Cimetière d’Arcachon

Le départ de la visite est à l’entrée principale, rue Fénelon.

L’établissement du cimetière fut l’une des toutes premières décisions de la première municipalité arcachonnaise présidée par Lamarque de Plaisance.

Le 28 juin 1857, le maire propose de demander à l’État la concession d’un hectare de terrain qui serait pris dans les forêts du côté de la dune de Bernet, dans l’endroit le moins dommageable et dont le prix serait fixé d’après les bases admises par ces sortes de concessions.

Une décision du ministre des Finances du 5 août 1858 autorisait “la cession à la commune d’Arcachon, pour l’établissement d’un cimetière, d’un hectare de terrain au canton de la forêt domaniale dit Foursoumard ou Hourn Somart, avec abandon de 200 des pins dont elle est peuplée, moyennant le versement dans la caisse des Domaines de la somme de 820 francs”.

Origine étymologique : le four (à goudron ?) de Soumart (nom de personne), ou le four du sommet.

Un décret de l’Empereur du 30 avril 1859 rendait cette cession d’utilité publique (Journal d’Arcachon, 28 août 1859).

Enfin les dernières formalités administratives des 19 juillet et 28 août 1859 terminaient cette affaire. Une délibération municipale du 21 août 1859 fixait les classes et le prix des concessions de terrain.

Les deux premières concessions furent accordées le 14 septembre 1859 à M. Lamarque de Plaisance et à M. Platon Tchihatchef.

Notre-Dame d’Arcachon par André Rebsomen

Le cimetière couvrait à l’origine 1,15 ha ; depuis cette date, quatre extensions ont été faites : en 1883, en 1962 et en 1984, 2019. Il couvre actuellement environ 6 ha.

Arcachon raconté par ses rues et lieux-dits par Michel Boyé

Il rassemble actuellement près de 6 300 concessions. On note environ 200 sépultures par an. On considère que 20 à 25 000 défunts y reposent.

Le conservateur en est Monsieur Eric MITAUT Tél 05 56 83 65 44

cimetiere@ville-arcachon.fr

Il a effectué un énorme travail d’informatisation des concessions et des défunts qui y sont inhumés.

Un certain nombre de tombes sont entretenues et fleuries annuellement par les soins de la Ville.

Le cimetière comporte trois autres entrées.

 

Prendre l’allée D

 

(1) Ossuaire des anglais d’Arcachon (carré 4 à gauche)

Il rassemble les restes des Britanniques qui fréquentaient la Ville d’Hiver

 

(2) Docteur Aimé BOURDIER (carré 3, à droite)

Médecin d’Arcachon, né à Mirambeau (17) le 2 novembre 1854, Aimé BOURDIER soutint sa thèse de doctorat en médecine (Création d’une colonie maritime d’enfants malades à Arcachon) en 1881 et s’installa rue François Legallais. Conseiller municipal (1888, 1892 à 1896, 1903 à 1925), conseiller d’arrondissement (1892 à 1925), chevalier de la Légion d’honneur (1912), Aimé BOURDIER a laissé le souvenir du “médecin des pauvres”. Créateur de l’œuvre de la Pouponnière (transformée en hôpital bénévole n° 163 bis en 1914-1918), médecin-inspecteur des écoles, médecin administratif, médecin du bureau de bienfaisance. Il mourut à Arcachon le 6 juillet 1925. Ses obsèques, prises en charges par la ville, furent suivies le 8 juillet par 4 000 personnes.

Inaugurée en juillet 1909, La pouponnière, fut détruite pour être remplacée par l’école Les Mouettes (aujourd’hui Centre de formation des apprentis).

Arcachon raconté par ses rues et lieux-dits par Michel Boyé

 

(3) Paquita LAMARQUE (carré 4 à gauche)

Les Lamarque ont séjourné longtemps en Indochine. A la mort de son mari, décédé à Haïphong, Madame Lamarque s’installa définitivement à Arcachon; elle s’associa alors  avec deux de ses tantes qui avaient fondé une maison de couture  de bonne renommée “Husson soeurs” boulevard de la Plage, dont par la suite elle assura seule la direction. Madame Lamarque habitait avec sa fille  allée des Tilleuls dans une maison appelée  Ongi-Emen. Paquita, était fiancée, et devait s’installer après son mariage dans une maison voisine, située également allée des Tilleuls et baptisée Paquita.

 Paquita Lamarque était jeune (20 ans), ravissante, riche (elle était fille unique) et fiancée à un jeune officier charmant, Raoul Dupuy (dit Loulou). Sa mort subite, à la suite d’une méningite foudroyante, en mars 1925, suscita une très grande émotion dans Arcachon. Madame Lamarque, écrasée par la douleur tenta d’entrer en contact avec l’au-delà, pour y retrouver  sa fille morte. La chambre de la jeune fille fut transformée en mausolée, où la malheureuse mère et Loulou Dupuy pratiquaient des séances de spiritisme. Ils pensèrent avoir reçu des messages de Paquita par la voie de l’écriture automatique. Ces messages, pieusement réunis  par Madame Lamarque, ont été édités dans un petit livre  devenu  par la suite un classique de la littérature spirite.

Raoul Dupuy, le malheureux fiancé, s’est occupé de son ex future belle mère, jusqu’à sa mort, avec une grande sollicitude, et il ne s’est jamais marié. Madame Lamarque le considérait comme son fils,  et elle en a fait son légataire universel. Il a donc hérité des deux maisons de l’allée des Tilleuls, et d’une villa construite dans les 44 hectares au Cap Ferret, appelée La Pagode, en souvenir des années passées en Indochine. A la fin de sa vie, Loulou Dupuy séjournait très souvent à La Pagode. A cette époque, la villa était située à l’intérieur de la Lugue. Le banc de sable du Mimbeau a depuis beaucoup reculé, et La Pagode se trouve maintenant au  bord de  la plage du Bassin, à l’extérieur de la Lugue.

Raoul Dupuy a rejoint Paquita dans sa tombe en 1984.

La chapelle est de style “Art-décos”.

Françoise et François Cottin – Histoire et Traditions du Bassin d’Arcachon, forum sur Internet

 

Tout droit, allée T

 

(4) Monument des péris en mer (carré 15, à gauche)

Ce monument fut érigé par les Pêcheries de l’Océan en souvenir des 51 marins noyés lors des naufrages des vapeurs, chaloupes ou chalutiers : l’Albatros, le Pélican, le Héron et la Marie-Françoise, péris en mer de 1868 à 1902.

 

(5) Eugène RAVAUX (à gauche, à l’intérieur du carré 15)

Il est né le 19 mars 1832, il était avant son départ pour le service militaire, commis dessinateur aux Ponts et Chaussée. Il connaît alors trente et un ans de brillants et glorieux services militaires qui lui valent de nombreuses décorations et la captivité en 1870-1871.

Citons pour mémoire :

Sous-lieutenant en 1865, lieutenant en 1870, capitaine en 1874, chef de bataillon en 1881 ; à Vionville, il est nommé chevalier de la Légion d’Honneur pour sa belle conduite ; au combat de Peltre, il est cité à l’ordre du Corps d’Armée pour avoir, avec cinq chasseurs, fait prisonnier trente soldats prussiens dont un officier ; il est fait prisonnier à la capitulation de Metz pour être libéré après la signature du traité de paix.

Il a participé aux campagnes d’Italie (1859), d’Afrique (1865 à 1868) et de France (1870). Il a assisté aux batailles de Sarrebruck, Forbach, Borni, Gravelotte, Saint-Privat, Peltre. Admis à la retraite, il vient se fixer à Arcachon.

Maire d’Arcachon du 27 mars 1890 au 15 mai 1892, décédé à Arcachon  le 29 mai 1896. Sous son administration furent exécutés les travaux suivants : place des Palmiers dans la Ville d’Hiver, place du Jardin du Casino, avertisseurs d’incendie, amélioration des diverses voies publiques, service téléphonique, etc.

Simple citoyen, il avait en novembre 1889 écrit une lettre au maire d’Arcachon pour demander un arrêté « interdisant l’élevage des porcs sur le territoire de la commune ».

Arcachon raconté par ses rues et lieux-dits par Michel Boyé

La Ville d’Hiver d’Arcachon – Institut Français d’Architecture

 

(6) Famille PORTAL (carré 14, à droite)

La baronne de Portal née de Bonnemains était propriétaire dans notre ville de la villa Les Flots, 273 boulevard de la Plage. Dans cette famille de Portal, il y avait eu le baron Frédéric de Portal, diplomate qui avait fait partie de l’ambassade extraordinaire envoyée à Moscou pour représenter la France au couronnement du tsar Nicolas. Il avait ensuite occupé au Conseil d’Etat les fonctions de maître des requêtes avant de se retirer, en 1847 avec le titre de Conseiller d’Etat honoraire. Son père, le baron Pierre de Portal d’Albarèdes, chef d’une maison d’armement à Bordeaux, avait été, avant lui, maître des requêtes au Conseil d’Etat avant d’être élu député du Tarn-et-Garonne. En 1818, il devenait ministre de la marine et des colonies pour être ensuite nommé, par Louis XVIII, ministre d’Etat et pair de France.

Jean-Pierre Ardoin Saint Amand

 

(7) Maréchale de SAINT-ARNAUD (carré 15, à gauche)

Louise-Anne-Marie de TRAZEGNIES, née le 10 novembre 1816 à Ittre (Belgique), avait épousé le général SAINT-ARNAUD à Paris le 7 mars 1848. veuve, elle se retira à Arcachon, que son mari avait découvert en août 1853 à l’occasion d’une session du conseil général de la Gironde et apprécié pour son « air salubre et le parfum des pins ». Outre la villa Saint-Arnaud, où elle mourut le 8 janvier 1905, elle était propriétaire de la villa L’Alma, près de la jetée de la Chapelle.

Armand-Jacques ARNAUD, dit LE ROY DE SAINT-ARNAUD, né à Paris le 20 août 1798, démissionnaire de l’armée en 1827 pour cause de dettes, fut réintégré en 1831 et nommé officier d’ordonnance de Bugeaud. Il se distingua lors de la conquête de l’Algérie et fut promu général en 1847. Ministre de la Guerre en octobre 1851, il contribua activement au succès du coup d’état du 2 décembre, ce qui lui valu son bâton de maréchal en 1852. Grand écuyer et sénateur, il prit le commandement des forces françaises en Crimée (1854) et remporta avec lord Raglan la victoire de l’Alma (14 septembre 1854) : malade, il fut remplacé par Canrobert et mourut sur le Berthollet qui le ramenait en France (29 septembre 1854). Il est inhumé dans la crypte de l’église Saint-Louis des Invalides.

Le maréchal était venu à Arcachon en août 1853 et avait assisté, le 28, à une messe célébrée par le cardinal Donnet dans la chapelle N.-D. D’Arcachon.

Arcachon raconté par ses rues et lieux-dits par Michel Boyé

 

(8) Roger EXPERT (carré 15, à gauche)

L’architecte Roger-Henri EXPERT est né à Arcachon le 18 avril 1882. Fils de négociants, il fit ses études à l’Ecole Saint-Elme, avant d’entrer aux Beaux-Arts de Bordeaux, d’abord en section « peinture », puis de 1903 à 1905, en section « architecture ». Par l’entremise de son directeur Pierre Perret, il obtient une bourse pour poursuivre son cursus à l’Ecole Nationale des Beaux-Arts de Paris. D’abord inscrit dans l’atelier d’Umbdenstock, puis dans celui de Redon, il termina ses études en 1909.

