Noms de lieux – K à Z

Lanton

Toponymie – Outre la commune du Bassin d’Arcachon, nous trouvons en France :

-‘Lanton’ à Anvec (29), ‘Les Vaux de Lanton’ à Viviers (89),

– ‘Les Bots Lantons’ à Saint-Genès-de-Blaye (33), ‘Les Lantons’ et ‘Col des Lantons’ à Rochebrune (26),

– ‘Cabane de Lenton’ à Valdeblore (06),

– ‘Lantoni’ à Projan (32), ‘Lantonia’ à Arue (40), ‘Lantonies’ à Lalanne-Trie (65), ‘Lantonion’ à Queige (73), ‘La Lantonnière’ à Bournan (37).

Anthroponymie – Le nom de famille LANTON est en train de disparaître de nos écrans radar, avec seulement 25 naissances en France en 100 ans (Aisne, Paris…).

Sur Geneanet, on obtient néanmoins 7 516 résultats en recherchant les LANTON dont 2069 pour la Seine-et-Marne avec les concentrations à Quincy-Voisins (77), Nanteuil-lès-Meaux (77), Bonnesvalyn (02), Tréglanus (22)… On obtient 2057 résultats dans un rayon de 30 km autour de Quincy-Voisins (77).

Origine – Notre référence est le Dictionnaire toponymique des communes de Gironde de Bénédicte Boyrie-Fénié.

Je me permets néanmoins d’émettre une autre hypothèse concernant l’origine de ce nom.

Il nous faudrait alors lire « L’Anton » ou Anton serait le diminutif d’Antoine, nom de baptême d’origine latine, Antonius (inestimable), popularisé par un nombre considérable de saints dont celui de Padoue, sans aucun doute le plus connu.

On pourrait donc comprendre « L’Antoine » ou bien « le domaine d’Antoine ».

Notons qu’Antoine se dit Antòni en occitan et que la disparition de la dernière syllabe d’un mot se nomme une apocope.

Signalons le lieu nommé ‘La Péguillère d’Antonne’ à Mios.


Larros

Commune de Gujan-Mestras

Toponymie – Outre le nôtre, on trouve ‘Larros’ à Ludon-Médoc (33) et à Sentous (65).

Le ‘Ruisseau de Larros’ (7,8 km de long) serpente à Ordan-Larroque (65)

17 toponymes avec ‘Arros’ :

– Dans l’Ariège, ‘Arros’, ‘Bois d’Arros’, Bois de Souleille d’Arros’ et ‘Ruisseau d’Arros’ (longueur 5,47 km) à Seix.

– Dans le Gers, ‘L’Arros’ à Tasque, ‘Borde de l’Arros’ à Saint-Justin, Les ruisseaux ‘L’Arros’ à Juillac et à Izotges, les communes de ‘Montégut-Arros’ et de ‘Villecomtal-sur-Arros’, ‘Les Arros’, célèbre par sa forteresse du Mur de l’Atlantique à Soulac-sur-Mer ;

– Dans les Pyrénées-Atlantiques, ‘Arros’ à Larceveau-Arros-Cibits, la commune de ‘Asasp-Arros’ avec le lieu-dit ‘Arros d’Oloron’, la commune de ‘Arros-de-Nay’ ;

– Dans les Hautes-Pyrénées, les noms ‘L’Arros’ à Asque et ‘Oueil de l’Arros’ à Esparros sont dus à la rivière ‘Arros’ longue de 130,8 km, affluent droit de l’Adour traversant les départements des Hautes-Pyrénées et du Gers.

Cinq toponymes avec ‘Aros’ (05, 09, 26, 38), deux toponymes avec ‘Darros’ (32), un toponyme ‘Larrosse’ (40). Dans les Pyrénées-Atlantiques on trouve cinq toponymes commençant par ‘Arross-‘ dont la commune de ‘Saint-Martin-d’Arrossa’.

Anthroponymie – En un siècle on note les naissances de 30 ARROS (64…), 23 AROS (66…), 105 DARROS (65, 33, 32…), 119 DAROS (06, 13…).

Origine – Le port de Larros actuel a remplacé un ancien port, qui n’était praticable qu’à pleine mer pour les tilloles qui y trouvaient un abri. Il était situé au débouché dans l’estey de Larros d’une craste qui drainait les eaux pluviales venues de la lande.

Je pense que le nom de Larros (L’Arros) est un hydronyme, c’est-à-dire qu’il est en rapport avec l’eau, avec agglutination de l’article. Arrós est nom masculin en gascon qui désigne la rosée, sans doute du latin populaire rosata, dérivé du latin classique ros, roris.

Tout ceci est confirmé par plusieurs cours d’eau des Pyrénées. Même Larros de Ludon-Médoc se situe dans un bas-fond drainé par une jalle.

Autre hypothèse : Dans le Dictionnaire du patois de La Teste on lit : Larros – Sous-sol dur et  d’apparence ferrugineuse.


Lège

Quelle peut bien être l’origine de ce nom ?

Anciennes graphies – Legia, Legio, Legiam, Leyge, Lietge, Liege, Leige.

Benedicte Boyrie-Fénié cite aussi Lege in Bordelois, trouvé dans un texte occitan de 1379 (Lettre-Patente, Archives Historiques de la Gironde, XVI, p. 166).

