1558 « Atlas Queen Mary » par Diogo Homem – Arcaxam

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On sait peu de choses sur sa biographie, mais un nombre considérable des œuvres de Diogo Homem nous sont parvenues. D’après une lettre de grâce du 4 août 1547, nous savons qu’il a été contraint de quitter le Royaume pour l’Angleterre, en raison de son implication dans un meurtre. Pour cette raison, il exerce sa profession dans ce pays. Après que D. João III lui ait pardonné le crime, il retourne au Portugal, mais choisit finalement de retourner travailler en Angleterre, où il reprend la technique de l’écriture de lettres apprise de son père.

Il existe très peu de trésors nationaux liés à la reine catholique britannique Mary, dont le règne court, de 1554 à 1558, est impopulaire. L’Atlas a probablement été commandé par Mary comme cadeau pour son mari, Philip II d’Espagne, quelques mois après leur mariage en juin 1554. En 1555, Philip part pour les Pays-Bas, que son père est sur le point de lui céder, laissant Mary languir seule en Angleterre ; elle est trop consciente de la passion de son mari pour les cartes et, dans l’espoir qu’un bel atlas lui rappellerait leur domination commune et peut-être aussi elle-même, elle commande un nouvel atlas.

Pour sa réalisation, elle se tourne vers Diogo Homem[1], qui, après avoir fui son Portugal natal en 1544 après son implication dans un meurtre[2], s’est forgé une solide réputation dans toute l’Europe et est désormais reconnu comme le meilleur cartographe de l’époque. L’atlas montre qu’il n’a aucun scrupule à travailler pour les ennemis du Portugal : ses cartes révèlent toutes un fort biais pro-espagnol. Il semble que l’Atlas est achevé après la mort de Marie en novembre 1558 et Philippe ne recevra jamais l’atlas.

Bien que maintenant incomplet, il est l’un des exemples les plus magnifiques de la cartographie portugaise. Ses cartes retracent les progrès des marins portugais qui depuis 1415 naviguent sur la côte ouest de l’Afrique, bien au-delà des limites du monde connu, à la recherche d’épices, d’âmes non chrétiennes et d’esclaves. Un siècle plus tard, ils ont atteint le Brésil et l’Inde. Les cartes fournissent certaines des premières représentations relativement précises de ces régions. Dérivés avec style des cartes marines médiévales de la Méditerranée [portolans], elles sont animées par des héraldiques colorées, des banderoles et des représentations, basées sur l’observation des dirigeants, des peuples et des animaux non européens.

Alors que les connaissances géographiques se sont rapidement développées au XVIe siècle, les somptueuses cartes du monde sont devenues de plus en plus des symboles de statut et de pouvoir. Il n’y a pas de personnage plus puissant que Philippe II d’Espagne, qui a un appétit vorace pour les cartes. À partir du moment où il accède au trône d’Espagne, il utilise les cartes pour gouverner son vaste empire, qui comprend d’énormes possessions dans le Nouveau Monde. Sa correspondance regorge de commentaires aigus sur le contenu et l’exactitude de ses cartes et il les consulte chaque fois qu’il y a le moindre contexte géographique pour un problème militaire, politique, administratif ou familial. Il en a décoré ses maisons – même aujourd’hui, des cartes encadrées ornent l’antichambre de ses appartements privés dans le palais de l’Escorial.

L’une des plus belles cartes jamais réalisées et un document historique fascinant : en tournant les pages immenses, nous voyons le monde à la fois tel qu’il a été conçu dans les imaginations fertiles du Moyen Âge et tel qu’il a été vu à travers les yeux des explorateurs marins de la Renaissance. L’Atlas Queen Mary, bien que maintenant incomplet, est l’un des exemples les plus magnifiques de la cartographie portugaise. Ses cartes retracent les progrès des marins portugais qui depuis 1415 explorent la côte ouest de l’Afrique, bien au-delà des confins du monde connu, à la recherche d’épices, d’âmes non chrétiennes et d’esclaves. Un siècle plus tard, ils atteignent le Brésil et l’Inde. Les cartes fournissent certaines des premières représentations relativement précises de ces régions. Dérivés dans le style des cartes médiévales de la mer Méditerranée [portolans], ils sont animés par l’héraldique colorée, les banderoles et les représentations, basées sur l’observation directe, de dirigeants, de peuples et d’animaux non européens.

Dans cet Atlas, le monde est dominé par les grandes puissances maritimes que sont l’Espagne et le Portugal. Les navires patrouillent dans les mers ou se battent avec des flottes rivales. Des roses de vents ornées font un geste énigmatique à l’est. Drapeaux et armoiries se bousculent avec des vignettes illustrées des grandes villes et des monuments naturels. Les bannières islamiques en Afrique du Nord et dans les Balkans jettent une ombre menaçante sur les frontières de l’Europe chrétienne. La connaissance géographique croissante de l’époque est imprégnée de mythes et d’idées fausses ; des créatures monstrueuses nagent dans des eaux inexplorées et inexistantes ; les rois africains légendaires règnent sur les contreforts des montagnes. Mais cela fait partie de la grande beauté et du charme de ce remarquable manuscrit. Possession précieuse de la British Library, c’est sans aucun doute l’un des manuscrits les plus importants et les plus remarquables de l’histoire de la cartographie.

 Voir https://www.myoldmaps.com/395-queen-mary-i-atlas.pdf

[1] – Diogo Homem, appartient à une éminente dynastie portugaise de cartographes.

[2] – Lopo Homem a versé une caution pour permettre à son fils Diogo Homem, condamné pour complicité de meurtre, d’être rendu à la liberté avant d’accomplir un an de déportation outre-mer. Diogo Homem en avait profité pour se réfugier en Angleterre, et, malgré le pardon royal (carta de perdâo de D. Joâo HI, Lisbonne, 11 juillet 1547), il ne semble jamais être rentré au Portugal. Source : André Homem, cartographe portugais en France (1560-1586), Léon Bourdon, 1973.

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Raphaël

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