Arcachon – 28 mai 1900 – Général André
Mercredi 13 avril 1904. La villa Mirasol avenue de Mendivil à Arcachon est le théâtre d’une rencontre tout à fait particulière dans l’histoire parlementaire française, racontent Marie-Christine Rouxel et Michel Boyé. Dans la plus grande discrétion, le président du Conseil Émile Combes débarque en gare d’Arcachon le matin même ; il vient s’entretenir avec le général André, son ministre de la Guerre.
Ce dernier, né en 1838 et mort en 1913, avait été nommé ministre de la Guerre par Waldeck-Rousseau, président du Conseil, le 28 mai 1900. Il met alors toute son énergie dans la républicanisation de l’armée, tout en faisant montre d’un anticatholicisme certain. Il est à l’origine d’un scandale politique qui éclate en 1904 en France. Il concerne une opération de fichage politique et religieux mise en place à son initiative.
Il est venu se refaire une santé sur les bords du Bassin. Arrivé à Arcachon le 5 avril, en compagnie de son épouse et de ses deux ordonnances, il multiplie les promenades sur le boulevard de la Plage ou sur l’eau. Il reçoit les maires d’Arcachon et de La Teste-de-Buch, ainsi que le général Lelorrain, commandant le 18e corps d’armée
Émile Combes, médecin, est président du Conseil depuis 1902. Il mène alors une politique fortement anticléricale, qui mènera en 1905 à la loi de séparation des Églises et de l’État et à l’aboutissement de l’école laïque en France.
On ne sait ce que se sont dit le général et « le petit père Combes » ; peut-être ont-ils débattu du recours au Grand Orient de France pour obtenir des renseignements sur les opinions religieuses et politiques des officiers et du personnel du ministère de la Guerre.
Cette « affaire des fiches » entraînera la chute du gouvernement d’Émile Combes. Le général André qui avait résidé à Arcachon jusqu’au 26 avril 1904, devra démissionner en 1905.