-Unis et de  F. Milani, un Français. Ils eurent plusieurs enfants, dont deux fils.

Leur fille a fait exécuter cette plaque commémorative à la mémoire  chérie de ma tendre mère dont grande était la foi ; son refuge était « que Ta Volonté soit faite ».

Et à celle de mon cher Père, 1854-1917.

Catherine Black Brown Milani est morte à Arcachon en 1935.

Le sous-lieutenant Winfred Milani fut tué en août 1914, son frère, le sous-lieutenant Roy, succomba à ses blessures en mars 1917.

Leurs noms figurent parmi ceux des membres de l’église réformée morts au cours des deux conflits mondiaux, de part et d’autre de l’entrée. De même que ceux d’une très ancienne famille d’Arcachon, les Monod, et celui de François Dumora, directeur d’école, résistant, exécuté en 1943. Son nom a été donné à une rue de la ville.

Le Temple offre une image très intéressante de la société internationale qui fréquentait Arcachon ou y résidait, en raison de sa réputation  de Ville de Santé. Ce fut, c’est toujours, un lieu de culte.

 

Villa Mariquita, 8 allée Velpeau

Appelée Mignardise au départ, elle devient Richelieu en cours de chantier en 1865. Maison locative dessinée par Paul Régnauld pour le compte de la Compagnie du Midi. En 1878 elle appartient à la Société Immobilière et en 1882 au Dr Cyprien Oré.

Pension de famille en 1894 lorsque Lautrec vient y loger en août. En avril 1908, elle est achetée par Léo Drouyn, le fils du célèbre dessinateur qui lui donne le nom de Mariquita.

« Ses murs sont construits en moellons au sous-sol, en pierre tendre aux étages mais recouverte à l’époque de briques de parement. On retrouve quelques-unes de ces briques actuellement dans les combles de la maison. Les garde-corps en bois découpé des balcons, régulièrement entretenus, ont conservé l’aspect qu’ils avaient à l’origine, contrairement à ceux de l’escalier d’accès. Leur motif décoratif ne se retrouve pas ailleurs à Arcachon. Les volets sont également d’origine.

Ces observations ont permis de situer dans cette villa une photographie très connue de Toulouse-Lautrec déguisé en muezzin avec un drap et un turban qu’il avait coutume de se confectionner à l’aide d’une serviette de toilette ». (Sylvain Smague : Toulouse-Lautrec en vacances, L’Horizon Chimérique 2014 p. 128).

 

Promenade des Anglais

Elle perpétue le souvenir de l’importante colonie anglaise qui vint dans la seconde moitié du XIXe siècle profiter des vertus médicales du “ sanatorium ouvert ” qu’était la Ville d’Hiver.

En 1891, pour fêter les 50 ans du prince de Galles, futur Edouard VII, des représentants de la colonie anglaise de la Ville d’Hiver se réunirent Promenade des Anglais, à la villa Rosa (aujourd’hui Mélusine) autour du vice-consul Webber. Quant au ministre des Finances Joseph Caillaux, accompagné de son expéditive épouse, il fut en 1923 l’hôte de M. Vivie de Régie, villa Les Orchidées (autrefois Esterhazy).

 

Villa Béthanie, 2 promenade des Anglais

En 1879, sous le nom de George Sand, elle appartient à M. Rougieren 1882 (AA 7-05-1882) et en 1889 à M. Braguenard. Un temps propriété du comte et de la comtesse de Canclaux, ils y recevaient la visite de la reine Nathalie de Serbie. L’Avenir d’Arcachon du 6 mars 1892 note que la reine de Serbie vient d’y séjourner. Elle  y vint aussi à chacun de ses passages à Arcachon dans les années 1900-1903 (pour sa part, elle séjournait à l’Hôtel « Régina »).

Après la guerre de 1914 elle est habitée par le Dr Chauveau.

La villa est devenue Béthanie lorsqu’elle a été habitée en 1929 par le Docteur Junca.

 

Villa Carlo, 5 promenade des Anglais

La villa (construite sur la parcelle originelle de « Esterhazy ») appartient en 1889 à M. de Rumford. Elle figure sur le plan A.J. Ducos de 1889. Elle devint par la suite une maison de famille tenue par Mme Ganaud « dans la partie la plus ensoleillée de la Ville d’Hiver. Se recommande par ses chambres bien aérées et exposées au midi, par une nourriture saine, conforta le et par un service irréprochable. English spoken. »

La villa devint la pharmacie de la place des Palmiers (aujourd’hui place du professeur Fleming).

 

Villa Les Orchidées, place du Professeur-Alexander-Fleming.

Le terrain est acheté le 15 juin 1880 par un parisien, Ernest de Perrinelle-Dumay, soldat de métier. La maison qu’il y fait construire est achevée en 1882 sous le nom d’Estherazy nom d’une famille princière hongroise. A sa mort en 1886, elle passe à son frère Alphonse qui la revend en 1888 à Berthe Rapine du Nozet de Sainte-Marie épouse d’Amédée Lefebvre de Rumford.

En 1899 elle appartient à la famille Expert et à l’architecte Roger Expert qui la nomme à ce moment-là Les Orchidées. La villa est victime d’un incendie le 16 février 1901. (Un drôle de pistolet à Arcachon : Henriette Caillaux par Jean-Pierre Ardoin Saint Amand p.12)

Le ministre Caillaux et sa femme la louent et s’y installent de décembre 1922 à avril 1923. Mme Caillaux a abattu en 1914 Gaston Calmette, directeur du Figaro, qui s’est procuré des lettres de son mari sur des sujets financiers, diplomatiques et privés. Il vient de publier une lettre de Caillaux à une maîtresse devenue sa première femme et menace d’en publier une autre adressée à une autre maîtresse, sa femme actuelle. Elle est acquittée le 28 juillet 1924. Son mari a aussi des ennuis à cause de son attitude pacifiste pendant la guerre.

Au cours de leur séjour où ils mènent grand train « tout ce que Paris comptait de députés, sénateurs, ministres passèrent dans les salons de la villa des Orchidées« .

La villa est achetée début 1924 par René de Vivie de Régie. Albert Chiche, ancien député de Bordeaux la décrit ainsi dans l’Avenir d’Arcachon du 16 mars 1924 :

La villa Les Orchidées, avec son jardin peuplé d’arbustes rares et sa terrasse bordée d’une élégante balustrade en pierres blanches, est la plus belle de la place des Palmiers et l’une des plus remarquables d’Arcachon. Aucune autre, pour les richesses qu’elle contient, ne peut lui être comparée, sauf  peut-être la villa de Renesse. Mais si les salons où régna la princesse Kastrioti ont plus de dorures, ceux des Orchidées sont meublés avec un goût plus artistique. La princesse possédait une énorme fortune dont elle aimait à faire étalage. M. René Vivie de Régie, propriétaire de la villa Les Orchidées, est un lettré, un artiste, un homme de goût. Il aime le 18e siècle et professe pour Napoléon une admiration sans bornes. Aussi a-t-il fait de sa maison un musée où la gravité des souvenirs impériaux est tempérée par la grâce légère des objets d’art que produisit l’époque frivole commençant au début du règne de Louis XV pour finir sur l’échafaud de Louis XVI.

Tableaux, pastels, gravures, bronzes, bibelots, miniatures, meubles précieux ornent les deux étages. Leur énumération remplirait un volume. Je ne parlerai que de ceux qui ont principalement retenu mon attention.

On est entré dans le vestibule. La salle à manger se trouve à droite. Elle est de style Renaissance. Au fond, une admirable cheminée en bois sculpté soutenue par deux cariatides et surmontée de deux splendides aiguières en bronze doré aux armes de Diane de Poitiers. Voici la statuette en porcelaine de cette reine de la main gauche vêtue d’un long manteau bleu bordé d’hermine. Elle semble se croire chez elle. Les chaises, les fauteuils, le buffet, le lustre, tout lui rappelle le château de Chenonceaux qu’elle tint de la munificence de son royal amant Henri II.

