Fontaines guerisseuses de Belin-Béliet

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Chapelles isolées, pierres aux pouvoirs néfastes, fontaines aux eaux sacrées… certains mystères demeurent entiers autour de ces lieux toujours fréquentés. La croyance populaire raconte que les personnes malades qui venaient se recueillir auprès des fontaines, guérissaient miraculeusement. Magique, n’est-ce pas ! Le plus souvent dédiée à un Saint protecteur, l’eau de ces fontaines agirait sur un mal ou une affliction particulière. Selon la légende, elles guérissent principalement les maux de la tête et du visage.

Ces « sources guérisseuses » se présentent sous la forme d’un simple trou d’eau ou bien d’une fontaine bâtie en pierre. Autrefois, lors d’un pèlerinage annuel, le curé du village bénissait l’eau et son Saint, avant que les participants en mouillent leur mouchoir et s’en frottent les yeux.

Au Graoux, Saint Antoine soigne les maux du visage, verrues ;

à La Grand-Forge, en amont du Graoux, Saint Eutrope soigne aussi les maux du visage.

Une fontaine est consacrée à Saint Antoine. Elle guérit le mal qui vient à la figure et se trouve à Lauray, dans les prairies de la famille Roumégoux, sur la rive droite du ruisseau appelé jadis ruisseau de Saint-Antoine et aujourd’hui ruisseau d’Ayguebère. Elle n’est qu’un trou creusé dans le sol.

À Joué (à Pinot), la fontaine placée sous la protection de Saint Blaise a interrompu une épidémie de diphtérie pas plus tard qu’en 1900 : le Professeur Raoult de l’époque ?  Sn eau soigne les maux de gorge.

C’est d’abord la fontaine de Saint-Eutrope, où l’on vient puiser de l’eau pour guérir les enfants qui ont du mal sur la figure. Elle est située au moulin de Jeanmine, sur la rive gauche de la Gaure, qu’elle domine sensiblement. Comme Saint-Antoine, c’est un simple trou dans la terre. Saint Eutrope, évêque de Saintes, a sa statue dans l’église de Beliet et le pèlerinage a lieu le dimanche le plus proche de sa fête (29 avril). Un dicton en patois indique ce jour pour fin avril ou commencement de mai « Per saint Estropie, Maïs enteram. Se n’y em pas anuit y seram douman ». L’assonance des mots le fait invoquer pour les estropiés

Au Passage, la fontaine consacrée à Saint Jean, datant de 1762, est en bon état de conservation. Son eau soigne les maux du visage.

Devant l’église de Belin, sur l’emplacement de l’ancienne chapelle Sainte-Quitterie bâtie au XIIe siècle et détruite vers 1845, la fontaine est datée de 1865. Soigne les maux de tête

La fontaine de Mesplet est consacrée à Saint Antoine.

Au Pujeau Perrein, à proximité d’un ancien moulin, puis colonie de vacances, la fontaine consacrée à Saint Eutrope a pour vertus de soigner le visage et les problèmes enfantins.

En contre-bas de l’église de Mons, en empruntant un petit chemin s’enfonçant dans la forêt, on est très vite habité par le calme du décor avec comme seul bruit l’eau qui va  rejoindre le ruisseau des Mille-Hommes 20 mètres en contrebas. Après avoir traversé le pont, on aperçoit notre petite fontaine St-Clair. Ce dôme de pierre semble vouloir protéger la Vierge Marie présente dessous.

Le ruisseau, affluent de la Leyre, déverse sur son passage un doux parfum poétique qui nous plonge sans forcer dans une époque lointaine, moyenâgeuse où l’on imagine quelques pèlerins remplir leurs gourdes et prier avant de reprendre la route. Aujourd’hui, les pèlerins ont été remplacés par quelques camping-cars, profitant du calme de Mons pour se ressourcer. Le seul défaut du lieu qui peut être souligné est inévitablement le manque d’information concernant cette fontaine. Si l’on n’est pas de la région, on a du mal à connaître ses origines et ses pouvoirs conférés ; heureusement, Félix de Sigoyer, nous a renseigné (je dirais même plus, « enseigné » ! Comme la plupart des fontaines miraculeuses, celle-ci est vouée à un Saint. On lui attribue le pouvoir de guérir les maladies des yeux. Lieux de culte, comme on peut le voir avec les objets habitant la petite grotte, les fontaines étaient aussi des points de ravitaillement pour les pèlerins qui traversaient le désert de sable que sont les Landes de Gascogne.

La source se situe dans les alluvions de la Leyre, la rivière étant située à moins de 1 km. La terrasse alluviale est composée de sables et graviers et date de l’Holocène (Quaternaire récent). La rivière a entaillé les formations de Belin et de Béliet et les a revêtu de ses terrasses. Ces formations (Belin, Béliet, alluvions) sont globalement aquifères ; sauf niveau imperméable local, l’eau transite librement au sein de l’ensemble. La source représente une émergence de la nappe par recoupement de la topographie. Par rapport aux plus anciennes, les alluvions actuelles (récentes) sont toujours moins étalées de part et d’autre de la rivière, et sont aussi plus encaissées. Étant moins perméables (sables fins, argiles, tourbes), elles peuvent constituer un obstacle à l’écoulement de la nappe et de ce fait provoquer son émergence.

 

https://www.facebook.com/lebelinetois/posts/1676765202645321/

http://sigesaqi.brgm.fr/-4-Fontaine-Saint-Clair-commune-de-Belin-Beliet-.html?id_document=1050#document_actif

La Gazette des eaux : revue générale des établissements de l’Europe, Alfred Germond de Lavigne (1812-1891) ; Dr Gaston Morice ; Graux, Lucien (1878-1944) ; Gardette, (1872-1941) ; Georges Cany, (1875-1953). Éditeurs scientifiques, 4 janvier 1913

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9734859z/f160.item.r=b%C3%A9liet%20roum%C3%A9gous.zoom#

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Raphaël

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