Toponymie – Outre notre Lège, nous trouvons la commune de Lège en Haute-Garonne (272 ha, 40 habitants, 560 à 1 740 m d’altitude) et la commune de Legé en Loire-Atlantique (63 km2, 4 530 habitants).

‘La Lège’ à Chavanatte‘ (90), Le Moulin de Lège’ à Saint-Hippolyte (37), ‘Montagne de Lège’ à Sost (65), ‘Combe lège’ à Authoison (70).

‘Légé’ et ‘Ravin de Légé’ à Pinel-Hauterive (47), ‘Légé’ et ‘Bois de Légé’ à La Jemaye (24), ‘En Légé’ à Mensempuy (32).

Trente noms de lieux avec ‘Liège’, trois avec ‘Leige’, sept avec ‘Leyge’.

Nous trouvons énormément de lieux avec ‘Léger’ dont, en Gironde la communes de Saint-Léger-de-Balson, mais aussi ‘Saint-Léger’ à Cézac, ‘Saint Léger de Vignague’ à Sauveterre-de-Guyenne et ‘Tuilerie de Léger’ à Aillas.

Anthroponymie – En 100 ans, 878 naissances LEGE en France (85, 02, 44, 59…) avec 24 461 résultats sur Geneanet et aussi 972 naissances LIEGE avec 48 322 résultats sur Geneanet et  73 naissances LEYGE avec 1 101 résultats sur Geneanet.

En 100 ans, 25 246 naissances LEGER avec 827 822 résultats sur Genéanet auxquels il faut rajouter les LIGIER, LEGIER, LIGEY, etc.

Geneanet nous apprend aussi que le prénom Lège était utilisé (1 606 résultats) mais auss Legia (110), Legio (58), Liège (2 041), Leige (233), Léger (429 911), Ligier (48 575), Légier (7 330).

Origine

1 – Dans son Dictionnaire toponymique des communes de Gironde, Bénédicte Boyrie-Fénié reprend l’hypothèse émise par Dauzat et Ch. Rostaing. Le nom viendrait du domaine d’un homme latin répondant au nom de Laevius. Wikipédia donne aussi cette hypothèse pour la commune de Legé (44).

2 – Pour ma part, je pense à une variante de Léger, nom de personne d’origine germanique, Leodgari, latinisé en Leodegarius, de leod (peuple) et gari (prêt au combat). Le nom a été popularisé par saint Léger, évêque d’Autun, martyrisé puis assassiné en 678.

3 – En 1235, la graphie latine utilisée pour désigner le lieu, Legio, nous fait penser que le latin legio désigne une troupe.

Sur la carte de Masse (1707) la graphie était Leyge.


Lillet

Toponymie – Un seul  toponyme ‘Lillet en France. Il est situé à Mios sur la route qui va à Salles.

47 toponymes ‘Lille’ : 02, 09, 17, 32, 33 (Vertheuil), 35, 38, 39, 40 (Labastide-d’Armagnac, Saint-Justin, Sorde-l’Abbaye, Gabarret), 43, 47 (Agen, Puymirol, Houeillès, Boé), 59, 60, 62, 64 (Bellocq, Sallespisse), 69, 80, 81, 82.

Trois toponymes avec ‘Lilet’ : 33 (Saint-Magne, Le Porge), 59.

Cinq Toponymes ‘Illet’ (35, 84), huit ‘Îlet’ (08, 35, 37, 44, 50, 71), neuf ‘Islet’ (14, 22, 50), trois ‘Lilette’ (37, 46, 74), sept ‘Lillette’ (02, 11, 62, 73), trois ‘Lislet’ (02, 35), 24 ‘Lisle’ (23, 24, 25, 26, 32, 29, 41, 45, 47, 55, 60, 81, 82)

Anthroponymie – Ce nom est très peu porté : 17 naissances LILLET en France en 100 ans : Paris, Gironde (La Brède, Saint-Michel-de-Rieufret, Podensac, Villenave-d’Ornon, Bordeaux, Arcachon…), Yonne, Hauts-de-Seine. Ce nom me semble monophylétique (une seule souche, tous les porteurs du nom seraient parents).
1891 – 1915 : 9 ; 1916 – 1940 : 6 ; 1941 – 1965 : 19 ; 1966 – 1990 : 13

Pays de Buch : Arcachon, Belin-Béliet.

Pendant la même période on dénombre aussi les naissances de 50 LILET (33…), 24 LILETTE (08…), 93 LILLETTE (08, 51…), 233 DILLET (85, 75…), 450 LILLE (32, 42, 47…)…

Sur Geneanet nous obtenons 1 352 résultats avec le nom LILLET dont 671 en Gironde avec un « noyau dur » vers Landiras (le nom est attesté dans cette paroisse en 1700). On obtient aussi 1 166 résultats avec LILET dont 358 en Gironde, essentiellement dans les Graves.

Origine – Trois hypothèses.

J’ai participé à la rédaction de l’ouvrage Mios raconté par ses rues et lieux-dits. À la rubrique ‘Lillet’ on lit : « Ce toponyme est orthographié Lillet sur la carte de Cassini. On pense tout de suite à une petite île (l’Îlet) mais l’Eyre est loin… Les premiers habitants de ces lieux ont peut-être profité d’une légère élévation du sol à cet endroit, élévation qui semble être confirmée par les courbes de niveau, d’où l’effet d’une petite île, au milieu de contrées marécageuses, que l’on aurait appelée ‘Lilet’, ‘l’Illet’ ou ‘Lillet’.