En pénétrant dans  le salon, de l’autre côté du vestibule, nous nous trouvons transportés au 18e siècle. Un beau pastel attire nos regards : c’est le portrait, en uniforme, d’Achille de Vivie, garde du corps de Louis XVI.

Sur la cheminée, une délicieuse pendule en biscuit de Sèvres : Les trois grâces, dont l’une, de son doigt levé, indique l’heure fugitive. L’original, du sculpteur Falconet, fut assuré un million lorsqu’on l’exposa à Paris.

La journée entière ne suffirait pas pour examiner tous les vases posés sur les consoles, les innombrables bibelots enfermés dans des vitrines. Entrons dans le cabinet de travail, en prolongement du salon. Les murs disparaissent sous de grandes bibliothèques pleines d’éditions rares, vêtues de riches reliures et de livres annotés de la main du maître. Sur la cheminée, un bronze se détache : Les derniers jours de Naploléon Ier, reproduction du marbre sculpté par l’italien Vela, aujourd’hui au musée de Versailles…

Pénétrons dans la loggia, style Louis XVI, qui s’étend sur toute la longueur des deux précédentes pièces. Ici la joie de vivre emplit les cœurs…

Maintenant nous montons au premier étage par un escalier tapissé de gravures et de dessins relatifs à Napoléon Bonaparte, depuis sa naissance à Ajaccio, jusqu’à sa tombe à Sainte-Hélène, jusqu’à son tombeau des Invalides.

Le nuage de tristesse que cause la fin de cette glorieuse épopée est dissipé par l’éblouissement de deux chambres merveilleuses, l’une Louis XVI, l’autre Louis XV. Lits voluptueux, dignes de la marquise de Pompadour et de la jeune dauphine Marie-Antoinette, étoffes brodées, tapisseries des Gobelins, glaces, statuettes, bergères, pastels dont la fraîcheur nous a conservé les riantes figures poudrées des contemporains de Voltaire, tout chante l’ivresse insouciante d’un monde galant qui marchait les yeux bandés à l’abîme. Sur  la cheminée de la première chambre, un bronze doré de Philippe, prix de Rome : Le Réveil : une vierge aux formes graciles s’étire, dans le simple appareil d’une beauté arrachée au sommeil, en offrant ses seins aux baisers de l’aurore. Sur la cheminée de l’autre chambre, une Phryné de marbre séduit ses juges en enlevant les voiles qui cachaient ses charmes.

Entre les deux pièces, une confortable salle de bains où nous voyons l’empereur représenté dans sa baignoire par une aquarelle de Detaille… Derrière, une chambre bretonne, avec un lit à colonnes torses monté sur estrade et une table supportée par des personnages bretons sculptés dans le chêne massif. La Vénus accroupie, du Vatican, éclaire de sa blancheur marmoréenne la sévérité des meubles sombres.

D’autres pièces contiennent encore des quantités de merveilles, mais il est temps d’aller respirer les effluves printaniers sur le Solarium situé devant la chambre Louis XVI. De là, la vue se repose sur la place des Palmiers et embrasse l’immense étendue de la forêt toujours verte… »

 

Allée Jean-Hameau

Né à La Teste le 5 octobre 1779, docteur en médecine en 1807, propagandiste de la vaccination, le docteur Jean Hameau fut maire de La Teste du 17 juin 1844 à mars 1848. Considéré par beaucoup comme un précurseur de Pasteur* pour son Etude sur les virus (1836) initialement incomprise par ses pairs, il se fit remarquer avec son Aperçu historique et topographique de La Teste-de-Buch et ses environs (1839) et son étude sur la “ pellagre ” (1840). Membre correspondant de l’Académie de Bordeaux, il avait été nommé médecin inspecteur des bains de mer d’Arcachon en 1838.

Décédé à Bordeaux le 1er septembre 1851, Jean Hameau reçut l’hommage de ses concitoyens le 27 mai 1900 avec l’érection d’une statue due à Gaston Leroux, (1854-1942) mais malheureusement enlevée en 1942 par les Allemands qui l’envoyèrent à la fonte.

 

Villa Sylvabella, 3 allée Jean-Hameau

Construite en 1882 sous le nom d’Actéon pour M. Perrin. En 1907 elle est devenue Les Œillets et après 1930 Sylvabella.

 

Villa La Savane, 4 allée Jean-Hameau

En 1878 elle appartient à M. Salesse sous le nom Souvenir.  Cette pension de famille devient en février 1888 « l’Hôtel de la Ville d’Hiver »  (AA du 28.07.1901) dirigé par Melle Gatineau. Le romancier George Robert Gissing (1857-1903) y fait un séjour de décembre 1901 à mars 1902. (Elle s’appelle alors Souvenir). Il est atteint de tuberculose et le docteur Festal lui prodigue ses soins. (BSHAA n° 105 p. 69)

Vers 1925 Jean-Paul Allégret, atteint de tuberculose, s’y installe. Il fait alors la connaissance de Guy de Pierrefeux, journaliste. (BSHAA n° 92)

 

Villa Calypso, 2 allée Jean-Hameau et allée Girardeau

Bâtie en 1877 pour M. Girardeau qui possédait aussi la villa Minerve. En 1891 Mme Girardeau offre à la ville la voie qui reliait l’allée Isabelle à l’allée du Soleil à la condition que le nom de Girardeau lui soit conservé, c’est donc l’allée Girardeau. La villa est vendue à M. Noyer et devient en 1902 la propriété de M. de Lignac.

Calypso : Nymphe d’Ogygie qui accueillit le naufragé Ulysse et le retint sept ans dans son île.

Mme Girardeau est décédée en août 1900. AA du 28.12.1902.

 

Allée du Docteur-Fernand-Lalesque

Né à La Teste le 30 mars 1853, Jean Louis Jules Fernand Lalesque, digne représentant d’une dynastie médicale testerine, fut le premier à s’installer à Arcachon (1882). Il se consacra à la lutte antituberculeuse, s’attacha à promouvoir la cure marine, le sanatorium ouvert et la cure héliomarine, avec le concours de son camarade d’internat Alfred Festal. Médecin inspecteur des bains de mer, directeur de deux établissements hospitaliers arcachonnais, directeur de la Station biologique (1885-1886), président de la Société scientifique d’Arcachon (1895-1905), Fernand Lalesque fut plusieurs fois conseiller municipal (dès 1886), adjoint à l’hygiène (1923).

Père du slogan, Arcachon, ville de santé, Fernand Lalesque est décédé à Arcachon le 15 novembre 1937.

 

Villa Le Paradou, 9 allée Fernand Lalesque

En 1878 cette villa appartient à M. Franck sous le nom d’Augustine. Au début de l’année 1879 elle est louée à M. Séguinaud commerçant bordelais.

Parmi les nombreux locataires qu’a connus Augustine/Ker Maria, il faut citer, en 1880 le rentier bordelais de Nartigues et M. du Pavillon ; en 1889, les Nouguès de Bordeaux – peut-être la famille du compositeur Jean-Charles Nouguès (1875-1932)  à qui l’on doit l’opéra Quo Vadis ? et qui apprécie la Ville d’hiver – ; en avril-mai 1892, les Cruse, si nombreux qu’ils doivent se répartir entre les villas entre Diane et Augustine !

Acquise par M. Mirieu de Labarre (AA du 17.04.1898) (AC 1922) qui la rebaptise Ker Maria en 1898 et la loue. En juillet 1898 c’est au prince Koudachev, écuyer de S.M. l’empereur de Russie puis des dames de la colonie anglaises (Mmes Gray et Schuttleworth – AA 17 avril 1898) et des rentiers britanniques (MM. Seebohin, Kennedy) ou espagnols (par exemple le madrilène Recarte)

À partir de 1905 la famille a dû habiter la maison car elle ne figue plus à la rubrique des « étrangers de distinction ».

