1840 – France, Conquêtes royales, Le-Sage – La Gascogne est conquise par Charles VII…

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La Francia… Deux cartes sur une seule page 

Carte A : La France depuis 1815 ; Carte B : La France  dans l’ « Atlas historique » de A.  Le-Sage, édition augmentée à Venise, par le typographe Girolamo Tasso. En violet les territoires conquis de 1789 à 1813. Gravées par G.V. Pasquali.

La Gascogne conquise par Charles VII

L’historien Emmanuel Augustin Dieudonné Joseph, comte de Las Cases, naît le 21 juin 1766 au château de Las Cases, à l’époque dans la paroisse de Lamothe, lieu-dit Belleserre, à Blan (Tarn). Il appartient à une famille d’origine espagnole qui se vante de compter parmi ses ancêtres l’apôtre des Indiens, le vénérable Barthélémy de Las Cases, évêque de Chiappa ; né à Séville le 11 novembre 1484, il a pour père Pedro de Las Cases, marchand juif mauranne (converti au catholicisme) qui accompagne Christophe Colomb lors de son second voyage en Amérique en 1493. L’on dit aussi que vers la fin du XIe siècle, lorsque Henri de Bourgogne franchit les Pyrénées pour combattre les Maures et conquérir un royaume, il a avec lui un porte-étendard d’une étonnante bravoure qui, en plusieurs, occasions, l’aide à fixer la victoire. En l’un de ces combats, l’étendard est porté si avant dans la mêlée, il reçoit tant de coups des Maures acharnés à le prendre que, le soir, seule une bande bleue à bordure rouge pend à la hampe. Henri, roi de ce Portugal conquis, fait largesse à celui auquel il attribue part à sa gloire, de toutes les maisons — todas las casas — qu’on aperçoit du champ de bataille. Cela fait son nom : Las Casas, et il eut pour armoiries : d’or à la bande d’azur, à la bordure de gueules. Passée plus tard en Andalousie et établie à Séville, la lignée du porte-étendard suit — au moins partiellement — Blanche de Castille en France. Les Las Cases y achètent de grandes terres, se fixent en Languedoc, subissent des fortunes diverses, mais, par leurs alliances et leurs services, se maintiennent constamment au premier rang.

     Après avoir fait de bonnes études à Vendôme chez les Oratoriens, et à l’école militaire à Paris, Emmanuel de Las Cases, garde-marine en 1782, est tout de suite embarqué sur l’Actif, commandant de Cillart : il assiste ainsi aux dernières opérations de la guerre contre les Anglais et il est même blessé, le 20 novembre, au siège de Gibraltar. Débarqué de l’Actif en 1783, il embarque sur le Téméraire, commandant Puget-Bras, à destination de Saint-Domingue, où il passe trois années, de 1783 à 1786 ; il fait deux campagnes sur le Patriote, sous le commandement de M. de Beaumont, avec lequel il rembarquera comme élève après un court séjour sur l’Alouette. Le 7 novembre 1787, il est nommé élève de première classe sur l’Achille. On le loue d’avoir navigué ensuite sous diverses latitudes et d’avoir sollicité d’être de l’expédition de La Pérouse.

Il semble avoir été un officier ambitieux, se poussant fort, réclamant, à peine lieutenant de vaisseau, des commandements d’importance, et mettant en avant sa qualité, ses protecteurs, ses parentés et ses alliances, car il s’est encore rapproché de sa cousine Las Cases en aspirant à la main de sa nièce, Mademoiselle de Kergariou-Coëtilliau, et il ne néglige point ses présentations : le 13 juillet 1790, le sieur Emmanuel de Las Cases est présenté à Leurs Majestés ; s’il n’est point monté dans les carrosses, c’est que le roi n’y monte plus, et s’il ne chasse point, c’est que le roi n’a plus le droit de sortir de Paris, même pour aller à Saint-Cloud.

