Marcheprime

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Sous la Révolution, les landes du seigneur sont saisies. Une petite partie est vendue comme bien national ; quant au reste, les communes s’en considérèrent propriétaires, pouvant par conséquent en disposer.

Par décret impérial du 12 juin 1811, la mairie de Biganos obtient l’autorisation d’aliéner une partie du domaine communal, et vend 10 journaux de lande sur le bord du chemin de La-Teste à Bordeaux, au lieudit Testemaure à Étienne Ramon, originaire d’Audenge.

Étienne Ramon y construit une auberge qui est ensuite tenue par Pierre[1], son fils cadet, qui, dit-on, marchait à petits pas rapides, ce qui lui valut le surnom – ou chaffre – de Marcheprim. Ce surnom devient le nom de l’auberge et, déjà en 1822, le nom du lieu puisque Pierre Bernardau[2], se rendant à La-Teste, du 8 au 12 août, où il dit n’être jamais allé, dit qu’à Marcheprime, il commence à apercevoir le sable blanc des dunes de la côte. Sur cette lande, la nature triste et sombre lui paraît avoir perdu jusqu’à sa force végétative, un maigre serpolet inodore et clairsemé est la seule plante qui couvre faiblement un sable infertile dont la blancheur affecte désagréablement la vue. Sans ce triste gazon qui voile un peu la nudité du sol, on verrait mentir le proverbe qui assure que la mauvaise herbe pousse toujours[3].

Le cabaretier est couché Raymond Marcheprime sur la liste électorale de 1830 ; le patronyme légèrement égratigné devient prénom, et le chaffre est devenu nom de famille.

En 1837, un acte notarié fait état du lieu de Marcheprime.

Marcheprime est le relais de la patache de La-Teste : c’est là que l’on attendait, pendant deux heures, le moment de se remettre en route, pour arriver enfin à destination, brisé, moulu, harassé, broyé, rompu, courbaturé, autant qu’il est possible de l’être légalement depuis que la torture est abolie[4].

Le chemin de fer arrive à Marcheprime[5] en 1841, lors de la construction de la ligne Bordeaux-La-Teste ; le convoi s’y arrête pendant quelques minutes pour renouveler sa provision d’eau et de combustible. Là encore, à part quelques essais très récents de culture, on ne voit que de sombres forêts de pins dans le lointain ; rien ne vient égayer la tristesse de cette immense solitude. De loin en loin seulement, on aperçoit quelque berger solitaire, immobile sur ses longues échasses ou marchant à pas gigantesques, comme un fantôme des marais, jusqu’à ce qu’il disparaisse confondu avec les brouillards de l’horizon.

Le voyageur qui parcourt ce pays éprouve un sentiment pénible en contemplant cette triste page de la nature. Le sol n’est pas cependant aussi stérile qu’il le paraît, et des expériences récentes ont parfaitement démontré que plusieurs arbres, tels que le pin, l’acacia, le chêne, le châtaignier, le peuplier et même le mûrier, peuvent réussir très bien dans cette région longtemps négligée.

Constitué de l’auberge et quelques habitations en bord de route, il faut attendre les frères Pereire, et l’intérêt qu’ils portent à la région[6], pour voir se développer Marcheprime. Les propriétaires de terres pratiquement incultes[7], le comte de Tracy, la comtesse de Clermont-Tonnerre et madame d’Équivilly sont satisfaits de pouvoir les céder, dans d’honorables conditions ; ces pâtis deviendront les domaines de Caudos, de Croix-d’Hins et de Marcheprime, soit près de 10 000 hectares répartis sur les communes de Lanton, Audenge, Biganos et Mios.

Propriétaires d’une étendue considérable de landes, les frères Pereire la font défricher et planter en pins. Émile Pereire a foi dans l’avenir des plantations de pins. C’est lui le monsieur de Paris qui était venu dans les landes pour essayer le drainage dont parle Maître Pierre[8]… ; son système d’assainissement par drains couverts ne résista pas à l’expérience[9]. Pereire ne persista pas d’ailleurs dans cette coûteuse expérience et adopta le système préconisé par Crouzet[10] et appliqué par lui dans le domaine impérial de Solférino.

