On a l’habitude de considérer le paysage des Landes de Gascogne avant la moitié du XIXe siècles comme constitués d’immenses étendues sableuses couvertes de landes et de marécages, parcourues par des ovins gardés par des bergers sur échasses, soumises au paludisme et aux bandits de grand chemin. Des terriers du XVIe siècle nous décrivent la paroisse Saint-Pierre de Salles-en-Buch comme très différente. Nous nous sommes intéressés à la rive gauche de l’Eyre, pourtant la moins riche. Surprise.
Les principales composantes du paysage sont :
Les bois, taillis et garennes, domaine des conils (lapins) et des lièvres dont les bois de chênes, importants pour la glandée, notamment dans les vallées encaissées.
Les pignadas ou peuplements de pins maritimes, avec leurs sous-bois de brana (brande), jaugue (ajonc), bluc (bruyère) et fougères, qui produisent de la résine, exportée par charrois de boeufs vers Bordeaux, et du bois [en 1540, 55% des tenures comprennent un pignada] ; le fief de Bilos correspond à une superbe forêt qualifiée de « montagne » comme celle de la Teste.
Les terres heres (landes) et les braux (marécages) : il s’agit de terres de parcours pour les ovins des bergers locaux et ceux venus venus du Béarn (appelés les Basques) ; les peguiheyres sont les chemins de parcours des troupeaux
Les terres labourables : à froment (blé), à seigle et à millet ; les vignes hautes et basses : elles sont déjà en place en 1540 ; les prés aménagés à partir des exploitations de garluche en bordure des cours d’eau.
Les cournaux : ce mot désigne des hameaux plus petits que le quartier ; les maisons y sont très espacées et entourées d’eyriaux. Les maynes : domaines ou petits groupes de maisons isolées au milieu d’eyriaux complantés de chênes, incluant des parcs couverts (tuile, brande) ou non.
À noter, les nombreuses abeiheyras ou appiers (ruches).
Les chemins gleysey qui se dirigent vers l’église.