Pierre Frondaie a fait, comme on le sait, une chute de cheval à la chasse à courre du 11 décembre [1924].
L’auteur en vogue, qui a depuis longtemps le pied à l’étrier du succès, a cassé celui de son cheval, ce qui a provoqué une chute douloureuse. L’auteur de l’Insoumise s’est soumis à un sévère traitement qui lui permettra de reprendre bientôt ses chevauchées cynégétiques. Avec une bonne humeur charmante, il nous disait : « À quelque chose malheur est bon. Toute la presse parisienne a parlé de mon accident ; ça fera mieux connaître les chasses d’Arcachon. »
Un de nos hivernants, qui se promenait dans l’allée de Bellevue à quelques mètres du sanatorium du Moulleau, a croisé un beau sanglier qui s’est empressé de rebrousser chemin en l’apercevant.
Des étrangers séduits par les descriptions de Biscarosse (sic) lues dans Terre d’amour avaient entrepris jeudi 11 [1924] ce pèlerinage touristique et gastronomique, après avoir annoncé leur arrivée au restaurateur Septima Bidouze [1893-1952]. À la suite d’un déjeuner de chasseurs composé de lièvres, de bécasses et de bécassines, ils ont fait la promenade classique dans une barque de pêcheurs d’anguilles. Toute la forêt et les bords des étangs étaient couverts de givre (et non point de grive). On aurait dit un paysage de Sibérie. Un vieil échassier leur a déclaré que depuis trente ans on n’avait jamais vu tant de blancheur sur la cime des grands pins. Les étrangers ravis ont emporté une ample provision de bécasses et de levreaux. Ils ont payé les bécasses 8 francs pièces, les levreaux 20 fr. Bidouze leur a raconté qu’un chasseur bordelais avait tué en deux jours 61 bécasses.
Les étrangers ont promis de revenir à Biscarrosse. Partis de Biscarrosse en auto à cinq heures du soir, ils étaient devant la mairie d’Arcachon à six heures moins 1/4.
L’Avenir d’Arcachon du 21 décembre 1924
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5422282p/f2.image.r=frondaie?rk=236052;4
Pierre Frondraie a réintégré sa villa des Sablines avec sa charmante compagne avocate de talent et dont tous vantent la grâce et la beauté.
L’auteur de l’Homme à l’Hispano et de tant d’autres chefs-d’œuvre va se reposer de ses succès parisiens, dans sa paisible demeure forestière ; ce qui ne l’empêchera pas d’aller revoir les étangs landais que nous lui avons appris à connaître et à aimer. Ne va-t-il pas à Biscarosse chercher son vin, chez le restaurateur Septima Bidouze, sans doute parce qu’il le trouve bon, mais pour avoir une raison d’aller plus fréquemment au pays des échassiers, car il y en a encore à Biscarosse à la bergerie du pont de Navaros (Navarrosse).
L’Avenir d’Arcachon du 22 avril 1928
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5421894n/f1.item.r=%22Septima%20Bidouze%22.zoom
Depuis longtemps, nous conseillons à ceux qui cherchent des buts d’excursions de visiter les villages des environs au moment de leurs fêtes locales : Audenge à la St-Yves, Gujan-Mestras à la Saint-Michel, La Teste à la Pentecôte, Biscarrosse à la St Martin. Nous avons constaté que cette année nos conseils ont été suivis en ce qui concerne Biscarrosse.
Dans l’excellente auberge Septima Bidouze, nous rencontrons des groupes de touristes arcachonnais fournis par les maisons de famille de Bon-Repos et d’Helvetia (en attendant ceux d’htba). Ah ! les joyeux convives ! Nous entendons leurs éclats de rire qui se mêlent dans la salle commune aux disputes amicales mais bruyamment gasconnes des paysans acheteurs de cochons ou de mules.
Nous qui sommes à déguster le plus pantagruélique des repas dans un salon retenu d’avance ; nous percevons les Diou biban et les hil de p… qu’accompagnent les rires des touristes arcachonnais.
Voici notre menu : soupe campagnarde, anguilles de l’étang à la sauce landaise, c’est à-dire au vin et aux pruneaux, bécasses, lièvres, poulets sautés, saucisses aux choux, gâteaux du pays appelés pastisses, vins du cru, bourgogne, café, liqueurs. Le tout pour trente francs par tête de pipe.
Oh! ce petit vin de Biscarrosse, il nous fait penser, aussi bien à ceux du salon réservé qu’à ceux de la salle commune, que l’été de la St-Martin est aussi coquin que le printemps.
La jolie petite landaise, qui nous sert, nous amuse avec ses réparties gasconnes. Nous lui montrons un de nos amis qui appartient à une des meilleures familles de la patrie de Cervantès en lui disant : « Voilà un Espagnol. » Elle répond avec son inimitable accent de Biscarrosse : « Je ne comprends pas que voua vous laissiez appeler comme-çà, té ! » Tête de l’hidalgo !
On fraternise ensuite avec les pensionnaires de Bon-Repos et d’Helvetia sur les chevaux de bois de la foire et sur la plage de l’Océan où l’un des nôtres se baigne, bien que nous soyons le 10 novembre ! On danse, on chante et on revient vers le champ de foire où tous les Arcachonnais qui sont toujours gais envahissent le bateau d’un manège forain, qui en dépit du nom porté par une des charmantes passagères n’avait rien de la barque à Caron.
G.de P.
L’Avenir d’Arcachon du 16 novembre 1930
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54220412/f2.item.r=biscarrosse%20Bidouze.zoom
Septima Bidouze, dans les années 20, venait voir son frère à Sos, et en profitait pour faire son marché (volailles, œufs, gibiers divers et autres légumes. Il quittait Biscarrosse le matin, via Morcenx et Mont de Marsan pour arriver à Sos en fin de matinée, et après son marché terminé, rentrait chez lui par le chemin inverse en fin d’après-midi.
Le train enjambait la rivière « Gélise » en passant sur un pont métallique qui n’a pas résisté à une crue en 1959, ce qui a sonné le glas de la ligne Nérac-Mont de Marsan.