En 1925 les acquéreurs M. et Mme Maurice Garnier font agrandir la maison sous une large terrasse en pierres avec balustres au premier étage. La maison est bâtie autour d’une tour carrée où la brique scande les encadrements.  La brique dessine des arcs cintrés sur le pignon en encorbellement et une frise dentelée sur la façade. Le nom est en céramique sous le pignon du toit.

La cheminée du salon a deux conduits qui entourent la fenêtre à l’extérieur. Un radiateur est muni d’un chauffe-plat incorporé.

Elle a pris le nom Le Paradou au milieu des années 1920.  Garnier propriétaire en 1932.

Elle avait été si longtemps abandonnée qu’un arbre poussait à l’intérieur de la maison. (M. Boyé et M.C. Rouxel : Villas d’Arcachon Un siècle d’histoire, Geste-Editions, 2014).

 

Villa Navarra, 7 allée Fernand-Lalesque

Construite en 1882 pour M. Périn (AA 7-05-1882). La villa s’appelait d’abord Diane comme le rappelle la statue du jardin. Elle changera de nom vers 1930.

 La villa est une importante bâtisse en briques rouges, comprenant un sous-sol domestique, un rez-de-chaussée surélevé avec une galerie en bois ajouré faisant le tour de l’immeuble, un premier étage avec les classiques balcons de bois travaillés et un deuxième étage mansardé. La fille de José Maria de Heredia, Louise, malade des poumons vient s’y reposer en février 1913. Elle s’y ennuie beaucoup. (BSHAA n° 119 p. 28). C’est la femme de Pierre Louÿs, l’auteur des « Chansons de Bilitis ».Ses rapports avec son mari deviendront tels qu’elle divorcera et épousera par procuration Gilbert des Voisins alors aux armées. Pour son second séjour en juin elle vient avec sa mère à L’Hôtel des Pins (ou Hôtel Continental).

En 1940, lorsqu’affluent les réfugiés, la villa devient une annexe du lycée de Graigcrostan.

En 1945, cette grande bâtisse à deux étages reçoit l’état-Major de la Brigade Marine d’Extrême-Orient en formation à Arcachon ou plus exactement le C.A.B.E.O. (Centre administratif de la Brigade d’Extrême-Orient) dirigé par le Commissaire de 1ère classe Ladrange. (BSHAA n° 88)

Elle est devenue une copropriété.

 

Villa Carmen, 14 allée Fernand-Lalesque

Son nom fait référence à Prosper Mérimée qui parcourait la ville le 4 octobre 1863, à la suite de Napoléon III, sous les explications d’Emile Pereire.

Construite pour M. Hennon, conseiller municipal d’Arcachon en 1879 (qui a commandé plusieurs chalets) (AA novembre 1879). C’est une pension de famille.

Isabelle II, la reine-mère d’Espagne (1830-1904), qui n’était pas présente aux fiançailles de son fils Alphonse XII, voulut connaître le cadre où elles s’étaient conclues. Elle loue cette villa où elle s’installe du 14 août au 30 août 1880. L’Harmonie d’Arcachon puis l’orchestre du Casino viennent jouer de la musique sous ses fenêtres le soir du 15 août.

Etant en visite privée, elle est suivie d’une modeste escorte d’une trentaine de personnes et une autre villa toute proche est mise à sa disposition.

Les villas se louent avec le linge de maison nécessaire. A son départ on s’aperçoit lors de l’inventaire qu’il manque deux douzaines de torchons. Les journaux ennemis « La Gazette d’Arcachon » et « L’Avenir d’Arcachon« , l’un monarchiste, l’autre républicain, s’emparent de l’affaire qui devient infamante pour la couronne d’Espagne. Le conseiller municipal Hennon, propriétaire de la villa n’accuse évidemment pas la reine mais les femmes de service du pays qui avaient été employées à la villa. La police perquisitionne chez ces dernières. (Hennon prétend qu’il n’a pas porté plainte). La mairie calme les esprits en payant les torchons manquants.

D’abord succursale de l’Hôtel de France, la villa devient en 1886 l’Hôtel d’Angleterre. Puis elle appartient en 1889 à M. Pinard-Legrix, conseiller général de l’Aisne. En 1889, Paul Doumer, futur président de la République, y passe quelques heures en mars alors qu’il était député de l’Aisne, chez son ami Pinard-Legry. Le 3 avril 1890, c’est Charles Floquet (1828-1896), président de la Chambre des Députés, accompagné de Paul Doumer, qu’il reçoit.

L’Avenir d’Arcachon nous dit que la princesse de Croy y descend début janvier 1895 chez le comte et la comtesse de Bruce.

En 1903 elle est à M. Chabaneau.

AA 27-06-1926 : « Le chalet Carmen fut habité pendant cinq ans par Jacques Moreau et sa fille malade. Celle-ci avant de mourir en 1924 a demandé à son père de constituer une rente annuelle de 500 f au profit des marins arcachonnais. »

En 1945, elle est affectée avec Carmencita au logement des officiers de la Brigade Marine d’Extrême-Orient en formation à Arcachon. (SHAA n° 88)

Cette villa est maintenant divisée en quinze appartements.

 

Villa Volcy, 18 allée Fernand-Lalesque

Appartient en 1878 à M. Dupont et en 1882 à M. Degraaf (AA 7-05-1882).

 

Hôtel Continental Forêt (Oasis), 20 rue Fernand-Lalesque

Construit en 1889 par l’architecte Pujibet et l’entrepreneur Blavy pour B. Ferras déjà propriétaire de l’Hôtel Continental situé en bord de mer, il est inauguré le 9 août 1890. Pour le construire les villas Gilbert et Guillaume Tell sont rasées. Cet hôtel à la façade principale au midi comprend au rez-de-chaussée « une galerie, un jardin d’hiver (…) des salles à manger ; au-dessus quatre étages qui contiennent quarante chambres et salons ; le tout desservi par un ascenseur » (L’Avenir d’Arcachon du 13 octobre 1895). Peu après l’ouverture la publicité disait « Cet établissement vient d’être construit et meublé d’après les idées nouvelles et son agencement est tout à fait irréprochable ».

Des hôtes illustres l’ont fréquenté. En septembre 1890 arrive le compositeur et organiste Eugène Gigout (1844-1925) (Chronologie arcachonnaise)

 Dans la première liste des personnes descendues à l’Hôtel, le 20 décembre 1890 figure le comte de Grammont, le duc et la duchesse de la Roche-Guyon, le comte de Montigny.

Lors d’un bal donné dans l’hôtel on peut lire dans L’Avenir d’Arcachon du 5 février 1893 :

« Citons : Mme Fould en velours gros-vert et fourrures, Comtesse de Gunbsbourg, toilette de velours noir avec col à la française amaranthe, Mme Thurneyssen, en velours noir, au corsage papillon de saphirs, rubis, opales, Mme la Baronne de Portal en point d’Alençon, bouquet de diamants et grosses perles, Mme Vignial en velours noir avec broche de roses-diamants (…). Du côté des habits noirs : MM . Baron de Portal, Vignial, Thurneyssen, Escarraguel, de Vergniol… ». Et le journal continue à propos de la même soirée :  Au bal M. et Mme Vignial avaient invité une vingtaine de personnes à un souper assis qui a été donné à la villa Meyerbeer et servi avec le dernier luxe. Est-ce les grands crus de champagne, les truffes et les écrevisses qui donnèrent une recrudescence d’entrain ? Toujours est-il que la fête reprit de plus belle à Meyerbeer. La toute gracieuse Mme Vignial ainsi que MM. Ravenaz et Raphaël Excarraguel jouèrent des instantanés-charades ».

(Mémoire Sandra Massonnat).

9 mars 1893 : concert du ténor russe Charles Gordon. (Chronologie arcachonnaise)

Les enfants du prince Antoine d’Orléans, duc de Galliera, fils du Duc de Montpensier, Alphonse et Louis-Ferdinand, accompagnés d’une dame de compagnie y ont passé l’automne  1894. (Chronologie arcachonnaise)

En 1894 également, l’infante Eulalie d’Espagne (sœur d’Alphonse XII) et son mari y passent quelques jours du 1er au 10 décembre.

