Iehuda Ben Zara est probablement le géographe égyptien le plus célèbre de la Renaissance. Ses antécédents sont incertains, même si l’on suppose qu’il est venu à Alexandrie via l’Espagne et l’Italie.
Fac-similé de l’original réalisé à Alexandrie en 1497 par Jehuda Abenzara (Judah Abenzara ou Iehuda ben Zara), qui est un des portulans les plus grands, conservé à la Bibliothèque Apostolique du Vatican (Borgiano VII cartes nautiques).
Il a fait sa carte à Alexandrie, un bastion culturel de l’Égypte. Déposée à la Bibliothèque apostolique vaticane sous le nom de Borgiano[1] VII, la carte est peinte avec la plus grande précision sur la peau d’un seul animal ; il s’agit de la plus grande carte de portulan[2] au monde encore conservée. Des informations nautiques importantes sont enregistrées ici en différentes couleurs. Une caractéristique principale est le réseau visible de rhumbs qui facilite les manœuvres au moyen d’une boussole ; il différencie les différents courants de vent, dessinés à l’aide de lignes vertes et rouges. Des passages dangereux sont mis en évidence et commentés avec des inscriptions comme « Faites attention! » ou « Les yeux ouverts! ».
Il nomme arcaxom
Les noms de ports côtiers écrits perpendiculairement au rivage sont enregistrés en différentes couleurs ce qui permet de distinguer leur importance commerciale. Les directions cardinales sont enregistrées à l’encre noire. En conséquence, il a conservé une coloration traditionnelle qui est restée inchangée pendant de nombreux siècles. La carte est décorée d’animaux, forteresses, effigies humaines, palmiers, avec des éléments de feuille d’or. Le portulan d’Iehudi Ibn Ben Zara est aussi remarquable pour l’exactitude des latitudes et longitudes qui y sont portées. L’écart de longitude total entre Gibraltar et la mer d’Azov est exact à un demi-degré près, tandis que pour l’ensemble de la carte, la marge d’erreur moyenne en matière de longitude n’excède pas un degré. Le maître a travaillé avec réalisme et une incroyable précision sans les aides de notre technologie moderne.
Outre la carte marine conservée dans la Bibliothèque vaticane, cette carte de la Méditerranée, encre sur vélin, dessinée par Judah Abenzara à Alexandrie en 1500, couvre une zone comprenant l’Asie Mineure, la Syrie, Israël et l’Égypte, est l’autre seule rescapée du travail d’Abenzara et se trouve à la Bibliothèque Klau[3] ; ce portulan faisait partie de La Gueniza (dépôt des archives sacrées) de la synagogue Ben Ezra du Caire. La langue italienne est utilisée pour les légendes sur la carte. Abenzara a ensuite migré vers Safed, dans ce qui est aujourd’hui Israël.
C’est le seul exemple, en Amérique, de cartographes juifs médiévaux des XIVe et XVe siècles.
https://www.ziereisfacsimiles.com/sea-map-of-iehuda-ben-zara
https://www.ziereisfacsimiles.com/sea-map-of-iehuda-ben-zara
https://sens2lavie.com/piris-reis-et-le-mystere-des-cartes-antiques/
Voir aussi https://dabrownstein.files.wordpress.com/2013/07/jehada-abenzara.jpg
https://yumuseum.tumblr.com/ArkDoor
Voir aussi https://www.jstor.org/stable/27943422?seq=1
[1] – Les manuscrits arabes conservés à la Bibliothèque apostolique vaticane se trouvent regroupés dans quatre fonds, le fonds Vatican arabe, Barberiano orientale, Borgiano arabe et Rossiano.
[2] – Le terme « portolan » désigne à l’origine un livre contenant des informations nautiques telles que des points de repère, des phares, des courants et des conditions portuaires. L’emploi de ce terme est documenté pour la première fois en 1285. Plus tard, le sens de ce terme inclut non seulement le texte de l’ouvrage, mais aussi les cartes marines qui l’accompagnent. Aujourd’hui, les cartes marines spécialisées désignent un type spécifique de « cartes portolan ». Un exemple en est la carte maritime de Lehuda Ben Zara. La carte colorée et ornée est l’une des cartes les plus précieuses de la bibliothèque du Vatican.
[3] – Nommée en mémoire de David W. Klau de New York, la bibliothèque Klau est située à proximité du Pavillon de la bibliothèque de la Fondation juive de Cincinnati, Ohio