Oronce Fine (1494-1555) ; ou Oronce Finé ou Finée ou Fyné ; Orontius Finaeus et Orontius Finaeus Delphinas, ou Delphinatus en latin ; Oronzio Fineo en italien) est le premier titulaire de la chaire de Mathématiques au Collège de France (1530-1555).
C’est un touche-à-tout ; la bibliothèque Sainte-Geneviève de Paris abrite encore de nos jours une horloge planétaire épicyclique, dite « horloge d’Oronce Fine ». Elle est la plus ancienne des horloges planétaires présentes en France. Cette horloge est généralement considérée comme ayant été construite par Oronce Fine pour le cardinal Charles mais, en réalité, Oronce Fine l’a découverte à Metz avant de la transformer. Ses modifications, faites en 1553, ont permis une répartition en cinq cadrans au lieu de 4 précédemment, avec ajout de la face de l’astrolabe ; les autres faces, initialement présentes et accueillant les planètes, sont potentiellement de la fin du XVe ou du début du XVIe siècle.
Oronce Fine est également l’auteur de la première carte de France (nommée Gallia) qui connut cinq éditions entre 1525 – année même où François 1er est fait prisonnier à Pavie – et 1557.
L’édition (1538) la plus anciennement connue est conservée à la bibliothèque de université de Bâle sous le titre « Totius Galliae Descriptie » ; c’est la première carte de France imprimée dans le royaume de François 1er.
Si Oronce Fine connaît Anchise, il ignore Arcachon ; il nomme Curianum pro. qu’il positionne au nord d’Anchise donc ne peut être assimilé au Cap Ferret comme bon nombre de géographes l’ont supposé…
Cette carte, publiée une soixantaine d’années après celles de Ptolémée donne quelques indications sur le Béarn et la Bigorre. Avec des erreurs sur les positions relatives des villes, et des rivières. Les montagnes y sont figurées avec quelques variétés dans le dessin, mais sont réparties au hasard sur la carte.
La France quant à elle, possède au Département des Cartes et Plans de la Bibliothèque nationale un tirage de 1553[1]. Le nombre des éditions témoigne lui seul du succès de la carte qui répond à un réel besoin.
Curianum pro. est-il la Pointe de la Négade ?
Par certains traits, celle-ci se rattache aux cartes issues de la « Géographie » de Ptolémée (projection trapézoïdale, divisions en climats), mais le cartographe français en améliore nettement les contours. En géographe mathématicien, Oronce Fine est préoccupé par le calcul des longitudes et latitudes et il met au point à cet effet un « méthoroscope géographique », astrolabe modifié par l’adjonction d’une boussole. Dans sa Cosmographia (1530), il donne les coordonnées de cent vingt-quatre villes françaises, tantôt empruntées à Ptolémée, tantôt corrigées et complétées par ses propres observations. Par ailleurs, Fine fait cohabiter toponymes anciens et modernes « afin de satisfaire à ceulx qui se délectent à lire les anciennes histoires de la dicte Gaule ».
La carte 95 cm x 68 cm représente une échelle approximative de 1/1 750 000. Elle figure non seulement la France des Valois, mais encore toute la rive gauche du Rhin, la Suisse, l’Italie du Nord, l’Adriatique, l’Italie centrale, Pise et plus sommairement Rome. Les limites choisies sont donc celles de la Gaule, ou plutôt des Gaules (Cisalpine, Transalpine, Belgique…) et non celles de la France du XVe siècle. Mais on peut voir aussi dans cette extension vers la plaine du Pô le reflet de l’intérêt des Valois pour les affaires.
http://www.lesportesdutemps.com/archives/2018/06/25/36513972.html
[1] – Nova totius Galliae descriptio / Orontius F[ine] delphinas faciebat 1553