Vers le mois de septembre 1790, il émigre : d’abord à Worms, dans le rassemblement du prince de Condé, puis à Mayence et à Cologne, à la cour de Monsieur et du comte d’Artois, à Aix-la-Chapelle, à la cour de la princesse de Lamballe ; il y voit naître et grandir toutes les espérances d’une rentrée triomphale. Dans l’Armée des Princes, il prend part à la campagne d’invasion, fait partie de l’expédition de Quiberon ; après le désastre qui la termina, il est licencié comme ses camarades, parvient à gagner Rotterdam et l’Angleterre. Comment y vécut-il ? En donnant des leçons, a-t-il dit ; en enseignant l’après-midi ce qu’il a appris le matin. Faut-il ajouter une foi entière à ce qu’il raconte des occasions de fortune qui se seraient alors présentées à lui et qu’il négligea volontairement, telles que la direction d’un grand établissement à la Jamaïque ou une place des plus lucratives aux Indes ? Que d’évènements se seraient alors pressés dans sa vie, outre une entreprise infructueuse, dans la Vendée, l’expédition de Quiberon, où il n’échappe que par une espèce de miracle : sans compter la conception — au cas qu’elle soit vraiment de lui, ce qu’on a nié — et, en tout cas, l’exécution d’un atlas historique et généalogique où, par des procédés ingénieux, il rend parfaitement claires la succession des dynasties et les révolutions des empires. Las Cases, qui adopte le pseudonyme de Le Sage, n’en livre d’abord qu’une esquisse, et cette entreprise est couronnée du plus heureux succès. Elle lui procure la jouissance d’une petite propriété, d’un cercle d’amis estimables et de connaissances dont l’intimité est pleine d’agréments.

Quelque plaisir qu’il éprouve ainsi à vivre en Angleterre, vers la fin de l’an X, il se présente, ainsi que son frère, ancien officier au régiment d’Auvergne, devant le commissaire de Calais, auquel il fait les déclarations et soumissions requises par la loi. Il obtient ainsi sa surveillance sous le nom d’Emmanuel de Las Cases, dit Le Sage, et il profite des loisirs qui lui sont faits pour donner plus d’étendue et une forme nouvelle à son atlas historique, qui a, dit-il, un succès extraordinaire et dont le produit remplace avantageusement ses propriétés patrimoniales vendues révolutionnairement.

Le 22 septembre 1806, il écrit à l’Empereur une lettre des plus déférentes pour lui en faire hommage. Le souvenir de cette lettre est sorti de son esprit lorsque, plus tard, il affirme n’avoir jamais sollicité de l’offrir. De même la lettre en date du 10 mars 1808, par laquelle il demande la décoration de la Légion d’honneur, qui a agréablement suppléé, en France, la croix de Saint-Louis qu’il a, en 1796, reçue en Angleterre des mains du duc d’Angoulême. Il n’obtient la croix d’honneur ni alors, ni plus tard ; mais, le 28 janvier 1809, il reçoit l’autorisation de constituer un majorât au titre de baron, et il fait régler ses armoiries où, bien qu’il ne fasse point partie de l’Institut, on lui concède le franc quartier des barons tirés des corps savants. Le 10 février, témoignant, à cette occasion, sa reconnaissance à Sa Majesté, il se met à sa disposition tout entier, de cœur et d’action.

Le 2 septembre 1809, une expédition anglaise entrée dans l’Escaut, s’empare de Flessingue, menaçant Anvers et la flotte que Napoléon y fait construire. Las Cases s’inscrit parmi les volontaires pour purger le sol français. Par cet acte de dévouement, il se fait remarquer du Maître, qui attache le bouillant volontaire à son service. On assure même qu’il a alors été employé à l’état-major de Bernadotte, ce qui n’aurait point été une recommandation auprès de l’empereur. Il trouve sans doute d’autres répondants, car, à la fin de l’année 1809, il est recommandé à l’Empereur, pour une place de chambellan, par cette note : « Le baron de Las Cases, ancien officier de marine, auteur de l’Atlas historique publié sous le nom de Le Sage, jouissant de trente mille livres de rentes, tant de son chef que de celui de Mademoiselle de Kergariou, qu’il a épousée ; homme fort instruit, de fort bonne compagnie, sollicitant depuis longtemps l’honneur d’être attaché à la Maison de Sa Majesté, lui ayant été présenté et jouissant de la meilleure réputation. » Il est donc compris dans l’immense promotion du 21 décembre 1809, mais, comme la plupart de ses collègues, il n’est appelé à aucun service ; au moins utilise-t-il son titre pour solliciter un emploi plus actif, et, six mois plus tard, le 27 juin 1810, est-il en effet nommé maître des requêtes au Conseil d’État, section de la Marine. La même année, il est envoyé en Hollande pour prendre possession de tous les objets utiles à la marine et aux constructions navales.

Il préside la Commission de liquidation des dettes des Provinces illyriennes. Chargé de ce service spécial, le 6 juin, il obtient, le 4 juillet, que le prince archichancelier demande pour lui la croix de la Légion. Elle est encore refusée. Par contre, comme tous ses collègues chambellans, il reçoit, le 15 août 1810, notre marquis par hérédité reçoit le titre de comte d’Empire, et, sur son écusson, il échange le franc quartier de baron tiré des corps savants contre celui de comte faisant partie de la Maison impériale : D. A. Domus Augusti.