Son œuvre est d’importance : décoration de l’hôtel de ville de Reims (1924-1927), construction de la légation de France à Belgrade (1928-1933), collaboration avec Granet pour l’élaboration des féeries lumineuses de l’Exposition Coloniale de Paris(1931), aménagement du pont-promenade du célèbre paquebot Normandie, etc. Cinq villas, dans sa ville natale ou au Pyla, portent sa griffe (Téthys, Kipris, Canopé, Lyside, et Vert Logis).

Grand prix de Rome, membre de l’Académie des Beaux-Arts, Roger Expert est décédé le 13 avril 1955 à Cérons et ses obsèques furent célébrées en la Basilique Notre-Dame d’Arcachon. Son épée d’académicien fut remise à la ville d’Arcachon après l’inauguration de sa rue en août 1957.

Arcachon raconté par ses rues et lieux-dits par Michel Boyé

 

Prendre à gauche, allée K (remarquer la curieuse tombe de la famille KULPINSKI)

 

(9) François GRENIER (carré 15, à gauche)

Il est né le 2 novembre 1829 à Ville réal (47), décédé à Arcachon le 18 février 1896. Il fut maire d’Arcachon du 19 décembre 1886 au 28 juillet 1888, date à laquelle il démissionna. S’il fut l’un des tous premiers ostréiculteurs d’Arcachon, et nommé à ce titre, officier du Mérite agricole, c’est sous son administration qu’intervint la convention avec le Docteur Armaingaud pour la construction du Sanatorium d’Arcachon, et que les promenoirs de la plage, les poteaux indicateurs de la Ville d’Hiver, les chaises et tentes sur la plage et la place Thiers furent établis. Il réalisa l’emprunt de 55 500 F voté par la précédente administration. La presque totalité de cet emprunt servit à l’extinction des dettes communales, et le surplus, environ 60 000 F, à l’amélioration des voies publiques.

Par ailleurs souscripteur pour la Chapelle Sainte-Cécile, il fut aussi l’un des premiers hôteliers d’Arcachon, puisque l’hôtel de France lui appartenait.

Arcachon raconté par ses rues et lieux-dits par Michel Boyé

La Ville d’Hiver d’Arcachon – Institut Français d’Architecture

 

(10) Jean-Baptiste-James VEYRIER-MONTAGNERES (carré 15, chapelle à gauche)

Né le 4 octobre 1852 à Saint-Léonard (Haute-Vienne), propriétaire à Arcachon, agent de change à Bordeaux, il fut maire d’Arcachon du 26 juin 1897 au 17 juillet 1922. Il fut aussi conseiller général du canton de La Teste du 31 jillet 1898 au 31 juillet 1904 et conseiller du nouveau canton d’Arcachon du 3 juin 1906 au 19 juillet 1925. Il présida la société de gymnastique et de tir Les Enfants d’Arcachon.

Son action à la tête de l’administration municipale fut remarquable et remarquée. On lui doit notamment les jetées-promenades, l’achat de la forêt des Abatilles, le don à la ville du stade Matéo-Petit et du Dispensaire, l’électrification de l’éclairage public, une intense promotion pour sa ville, la venue des bateaux de la Marine Nationale pour les festivités arcachonnaises.

Il fit construire et habita la villa Risque-tout au Moulleau.

Il est décédé à Arcachon le 13 mars 1934. Une stèle décorée par un médaillon réalisée par Claude Bouscau en 1948, sur des plans de Roger Expert le représente sur le boulevard qui porte son nom, en front de mer.

Arcachon raconté par ses rues et lieux-dits par Michel Boyé

 

Prendre à gauche, l’allée U

 

(11) Docteur ARMAINGAUD (sur la droite, carré 18)

Antoine Arthur ARMAINGAUD, fils d’un pharmacien de Bordeaux, est né à Saint-Ciers-Lalande le 30 avril 1842. Docteur en médecine de la Faculté de Paris du 6 août 1867, professeur agrégé à la Faculté de médecine de Bordeaux depuis sa création (1878), médecin du lycée de Bordeaux, lauréat de l’Académie de médecine de Paris, professeur du cours d’hygiène municipale de Bordeaux, fondé par lui en 1872, membre du Conseil d’hygiène de la Gironde, officier de l’Instruction publique, membre correspondant de la Société de médecine de Paris. 

Membre et secrétaire du Comité départemental de surveillance et de protection des enfants du premier âge, ancien médecin aide-major des mobilisés de la Gironde (1870-1871), ancien rédacteur du “Bordeaux Médical” (1872-1877) et du journal “La République Française” pour la revue scientifique (1871 à 1884).

Chargé par le Congrès international d’hygiène de Genève (1882), du rapport général sur la question des hospices et sanatoriums maritimes pour les enfants scrofuleux et rachitiques, institués dans différents pays d’Europe. Ce rapport a été le départ d’un grand mouvement en faveur de la création de nouveaux hôpitaux maritimes. Encouragé par l’adhésion de ses collègues et de toute la presse française, le docteur Armaingaud a, dès 1882, commencé sa propagande à Paris, Bordeaux, Bayonne, Toulouse, Perpignan, Montpellier, etc., et n’a pas tardé à fonder deux hospices maritimes : à Arcachon (Gironde) et à Banyuls-sur-Mer (Pyrénées-Orientales), grâce aux ressources qu’il a créées et libéralités qu’il a fait naître.

A Arcachon, le docteur Louis Lalanne donnait un terrain pendant que Mme Engrémy offrait 47.000 francs pour bâtir le premier pavillon de cet hospice, où un grand nombre d’enfants sont entretenus, les uns aux frais de M. Armaingaud, les autres par la ville de Bordeaux, le département et diverses personnes charitables.

A Banyuls, la fondation du sanatorium qui s’élève sur le bord de la Méditerranée est due à la fois au docteur Armaingaud qui en a préconisé l’idée devant le Conseil d’hygiène et le Conseil général des Pyrénées-Orientales, et a M. Georges Lafargue, un autre Girondin, Préfet de ce département, qui, à la suite de la campagne entreprise par M. Armaingaud à ce sujet, a obtenu du Conseil général un vote de 200.000 francs que sont venues grossir d’importantes libéralités. M. le docteur Armaingaud y entretient dix enfants pendant trois mois.

Il ajoute à cette œuvre d’hygiène sociale, un mode d’enseignement de l’hygiène auquel il a donné une grande extension. Il répand gratuitement par centaines de mille, chaque année, grâce aux annonces qui les accompagnent, des instructions populaires d’hygiène en vue de lutter contre la scrofule et la phtisie. Il a fait dans le même but des conférences sur divers points de la France et, répondant à son appel, de jeunes médecins propagent par des conférences, les précieux conseils qu’on trouve dans ses leçons d’hygiène.

A été depuis l’année 1872, un des principaux promoteurs du mouvement d’opinions suscité dans le corps médical, en vue de l’organisation administrative de la médecine publique et de la création, soit d’un ministère, soit d’une direction de la Santé publique.

Le docteur Armaingaud a publié les travaux suivants, édités chez M. A. Delahaye, à Paris : “De la rumination humaine”, 1867. “Hygiène du soldat en campagne”, Bordeaux 1870. “Pneumonies et fièvres intermittentes pneumoniques”, 1872. “De nos institutions d’hygiène publique et de la nécessité de les réformer”, 1ère édition en 1872, 2e édition en 1874. “Du point apophysaire dans les névralgies et de l’irritation spinale”, 1872 (mémoire récompensé par l’Institut et l’Académie des Sciences, 1878, et couronné par l’Académie de médecine, 1879, traduit en italien et en allemand). “La ville de Bordeaux est-elle menacée d’une invasion de la fièvre jaune ?” (rapport à la Société de médecine et chirurgie de Bordeaux, juin 1875, qui a servi à faire voter un crédit de 250.000 fr. pour l’agrandissement du lazaret de Pauillac). “Sur une névrose vasomotrice se rattachant à l’état hystérique”, 1876 (Mémoire récompensé par l’Institut de l’Académie des sciences, en 1878, et couronné par l’Académie de médecine, en 1879). “De l’angine de poitrine comme cause de la mort subite des nouvelles accouchées”, 1877 (Couronné par l’Académie de médecine). Sur un cas de sclérodermie traité avec succès par les courants électriques continus”, 1878. “Sur une corrélation pathogénique entre les maladies du cœur d’insuffisance et de rétrécissement aortiques et l’hystérie chez l’homme”, 1879. “Recherches cliniques sur les causes de l’hystérie. Relation d’une petite épidémie d’hystérie observée à Bordeaux dans une école de jeunes filles”, 1880. “Action rapidement favorable (draps mouillés) dans un cas de fièvre typhoïde, avec température hyperthermique de 42 degrés et pneumonie du sommet”, 1880. “Sur un cas de catalepsie chez une hystérique. Monomanie consécutive”, 1880. “Des injections hypodermiques de pilocarpine dans la transpiration fétide des pieds” (Communication présentée à l’Académie de médecine de Paris, séance du 27 janvier 1881). “Sur les moyens de faire aboutir les projets d’organisation de la médecine publique” (Communication faite à la Société de médecine publique, séance du 26 janvier 1881). “De la nécessité de rendre la revaccination obligatoire dans les établissements scolaires et les moyens qu’elle fournirait d’instituer une comparaison exacte et méthodique entre le vaccin humain et le vaccin animal au double point de vue de leur action immédiate et de la durée de leur puissance préservatrice”, 1882. “De la nécessité de créer à Bordeaux des étuves publiques pour la désinfection dans les maladies transmissibles et contagieuses”, 1881. “Des sanatoriums maritimes pour les enfants scrofuleux, rachitiques et débiles” (Congrès de Genève, 1882). “Rapport au congrès de l’Association française pour l’avancement des sciences”, 1887. “Sur l’œuvre des hôpitaux maritimes et des nouvelles fondations d’Arcachon et de Banyuls”.

Journal d’Arcachon N° 685 du 28 septembre 1957

 

(12) Général Amand PINSARD (à gauche, carré 15)

Plus connu sous son grade de Capitaine qui était le sien à la fin de la Grande Guerre. Né le 29 mai 1887 à Nercillac (Charente) Décédé le 10 mai 1953 à Ceyzeriat (Ain) au cours d’un repas de l’Association Les Vieilles Tiges. Brevet de pilote n° 1108 du 8 novembre 1912.

Engagé au 2e régiment de spahis en 1906, il passe dans l’aviation en 1912, avec le grade de maréchal des logis de cavalerie. Puis il débute en qualité d’adjudant à l’escadrille MS 23. Fait prisonnier le 8 février 1917, il avait accompli, le 17 novembre 1914, la première mission spéciale de la guerre. Il s’évade, en 1916, en compagnie du capitaine Ménard après le passage de la frontière suisse. Entre le 15 août 1914 et le 8 février 1915, il accomplit 21 bombardements et 43 reconnaissances.

De retour, il reprend sa place au front et sert successivement aux escadrilles N. 26, N. 78, Spa 3 et, enfin, en juin 1918, il commande la Spa 23. Son premier succès date du 23 août 1916, mais c’est le 5 juin 1917, après sa 16ème victoire qu’il fait une chute qui le blesse grièvement. Ce n’est qu’en 1918 qu’il reprend le combat. Il terminera la guerre avec 27 victoires homologuées.

C’est à lui qu’on confie le tout premier Spad arrivé au front : pilote exceptionnel de courage et de virtuosité comme l’attestent les 19 palmes sur sa croix. Il est Officier de la Légion d’Honneur dès le 7 septembre 1916. Après la guerre, il commande le groupe de chasse du Bourget, et est nommé lieutenant-colonel à la tête de la 7e escadre aérienne.