L’Avenir d’Arcachon du 10 février 1895 : Mardi à l’hôtel Continental en forêt , afternoon tea chez Madame la baronne Systéma de Groveinsteins ancienne dame d’honneur de la cour de Hollande.

Parmi les invités : duchesse d’Harcourt, Madame Karadja et son fils, Mademoiselle Debans, docteur et madame Hameau, M. et Mme de Sancy, M. et Mme Revenaz, Miss Harrisson., Mademoiselle Romswinkel, M. et Mme André Hameau, M. et  Mme Fynje van Salverda, baron et baronne de Contenson, Mesdemoiselles de Barral, comte et comtesse de Mac-Carthy. »

L’hôtel est agrandi d’une aile gauche en 1895.

La baronne de Lassus, fille de Charles Gounod y séjourne en janvier 1901 et y donna des concerts.

Le musicien Camille Saint-Saëns (1835-1921), en avril 1903, descend dans cet hôtel lors de son séjour à Arcachon « le rêve des rêves ». (Chronologie arcachonnaise) C’était le plus confortable des hôtels de la Ville d’Hiver. On y avait installé l’électricité l’année précédente. On y donnait des concerts mais on y dansait aussi : le cake-walk et le boston, danses nouvelles venues d’Amérique.  Il comportait trois annexes : Trianon, Marly et Printemps. Il s’appelle alors Hôtel des Pins et Continental en Forêt. (Le Grand-Hôtel et l’Hôtel des Pins appartenant tous deux au même propriétaire M. Ferras on peut prendre ses repas dans l’un ou l’autre des deux hôtels. Seul hôtel muni d’un ascenseur).

Le futur Président de la République Paul Deschanel (1855-1922), alors député de l’Eure, s’installe en mars1905 dans une des annexes avec sa famille.

En 1905, Ch. Gordon, grand ténor russe, après s’être fait applaudir dans toutes les Cours d’Europe, y donne un concert, accompagné de l’organiste de Notre-Dame d’Arcachon. Organisé au profit de la Croix Rouge impériale de Russie, il rapporta cent francs. Au programme, « l’Hymne russe » (Prière pour le Tsar) et « Le Rossignol », chanson russe.

Cette année-là de nombreux blessés et convalescents viennent se reposer à Arcachon dans cet hôtel et son propriétaire, Bernard Ferras, recevra le 9 octobre 1910 l’ordre de Saint-Stanislas en récompense de l’accueil fait à ces militaires. (SBHAA n° 146 p. 35)

En 1911 Henryk Sienkiewicz, polonais auteur de Quo Vadis, passe cinq semaines du 26 mars au 30 avril 1911, avec sa fille Jadwidga, à l’Hôtel des Pins Continental qui est alors considéré comme le meilleur et le plus chic hôtel d’Arcachon. (SHAA n° 112)

De juin à fin septembre 1913, Louise de Heredia qui est en train de divorcer d’avec PierreLouÿs, séjourne dans cet hôtel qui s’appelle alors l’Hôtel des Pins, avec sa mère Mme de Heredia, née Despaigne. Henri et Marie de Régnier (sa sœur) les rejoignent. Ils fréquentent d’Annunzio.

Lord Harding, ex vice-roi des Indes, ex ambassadeur d’Angleterre à Paris, y séjourne en octobre 1923.

À la fin de la première guerre mondiale, les thés dansants inaugurèrent les années folles et en 1924, l’orchestre d’Eddy Elkins fit danser la jeunesse dorée et passablement excentrique qui fréquentait les salons du Continental.

L’hôtel Continental fut réquisitionné par les Allemands pendant toute la durée de leur occupation à Arcachon. Il sert ensuite de casernement pour 200 à 300 hommes pour la Brigade marine d’Extrême-Orient en formation à Arcachon en 1945. Un ancien raconte  que les occupants avaient bien dégradé les chambres.  Cuisines et réfectoires sont vastes, mais la nourriture est « douteuse » selon certains souvenirs. Des salles de cours sont faciles à aménager. (SHAA n° 88)

Après avoir été une maison de retraite (Oasis), elle attend des travaux.

 

Villa Blanche, 11 allée Fernand-Lalesque

Bâtie en 1893.

 

Villa Lutèce, 15 allée Fernand-Lalesque

En 1882 elle appartient à M. Grimaud qui possède aussi Sophie (AA 7-05-1882) et en 1889 à M. Pertuis puis à Colin. En 1930, elle est la propriété du baron Stévenin d’Arc et de son épouse, ce sont les grands-parents de Christine Puel née Moreau de Tours.

 

Allée Corrigan

Président du Collège des médecins d’Irlande, le docteur Corrigan, dont les articles furent repris dans le Guide illustré d’Arcachon et du littoral avec notice anglaise de H. Massicault (1872) et qui séjourna à Arcachon en 1857, participa à la réputation grandissante de la Ville d’Hiver et, partant, d’Arcachon. Son discours d’ouverture à l’Université de Dublin sur le climat médical d’Arcachon fut “ pour la station, jusqu’alors absolument inconnue, une véritable bonne fortune ”.

 

Villa Bianca, 13 allée Corrigan

Toujours restée dans la même famille depuis sa construction en 1882, fait assez exceptionnel, la villa Bianca est située à l’angle de l’allée Corrigan et de l’allée du Dr Fernand Lalesque.

Elle appartient aujourd’hui à la cinquième génération.

Le 12 novembre 1880, à l’étude de Maître Labayle à Bordeaux, Jean Adrien de Graaf signe l’acte d’achat du terrain de la villa qu’il veut faire bâtir. Ce terrain appartient à la Société Immobilière d’Arcachon, domiciliée 40 allées d’Orléans à Bordeaux, qui est chargée de vendre ou d’échanger les terrains d’Arcachon de la Compagnie des Chemins de Fer du Midi et du canal latéral à la Garonne, domiciliée à la même adresse.

Pour construire sa maison, Adrien de Graaf fait appel à M. Lemarchand, architecte à Bordeaux, ami de sa famille. L’entrepreneur Blavy, originaire de la Creuse mais installé à Arcachon, est chargé du travail. Le marché est passé pour la somme de 35 286 F.

Adrien de Graaf meurt en 1884.

Mme Adrien de Graaf meurt en 1891 et la succession commune est réglée. La villa Bianca est attribuée en pleine possession à Henriette Bonnefon.

La villa Bianca est très prisée de l’aristocratie qui apprécie son confort et peut profiter de la vie mondaine des deux hôtels voisins.

L’Avenir d’Arcachon et Arcachon-Saison ont l’habitude de signaler à leur lecteurs l’arrivée des hôtes célèbres nouvellement installés dans les hôtels et les villas de la Ville d’Hiver, où ils restent souvent plusieurs mois. Nous savons ainsi qu’en janvier 1886 Bianca abrite le vicomte de Dampierre, puis M. Blight. En 1887, Talleyrand-Périgord, duc de Dino, la loue de février à avril. Le baron Petiet prend la suite, puis Mme Rödel et la baronne Henry. A l’automne 1888, c’est le tour du marquis de Paty du Camp et Arthur Auvray, de Tours, prend sa place les premiers mois de 1889, suivi de Mme Virgile, puis en 1890 de M. Mestreau et du vicomte de Barbot, etc…

Ce chalet hébergera aussi la famille d’Orléans qui, bien qu’en exil, viendra rencontrer les autres familles royales en villégiature. En 1895, la comtesse de Gallifet y réside.

En 1929, Bianca est louée à M. et Mme du Breuil. Mme du Breuil y installe l’année suivante une « Family House » grand luxe. Pendant quelques mois des annonces publicitaires sont insérées dans L’Avenir d’Arcachon. À cette époque la ville d’Arcachon se tourne vers la clientèle des bains de mer, refusant d’être une cité de malades. Beaucoup d’Arcachonnais craignent d’attraper la tuberculose qui fait encore tant de ravages, c’est ce qui explique la mention de la publicité notant que la maison refuse les malades contagieux. La Ville d’Hiver a été conçue pour recevoir des malades, on ne veut plus d’eux et elle amorce son déclin.