Il dit que, dès la naissance du Roi de Rome, l’Empereur, ayant vu son atlas, pense à lui pour quelque place près de son fils : vanité d’auteur qui, à toute occasion, proclame et atteste l’immense succès de son livre et qui profite de la moindre ouverture pour passer une réclame. Cela, chez Las Cases, fait pendant à la vanité nobiliaire, qui n’est pas moindre ; mais celle-ci est improductive, tandis que de l’autre il entend tirer de palpables avantages.

On sait que, vers l’année 1810, l’Empereur imagine un système de licences accordées à des navires qui, moyennant l’exportation de telle quantité de produits français, sont autorisés à importer telle quantité de denrées coloniales. Les produits de l’imprimerie française sont compris parmi ceux de l’exportation ; mais les livres ainsi expédiés ne cherchent point des lecteurs, ils sont jetés à la mer et remplacés par du sucre, du café ou de l’indigo. On ne choisit donc point pour l’ordinaire ceux dont le débit est le plus courant. Aussi la Commission de librairie fixe-t-elle la somme que les porteurs de licence doivent payer aux auteurs et aux éditeurs, et détermine-t-elle le rabais sur le prix fort. Las Cases n’admet point que le prix de son atlas puisse être minoré. Le 12 février 1812, il écrit au ministre du Commerce et des Manufactures, M. Collin de Sussy, qu’il a profité du système des licences pour expédier en Angleterre de nombreux exemplaires de son Atlas historique et généalogique ; or, la Commission de librairie a frappé son ouvrage d’un rabais de 50 %. C’est là une manœuvre de rivaux jaloux de son succès, et il invite le ministre à retirer la mesure prise par ses subordonnés, car son atlas trouvera en Angleterre vingt mille acheteurs pour le moins. Vingt mille exemplaires rien que pour l’Angleterre ! L’exemplaire se vendant 120 francs, cela aurait fait 2 400 000 francs. Il est vrai qu’en France il y a l’édition de 1803-1804, celles de 1806, 1807, 1809, il devait y en avoir en 1814, 1820, 1823, 1824, 1826, et ainsi indéfiniment. Cela grise : Las Cases se considère sérieusement comme ayant fait le livre du siècle.

En 1812, il obtient une mission pour inspecter les établissements publics de bienfaisance, prisons, hôpitaux, fondations pieuses et dépôts de mendicité, et tout aussitôt — car il est un homme modeste — il fait graver en tête de son papier : LE CHAMBELLAN de l’Empereur, maître des requêtes en son Conseil d’État, en mission spéciale dans les départements de l’Empire. Ses rapports témoignent d’un extrême contentement de soi, d’une grande inexpérience, de bonnes intentions et d’un goût peu administratif pour la littérature. Certains détails surprennent.

Lors du rétablissement de la garde nationale à Paris, à la suite des événements de 1813, Las Cases est appelé au commandement en second de la 10ème légion dont, durant la crise, il est le chef unique. Il ne semble pas s’être distingué, mais ces fonctions l’empêchent de se conformer aux ordres de l’archichancelier et de suivre la Régente sur la Loire. Quelques mois plus tard, il refuse de signer avec les autres membres du conseil d’État, dont il fait partie, l’acte de déchéance de Napoléon.

Après l’abdication de l’empereur (11 avril 1814), il se retire en Angleterre.

Qu’advient-il de lui ensuite ? Faut-il croire qu’il se fait oublier et que, loin de rien demander, il part pour l’Angleterre afin d’éviter des spectacles qui choquent son patriotisme ? Ce n’est pourtant pas, semble-t-il, sans avoir été nommé capitaine de vaisseau et conseiller d’État. Toutefois, dès le retour de l’Empereur, il s’empresse près de lui ; sa nomination de conseiller d’État est confirmée, et il est nommé président de la Commission des pétitions en même temps que grand chambellan de l’empereur.