Le toponyme pourrait aussi venir du diminutif d’un nom de baptême, féminin ou masculin, le suffixe –et nous entraîne à le penser. »

Après réflexion postérieure, j’ai envisagé que ce nom de baptême pourrait être Élisabeth. Du grec Ελισαβετ ‘elisabet’ qui provient de l’hébreu אֱלִישֶׁבַע ‘elisheva’ (Dieu est ma promesse, Dieu est mon serment).

J’avais proposé une troisième hypothèse qui n’a pas été retenue par le groupe de travail. Je l’ai retrouvée dans mes archives : « Nous pouvons  y voir un bois ou un plutôt un bosquet de chênes-verts ou yeuse, arbres au tronc très court et robuste, aux feuilles persistantes garnies de piquants affectionnant tout particulièrement les terres sèches et chaudes. Parmi les nombreuses appellations de ce végétal, on rencontrait ille du latin ilex, ilicis que l’on retrouve dans le nom scientifique Quercus ilex. »

Information 1 : sur Wikipédia on lit que le nom de la ville de Lille provient de sa situation géographique, soit une île sur la Deûle où la ville a été fondée.

Information 2 : « Originaire de Saint-Morillon en Gironde, Jean Lillet s’installe en 1680 à Podensac, petite bourgade des Graves, près de Sauternes. En 1872, ses descendants, Raymond et Paul Lillet, négociants en vins fins, liqueurs et spiritueux, fondent la Maison Lillet. Ils créent le premier et unique apéritif de Bordeaux, Lillet (appelé Kina Lillet jusqu’aux années 1970), un assemblage de vins et de macérations de fruits élaboré dans les chais de Podensac. » Site https://www.lillet.com


Marache

C’est un lieu-dit de Biganos. D’où pourrait venir ce nom ?

Toponymie – On trouve aussi ‘Marache’ à Sanguinet (40), ‘Le Marache’ à Augne (87), ‘Le Buisson Marache’ à Montmort (71), ‘Grand Étang Maraché’ à Dhuizon (41), ‘Les Maraches’ à Chabeuil (26) et à Hargnies (59), ‘La Marrache’ à Combs-la-Ville (77).

Anthroponymie – MARACHE est aussi un nom de famille avec 398 naissances en France en 100 ans : Aisne, Dordogne, Paris, Marne…

Notons aussi des naissances avec des noms de graphies voisines : 60 MARAQUE (33…) notamment à Gujan-Mestras et Arcachon, 81 MARRACHE (40…), notamment à Biscarrosse, 61 MARACHET (24…), 370 MARAGE (76, 08…), 74 MARAGET (90, 25…).

On obtient 14 036 résultats pour une recherche avec MARACHE sur Geneanet dont 25 pour la Gironde.

On obtient 136 résultats pour une recherche avec MARAQUE dont 85 pour la Gironde.

Origine – Les dictionnaires d’ancien français nous apprennent que maresche, du vieux-francique marisk, désignait un lieu marécageux. Je pense que ‘Marache’ pourrait en être une variante.

Mais ce nom de lieu n’est pas très ancien puisqu’il n’apparaît qu’à partir du cadastre de 1926. Dans ce cas, il s’agit, la plupart du temps, d’un endroit qui a pris le nom de la famille qui y habitait.

À partir de là, était-ce le nom de famille réel, une déformation de ce nom ou un chaffre, ce dernier correspondant à une habitude courante en milieu rural ?

S’il s’agit du nom réel, j’ignore s’il y a des traces d’une famille MARACHE s’étant établie à Biganos, mais comme on en trouve en Gironde et en Dordogne, ainsi que des MARRACHE à Biscarrosse, c’est bien possible.

S’il s’agit d’un chaffre on peut penser à

– La « maraîche » (Lamna nasus), également appelée veau de mer, requin-taupe commun ou Requin marsouin,

– La  « marache », autre nom de la baudroie, usité en Aunis. À relier peut-être aux immigrés d’Aunis et de Saintonge, employés comme sauniers à Malprat au XVIIIe siècle.


Moueng (le)

Toponymie – Pas d’autre ‘Moueng’ que celui d’Arcachon. Pas de ‘Mouing’ non plus comme indiqué sur le cadastre napoléonien (1808-1809) (Images jointes). En revanche on recense 14 toponymes ‘Mougne’ et ‘Mougné en France (09, 11, 12, 16, 24, 32, 40 – Haut Mauco, 63, 81 84). On relève aussi 74 autres toponymes commençant par ‘Mougn-‘ ,

– Dont 12 en Gironde : ‘Mougnet’ au Barp, ‘Mougnaou’ au Tuzan, ‘Le Terriers des Mougneaux’ à Chamadelle, ‘Les Mougneaux’ à Coutras et à Saint-Ferme, ‘Le Ruisseau des Mougneaux’ à Coutras et aux Peintures, ‘Mougnac’ et ‘Bois de Mougnac’ à Petit-Palais-et-Cornemps, ‘Mougnette’ à Saucats, ‘Mougnard’ à Illats, ‘Mougnon’ à Baurech.