Les Pereire entreprennent des travaux d’assainissement et d’ensemencement destinés à transformer ces hectares de landes en forêt de pins. Des pins sont semés sur 1 015 hectares dans la commune de Biganos, sur 913 hectares dans celle de Mios, sur 1 460 hectares dans celle d’Audenge et sur 5 044 dans celle de Lanton. Ainsi est constitué le domaine de Marcheprime, propriété de la société Pereire. La garde en est confiée au brigadier Darmuzey, résidant à Marcheprime ; il se dit surchargé : son défaut de surveillance est mis à profit par les bergers[11].

Le 12 juin 1863, les ressortissants de la commune de Mios demandent l’érection de Marcheprime en commune. Leur pétition adressée au sénateur Pietri[12], chargé de l’administration du département, nous apprend qu’Émile Pereire a formé une colonie[13] en y construisant 23 maisons (47 logements) toutes habitées par le personnel d’employés, d’ouvriers et de métayers-résiniers attachés à la mise en valeur de ses plantations de pins ; elle est dans sa quatrième année d’existence et déjà, en un si court espace de temps, une transformation générale a lieu en cet endroit jadis désert que la station du chemin de fer signalait seulement et habité aujourd’hui par 280 individus agglomérés. À terme ce ne sont pas moins de 150 travailleurs qui sont envisagés pour l’exploitation de leurs forêts, qui avec leurs familles représenteront une population de 800 à 1 000 habitants.

Le jardin d’expérience se divise en trois cultures, les arbres forestiers et fruitiers, les légumineux et les fleurs. Sa création a eu pour but de prouver ce que peut produire la terre des Landes.

De là une population croissante, une agglomération de maisons, un centre qui devient de jour en jour plus important.

L’école – avec la maison de l’instituteur – est ouverte le 1er décembre 1861 ; M. Viriot, nous enseigne en 1864, qu’elle a été dirigée par M. Boquet, membre de l’instruction, agent depuis neuf ans des forêts de M. Pereire, 44 garçons en moyenne l’ont fréquentée en 1863. L’école est devenue communale, ce qui a permis de recevoir les filles ; au 1er janvier, l’école comptait 83 élèves, dont 50 garçons et 27 filles, … La maison d’école comprend deux salles de classes de garçons et filles devant contenir 40 élèves chacune ; le nombre des garçons étant de 56, l’instituteur a été obligé de laisser les deux salles pour l’école des garçons et de donner deux chambres de son logement pour faire l’école des filles ; un rapport spécial sera adressé à ce sujet pour proposer une augmentation par un premier étage de la maison d’école.

L’église gothique – les initiales E.P. Émile Pereire sont toujours gravées sous la voûte – et le presbytère, élevés en 1862 aux frais d’Émile Pereire, sont au centre d’une très grande place plantée d’arbres et bordée du jardin botanique et du jardin public dont le bassin sera[14] alimenté par le puits artésien[15], destiné à fournir aux habitants une eau parfaitement pure et saine.

L’église est ouverte au culte dans le courant du premier semestre 1863.

Tous les ans de nouvelles maisons se construisent. Mille kilomètres de fossés, exécutés par M. Émile Pereire, sillonnent les environs et ont fait disparaître les eaux stagnantes des landes d’autrefois. Un service médical est organisé, le médecin se rend deux fois par semaine pour visiter les malades s’il y en a et pour s’assurer si toutes les règles de l’hygiène sont suivies dans les familles de la nouvelle colonie.

Le chemin de fer de Bordeaux à Bayonne a sa station à Marcheprime située à l’intersection de la route départementale de Bordeaux à Arcachon et de la route agricole de Hosteins à Saumos, c’est le long de ces deux routes que se trouvent rangées symétriquement les jolies et saines demeures de colons. Ces communications relieront Arcachon, La-Teste, etc. à Bordeaux en passant par Marcheprime, et ensuite Belin, Le Barp, le Temple par des voitures publiques qui amèneront les voyageurs et les produits de ces diverses localités à la gare Marcheprime pour être ensuite expédiés vers Bordeaux ou même vers Arcachon.

