Chemin de fer d’Orléans, Arcachon… : [affiche] / F. Hugo d’Alési (1849-1906 ; quel nom pour vous inviter à y aller !) ; Affiches simili-aquarelle Atelier Hugo d’Alési, 4 place Monge
Imp A. Bellier & Cie ([Paris, Bordeaux])
Frédéric Hugo d’Alesi se fait connaître comme dessinateur et peintre de paysages.
Hugo d’Alési fait partie du Comité directeur de notre Société pour la protection des paysages de France.
Tout le monde connaît ses affiches éclatantes qui décorent les halls des gares de chemins de fer ou, sur les murs des rues, invitent au voyage les passants affairés et leur donnent la nostalgie des lacs, des montagnes, des glaciers, des pays lointains dorés des feux du couchant. Il est un innovateur dans cet art de l’affiche ; il y apporte un sens de l’effet pittoresque et de la composition qui en éloigne toute vulgarité.
Hugo d’Alési est Roumain. Après des séjours en Turquie d’Europe et d ‘Asie, et en Italie, il se fixe à Paris, en 1876, et se fait d’abord connaître comme peintre de paysages alpestres et de marines. C’est en 1890 qu’il signe ses premières affiches de chemins de fer. Il connait dès lors le succès, et l’on peut dire justement de lui que son talent et ses procédés lithographiques opèrent, dans l’affiche de paysage, une révolution analogue à celle de M. J. Chéret dans l’affiche de genre.
Hugo d’Alési invente le Maréorama[1], évoquant le souvenir de l’époque où la plaisanterie des plus spirituelles consiste à ajouter « rama » à tous les mois de la conversation. Dans son Maréorama (illusion d’un voyage en mer), Hugo d’Alési donne non seulement l’illusion du bateau, mais la sensation du mouvement des eaux ; il transforme l’art un peu discrédité du panorama en inventant, autour de toiles panoramiques, une action à laquelle est mêlé le spectateur et à laquelle il contribue comme acteur.
Les paysages d’Hugo d’Alesi sont, pour la plupart, « sincères» et impressionnants. Excellentes « notes » pour de prochaines affiches. Car M. Hugo d’Alesi s’est créé une spécialité, dans un genre très largement exploité, trop exploité peut-être il a créé l’affiche panoramique, rapidement faite, avec des couleurs séduisantes, avec des perspectives très adroitement construites, des proportions toujours ingénieuses et justes, en apparence : il est le décorateur, par excellence, des gares de chemins de fer et ce n’est pas un mince mérite que d’avoir offert aux grandes compagnies, qui s’y sont toutes rangées, des facilités d’égayer leurs murailles de gares avec des réclames ayant un aspect artistique et vrai. Tout le monde a présent à la mémoire, à la « vue », même, ces panoramas des Pyrénées, de Suisse, des Alpes, d’Arcachon, etc., qui ne nous fatiguent pas avec d’éternelles figures de femmes à demi-nues, Fortunes, Sources ou Abondances classiques, ou encore avec ces pseudo-Parisiennes à demi déshabillées, canaillement, dont tous les affichistes ont abusé sous prétexte que le maître Chéret en avait fait des motifs décoratifs d’une souplesse et d’une coloration surprenantes.
Ces affichistes, une légion, nous fatiguaient, à la longue, et nous faisaient prendre en grippe le placard colorié dont on a raffolé, pendant deux ou trois ans, au point d’en former d’insipides, prétentieuses et encombrantes collections, bientôt abandonnées. M. Hugo d’Alési a le bon sens de revenir à la nature et de nous la faire aimer en lui faisant chanter, sur le papier, sa propre gloire, sans allégories fadasses, compliquées ou sans piment.
Il a énormément produit, il a usé des kilos et des kilos de couleur, avec une prodigieuse facilité qui défend toute grave critique, mais enfin il sait inventer, il sait plaire.
Et son nom sera conservé.
Chemins de fer du Midi. Bains de mer à Arcachon. — Dimanche 13 octobre 1895, dernier train de plaisir, à prix réduits, de Bordeaux (Saint-Jean) et Pessac à Facture, Lamothe, Gujan-Mestras, La Teste et Arcachon, avec correspondance à La Teste pour Cazaux (lac).
