Le Gat Mort et sa lagune

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Le Gat Mort est un ruisseau typiquement landais : fond sableux, pente faible (1,9 %), cours sinueux, vallée en V mais lit mineur étroit et encaissé, débit faible en moyenne mais crues importantes, eau couleur rouille (ferrugineuse), forêt galerie.

Il prend sa source aux marais d’Hostens (marais du CIà, classé Espace Naturel Sensible départemental suite à une ZNIEFF), à 63 m d’altitude,

et se jette dans la Garonne, à 4 m. Son bassin versant (267 km2) est entouré après ceux du Saucats, de la Leyre, de la Barboue et du Ciron. Sur un linéaire de 34 km il traverse 7 communes. Il est constitué de milieux riches et diversifiés (la marée sur la Garonne se fait sentir sur le Gat-Mort jusqu’au pont de la RN113). Cependant le tracé du Gat a été rectifié (rectiligne) dans les années 1940-41 (alimentation en eau de l’ancienne papeterie de Beautiran). Il possède une quinzaine d’affluents importants, surtout en amont où un réseau de crastes et de fossés de drainage s’y ajoutent. Les zones inondables sont importantes à l’embouchure, mais les nappes superficielles souvent affleurantes et les crues hivernales provoquent des difficultés de drainage et des inondations. De nombreux moulins jalonnent son cours, ainsi que ses affluents. La richesse (et la fragilité) de ses eaux et de son milieu est grande puisqu’il est classé catégorie 1 b “eau de bonne qualité” (en dessous “d’excellent”), deuxième catégorie piscicole et surtout il est considéré comme le deuxième cours d’eau, après le Ciron, à priorité piscicole et halieutique sur l’ensemble des affluents rive gauche de la Garonne (Schéma Départemental de Vocation Piscicole et Halieutique, 1997). Le Gat coule dans la plaine alluviale de la Garonne à partir de Villagrains. Sa vallée fait apparaître les différentes couches des terrasses alluviales puis du bassin sédimentaire sous-jacent au sable des landes : graves, argiles, calcaires variés (compact, à astéries, fossilifère).

https://si-graves-montesquieu.fr/un-patrimoine-de-pays-a-apprecier/petit-patrimoine-a-sauvegarder-en-graves-montesquieu-col-250/71-parlez-moi-du-gat-mort-par-sigm#

Il y a lieu de penser que ce ruisseau est le même que celui de Calemort, dont il est fait mention dans les rôles gascons de l’an 1342. Il paraît que, dans ce temps-là, « on y exécutoit des Jugements rendus en matière criminelle, et c’est selon les apparences, le droit que demandoit au roi d’Angleterre, Bernard d’Escossan, qui paroît avoir été Seigneur de Saint-Magne. Pro eodem Bernardo de Scossano habendo execu – Nones juridicum, in causis criminalibus, in rivo de Calemort, infra Juridictionem, in loc. () de Sancto-Magno, infra Parrochiam de Oustens. » On soupçonne donc que le nom de Calemort pourrait avoir été donné à ce ruisseau, à l’occasion du supplice de la cale jusqu’à extinction de vie, qu’on y exerçait contre les criminels qui avoient été condamnés. Cette pratique, d’après Baurein, était courante chez les celtes et chez les français. Les notes de l’abbé nous apprennent qu’à l’époque, on avait l’habitude d’enfermer les condamnés à mort dans une cage, et on les immergeait dans le ruisseau jusqu’à ce que mort s’en suive. Le calemort ne servait pas qu’aux condamnés à mort. Ce châtiment était également réservé avec plus de douceur aux dames lorsqu’elles étaient infidèles ou, comme il se disait à l’époque, lorsqu’elles étaient « de mauvaise vie ». La victime était enfermée entièrement nue dans le Calemort, puis on la plongeait à plusieurs reprises dans le ruisseau. Mais le mauvais traitement de ces dames, ne s’arrêtait qu’à la limite de l’étouffement. Il fallait ménager la sensibilité d’une population qui était ravie du spectacle et certains messieurs qui venaient pour avoir la rétine émoustillée et le caleçon en état de choc. Tout cela, en contemplant ces dames se débattant dans leur plus simple appareil et dont un bourreau bien intentionné secouait ses victimes dans l’espoir de leur donner des positions largement décrites dans le Kâma-Sûtra. Spectacle haut en couleur dont la nudité de ces damoiselles semblait s’accommoder avec la nature très verdoyante des lieux. Une sorte de théâtre de verdure où se trouvent mêlés érotisme, sensualité et pornographie. Les adultes y trouvaient le charme, les vieux la restauration de leur libido et les jeunes le moyen de pourvoir à leur éducation. Ces jeunes, qui par ailleurs avaient largement la possibilité de peaufiner leurs connaissances en Science Naturelle. Bref, tout le monde y trouvait son compte.