Les soussignés ne sauraient trop faire remarquer à M. le sénateur l’importance de Marcheprime. Indépendamment de son église et de son jardin public, il existe plusieurs maisons de premier ordre : une recette buraliste avec bureau de tabac, un chai de vin en gros, une auberge, une boulangerie-boucherie, une épicerie, une usine à distiller la résine[16], un four à chaux, un haras approuvé, un lavoir public, un «hôtel», c’est-à-dire l’auberge de Pierre Ramon, etc..

Cette lettre est une pétition des employés du domaine, habitants du hameau de Marcheprime et de maisons isolées des hameaux de la Croix-d’Hins, Courteils et Saint-Raymond dépendant des communes de Biganos, Audenge, Mios et Cestas[17]. Le curé de Cestas souhaite que le hameau de Potopin y soit annexé ; Dubourg frère jeune, propriétaire des parcelles n° 35, 36, 53, 54 de la section C Testemaure, demande aussi à être rattaché à la future commune.

Au bas de cette pétition, Émile Pereire a mis le post-scriptum suivant : J’ai l’honneur de recommander d’une manière toute particulière à la sollicitude de M. le sénateur la demande qui lui est faite d’ériger en commune le centre formé à Marcheprime. Je puis lui donner l’assurance que mon désir est de développer sur ce point un mouvement agricole et industriel qui sera un bon exemple pour la transformation des landes.

Mios abandonnerait ainsi 4 feux et 13 habitants, Biganos 29 feux et 134 habitants, Audenge 3 feux et 12 habitants.

Une enquête eut lieu le 5 juillet, simultanément dans les communes de Cestas, Mios et Biganos. Le commissaire enquêteur, qui est le commissaire de police du canton de Pessac, se déclare opposé à la distraction des hameaux de Courteils, Hins et Saint-Raymond.

À Mios, les habitants des parcelles devant être incorporées déclarent au commissaire enquêteur, Jean Mora, qu’ils ne sont pas opposés au projet à condition que M. Pereire les laisse gratuitement, comme par le passé, couper la bruyère, faire pacager leurs vaches et leurs moutons, qu’il s’engage à céder gratuitement les bâtiments publics qu’il a fait construire et que ses descendants ne cherchent pas à les chagriner plus qu’ils ne l’ont été jusqu’à ce jour. Aucun autre Miossais ne se présenta.

À Biganos, les habitants de la partie qui devait être cédée font enregistrer par le commissaire enquêteur Lambert qu’ils exigent le maintien de l’autorisation qu’ils ont de couper gratuitement la bruyère et de faire pacager au tarif annuel actuellement en vigueur, soit 2 francs par vache et 5 centimes par brebis. Ils demandent, eux aussi, que les bâtiments publics construits par M. Pereire, leur soient cédés gratuitement.

Les Conseils municipaux de Cestas, Mios et Biganos délibèrent le 12 juillet 1863 :

– Cestas par 9 voix contre 2 refuse le projet parce que l’amputation de 200 hectares de son territoire diminuerait ses revenus.

– Mios y est favorable sous réserve que les 113 hectares de landes communales incorporées dans les limites de la future commune continuent à lui appartenir et qu’il n’y ait rien à payer pour l’église et les bâtiments publics.

– Biganos donne son accord, par 14 voix contre 3, pour seconder l’homme éminent qui a pris l’initiative onéreuse de rallier les habitants disséminés sur une lande déserte pour les faire participer au progrès de la civilisation, mais l’église, le presbytère et l’école devront être légués à la future commune par un acte authentique. En outre, un emplacement près du bourg de Marcheprime est sollicité pour servir de champ de foire au cas où il en serait établi une.

À Audenge, le Conseil municipal délibère, le 16 juillet, au cours d’une séance extraordinaire. À l’unanimité, il se déclare favorable à la création de la commune de Marcheprime ; il demande toutefois une rectification des limites proposées, et spécifie que la nouvelle commune devra faire partie du canton d’Audenge.