– Et dont 19 dans les Landes : ‘Mougnègues’ à Pouydesseaux, ‘Mougnon’ à Roquefort et Castelnau-Tursan, ‘Mougnan’ à Pontenx-les-Forges, ‘Mougnocq’ et ‘Ruisseau de Mougnocq’ à Commensacq, ‘Mougnocq’ aussi à Rion-des-Landes, ‘Mougnatique’ à Hauriet, ‘Mougné’ à Haut-Mauco, ‘Mougny’ à Sordes-l’Abbaye, ‘Mougnoc’ à Rion-des-Landes et à Pissos, ‘Mougney’ à Laluque, ‘Mougnic’ à Saint-Sever.

Anthroponymie – Pas de porteur du nom MOUENG. Sur geneanet, on rencontre quelques ‘MOUING’ en Bretagne.

En 100 ans, 226 naissances MOUGNE (58…) et 7 715 résultats sur Geneanet ; 218 naissances MOUGNAUD (24, 87…) et 4 813 résultats sur Geneanet ; et aussi des MOUGNON, MOUGNET, MOUGNIET, MOUGNIAUD, etc.

Origine – Je m’interroge sur la différence importante entre la graphie du nom (Moueng/Mouing) et sa prononciation (Mougne).

Michel Boyé écrit dans Arcachon raconté par ses rues et lieux-dits :

« Moueng – Toponyme de la Petite Montagne d’Arcachon, désignant d’abord un lieu-dit [la “ région ” comprise entre la pointe de l’Aiguillon et Eyrac], puis une parcelle forestière. Cette parcelle appartenait à la famille testerine des Taffard de la Ruade* ; les enfants de l’ultime héritière Marie-Clarisse Taffard de la Ruade et de son époux Jean Dumora la cédèrent au négociant bordelais Pierre Célerier* en décembre 1846.

Moueng (en gascon mougn) désigne quelqu’un de camard ou d’obtus : c’était le surnom de Jean Taffard enterré dans l’église de La Teste le 7 mai 1682 (image acte jointe) et de Vincent Cravey marié le 7 janvier 1665 avec Jeanne Dumetge. »

Max Moureau, dans son Dictionnaire du patois de La Teste (publié en 1870) donne en effet la définition du mot mougne : camard, obtus.

Le mot « camard » n’est plus beaucoup usité, il caractérise un nez plat et écrasé. Faut-il y voir aussi un visage renfrogné ? Quant à « obtus », on peut penser qu’il qualifie quelqu’un de stupide.

Nous aurions donc affaire à un chafre attribué à partir de particularités physiques et/ou morales remarquables.

Qu’un chafre donne un toponyme (récent), c’est possible, mais pourquoi tous ces toponymes, sans doute anciens, qui commencent par ‘Mougn-‘ ?

Tederic Merger a ouvert une rubrique sur son site Internet, on y évoque des origines possibles : mont, moine, souche…

https://www.gasconha.com/spip.php?article477


Moulleau (Le)

Moulleau mais aussi Moulaud et Moullo, Mouleau, Mont-Lau, Monlau, pourquoi ce nom de lieu ?

Toponymie – Pas d’autre ‘Moulleau’ en France en dehors du nôtre. On repère quatre ‘Moulot’ (33 Saint-Hyppolyte, 09, 58, 70), un ‘Moulau’ (43), un ‘Moulaud’ (87), un ‘Moleau’ (17), un ‘Molleaux’ (38), un ‘Mouloux’ (19), un ‘Molleau’ (38), un ‘Moleauds’ (38), un ‘Molleau’ (68) et surement quelques autres noms de lieux avec des graphies approchantes.

Anthroponymie – Si on consulte la base du site Geneanet on obtient 410 résultats pour des noms commençant par MOULAU-, 119 pour MOULLAU-, 456 pour MOULEAU-, 144 pour MOULLEAU-, 95 pour MOULOD-, 3 941 pour MOULOT-

Origine – Plusieurs hypothèses.

– Les dictionnaires occitans nous apprennent que molon désigne, un tas, une accumulation, un amas, une profusion. Sans doute du latin moles (masse). Dans le contexte, ce pourrait être un tas de sable, une dune qui se différenciait des dunes voisines.

– Gasconha.com remarque la parenté avec les toponymes ‘Montlaur’ (17 en France, tous dans le sud, 07, 11, 12, 26, 31, 34). La colline du laurier. Tout près, nous avons le toponyme ‘Le Laurey’ à La Teste-de-Buch. Donc le laurier devait pousser naturellement sur ces sols sablonneux.

– Le nom d’une famille  personne qui habitait là. Le nom du lieu semble récent et cette hypothèse est donc plausible. Dans ce cas-là l’origine de son nom pouvait être le moulin (du latin mola, la meule, profession de meunier ou lieu où est construit un moulin). Le nom de personne MONTLAUR est aussi très courant (47 470 résultats sur Geneanet).


Narp
Comme avions rendez-vous en ce lieu excentré  le jeudi 16 mai 2019, invités par les Gascons de Biscarrosse, je m’étais penché sur l’origine de ce toponyme.
Toponymie – En France nous notons :
– dans les Pyrénées-Atlantiques la commune de Narp (100 habitants) près de Sauveterre de Béarn et un lieu-dit ‘La Campagne de Narp’ à Ossenx dans le même coin ;
– Dans le Lot-et-Garonne, un lieu-dit ‘Narp’ à Laplume ;
– Dans les Landes, à Biscarrosse, l’endroit où nous avions rendez-vous.