Aller : Départ de Bordeaux (Saint-Jean) à 8 h 24 matin. Billets d’aller et retour aux mêmes conditions, délivrés à Gazinet pour le train de 9 h 51 matin et à Bordeaux (Saint-Jean) et à Pessac pour le train partant de Bordeaux à 1 h. 35 soir.
Retour : Départs d’Arcachon à 5 h 31, 8 h 55 et 10 h 30 soir.
Prix des places : Pour Arcachon, 1re classe, 3 fr 50 ; 2ème classe, 2 fr 50 ; 3ème classe, 1 fr 50 ; pour Cazaux : 1re classe, 4 fr 40 ; 2 ème classe, 3 fr 30 ; 3 ème classe, 2 fr 30.
Le nombre des billets est limité ; ils sont délivrés la veille du départ du train, au Bureau de ville de la Compagnie, cours du XXX-Juillet, n° 10, et à Pessac.
(Voir l’affiche spéciale pour les autres conditions.)
Journal officiel de l’Exposition de Bordeaux du 1er novembre 1894
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k994217q/f441.image.r=%22Hugo%20d’Alesi%22arcachon?rk=772536;0
Le Magasin pittoresque publié… sous la direction de M. Édouard Charton, 1901
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k34975x/f698.item.r=%22Hugo%20d’Alesi%22arcachon
La Montagne et Alpinisme : revue du Club alpin français et du Groupe de haute montagne, directeur de la rédaction Lucien Devies (1910-1980). Directeur de publication, mars 2004
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9765457w/f62.image.r=%22Alesi%20(1849%201906)%22?rk=21459;2#
Bulletin de la Société pour la protection des paysages de France, Sites & monuments. Éditeur : Imprimerie Chaix (Paris) 15 janvier 1907
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9777475q/f39.item.r=%22Hugo%20d’Alesi%22arcachon
[1] – Voir
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5699556t/f10.image.r=%22Hugo%20d’Alesi%22arcachon?rk=987129;2
1904 – Le Touquet… l’Arcachon du Nord
Chemin de Fer du Nord. Paris-Plage Le Touquet…L’Arcachon du Nord… : [affiche] Louis Tauzin (1842-1915). Peintre du modèle
Éditeur : Imp. F. Champenois (Paris)
Louis Tauzin, né le 21 juillet 1842 à Preignac (Gironde) et mort le 30 août 1915 à Royan en 1915, est un peintre paysagiste et affichiste-chromolithographe français.
Louis Tauzin est élève de l’École des beaux-arts de Bordeaux, son maître est Jean-Marie Oscar Gué. Il peint des paysages et des marines. Pas d’excès ni d’audaces particulières, mais un talent affirmé et attrayant qui s’inscrit parfaitement dans la ligne des paysagistes de son époque, tout en suivant une carrière de dessinateur industriel.
Il se marie avec Marie Marguerite Zimmerman le 29 août 1871 à Saint-Avold en Moselle, d’où l’épouse est originaire.
Leur fils aîné, Henri-Alexis Tauzin est architecte (élève de Jean-Louis Pascal) et le fils cadet Louis-Eugène, sculpteur (élève de Jules Coutan).
Vers 1880, Louis Tauzin s’installe à Meudon, dans le quartier de Bellevue. Il achète, au 4 sentier des Pierres-Blanches (un quartier ou vivent Louis-Maurice Boutet de Monvel et Édouard Manet), une maison qui sera détruite par une bombe durant la Seconde Guerre mondiale.
Louis Tauzin est chef d’atelier des dessinateurs de chez Champenois (Paris), l’une des plus importantes maisons de chromolithographie.
Il réalise de nombreuses affiches en format lithographié, entre autres pour les compagnies de chemins de fer, les éditions Rouff et des grandes marques.
En 1889, Louis Tauzin illustre les couvertures de Paris-Revue, souvent avec des scènes de l’Exposition universelle. La même année, il réalise une série de lithographies sur le thème de « La tombée de nuit ».
Entre 1900 et 1910, Louis Tauzin peint une série d’aquarelles des villes d’eaux (Saint-Alban-les-Eaux, Évian, Vichy) qui sont utilisées comme modèles pour des cartes postales.
Entre 1905 et 1912, il collabore avec le périodique L’Enfant, organe des sociétés protectrices de l’enfance. Il fournit des dessins humoristiques.
En septembre 1909, Le Courrier touristique signale Louis Tauzin à l’hôtel Lacroix, à Arcachon.