Lorsque Henriette Bonnefon meurt en 1936, elle laisse pour unique héritière sa fille Marie-Louise Bonnefon, née en 1879, épouse de Me Georges Rozier, avocat à Bordeaux, où ils habitent 7 cours de Verdun.

La famille se retrouve dans la villa pour les vacances. Mais la guerre va changer tout cela.

C’est ainsi que Bianca est réquisitionnée. Un huissier dresse un constat de son état et de son mobilier.

Les propriétaires ne peuvent revenir à Arcachon, sauf dans la journée, car le séjour des estivants est interdit et tous les propriétaires de villas qui résident en dehors d’Arcachon sont considérés comme des estivants.

Les Allemands quittent la ville le 22 août 1944. Le 31 octobre 1944, M. Dupuy, du Service des Réquisitions, rend les locaux à ses propriétaires. M. et Mme Rozier chargent l’architecte Jean Hemery, de Bordeaux, de la remise en état de leur villa. Il commence par envoyer le rapport d’expertise de Me Herbert à M. Fouga, architecte départemental des Réquisitions. « Tous les murs de la maison, notamment ceux de l’escalier, sont dégradés, et tous les planchers sont dans un tel état que seul un rabot pourra les nettoyer. Il y a de nombreuses gouttières qui abîment les plafonds. Il n’y a plus un loquet à une porte… les serrures ne fonctionnent plus ». Une grande partie du mobilier a disparu.

…Dans l’entrée, une fenêtre est arrachée et trois vitraux sont cassés. Dans l’escalier, trois autres vitraux sont également cassés ainsi qu’une grande vitre.

Le sous-sol est particulièrement dégradé : « la rampe d’escalier a disparu jusqu’au rez-de-chaussée et cinq portes sont brisées ». Dans la salle de bains, « tous les appareils sont enlevés, le carrelage en faïence des murs est dégradé et le plafond est crevé ». Dans la cuisine, trois vitres sont brisées, toutes les plinthes et les boiseries ont disparu, etc.

Dans le jardin, « une grande partie des clôtures ainsi que le portail ont disparu… L’ensemble du jardin est sans aucun entretien, la végétation y est libre et des trous importants ont été creusés dans le sol… Il y a environ 5 m3 d’immondices de toutes sortes à enlever.

Mais M. et Mme Rozier ne vont pas pouvoir disposer librement de leur villa et les travaux devront attendre.

En septembre 1944, le général Juin, sur instruction du gouvernement provisoire de la République, décide la création d’un Corps Expéditionnaire Français d’Extrême-Orient (C.E.F.E.O.). La Marine est chargée de mettre sur pied une brigade de fusiliers marins dans le Sud-Ouest et en bordure de mer. « À Arcachon, au Moulleau et au Pyla, les hôtels qui avaient été réquisitionnés par les Allemands sont inoccupés et en bon état. La villa Bianca est occupée par différents services du C.A.B.E.O.

La villa Bianca est enfin récupérée par ses propriétaires et sa remise en état va pouvoir commencer au début de l’année 1946.

Bianca devient une pension d’enfants dirigée par Mme M. Lhoste-Clos. C’est une maison de repos de 20 lits, dont le médecin traitant est le Docteur Wolff. Agréée par la Sécurité Sociale, elle reçoit notamment des enfants envoyés par la S.N.C.F. et par les Forces Armées de l’Air et de la Marine.

Dans les années 1954-1956, Mme Beltramelli y tient une pension dont bien des Arcachonnais ont encore le souvenir. C’est ensuite Mme Lapoux qui en est à la tête, mais elle n’entretient pas bien les locaux qui se dégradent.

La fille de Mme Rozier, Marguerite-Marie, épouse de Pierre Dangas, hérite en 1980 de la villa Bianca, qu’il faudra une fois de plus remettre en état.

 

Villa Vincenette, 16 allée Corrigan

Appelée Lona à l’origine, elle est l’œuvre de Marcel Ormières et de l’entrepreneur Blavy (AA du 27.01.1895) qui l’ont construite en 1895 pour Mme de Aldecoa qui va l’habiter. Elle possède de beaux vitraux.

 En 1901, elle est acquise par Mme Duprada déjà propriétaire de la Walkyrie (12 allée Corrigan). En 1930 elle se nomme Vincenette. Elle deviendra pension de famille (l’annuaire 1970 relève l’hôtel-pension Vincenette), puis abritera en 2006 les locaux du SIBA (Syndicat Intercommunal du Bassin d’Arcachon).

Elle fut habitée par Félix Trapereau, traducteur des ouvrages d’Oscar Wilde et délicat poète de « La poussière du pastel » et de « L’amour courtois ». (BSHAA n° 71)

 

Allée Lakmé

Doit son nom à une villa, aujourd’hui détruite, qui se trouvait allée Sarraméa ; cette villa faisait référence à l’opéra-comique de Léo Delibes, sur un livret de E. Gondinet et Ph. Gille (1883).

 

Villa Tanit, allée Lakmé

Construite en 1892 sous le nom de Guillaume Tell pour M. Baster, elle change de nom dans les années 20.

Plus qu’à une mise à l’honneur du légendaire héros suisse, la villa s’attachait à rappeler le célèbre opéra (1824) de Rossini, paroles de Hippolyte Bis et Jouy.

Tanit : Divinité phénicienne, une des formes d’Astarté, adorée à Carthage, dont le voile est à l’origine du destin tragique de Salammbô et de son amant Mathô.

 

Rose des Sables, 4 et 6 allée Lakmé

Bâti en 1902 sous le nom de Grand Hôtel Sanitas, l’hygiène y est parfaite. Il s’appelle ensuite Hôtel Moderne, nom plus vendeur. Il est repris en 1922 par le docteur Lorentz Monod pour en faire un sanatorium. C’est un « Etablissement-sanatorium », nous dit le Dr Chauveau, « spécialement organisé en vue de la double cure par le climat et la méthode du pneumo-thorax » et il est rebaptisé Les Elfes. Dans les années 50 il est transformé en maison de repos sous le nom de Home des Pins. En 1978 il est devenu un établissement médical La Rose des Sables, destiné au repos et à la réadaptation. Des évolutions architecturales ont été effectuées entre 1990 et 2001 (création étages, création solarium etc.). Après avoir été une clinique de « soins de suite », elle a été vendue et attend des travaux.

 

Villa Cinderella, 5 allée Lakmé

Postérieure à 1930.

 

Villa Shéhérazade, 8 allée Lakmé

Construite par Audoir en 1900 pour le docteur Deschamps, elle s’appelle Villemain. En 1911 Guy de Téramond, président des Critiques Littéraires, l’acquiert, exécute des travaux de réaménagement et la renomme Shéhérazade. En 1920 il rajoute un bow-window.

On lui rajoute l’aile droite et elle devient un temps Le chat Botté une pension d’enfants agréée.

 

Villa Marie-Amélie, 9 allée Lakmé

Bâtie en 1892 sous le nom La Colinette, elle appartient à Maurice Vatel en 1911.

 

Villa L’Ajoupa, 11 allée Lakmé

Bâtie en 1892 sous le nom La Belgique, elle appartient à M. Manhès qui la revend en 1923 à M. Signoret de Paris (AA 10-02-1923). Le prince Joachim Murat la loue en juin 1929. (Phare du 14/07/1929).

Elle figure sur le plan A.J. Ducos de 1889.

Elle change de nom après 1930. Elle est bâtie sur un grand terrain à l’angle de l’Allée Sarraméa et de l’Allée Lakmé.

