La fondation de cet établissement charitable est due à la bienfaisance de Mme Marie-Louise-Angèle Bouge, veuve de M. Pierre-Joseph Gigandet Desgènevez, décédée à Paris le 30 janvier 1844, après avoir institué la commune de La Teste sa légatrice universelle, legs évalué à environ 54 001 francs au centime près, à charge d’établir un hôpital et de lui donner le nom de Saint-Aimé en mémoire du fils unique dont la testatrice pleurait la mort prématurée.
La première pierre de cet édifice est posée le 16 juillet 1848. Au mois d’août 1849 éclate une épidémie de choléra, infection bactérienne diarrhéique aiguë très contagieuse ; la covid de l’époque ! Nos braves gardes-côtes, n’ayant plus d’ennemis à combattre sur le bord de la mer, s’attaquent à ce nouveau genre d’adversaire et maintiennent le bon ordre dans La Teste. Ils y font exécuter les prescriptions sanitaires édictées par le maire (tester, tracer, isoler les malades avec décontamination des selles et vomissements ; mesures d’hygiène générale comme le lavage systématique des mains, le traitement des eaux usées, la construction de latrines isolées des points d’eau potable, l’hygiène alimentaire (peler les aliments et les laver à l’eau potable), etc.). Ils transportent les malades à l’hôpital Saint-Aimé de La Teste, qui vient de se fonder, et veillent à l’allumage et ensuite à l’extinction des feux qui brûlent dans tous les quartiers pour purifier l’air. Le 20 septembre on peut regarder l’épidémie comme terminée ; il y eut tout de même 300 morts.
L’hôpital Saint-Aimé est inauguré le 3 novembre 1849 et confié aux soins des sœurs de la Présentation de Marie. L’hôpital, qui n’est d’abord destiné qu’aux malades de La Teste, reçoit ensuite ceux des onze communes des cantons de La Teste et d’Audenge ; il ne contient cependant que huit lits, répartis dans deux salles, et il a besoin d’être agrandi pour pouvoir suffire à la population des deux cantons.
Nous engageons fortement les étrangers à visiter ce modeste asile de la souffrance ; ils y verront les fruits touchants du zèle intelligent et dévoué de la sœur Ambroisine, qui dirige l’établissement depuis sa fondation, et pourront concourir par leurs pieuses offrandes à l’utile développement de l’œuvre bienfaisante de Mme Desgènevez.
L’hôpital Saint-Aimé est ensuite démoli et remplacé par l’actuel Hôtel des Postes.
Arcachon et ses environs, Oscar Dejean (1818-18..?), 1858
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6516667s/f192.item.r=%22h%C3%B4pital%20Saint%20aim%C3%A9%22#
Actes du 80e Congrès des sociétés savantes, Lille, 1955
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6436340d/f235.item.r=%22h%C3%B4pital%20Saint%20aim%C3%A9%22#