Arcachon – 20 juillet 1987 – Pâtisserie Foulon
C’est dans le courant des années 1860, que Rosalie Margot, veuve de Denis Foulon, première de la dynastie des fameux pâtissiers arcachonnais quitta Oloron-Sainte-Marie pour s’installer à Arcachon avec ses enfants : Eugène et Pauline. Elle créa une première pâtisserie cours Desbiey,
C’est en 1868 que la pâtisserie qui allait accéder à la célébrité fut ouverte sur le boulevard de la Plage par Rosalie et ses enfants. Eugène prit la suite avec son épouse. En 1890, l’hebdomadaire L’Avenir d’Arcachon signalait que l’Impératrice Sissi n’a plus utilisé, pendant son, les services de son pâtissier. Elle faisait elle-même tous les jours sa commande de gâteaux et de glaces chez Foulon…
En 1906, on lit qu’Henri Foulon installe un salon de thé, chocolats, rafraîchissements, etc., pourvu de tout le confort moderne. Dans l’établissement, tout invite à la gourmandise, on livre sur toute la ville et aussi à La Teste-de-Buch.
J’ai eu la chance d’avoir entre les mains le Livre d’Or de la pâtisserie ouvert en août 1929 et clos en 2008. Au fils de ses pages, de nombreuses personnalités de la politique, des arts et des lettres y transcrivaient alors le plaisir qu’elles éprouvaient à la fréquenter et à déguster ses spécialités.
Puis c’est André Foulon, qui est arrêté au petit matin du 1er juillet 1944 comme 23 autres Arcachonnais. D’abord conduit au Pyla, il est ensuite détenu à la prison du Fort du Hâ, avant d’être déporté dans le convoi connu sous le nom de « Train fantôme ». Après plusieurs mois passés dans les camps nazis, il revient à Arcachon en 1945. Avec la fin de la guerre et les plaisirs revenus, l’établissement retrouve ses heures de gloire. Les week-ends, les Bordelais sont présents. Ils se délectent à la pâtisserie avec ses bandes de tartes, ses canapés au crabe ; le bar – avec Georgette, experte en « maccas », alexandras, americanos et autres cocktails – est toujours apprécié.
C’est la catastrophe ! la très célèbre et très mondaine pâtisserie est détruite par un incendie le 20 juillet 1987. Le feu a pris dans le laboratoire et s’est rapidement propagé à tout l’immeuble du 288 boulevard de la Plage. C’est encore un endroit emblématique d’Arcachon qui disparaît.
Après des années de procédures, les ruines sont démolies en 1993. Une résidence, la Villa Foulon, pousse à leur place. L’héritière de la dynastie – Thérèse Foulon – releve le défi de perpétuer la tradition pâtissière familiale et s’installe un temps au Moulleau.
Thérèse est décédée en 2013 et aujourd’hui, tout n’est plus que souvenirs.