Après Waterloo, il est, avec Montholon, seul à prendre le service de chambellan que, jusque-là, il n’a jamais rempli. Il le continue à Malmaison, et c’est là qu’il résout d’accompagner l’Empereur où qu’il aille. Napoléon, qui le connait à peine, le regarde avec étonnement lorsqu’il le supplie de lui permettre d’attacher à jamais sa destinée à la sienne. — Savez-vous où cela peut vous mener ? lui dit-il. — Je n’ai, à cet égard, fait aucun calcul, répondit Las Cases, mais le plus ardent de mes désirs sera satisfait si vous m’accordez ma demande.Bien, bien ! fit l’Empereur. Et Las Cases, prenant ces mots comme un assentiment, court à Paris pour préparer quelques bagages ; pour se munir d’argent, dont il emporte assez pour n’être nulle part embarrassé ; pour faire sortir du Lycée, son fils aîné âgé de quinze ans, mais d’une raison, d’un tact et d’un développement bien supérieurs à son âge, et qu’il veut emmener ; pour embrasser enfin sa femme et ses autres enfants qui, pense-t-il, ne tarderont pas à le rejoindre, — il y a, en effet, quantité de demandes que forme pour cet objet Mme de Las Cases-Kergariou.

Celle-ci a eu une existence singulièrement traversée. Son fiancé l’a quittée en 1791 pour, rejoindre l’Armée des Princes, et ne l’a revue, assure-t-on, qu’en 1799, où, au risque de sa vie, il vient d’Angleterre en Bretagne la retrouver et faire bénir leur union par un prêtre insermenté. Il ne renouvelle son mariage dans les formes légales qu’en 1808.

Quand l’empereur prend la résolution de s’éloigner de France et d’aller chercher le repos aux États Unis, Las Cases s’offre pour partager son exil. Napoléon, touché de cette marque de fidélité lui permet de l’accompagner à Rochefort avec son fils aîné.

Empêché par une croisière anglaise, c’est Las Cases, le premier et assez fortement, qui incite l’empereur à se rendre à la nation britannique. Las Cases fait le premier une proposition au capitaine Maitland du Bellérophon et reçoit une réponse positive.

Las Cases accompagne Napoléon à Sainte Hélène et joue de façon informelle mais très assidument un rôle de secrétaire particulier, prenant différentes notes de leurs conversations, qu’il va remettre ensuite en ordre dans son Mémorial de Sainte Hélène. Il devient célèbre par cet ouvrage, écrit au Château de Sohan, près de Pepinster (vallée de la Vesdre) dans la province de Liège en Belgique, consacré à l’Empereur dont il fut le seul confident durant l’exil.

« Le Mémorial présente le meilleur recueil, non seulement des pensées réelles de Napoléon Bonaparte, mais encore des opinions qu’il voulait faire passer pour telles », dit Walter Scott. Ce Mémorial reste le vecteur de la légende de Napoléon Bonaparte, et le témoignage le plus complet et abouti sur la fin et la déchéance de l’Empereur.

Chaque soir, avant de s’endormir, Las Cases transcrit ses entretiens de la journée ; bref, si M. de Las Cases s’institue le porte-parole de Napoléon, l’interprète autorisé de son verbe, alors ce ne seront plus pour l’Angleterre les vingt mille exemplaires de l’atlas, mais des millions et des millions de volumes qui, dans toutes les langues, jusqu’à la consommation des âges, porteront aux extrémités du globe le nom de Las Cases uni au nom de Napoléon. Cela n’est point si mal raisonné, et M. de Las Cases tombe juste.

Outre qu’il est instruit de quantité de choses qu’ignorent ses compagnons ; qu’il offre à l’Empereur un interlocuteur nouveau, avide de l’entendre, heureux de l’écouter, fier de relater ses paroles et de paraître en scène aux côtés d’un si glorieux compagnon ; outre qu’il a été marin, ce qui, pour un voyage au long cours, le rend intéressant ; qu’il a vu se dérouler bien des événements et d’un côté opposé à celui d’où l’Empereur les a pu juger ; qu’il appartient seul à cette caste où Napoléon s’est plu à recruter ses confidents momentanés, dont il recherche les suffrages et dont il apprécie l’éducation et les manières, il a cette supériorité de comprendre la langue anglaise, et cela sans que les Anglais sussent qu’il l’entende

Cependant le séjour de Las Cases à Ste Hélène n’est pas de longue durée : dès le 27 septembre 1816 par suite d’une lettre qu’il adresse à Lucien Bonaparte, et dans laquelle il dénonce les indignes traitements qu’on fait subir à l’empereur, le gouverneur de l’île le transfert au Cap.

Après huit mois de séjour dans ce nouvel exil, Las Cases est transféré en Europe, et les puissances alliées lui assignent pour séjour Francfort-sur-le-Main.

Plus tard il lui est permis de se fixer en Belgique. Ce n’est qu’après la mort de Napoléon qu’il rentre en France.

Après la révolution de Juillet, Las Cases, est nommé membre de la chambre des députés par l’arrondissement de St-Denis. Il meurt à Passy-sur-Seine le 15 mai 1842, après avoir eu la satisfaction de voir rendre à la France les restes mortels de l’homme à qui il a donné des preuves d’un attachement et d’un dévouement qui honorent toujours sa mémoire.