 

Allée Sarraméa

Docteur en médecine de la Faculté de Paris (1837), Jean-Isidore Sarraméa, né le 6 juillet 1813 à Ambarès, fut d’abord médecin de la maison centrale d’éducation correctionnelle des jeunes détenus de la Gironde, puis chirurgien en chef des hospices des enfants et des vieillards de Bordeaux. Longtemps médecin chef de service à l’hôpital Saint-André et président de la Société de Médecine de Bordeaux en 1857, il établit notamment un Mémoire pour la fondation sur les bords du Bassin d’Arcachon d’une colonie de jeunes détenus lymphatiques, scrofuleux ou tuberculeux (1850). Il a aussi laissé Un regard sur Arcachon (1860) et une étude intitulée Causes et préservation du lymphatisme et de la tuberculose, fondation sur les bords du Bassin d’Arcachon et sur nos côtes maritimes d’établissements destinés à préserver de ces terribles maladies les enfants qui y sont prédisposés (1863).

 

Villa Les Fauvettes, 11 allée Sarraméa et allée Lakmé

Bâtie en 1901 par Marcel Ormières pour le docteur Cazaban (AA du 14.07.01).

 

Villa La Fourmi, 14 allée Sarraméa et 19 allée José Maria de Heredia

Construite en 1901 par Marcel Ormières (AA du 14.07) pour le Docteur Fernand Lalesque comme sa voisine Cantarrane. Elles sont de type « hygiénique », c’est-à-dire conçues pour faciliter la désinfection : beaucoup de fenêtres permettant d’aérer et de faire des courants d’air. Marie Boyer, célèbre cantatrice, en fut propriétaire en 1911 avec M. Lang. Elle y accueille son frère Lucien Boyer auteur de « Ca c’est Paris » qui, avec son fils, signa près de 4 000 chansons. Sa chanson sur Arcachon n’eut pas grand succès. En 1923 Robert Fleury y habite avec ses parents.
En janvier 2007, sur la façade du 14 allée Sarraméa on constate que l’épi de faîtage en terre cuite subsiste. Les bois découpés sous toit semblent avoir la forme d’origine.
La terrasse en béton (à droite) a remplacé le balcon en bois et s’est agrandie.

 

Allée José-Maria-de-Heredia

Poète parnassien, auteur des célèbres Trophées, membre de l’Académie Française, José-Maria de Heredia (Santiago de Cuba, 1842 – Condé-sur-Vesgre, 1905), s’il séjourna peu à Arcachon, donna le jour à trois filles qui, avec ou sans leurs maris, multiplièrent les vacances en Ville d’Hiver, villa Velleda ou villa Bellevue – devenue Sympathie et acquise en 1927 par Louise de Heredia et son second époux Auguste Gilbert de Voisins.

 

Villa Les Cigales 18 allée José-Maria-de-Heredia

Architecte Alaux, entrepreneur Blavy

 

Villa Les Charmettes, 16 allée José-Maria-de-Heredia

Bâtie en 1910.

 

Villa Roitelet, 17 allée José-Maria-de-Heredia

Construite en 1901 par Marcel Ormières pour le docteur Lalesque (AA du 14.07). Des chats en faïence décorent la toiture.

 

Villa Ninette, 14 allée José-Maria-de-Heredia

Bâtie avant 1930.

Élisabeth Louise Cabanes (1937)

 

Hôtel Marinette, 15 allée J.M. de Heredia

Bâti en 1930.

Devient Pension de famille Marinette, 10 bis allée Sémiramis

Annuaires 1952 et 1970. Désormais c’est un hôtel.

 

Villa Valparaiso, 9 allée J.M. de Heredia

Boyé : Appartient en 1910 à Mme Perchero (AA du 4.09.1910)

 

Prendre à droite

 

Maison des Jeunes et de la Musique

 

Prendre à droite

Avenue Pierre Frondaie

René Fraudet alias Pierre Frondaie est né à Paris le 25 avril 1884. Homme de lettres, il séjournait plusieurs mois chaque année à Arcachon où il composa en 1921 -1922 sa pièce L’Insoumise et surtout en 1924-1925 son succès, porté par deux fois à l’écran, L’homme à l’hispano. Il habita la villa Les Sablines, “ après avoir parcouru le monde et couru les paradis européens, africains et asiatiques, pour y venir mûrir et mettre en grange ses souvenirs ” (D. Lopez).

Pierre Frondaie mourut à Vaucresson (actuels Hauts-de-Seine) le 27 septembre 1948.

 

Chalet Basque, 2 allée Sémiramis, 3 allée Frondaie

Postérieure à 1930.

 

Lycée Grand-Air

L’architecte en est Paul Domenc (1906-1979), entré au Service des Bâtiments civils en 1940. Premier Grand Prix de Rome, il va devenir architecte en chef des Bâtiments civils et des Palais nationaux (BCPN). Il est nommé architecte en chef pour la construction du lycée Grand Air d’Arcachon le 1er janvier 1946.
Les architectes adjoints (architectes d’opération) sont Henri Hourtic (1914-1971) et André Larcher (né en 1911) œuvrant à Arcachon et dans la région.
Un décor de bas-reliefs au-dessus des portes extérieures, est prévu sur les plans dès l’origine. Il va être réalisé par le sculpteur Claude Bouscau, installé à Arcachon, Grand Prix de Rome en 1935, la même année que Paul Domenc.

Le projet dessiné par l’architecte premier grand prix de Rome (1935) est à la fois imposant par sa capacité d’accueil – plus de 700 élèves -, remarquablement adapté au site dunaire et forestier, enfin d’une qualité architecturale qui fait de cette institution (par son plan, ses élévations et la mise en œuvre des matériaux) un « palais de l’éducation nationale ». Le bâtiment des services généraux en serait ainsi la « maison de maître » composée d’un corps central et d’ailes en retour délimitant la cour d’entrée. De part et d’autre, les bâtiments des classes seraient les corps de « communs », etc. L’ensemble s’inscrit dans un vaste parc planté de pins et de chênes. L’accès depuis le parc à la façade postérieure se fait par un large emmarchement « palatial ».

Aujourd’hui le lycée général et technologique « Grand Air », propriété de la Région Aquitaine, compte 1100 élèves répartis dans une douzaine de classes de seconde, de première et de terminale. Il a fait l’objet de plusieurs opérations de rénovation et de restructuration échelonnées de 2007 à 2010. Les bâtiments dessinés par Paul Domenc ne s’en trouvent pas modifiés, ni dans leurs plans, ni dans leur élévations.

Souhaitons qu’à l’avenir cette belle et grande réalisation de Paul Domenc soit toujours respectée à la hauteur de la valeur patrimoniale qu’elle conserve encore aujourd’hui.

 

Grande Dune – Piste de ski

Ouverte en 1938, la piste a servie à l’entraînement au slalom, à la descente et même au saut à ski jusqu’à sa fermeture en 1970. Les souvenirs déjà lointains sont devenus mystiques pour certains : un remonte pente, un tremplin de ciment, une longue dune abrupte…

Anciennement longue de 250 m et haute de 60 m, la piste du grépins (au niveau du club hippique actuel) offrait de très bonnes conditions de glisse dues à la qualité du revêtement, bien plus glissant que le sable.

Chaque année, à partir de 1947, se courrait sur la piste d’Arcachon la dernière compétition officielle de ski figurant sur le calendrier officiel de la fédération française de ski au même titre que Chamonix, Megève…Elle rassemblait des skieurs venant de toute la France et en particulier des Pyrénées. Au programme descente, slalom et saut. Près d’une centaine de concurrents participait. Le niveau était très relevé.

Sont ainsi venus concourir sur la piste d’aiguilles de pin en 1947, François Vignolles champion des Pyrénées, Pierre Marcou et René Jeandel champions de France, Pierre Neboit champion universitaire de slalom. Puis Lucienne Schmidt-Couttet, championne du monde en 1954, Annie Famose championne du monde et vice-championne olympique de 1957 à 1965, en1966, Isabelle Mir (Mirabelle) championne du monde et vice-championne olympique, Gaston Perrot et Jean-Louis Ambroise membres de l’équipe de France, Jean-Pierre Famose membre de l’équipe de France universitaire.

Sont aussi venus, en 1964 tous les membres de l’équipe de France de fond ainsi que ceux de l’équipe de France de saut en 1965.