https://jeanphilippemortier.wordpress.com/2019/08/07/le-gat-mort-ruisseau-enigmatique/

Cette pratique était en usage à Bordeaux pour les femmes de mauvaise vie. Elle a été reconnue dans le Médoc où en 1357 une femme noble a bien été noyée à Lesparre dans les mêmes conditions.

https://si-graves-montesquieu.fr/un-patrimoine-de-pays-a-apprecier/petit-patrimoine-a-sauvegarder-en-graves-montesquieu-col-250/71-parlez-moi-du-gat-mort-par-sigm

« Gat mort » peut aussi être basé sur l’hydronyme de large diffusion wad (latin vadum=gué, francique wad=cours d’eau) qui donne guat ou guà en gascon (comparer avec guado en italien). Ce nom a été corrompu par étymologie populaire en « gat mort » qui signifie « chat mort » en gascon. Mais la rivière doit évidemment son nom à un gué sans courant et non à un « chat mort ». De 37 km de longueur, le Gat mort est un affluent de la rive gauche de la Garonne, qui prend sa source sur la commune d’Hostens en Gironde et se jette dans la Garonne à Beautiran. Le Gat mort longe la frontière est de la commune de Saint-Magne.

Randonnée Pédestre Distance : 12 km

Belle randonnée à travers la forêt des Landes depuis le lac d’Hostens à destination de la zone humide du Gat Mort.

Lagune du Gat Mort

Pour une première approche, on préférera les zones ouvertes au public, comme les lagunes du Gat Mort (à cheval sur les communes d’Hostens, Louchats et Saint-Magne).

Propriété du Conseil Général de la Gironde, et aménagées pour le public, elles sont ouvertes librement toute l’année.

Des visites guidées sont proposées l’été. Cinq ou six communes du Parc, comme Saint- Magne (qui en possède une dizaine sur 196 recensées sur son territoire) ou Saugnac-et- Muret, ont acquis quelques lagunes pour les préserver et les gérer. « Mais ce n’est pas facile », explique François Billy. « Leur préservation est une entreprise complexe. Il reste encore bien des aspects fonctionnels à élucider, d’un point de vue scientifique ».

Jouxtant les trois communes de Saint Magne, Hostens et Louchats, cette zone humide exceptionnellement conservée aux alentours du petit ruisseau du Gat Mort fait partie des éléments forts du patrimoine naturel du Val de l’Eyre. Passé la pinède, cette vaste étendue de marais et de lagunes, vestiges de la lande originelle dont la formation remonterait à l’âge glaciaire, constitue un milieu secret et magique.

Aux alentours du petit ruisseau le Gat Mort, la forêt s’ouvre sur un espace de lande rase suffisamment vaste pour évoquer les paysages des siècles passés. La nappe phréatique, toute proche, permet à certaines de ces lagunes de maintenir toute l’année un niveau d’eau, n’excédant toutefois pas un mètre.

Un parcours de 3 km jalonné de quelques observatoires permet une lecture d’ensemble de la végétation.

https://www.gironde-tourisme.fr/patrimoine-naturel/lagunes-du-gat-mort/

Randonnée Pédestre de10 km

Au milieu de la forêt, entre landes et marais, nous vous proposons un très beau parcours rythmé par des affûts et un belvédère de bois, entre lagunes, landes et vaste marais aux sources du Gat Mort, affluent de la Garonne. Grâce à plusieurs points d’observation, prenez de la hauteur pour découvrir les différentes espèces végétales et animales présentent sur le site.

Contrairement à une mare, une lagune ne retient pas l’eau. En fonction de ses dimensions et de sa profondeur mais aussi de la saison, elle se vide et se remplit naturellement. Autrefois, les lagunes jouaient un rôle social important. Elles étaient un lieu de promenade où l’on pouvait se baigner, pêcher, etc. Les lagunes servaient aussi à laver le linge. C’étaient également des lieux de pâturage pour les animaux qui en même temps qu’ils mangeaient, nettoyaient la proximité des lagunes. 

Téléchargez l’application « Ecobalade » pour décoder les espèces rencontrées sur le chemin.

https://www.parc-landes-de-gascogne.fr/Parc-Naturel-Regional-de-Gascogne/Le-parc-a-decouvrir/Les-incontournables/Les-lagunes

https://www.vuesdegironde.fr/2019/10/21/les-lagunes-du-gat-mort-a-louchats/

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Raphaël

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