La statue de Las Cases orne une des places de Lavaur (Tarn.)

 

Plus près de nous, le château Léoville Las Cases, appellation Saint-Julien, perpétue le nom de cette grande famille : en 1638, Jean de Moytié, bourgeois anobli bordelais, possède un vignoble sur un mont de graves, qu’il nomme Mont-Moytié. Vers 1722, Jeanne de Moytié[1] épouse Blaise Alexandre de Gascq (+1753 ou 1769), président à mortier du Parlement de Bordeaux également propriétaire de la seigneurie de Léoville située en Charente. Gasq consacre une grande énergie à développer le cru, faisant de nombreuses acquisitions, plantant et innovant à la vigne comme au chai. À sa mort, le domaine atteint pas loin de 300 ha et les prix de son vin le place au niveau des 2èmes crus juste après Lafite et Latour ! Le domaine de Léoville forme jusqu’au XIXe siècle un des plus vastes et des plus anciens crus du Médoc ; il s’étend du vignoble de château Beychevelle jusqu’au Château Latour, en étant séparé par la jalle Juillac.

Confisqué et divisé à la Révolution, le domaine est divisé en 1826 : un quart est racheté par Hugh Barton déjà propriétaire du Château Langoa, le reste revenant à Jean de Las Cases. En 1840, la fille de ce dernier épouse le baron de Poyferré et lui apporte en dot une partie de la propriété. Le domaine de Léoville-Las Cases, propriété de Pierre-Jean, Marquis de Las Cases, se trouve ainsi différencié des deux autres et entame dès lors son ascension. En 1855, il se voit attribuer le rang de second cru classé, comme les deux autres parties.

Léoville-Las-Cases reste dans les mains des héritiers Las Cases jusqu’en 1900, date à laquelle est formée une société civile permettant à certains héritiers de monnayer leur part.

Un peu plus de la moitié est alors acheté par diverses personnalités de la place de Bordeaux et par Théophile Skawinski, régisseur du domaine. Son beau-fils, André Delon, lui succède. Il rachète progressivement les parts de la société civile jusqu’à prendre la majorité. Ce sont aujourd’hui ses héritiers, Jean-Hubert Delon et sa sœur Geneviève d’Alton qui sont en charge. Jean-Hubert Delon, comme son père Michel Delon décédé en 2000, joue un rôle de propriétaire actif, dirigeant lui-même la propriété.

Dans la scène de dénouement du film « L’Aile ou la Cuisse », Gérard Duchemin (joué par Coluche), fils de Charles Duchemin, le célèbre directeur des Guides Duchemin (incarné par Louis de Funès), est mis au défi de reconnaître un vin. Gérard Duchemin n’y parvenant pas, son père, souffrant pourtant d’agueusie (perte du goût), lui vient en aide et déduit lors d’une grande tirade et à la seule inspection visuelle du verre de vin, l’origine de son contenu (« C’est un Saint-Julien, Château Léoville Las Cases 1953 »).

 

http://216.117.166.233/map_zoomFR.htm?zoomifyImagePath=http://216.117.166.233/os/zoom/26890/

http://www.lauragais-patrimoine.fr/LES-PERSONNALITES/LAS%20CASES/LAS%20CASES1000.htm

http://www.lauragais-patrimoine.fr/LES-PERSONNALITES/LAS%20CASES/GENEALOGIE-LAS-CASES/GENEALOGIE-LAS-CASES.html#:~:text=Contemporain%20de%20Fran%C3%A7ois%20de%20Las,voyage%20en%20Am%C3%A9rique%20en%201493.

http://www.mediterranee-antique.fr/Auteurs/Fichiers/MNO/Masson/Sainte_H/SH_2.htm

https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_L%C3%A9oville_Las_Cases

https://avis-vin.lefigaro.fr/vins-champagne/bordeaux/medoc/saint-julien/d20558-chateau-leoville-las-cases

 

Lire « Relation du capitaine Maitland, ex-commandant du « Bellérophon », concernant l’embarquement et le séjour de l’empereur Napoléon à bord de ce vaisseau », Frederick Lewis Maitland (1777-1839). Date d’édition : 1826

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9633616z/f17.item#

[1] – Sa sœur Louis, née en 1689, épouse en 1714 Jean-Pierre d’Abbadie dont leur fille Anne 1723-1759, épouse en 1746 Pierre Gaston de Las Cases 1699-1759.

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Raphaël

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