Arcachon – 22 décembre 1900 – Le Paul-Larroque
La Société des Pêcheries Normandes fondée en 1896, dont le siège est au Havre, a ses chalutiers basés à Arcachon. Elle est installée au 89-91 du boulevard de La Plage.
Le samedi 22 décembre 1900, le chalutier à vapeur Paul-Larroque des Pêcheries Normandes, quitte le port d’Arcachon et prend la mer à 13 h 30. C’est un bateau construit en 1898 et jaugeant 130 tonneaux. Ce jour-là, le mousse venant de débarquer, son équipage comprend onze hommes. Le capitaine, Simon Expert, a 27 ans, il est marié et père d’un enfant. Nous avons aussi Pierre Dubos, le second, les matelots Auguste Mounet, Léonard Farges, Pierre Ducom, Antoine Patanchon, le novice Pierre Gardère, le mécanicien Xavier Paradis, ainsi que les chauffeurs Jean Cerp, Pierre Videau et Auguste Vognier.
Une forte tempête sévit sur notre côte dans la nuit de samedi à dimanche, notamment entre 10 heures du soir et 3 heures du matin. Le bateau aurait été vu par le vapeur Pingouin. Depuis on n’a plus de ses nouvelles, et il est inexplicable qu’il ne soit pas rentré à son port d’attache ou n’ait relâché dans une autre rade sans prévenir la compagnie.
Lundi 24 décembre, le vapeur Marie-Josef de la même société, reconnaît en épave une passerelle semblant provenir des Pêcheries Normandes et considérée comme celle du Paul-Larroque.
On craint un malheur et l’émotion grandit. Le vendredi 28 décembre, le naufrage est malheureusement confirmé : une partie de la timonerie de la passerelle, un porte-fanal, une bouée portant le nom du bateau ainsi qu’une manne à poisson sont retrouvés à proximité des passes. Ce bateau est donc perdu, corps et biens.
L’hebdomadaire L’Avenir d’Arcachon pense que le Paul-Larroque, pris dans la tempête de la nuit aura voulu rentrer dans le Bassin au lieu de rester au large pour fuir devant le gros temps avec le vent de Sud-Ouest en direction de La Rochelle. Il a dû être démoli par les brisants vers la Pointe du Sud avant de sombrer.
