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Il y a peu d’informations en notre possession sur la vie du cartographe et marin vénitien Andrea Bianco. Les références chronologiques sont fournies par deux documents, datés et signés, réalisés par lui. Le premier document est un atlas du monde sur dix feuilles de parchemin mesurant 29 x 38 cm, et paru en 1436, composé à Venise et conservé à la Bibliothèque nationale Marciana ; le second est une carte marine réalisée à Londres en 1448, maintenant à la bibliothèque Ambrosiana de Milan (F. 260 inf.), représentant d’importantes nouveautés dans la conception de la côte atlantique africaine, résultat de découvertes portugaises contemporaines. L’activité cartographique s’appuie sur une longue expérience en mer et c’est peut-être la raison pour laquelle Bianco a été appelé dans les années 1450 à collaborer à la création du Globe dans le laboratoire cartographique de Fra Mauro. Ceci est attesté, entre autres, par la note du 10 mars 1459 du Livre d’entrée et de sortie de San Michele di Murano dans laquelle on lit une somme due à Andrea Bianco “pour son prix d’ouvrier qu’il a fait au dicto Mapamundi” et fait don à célébrer les messes à son suffrage, puisque l’homme a disparu entre-temps.
La première feuille de son atlas du monde contient une description de la “Règle de marteloio” pour expliquer le “cercle et le carré”, deux tables et deux autres diagrammes : cette technique vénitienne de traçage et de récupération de données, a été appelé “règles de marteloio” ou “raxon de marteloio”. Technique mathématique pour le calcul de la distance et de l’orientation en mer qui repose sur l’utilisation d’un tableau de valeurs précalculées, personne ne sait l’origine de ce mot et ce qu’il signifie exactement, cependant il fait généralement référence à une série de règles appliquées à partir d’une table trigonométriques pré-calculée.
Deuxième feuille : Carte des côtes de la mer Noire.
Troisième feuille : Carte des côtes orientales de la mer Méditerranée.
Quatrième feuille : Carte des côtes de la partie centrale de la mer Méditerranée.
Cinquième feuille : Carte des côtes de l’Espagne, du Portugal, de l’Afrique du Nord et des îles de l’océan Atlantique (Açores, Madère, Cap-Vert, Antillia et Satanaxio, situées plus à l’ouest des Açores).
Sixième feuille : Carte des côtes du nord de l’Espagne, de France, de Flandres et des îles Britanniques.
On y lit Archaxon et Punta mala (Cap-Ferret)
Septième feuille : Carte des côtes de la mer Baltique, du Danemark et de la Scandinavie.
Huitième feuille : Carte reprenant à une échelle plus petite, l’ensemble des cartes précédentes représentant les côtes de l’Europe et celles de l’Afrique du Nord.
Neuvième feuille : Carte circulaire du monde de 25 cm de circonférence.
Dixième feuille : Carte du monde ptolémaïque avec la projection conique de Ptolémée.
La mappemonde de l’Atlas d’Andrea Bianco représente distinctement la côte de Floride ainsi que des micro-îles au large nommées “Antilia” (certains supposent qu’Andrea Bianco fut le premier à représenter et décrire correctement la côte de Floride, comme une macro-péninsule rattachée à une grande île marquée Antillia). Juste au sud de ces îles est indiquée une île, de taille supérieure, au nom de “Isola de Bersil” qui rappelle étrangement le nom de Brésil.
https://www.movio.beniculturali.it/bnm/ridottiprocuratorisanmarco/it/118/andrea-bianco
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b84907926.r=bianco?rk=42918;4