Le 4 septembre 1917, M. Lionel Prom, fils de M. Léon Prom, a été tué à Casablanca dans un accident d’aéroplane. Engagé volontaire à l’âge de 20 ans, il avait mérité la Croix de guerre pour sa brillante conduite. La nouvelle de sa mort a causé à Arcachon, où il était très aimé, d’unanimes regrets.
Un journal du Maroc rapporte les détails émouvants des obsèques de ce jeune brave. La levée du corps a eu lieu au dépositoire de l’hôpital militaire transformé en chapelle ardente. Dans la petite pièce, le cercueil disparaît sous les gerbes de fleurs fraîches apportées par des mains amies ; les pilotes et le personnel du centre aéraunotique (sic) avaient également envoyé des couronnes à leur camarade.
À huit heures, le corps de l’aviateur est sorti de la chapelle ardente et déposé sur l’affût d’un canon pour être transporté au cimetière.
Toutes les autorités de la ville sont représentées ; une foule énorme d’amis, de camarades du défunt, se presse autour de la dépouille mortelle sur laquelle l’aumônier militaire donne la dernière bénédiction.
Le convoi se met en marche, tandis que la musique militaire joue la marche funèbre de Chopin. Un avion apparaît et, par ses évolutions les plus hardies, démontre, devant la mort, le sang-froid et l’insouciance superbes, qui sont les caractéristiques du corps des aviateurs.
Le capitaine de Clerck conduit le deuil. Tous les camarades du défunt, encadrent leur chef ; ils représentent la famille du jeune maréchal des logis et aussi la grande famille de l’aviation solidaire de chacun de ses membres.
Au cimetière, le capitaine de Clerck se détache du cortège et d’une voix grave, qui domine l’émotion des assistants, dit au camarade Prom un adieu où passe toute la fermeté de son âme de soldat et toute l’affectueuse sollicitude d’un ami.
Il raconte brièvement la vie courte mais pleine de beauté et de promesses du jeune Prom qui, dès le début de la guerre, étant encore sur les bancs du collège, s’engage et gagne rapidement par son courage ses galons. Mais l’aviation l’attire, le conquiert, le possède ; il rêve une vie nouvelle où se dépense plus complètement et dans des risques sans cesse renouvelés toute la jeune énergie d’une âme de Français.
L’assistance est très émue des mâles et touchantes paroles du capitaine. Elle défile dans un silence profond et respectueux devant le cercueil du jeune héros, qui est placé dans le dépositoire en attendant son retour en France.
Il sera inhumé à Bordeaux.
Le dimanche 27 avril 1913, dans la propriété de Monrabot, avait lieu la rencontre si attendue entre le Tauzia-Sport et le Sporting-Club d’Arcachon. Disons tout de suite que le team commandé par Diégo Calvet sortit vainqueur par 5 buts à 3 du Sporting-Club d’Arcachon, commandé par Lionel Prom. Les deux teams comprenaient des vgamistes [Vie au Grand Air du Médoc] qui avaient bien voulu aider leurs jeunes camarades. Dans l’équipe de Tauzia, nous avons remarqué Dupeyron, L. de Manès, E. et L. Gasqueton, Johnston, tandis qu’au Sporting-Club d’Arcachon, les meilleurs furent G. de Marcé, Minvielle, de Beyssac, de Sauvage, L. Prom.
La partie fut vivement menée et tout à l’avantage du Tauzia-Sport, si ce n’est pendant l’absence de Dupeyron et de Manès, blessés. Ce fut à ce moment que les 3 buts du Sporting furent marqués, du reste d’une façon plus ou moins régulière. Deux buts furent nettement off-side, mais on ne pouvait trop demander à l’arbitre qui se contentait de rester au milieu du terrain.
Honneur donc au jeune et sympathique Diégo Calvet, qui mènera sûrement de nouveau, lors de la revanche, son team à la victoire.
Une villa figure à l’emplacement probable de la parcelle actuelle (39 boulevard de l’Océan – Cadastre : 2012 AB 52) sur le plan dressé par l’ingénieur en chef de la Compagnie des Chemins de Fer du Midi Paul Régnauld en 1865. Le plan établi par l’ingénieur John Lawson en 1882 mentionne la villa (selon un plan masse un peu différent) comme appartenant au marquis de Brochot. Sur le plan de l’agence Ducos de 1906 la villa est nommée Mirador. Elle est reconstruite par l’architecte Édouard Bauhain pour Léon Prom, dirigeant des Huileries Bordelaises Maurel, au cours des années 1914-1919. L’architecte fournit également les plans des cabines de bains et belvédère construits en front de mer et le plan d’aménagement du jardin.
La villa est construite en brique (chaines d’angle et encadrement des baies en pierre). Elle comprend un sous-sol, un rez-de-chaussée, 1 étage carré et 1 étage de comble éclairé par des lucarnes. Le toit à longs pans et croupe est couvert de tuiles plates. Les élévations antérieure et postérieure (vers la mer) comprennent 9 travées. Trois travées latérales de l’élévation antérieure (2 pour l’élévation postérieure) sont en légère saillie, couvertes par des toits à deux pans, pignons couverts.
L’Avenir d’Arcachon du 16 septembre & 7 octobre 1917
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6147913f/f1.image.r=a%C3%A9roplane?rk=944210;4
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k61479158/f2.image.r=prom?rk=85837;2
Le Mémorial des Pyrénées du 1er mai 1913
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5247735c/f2.item.r=%22Lionel%20Prom%22.zoom
Lire « Vie au grand air du Médoc »
https://fr.wikipedia.org/wiki/Vie_au_grand_air_du_M%C3%A9doc