Un rapport favorable au Conseil d’arrondissement est produit par le sénateur Pietri.

Le 21 août 1863, le préfet saisit le Conseil général qui désigne une commission dont le rapport est lu devant le Conseil à la session suivante par le Conseiller général du canton d’Audenge. Il conclut à la nécessité de l’érection du quartier de Marcheprime en commune en raison de son éloignement de Biganos : que de pertes de temps, que de fatigues n’entraine pas la déclaration des naissances et des décès par des chemins couverts d’eau en hiver et de sables mouvants en été. Le Landais a quelquefois un petit cheval qu’il nourrit de bruyères pour le transporter au chef-lieu dans l’objet de vêtir (sic) la loi sur les déclarations à l’officier d’État Civil, mais le plus souvent, il se sert d’échasses pour entreprendre ce long voyage.

La cérémonie des funérailles dans ces contrées désertes offre aussi de bien grandes difficultés, car c’est avec une charrette attelée de vaches du pays que l’on transporte le corps à sa dernière demeure et il ne faut pas moins de 7 à 8 heures pour venir à l’église et s’en revenir au hameau.

La commission pose, comme condition absolue de l’érection de Marcheprime en commune, l’abandon immédiat et gratuit de l’église, du presbytère et de l’école par M. Pereire. Elle souhaite que celui-ci joigne à ses libéralités l’adduction d’eau potable et la cession de terrains destinés à servir de place publique et de cimetière.

Or, Émile Pereire se refuse absolument à céder gratuitement l’église, le presbytère et l’école. Il l’avait fait savoir, dès le 11 août, quand il apprit que les communes posaient cette exigence. Devant son refus renouvelé, le préfet et la commission désignée par le Conseil général décident qu’il n’y a pas lieu de donner suite à cette érection … qui n’interviendra que 83 ans plus tard, en 1946[18] ; le Conseil municipal de Marcheprime se réunira pour la première fois le 10 novembre 1946. Biard et Croix-d’Hins font alors partie du détachement.

Après la mort d’Émile Pereire, survenue en 1875, le domaine de Marcheprime revient à ses héritiers qui, en août 1917, le vendent à la famille Thévenot. Celle-ci, en 1923, le revend à la Société anonyme du domaine de Marcheprime, constituée par MM. Good et Speth[19], négociants en produits résineux. À la création de la commune en 1946, cette société fait don des bâtiments qu’Émile Pereire s’était refusé à céder en 1863 : l’église, le presbytère et l’école.

À propos de cette dernière, les héritiers Pereire eurent des difficultés avec la commune de Biganos : après l’échec du projet d’érection en commune en 1863, un arrangement au sujet de l’école allait être conclu entre Émile Pereire et la municipalité de Biganos. Bien que sur les 40 enfants qui fréquentent l’école du domaine, il n’y en a que 10 appartenant à des familles de Biganos, cette commune recrute et rémunère un instituteur laïque[20]. Le domaine fournit les locaux, le mobilier, le matériel scolaire et s’engage à les entretenir. En 1882, des différends surgissent entre le régisseur du domaine et l’instituteur ; les héritiers Pereire font signifier le 15 janvier 1883, par voie d’huissier, à la municipalité de Biganos, d’avoir à faire évacuer les locaux scolaires. Pour toute réponse, le Conseil municipal transfère l’école aux Argenteyres, le 1er août 1883.

À sa construction, l’église est considérée par l’autorité religieuse comme une chapelle de secours dépendant de la succursale de Lacanau-de-Mios. Elle devient église paroissiale à la création de la commune en 1946.

Dans ses Notes touristiques sur le Pays de Buch, livre paru en 1928, André Rebsomen nous décrit l’église de Marcheprime : la chapelle du transept, côté sud, dit-il, est dédiée à Saint Émile dont on voit la statue[21]. Le saint est vêtu en moine, tenant la crosse de la main gauche ; sa main droite supporte trois pains superposés. N’oublions pas que M. Pereire avait pour prénom Émile.

