La Teste-de-Buch – 16 juin 1759 – Forêt usagère
Le 16 juin 1759, une nouvelle et importante transaction concernant la Forêt Usagère de La Teste-de-Buch est passée devant les notaires Duprat et Palaute. Ceux-ci rappellent la situation conflictuelle et constatent que l’origine de ces démêlés a pour cause l’exécution de la transaction de 1604 passée entre le seigneur et les habitants des paroisses du Captalat de Buch : La Teste, Gujan et Cazaux.
Ils invitent les représentants des deux parties à éviter toute ambiguïté en exposant dans la transaction les droits et les devoirs de chacun et en précisant les conditions de l’usage. Les fraudeurs seront sévèrement punis : cinquante livres ou plus pour la première contravention, la perdition du droit d’usage en cas de récidive !
On y lit notamment :
– que les habitants non-propriétaires pourront prendre leur bois de chauffage le bois mort sec, abattu ou à abattre, de quelque espèce qu’il soit, et dans toute l’étendue indifféremment des forêts, bois, montagnes, brauds et bernèdes…
– que lesdits habitants pourront couper des bois de chênes verts en toute l’étendue desdites forêts, bois et montagnes, soit pour la construction ou réparation de leurs bâtiments faits ou à faire, soit pour la construction ou réparation de leurs barques, bateaux, chaloupes et pinasses…
– qu’aucune permission ne sera requise pour le bois de chauffage et les chênes verts dont les usagers auront besoin pour leurs usages.
– que lesdits habitants …pourront également couper les arbres pins qui leur seront nécessaires, après avoir requis la permission en bonne et due forme.
– que la communauté assemblée aux formes ordinaires nommera six syndics généraux, pour une durée de trois années :
– deux parmi les propriétaires,
– deux parmi les habitants non-propriétaires de La Teste,
– deux parmi les habitants non-propriétaires de Gujan.
Le dimanche 21 octobre suivant, à l’issue de la messe paroissiale, la grande cloche invita les habitants à se réunir dans le cimetière de La Teste. À haute et intelligible voix on procéda à une lecture du texte élaboré le 16 juin. Tous les « points et clauses » furent expliqués aux assistants. Tous furent approuvés par les délibérants et ratifiés « d’une voix unanime » à l’exception d’une disposition que les propriétaires jugèrent équivoque et qu’ils décidèrent de préciser sur le champ.