Au cours de la bataille de France en 1940, en tant que général, il eut sous ses ordres le groupe de chasse 21 à Chantilly-les-Aigles. Le 6 juin, il est grièvement blessé lors du bombardement de la base et subit l’amputation d’une jambe. Pendant l’occupation, ce valeureux soldat discerna mal l’attitude à adopter, ce qui lui valut d’âtre condamné à la Libération aux travaux forcés à perpétuité. Plus tard, il fut gracié.

Le Capitaine Pinsard est un véritable héros. Il se classe au 13ème rang, derrière Fonck, Guynemer, Nungesser, Madon, par le nombre de ses victoires dans la glorieuse liste des « As » de la Grande Guerre. – Jean-Pierre Ardoin Saint Amand

Il a servi de modèle à Jean Renoir pour le personnage de Maréchal, interprété par Jean Gabin dans son célèbre film « La Grande Illusion » (1937). Voilà ce qu’écrit à ce propos François Truffaut dans sa préface au Cinéromanphoto paru en 1974 chez Balland : «  Si la Grande Illusion n’est pas un film autobiographique, ses racines le sont fortement, car Jean Renoir, qui avait été blessé en 1915, lorsqu’il était chasseur alpin, fut amené ensuite à rejoindre une escadrille d’observation. Pourchassé en plein ciel, au cours d’une mission, par un avion allemand, le vieil appareil Caudron piloté par Jean Renoir, fut sauvé in extremis, par l’intervention d’un avion de chasse français, aux commandes duquel se trouvait l’adjudant Pinsard. Dix huit ans plus tard, Jean Renoir était à Martigues, en train de tourner « Toni » quand le hasard le mit en présence de son sauveur. Le tournage de « Toni » était perturbé par la présence d’un camp d’aviation dont le vacarme compromettait les prises de son du film. Jean Renoir fit une démarche auprès des autorités militaires, et se retrouva ainsi en face de l’ancien adjudant Pinsard, devenu le général Pinsard « Lui et moi avions l’habitude de dîner ensemble chaque fois que nous étions libres. Pendant ces réunions, il me racontait ses aventures de guerre. Il avait été abattu sept fois par les Allemands. Les sept fois, il s’était arrangé pour atterrir sain et sauf. L’histoire de ses évasions me sembla un bon tremplin pour un film d’aventure.. Je pris note des détails qui me semblaient les plus typiques, et rangeai ces feuillets dans mes cartons, avec l’intention d’en faire un film» …

François et Françoise Cottin – Jean Pierre Ardoin Saint Amand

Voir aussi : D. Porret, Les « As » français de la Grande Guerre, Tome 1, pages 85-86, et Pierre Weiss, Pinsard chez les boches, Berger-Levrault, Paris-1925.

 

Faire demi-tour, Prendre à gauche, l’allée K puis à encore à gauche l’allée H

 

(13) Général FOULON (tombe remarquable, à gauche, carré 18)

Tombe du général Gaston Alphonse FOULON (1870-1920), de son épouse et de sa fille représentée en ange.  Képi, épée, Croix de Guerre avec palmes et étoile, Légion d’honneur. Le général est mort pour la France dans les combats d’Orient.

 

Faire demi-tour sur l’allée H

 

(14) Sépultures des prêtres d’Arcachon (à gauche)

Remarquer la plaque concernant l’abbé Anabitarte

 

(15) Guy DE PIERREFEUX (à gauche)

Louis Charles Alexis Daniel AUSCHITZKY, né à Bordeaux le 4 janvier 1864, décédé à Arcachon le 14 décembre 1937. Ecrivain et journaliste. En littérature : Guy de PIERREFEUX.

Il fit ses études au collège de Tivoli. A 24 ans il se lança dans la politique avec le Mouvement Boulangiste et faillit être député d’Avignon. Après cet échec fort honorable, sa vocation le poussa vers la littérature. Il donna de nombreux articles au “Figaro”, au “Gaulois”, au “XIXe Siècle”, et se mit à écrire des comédies et des tracts. Il publia sous l’institution du polémiste Drumond : “L’épiscopat sous le joug”, “Le clergé”, “Fin de siècle”, “Le Triomphe de Lourdes”, etc. Les théâtres Marigny, Dejazet, L’Ambigü et le Grand-Guignol à Paris, accueillirent quelques unes de ses pièces : “Le pantalon rouge”, “Qu’en mariage seulement”, la première en collaboration avec Anthony Mars, la seconde seul, avec Jean Perrier et Cassive pour interprètes. Quantité d’autres pièces de lui furent livrées à l’impression et écrites spécialement pour la jeunesse. Citons : “L’oncle du Canada”, “La bombe glacée”, l’académicien”. Guy a longtemps collaboré à des revues de fin d’année jouées par la troupe Valmy-Varny. Tous ses romans se déroulent dans la région du Bassin d’Arcachon où il a vécut la plus grande partie de sa vie. En premier lieu : “Terre d’amour” choisit comme personnages M. et Mme Caillaux, pendant un séjour à Arcachon ; dans “La surhomme de la Côte d’Argent”, c’est D’Annunzio, en exil au Moulleau, qu’il nous présente, et dans “Madame Quand Même”, Sarah Bernard réfugiée pendant la guerre à Andernos.

Pendant de nombreuses années, il fut conseiller municipal d’Arcachon.

Source : http://www.auschitzky.com/

 

Remarquer, à gauche, la tombe de la famille MELLER

 

(16) Commandant SENSEVIN (a gauche)

Jean Léonard Hubert SENSEVIN est né à Arcachon le 7 mars 1897. Ancien combattant de 14-18) (Croix de guerre), après avoir secondé ses parents, il prit en charge l’épicerie en gros familiale, tout en s’impliquant dans le milieu associatif arcachonnais (il fut notamment l’un des fondateurs d’Arcachon Littoral 13) et dans la vie publique locale puisqu’il devint conseiller municipal en 1935. Chevalier de la Légion d’honneur la même année, rappelé comme capitaine en 1939, démobilisé en juin 1940, il s’engagea dans le réseau Denis Aristide Buckmaster et fut arrêté le 30 juin 1944. Interné au Fort du Hâ jusqu’au 9 août, il fut déporté en Autriche, dans « le train fantôme ». Il mourut le 23 mars 1945 au camp d’Ebensée. Il fut nommé commandant de réserve à titre posthume.

Arcachon raconté par ses rues et lieux-dits par Michel Boyé

 

(17) Marcel GOUNOUILHOU (à droite, carré 26)

Jean Marcel GOUNOUILHOU est né à Cérons en 1882. Ancien combattant de 1914-1918, capitaine, il fut affecté au 57e R.I. après une blessure, à l’Etat-major de l’Armée d’Orient, président-directeur-général de La Petite Gironde, élu député du département du Gers en 1919. Il fut maire d’Arcachon du 20 octobre 1929 au 15 avril 1938, avant de devenir conseiller général de la Gironde. On lui doit le fronton de pelote basque, inauguré le 3 juillet 1932 et baptisé par la suite « Abbé Anabitarte », la première jetée du Moulleau et le boulevard-promenade qui porte aujourd’hui son nom.

Commandeur de la Légion d’honneur, il mourut à Mérignac le 28 janvier 1939.

Arcachon raconté par ses rues et lieux-dits par Michel Boyé

 

Remarquer, à droite, un carré de sépultures israélites.

 

(18) Docteur CUENOT (à droite, carré 34)

Le docteur Alain CUENOT (1904-1988) était directeur de la clinique orthopédique située à l’emplacement de l’actuelle résidence Maupassant (entre le Boulevard de la Plage et le boulevard Veyrier-Montagnères), appelée « Clinique des Allongés » par les Arcachonnais.

De la mi-mai jusqu’au début de septembre 1963, cette clinique, spécialisée dans le traitement des tuberculoses osseuses, fut harcelée par la projection de cailloux, de morceaux de moellons, de fragments de briques dont l’origine est demeurée inconnue.

La présence de Jacqueline R… semblait avoir une grande importance dans le déroulement des événements. Elle absente, il ne se produisait rien; elle présente, elle était particulièrement visée.

Les Certitudes irrationnelles – Docteur A. Cuenot, préface d’Aimé Michel – Editions Planète, Paris, 1967. Pages 235 à 258

 

(19) Enfants LAGODIE (à droite, à l’intérieur du carré 34)

Bernard, Marie-Claude, Annick et Nicole LAGODIE d’Audenge, furent assassinés le 8 mars 1959. cette tombe est entretenue par la commune.

Marcel Lagaudie, 45 ans, épicier à Audenge, se présente dans une agence de location arcachonnaise : « Je désire, dit-il, louer une villa pendant un mois. Je viendra m’y établir avec ma femme et mes enfants dès demain ». Le directeur de l’agence lui indiqua alors qu’une maison est disponible, 4 rue Cigarroa et l’affaire est conclue.

Or, deux jours passèrent sans que le nouveau locataire et sa famille eussent donné signe de vie. Le propriétaire habitant dans les environs, intrigué de voir les volets et les portes toujours fermées, se rendit sur les lieux, mardi vers 17 heures. Une forte odeur de gaz s’échappait de la demeure. Saisi d’un sinistre pressentiment, il prévenait aussitôt le commissaire  et se rendait en sa compagnie rue Cigarroa.

A leurs pieds, leurs quatre malheureux enfants, Bernard, 11 ans, Marie-Claude, 10 ans, Annick, 9 ans, et Nicole, 7 ans. La mort avait fait son œuvre. Dans un coin, le tuyau du fourneau, débranché, laissait échapper le gaz, dont la pièce était saturée. Le père avait accompli ce geste criminel après avoir, semble-t-il, absorbé et fait absorber aux siens, un somnifère. Lorsque les corps furent découverts, la mort remontait à 36 heures.

Marcel Lagaudie n’a pas entraîné seul ses enfants dans la mort. Il a été aidé dans sa funeste entreprise par sa femme, Lucie, qui avait consenti à se suicider, en supprimant quatre petits innocents. La lettre que découvrirent, en effet, le commissaire de police et le propriétaire de la villa, était signée de Marcel et de Lucie Lagaudie, preuve plus que suffisante du consentement de cette dernière. La seule hypothèse plausible est celle d’une maladie mentale du mari. Possédant peut-être un grand empire sur sa femme, il réussit à la convaincre de la nécessité d’un “suicide collectif”…

Quotidien Sud-Ouest du 11 au 14 mars 1959

 

(20) Lucien DE GRACIA (à gauche)

Né à Arcachon le 25 juin 1896, décédé le 27 décembre 1985, Lucien DE GRACIA, qui avait débuté dans la vie active comme instituteur avant de devenir directeur commercial et administrateur de plusieurs sociétés, a été le premier magistrat de la ville durant un tiers de siècle, du 18 mai 1945 à mars 1977. Il fut d’abord conseiller municipal d’Arcachon de 1938 à juillet 1941, date à laquelle il entra dans la Résistance. A la libération d’Arcachon, il fut désigné comme vice-président de la délégation spéciale du 23 août 1944.

On lui doit notamment la création des ports de pêche et de plaisance actuels, la piscine, le tennis, le golf international…

Conseiller de la République, sénateur de 1948 à 1951, conseiller général jusqu’en 1967, il siégea par deux fois au Palais-Bourbon de 1951 à 1955 et de 1958 à 1962. Il était titulaire de la Croix de guerre 1914-1918, des Médailles militaire et de la Résistance. Il était commandeur de la Légion d’honneur.

