Lagune d’Aygue Bère

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Se situe au nord de la lagune du château.

Aïgue ou Aygue est la forme francisée de termes issus de divers idiomes romans, qu’ils soient d’oc, francoprovençal et même au sud du domaine d’oïl, et qui a pour signification « eau », issu du latin aqua (comme le français eau, anciennement eve, ewe).

« Aïgue belle » est un mélioratif, signifie “grande eau, grand cours d’eau” ; Aïgue bère (Aiga bera) en est la forme gasconne

https://fr.wikipedia.org/wiki/A%C3%AFgue

Bère = terre inculte ou peu cultivée.

http://education.ign.fr/sites/all/files/glossaire_noms_lieux.pdf

Le Guide JAM, paru vers 1869 et dû à la plume enthousiaste du comte de Bouillé, nous livre pour la haute Vallée d’Ossau, un magnifique ensemble de noms recueillis parmi les guides, les chasseurs et les bergers de cette époque. L’historien du Pyrénéisme, Henri Beraldi, en lisant ce guide reconnaît qu’il s’est « enivré de cette musique de noms méridionaux… qui donnent l’illusion de l’énorme ». Il éprouverait en présence des publications actuelles une impression bien différente. Celles-ci, en effet, irréprochables sur le plan de la technique alpine, ont des initiatives moins heureuses dans leurs innovations toponymiques. On assiste à un numérotage des éléments de l’orographie : 1er plateau, 2e plateau, 3e plateau, et cette manière d’opérer au lieu d’apporter plus de précision, lance le touriste dans le vague et presque l’inconnu. Si, en effet, le brouillard le surprend et que la rencontre d’un pâtre lui offre quelques chances de salut, il lui sera malaisé de demander à cet homme qui n’a pas de la montagne une vision semblable à celle de l’auteur du guide, s’il est près ou loin du 2e plateau. Par contre, si on prononce le nom du « Plaa debatch » ou du « Plaa de l’anhère », le berger donnera immédiatement la voie à suivre pour y accéder. On pourrait d’ailleurs appliquer les mêmes réflexions à d’autres façons de dénommer les détails géographiques : il n’y a plus un Arriu mourt, un Arriu majou, un Arriu sec, un Arriu tort, une Aygue bére, une Sourde, etc.., mais partout d’anonymes ruisseaux : on disséque la montagne comme un cadavre et l’on distingue dans ses flancs une arête ouest-sud-ouest, un couloir médian, une face antérieure, un sommet secondaire, alors que de Bouillé, tout aussi explicite et respectueux de la montagne vivante, nous eût décrit las Quintétes, la Galihourne, lou Lacarrà, lou Turoun. Et nous ne parlerons pas de cette floraison de noms d’alpinistes ou d’hommes contemporains qui constituera bientôt une nomenclature d’un nouveau genre !

Source : Pyrénées, Société des amis du Musée pyrénéen, n° 136 n°4 de 1983.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9642972k/f11.item.r=%22Aygue%20B%C3%A8re%22

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Raphaël

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