Biganos – Verrerie de Capsus & Paillons

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En avril 2011, la bibliothèque de Biganos ouvre ses portes à l’Association archéologique d’Arcachon et du Pays de Buch pour une conférence avec Madeleine Dessales, auteur et membre de l’association et son compère Aimé Nouailhas, secrétaire de l’association. Celle-ci a pour thème : « Biganos, 3 000 ans d’histoire ».

Le public découvre un panorama historique de la région, depuis l’arrivée des Boïates, à l’époque romaine, jusqu’à l’histoire du Prieuré de Comprian, un des relais sur la route de Saint-Jacques-de-Compostelle, en passant par celle des habitants de Gentilé (du Teich), ou de la fontaine Saint-Jean à Lamothe, sur les bords de l’Eyre, dont l’eau guérissait les yeux.

Les deux conférenciers évoquent le XVIIIe siècle, avec, en vrac, l’histoire du moulin de Le Phis, de celui de la Moulasse, ou encore celui de la Cassadotte, aujourd’hui reconverti en élevage d’esturgeons et production de caviar. Sans oublier l’île de Malprat avec les cotonniers de Bassalane, aménagée en prés salés puis réservoir à poissons. Au XIXe siècle, on peut noter l’arrivée du chemin de fer et des Argentières de Biganos et Marcheprime.

Madeleine Dessales et son compère Aimé Nouailhas racontent l’histoire de l’église Saint-Gervais de Biganos, détruite et reconstruite en 1866, avec une pensée pour l’abbé Camille Labat, curé de Biganos durant quarante ans, mais également la visite du général de Gaulle le 23 avril 1961, pour terminer avec les exploits de Robert Paul, grand champion boïen.

Mais Biganos c’est aussi l’industrie : sidérurgie, chimie, industrie du bois, avec les galipes et les bûchettes de bois pour allumer le feu de cheminée, l’industrie papetière, à Pont Neau, et, dès 1928, la papeterie de la Cellulose du Pin, aujourd’hui Smurfit, et enfin, celle qui nous intéresse aujourd’hui, la verrerie puis la fabrication de paillons pour l’emballage des bouteilles.

Biganos aurait presque pu s’appeler Venise-sur-l’Eyre, tant est pure la silice contenue dans son sous-sol. Ce minerai et son exceptionnelle qualité sont à l’origine de la création d’une verrerie : le 26 décembre 1827, une Ordonnance du Roi, autorise le sieur Olivié fils aîné à établir dans la commune de Biganos, au quartier de Capsus et de Lamotte (sur l’actuel stade de rugby), une verrerie à verre blanc, et à verre vert, et composée d’un four de fusion contenant huit creusets, et de quatre fours de recuisson.

Cette activité démarre dans un climat d’hostilité de la population, en raison des nuisances, surtout la dégradation des  » routes « . Le Préfet Tournon avait pourtant lancé les travaux d’empierrement de la route Bordeaux-La Teste, qui avait atteint Biganos en 1822, facilitant les échanges avec Bordeaux, et donc une évolution des mentalités.

L’industrie verrière crée des emplois de bouviers et de charbonniers, élève le niveau des salaires et améliore donc le commerce local ; le climat social s’apaise. En séance du conseil municipal du 10 avril 1824, le maire de Biganos l’évoque en ces termes :  » Cette industrie prospère tous les jours, soit par les bénéfices que lui assure l’abondance du bois, soit à cause de l’excellente qualité de la matière première employée qui produit le verre le plus beau, sans contredit, de tous ceux que l’on fabrique dans le département « . À cette époque, il y a 6 verreries en Gironde : 4 à Bordeaux, 1 à Vendays, et celle de Biganos. La population de Biganos s’accroît de 740 habitants en 1820 à 1050 en 1828. Un quartier nouveau se crée à Capsus, avec deux boulangeries, une boucherie et l’incontournable « café » : on s’y rend pour boire un verre, se rencontrer, écouter de la musique et entendre parler gascon.

Les fours de l’usine, alimentés par du bois local, fonctionnent si bien que le propriétaire se fait construire en peu de temps une magnifique maison bourgeoise, reprise des années plus tard par la famille Lecoq, qui la cède à la Ville en 1975.

Ce magnifique espace vert et sa bâtisse sont aujourd’hui le cœur battant de la commune, qui y organise de nombreuses festivités.

La verrerie Capsus, très connue dans le pays, est spécialisée dans la fabrication de bouteilles. Elle emploie environ 80 ouvriers en 1880 à l’époque de sa fermeture qui est un coup dur pour le pays. À sa place s’installe un atelier de confection de paillons, ce qui permet de reconvertir une partie du personnel  au chômage.

Les paillons sont  façonnés avec la paille du seigle cultivé dans la région,  parce qu’il pousse dans les sols pauvres. Cet atelier trouve une clientèle régulière dans le vignoble bordelais tout proche : voici un métier qu’a tué le carton kraft !

https://www.sudouest.fr/2011/04/21/trois-mille-ans-d-histoire-377873-2770.php

Annuaire du Corps des Ponts et Chaussées et du Corps des Mines, Goeury, 1828.

https://books.google.fr/books?id=sSTERDrO4CgC&pg=PA210&lpg=PA210&dq=verrerie+capsus+biganos&source=bl&ots=ph2IRzfpwc&sig=ACfU3U1H7ZtjL-qJbi3ZuExKVGoe-zxJ7w&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwiBhJvdpLTuAhWH3OAKHX5xCtw4ChDoATAIegQICxAC#v=onepage&q=biganos&f=false

https://shaapb.fr/media/pdf/bulletin/shaa-105.pdf

https://villedebiganos.fr/wp-content/uploads/2018/04/BIGANOS-MAG-MUNICIPAL-04-18.pdf

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Raphaël

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