Éphéméride HTBA – 14 août

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Arcachon – 14 août 1844 – Isly

La villa Isly est certainement la plus vieille villa d’Arcachon.

Nous sommes à l’époque de sa construction toujours dans la commune de La Teste-de-Buch. Le 27 juillet 1844, le négociant testerin Jean-Baptiste Dejean acquiert de Jean Pontac une vaste parcelle sur la bordure sud du chemin, à cet endroit-là, longe le bassin d’Arcachon. Dans les mois qui suivent il y fait édifier la villa Isly. Réhabilitée en 2009 par les soins de l’architecte Philippe Cordier, que la villa Isly, entrée dans le patrimoine de sa famille en 1910.

Inspirée du style colonial caractéristique des Antilles ou de la Louisiane, la villa comporte une partie centrale, doublée en façade par une galerie entièrement ouverte. Le corps médian est flanqué de deux pavillons de forme octogonale, aux larges baies vitrées donnant sur le jardin et, par-delà le boulevard de la Page, sur la petite rade d’Eyrac qui appelé maintenant le Petit Port.

Mais le nom d’Isly nous rappelle un triste épisode de la terrible colonisation du temps du roi Louis-Philippe.

Thomas Bugeaud est fait maréchal de France en juillet 1843. À la tête d’une armée de 100 000 hommes, il est chargé de la pacification de l’Algérie. Il obtient la permission d’attaquer le Maroc, qui aidait l’émir Abd el-Kader qui continue sa résistance. Le 14 août 1844, les troupes marocaines sont surprises par Bugeaud sur l’oued Isly, non loin de la frontière. La victoire des Français obligera le sultan du Maroc à changer de politique vis-à-vis de la résistance algérienne acceptant de collaborer avec la France.

Cette victoire qui fait 800 morts dans le camp adverse, lui vaut le titre de duc d’Isly ; il traque ensuite Abd el-Kader, qui doit se rendre en 1847.

De nos jours, Bugeaud est mis à l’index pour ses actions violentes que l’on nomme maintenant des crimes de guerre, notamment à cause de sa politique de la terre brûlée et de ses « enfumades » décimant combattants et civils.

De la même veine, pas très loin d’Isly, sur la plage d’Eyrac, on trouve la villa Constantine qui rappelle le siège victorieux de la ville en 1837 au prix de pertes considérables chez l’adversaire.

La Teste-de-Buch – 14 août 1972 – Résultats des référendums au Cap Ferret

La victoire par référendum, le 13 août 1972, des opposants au projet de riviera au Mimbeau, a marqué le début de la mobilisation pour la protection de la presqu’île du Cap Ferret.

Le village fait partie à l’époque de la commune de La Teste-de-Buch, avec un maire-adjoint délégué. En 1969, le promoteur Christian Gaucher veut réitérer ce qu’il a déjà construit  à Mandelieu-La-Napoule et qu’il va démarrer à Bormes-les-mimosas : un port de plaisance et un ensemble immobilier. Le site du Mimbeau lui semble idéal pour 1 200 anneaux et 500 logements autour de la première marina de la côte atlantique. Un vrai bonheur d’investisseur !

L’opposition des habitants du Cap-Ferret au projet du Mimbeau va durer des mois. Une mobilisation sans précédent qui devait être l’acte fondateur d’une association et surtout d’une vigilance sur la presqu’île. Pour qu’elle ne devienne pas la Côte d’Azur.

Les élus aux manettes et les professionnels sont favorables à ce projet qu’ils disent bon pour l’économie du Cap-Ferret. Mais beaucoup de résidents s’insurgent contre la bétonisation d’un endroit magique et tranquille.

Durant deux ans, la pression monte. Le promoteur obtient des pouvoirs publics une concession d’endiguage, rendant le site privé. Parallèlement, la mission interministérielle pour l’aménagement de la côte Aquitaine (Miaca) présidée par Émile Biasini, s’en mêle. Les opposants reçoivent le soutien de Jacques Chaban-Delmas et de Robert Boulin.

La tension culmine au cœur de l’été 1972, avec deux référendums qui ravissent les médias. Alors qu’il vient de passer ses vacances de juillet au Ferret, Léon Zitrone ouvre même son journal télévisé sur ce sujet.

Le 13 août, les deux consultations ont lieu. La consultation municipale avec 20 % des inscrits qui se sont déplacés, obtient une très courte majorité de 35 voix. Et dans l’autre urne, posée sur la plage du Mimbeau, 3 834 votants (sur 3 862) disent non à la riviera.

Quelques semaines plus tard le projet est définitivement enterré par le rapport de la mission Biasini qui préconise plutôt le développement de Claouey… et le rapprochement entre Lège et le Cap-Ferret. Ce sera fait en 1976.

 

Aimé

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