1852 – Projet de création du département de Leyre, chef-lieu Lugôville

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Création d’un Nouveau Département (1)

Les choses en cet état, nous pensons que si des deux départements de la Gironde et des Landes, on en formait un troisième sous la dénomination de : département du Leyre , tirée de son principal cours d’eau, et qui comprendrait la presque totalité des deux parties incultes dont nous avons parlé plus haut; cette mesure serait féconde en résultats.

En effet, cette vaste solitude, placée sous l’administration d’un seul Préfet, gagnerait beaucoup. Ce magistrat n’ayant d’abord qu’une faible population, l’expédition des affaires administratives l’occuperait peu : il pourrait donc se livrer plus spécialement à tout ce qui concernerait le développement de l’agriculture, de l’industrie et du commerce de son département.

Le peuplement du Leyre, sa colonisation, l’organisation des sociétés d’agriculture, des agents-voyers, de ceux d’irrigation, etc. „ seraient l’objet principal de ses soins.

Tenu d’habiter vers le centre de son département, son action serait plus immédiate, plus prompte, conséquemment plus efficace.

A cet effet, une ville chef-lieu, dans les proportions de huit à dix mille âmes, serait fondée au point qui, tout en approchant le plus possible du centre du département, réunirait à la fois les avantages de la salubrité, de l’abondance des eaux, de la proximité d’une grande route, d’un canal navigable, d’une forêt et d’un commencement notable de population.

A tous ces points de vue, nous pensons que la position la plus favorable serait entre le village de Béliet , le hameau de Lugos et le bourg de Belin , puisqu’elfe serait : 1° sur le canal de jonction projeté de la Gironde, près Castres, au bassin d’Arcachon ; 2° à un kilomètre de la route nationale n°132, de Bordeaux à Bayonne ; 3° à un kilomètre du Leyre, à l’origine de sa navigation et au point de concours du canal de jonction précité ; 4° à deux kilomètres du bourg de Belin ; 5° à cinq kilomètres de la forêt de Salles ; 6° à douze de celle de Biganon, qui touche à la route n° 132.

On pourrait donner à ce chef-lieu départemental le nom de Lugôville, tiré de Lugos, son hameau originaire.

Béliet compte 1100 habitants, Lugos 350 et Belin 1500. On aurait donc tout de suite une agglomération de près de 3 000 habitants autour de Lugôville, à sa naissance, et qui serait doublée en deux ans par la population propre de la nouvelle ville, ainsi qu’on le verra bientôt.

Cette admirable situation du chef-lieu du département, déjà relié à Bayonne par la route nationale n°132, serait ensuite considérablement améliorée par l’ouverture de dix routes et de plusieurs chemins de grande communication, allant à autant de villes extérieures ou à des chefs-lieux de canton. Que l’on établisse à Lugôville deux marchés par semaine, une foire tous les deux mois, et l’on aura tout de suite un grand centre d’affaires commerciales et industrielles.

Les défrichements autour de ce chef-lieu départemental marcheront rapidement dans un rayon de 8 à 10 kilomètres. Le sol se couvrira de villa, de charmantes maisons de campagne, comme cela s’est fait autour de Napoléon, bâtie dans le lieu le plus sauvage du département de la Vendée. Cependant elle n’a que cinq routes au lieu de dix et n’a point de port.

De même que le préfet serait tenu d’habiter au centre de son département, chaque sous-préfet résiderait vers le centre de son arrondissement.

Ce rapprochement considérable des administrateurs de leurs administrés serait un grand bienfait permanent. Le rapprochement des tribunaux de première instance et des justices de paix de leurs justiciables, qui résulterait aussi de l’exécution de notre projet, aurait d’immenses résultats, à cause du morcellement futur de la propriété landaise et de la subite augmentation, hors de toute proportion, de la population par les divers moyens qui vont être indiqués.

(1) Cette opération serait infiniment plus simple dans les Landes que ne l’a été la création du département de Tarn-et-Garonne, aux dépens de quatre autres départements riches, populeux et très-morcelés.

Extrait de « Projet de colonisation d’une partie des landes de Gascogne et de Bordeaux : extrait d’un vaste projet ayant pour titre : Considérations sur la division territoriale de la France et sur les améliorations dont elle est susceptible… » par Simon aîné (géomètre en chef du cadastre), 1852

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9610925g

avec un plan

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b53084858r

 

 

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