Jaume Olives et son frère Bartomeu fondent une dynastie de cartographes qui développe son activité tout d’abord à Majorque – 1538 – puis essaime dans les villes de Messine, Venise et Palerme (aux centres médiévaux s’ajoutent, durant les XVIe et XVIIe siècles, Naples, Messine, Livourne et Marseille, toutes villes caractérisées par un grand accroissement du trafic maritime).
Carte de 1572
arcaxoni
On compte au moins treize cartographes issus de cette famille : en Italie, ils changent leur nom en Oliva, et à Marseille en Ollive. Les cartes les plus tardives, au XVIIe siècle signées Oliva, Caloiro e Oliva ou Caloiro Oliva : on recense, sous ce vocable aux désinences variables, une dizaine d’artistes d’inégal talent et dont la production identifiée s’étend de 1538 à 1664. Leurs liens de parenté ne sont pas toujours clairement définis.
À Naples, cité très peuplée et prospère, la cartographie marine ne se développe que pendant la seconde moitié du XVIe siècle, avec l’arrivée des membres de la famille Olives-Oliva : Jaume, dont on a conservé dix-huit cartes signées à Majorque, Messine, Naples et enfin Marseille, Domingo qui déploie toute son activité à Naples, Francisco Oliva et Juan Riczo aussi à Naples[1], respectivement père, fils et petit-fils. La liste des autres membres de la dynastie s’allonge ainsi : Bartolome Olivo (XVIe siècle) à Palerme, Diego Juan Oliva (XVIe siècle) et Joan Oliva (XVIe-XVIIe siècles) à Malte, Livourne, Marseille et Messine, Plâcido Caloiro y Oliva (début du XVIIe siècle) à Messine, Salvador Oliva (début du XVIIe siècle) à Marseille, Brasito Olivo (XVIIe siècle) à Messine, Francisco Oliva, second du nom (deuxième moitié du XVIIe siècle) à Marseille, et Juan Bautista Caloiro y Oliva (deuxième moitié du XVIIe siècle) à Messine.
À Livourne, la prospérité de la cartographie est essentiellement due à l’intérêt des grands-ducs de Toscane pour la marine et à la présence de l’ordre des chevaliers de Saint-Étienne, un ordre religieux chevaleresque créé en 1561 pour protéger la Méditerranée contre les Turcs et les Barbaresques. Les cartographes qui y travaillent sont surtout des étrangers, tels Vicko Volcic, de Raguse, alias Vincenzo Volcio, Giovanni Oliva, membre de la dynastie des Olives, ou encore Giovanni Battista et Pietro Cavallini, de Gênes.
C’est à Marseille que la cartographie marine se développe le plus tardivement, en étroite relation avec la famille Oliva : Giovanni, puis Salvatore et enfin François, qui change son nom en Ollive. On trouve aussi à Marseille deux membres de la famille Roussin, Augustin et Jean-François, dont nous ne connaissons pas le degré de parenté, ainsi que, à la fin du XVIIe siècle, au moment du déclin de cette production, Estienne et Jean-André Brémond.
Pour conclure, alors que la clientèle la plus importante est désormais constituée par les membres des classes dirigeantes qui résident dans les capitales économiques et culturelles du temps – Rome, Florence, Paris, etc. –, les centres de production des cartes portulans demeurent des villes portuaires, dernier lien sans doute de ces coûteux produits manufacturés avec la pratique réelle de la navigation. Cependant, vers la fin du XVIIe siècle, en raison sans doute de prix trop élevés et de changements dans les goûts des commanditaires, l’activité décline et les ateliers artisanaux où l’on fabrique les cartes manuscrites disparaissent complètement. Il n’y a qu’à Marseille que les cartographes traditionnels savent s’adapter aux nouvelles demandes du marché, en passant à la production de cartes imprimées. Jean-André Brémond s’associe ainsi à Henry Michelot pour commercialiser des cartes marines imprimées s’appuyant toutes sur de nouveaux relevés : c’est le point de départ de l’hydrographie moderne.
1580 Atlas de Joan Riczo Oliva, ou de Plácido Caloiro y Oliva –
Arcaxoni
Ce portulan représente en détail les côtes de la Méditerranée, de la mer Noire, de la mer d’Azov et des côtes atlantiques d’Europe et d’Afrique du Nord. Il est fait sur parchemin, dessiné dans le style des cartes marines pures de l’école majorquine laissant les continents vides, à l’exception de certains détails géographiques, tels que les embouchures des principaux fleuves. La carte est orientée avec des roses des vents avec des fleurs de lys pointant vers le nord, très décorées, variées et de tailles différentes. Elles forment une couronne de vents dont le centre est situé sur la Sicile, avec une petite rose d’où rayonne trente-deux directions qui se croisent avec les directions du reste des roses, formant la toile d’araignée typique. La toponymie est très abondante, elle est en latin et située sur les côtes, étant perpendiculaire au littoral. Les ports et les villes les plus importants sont marqués en rouge et le reste des noms de lieux en noir. Sur le col du parchemin, dans un cercle comme une rose des vents, la figure de la Vierge à l’Enfant. Divers animaux et dessins religieux et symboliques apparaissent dans la partie correspondante de l’Afrique du Nord et de l’Asie : en Terre Sainte, au mont Sinaï et au Calvaire, et en Arménie, au mont Ararat avec l’arche de Noé. La mer Rouge apparaît dans sa couleur sous influence juive. Autour de la carte, une bordure de fleurs et des lignes dorées. Ce portulan est caractéristique de l’école majorquine et, bien qu’il manque le nom de l’auteur, en raison de ses caractéristiques essentielles, il a été attribué à l’atelier de Plácido Caloiro y Oliva.
