Lège-Cap-Ferret – 12 décembre 1923 – Raymond Radiguet
Raymond Radiguet naît le 18 juin 1903 à Saint-Maur-des-Fossés. Aîné de sept enfants, il est le fils de l’illustrateur humoristique Maurice Radiguet. À 15 ans, Radiguet abandonne définitivement ses études et se lance dans le journalisme, Il écrit quelques contes pour Le Canard enchaîné et publie quelques dessins humoristiques tout en continuant à composer des poèmes.
À Paris, il fréquente les intellectuels et les artistes comme Max Jacob, Pierre Reverdy, Pablo Picasso, Amedeo Modigliani, Jean Hugo, Georges Auric, etc.
En 1918, il fait la connaissance de Jean Cocteau – un véritable tournant dans sa vie et sa carrière. Charmé par les poèmes de Radiguet, Cocteau le conseille, l’encourage, l’aide à publier ses vers. C’est Cocteau qui lui fait découvrir la côte noroit du Bassin
Pendant les étés 1920, 1921 et 1923, Raymond Radiguet et ses amis s’installent dans l’hôtel Chantecler de Piquey, un petit village de pêcheurs. Sur cette terre « sauvage », loin de Paris et de ses tentations, Radiguet se consacre entièrement à son art.
Son premier roman, Le Diable au Corps, est publié en mars 1923. Raymond Radiguet n’a même pas encore 20 ans. Le livre fait scandale à l’époque. C’est le récit d’une histoire d’amour autobiographique entre un jeune garçon de 15 ans, et une jeune femme de 18 ans dont le mari se bat sur le front durant la Première Guerre mondiale. Plus de 100 000 exemplaires sont vendus en trois mois.
Raymond Radiguet séjourne à Piquey entre juillet et octobre 1923 et travaille sur son second roman Le Bal du comte d’Orgel. Le 30 juillet, il frôle le drame : parti nager dans le Bassin, il manque de se noyer et il ne doit sa survie qu’à des pêcheurs qui le ramènent à l’hôtel.
Rentré à Paris sa santé se dégrade. Le médecin de Coco Chanel est appelé à son chevet. Le diagnostic tombe aussitôt : le jeune homme a contracté la fièvre typhoïde, peut-être à Piquey. Malheureusement, le diagnostic arrive trop tard.
Le 9 décembre, le jeune homme se met à délirer. Il décède le 12 décembre 1923 à 5 heures du matin. La messe d’enterrement se tient le 14 décembre à l’église Saint Honoré d’Eylau. Raymond Radiguet est enterré au cimetière du Père Lachaise.
Cocteau, très abattu par la mort de son ami, est prostré chez lui. Après la mort de Radiguet, il reprend et remanie le roman avec l’aide de Joseph Kessel. Le Bal du comte d’Orgel est mis en vente à partir du 5 juillet 1924, sept mois après la mort de l’auteur. Le premier tirage de 15 000 exemplaires est épuisé le mois même.