Arcachon raconté par ses rues et lieux-dits par Michel Boyé

 

(21) Léon CIGARROA (à gauche)

Né le 31 janvier 1894 à Saint-Jean-de-Luz, reçu au concours de la Banque de France en 1913, mobilisé en 1914 et grièvement blessé à Verdun en 1915 (croix de Guerre avec palme et étoile et médaille Militaire), Léon Pierre CIGARROA fut directeur dès 1938 du bureau arcachonnais de la Banque de France ; à ce titre, en juin 1940, il contrôla à Arcachon le passage des réserves d’or des succursales et des bureaux du Sud-ouest, avant leur concentration à Bordeaux et leur départ vers les Antilles.

Entré dans la Résistance dès 1941 (sous-chef  de réseau à l’O.C.M. et l’A.S.S.O.) il fur arrêté par l’équipe de la Gestapo dirigée par Dhose le 5 juillet 1944. Emprisonné au Fort du Hâ, il contracta une grave dysenterie. Opposant son mutisme aux questions de Dhose, il fut embarqué le 9 août dans ce qui deviendra le fameux « train fantôme ». Il mourut de déshydratation et d’épuisement, dans le wagon de ce dernier convoi du sud de la France à destination de Dachau ; son cadavre fut jeté sur la voie, près de la gare de Remoulins (Gard). Reconnu par son frère René, son corps fut d’abord inhumé à Remoulins, puis à Saint-Jean-de-Luz dans le caveau familial, avant d’être ré-inhumé à Arcachon.

Il fut cité à l’ordre de la Brigade dès 1944 et décoré de la Croix de Guerre (1939-1945) ; la médaille de la Résistance (octobre 1945) et la Légion d’honneur (décembre 1945) lui furent conférées à titre posthume.

Arcachon raconté par ses rues et lieux-dits par Michel Boyé

 

(22) Léo NEVEU (à gauche)

Alexandre dit Léo NEVEU, né en 1880, fut l’un des plus célèbres photographes d’art d’Arcachon (1905 – 1944) et de Bordeaux (1929 – 1933).

Lorsqu’en 1905 Léopold Neveu, élève de Renaudeau, ouvre son premier atelier, à Arcachon, c’est une riche carrière qu’il entame et qui, à juste titre, va marquer la mémoire de ses contemporains, dont il est connu et estimé, tant à Arcachon qu’à Bordeaux.

 Mobilisé en 1914, dès le mois de septembre, il reviendra de la guerre gravement blessé et restera trois ans durant immobilisé par les séquelles d’un éclat d’obus reçu dans les reins. Cette épreuve une fois surmontée, l’activité qu’il déploie porte sa réputation bien au-delà du Sud-Ouest, puisque, à l’issue du Salon de la photo de Paris en 1930, André Pascal-Lévis (dans Artistes d’aujourd’hui) ne tarit pas d’éloges à l’égard de ses oeuvres.

 Léo “est un parfait technicien en même temps qu’un pur artiste […] qui sait établir […] une très intime et complète liaison entre métier et goût”. Neveu est un maître des paysages marins, notamment ceux du bassin d’Arcachon. Ses photos de régates, de baigneuses, ses contre-jours, ont longtemps découragé nombre de photographes, tant elles sont magnifiques. Choyé dans les Salons nationaux où ses estampes photographiques remportent un vif succès, il reçoit la faveur d’une clientèle fidèle et sait cultiver son image en organisant des expositions de peinture, et entretenir ainsi une atmosphère d’art autour de son activité de  photographe.

Portraitiste des Bordelais en vacances, il décide de se rapprocher de cette clientèle et, en 1929, ouvre un atelier au 62, rue Abbé-de-l’Épée, destiné au portrait et donc muni d’une verrière, Il est certain que cette irruption concurrentielle n’est pas du goût de ses confrères, qui s’emploient à le lui faire comprendre. Quatre ans tard, il cède à leurs pressions et un excellent photographe venu de Lille, Marc Pillot, prend sa suite. Quittant Bordeaux, Neveu laisse sa marque, Léoed (formée par contraction de son prénom et de celui de son frère Edmond, photographe à Villeneuve-sur-Lot). Le studio Léoed vivra ensuite avec Pillot puis Georges Engesser, filleul de Mme Neveu.

 Malheureusement, en 1931, un incendie ravage l’atelier d’Arcachon. Léo doit donc se replier à son domicile, 364, boulevard de la Plage, et reprendre à zéro car il a tout perdu, y compris ses archives (qui devaient être considérables). En 1935, peut-être à titre de compensation, en tout cas pour honorer son œuvre photographique, il est fait chevalier de la Légion d’honneur. De 1926 à 1929, il préside aux destinées du syndicat régional des photographes et, par ailleurs, accueille de très nombreux jeunes photographes en stage.

 Engagé volontaire en août 1944 dans les F.F.I. du bataillon d’Arcachon, il participe à l’attaque par la brigade Carnot des troupes allemandes retranchées en Médoc. Le 17 novembre 1944, à l’âge de 64 ans, il tombe au lieu-dit des Arrestieux, commune de Vensac1. Une stèle commémorative sera érigée sur le lieu même, le 13 juillet 1947.

Le Front du Médoc. Une brigade FFI au combat, Fédération des associations d’anciens combattants du front du Médoc et de la brigade Carnot, Bordeaux.

Arcachon raconté par ses rues et lieux-dits par Michel Boyé

Photographes en Gironde par Pierre Bardou

 

(23) Robert MARTIN (à gauche, au bout de l’allée H)

Robert Gaston Jean-Marie MARTIN est né à Arcachon le 1er septembre 1918 dans la villa Etchéa, boulevard de la Plage. Il effectue sa scolarité au collège Saint-Elme. Bac en poche, il effectue plusieurs séjours en Angleterre et suit des études de lettres à Bordeaux. Il devient professeur de lettres. Il consacre beaucoup de temps à la culture physique et prépare en Angleterre de fin 1944 à 152 une thèse de doctorat. C’est pendant cette période qu’il trouve matière à réflexion pour tout ce qui concerne la guérison des maladies par l’imposition des mains. Il se dit alors “métaphysicien“.

Il ouvre un cabinet de consultation aux Abatilles (villa Hantonia) en 1952 qui fonctionne sans interruption jusqu’en 1966. Très vite, le succès de ses soins sera connu de tout Arcachon et son renommée s’étendra à la France entière, voire au-delà. Il se déclare “Guérisseur selon les Saintes Ecritures” ou encore “chef spirituel des guérisseurs”.

Sa clientèle provient principalement des Landes, de Biscarrosse et de Mont-de-Marsan. Ce sont des ruraux, cultivateurs, éleveurs, agriculteurs, propriétaires ou simples fermiers ou maraîchers. le “Professeur” utilise également le traitement à distance : c’est le “World télépsychic service“, au moyen de lettres, mèches de cheveux, gazes portées par le malade ou photographies

Sa statue est réalisée en juillet 1962 par Claude Bouscau. Elle est actuellement visible dans la Parc de la Source des Abatilles. Sa plaque a été fixée sur la tombe.

Le 11 novembre 1965 a lieu sa consécration épiscopale décidée par le Saint Siège ecclésial de Genève (Eglise Gallicane). Il devient alors évêque titulaire de Glastonbury.

La même année, il est cité à comparaître devant le tribunal correctionnel pour exercice illégal de la médecine. Il décède en 1966.

Robert Martin (1918-1966) le guérisseur d’Arcachon par son fils, Grégory Martin – 2004

 

Faire demi-tour sur l’allée H

 

(24) Edmond DUJARDIN (à gauche)

De son vrai prénom Arthur, Monsieur Dujardin, était d’origine lilloise. Sourd de naissance, il avait appris à parler grâce à une méthode initiée à la fin du 18e siècle par Jacob Rodrigues Pereire, grand-père d’Emile et Isaac Pereire, qui ont lancé Arcachon.

Il y était imprimeur. Souffrant d’asthme, aux alentours de l’année 1947, il vient en séjour à Arcachon, où il décide de vivre. Dans ses bagages, il emporte son premier jeu, qu’il vient d’inventer : l’Autoroute, qui sera primé au Concours Lépine en 1949. C’était cinq ans avant l’invention du 1000 bornes. Edmond Dujardin meurt en plein succès de son entreprise, en 1964. Son épouse et ses enfants poursuivent l’activité. Après la mort de Madame Dujardin, un des fils reprend, mais dépose le bilan au début des années 1980. La Société est alors rachetée par Regain Galore en 1981.

Le 1000 bornes reste à ce jour le jeu le plus vendu de la Société Dujardin : 200 000 exemplaires par an toutes éditions confondues.

Avant l’installation dans la zone industrielle de La Teste en 1972, les Editions Dujardin se situaient dans le sous-sol de la maison familiale, face au port de plaisance d’Arcachon

La Dépêche du Bassin N° 448 et 455

 

Prendre à gauche l’allée N, puis à droite l’allée Y, puis à gauche, l’allée M

 

(25) Cimetière Militaire

Arcachon n’a jamais été port de guerre, ni ville de garnison. Et bien qu’Arcachon se soit trouvée loin des champs de bataille, la ville est en charge d’un cimetière militaire où s’alignent 443 tombes des soldats des deux guerres. Les tombes de soldats coloniaux voisinent avec celles des métropolitains morts dans les hôpitaux hâtivement installés pendant la guerre 1914-1918.

Le cimetière à la forme de la Croix de Guerre. Il a été dessiné par M. LEYO, directeur des travaux de la ville d’Arcachon, père de Madame KELLER.

Pour la Grande Guerre, il accueille 303 tombes de soldats musulmans, 93 de soldats catholiques décédés localement plus 36 tombes de soldats décédés sur les champs de batailles et rapatriés sur demande des familles.  Y ont été ajointes des tombes de soldats ou résistants décédé lors de la Seconde Guerre Mondiale.

Il était une fois… Arcachon, la nostalgie… par Cathy Bouchard-Camedescasse

 

(26) Lanterne des morts et Héros mourant (en face)

Elle mesure 7,5 m de haut et a été réalisée en pierre reconstituée. On peut lire :

« Heureux ceux qui sont morts

pour une juste cause,

La ville d’Arcachon

Reconnaissante. »

Par Claude Bouscau, grand prix de Rome, né à Arcachon le 15 mai 1909, avenue Lamartine, dans une modeste famille de marins, villa Murcie. Il fit ses études à l’Ecole des Beaux-arts de Bordeaux (1923), à l’Ecole normale supérieure des Ards décoratifs (1928) et aux Beaux-arts de Paris (1930). Il travailla à la Villa Médicis de 1935 à 1939. Chevalier de la Légion d’honneur, Croix de Guerre et du Combattant, chevalier des Palmes académiques. Il est décédé à Paris le 5 avril 1985.

Outre ce monument, la ville d’Arcachon garde de lui de nombreux témoignages :

Tête du Christ (Notre Dame d’Arcachon), Les deux écoliers en pèlerine (Maternelle Victor Duruy), Eve ou La Baigneuse (Parc Mauresque), Sirène jouant avec un dauphin (place du 8 mai 1945), Héraclès (Mémorial de la Libération, parc Mauresque), Le Monument des Péris en mer (Port), Bas-reliefs de façade (Lycée de Garnd-air), Faune poursuivant des nymphes (ascenseur du Parc Mauresque), Robert Martin (par de la Source des Abatilles)

Arcachon raconté par ses rues et lieux-dits par Michel Boyé

(27) Monument Marie BARTETTE (à gauche)

Elle est née le 10 septembre 1893 à Albi (Tarn), où son père, officier, était en garnison. C’est au début du siècle qu’adolescente orpheline, elle vint vivre avec sa mère et son jeune frère en Gironde, à Saint-André-de-Cubzac. Le brevet supérieur en poche, elle entra dans une banque anglaise, la Lloyds and National Provincial Bank, d’abord à Paris, puis à Bordeaux. Mais préoccupée par la santé de sa mère, elle dut démissionner et s’installa à Arcachon où elle fit l’acquisition d’un magasin de mercerie, place de la Mairie, Au Bonheur des dames.