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Allée des Sablines

Arenaria montana. Famille: Caryophyllacées
Plante tapissante persistante très agréable grâce à son feuillage vert sombre sur lequel se détachent une multitude de jolies fleurs blanches isolées et finement découpées. Cette petite vivace de culture facile pousse dans un sol pauvre, sablonneux, en plein soleil. Vous pourrez en profiter aussi bien dans des interstices de murets ou de dallages, dans vos bordures que dans une rocaille ou une serre alpine avec un plaisir toujours renouvelé…

Doit son nom à la villa Les Sablines qui fut construite par le notaire Elie Bouny, beau-frère du géographe Elisée Reclus*, et fut occupée par les Religieuses du Tondu (elles l’abandonnèrent pour Buffon) ; elle appartint longtemps à la veuve d’un pasteur anglais qui la loua pendant vingt ans, de 1925 à 1945, à l’écrivain Pierre Frondaie*, auteur de L’homme à l’Hispano.

 

Villa Les Sablines, 1 allée des Sablines

Construite par le notaire Elie Bouny, beau-frère du célèbre géographe et anarchiste Elisée Reclus. En 1888 séjournait à Jasmin Elie Bouny, notaire à Ste-Foy-la-Grande, avec sa femme et sa fille. Le 6 avril 1888 la jeune Marie Louise Bouny, âgée de sept ans décède. Madame Bouny est la sœur d’Elisée Reclus. Avec son mari elle a acheté le terrain pour faire construire Les Sablines. Elie Bouny  « est autorisé à faire inhumer dans le terrain lui appartenant sur le territoire de la commune d’Arcachon les restes mortels de sa fille ».

Cette maison fut occupée en 1891 par les religieuses du Tondu rattachées aux clarisses de Bordeaux afin d’y accueillir des dames et des jeunes filles. Elles quittent cette demeure en 1893 pour s’installer villa Buffon, 2 allée Velpeau.

La villa appartint longtemps à une anglaise, Bertha Mary Lee, veuve d’un pasteur anglais, Henri Brierly qui l’avait donnée, le 22 novembre 1922 « à bail à loyer pour une durée de trois, six, neuf, douze ou quinze ans » à Georges Lambert, sans profession demeurant à Arcachon. Celui-ci la sous-loue, dès le 24 juin 1924, à l’ex-première épouse de René Fraudet, l’écrivain Pierre Frondaie, qui, tuberculeuse, était sans doute venue s’installer à Arcachon pour se soigner alors que son nouveau mari était capitaine aviateur au camp d’instruction de Cazaux.

L’année suivante, le 16 juin, celle-ci cédait ses droits à son premier mari qui conserve la jouissance de cette maison jusqu’au 5 juin 1931, date à laquelle il vendait son bail à une jeune Corse de 24 ans qui allait devenir, quatre ans plus tard, sa quatrième épouse.

Le 13 octobre 1936, Bertha Brierly consent une nouvelle location de « trois, six ou neuf ou douze ou quinze années » à Pierre Frondaie mais laquelle était accompagnée d’une promesse de vente que le locataire pouvait lever à tout moment de son choix pour  un montant équivalent à 1 500 livres sterling. Ce que celui-ci a manifestement voulu faire à la fin de l’année 1940 mais en a été empêché sans doute pour des raisons inhérentes à l’Occupation. Finalement il préféra vendre ses droits, tout en conservant quelque temps encore la jouissance de la maison, à une dame Coindre, le 18 novembre 1945 et donc finalement n’achète jamais la maison. (BSHAA n° 2000 p. 89)

 « Pierre Frondaie est né à Paris le 25 avril 1884… Il séjournait plusieurs mois chaque année à Arcachon où il composa en 1921-1922 sa pièce L’Insoumise et surtout en 1924-1925 son succès porté deux fois à l’écran, L’homme à l’Hispano. Il habita la villa Les Sablines où il se retira ‘après avoir parcouru le monde et couru les paradis européens, africains et asiatiques, pour y venir mûrir et mettre en grange ses souvenirs’ (D. Lopez) ». Pierre Frondaie mourut à Vaucresson (Hauts de Seine) le 27 septembre 1948. Boyé. Arcachon raconté par ses rues et ses lieux-dits.

L’Homme à l’Hispano est terminé à Arcachon en septembre 1924, Deux fois vingt ans l’est aussi à Arcachon en mai 1928 et a pour cadre cette ville.

 

Reprendre à gauche l’allée Sarraméa

 

Villa Jeany, 18 allée Sarraméa

Arcachonnaise aux clefs en pointe de diamant sur les linteaux, bâtie après 1930.

 

Villa Reine-Mab, allée Sarraméa    

Boyé : Phare du 24.11.1933.

 

Villa Duala, 26 allée Sarraméa

Bâtie après 1930.

 

Villa Graziella, 28 allée Sarraméa

Bâtie après 1930. Cette charmante petite arcachonnaise est située entre l’allée Sarraméa et le garde-feu du Sémaphore (avenue Pierre Frondaie). Elle est typique des habitations qu’on retrouve dans cette partie de la ville d’Hiver. Elle se nomme ensuite Les Genêts d’or.

 

Villa Cyrnos, 17 allée Sarraméa

Cyrnos : nom grec de la Corse.

Grande maison toute en pierre de style classique. Construite en 1892 par Marcel Ormières et l’entrepreneur Blavy sur un terrain de 13 444 m2 acheté à la Société Immobilière d’Arcachon, pour M. J.sarra, négociant en diamant au Brésil qui voulait l’appeler Clarisse. Il meurt avant qu’elle soit finie. Sa femmela rachète aux enchères en décembre 1891 et lui donne le nom de son mari.

Le musicien Ernest Chausson s’y installe plusieurs mois, fin 1893-début 1894 avec ses quatre enfants dont la seconde est atteinte de tuberculose. (Osiris, l’oncle d’Arcachon par Jean-Pierre Ardoin Saint Amand p. 53).

L’Avenir d’Arcachon du 3 février 1895 nous informe : « Lundi dernier à la villa Courrèges, chez M. et Mme Revenaz, réunion musicale, lunch five o’clock tea. On a interprété un trio de Beethoven, un trio de Boisdeffre, et chanté divers morceaux de musique.

Citons dans cette réunion très select Madame Arthur Revenaz et leurs enfants, baron  et baronne de Contenson et leur fille, M. et Mme Barthelemy ainsi que Mme Barthelemy mère, baronne de Flageac, M. de Saucy, comte et comtesse de Bourbon-Linières, Madame Thurneysson, comte et comtesse de Lary-Latour, Madame et Mademoiselle Boulay de la Meurthe, M. et M. William Exshaw, Mademoiselle de Romeuf, princesse Caradja et son fils, les toutes gracieuses mesdemoiselles de Barral, baronne Systéma de Govestins, M. et Mme de Mac-Carthy, etc.

Pour faire face à ses engagements financiers, Mme Courrèges doit morceler le parc et ne garde que 4 000 m2 autour de la maison. Mais finalement elle doit aussi vendre la maison. C’est la comtesse Thadée Wisniewski, veuve d’un aristocrate polonais, qui l’achète mais elle doit pour cela emprunter. A sa mort en décembre 1899 ses enfants décident de vendre pour payer les dettes de leur mère.

(AA 3 juin 1902) La villa est achetée en 1902 par Marie-Paule Ducomet, veuve d’Achille Iffla d’Agen, qui la fait transformer par Jules de Miramont, architecte d’Alexandre Dumas, et la nomme Cyrnos. Elle épouse à Arcachon Noël Marie Bernard Philigone Barrère qui se dit homme de lettre mais dont il ne reste pas une trace de ses écrits.

En janvier 1907 nous dit l’AA le comte et la comtesse Esterhazy y séjournent.

De 1939 à 1952 la villa devient la propriété du département de l’Ariège. Elle est ensuite partiellement détruite par un incendie, reconstruite en 1954 et vendue en appartements au milieu des années 1970. (SHAA n° 113)

 

Villa Marjolaine, 30 allée Sarraméa 

  1. Initialement Pignadas.

 

Villa Kiss, 32 allée Sarraméa

Bâtie avant 1930.