Je n’avais pas trouvé Narp sur la carte de Cassini. Raphaël l’avait repéré sur le cadastre ancien en ligne sur le site des Archives Départementales des Landes.

Anthroponymie : le nom est peu porté.138 NARP sont nés en France en 100 ans : Pyrénées-Atlantiques, Landes, Gironde, Hautes-Pyrénées… Olivier Narp.

1891 – 1915 : 35 ; 1916 – 1940 : 35 ; 1941 – 1965 : 31 ; 1966 – 1990 : 37

Sur Geneanet, on obtient 3 855 résultats pour une recherche avec le nom NARP dont 1 830 pour les Pyrénées-Atlantiques, 221 pour les Landes. Les principaux clusters apparaissent à Ayherre 64 (609 résultats), Ramous 64 (425 résultats), Bellocq 64 (174 résultats), Habas 40 (115 résultats). Pas de NARP à Narp et à Ossenx.

Geneanet fait apparaître une famille de sang bleu « de NARP » avec les plus anciens porteurs repérés à Saint-Domingue.

Le lieu-dit de Biscarrosse aurait pu prendre le nom d’une personne ou d’une famille qui habitait ou utilisait ce lieu. Exemples : un berger avec son parc à moutons, un résinier avec sa cabane… Mais, en règle générale, c’est plutôt le nom du lieu qui est attribué à la famille qui y habite.

Onomastique – Nous lisons sur Wikipédia, à propos de la commune de Narp (64) :

« Le toponyme Narp apparaît sous les formes Narb (XIVe siècle, censier de Béarn) et Sent-Pe de Narb (1412, notaires de Navarrenx). La forme basque narb est la même que dans le nom de la ville de Narbonne. Il s’agit probablement d’un hydronyme. »

S’agit-il donc d’une mutation de ‘narb’, d’origine basque. Je suis donc allé consulter le Dictionnaire étymologique basque sur http://projetbabel.org/basque/dictionnaire.php?q=n
Il nous apprend ceci :
« Narb – (aquitain, Domu Narb, inscription trouvée à Sagonte). Terme disparu du basque actuel, de sens incertain pourtant très bien attesté: Narbaitz (Alava, 1060, narbeiza), Narbarte, Narp (Béarn, Landes), etc. Il s’agit peut-être d’un élargissement de la racine pré-indoeuropéenne *nar- “eau” (l’hypothèse parfois formulée “mauve” (Bot.) du latin malva > *nalba n’est guère vraisemblable, car l’ibéro-basque *narb est sûrement très ancien et on voit mal un emprunt au latin malva). Peut-être “point d’eau, source, étang, lagune, marais, lieu humide”, ou simplement “cours d’eau” (cf. la Narva, fleuve d’Estonie aux rives marécageuses qui sort du lac des Tchoudes ou lac Peïpous, la Narew/Narwo, affluent de la Vistule, et d’autre part l’eskimo-aléoute narva “lac, lagune” (Fortescue, Comparative eskimo dictionary, 214). Cette forme narb- était également connue des Ibères et Ligures, d’où le nom de la ville de Narbonne nommée Colonia Narbo Martius par les Romains en 118 av. J.C. La ville n’est pas au bord de la mer mais près des étangs. Ptolémée donnait le nom de Narbon à l’Aude. On trouve aussi Narbe à Esquiule et le nom de famille Narbeburu. Le nom de village basque Arbonne (Labourd) est un ancien Narbona en 1188. Il a pu exister des variantes *nerb- / nerv- (cf. Nervion) et *norb- (cf. Norba (Latium) sur une hauteur dominant des marécages) (…) On remarquera aussi du point de vue typologique l’évolution phonétique similaire avec finale -b > -p dans un autre terme *barb- > barp (Le Barp) en Gironde à laquelle B. Boyrie-Fénié donne un sens hydronymique, entre autres “lande marécageuse, marais”. A. Dolgopolsky (Nostratic Dictionary) reconstruit une forme nostratique (n°1615) “marécage”. »

Depuis, j’ai parcouru l’excellente Topoymie de la commune de Biscarrosse rédigée par Philippe Lartigue que je cite :

« Narp/Narb [narp] : vraisemblablement un toponyme proto-basque dont on retrouve l’équivalent en Béarn avec Narp mais aussi dans le microtoponyme Narbe, hameau au sud de la commune d’Esquiule (Eskiula) ou encore le nom de famille basque Narbeburu. Point d’eau, source, étang, lagune, marais, lieu humide. L’endroit où se situe Narp, dans la lande humide et mal drainée de notre commune, correspondrait à cette signification. On y voit même des lagunes sur le cadastre de 1807. Ce mot, qui a subsisté dans la toponymie, n’existe plus dans les lexiques basque et gascon actuels. »

Nous avons une lagune sur ce lieu de Biscarrosse avec des nénuphars de toute beauté que n’aurait pas dédaignés Claude Monet.

L’explication de l’origine du nom de lieu semble donc plausible.


