1190 Alexander Neckam mentionne la boussole

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En Chine, où semble-t-il elle fut imaginée, l’aiguille montre non pas le nord mais le sud, par égard pour l’empereur, car il fallait respectueusement tourner le dos à la Grande Ourse, résidence du « souverain d’en haut » dont il était le représentant sur la Terre.

Son apparition en Occident est due aux Arabes dont les embarcations commerciales vont, comme on sait, rencontrer les jonques marchandes des Chinois dans les ports de l’Inde. Les premières mentions de la boussole en Occident sont dues à Alexander Neckam vers 1190 ; la boussole est antérieure à l’italien Flavio Gioja, qui passe pour l’avoir inventée, vers l’an 1300, à Amalfi, dans le royaume de Naples ; cette opinion prouve seulement que la boussole était connue dans cette ville à cette époque. Sa présence est également attestée en Europe la même année 1190 dans la pièce satirique la Bible Guyot de Provins. Dans sa pièce, le poète décrit le processus de fabrication d’une boussole et dit que les pilotes français en font usage et qu’ils l’appellent la marinette : il est vrai qu’on croit aussi que Paul, Vénitien, l’a apportée de la Chine. Barbazan dit positivement que ce mot, marinette, n’existe point dans la Bible Guyot, et qu’au lieu de dire avec Fauchet :

Par la vertu de la marinette,

Une pierre laide et noirette.

il faut lire,

Par la vertu de la manière,

Une pierre laide et brunière.

Sous la forme d’une simple aiguille aimantée flottant dans un récipient empli d’eau (ou « calamite[1] » : pierre d’aimant que l’on mettait dans un roseau pour la faire flotter), elle est utilisée par les pilotes des navires pour se repérer en Méditerranée dès la fin du XIIe siècle. Bruno Latini, vers 1260 dans son Trésor : écrit « nagent ils à tramontane devers septentrion… prenez une aiguille d’aymant, ce est calamite, vous trouverez qu’elle a deux faces l’une gist vers tramontane, l’autre gist vers l’autre« . L’autre c’est le zouhour des Arabes qui nous a donné le sur/sul espagnol et sans doute notre sud.

De nombreuses évolutions se produisent du XIIIe au XVe siècle : le Napolitain, nommé Flavio Gioja – encore lui ! -, imagine, en 1302, de suspendre sur un pivot le milieu d’une aiguille aimantée, le tout placé dans une boîte, afin que se balançant librement, elle suive la tendance qui la ramène vers le pôle. Dans la suite on la charge d’un carton divisé en trente-deux rumbs de vents, qu’on nomme la rose des vents, et l’on suspend la boîte qui la porte, de manière que, quelque agitation qu’éprouve le vaisseau, elle reste toujours horizontale, l’aiguille aimantée fait rapidement place à la boussole que nous connaissons. De l’italien bussola[2] « petite boîte »), la boîte dans laquelle elle est enfermée donne son nom à l’ensemble ; découverte du décalage du nord magnétique (XVe siècle), etc.

https://www.universalis.fr/encyclopedie/boussole/

https://1001origines.net/origine/sens-de-boussole.html

http://hubert.michea.pagesperso-orange.fr/Pages/noms.htm

Lire http://magmagnetismetpe2017.e-monsite.com/pages/la-boussole.html

[1] – La calamite est un genre de plante fossile du groupe des Sphenophyta, proche de la prêle.

[2] – Par l’intermédiaire d’un latin vulgaire buxula diminutif de buxa qui donne boîte, en français.

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Raphaël

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