Petite causerie vespérale consacrée au passage à l’heure d’hiver.
On le sait assez, le bassin est hautement fréquentable en toutes saisons. Cependant, le passage à l’heure d’hiver nous privera très bientôt (dans la nuit du dimanche 27 octobre prochain) d’une heure potentiellement agréablement passée à se promener en soirée sur ses rivages. Et même la Ville d’Hiver arcachonnaise qui est pourtant hivernale toute l’année devra s’y conformer.
C’est une préoccupation qui revient chaque année, un voyage dans le temps auquel on se prête, contraint, forcé et plein de bonne composition, avec pour seule indication cette sentence sibylline : « à trois heures, il sera deux heures ». Doit-on avancer ou reculer son horloge (interne, externe ou facebookienne) ? Et que signifient ces derniers termes en matière de temps ? Ont-ils même un sens ? Autrement dit, outre leur signification, ont-ils un sens relatif à leur direction ? Faut-il se réveiller plus tôt alors qu’on est retraité ? Comme la majorité de ceux qui liront ces lignes, on s’en fout un peu mais on est néanmoins solidaire des autres.
La chose est véritablement métaphysique et, s’il l’avait connu, le philosophe français des sciences et du temps que fut Gaston Bachelard ne cesserait sans doute de s’interroger sur celle-ci et commettrait alors probablement un de ses bouquins qui permettent très rapidement de trouver le sommeil.
A propos de sommeil, non seulement il est particulièrement pénible de devoir régler la sonnerie de son réveille-matin à trois heures afin de le mettre à l’heure (à deux), mais si on n’a pas pris soin de désactiver cette alarme, on se fera de nouveau réveiller une heure plus tard par le même qu’on reculera alors encore d’une heure (car on n’est pas bien réveillé ou qu’on suppose avoir rêvé la mise à l’heure précédente) et ainsi de suite jusqu’à ce que les lueurs de l’aube fassent douter de la véracité de ces fameuses deux heures annoncées par le réveille-matin. Il faudra alors attendre les informations de la radio pour savoir l’heure qu’il est.
Bref, ce changement d’heure est une source d’ennui.
Sous la présidence de Giscard D’Estaing et sous prétexte d’économie d’énergie (c’était l’époque où « en France, on n’a pas de pétrole, mais on a des idées »), cette procédure fut rétablie pour ce qui concerne l’heure d’été. Nos grands-parents l’appelaient avec dédain « l’heure allemande », en référence au décalage imposé par l’Allemagne pour la première fois aux territoires occupés à partir de 1916, puis à la France entière dès l’armistice du 25 juin 1940 grâce à l’horloge parlante de l’Observatoire de Paris, délocalisée à Bordeaux.
Aujourd’hui ce changement de repère temporel est encore brocardé par les éleveurs de vaches, mais fait également l’affaire de ceux qui se pointent au boulot le lundi matin à neuf heures, au lieu de huit, en prétextant un mauvais alignement des horloges. Ca marche chaque année. Il ne faudrait surtout pas leur enlever cette grasse-matinée.
Comme le disait le regretté Jean Yves Lafesse : « Pourvu que ça dure…
Thierry PERREAUD