Peuchin (ou Pechin), toponyme de Biganos

Toponymie – ‘Haut de Peuchin’ à Hénin-Beaumont (62), ‘Pechin’ à Audon (40) et à Sainte-Christie-d’Armagnac (32), ‘Péchin’ à Beauziac (47) et à Allons (04), ‘Le Pechin’ à Basse-sur-le-Rupt (88), ‘Le Poirier Péchin’ à Oizon (18). On a aussi ‘Les Péchinattes’ (09), ‘Péchinan’ (40), ‘Péchinat’  (32), ‘Péchine’ (04, 09, 10), ‘Péchines’ (11, 46), Péchenieux (21), Pécheniez (82), ‘Péchinon’ (33, Bieujac), ‘Péchinot’ (39)…  

Anthroponymie – 667 naissances PECHIN et France en un siècle (80, 25, 75, 93…). 34 980 résultats pour PECHIN sur Geneanet dont 30 en Gironde.

Le nom PEUCHIN a disparu mais on obtient néanmoins 359 résultats sur Geneanet dont aucun en Gironde.

D’autres noms de même origine (sans doute) : PÉCHINE, PÉCHINET, PÉCHINEY PÉCHINEZ, PÉCHINOT, PÉCHINOT, PÉCHENET

Origine du nom de famille – Jean Tosti pense qu’il s’agit d’un surnom donné à celui qui est petit (un ancien adjectif que l’on retrouve dans l’espagnol pequeño).

Origine du nom de lieu – Consultons les textes existants.

« Ce lieu-dit, entre l’Eyga et l’Eyre, au-delà du Pont de Chevron, n’apparaît en tant que tel que sur le cadastre de 1939 ; il correspond aux anciens prés salés de la propriété Teyssonneau.

D’après Bertrand Peyneau (p. 162), du latin piscis, poisson : l’estey de Pechin. C’est le nom donné par les habitants à la partie du ruisseau d’Arneyre en aval du renflement de l’Eyga.

Autre piste : pechén (peishent) = pâturage (d’après Arnaudin, Dictionnaire de la Grande Lande, p. 166). Cela correspondrait peut-être mieux aux prairies humides que la pêche.

Peuchin (ou Pechin, Chemin de) : « Le Houdin »

Ancien chemin, aujourd’hui sentier de randonnée pédestre à l’entrée du port de Biganos qui, vers le Sud, rejoint l’Eyre. Peuchin vient de peish qui signifie poisson en gascon local. De tradition orale, le chemin de Peuchin, serait l’ancien « chemin des pêcheurs », bordant les rives de l’Eyga et de l’Eyre.

Les pêcheurs empruntaient ce chemin, ou remontaient l’Eyre avec la marée à la rame pour rejoindre le port de Lamothe en passant par le Goulet et livrer leurs poissons aux mareyeurs ; ils revenaient au port de Biganos au descendant.

Ce très ancien chemin, prolongé par la voie communale n° 17 dite « de l’Eyga », rejoignait Mios en croisant la route de Bordeaux au niveau du pont actuel sur l’Eyre. »

(Biganos, Lamothe, Marcheprime racontés par leurs rues et lieux-dits)

Réflexion 1 : en occitan pech, puch, peuch désignent une colline, une surélévation de terrain (du latin podium). Le suffixe –in pouvant être considéré comme un diminutif, on pourrait avoir affaire à une petite surélévation.

Réflexion 2 : ce nom de lieu est récent, il n’a pas été répertorié par IGN, il n’apparaît que sur un plan cadastral récent (1939). Il est envisageable qu’on lui ait donné le nom ou le surnom de la personne qui habitait où qui exploitait cet endroit.


Porge (Le)

Toponymie – Outre la commune du Porge, on trouve en France ‘Le Champ Porge’ à Saint-Phal (10), ‘Le Porge’ à Roquemaure (30), à Lupiac (32), ‘Labat du Porge’ à La Teste-de-Buch, ‘Le bois du Porge’ à Moulis-en-Médoc, ‘Pont de Porge’ à Pontenx-les-Forges (40), ‘La Porge’ à Neulise (42), ‘Porges’ à Marpaps (40), ‘La Porgeonnière à Tours-sur-marne (51).

Anthroponymie – En 100 ans en France on relève les naissances de 108 PORGE (33…), 537 DUPORGE (62, 33, 76…), 37 PORGES (75…), 6 LEPORGE (76…)…

Voir ce qu’écrit Bénédicte Boyrie-Fénié dans son Dictionnaire toponymique de la Gironde.


Salles

Toponymie – En France, beaucoup de noms de lieux avec Salle (14 en Gironde), Salles (neuf en Gironde, sept dans les Landes), ‘Lassalles’ (six en Gironde, 29 dans les Landes), ‘Lessalle’ (cinq dans les Landes)

Anthroponymie – En 100 ans, naissances de 8 966 SALLES (34, 30, 64, 31…), 6 089 SALLE (75, 18, 36, 80…), 306 DESSALLE (13, 59, 69…), 316 DESSALES (24, 26, 63…), 715 DESSALLES (34, 03, 69…) 8 550 LASSALLE  (64, 40, 62, 33…)

Origine –Du germanique sal (chambre, château, demeure seigneuriale) le mot a gardé ce sens en ancien occitan (demeure, cour, palais) avant de se réduire à celui de salle qu’il a en français. Il a fini par être attribué à des villages et par la suite à des familles qui habitaient ces lieux (Yves Lavalade).

L’ancienne hypothèse de Salomacum (marché du sel) est à mettre en quarantaine en attendant des informations complémentaires.

Voir aussi le Dictionnaire toponymique des communes de Gironde, Bénédicte Boyrie-Fénié.


Sanguinet

Les noms de lieux sont très anciens et on ne peut faire que des hypothèses quant à leur origine.

