La Teste-de-Buch – 31 mai 1917 – Camp du Courneau
Le camp militaire du Courneau à La Teste-de-Buch fut aménagé là, durant la Première Guerre mondiale pour « l’hivernage » des troupes de tirailleurs africains en poste sur le front.
Le camp était situé de part et d’autre de la route reliant La Teste-de-Buch à Cazaux, à hauteur de la halte ferroviaire du Courneau aujourd’hui disparue.
Rapidement, les conditions de vie se révélèrent très difficiles, contrairement à ce qui avait été envisagé, et ce pour plusieurs raisons. Les baraquements résistaient mal aux intempéries. Pluie et grêle perçaient les toitures, le sol ne pouvait absorber toute l’eau des eaux pluviales. Largement déboisée, la zone était désormais très venteuse et les conditions climatiques de l’hiver 1916-1917, pluvieux et froid, furent assez rudes.
Dès l’arrivée des soldats, les premiers cas d’affections pulmonaires apparurent et tournèrent rapidement à l’épidémie, mortelle pour la plupart des soldats. Entre fin avril 1916 et décembre 1917 plus de 1200 tirailleurs décèdent des suites de problèmes pulmonaires.
La Chambre des députés envoie au camp Édouard Lachaud, député de la Corrèze et membre de la Commission des Armées. Celui-ci établit un rapport des plus critiques, qu’il expose le 31 mai 1917. Il réclame des sanctions exemplaires pour les personnes qui ont permis l’établissement du camp dans un lieu aussi humide et aussi malsain pour les troupes coloniales. Il dresse l’inventaire des mesures qui doivent être prises immédiatement pour rendre le camp viable.
Compte tenu de l’importance du coût de ces mesures, le Sénat s’oppose à tous travaux d’amélioration, et demande le retrait des troupes et leur départ vers les camps du Var ou ceux d’Afrique du Nord en juillet 1916.
À la suite du départ des tirailleurs, 8 000 Russes, arrivent dans le camp. Ils y restent jusqu’à la fin de l’année 1917. Les 15 000 artilleurs américains leur succèdent en janvier 1918.
La municipalité de la Teste-de-Buch décide de regrouper les dépouilles des morts du camp du Courneau à la nécropole du Natus. Saur ce site, reposent les restes de plus de 940 tirailleurs sénégalais et de 12 soldats russes. Un mémorial y est construit en 1967.