1584 Carte nautique de la Méditerranée… Bartolome Olives –
Carte nautique de la Méditerranée, de la Mer noire, de la Mer rouge et de l’Atlantique est de Bartolome Olives (ou Bartolomeo Oliva) mallorquin en Missina en el Castillo del Salvador anno 1584
Arcaxoni
1595 Mer Méditerranée, Joan Oliva
Carte de la Mer Méditerranée, de la Mer Noire, d’une partie de la Mer Rouge et de l’Océan Atlantique nord-est] / Joan Oliva fecit in nobile civitate Messane anno 15… Joan Oliva, membre le plus prolifique de cette grande famille de cartographes catalans, est actif de 1580 à 1615.
arcaxani
L’atlas, duquel est extraite cette carte, est compilé au plus tôt après 1590, peut-être même au cours des premières années du XVIIe siècle. Les cartes de l’atlas sont : 1. La Méditerranée orientale, notamment la Grèce, les îles de la mer Égée, la Crète, Chypre et la mer Noire ; 2. La Méditerranée centrale, notamment l’Italie, la Sicile, la Sardaigne, la Corse et Malte ; 3. L’Europe occidentale et les îles Britanniques, avec une représentation complète des côtes d’Espagne, du Portugal, de France, des Pays-Bas belgiques, du Danemark, des côtes sud-ouest de Scandinavie et des îles Britanniques ; 4. L’Afrique du Nord, avec Madère, les îles Canaries, les îles du Cap-Vert et une partie des Açores ; et 5. Une carte du monde dressée sur une projection ovale ; l’Amérique du Nord y est identifiée par « terra florida » et « nova francia » et se rattache à l’Asie de l’Est.
Plusieurs cartes comportent des dessins de navires.
1603 Atlantique nord-est, Franciscus Oliva
Carte nautique de l’Atlantique nord-est, de la Mer Méditerranée et de la Mer Noire] / Franciscus (ou Francesco) Oliva fecit in nobile urbe Messano Anno 1603
On y voit un soldat en armure.
1607 Méditerranée Joannes et Franciscus Oliva
Carte de la Mer Méditerranée, d’une partie de la Mer Noire, de l’Océan Atlantique nord-est, d’une partie de la Mer Noire et de la Mer Rouge / Joannes et Franciscus Oliva fratres ficerunt (Oliva Francesco (1587-1601)
arcaxoni
1631 Atlas, Salvatori Oliva
1 – Atlas nautique de l’Océan Atlantique Nord-Est, de la Mer Méditerranée, d’une partie de la Mer Noire et du Nord de la Mer Rouge.
2 – Carte nautique de l’Océan Atlantique nord-est et de la Mer Méditerranée occidentale / Salvatori Oliva fecit in civitate Marsilia. Anno 1631
arc (masqué par le blason)
1635 Atlas nautique de la Mer Méditerranée, Salvatore Oliva
Atlas nautique de la Mer Méditerranée, de la Mer Noire et de l’Océan Atlantique nord-est, Oliva Salvatore.
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1646 – Royaume de France, Placido Caloiro et Francesco Oliva
Royaume de France, à partir d’un atlas portugais (ou portulan) composé de six cartes, par Placido Caloiro et Francesco Oliva, 1646. Parchemin probablement dessiné à Messine.
arcaxon
1660 ca Franscesco Oliva II
Carte manuscrite portolan double page en encre et couleurs sur vélin, 390 x 540 mm. Ce bel exemple, évidemment retiré de l’un de ces atlas (vers 1660), représente les approches occidentales de la Méditerranée, de l’Écosse et du Jutland dans le nord, vers le sud jusqu’à la pointe nord des îles du Cap-Vert, et s’étendant en Méditerranée pour inclure les îles Baléares et Marseille.
Carcasoune
En commun avec de nombreuses cartes portolan, le présent exemple n’est ni signé ni daté, mais stylistiquement il est attribué à Francesco Oliva (II), en particulier dans la décoration au-dessus de la rose des vents en Afrique du Nord, qui est très similaire à une carte Oliva signée de 1661 dans la Sociedad Bilbaìna (voir Portolans procedents de col.leccions espanyoles segles XV-XVII (Barcelona, 1995), p. 259, graphique 52-1).
http://expositions.bnf.fr/marine/arret/09-2.htm
https://www.flickr.com/photos/bibliotecabne/12185342375
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b5906252x/f1.item
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b7200835b/f1.item.r=oliva
https://www.rmg.co.uk/discover/behind-the-scenes/blog/portolan-charts-caird-library-and-archive
https://www.alamy.com/portolan-chart-western-europe-and-the-british-isles-1590s-image245867138.html
https://www.wdl.org/fr/item/3200/#additional_subjects=Nautical+charts
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b525032184/f1.item
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b530748269/f1.item
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b59011165/f1.item
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b5901095f/f6.item.r=oliva
[1] – Vers 1620, toute activité cartographique semble s’être arrêtée à Naples. Source L’Afrique à la naissance de la cartographie moderne: les cartes majorquines …, Yoro K. Fall, 1982.
Raphael, hi, excellent paper on the Olives Family. However you appear to have had access to a highly coloured version of the Bartolomeu Olives 1584 chart which quite frankly is Bizarre in its presentation of the places and their names. I have tried to contact BnF to obtain a copy of the chart where it is possible to read all the text there-on. Do you at HTBA hold a good copy which will enable those to be read.
I have just finished a paper regarding a chart held by Liverpool University Library, UK, and have clearly shown it is by Jaume Olives, 1565 and identified the recipient as it is obviously a one off chart from the vignettes etc.
Any help gratefully received. My text is on my website, go to abstracts/charts/ChLUL/1 and you will see the complete text and diagrams. Thank MJF