Essayons quand même.

Toponymie – Outre la commune de Sanguinet (40), on trouve plusieurs lieux-dits ‘Sanguinet’ à Sainte-Marie-de-Gosse (40), Rion-des-Landes (40), Mimbaste (40), Heugas (40), Maylis (40), Asson (64 avec aussi le ‘Col de Sanguinet’), Lamothe-Capdeville (82), Combas (30), Saint-Pierre-d’Argençon (05) et Rochebrune (05). On trouve aussi ‘Talou dél Sanguenet’ à Arette (64), ‘Col de Sanguinet’ à La Roche-sur-le-Buis (26), ‘Le Sanguinet’ à Ledeuix (64), ‘Fontaine de Sanguineto’ à San-Giovanni-di-Moriani (2B), ‘La Sanguinette’ à Champniers (16) et Causse-et-Diège (12), ‘Source de Sanguinette’ à Rutali (2B), ‘Vallon de ‘Sanguinette’ à Bonnieux (84), ‘Fontaine Sanguinède’ à Fontainebleau (77), ‘La Sanguine’ à Arx (40) et ‘Boussès’ (47), ‘La Sanguinède’ à Montdardier’ (30), etc.

Anthroponymie – L’INSEE relève 217 naissances SANGUINET en France en 100 ans, essentiellement dans les Landes.

5 385 résultats sur Geneanet avec le nom SANGUINET dont 2 351 dans les Landes. Les communes qui rassemblent le plus de porteurs du nom : Pey 40 (695 résultats), Tartas 40 (250), Orist 40 (218), Bélus 40 (167). À noter une concentration de SANGUINET dans le Missouri (USA) avec 295 résultats essentiellement à Saint-Louis.

Origine – Tous les spécialistes sont d’accord. Il s’agit d’un lieu où pousse le cornouiller en particulier le cornouiller sanguin (Cornus sanguinea L.), arbuste à feuilles caduques de la famille des cornacées. Son nom latin cornu (corne) au fait que son bois est dur comme la corne Il est parfois appelé bois puant, bois punais, cornouiller femelle, olivier de Normandie, puègne blanche, sanguin ou sanguine. Il doit son nom à la teinte rouge sang de ses feuilles à la fin de l’été. Le fruit est de couleur pourpre foncé à noir, de forme globuleuse, avec un noyau. Il n’est pas comestible. En gascon : sanguin.

Certains avaient aussi pensé à « Saint-Guinet ». Guinet était un nom de baptême porté autrefois. Sans doute un diminutif de Guy. Cette hypothèse est abandonnée.


Tartifume

Ce nom a peu de rapport avec HTBA mais comme une discussion s’est engagée dimanche dernier autour de ce nom de lieu, si vous le permettez, je vais faire un point de ce que j’ai pu récolter.

Toponymie – Il existe en France 82 noms de lieux avec ‘Tartifume’ dans les départements suivants : 05, 09, 11, 16, 17, 18, 24, 31, 32, 33, 35, 37, 41, 44, 47, 49, 53, 72, 79, 81, 82, 86.

En Gironde on les trouve dans sept communes : Bègles, Fontet, Lugon-et-l’Île-du-Carnay, Flaujagues, Saint-Loubès, Pessac et Samonac.

On repère aussi quatre lieux-dits ‘Tertifume’ (tous dans la Sarthe) et un ‘L’Artifume’ (Vendée).

Anthroponymie – Rien de bien intéressant. Il a bien existé des porteurs du nom « de TARTIFUME » qui avaient rajouté le nom de leur terre à leur nom de famille, dans la Sarthe.

Jacques Bruneau de Tartifume connu également sous l’appellation de Jacques Bruneau, sieur de Tartifume, (1574-1636), était chroniqueur d’Anjou au XVIIe siècle, écrivain, dessinateur, avocat et président au siège du présidial d’Angers.

Origine – C’est l’ouvrage Les noms de lieux en France – Lexique de termes dialectaux par André Pégorier, ingénieur géographe, IGN, 2006 qui m’a donné la solution : lieu éloigné de la ferme, synonyme de ‘Soupetard’

Reste maintenant à comprendre comment le mot est né, il y a sans doute très, très longtemps.

Viendrait-il du verbe tartir, 2e groupe, intransitif ? De l’argotique ancien italien tartire, qui veut dire déféquer. L’expression « envoyer tartir » est équivalente à « envoyer promener ».


Tastous

Lieu-dit du Barp. Théâtre d’un crime horrible en 1872

Toponymie – Il n’existe qu’un toponyme ‘Tastous’ en France, c’est celui du crime !

En revanche on rencontre

– 24 toponymes avec ‘Taste’ : 31, 32, 33 (Martignas-sur-Jalle, Ludon-Médoc, Loupes, Pompignac, Sainte-Croix-du-Mont, Le Pian-sur-Garonne, Vensac, Cérons, Captieux, Cambes, Vendays-Montalivet, Hourtin, Naujac-sur-Mer), 40, 47, 64.

– 18 toponymes avec ‘Lataste’ : 32, 33 (Langoiran, Saint-Germain-du-Puch, Saint-Quentin-de-Baron), 40, 47, 64.

– 33 toponymes avec ‘Tastet’ : 16, 32, 33 (Aubiac, Monségur), 40, 47, 64.

