Arcachon – 21 juin 1940 – Salvador Dali
Fuyant la guerre en Espagne, Salvador Dali, peintre surréaliste et son épouse Gala passent plusieurs mois à Arcachon, du 2 septembre 1939 au 21 juin 1940, date à laquelle le consul du Portugal à Bordeaux Aristides de Sousa Mendes, leur délivre des visas qui leur permettent de quitter le territoire français. Recherchant un coin de tranquillité et appréciant les huitres, il choisit une villa dénommée Salesse, boulevard de la plage, près de la jetée d’Eyrac, toujours visible aujourd’hui.
Elle avait été bâtie en 1854 à côté de l’hôtel Legallais pour le négociant Jean Eugène Salesse et son épouse. En 1939 elle appartient à Emile Calvet, elle est composée de trois pavillons
Cathy Bouchard écrit « Dali, fin gourmet, et malgré des problèmes de mâchoires, se retrouve quotidiennement avec un groupe de réfugiés comme Marcel Duchamp et Coco Chanel (sa presque voisine) dans des restaurants réputés. À cette époque il boit considérablement, vin de Bordeaux, cognac, whisky et champagne. Cela ne l’empêche pas de peindre. Au contraire il avoue à son ami et mécène Edward James : je suis habité par une férocité implacable et florissante. En quatre mois, j’ai travaillé plus qu’en quatre ans…. Gala s’occupe du placement et de la vente de ses œuvres sur Paris… Paranoïa oblige Dali fait construire un abri anti-aérien dans le jardin et pense acheter une armure pour se protéger de l’invasion allemande…».
« On retrouve le site du bassin dans l’une des célèbres toiles du peintre : Shirley Temple, le plus jeune monstre sacré du cinéma de son temps – ou Le Sphinx de Barcelone, puis sur une autre toile peinte à Arcachon : Deux morceaux de pain exprimant le sentiment de l’amour, où la dune surplombe Cadaques le village de son enfance. Il peint aussi à cette période, le Marché d’esclaves avec apparition du buste invisible de Voltaire, et le Téléphone dans une assiette avec trois sardines grillées.
Dali raconte ses souvenirs du Bassin dans La vie secrète de Dali livre sorti en 1984.
Le 21 juin, le couple quitte Arcachon pour Bordeaux et partent pour le Portugal, puis aux États-Unis. Ils y résident huit ans. Dalí s’intègre parfaitement à la haute société new-yorkaise. À partir de 1949, les Dalí reviennent vivre en Catalogne sous la dictature franquiste et passent leurs hivers à Paris, dans une suite de l’hôtel Meurice.