Le commerce de Marie BARTETTE, passionnée par la politique et polémiste avertie, se transformait en forum, au gré des batailles électorales auxquelles participaient ses amis. Il devint, dès 1940, le point de ralliement du noyau qui donna naissance au Groupe de Résistance d’Arcachon. Son magasin, qui avait l’avantage d’avoir deux issues, une sur le cours Lamarque, l’autre sur le cours Tartas, devint la “boîte aux lettres” de la Résistance.Arrêtée le 30 juin 1944, interrogée par le lieutenant Dhose, elle connut le Fort du Hâ et les cachots du Bouscat, avant d’être déportée à Dachau, puis à Ravensbrück. Libérée par les Américains, elle retrouva Arcachon à la fin du mois de mai 1945.

Elle reprit son magasin et son rôle « d’animatrice du Journal d’Arcachon » à partir du 16 juin 1945. Marquée par les épreuves, elle s’éteignit le 27 novembre 1961 à Saint-Séverin (Charente).

Elle avait été faite Chevalier de la Légion d’honneur et avait été décorée de la Croix de Guerre 1939-1945.

Cette stèle, due au ciseau de Claude Bouscau, perpétue son souvenir.

Arcachon raconté par ses rues et lieux-dits par Michel Boyé

(27 bis) Camille TISSOT

Camille Tissot, officier de Marine, né à Brest en 1868, réalisa la première liaison radio opérationnelle française navire-continent le 3 août 1898. Quelques années plus tard, tous les navires de la Marine Nationale étaient équipés de son invention et pouvaient communiquer entre eux jusqu’à 300 km. Il étudia également les bruits microphoniques rayonnés dans la mer parvenant à écouter et à suivre à la trace les routes des sous-marins. Il mit en place le système de transmission optique entre navires sans être intercepté (à la lumière polarisée). Il a été le premier à mesurer les courants électriques dans les antennes et en a écrit la loi des portées.

Camille Tissot réside à la villa Régine lorsqu’il décède brutalement le 2 octobre 1917.

Prendre l’allée V

 

(28) François DUMORA (à droite, carré 33)

François DUMORA (Salles 20 janvier 1904 – Castillon-la-Bataille 7 novembre 1943)  était instituteur, directeur d’école à Eynesse. Il fut révoqué de l’enseignement en 1941 par Vichy, il entra dans le réseau Dordogne-Sud. Il fut arrêté sur dénonciation en novembre 1943 et assassiné après cinq jours de tortures. Son épouse Nelly, arrêtée et déportée, fut directrice de l’école Jeanne-d’Arc après la Libération.

La Médaille de la Résistance lui fut attribuée à titre posthume par décret du 29 novembre 1946. Il fut réinhumé à Arcachon le 28 mai 1949.

Arcachon raconté par ses rues et lieux-dits par Michel Boyé

 

Prendre à droite, allée L, puis à gauche, allée X

 

(29) Famille GAUME (à droite, carré 26)

Louis GAUME, né le 21 septembre 1888 à Franchesse dans l’Allier, commença sa carrière comme plombier-zingueur et travailla, entre autres, lors de son Tour de France de compagnon sur la coupole des magasins du Printemps à Paris. Entré en 1911 dans l’entreprise Cazaubon d’Arcachon, il créa son propre bureau d’études en 1928. Achetant alors de très nombreux terrains, il fut lotisseur et entrepreneur, créant la station de Pyla-Plage. Disparu le 26 mai 1962, on lui doit une grande partie des villas et hôtels du Pyla au style « basque » si caractéristique.

La Teste-de-Buch racontée par ses rues et lieux-dits par Robert Aufan

 

Prendre à gauche, allée K, puis à gauche, allée U

 

(30) Professeur JOLYET (à gauche, carré 25)

Jean-Baptiste, Henri, Félix JOLYET naquit à Saint-Pierre (Saône-et-Loire) le 4 janvier 1841. Elève de Claude Bernard, professeur à la faculté de médecine de Bordeaux (1878-1911), il fut nommé directeur de la Station biologique d’Arcachon en 1894. Chevalier de la Légion d’honneur (1898), il mourut à Arcachon le 4 novembre 1922.

Son Traité de physiologie humaine fut plusieurs fois réédité.

Arcachon raconté par ses rues et lieux-dits par Michel Boyé

 

(31) DE GABORY (à droite, carré 24)

Rédacteur de l’Avenir d’Arcachon.

 

Faire demi-tour, prendre à gauche, allée K, contourner le dépositoire par la droite.

 

(32) Jean MICHELET (à droite, carré 14)

C’est au maçon “tailleur de pierre” Jean MICHELET, né à La Teste le 16 février 1835, décédé à Arcachon le 3 janvier 1904, que l’on doit la formule de l’enduit à base de chaux et de sable qui, en permettant le détroquage des tuiles support du naissain, a définitivement  fondé l’ostréiculture. Il n’en resta pas là : il mit au point un an plus tard, en 1866, la “caisse ostréophile” ou “ambulance”. Il fut par la suite conseiller municipal d’Arcachon en 1874 et 1878.

Arcachon raconté par ses rues et lieux-dits par Michel Boyé

 

(33) Georges MOULS (à droite, intérieur du carré 14)

Né le 25 août 1877 à Paris, Georges MOULS, était l’arrière petit neveu de l’abbé Xavier MOULS, premier curé d’Arcachon. Ancien élève de l’école des Beaux-arts de Paris, il travaille d’abord comme photographe dans la Société Jules Richard, universellement connue pour son Vérascope stéréo, mais créatrice de bien d’autres appareils. Souhaitant voir du pays, il obtient de son patron un congé d’un an et se fait embaucher comme photographe de bord par la Compagnie générale transatlantique. Entre Le Havre et l’Amérique du Sud, de traversée en traversé, l’année passe. Il navigue à bord de paquebots luxueux et réputé, tels que le Pèlerin de Latouche puis le Lutétia, et il faut croire que cette nouvelle vie lui convient plus que tout autre car Georges ne reviendra plus chez Richard. La guerre cependant met fin à cette activité. Il débarque définitivement et s’installe à Bordeaux, au 25 rue Sainte-Catherine. En 1920, il quitte Bordeaux pour Arcachon où il va acquérir une notoriété justement mérité en fonder une dynastie.

Primé au Salon de Turin en 1911, c’est un photographe complet, tout aussi à l’aise dans le portrait, le reportage, la retouche ou le labo qui vient concurrencer Léo Neveu. Leur vie durant, tous deux vont se mesurer et rivaliser de créativité pour le plus grand bien de la photographie. A son décès, le 31 mars 1944, son fils Henri, déjà présent dans l’affaire, prend la suite de l’atelier, qu’il va hisser à un haut niveau commercial.

André, le petit-fils de Georges, commence à travailler avec son père en 1958. Avec son épouse, Monique et sa fille Christiane, ils poursuivirent leur activité jusqu’à l’automne 2004.

Photographes en Gironde par Pierre Bardou

 

(34) Famille DESSANS (à droite, carré 14)

Au centre de ce camp de repos éternel, s’élève le plus somptueux des édifices, orné de fresques et de vitraux, surmonté d’un dôme bleuté. Il abrite les dépouilles de la famille DESSANS, des armateurs bordelais, bienfaitrice de la cité. En échange d’un legs pour la création de la maternité de l’ancien hôpital, la ville entretient ce tombeau.

Catherine DESSANS était l’épouse de Hubert DEBROUSSE (voir plus loin) mais elle disparut en 1841 et sa sœur Marie, née à La Teste le 3 février 1826 épousa son beau-frère en 1843. Marie décéda le 1er avril 1913.

Les enfants, une fille disparue en 1886 et un fils né à La Teste en 1846, décédé en 1899, avaient fondé un hospice à Paris (la fondation Debrousse existe toujours sur l’emplacement de l’ancien château de Bagnolet).

Marie DESSANS, elle-même, créa un hospice à Lyon (800 personnes en tout) et reçut en 1908 la médaille d’or de l’Assistance publique.

En 1912, le 20 janvier, elle lègue à La Teste 50 000 francs pour restaurer l’église et aménager un hôpital. La guerre survenant ce n’est qu’en 1924 (avec l’adjonction des legs Peyret Poque et Desvegenez) que l’hôpital Saint-Georges fut réalisé.

Journal Sud-Ouest.

La Teste-de-Buch racontée par ses rues et lieux-dits par Robert Aufan

 

(35)

 

(36) Hubert DEBROUSSE (à gauche, carré 22)

Le buste en bronze est celui de François Hubert DEBROUSSE, né en 1817, décédé en 1878.  Ingénieur civil. Officier de la Légion d’honneur. Grand dignitaire Espagne, Portugal, Italie. Sur sa tombe, on peut lire qu’il participe au Chemin de fer du Tréport, aux Canalisations de l’Ebre, au canal de la Garonne, aux ponts suspendus du Nord-Ouest de l’Espagne, au chemin de fer romain, au barrage de l’Habra, Arzew à Saïda-Mabridano.

Cette tombe était autrefois à l’ancien cimetière de La Teste-de-Buch, près de l’église Saint-Vincent.

 

Prendre à gauche, allée R

 

(37) Général THIERS (à droite, carré 21)

Général Raymond THIERS 1907-1971

 

(38) Simon SEGAL (à gauche, intérieur du carré 38)

Simon SEGAL était né Bielostok en Russie (aujourd’hui en Pologne) le 3 octobre 1898 dans une famille aisée de la bourgeoisie israélite. Il suit des cours pour devenir ingénieur puis part pour Berlin où il fréquente écrivains et artistes. A Vienne, il suit un cirque ambulant. Il arrive à Paris en 1925, où, entre autres, il crée des poupées-mannequins pour le couturier Poiret. Parti pour Toulon il se lie d’amitié avec des peintres et des poètes, et expose  pour la première fois, dans cette ville, ses peintures en 1929.

De retour à Paris, il est remarqué lors d’une exposition, par un riche collectionneur new-yorkais Frank Altschul qui lui achète toute ses oeuvres. Il peint des travailleurs, des marginaux et des mendiants. En 1949, il est naturalisé français et réalise des cartons pour la manufacture des Gobelins et le Mobilier National. Ses conditions de vie sont difficiles.

Il participera par la suite à de nombreuses expositions individuelles et collectives. Il poursuit son œuvre marquée par de grande compositions. Son ami, le docteur Pierre Osenat parvient à intéresser à sa peinture des médecins qui lui achètent des toiles. Il connaît alors des conditions de vies meilleures dans son petit atelier à Montmartre. En 1968, sa santé se délabre, il illustre l’Apocalypse et il effectue sa dernière exposition à la galerie Drouant.

Il meurt d’un cancer généralisé dans la nuit du 2 au 3 août 1969. Son ami, le docteur Osenat le fait inhumer au cimetière d’Arcachon. Six personnes suivent les obsèques. Averti par le journal local, un rabbin originaire de sa ville natale, en vacances dans la région, se présente pour lire les prières à l’intention de son ancien compatriote.