– 13 toponymes avec ‘Tasta’ : 33 (Saint-Aignan, Coimères, Saint-André-de-Cubzac, Saint-Julien-Beychevelle, Camblannes-et-Meynac, Saibt-Sulpice-et-Cameyrac, Bruges, Cubnezais), 40, 47.

– Ainsi que ‘Tastes’, ‘Tastère’, ‘Tastéda’, ‘Tasteyrousse’, ‘Tastebi’, ‘Tasterie’…

Antroponymie – On ne trouve le nom TASTOUS qu’une fois (dans la base Geneanet). En 100 ans l’INSEE a répertorié les naissances de 338 TASTE (32, 47, 33, 40…), 1978 LATASTE (40, 33, 64, 47…), 2804 TASTET (40, 33, 9B, 32…), 73 TASTA (33…), 92 TASTES (33, 40…). Pas de mystère ces noms de personne sont issus des noms de lieux où habitaient les lointains ancêtres.

Origine – On peut penser que la terminaison –OUS correspond à un diminutif. Pour les noms commençant par TAST-, Tederic Merger a fait le point sur gascona.com, deux théories principales s’affrontent :

– Bénédicte Boyrie-Fénié l’interprète dans le sens de hauteur, en faisant une forme de « testa/latesta ».
– Michel Grosclaude préfère le sens de « taillis de hêtre » attesté en ancien gascon.

Comme ‘Tastous’ est situé à une altitude de 60 m qui ne dépasse pas celle des zones voisines (voir carte IGN), on va plutôt pencher vers l’hypothèse de la végétation.


Taussat

Commune de Lanton

Toponymie – Nous avons un autre ‘Taussat’ en France, il est situé à Égliseneuve-près-Billom (63). En Gironde, on remarque le lieu-dit ‘Taussac’ à Sainte-Hélène. Nous trouvons des ‘Taussac’ également, dans l’Ardèche, l’Ariège, l’Aveyron (une commune), le Cantal, la Corrèze, l’Hérault (une commune) et le Tarn, un ‘Taussacq’ dans la Somme.

Un ‘Tossac’ dans l’Oise, un ‘Tausse’ dans l’Aude, des ‘Tosse’ dans les Côtes-d’Armor, les Landes (une commune), les Pyrénées-Orientales et la Vendée. Pas moins de 12 toponymes ‘Tossa’ dans les Pyrénées-Orientales plus un dans l’Ariège.

Anthroponymie – 137 naissances TAUSSAT en France en 100 ans (63, 75, 19…), 663 résultats sur Geneanet, avec un noyau dur de porteurs vers Nespouls (19).

206 naissances TAUSSAC (34, 81…) et 3 483 résultats sur Geneanet ; 9 naissances TOSSE (56…), 2 094 résultats sur Geneanet.

Origine – Taussat, Taussac et Taussacq sont équivalents, ce n’est qu’une histoire de consonne terminale à géométrie variable. D’après des spécialistes tels que Dauzat, Morlet, Astor et Lavalade, il s’agit d’un nom de domaine gallo-romain tenu par un nommé Talicius.

J’ai aussi glané çà et là :

– Max Moureau signale qu’en « Patois de La Teste » tos et tosse désignent un baquet, une auge.

– En occitan taussa désigne la taxe…

– Jean Coste attire notre attention que le catalan tossa s’applique à une hauteur, une éminence.

–  Enfin, le chêne tauzin (Quercus pyrenaica), appelé simplement tauzin ou chêne noir ou chêne des Pyrénées.


Teich (Le)

Commune du Pays de Buch

Toponymie – On trouve aussi ‘Le Teich’ à Uvernet-Fours (04), ‘Bois du Teich’ à Gourbit (09), ‘Col de Teich’ à Asson (64), ‘Im Teich’ à Kaltenhouse (67), ‘Teich’ à Uttwiller (67) et ‘Im Weissen Teich’ à Neewiller-près-Lauterbourg (67). Pour ces trois derniers toponymes alsaciens, il est judicieux de se reporter au mot allemand teich (étang)

On dénombre aussi 24 toponymes avec ‘Tech’ (09, 31, 32, 64, 65, 66) dont Le Tech commune des Pyrénées-Orientales.

Anthroponymie – 84 naissances TEICH en 100 ans en France (31, 33, 57, 75…) et 4 377 résultats donnés par Geneanet dont pour la Gironde dans plusieurs secteurs notamment Pessac, Mérignac, Gradignan, Canéjan, Pessac, Bordeaux, etc.

Origine – Je vous joints in extenso la rubrique concernée extraite du Dictionnaire toponymique des communes de Gironde par Bénédicte Boyrie-Fénié.

Pour compléter, je reviens sur l’appellation de la paroisse ‘parropia deu Tilh’, dans le testament du captal de Buch du 20 mai 1300, évoqué aussi par l’abbé Baurein dans ses Variétés Bordeloises.

En gascon tilh, telh, est le tilleul. Du latin tardif tilliolus, tilletum. De nombreux toponymes et/ou anthroponymes en sont issus : Teil, Theil, Theis, Theix, Delteil(h), Dutheil, Duteis, Duthil, Teillot, Theillaud, Teillout, Teillet, Thillet, Tillet, Thilhoux et d’autres.

Je veux donc croire qu’il y avait à cet endroit, il y a bien longtemps, un tilleul remarquable pour sa grandeur, sa grosseur, sa situation, sa réputation…

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Aimé

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