 

Villa Li-Tsin, 22 allée Corrigan

Sur l’allée Corrigan, non loin de Vincenette, on peut observer cette belle villa qui était pension de famille autrefois.

Ernest Monis (1846-1929), avocat, négociant en alcool à Bordeaux,député, futur Président du Conseil, acquiert la villa (AA du 18.09.1910) en 1910 de M. Daveau qui y était en 1892. Il est alors sénateur. James Veyrier-Montagnères l’a convaincu de s’installer à Arcachon. Il interviendra au profit de Joseph Caillaux dans l’affaire Rochette à l’origine du meurtre de Calmette par Mme Caillaux. (Un drôle de pistolet à Arcachon : Henriette Caillaux par J.P. Ardoin Saint Amand p.95)

Dans les années 30, la villa fut la propriété du Baron de Trétaigne, sans doute un descendant du Baron Michel de Trétaigne (1780-1869), Maire de Montmartre, puis du
18e arrondissement de Paris où une rue porte son nom.

 

Allée des Dunes

Certes, la dune du Pilat, qui culmine à plus de 100 mètres et se trouve être le sommet de la ville voisine de La Teste-de-Buch, est la plus connue du grand public mais Arcachon a été construite sur plusieurs dunes : dune Pontac, dune Mauvezin, dune des Musiciens, etc…, sans oublier la Grande Dune où se pratiqua pendant de longues années le ski sur aiguilles de pin (grépin).

 

Villa Germaine-Angèle, 1 allée des Dunes

La villa Germaine-Angèle est une belle arcachonnaise dont l’architecte fut Ormières en 1895. Elle appartenait à M. Dubousset, conseiller de Préfecture à Orléans (AA du 13.10.1895 et du 12.01.1896) qui lui donna le nom de sa fille aînée. Il a aussi fait construire Régine du nom de sa seconde fille et il achètera le château Deganne avec Blavy pour en faire un casino. La santé de ses filles l’a amené à abandonner la carrière préfectorale pour venir s’installer à Arcachon.

En 1923, c’est une maison de famille quui ne prend pas de malades. (AA 12-08-1923)

Boyé : La villa, construite sur des plans de Marcel Ormières par l’entrepreneur Pierre Blavy, fut baptisée avec les prénoms d’une des filles d’Eugène Dubousset, ancien conseiller de préfecture à Orléans, initiateur du golf d’Arcachon et du Casino de la Plage (ancien Château Deganne). Dubousset quitta donc « Tivoli » qu’il avait louée, pour « Germaine-Angèle (AA du 21.06.1896).

 

Villa Régine, 2 allée des Dunes

Construite en 1895 par Marcel Ormières et Blavy pour M. Dubousset, conseiller à la Préfecture d’Orléans (AA du 13.10.1895 et du 12.01.1896). Elle porte le prénom de la seconde fille du propriétaire Dubousset qui a aussi fait construire Germaine-Angèle du nom de son aînée et qui achètera le château Deganne avec Blavy pour en faire un casino.

Boyé : Dubousset est l’initiateur du golf d’Arcachon et du Casino de la Plage (ancien Château Deganne).

 

Villa Lou Pan, 3 allée des Dunes

Postérieure à 1930.

 

Villa Pomone, 4 allée des Dunes

Se nomme Diaz en 1930.

Boyé : Divinité des fruits et des jardins.

 

Villa Le Nid, 7 allée des Dunes

Existe en 1930.

 

Villa Croizette, 9 allée des Dunes et allée Carmen ou du docteur Fernand Lalesque

Bâtie en 1887 pour Sophie Croizette, rivale de Sarah Bernhardt à la Comédie Française. On la disait fille du Tsar Nicolas Ier et d’une danseuse de Saint-Pétersbourg. La villa voisine, au 13 allée du Docteur-Fernand-Lalesque s’appelait Sophie (ensuite Les Mimosas puis Sylvia), peut-être en son honneur. Croizette appartient à M. Pertuis en 1889. Voir BSHAA n° 67 p. 28.

Boyé : Sur le plan de 1889, les villas « Sophie », « Croisette » et « Lutèce » figurent sur la même parcelle. A l’évidence, Pertuis – qui avait fait, au préalable, l’acquisition de la villa « Lutèce » appartenant à M. Grimaud – entendit rendre un double hommage à la comédienne Sophie Croisette, rivale de Sarah Bernhardt à la Comédie française et que l’on disait fille du tsar Nicolas 1er et d’une danseuse de Saint-Petersbourg.

Figure sur le plan A.J. Ducos de 1889.

 

Villa Gay Lussac, 11 allée des Dunes

Bâtie en 1889. Mentionnée en 1892 sous le nom de Marius, elle est nommée Gay Lussac sur le plan de 1930.

Boyé : La villa évoque aujourd’hui le physicien et chimiste Joseph-Louis Gay-Lussac (1778-1850).

Le personnage de Marcel Pagnol n’était pas « né » à la date de la construction de la villa ; elle faisait donc référence au général et consul romain (156-86 av. J.-C.).

 

Villa Féridgé, 13 allée des Dunes

Ancienne Vasco de Gama. Construite à la fin des années 1880, elle appartient en 1889 à Carvalho.

Vasco de Gama figure sur le plan A.J. Ducos de 1889.

 

Villa Ermitage, 6-8 allée Girardeau et allée des Dunes

Mentionnée en 1893 sous le nom de Serpa-Pinto, elle se nomme Ermitage en 1907.

Mme B. (1901).

Ce vaste domaine est acheté en 1924 par Albert de Ricaudy, collaborateur de L’Avenir d’Arcachon (AA 5-04-1924). C’est un homme de lettres et un journaliste né à Paris en 1866.

MB : Le propriétaire entendait-il rendre hommage à son contemporain, l’explorateur et officier portugais Alexandre-Albert de La Roche de Serpa-Pinto auquel ses voyages dans l’Afrique du Sud assurait une belle notoriété ? À noter que la villa est mitoyenne de Vasco de Gama !

Figure sur le plan A.J. Ducos de 1889.

 

Villa Clairfeuille, 15 allée des Dunes

En 1889 le propriétaire de Ma Louisette est M. Saby. Le prince Nicolaï Ivanovitch Sviatopolk Mirsky, aux superbes favoris, aide de camp du tsar, s’y repose quelques semaines en 1892. (SBHAA n° 146 p. 35)

En 1895, M. Feuillant (ou Peuillon acquisition signalée par AA du 01.09.1895) l’acquiert par l’intermédiaire de l’agence Garcias et la revend en 1912 à M. Renduel. Après 1930 elle change de nom pour s’appeler Clairfeuille.

Figure sur le plan A.J. Ducos de 1889

 

Villa Pibrac, 17 allée des Dunes

En 1882 elle appartient à M. Salesse (AA 7-05-1882)  et vers 1889 à Melle Gatineau.

Figure sur le plan A.J. Ducos de 1889.

 

Villa Claronde, 19 allée des Dunes

En 1882 Mustapha appartient à M. Grimaud (AA 7-05-1882)  et elle est rachetée par M. Pertuis qui en est le propriétaire sur le plan de 1889. 

Toulouse-Lautrec est venu très souvent à Arcachon depuis sa jeunesse. C’est dans le Bassin qu’il a appris à nager. En 1888 il demeure chez son cousin Paul Pascal qui a loué cette villa au mois d’août. Pendant ce séjour il est invité sur l’un des yachts du commodore de Damrémont, le « roi maritime » d’Arcachon, le Petite Vitesse, et navigue sur le Cocorico de son ami Emile Davoust.

En 1903 la villa est la propriété d’Alexandre Potel puis de sa veuve et en 1912 celle de M. Pedevilla. Elle prendra plus tard le nom de Claronde.

 

Villa Sable d’Or, 20 allée des Dunes

Postérieure à 1930.

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