André Rebsomen aurait-il commis une bourde : la statue représente Saint-Émilion[22] ; les trois pains dans la main droite rappellent un fait miraculeux rapporté par les hagiographes de Saint-Émilion. Ce dernier était le boulanger du comte de Vannes ; des jaloux ayant prétendu qu’il distrayait les biens de son maître, celui-ci pensa le prendre en défaut un jour où, selon son habitude, Émilion, ayant dissimulé sous son manteau des pains pour les porter aux pauvres, traversait une forêt :

– Que portes-tu caché sous ton sein ? lui demanda le comte.

– Je porte des morceaux de bois pour réchauffer les pauvres.

– Montre-les-moi, dit le seigneur.

Émilion se découvrit et les pains qu’il portait se trouvèrent, par miracle, changés, comme il avait dit, en bois mort.

André Rebsomen a également contre lui l’ordonnance administrative du diocèse de Bordeaux qui place l’église de Marcheprime sous le patronage de Saint Émilion.

Des tableaux qu’y vit encore André Rebsomen ont disparu ; c’étaient des dons de la famille Pereire : un Christ au Jardin des oliviers, à gauche de l’autel ; Moïse tenant les tables de la Loi, à droite ; un petit tableau figurant Saint François d’Assise et Saint Dominique, probablement du XVIe siècle et ayant conservé un coloris très vivant, exposé sur le mur faisant face à la chaire[23].

[1] – Son patronyme devient Raymond.

[2] – Cet avocat bordelais a traduit en gascon la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen afin de contribuer à la diffusion des idées révolutionnaires dans toutes les couches de la population.

[3]Voyage de Bordeaux à La-Teste, en 1822, avec une carte manuscrite, Pierre Bernadau.

[4]Arcachon et ses environs, Oscar Dejean, 1858.

[5] – La Compagnie du chemin de fer de Bordeaux à La-Teste conserve le nom de Testemaure à la neuvième station en venant de Bordeaux quand la voie fut ouverte en 1841, mais Marcheprime supplanta rapidement ce nom.

[6] – Le 27 mars 1852, par le biais de la Compagnie des Chemins de fer du Midi, les frères Pereire ont pris à bail la ligne de Bordeaux à La-Teste.

[7] – Une ordonnance de 1814, du roi Louis XVIII, permet aux héritiers des anciens seigneurs de revendiquer ceux des biens de ces derniers qui n’ont pas été vendus ou qui sont détenus par les communes. Les héritiers du marquis de Civrac réclament les landes aux communes qui se les sont appropriées. Mais celles-ci n’entendent pas se laisser déposséder, d’où procès. Le 28 juin 1836, le Tribunal de Bordeaux juge que les héritiers du marquis de Civrac sont propriétaires des landes non adjugées en l’an VI. Les communes font appel ; la Cour, le 28 juin 1839, confirme le jugement du 28 juin 1836. La répartition de la lande entre les communes et les héritiers Civrac fut précisée en 1846 par un jugement du Tribunal de Bordeaux.

[8]Maître Pierre, d’Edmond About, 1859.

[9] – À Sainte-Eulalie-en-Born, les Pereire firent procéder à la pose de drains en poterie, mais ceux-ci furent noyés dans la masse des sables imprégnés d’eau.

[10] – Henri Crouzet, chef des services hydrauliques du département des Landes, se fondant sur des observations faites dans le domaine impérial de Solférino, affirme que l’alios est presque toujours perméable quand il est sec. Quand à la garluche, elle est percée de trous qui laissent passer l’eau. Il préconise d’adapter le réseau des fossés et leur tracé, leur profondeur, aux conditions locales de la topographie, donc de les creuser en fonction du système des pentes et de pratiquer des saignées dans les marais et les lagunes. Ce sont les méthodes mises en pratique par les locaux depuis la nuit des temps !

[11]Annales forestières, 1864.

[12] – Pierre Pietri, est chargé de l’administration du département de la Gironde du 11 mars au 27 juillet 1863.

[13] – AD Gironde 1 M 321.