Le docteur Osenat a fait don à la ville d’Arcachon d’une partie des œuvres du peintre ainsi que des carnets de notes et de nombreux documents personnels qui ont fait l’objet d’une exposition.

Documentation Archives Municipales d’Arcachon

 

Prendre à droite l’allée M

 

(39) Prince DE BLOGLIE (à droite, intérieur du carré 28)

Le prince Auguste de BROGLIE-REVEL, fils de Henri Louis César Paul et de Laure Marie Louise Sophie Virginie de Clermont-Tonnerre, né le 22 août 1878 à Saint-Georges-d’Aunay (14) était une figure emblématique de la vie arcachonnaise. Installé en 1904 à Arcachon avec Jeanne Tricaud, ex-artiste lyrique, qu’il épousera en 1808, il fut à l’origine de la transformation de la villa Saint-Yves, 285 boulevard de la Plage, qu’il fit aménager grâce à l’architecte Jean Arnaudin. En 1917, il se sépara de Saint-Yves, conservant toutefois son annexe, la villa Francia. Il avait un caractère ombrageux mais avenant, marqué par un réel éclectisme : figuraient au nombre de ses passions, les sciences et les techniques, la politique et le cinéma.

Il eut l’idée de lancer à Arcachon des studios cinématographiques en suggérant la participation des industriels, des commerçants et des riches hivernants. Ce projet ambitieux ne vit jamais le jour.

Il connut une situation matérielle délicate à la fin de sa vie. Il mourut dans une chambre de l’hôpital d’Arcachon, le 18 septembre 1955, dans la plus grande indigence.

Le Prince et l’architecte – Article du Bulletin n+96 de la SHAA – Gilles Brissonneau-Steck.

 

Prendre à gauche l’allée P

 

(40) Suzanne DELPECH (à gauche, carré 36)

Décédée en 1944, la tombe de Suzanne DELPECH a été marquée, sous l’occupation allemande, d’une croix de Lorraine, par le groupe arcachonnais de la Résistance.

 

Prendre à droite l’allée N

 

(41) Roland ARMONTEL (à droite, carré 35)

Auguste Louis MAGNIN est né le 21 décembre 1901 à Vimoutiers (Eure).

Son grand-père, un artiste comique, possédait trois théâtres ambulants Quatre jours après sa naissance, il fit ainsi ses débuts sur scène dans le rôle de l’enfant Jésus.

Dès qu’il sut parler, son oncle le fit interpréter des petits rôles. Il joua les enfants, voire les fillettes telles que Cosette dans Les Misérables, et comme il avait une jolie voix, on lui fit chanter l’opérette.

Un jour qu’il interprétait à Bruxelles Arsène Lupin dans la pièce de Francis de Croisset et Maurice Leblanc, on l’incita à tenter sa chance à Paris. Ce fut assez difficile au début puis il fut désigné par Louis Verneuil pour le remplacement dans Pile ou Face, pièce dont la principale interprète était Elvire Popesco. Celle-ci se montra enchantée de son nouveau partenaire et décida de le conserver. Engagé par Max Maurey au Théâtre des Variétés (l’établissement de son oncle s’appelait de même), Armontel joua avec les grandes vedettes qu’étaient Elvire Pospesco ou Pierre Larquey.

ARMONTEL devint un acteur de théâtre très recherché, il créa 129 pièces et interpréta 300 rôles sur la scène. C’est ainsi qu’il tint pendant quatre ans le rôle de Topaze lors d’une reprise de la pièce de Marcel pagnol.

Pendant l’occupation, il assura la direction du Théâtre de Paris où il fit représenter Mon bébé, Trois, Six, Neuf, Monsieur mon Mari et bien d’autres pièces à succès.

Tout jeune, ARMONTEL avait aussi tâté du cinéma et dès avant 1914 avait joué des rôles d’enfants dans des films de Max Linder, mais ce n’est qu’après la grande Guerre qu’à l’âge de 24 ans, en 1925, il débuta véritablement dans un film intitulé Touchons du Bois. Le cinéma parlant le fit mieux connaître, Maurice Tourneur l’engagea pour tourner dans Les Gaîtés de l’escadron d’après Courteline, avec Raimu, Fernandel et Jean Gabin.

On le vit dans de nombreux rôles dont l’un des plus marquants fut sans doute celui du malchanceux Célestin dans Le Silence est d’or, tourné en 1947 par René Clair et que l’on peut revoir périodiquement à la télévision. Célestin était ce comédien qu’on voyait entre deux tournées en province et qui avait confié sa fille madeleine (Marcelle Derrin) à Emile (Maurice Chevalier). Il joua admirablement ce rôle et fut loué par la critique unanime. Il y chante “Le Petit bout de la lorgnette“. On le vit dans bien d’autres films, L’Idiot de Georges Lampin, aux côtés de Gérard Philippe, La Maison sous la mer où il tenait le rôle d’un mineur, L’Eternel conflit où il était un clown, Occupe toi d’Amélie de Claude Autant-Lara avec Danielle Darrieux, Les Amants de Vérone d’André Cayatte où il incarnait le trouble et tortueux Bianchini, Clochemerle dont il fut Tafardel, l’instituteur, La Dame aux camélias, Les Tricheurs… Il fut curé (Sur un Arbre perché), général (Occupe-toi d’Amélie), jamais toutefois en vedette. On le vit aussi dans des personnages tragiques comme dans l’otage de Jéricho. Là aussi, il fut toujours cantonné au second plan, jamais son talent ne fut vraiment reconnu.

Grand amoureux d’Arcachon, il y passait toute ses vacances. Il est mort à Paris le 8 mars 1980.

Bulletin n° 128 de la SHAA – Article d’Aimé Nouailhas

 

Aller jusqu’au bout de l’allée N, puis prendre à droite sur l’allée O

 

(42) Famille du CHATENET (à droite, carré 35)

Simone de LASTIC-SAINT-JAL était fille du comte Jehand de LASTIC-SAINT-JAL et d’Odette PROM, fille de Léon, dirigeant des Huileries Bordelaises Maurel et Prom. Elle fut à l’origine, dès 1948, des « Goûters de la Croix Rouge » pour les personnes âgées et sans revenus. Elle mit en place les colis de Noël pour les pauvres et puis le « Vestiaire », à la villa Les Embruns, où chacun pouvait avoir des vêtements gratuitement. Elle eut une vie bien remplie au service de ceux qui étaient dans la précarité et qui ont pu être aidés grâce à des initiatives privées dont elle fut un élément important. Arcachon ayant aussi ses pauvres, d’autres depuis ont pris le relais.

Gilles Brissonneau-Steck

 

(43) René GIFFEY (à droite carré 19)

Scénariste dessinateur, né à Montmartre (Paris) le 8 mars 1884, mort à Arcachon le 1er septembre 1965.

Brillant élève de l’École nationale des arts décoratifs et de l’École nationale des beaux-arts, Giffey publie ses premières illustrations dans Saint Nicolas et L’Écolier illustré dès 1904. Il ne compte bientôt plus les collaborations comme illustrateur de manuels scolaires, de romans, de magazines de mode ou de revues galantes (Fantasio), auxquelles s’ajoutent, à partir de 1921, ses bandes dessinées, pour la plupart aux éditions Offenstadt : L’Épatant, Fillette — où il reprend L’Espiègle Lili — L’Intrépide, etc. Présent dans Tarzan (Éditions Mondiales) dès 1946, il inaugure avec Les Misérables une longue série de brillantes transpositions des classiques de la littérature française en BD. Suivront notamment Le Capitaine Fracasse, de Gautier, Colomba, de Mérimée, ou Cinq-Mars, de Vigny (dans Fillette en 1954-1955), réédité en 1997 par le musée de la Bande dessinée.

 

(44) Comte du CHAYLARD (à droite, carré 10)

Consul de France à Panama de 1878 à 1899, il avait fait construire en Ville d’Hiver, la villa Monaco. En août 1879, cette villa avait accueilli le roi Alphonse XII d’Espagne pour ses fiançailles avec Marie-Christine d’Autriche. Cette même année, le journal L’Illustration avait publié des vues intérieures du salon de Monaco.

 Le comte du CHAYLARD était une personne assez ombrageuse, voire même assez désagréable, selon ceux qui l’avaient connu. Sa femme, Berthe, souffrait de la conduite de son mari. A sa mort, en 1947, elle se remarie avec son ami d’enfance le marquis de Saint-Aulaire, lequel l’avait aidé à supporter bien des choses, entretenant un amour sincère et platonique. Elle décède d’un cancer généralisé en 1966.

Faire demi-tour puis prendre à gauche, allée K

 

(45) Famille BERNARD-BEAUMAINE (à gauche, à l’angle du carré 11)

 

(46) Famille REPETTO (à droite, carré 20)

Le café Thiers, modeste établissement devient le café le plus réputé de la station lorsqu’en 1879, son nouveau propriétaire Monsieur REPETTO lui donne cet air de palais oriental.

Le REPETTO et la salle d’armes sont le rendez-vous obligatoire de tous les résidents et estivants. Tout le « gratin » s’y retrouve. « C’est le premier établissement où l’on boit, le dernier salon où l’on cause.

On y cause si bien que des réunions politiques houleuses s’y tiennent. Au cours d’un débat en 1904 une bagarre entre deux hommes de bords différents éclate : James Veyrier-Montagnères et Pierre Dignac.

Il était une fois… Arcachon, la nostalgie… par Cathy Bouchard-Camedescasse

 

(47) Georges MERAN (à gauche, carré 12)

Jean-Emmanuel-Georges MERAN, né à Bordeaux le 15 juin 1843, avocat et officier de l’Instruction publique, fut maire d’Arcachon du 23 janvier 1881 au 18 mai 1884.  Il sera réélu conseiller municipal du 19 mai 1884 au 29 septembre 1886 (démission) et du 1er mai 1892 au 2 mai 1896. Entre temps, il fut chef du secrétariat du ministère des Postes et Télégraphes (1887).

Sous son administration, il faut mentionner la construction de la halle en fer du marché et l’ouverture de la place Thiers, mais surtout, après la conclusion d’un traité avec la Compagnie générale des Eaux, l’arrivée des eaux de Cazaux.

On doit à Georges MERAN la réimpression des Variétés Bordeloises de l’abbé Baurein (1876) et une Notice abrégée sur Arcachon (1882). Il est décédé le 24 décembre 1923 à Paris.

Arcachon raconté par ses rues et lieux-dits par Michel Boyé

 

Faire demi-tour et prendre à droite allée Q puis à droite l’allée H

 

(48) Edouard GAFFET (à gauche, carré 2)

Admirer la tombe en faux bois d’Edouard GAFFET, né vers 1834, jardinier (1866), horticulteur-paysagiste, conseiller municipal dès 1874, 1er maire-adjoint, délégué aux travaux (1899), décédé à Arcachon le 9 juin 1918.

Arcachon raconté par ses rues et lieux-dits par Michel Boyé

 

Faire demi-tour et prendre à droite l’allée Q.

 

(49) Famille LALESQUE (à droite, carré 2)

Né à La Teste le 30 mars 1853, Fernand LALESQUE, digne représentant d’une dynastie médicale testerine, fut le premier à s’installer à Arcachon. Il se consacra à la lutte antituberculeuse, s’attacha à promouvoir la cure marine, le sanatorium ouvert et la cure héliomarine, avec le concours de son camarade d’internat Alfred FESTAL. Médecin inspecteur des bains de mer, directeur de deux sanatoriums arcachonnais, directeur de la Station biologique , président de la Société scientifique d’Arcachon, Fernand LALESQUE fut plusieurs fois conseiller municipal, adjoint à l’hygiène. Père du slogan, Arcachon, ville de santé, il est décédé le 15 novembre 1937.