En 1914-1916, il collabore avec L’Anti-boche illustré et publie une série de cartes postales antiallemandes.
Il meurt accidentellement des suites d’une chute, le 22 août 1915, dans un puits situé dans sa villa « Les Bessons » à Pontaillac (Royan) où il vient en villégiature depuis près de trente ans.
Il meurt des suites d’un accident survenu le 22 août 1915. Une pile soutenant le puits de sa villa « Les Bessons » à Pontaillac (Royan) ayant brusquement cédé sous lui, il est précipité au fond de ce puits et a le pied écrasé. Il doit subir l’amputation de la jambe et ne survit à l’opération: il décède le 30 août. Le deuil est conduit par les trois fils du défunt, dont l’ainé M. Henri Tauzin.
Les œuvres de Louis Tauzin sont conservées dans les musées de Bordeaux, Barbezieux, Chambéry, Dieppe, Meudon, et au musée d’Orsay.
La villa « Buisson Ardent », 174 boulevard Garnier à Pontaillac est construite en 1913, durant une année faste pour le secteur du bâtiment qui venait de connaître une période difficile, « Buisson-Ardent » est la dernière villa dite de la Belle Époque du boulevard Frédéric Garnier. Une signature, gravée dans un des angles de la façade principale, indique que celle qui s’est appelée « Bellevue », avant de devenir dans l’entre-deux-guerres « Buisson Ardent », est l’œuvre de l’architecte Henri Tauzin qui avait installé son cabinet à Paris. Ancien élève de l’École nationale des Beaux-Arts et second grand prix de Rome, Henri Tauzin a quelque attache à Royan, lieu de villégiature de ses parents, l’artiste peintre Louis Tauzin et sa femme, née Marie Zimmermann, qui possèdent une villa à Pontaillac. Malgré sa jeunesse, Henri Tauzin s’illustre brillamment à Paris et dans les environs, avant d’élever « Buisson Ardent », en construisant notamment quelques riches demeures, dont l’hôtel particulier de la famille Nocard, à Neuilly-sur-Seine, ou la villa Sinoquet, à Meudon. Mais on retiendra surtout qu’il est l’auteur des plans du célèbre palace « Le Lutétia », à Paris, en collaboration avec Louis Boileau.
À Royan, Henri Tauzin fait montre de son talent, en élevant le café restaurant du « Pavillon » de Foncillon, selon un concept assez audacieux pour l’époque. Et c’est probablement par l’entremise de son père, un proche d’Auguste Rateau, maire de Royan de 1908 à 1912, qu’il se voit confier le projet de construction d’un luxueux hôtel moderne, sur la falaise nord-ouest de Pontaillac, projet qui est sans doute trop beau pour être réalisable, si l’on se fie aux descriptions dithyrambiques publiées dans quelques journaux locaux.
Exécutée par l’entrepreneur Edmond Laramy, qui s’est récemment mis à son compte, la villa « Buisson Ardent » s’affranchit des typologies traditionnelles pour décliner des volumes simples, synonymes d’une certaine modernité. Censée reproduire le même schéma de base à tous les niveaux, elle empile en réalité des plans tous différents. Imaginatif dans ce domaine, l’architecte a cependant du mal à se défaire de ses réflexes, ce qu’impose en règle générale l’architecture balnéaire. C’est sans doute pour cette raison, qu’il reste fidèle à une certaine mixité des matériaux et aux effets de polychromie, en particulier au dernier étage où un damier de briques et pierres annonce déjà quelques tendances Art déco.
La concurrence de la station balnéaire de Royan avec celle d’Arcachon est évoquée grâce à une affiche de Louis Tauzin qui montre la rivalité qui oppose les deux communes. Cette affiche présente Royan comme une station touristique ouverte autant l’hiver que l’été juste après la création de la ville d’hiver d’Arcachon.
Prix et distinctions accordés à Louis Tauzin :
Deux médailles d’argent aux expositions de Versailles en 1884 et 1885.
En 1888 le président du Venezuela lui confère le grade d’Officier de l’Ordre de la Libération.
Louis Tauzin a été élevé au rang d’Officier d’académie le 1er janvier 1891.
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9007910z
https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Tauzin
La Gironde du 4 septembre 1815
https://www.retronews.fr/journal/la-gironde/04-septembre-1915/2003/4167571/2