Le banquier Émile Pereire et la commune de Marcheprime, Extrait du Bulletin n° 144 de la Société historique et archéologique d’Arcachon et du Pays de Buch.

[14] – En cours de forage en 1863.

[15]Le puits a été foré aux frais de M. Pereire sur la place Émile, la nappe d’eau potable a été trouvée  » 56 mètres. Ce puits fournit 7 200 litres d’eau à l’heure. Source : Annales forestières, 1864.

[16] – L’économie de la commune se tourne alors vers l’exploitation de la gemme et sa distillation pour produire l’essence de térébenthine La Landaise dont on peut voir un échantillon au pavillon des Landes de Gascogne de Sabres, faisant partie de l’Écomusée du Parc naturel régional.

L’usine a donné les deux premières années de son installation de beaux bénéfices, la campagne de 1863 a été difficile pour les fabricants qui ont eu à subir les exigences des propriétaires dans l’acquisition des matières premières par la spéculation, la grande quantité d’usines de distillation de gemmes qui se sont établies depuis deux ans, qui a plus que doublé les ateliers de fabrication, les perturbations occasionnées par la spéculation dans les cours des produits fabriqués, toutes ces causes ont rendu pour beaucoup de fabricants la liquidation de fin d’année bien lourde ; l’usine de Marcheprime a pu cependant se liquider en boni de solde de 5,21 francs. Viriot, Garde général des domaines et forêts, ancien agent forestier du domaine privé, Annales forestières, 1864.

[17] – Il est proposé de rattacher à la future commune les lieux-dits suivants :

– Commune de Cestas : Verdery, Castillon, Courteils (pour courtèlhs = les étables), Croix d’Hins, Passage de Cestas,

– Commune d’Audenge : Pichicard (probablement pour piche-câ, pisse-chien, ladre, surnom d’un personnage désagréable), Bastias, Renardière, Castera, Petit Castera, Pointe-Émile, Pied Bossu, Dutort (du tort, surnom d’un boiteux), Ramond, Les Agassats (les petits de la pie),

– Commune de Biganos : Testaudenge, Pigaugut (peut-être pour pigue agude, la pie indiscrète, surnom), La Procession, Biarch, Marcheprime, Lafargue, La Massière, Constantin, Pujoulet (le petit pujo, monticule), Gartiou des Porcs (l’enclos des cochons),

– Commune de Mios : Lapujeyre (lapoujère, la montée, le raidillon), Lagunat (la petite lagune).

[18] – Autrefois hameau de Biganos, Marcheprime devient officiellement commune par décret du 10 octobre 1946.

[19] – Jean Frédéric Ottmar Speth (1851-1920), négociant et armateur, fut un pionnier du commerce du pétrole au port d’Anvers. Il se marie en 1883 avec Émilie Mathilde Good. Le 20 avril 1891, avec son beau-frère Charles Good (sorti major de la promotion 1878 de l’Institut Supérieur de Commerce de l’État à Anvers – iscea), il fonde la Société Anonyme pour l’Importation des Huiles de Graissage dont le siège est 15, rue Otto Vènius, à Anvers (autres associés : Jacob Bärenklan d’Anvers, la Maison Jenequel-Hayn de Hambourg et M. Ludovic Schotlaender de Lyon.)

Cette firme a pour objet le commerce des huiles de graissage, des huiles à gaz et autres huiles lourdes, ainsi que l’armement et l’affrètement de navires à vapeur destinés à transporter ces produits.

[20] – Le mot de laïque qui qualifie l’instituteur signifie simplement qu’il n’appartient pas au clergé. Il doit toujours enseigner la religion.

[21] – La statue de Saint Émilion ne se trouve plus dans l’église de Marcheprime.

[22] – Devient moine à Saujon. Fut contraint à la fuite en raison de l’afflux de pèlerins suite à ses miracles et s’établit dans une retraite solitaire dans la forêt de Cumbis, près de ce qui est devenu le village de Saint-Émilion. Il meurt en 767.

[23] – Jacques Ragot ; SHAAPB, bulletin n° 144.

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Raphaël

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