Arcachon raconté par ses rues et lieux-dits par Michel Boyé

 

(50) Baron de COULAINE (à droite, carré 2)

Le baron Quirit de Coulaine, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, officier de la légion d’honneur naquit en 1809, à Savigny (Maine-et-Loire). Entré en 1827 à l’école Polytechnique, il fut un des plus brillants élèves de cette remarquable promotion de 1830 qui fournit tant d’ingénieurs et d’officiers distingués. Sort avec le numéro 14, il fut nommé sous-ingénieur des Ponts et Chaussées. Travailleur infatigable, esprit sérieux, intelligent et appliqué, partout où son service l’appelait il utilisa ses facultés remarquables et sut concevoir et diriger des travaux qui lui valurent de justes et nombreuses félicitations. Nommé Ingénieur en chef du département d’Indre-et-loire, il y étudia les moyens d’arrêter les inondations d’un fleuve qui, périodiquement, venait porter la désolation et la ruine dans la ville de Tours et dans les environs.

Ses plans furent approuvés par le Gouvernement et l’exécution de ces travaux lui valurent la croix d’officier de la Légion d’honneur qu’il reçut des mains de l’empereur Napoléon III sur le terrain même qui, ayant été le théâtre de ses efforts et de ses luttes, le fut aussi de sa gloire et de son succès.

Peu de temps après, M. de Coulaine demandait sa retraite, sa santé ébranlée ne lui permettant plus de se livrer à un travail assujettissant et soutenu. Rentré dans la vie privée, il devint un des hommes les plus notables et les plus considérés d’Arcachon, et s’attira par sa douceur, sa bienveillance et son affabilité l’estime et l’affection de tous.

Il fut pendant quinze ans membre du Conseil de fabrique et dans les derniers temps Président de ce même conseil. Il concourut par ses connaissances pratiques à la reconstruction et à l’agrandissement de l’église Notre-Dame. Ses conseils contribuèrent à l’élégance artistique que l’on admire dans l’architecture de ce charmant édifice.

En politique, M. de Coulaine fut un conservateur tolérant, d’opinion modérée, mais inébranlable. Il resta toujours fidèle à ses premières convictions.

Il mourut en avril 1888.

Avenir d’Arcachon N° 829 du 22/4/1888

 

(51) François LEGALLAIS (à gauche, carré 9)

Né le 11 octobre 1785 à Granville, François LEGALLAIS débarque un jour de décembre 1809 du bâtiment La Joséphine, en provenance de l’île de France, s’installa à La Teste en épousant le 20 mars 1811 Marie-Angélique Dehillotte-Philis qui lui apporta en dot une pièce de pins à Eyrac. Il y fit construire en 1823 le premier établissement de bains – Bel-air – avec chambres et restaurant. Cet hôtel Legallais allais lancer la mode des bains de mer sur le rivage d’Eyrac.

A la suite du Grand Malheur (28 mars 1836), marchant sur les traces du capitaine Allègre, François LEGALLAIS armait à son tour un bâtiment à vapeur pour la pêche, Le Testerin. Mais les résultats escomptés ne furent pas au rendez-vous. En 1843, LEGALLAIS faisait faillite et devait hypothéquer ses biens pour reprendre l’exploitation de son hôtel.

Ses efforts furent vains. En 1850, François LEGALLAIS partagea ses biens entre ses trois fils – Jean, l’aîné, relançant l’hôtel. Le 5 mars 1864, il s’éteignait à Arcachon.

Arcachon raconté par ses rues et lieux-dits par Michel Boyé

 

(52) Monument de la guerre 1870

Il comporte

  • trois marches,
  • un piédestal orné d’un médaillon où s’entrelacent une couronne et un flambeau,
  • une haute croix en bronze, face à l’Est, soutenue par deux anges éplorés adossés à un glaive fleuri,
  • – à chaque angle, enchâssés dans quatre piliers soutenant une chaîne, quatre boulets rappellent la guerre.

 

A droite, allée B

 

(53) Famille CAZOBON (à gauche, carré 1)

Désir CAZOBON était parti tout jeune Compagnon, pour accomplir son tour de France. Ouvrir expert, il devint le collaborateur intime de son père Justin CAZOBON. En 1914, il fut un des premiers appelés et jusqu’à la fin fit campagne au front. Après la guerre, il devint entrepreneur de bâtiment à Arcachon.  Il entra au conseil municipal en 1925, et en 1829 il devint maire-adjoint, délégué aux travaux publics. Nommé inspecteur de l’enseignement technique en 1926, président du syndicat des entrepreneurs du bâtiment d’Arcachon depuis 1924, administrateur de la Caisse d’Epargne, du Syndicat d’initiative, de l’Aviron Arcachonnais, de la Société de gymnastique “Tout pour la Patrie”. Il était le beau-frère de Louis Gaume.

Un de ses ancêtres, Jean-Pierre CAZOBON, était une vieille silhouette arcachonnaise, conducteur de diligence entre La Teste et Bordeaux, jusqu’à ce que le chemin de fer soit mis en service. Ainsi que bien d’autres, il a contribué à la fondation d’Arcachon.

(voir l’article dans le N° 20 de la Revue Historique du pays de Buch du 15 avril 1933)

 

Faire demi-tour, allée B

 

(54) Alphonse LAMARQUE DE PLAISANCE (à gauche, carré 8)

Jacques-Thomas-Alphonse LAMARQUE DE PLAISANCE , né à Marmande le 22 juin 1813, décédé à Arcachon le 17 décembre 1880, fut maire d’Arcachon du 23 mai 1857 au 11 septembre 1865 et du 30 novembre 1874 au 15 septembre 1876.

Si l’inscription Vir probus, pater civitatis figure sur le marbre de son tombeau, c’est qu’il fut l’un des fondateurs d’Arcachon, non seulement en y faisant construire sa première maison dès 1842, mais surtout, alors qu’il était maire de La Teste (1852-1857), par ses incessantes démarches qui débouchèrent sur l’érection en commune le 2 mai 1857.

Auteur des Usages et Chansons populaires de l’ancien Bazadais : baptêmes, noces, enterrements, moissons (1845), Des inondations de la Garonne, de leurs effets, de leurs causes et des moyens de les prévenir (1848), Réponse à la brochure de M. Adalbert Deganne intitulée : Arcachon, quelques notes à propos du boulevard de ceinture (1862).

Administrateur consommé, il sut faire sortir de la solitude Arcachon dont la rapide prospérité est encore un sujet d’étonnement et d’admiration. Ce fut lui qui, confiant dans la prospérité de la cité naissante, conçue la fière devise, aujourd’hui réalisé : heri solitudo, hodie vicus, cras civitas.

Membre du Conseil général de la Gironde de 1861 à 1870 ; chevalier de la Légion d’honneur. Son nom a été donné à une des principales voies de la ville (ancien cours Sainte-Anne).

La Ville d’Hiver d’Arcachon – Institut Français d’Architecture

Arcachon raconté par ses rues et lieux-dits par Michel Boyé

 

Prendre à droite, allé O

 

(55) Guy DESTANQUE (à droite, carré 7)

Né à Bordeaux, Guy DESTANQUE fait ses études musicales au Conservatoire de cette ville avant de les compléter au Conservatoire national supérieur de Paris. A part le trombone – son instrument principal – il a étudié le violon, le piano, la direction d’orchestre et la composition.

Son premier engagement professionnel s’inscrit au Grand Orchestre de Radio-Paris (dirigé par les plus grands chefs de l’époque, les Furtwängler, Schuricht, Mengelberg, Rosbaud, Karajan, etc.). Après le Seconde guerre mondiale, et durant une quinzaine d’années, il s’oriente dans le jazz symphonique et la musique de variété. Il fonde son propre orchestre, compose et arrange. Il joue dans les meilleures grandes formations, entre autres avec celle de Michel Legrand.

En 1960, il revient à la musique classique et entre comme co-soliste à l’Orchestre national de France puis, dès 1967, à l’Orchestre de PAris dirigé alors par Charles Munch.
Guy Destanque se destine enfin à l’enseignement. Le Conservatoire national supérieur de Paris lui confie le poste prestigieux de professeur de trombone. Il crée des cours d’été très prisés à Arcachon. Sa grande expérience dans tous les domaines de la musique en fait un pédagogue exceptionnel.

http://www.editions-bim.com/

 

Au bout, prendre à droite, allée A

 

(56) Famille DUCHEZ (à gauche)

Né le 12 septembre 1882 à Montignac-le-Coq (Charente), Georges DUCHEZ entra en octobre 1900 à l’Ecole Normale de la Gironde, à La Sauve, d’où il sortit en 1903 pour effectuer ses obligations militaires. En octobre 1904, il fut nommé professeur au cours complémentaire de l’Ecole Condorcet d’Arcachon. En 1939, avec la guerre, au moment même où il allait prendre sa retraite, il fut maintenu dans ses fonctions et accepta même le poste de directeur qu’il avait jusqu’alors refusé à deux reprises. Officier de l’Instruction Publique, il forma aux mathématiques des générations d’Arcachonnais, Lucien DE GRACIA en particulier. Parallèlement, dès 1935, il fit du Journal d’Arcachon « l’organe de large union des groupements de gauche d’Arcachon » ; à la Libération, il en devint le propriétaire et le directeur. Il est décédé à Arcachon le 3 février 1951.

Arcachon raconté par ses rues et lieux-dits par Michel Boyé

 

Robert DUCHEZ, né le 13 avril 1909 à Arcachon, instituteur, lieutenant de réserve, organisateur de la résistance à Arcachon. Commandant des volontaires du bataillon du médoc, reste dans l’armée après 1945, retraité avec le grade de lieutenant-colonel en 1963.

Directeur du “Journal d’Arcachon“, maire-adjoint d’Arcachon en 1965. Meurt dans un accident d’auto et est inhumé au cimetière d’Arcachon le 19 octobre 1974. Officier de la Légion d’honneur.

Robert DUCHEZ fut arrêté deux fois par la police de Vichy. En février 1941, arrestation sans suite grâce à Gérard Peyrondet, employé de la mairie, qui réussit à faire disparaître avant la perquisition les documents compromettants que Robert DUCHEZ détenant à son domicile. En 1943, à la suite d’une lettre de menaces reçue par des collaborateurs qui lui fut attribuée, arrestation demeurée également sans suite.

Arcachon et ses environs pendant l’occupation par Jacques Ragot.

 

(57) Charles TOURNEMIRE (à droite)

Charles TOURNIMIRE, compositeur et organiste français né le 22 janvier 1870 à Bordeaux, mort le 4 novembre 1939 à Arcachon

Elève de Franck et de Widor au Conservatoire de Paris, il succède à son maître (après Gabriel Pierné) à la tribune de Sainte-Clotilde (1898), avant d’être nommé professeur de la classe d’ensemble du Conservatoire (1921). Connu surtout comme organiste, il mène une carrière internationale de concertiste, et se révèle un des plus grands improvisateurs de son temps.

Esprit indépendant, au langage très personnel, dans la lignée franckiste mais sachant s’en affranchir, Tournemire ajoute une dimension religieuse à son oeuvre, nourrie d’une foi ardente – celle d’un grand mystique.

S’il est surtout connu aujourd’hui pour son oeuvre d’orgue – et d’abord le monumental corpus de L’Orgue mystique (1927-1932), composé de 52 offices (un par dimanche) basés sur le plain-chant grégorien – on redécouvre petit à petit le musicien de chambre, et surtout le symphoniste, dont l’œuvre paraît, en ce premier quart du vingtième siècle, d’une importance majeure.

Il est mort noyé dans des circonstances mystérieuses.

© Direction générale des relations culturelles, scientifiques et techniques du Ministère des Affaires Etrangères

 

 

 

(58) Famille CAMELEYRECOUACH (à gauche)

Robert COUACH 1897-1984, son épouse Camille. Petite histoire des chantiers COUACH : 1897 – Création par Albert Couach de Moteurs Couach, entreprise fabriquant les premiers moteurs spécifiquement conçus pour une utilisation marine. 1920 – Robert et Louis Couach, jumeaux, reprennent l’affaire familiale. Extension de l’activité avec le début de la production industrielle des moteurs Couach. 1937 – Premiers moteurs diesel. 1946 – Guy Couach intègre l’entreprise. Création d’Arcoa, première entreprise au monde à fabriquer des bateaux sur le plan industriel. 1948 – Première fabrication en série d’une pinasse de 10,50 m à plus de 400 exemplaires dont 390 sont exportées. C’est une première mondiale qui préfigure les base du motonautisme en série. 1962 – Guy Couach fonde le chantier qui porte son nom, dédié à la fabrication de vedettes en nouveaux matériaux (composite fibre de verre/résine). 1970 – Construction du premier yacht du monde en Aramat, matériau composite à base de Kevlar développé spécialement par Du Pont de Nemours pour la fabrication des coques sur les idées de Guy Couach. 1985 – Pierre Couach rejoint le chantier et initie la modernisation de la gamme.

 

(59) Famille BONIN (à gauche)

De Jean, pêcheur à Lormont, qui avait construit lui-même sa propre embarcation à Jean-louis, actuel responsable du chantier, de sont six générations de constructeurs de bateaux.

Vers 1850, Jean envoie son fils, également prénommé Jean, à l’Arsenal de Rochefort où l’on formait alors les charpentiers de marine. Après avoir travaillé dans les chantiers Chaigneau, Jean Bonnin s’installe, en 1863, quai des Queyries, à Bordeaux, s’associant à un financier, M. Damon. cette association donnera lieu à la construction de bateaux de charge, plus particulièrement destinés aux Antilles.

L’architecte Georges Sahuqué remplace M. Damon et le chantier se tourne vers le yachting. De cette nouvelle association naîtront de nombreuses créations de divers types, dont, en 1894, le premier Pourquoi pas ? de Jean Charcot.

Georges-Louis, fils de Jean, ouvre le chantier de Lormont en 1892 sous la houlette de Joseh Guédon. Entre la famille Bonin et cet architecte avisé et prolifique qu’est Joseph Guédon, ce seront des dizaines d’années d’amitié et de collaboration.

En 1931, les fils de Georges-Louis, Jean et Louis-Georges se séparent : le premier restant à Lormont, le second créant un chantier à Arcachon. Mais cette séparation n’est que géographique puisque les deux chantiers fonctionneront sous la dénomination de “Bonnin frères”.

En 1951, René Bonnin prend la direction du chantier d’Arcachon repris en 1983 par son fils Jean-Louis.

Les Cahiers du Bassin N° 2 de novembre 1997

 

(60) Famille MONOD (à droite)

Installé à Arcachon après la Grande Guerre, le docteur Lorenz MONDOD avait été appelé « à partir du 15 avril 1921, à donner des leçons de puériculture et des conseils aux jeunes mères » au dispensaire d’hygiène sociale, créé par Mme Veyrier-Montagnères en 1892 et installé dans l’immeuble dit Bon-Lafontaine (cours Tartas). Il dirigeait alors Les Elfes (actuelle Rose des Sables), « un établissement-sanatorium, spécialement organisé en vue de la double cure par le climat et la méthode du pneumo-thorax » (Dr Henri Chauveau)

En 1940, c’est lui qui organisa le départ de Manuel Azana, président de la République Espagnole et de sa famille, réfugiés alors au Pilat, villa L’Eden, et à Arcachon villa Nadiège. Le docteur MONOD est décédé le 6 juin 1958 à Arcachon, villa Duquesne, avenue Sainte-Marie.

Fils du docteur Lorenz MONOD, Jacques MONOD, arrêté à la frontière espagnole alors qu’il voulait rejoindre de Forces Françaises d’Afrique du Nord et refusait le Service du Travail Obligatoire, fut déporté au camp de Dora et mourut le 27 mars 1944 à Lublin-Maïdanek. La Médaille de la Résistance lui fut accordée à titre posthume en janvier 1947.

Arcachon raconté par ses rues et lieux-dits par Michel Boyé

 

(61) Famille LONGAU (à gauche)

Hubert LONGAU est né le 1er janvier 1889 à Arcachon. Pendant la Grande Guerre, il est mobilisé en 1915, démobilisé en 1919. Entrepreneur de bâtiment et de travaux publics, il construit de nombreux édifices dont le Vélodrome inauguré le 15 août 1934 (une étape du Tour de France y arrive le 11 juillet 1938), le boulevard Gounouilhou, les défenses contre la mer, le fronton des Abatilles, la nouvelle jetée du Moulleau, la première station d’épuration des eaux, la tribune du stade Matéo-Petit, il réalise la transformation de l’éclairage public du gaz à l’électricité. Il préside le Syndicat du Bâtiment et des TP d’Arcachon de 1937 à 1963. le jounal “L’Auto“, n’hésite pas à le désigner, en septembre 1938, comme le “Baron Haussmann” d’Arcachon.

En 1948 avec son fils Jean-Gilbert, il construit une Cabane Tchanquée à l’île aux Oiseaux (celle de gauche vue d’Arcachon, n° 53).

Conseiller municipal de 1925 à 1929, adjoint au maire de 1930 à 1935, délégué aux travaux publics, hygiène, état-civil et police. Président de l’Union Cycliste Arcachonnaise de 1922 à 1963. Président de la Société de Gymnastique “les Enfants d’Arcachon” pendant 37 ans. Président du Sport Athlétique Arcachonnais de 1927 à 1935 et de 1950 à 1957. Vice président du Comité de Guyenne de la Fédération Française de cyclisme de 1937 à 1963 et membre du Comité directeur national de 1945 à 1973. Chevalier de la Légion d’honneur en 1934. Officier de l’Instruction publique en 1939. Propriétaire du journal l’Avenir d’Arcachon de 1930 à 1946.

Il est décédé le 28 décembre 1973.

 

Prendre à droite, allée B

 

(62) Gustave HAMEAU (à gauche)

Sous l’imposant médaillon en bronze, on apprend qu’il fut président de la Société de prévoyance de La Teste et président de la Société scientifique. Mais ce Testerin, savant et médecin, fils du docteur Jean hameau, fut appelé aussi à d’autres responsabilités. Il fut maire de La Teste de 1857 à 1862 et maire d’Arcachon de 1879 à 1881, et entre autres, vice-président de l’Association des médecins de France et président de l’Association médicale de la Gironde, fondateur de l’Avenir d’Arcachon (journal des intérêts balnéaires, industriels et ostréicoles de la contrée), créateur d’une société de secours de femmes.

Homme de grande bonté et de grand dévouement, il refusa deux fois la Légion d’honneur, avant de recevoir cette distinction. La ville lui doit en partie sa réputation de station marine et autrefois ses eaux potables à leur lieu d’origine, ses abattoirs et ses égouts.

Journal Sud-Ouest

 

Fin de la visite.

Aimé Nouailhas

ANNEXE

LANTERNES DES MORTS

 

Parmi les constructions les plus insolites et mystérieuses que nous a légué le passé, figurent en bonne place les lanternes des morts.
Construites pour la plupart aux environs du XIIe siècle, on pense que ces petites tours creuses, surmontées d’un pavillon ajouré et dans lequel on hissait au crépuscule une lampe allumée, jouaient le rôle d’une sorte de phare destiné à guider les âmes des disparus vers le repos éternel. D’autant plus qu’on ne les retrouve pratiquement qu’aux abords des cimetières, bien que certains aient pu disparaître au fil du temps. La présence d’une lanterne, si elle n’a pas été déplacée, peut matérialiser alors l’emplacement d’un ancien lieu de sépulture aujourd’hui oublié.

Survivance d’un rite religieux d’origine celte, on pensait aussi que la lumière protectrice dégagée de ces lieux durant la nuit, pouvait retenir la mort et l’empêcher d’aller rôder faire de nouvelles victimes. Ceci notamment en période d’épidémie où la flamme du lampier pouvait également servir à alimenter en feu les foyers, évitant ainsi un contact inutile entre les villageois qui aurait pu leur être fatal.

De ces pittoresques vestiges, l’on ne compte à ce jour plus qu’une centaine d’exemplaires en France . Bien que certains auraient pu paisiblement survivre à l’outrage du temps, la période révolutionnaire leur fut particulièrement néfaste. De nombreux cimetières, situés autour de l’église au milieu du bourg furent frappés, en vertu de salubrité publique, d’arrêtés les obligeant à se déplacer à la périphérie.
Une partie des tombes suivront, pas vraiment les lanternes, d’autant plus qu’en ces temps barbares, il était bon ton pour un notable local de renverser sa lanterne, symbole de culte et de religion à supprimer pour se faire valoir.

Fanaux typiquement funéraires pour certains, phares plutôt destinés à la navigation fluviale pour d’autres et même ancienne tour de guet , ou four à tuiles du XIIIe siècle , plusieurs hypothèses quant à leur destination finale ont été émises sans trop de certitude bien souvent. En tous les cas, on notera une plus grande concentration de ces édicules, pour la plupart romans, dans le centre-ouest du pays.

Certains historiens s’accordent à penser aussi que ces curieuses tours qui enluminaient les nuits profondes de l’occident médiéval, jalonnaient à l’horizon d’un bourg certains grands itinéraires comme ceux conduisant vers Saint-Jacques-de-Compostelle.
Cette hypothèse peut être confirmée par la présence de quelques lanternes, comme celle de Longjumeau , située à l’angle de l’église (qui surplombait l’ancien cimetière aujourd’hui disparu). Longjumeau étant la première étape sur le chemin de pèlerinage venant de Paris. Arles, point de départ d’un des quatre principaux axes de Saint-Jacques-de-Compostelle, possède également sa lanterne. Plutôt petite et discrète, elle trône, oubliée et sans ouverture sur une ancienne église et de nombreux pèlerins la croisent tous les jours sans même la remarquer ni savoir ce qu’elle fut.

Il faudra bien se garder de confondre une lanterne des morts avec une croix hosannière monumentale . Ces dernières, assez fréquentes en Poitou, bien que de forme très similaires, possèdent un fut plein et sont absolument dépourvues de lanternon à leur sommet.

Un exemple d’une telle confusion a été observé pour la “lanterne des morts de Cormery (37)” qui fut classée le 1er-12-1920 comme telle. Il s’est avéré après observation que son fut était plein et que cet amer ne possédait pas de lanternon.
Haute embase de croix ou croix hosannière monumentale ? le dernier qui a dû connaître cette réponse n’est certainement pas enterré bien loin.

En dehors de la France, il semble qu’il subsiste également quelques dizaines de ces précieuses lanternes en Europe centrale, en Espagne, en Italie et surtout en Irlande où ces dernières, qui atteignent ici une hauteur exceptionnelle, ont aussi pu servir de tour de guet pendant les invasions vikings.
Du fait de leur grande rareté, leur fragilité et de leur âge avancé, ces petits monuments, parfois hélas en voie de ruine, aspirent au respect.

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Aimé

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